Ils sont tous rassemblés autour de ce feu immense qui crépite, l’ambiance est tendue. Généralement, ils se retrouvent tous mêlés que lors de la cérémonie du Flambeau. Piccanniny et Unami s’affrontent du regard, se retenant pour certains de ne pas brandir les armes. Ce rassemblement est solennel et important, à tel point que même les plus querelleurs s’immobilisent dans l’attente de la nouvelle. Celle qui va changer toutes les vies de tous les habitants. L’Ancien a le visage impassible, une ride entre ses sourcils et il mire chaque visage de chaque indien présent. Même les plus jeunes assistent, assis autour du feu en se demandant bien pourquoi ils attendent, pourquoi l’ambiance s’alourdit de plus en plus. Soudainement, des traînées colorées drapent le ciel sombre, fascinant la plupart des Indigènes : « Chers enfants Pawnee. Ce rassemblement doit tous vous surprendre et sachez que c’est également mon cas, mais on n’évite pas l’appel des ancêtres. Encore moins lorsque celui-ci prend forme. Un honneur que nous n’attendions pas, que jamais personne n’a espéré. Pimni et Usum sont avec nous cette nuit. » Il écarte les bras, baissant le visage puis les flammes vacillent un court instant, mais suffisamment long pour que toutes les respirations s’amenuisent ou se coupent. La chaleur enveloppe chaque corps aux alentours, puis apparaissent dans les volutes orangées, les frères Pawnee. Pimni, plus grand que l’autre, mire les deux nations indigènes : « Chers amis. Neverland n’est plus le pays de l’abondance et des merveilles que vous avez connu jadis. Un mal ronge, grignote petit à petit toute la magie bienveillante qui l’habite. » Usum prend la parole : « Mais, mes chers frères et sœurs, nous avons le pouvoir d’améliorer ça et de sauver notre île. Un seul d’entre vous aura l’immense honneur d’être l’image de notre peuple. » « Il sera un des sauveurs, comme le stipule cette vieille prophétie que les fées ont jadis proclamée. » Un silence accueille les paroles des deux ancêtres tandis que l’ancien contourne le feu, observant chaque visage de chaque indien. « Hommes, femmes et enfants. » « Piccaninny ou Unami. » Les deux frères se tournent face à face pour s’attraper les mains. L’ancien décèle dans certaines expressions, un besoin d’information, des détails supplémentaires et il prend la parole : « Un d’entre nous, quel que soit le peuple, sera choisi par les frères pour partir dans une quête dont nous ignorons les conséquences. Mais le but sera de sauver l’île du mal. Une fée patiente près de la forêt des âmes, elle guidera l’élu de notre peuple vers sa destinée. » Il soupire. « La personne qui sera choisie ne pourra pas refuser, elle sera obligée de partir. » L’ancien sait que n’importe quelle personne présente ce soir sera honorée d’être choisi. Les flammes commencent à mordre le ciel, tellement elles s’amplifient. Les enfants reculent par crainte. « L’indien que nous avons choisi… » « … est Aponie Padma. » L’Ancien ferme les yeux. C’était sa crainte. Qu’un enfant soit choisi. Et c’est pourtant le cas. Du haut de ses six ans, la petite Aponie Padma va devoir partir dans une aventure et personne, pas même lui ne peut prévoir son avenir. Si elle va revenir vivante. C’est un sacrifice qu’ils sont obligés de faire et même les pleures de sa mère ne pourront rien y changer. Pas même ses suppliques pour qu’elle prenne sa place. Les Ancêtres l’ont choisi. Elle est celle qui donnera sa main avec d’autres élus, pour sauver Neverland des ténèbres. « Lève-toi Aponie, ta destinée t’attend. » L’Ancien s’approche de la gamine, attrape sa main et l’emmène près de cette fée. Il coule un regard sur son visage de poupée avant de s’accroupir devant la petite, posant une main sur son épaule : « Sois en fière Aponie. Sois fière d’être celle en qui nous allons tous croire et prier, cette nuit. Que les esprits t’accompagnent et te guident dans ton aventure. J’espère te revoir, mon enfant. » Il baise son front avant de la laisser aux bons soins de la fée pour retourner auprès du rassemblement.
Le sifflement de leurs ailes bourdonne aux alentours, tandis qu’une horde de fées virevoltent pour rejoindre l’Arbre du Pendu. Elles traversent les bois enchantés qui perdent de leur magie pour se rassembler autour du grand arbre où dorment tous les enfants. Leurs voix s’élèvent pour réveiller les enfants, pour les prévenir qu’ils doivent tous venir près d’elle. L’heure est grave pour qu’une kyrielle de petites créatures viennent jusqu’à l’arbre, mais surtout, pour que la Reine des Fées soit présente. On la reconnait par sa clarté plus prononcée et puis c’est une chose que les enfants savent. Ils n’ont pas besoin de la rencontrer, ni qu’elle se présente pour savoir que c’est la Reine. Ils sont tous intrigués et certains excités, est-ce une nouvelle aventure que les fées viennent leur proposer ? Ou mieux encore, un jeu ? Mais les fées ne sont pas là pour jouer, encore moins pour se montrer patiente. L’arbre sacré est en train de mourir, il n’a jamais été si blanc et certaines petites créatures ne sont plus capables de voler. Il y a même eu des morts. La Reine s’élève pour observer l’assemblée, ses ailes battent rapidement puis, dans une explosion de poussière dorée, la minuscule petite chose prend taille humaine. Elle étire un sourire pour rassurer ceux qui craignent à un maléfice : « Mes chers enfants, mes braves et courageux enfants. » Ses mains se joignent sur sa robe couleur des blés, encore brillante de la poussière qui s’échappe des autres fées qui l’encerclent. « L’île est en train de mourir. Tout ce que nous connaissons va sombrer dans l’oubli et tous les êtres qui vivent sur Neverland vont mourir. Notre Arbre, le cœur de l’île et qui offre la vie à tous les êtres vivants, se meurt. Ce n’est plus qu’une question de jours, avant que le chaos n’engloutisse complètement la terre. » Si certains avaient un sourire, il ne reste plus que des expressions de terreurs sur chaque visage enfantin. La mort. Voilà ce qui les attend tous. « Mais, vous avez certainement entendu parler de notre prophétie. De ces êtres élus qui auront le pouvoir de sauver l’île, il est temps pour eux de prendre la route. Si nous sommes là, c’est justement pour élire celui qui partira avec nous ce soir. » La reine croise un instant le regard du Chef. Chaque enfant à son importance, mais il n’y en a qu’un seul qui sera choisi. Un seul qui partira, sans connaître son avenir ni s’il reviendra. « Feisty. » La reine tourne son regard vers la jeune bagarreuse, lui offrant un sourire. « Lève-toi et viens avec nous. »« Est-ce qu’elle va revenir ? »« Ça, nous l’ignorons. » La reine ne dit rien de plus et dans un nuage de poussière, elle reprend sa taille initiale. Elle attend que la jeune bagarreuse se lève pour la rejoindre puis toutes les fées quittent l’Arbre pour emmener Feisty auprès des autres élus.
C’était il y a plus de vingt ans. Black Beard Island a vu le jour parce qu’un pirate en avait décidé. Une île grandiose où il allait pouvoir dissimuler tous ses trésors et peut-être, qui sait, en trouver d’autres. C’est d’ailleurs pour cette raison que des mines furent installées clandestinement et que de nombreux enfants perdus kidnappés sont piégés là-bas, contraints de travailler sans relâche pour le bon plaisir de Barbe Noire. Les premiers filons d’ors furent utilisés pour forger des pièces. Sans le savoir, tous les pirates possèdent au moins une de ces pièces uniques et magiques. Pourquoi le sont-elles ? Parce qu’elles viennent de l’île, parce qu’elles ont été créées par l’imagination d’un enfant et c’est là, toute la base de Neverland. L’imagination. Les pirates, qui possèdent une de ces pièces magiques, n’ont jamais pu s’en séparer. Allez comprendre pourquoi. Peut-être parce qu’ils sont tous censés en avoir une, tout simplement. Et tant mieux, puisque c’est grâce à ça qu’un d’entre eux sera choisi pour devenir l’élu. A quoi pensaient les fées en prophétisant une alliance entre toutes les nations de Neverland ? Un enfant perdu et un pirate, main dans la main ? Un indien et un pirate ? Une sirène ou un triton, avec un pirate ? Des ennemis habituellement, obligés de s’allier pour le même but. Comment savoir celui qui rejoindra les autres dans cette quête ? Cette pièce est magique. Alors, la personne qui va être choisie va ressentir immédiatement quelque chose d’anormal. Si elle est dans une bourse, alors celle-ci va s’alourdir soudainement et quand le pirate remarquera ce poids mort au niveau de sa ceinture, il l’ouvrira par curiosité et il constatera qu’une pièce habituellement dorée, argentée ou en bronze, scintille et possède une couleur rouge vif. Il va vouloir la prendre dans sa main, intrigué et il se fera brûlé. La pièce tombera sur le sol, envoyant des ondes invisibles, mais pourtant perceptibles par ces petites créatures. Une fée viendra alors quérir le pirate, prenant taille humaine pour se faire comprendre et le contraindre à le suivre. Elle usera de tous les stratagèmes pour qu’il vienne, mais… qui refuserait de faire partie des noms que l’on n’oubliera jamais ? Car grâce à eux, l’île sera sauvée. C’est plus ou moins ce scénario qui attend le jeune Magnus Daurinus.
La houle s’écrase contre la roche avec force. Une tempête éclate sur les océans, les navires qui naviguent sont malmenés autant par le temps que par les caprices marins. Même les habitants sous l’eau ressentent toute l’énergie et la puissance de cette tempête qui ne présage rien de bon. Certains nagent par-ci et par-là, d’autres se reposent dans leurs habitations : il y en a même qui sont sur la terre, curieux de tous les évènements qui s’enchaînent. Zéa et Malch sont dans le palais, à vaquer à leurs occupations habituelles lorsqu’ils ressentent en même temps, cette petite douleur à la poitrine. Pas forte au point de se plier en deux, mais tenace. Un mal qu’ils n’ont pas l’habitude de ressentir, c’est peut-être même la première fois. S’ils pensent au départ être que tous les deux, Cyd arrive en nageant auprès de ses parents pour leur dire ce qu’il ressent. Cette douleur poitrinaire étrange. Plusieurs sirènes et tritons du palais maritime sont dans la même situation. Il semblerait que tout le peuple marin possède ce mal, est-ce un nouveau maléfice ? Après la nuit éternelle, la douleur s’invite pour faire ployer tout le monde et amener délicatement la fin de toute chose ? Non. Cette douleur se transforme en douce chaleur, comme une caresse réconfortante… une invitation au bien-être. Il serait difficile de dire avec exactitude ce qu’il se trame dans l’esprit de chaque hybride, mais, dans un même mouvement, chaque nageoire se met à remuer et ils partent tous dans la même direction. Sur les rivages, on voit des silhouettes plonger dans l’océan et des jambes se transformer en nageoire. C’est comme si… ils recevaient tous un appel. Ils se retrouvent tous près du rocher des abandonnés sans toutefois remonter à la surface. Là, se laissant bercer par les courants d’airs froids, un esprit des eaux s’esclaffe avec une voix fluette. Depuis que les sirènes et les tritons sont sur Neverland, il n’y a eu qu’une seule fois l’apparition d’un esprit des eaux. Lors du premier couronnement des souverains. L’esprit n’attend pas qu’on lui pose des questions et lorsqu’elle sent que tout le monde est là, que tous les êtres reliés à l’océan ont entendu son appel et sont ici, elle s’élance : « Si le soleil ne revient pas, ce monde va disparaître. Vous connaissez cette prophétie et vous savez, vous comprenez que l’un d’entre vous va devoir rejoindre les terriens. Je suis ici aujourd’hui, pour donner le nom de cette personne. » Quelques voix s’élèvent, mais elle coupe court à toute tentative : « Aëlis, je t’ai choisi. Monte sur la page et suit la fée qui t’attend. Ne pose aucune question, mais sache que tu n’as pas le choix. Tu dois partir, si tu veux continuer à vivre. Et chaque personne du peuple de la mer te sera reconnaissante pour ce que tu vas faire. Monte maintenant… » Elle regarde un instant le triton, puis les autres visages avant de disparaître.
« Fais gaffe vieille peau ! » Le badaud donne un coup d’épaule à la vieille femme qui se retient sur son bâton en bois qui lui permet de soutenir sa marche difficile. Elle peste, maudit l’homme bougon avant de continuer son avancée dans la cité de l’aveugle. Cette nuit, elle a fait un rêve. Et elle doit absolument se rendre auprès de deux personnes pour leur révéler ce qu’elle a vu. Elle ne savait pas jusqu’à ce matin, lorsqu’elle s’est réveillée, qui ils étaient. Elle connait juste leur prénom et leur visage. Rien de plus. Elle sait aussi, sans vraiment non plus pouvoir l’expliquer, où ils se trouvent. C’est la raison pour laquelle, elle se trouve dans les rues de la cité plutôt mouvementée à cette heure normalement tardive plutôt que dans sa petite bicoque à continuer de préparer sa soupelette. Le premier, elle le retrouve pratiquement à ses pieds lorsqu’elle arrive près d’une taverne. Il vient de se faire virer ou plutôt, jeter dans la terre encore humide. Elle attend qu’il redresse son visage vers elle pour lui offrir un sourire qu’elle espère chaleureux, bien qu’avec l’absence de quelques dents, elle a conscience d’effrayer parfois. « Suis-moi, Nolan. » Si l’homme est surpris parce qu’elle connait son prénom, la vieille n’attend pas qu’il se lève pour reprendre la route. Ils ont du chemin à faire pour aller chercher l’autre personne de son songe. Et elle sait, sans comprendre comment – encore une fois – que le jeune homme la suivra, même s’il ne le veut pas. Alors, elle n’est pas surprise lorsqu’elle entend sa marche derrière elle. Avant qu’il ne pose une seule question, la vieille le devance : « Ne me demande pas comment je connais ton prénom, je le sais. Tu dois me suivre, tu as quelque chose à faire et même si tu veux refuser, tu ne pourras pas. » Rien de plus. Sa bouche se referme, hermétique à toute autre parole jusqu’à ce qu’il soit entre Bartok et One-Eyed Willy pour retrouver cette jeune femme. Lyra. La vieille s’adresse à elle de la même manière qu’à Nolan, à la différence qu’elle n’était pas sur le sol, mais debout. Il rebrousse chemin et elle se surprend à marcher autant sans ressentir de douleur, ses vieux os supportent ces efforts. Elle s’arrête lorsqu’ils sont près des marais Kisipère et se retourne vers Nolan et Lyra : « Mon chemin s’arrête ici, mais pas le vôtre. Suivez cette fée, elle doit vous emmener là où vous devrez accomplir quelque chose. J’ignore ce que c’est, mais… je sais simplement que cela va changer votre vie et celle de tous les habitants de l’île. » Elle fait volte-face puis repars jusqu’à sa petite maison.
A SAVOIR : ○ Voici comment chacun de votre personnage a été choisi pour exécuter cette quête. Ce que vous devez retenir, c’est que votre personnage a ressenti que c’était son devoir. Une obligation certes, mais il devait le faire. Il ne se force pas vraiment, il sent qu’il doit le faire. Donc, prenez-le en compte dans votre rp. Vous pouvez faire votre intro sans limites de taille, mais essayer de ne pas en faire plus que ce qui a déjà été dit niveau description. Le point de rendez-vous de tous les personnages se trouvent juste devant la forêt de Pixie Hollow. ○ Répondez tous à tour de rôle et cela déterminera l’ordre de passage par la suite. Un sujet flood est ouvert pour que vous puissiez prévenir que vous allez répondre. Histoire que certains ne se superposent pas. ○ Dans votre réponse, vous faites votre intro et vous vous arrêtez uniquement au moment où votre personnage arrive au point de rendez-vous, là où se trouvent tous les autres. Bien évidemment, le premier qui répond est le premier qui arrive au point de rendez-vous, ainsi de suite. ○ Si vous avez des questions, peur de faire une bêtise ou d’aller trop loin, etc. N’hésitez pas à poster dans le flood et on viendra vous répondre au plus vite. ○ Bonne chance à tous et n’oubliez pas, vous avez le futur de Neverland entre vos mains
Le « Dunbrock » venait d’arrivé au port, voilà quelques jours qu’ils étaient en mer. Il était temps pour les pirates de retrouver la terre ferme. J’avais vraiment hâte de poser le pied sur le sol, même si la vie sur le navire n’était pas désagréable, cela n’a jamais été un choix personnel. Et ces derniers temps, je me remettais de plus en plus en question… à quoi bon rester dans la piraterie, si ce n’était pas ma destinée. Je descendais la passerelle quand mon médaillon que je portais au cou – depuis une dizaine d’année déjà – se mit à me brûler la peau. Au bout de cette chaîne, se trouvait une pièce d’or – souvenir de mon premier butin en tant que pirate. Cette pièce, je l’ai toujours conservé sur moi, comme une sorte de porte-bonheur, pour moi elle n’avait pas plus de valeur qu’une autre – juste un point marquant de ma vie. La pièce se mit à briller, je la saisis, mais elle me brûle la main – marquant ma peau devant rouge vive. J’arrachais la chaine et la lança par terre. Je regardais autour de moi, mais personne ne semblait remarquer la lueur étrange du médaillon, ni, mon attitude étrange d’ailleurs. Je me rapprochais un peu plus, observant la pièce, puis quand mon regard se releva : une fée se trouvait devant moi… du moins, c’est ce que j’en déduis. Je n’en avais jamais vraiment vu, quelques fois sur le navire, j’ai cru en apercevoir une ou deux… mais jamais d’aussi près. Sa voix était cristalline, sa silhouette élancée, et sa beauté m’éblouissait. Ces paroles sont sages et elle m’incite à la suivre…je suis l’élu d’après elle, et la preuve est cette pièce me servant de médaillon. J’ai déjà entendu parler de cette prophétie des fées, celle des élus qui sauverait l’île. Etant un éternel rêveur et surtout admirateur de conte et légende, je ne pouvais que la croire.
Oubliant toutes mes obligations, que ce soit sur le navire ou sur cette terre, je suis cette femme sans me méfier. Je marche durant plusieurs kilomètres, et l’image de Rosasharn me revient… ai-je raison de partir dans cette aventure ? Et Apolline, ma demi-sœur… elle va se demander pourquoi je ne reviens pas… Mais il est trop tard pour faire demi-tour… et puis, je n’ai jamais été un lâche ! Si mon destin est de sauver l’île, alors je suis prêt à me sacrifier. Finalement nous arrêtons, la fée me dit d’attendre là, les autres élus ne devraient pas tarder. Ma main posée sur le pommeau de mon épée, je commence à tourner en rond en patientant.
Un cauchemar. Un de ces angoissant cauchemar qui peut à peu se change en un agréable rêve. A la différence prés que j'étais bien éveillé. Un instinct, plus qu'une crise de somnambulisme. Vous allez trouver ça étrange peut être, mais comment pourriez vous comprendre de toutes façons. Je ne peux pas tenir rigueur à de simple humains pour leur manque de compréhension de ces choses mystiques qui ne souffrent aucune explications, qui demandent simplement qu'on y croit. Ceci dit... Je peux comprendre qu'il soit surprenant de me voir croire en quoi que ce soit. Passons. L'esprit qui nous convoquait en cet instant, je le pensais simple légende et pourtant...
Il m'a fallut un certain temps, trop long peut être, puisque tous ont eu le temps de suivre le regard de l'apparition pour mieux me dévisager. La bonne blague. Moi ? Désigné de la sorte ? Le destin de mes semblables, celui de l’île entière qui plus est.. entre.. mes mains ? J'aurais pu éclater de rire si le regard pesant des quelques hybrides me connaissant trop bien ne m'avait pas glacé le sang. Fermer les yeux, les rouvrir, espérant que tout ceci n'est qu'un mauvais tour. Avouez, vous auriez réagit pareil ! Moi, une des créatures les plus égoïstes qu'il soit d’après certains, ou d’après à peu prés tous ceux qui me connaissent un tant soit peu pour être honnête... J'aurais refusé, si on m'en avait laissé le choix et.. s'il n'y avait pas eu cette petite phrase. Chaque personne du peuple de la mer te sera reconnaissante...
Ainsi, c'est avec un petit sourire carnassier que j'ai donné ce coup de nageoire en direction de l’île. De la plage où m'attendait cette fameuse fée. Je ne sais comment elle a su que je remonterais à cet endroit, là où je pouvais trouver une des planques où je garde de quoi me vêtir quand il me prend l'envie de marcher plutôt que de nager. Toujours est-il que me voilà... la suivant comme convenu à travers l'île. Ce sourire toujours figé en travers de mon visage. Chaque personne du peuple de la mer te sera reconnaissante... Ho vous connaissez mon orgueil, vous savez comme ce genre de chose peut le flatter. Alors êtes vous vraiment étonné de me voir obéir à cette.. prophétie sans intérêt ?
En revanche, je suis presque déçu de ne pas être le premier sur les lieux. Voila qui froisse mon égo. Je suis moins... important du coup, si nous sommes plusieurs à pouvoir sauver le monde. Pire encore, je suis à la traîne. Je n'aime pas ça mais je m'avance vers ce qui semble être un pirate, lui adressant un simple signe de la tête ne guise de salut. Ma bonne humeur s'est envolée alors la politesse... non, pas envie.
Assise sur le sol, Feisty ramena ses genoux contre sa poitrine. Cette soirée aurait pu ressembler à n'importe quelle autre, mais la présence de la Reine des fées et le sérieux que l'on pouvait lire sur les visages des chérubins traduisait la gravité de la situation. L'île se mourrait. La Bagarreuse laissa échapper un petit soupir où se mêlaient à la fois tristesse et colère. Des jours, des semaines qu'ils assistaient impuissants à la lente agonie de leur foyer. Ils étaient les témoins muets d'un chaos qui menaçait de détruire tout ce qu'ils aimaient, chérissaient. Ça ne pouvait plus durer. Ils leur faillaient agir, et maintenant.
Cette prophétie, elle la connaissait presque par cœur. Feisty ne savait pas lire, mais la fillette avait mainte fois pris place autour du feu de camp pour écouter de fabuleuses histoires. Des histoires de héros, sans peur ni reproche, qui après de nombreuses péripéties toute plus incroyables les unes que les autres, s'en retournaient chez eux remplie de fierté, endurci par les événements. Adulé et aimé. D'aussi loin qu'elle s'en souvienne, ce genre de récit était toujours venu bercer ses soirées et ses rêves. Elle les admirait, ces braves que rien, même pas la mort, ne semblait pouvoir arrêter. Mieux, elle aussi, aspirait à en devenir un. Pourtant, alors que la fée s'apprêtait à élire l'un des enfants, aucune excitation démesurée ne vint animer Feisty. Elle attendait, l'air grave, que la décision tombe. La suite se déroula comme dans un rêve. La fillette fut saisie d'une impression de déjà-vu lorsque le nom de l'élue fut dévoilé, comme si quelque chose venait de s'éveiller en elle, comme si elle avait toujours su.
« Feisty. » La fillette releva ses prunelles. Elle était l'élue. N'importe qui aurait pu s'attendre à une explosion de fierté venant de sa part. Elle, Feisty, dont le cœur se gonflait de prétention à la moindre petite victoire. Mais il n'y eut rien. Un simple regard, accompagné d'un hochement de tête. Elle savait. Aucun orgueil, aucune peur ne l'habitait. Ni sourire triomphant, ni remarque vantarde à l'égard de ses camarades. Il était encore trop tôt pour crier à la victoire. Son histoire à elle ne faisait que commencer. Doucement, La Bagarreuse de leva et embrassa une dernière fois du regard ses amis. Portée par son devoir et sa détermination, elle se jetait la tête la première dans l'inconnu. Un pied devant l'autre, les poings serrés, elle suivit docilement la fée, prête à affronter tous les défis que l'île lui imposerait. Rien, pas même la perspective de la mort, ne l'empêcherait de sauver l'île. Et si par malheur, elle venait à échouer, elle se raccrochait à l'idée qu'elle mourrait en essayant. Un sacrifice, n'était-ce pas là l'acte le plus noble qu'un héros puisse accomplir après tout ?
Elle était bien sérieuse, la jeune enfant, lorsqu’elle arriva sur le lieu du rendez-vous. Mais malgré la gravité de la situation, elle ne put retenir un sourire ainsi qu’un petit geste triomphant lorsqu’elle découvrit celui qui semblait être l’élu des pirates. Celui-là, elle ne le connaissait pas, mais peu lui importait : ce n’était pas ce vieux poisson pourri de Crochet. Cependant, il n’en restait pas moins un pirate. Feisty le toisa d’un regard méfiant et téméraire. On ne savait jamais avec les boucaniers. Quand à l’autre adulte, elle le dévisagea un instant avant de conclure qu’il n’était pas un pirate. Quoi qu’il en soit, elle les gardait à l’œil. Élus ou pas, si les adultes pensaient pouvoir faire régner leurs lois même en temps de crise, ils se fourraient le doigt dans l’œil. Tant qu’elle aurait son mot à dire, La Bagarreuse comptait bien faire tout son possible pour préserver l’île tout en représentant dignement la cause des enfants.
Une fois n'est pas coutume, je me fais virer, encore, de cette foutue taverne. J'ai même pas tricher. Enfin pas volontairement en fait. C'était un peu plus par habitude que partant d'un mauvais fond. Toujours est-il que je me retrouve le nez dans la terre. Je reste quelques instant immobile, tentant de reprendre un peu mes esprits. Seulement je sens qu'on me fixe, plus qu'en temps normal quand je me fais jeter d'un taverne. Et pour cause, une vieille femme me regarde en souriant, enfin j'ai l'impression qu'elle sourit. C'est qu'elle est pas super rassurante avec son look de sorcière. Et en plus la voilà qui me demande de la suivre en utilisant mon prénom. Il ne me semble pas que je la connaisse, alors comment elle sait que je m'appelle Nolan ? C'est en grande partie pour lui poser la question que je me relève pour lui emboîter le pas. Pour ça et aussi par curiosité. Sauf que la vieille, elle me laisse rien lui demander. Elle me remballe avant que je puisse dire un seul mot.
Mais ce qu'elle me dit soulève d'autre questions. Quelque chose que j'aurais à faire ? Qu'est-ce que ça peut bien être ? Je la questionne encore, mais rien à faire elle ne prononce plus un seul mots jusqu'à ce qu'on se retrouve devant une jeune femme, très agréable à regarder je dois dire. Et doté d'un joli prénom en plus. Lyra. Ouais, très joli. Encore une fois la vieille connaît son prénom sans vraiment d'explication. Sans dire un mot nous suivons la femme jusqu'au marais Kisipère. Pour ma part je n'ai même pas pensé une seule seconde à lui fausser compagnie. Je ne comprends pas vraiment pourquoi d'ailleurs. Toujours est-il que c'est ici qu'elle nous laisse avec… une fée ? Nous nous retrouvons alors à suivre la créature à travers l'île. Je n'ai aucune idée de combien de temps nous marchons, mais je fini par rompre le silence qui s'est installé. Je m'adresse donc à la jeune femme. « Au fait, moi c'est Nolan… euh.. est ce que tu as une idée de ce qui se passe là ? »
Bon, bah on dirait que je suis pas le seul à être paumé, c'est rassurant, un peu. Nous marchons pendant un bon bout de temps jusqu'à nous retrouver à ce qui semble être un point de rendez-vous. Il y a une gamine et deux hommes dont un que je ne connais que trop bien. Je salue le premier d'un geste de la tête quand à Ael… je ne sais pas vraiment comment le saluer alors je me contente de lui sourire. Maintenant reste plus qu'à trouver ce que nous faisons là.
Mes pérégrinations m’ont conduite vers un petit village de pêcheurs où pour la première fois depuis mon arrivée il y a quelques mois, je me sens vraiment à ma place. Je ne connais pas encore tous les recoins de l’île, c’est pourquoi je ne veux pas m’installer sans les connaître, mais il est possible que je revienne ici souvent. Je cherche encore à savoir quel est mon but dans ce nouveau monde, où se trouve ma place et à quoi pourrais je occuper ma vie, mais je sais maintenant qui je suis et c’est déjà pas mal. Je me forge mon propre sens critique, j’oublie mes bonnes manières, je laisse tout simplement le destin me guider. Vous trouvez cela étrange ? Plus moi, avec un sourire à la commissure de ma bouche, je me prends, mutine à songer que Neverland est sans doute la meilleure chose qui me soit arrivée. Je suis libre de mes mouvements, pas d’obligation ou de mariage que je ne désire pas…En fin de compte, je suis bien là pour une chose, accomplir ma destinée, il faut juste que je trouve par quoi débuter.
Je déambule, ce matin là, sur le port, mirant les marins qui du regard m’interroge sur ma présence. Pour toute réponse, je me contente d’un sourire charmant, cela calme toujours les esprits et bien que ma tenue soit tout sauf féminine, voire penchant vers un accoutrement de forban, ce simple rictus semble les rassurer. Je n’ai qu’une lame à ma ceinture, cadeau de Melot avant mon départ de One Eyed Willy, pas de quoi effrayer les badauds du coin. Alors que je m’apprête à prendre la ruelle, je tombe nez à nez avec une vieille femme, les cheveux crépus et mal emmêlés, le regard un peu fou, mais pas cruel et accompagné d’un jeune homme aux yeux clairs. « Lyra ! Viens ! » Quoi ? Venir où, pourquoi ? Elle me tourne le dos et reprend le chemin par là où elle semblait être venue. Mes jambes s’activent, un pied devant l’autre, j’avance sans vraiment savoir la raison. Je pourrais restée là, mais…je ne sais pas, c’est comme si…je devais la suivre, qu’on me disait…fait le…elle a une chose à te dire, tu as…quelque chose à voir avec elle. Alors un peu naïvement, je lui emboite le pas sans mot dire, marchant près du jeune homme qui m’est totalement inconnu. L’odeur des marais me parvient lorsque la brise va dans notre direction ce qui me fait retrousser les narines fortement.
La vieille : Mon chemin s’arrête ici, mais pas le vôtre. Suivez cette fée, elle doit vous emmener là où vous devrez accomplir quelque chose. J’ignore ce que c’est, mais… je sais simplement que cela va changer votre vie et celle de tous les habitants de l’île.
La phrase mystique reste implantée dans ma tête, est ce cela la chose pour laquelle l’île m’a choisi, moi ? La réponse que j’attendais est là toute proche…pourquoi ais je échappé à la tempête, à deux naufrages pour finalement me retrouver sur cette île enchantée ? Je sens qu’à présent, je la touche du doigt. La fée scintille fortement devant nos yeux, j’ai déjà rencontré des Êtres aquatiques, mais des fées, c’est la première fois. Ce n’est pourtant pas le moment de m’émerveiller, je suis le chemin qu’elle nous fait suivre en compagnie du même jeune homme silencieux. Ses sourcils sont froncés, il doit être aussi perplexe que moi. Après plusieurs longues minutes, heures…je ne sais pas trop de marche, il finit par m’adresser la parole.
Nolan : Au fait, moi c'est Nolan… euh… est-ce que tu as une idée de ce qui se passe là ?
Mon visage bifurque en direction du sien avec un sourire nullement forcé bien au contraire. Je suis heureuse qu’il ne soit pas muet. « Lyra…et…Non, je t’avoue, je suis aussi perdue que toi. » La fée s’envole vers la cime des arbres, nous laissant devant un groupe bien étrange. Deux hommes et une jeune fille. Je souris à cette dernière de manière bienveillante et je salue d’un simple regard les autres personnes. Ne me sentant pas des plus à l’aise pour le moment, je m’éloigne légèrement du cercle, trouvant appui sur l’écorce d’un arbre et continuant d’observer les autres en me demandant les raisons de notre présence dans ce lieu.
Quand la petite indienne avait entendu parler d’une assemblée réunissant les Unamis et les Piccannys, elle ne s’attendait pas à voir autant de monde. Aponie tenait la main de sa mère et avançait à petits pas. Certain la regardait avec un regard attendrissant, d’autre avec une mine renfrognée, sous ses regards, la petite préférait regarder ses pieds. Celle qui n’était pourtant en rien timide et loin d’être discrète se faisait toute petite. Elle ne semblait pas vraiment apprécier tout ce monde. « Dis maman, est-ce que i… » « Chut, ma chérie ». Il était temps de se taire, l’ancien prenait la parole. Cette histoire… Neverland malade, ce mal qui soi-disant le rongeait… Toute cette histoire effrayait la petite gamine. Mais lorsqu’elle entendu que l’île pouvait être sauvée, toute son attention fut portée sur ceux qui prenaient la parole. Tout n’était donc pas perdu et du haut de ses 7 ans, elle le comprenait ! Cependant, elle ne comprit pas lorsque Pimmi prononça son nom et que tous les regards se tournèrent vers elle. De ses grands yeux bleus, la gamine observe sa mère qui vient de fondre en larmes. Son père lui, semble les retenir. Elle, elle ne comprend pas. « Lève-toi Aponie, ta destinée t’attend. » L’Ancien lui tend sa main et la petite s’en saisie. Elle se lève et avant de le suivre embrasse la joue de sa mère. « Je vais être forte maman ! »
Elle est loin de s’imaginer à quel point tout cela va être dur pour elle. Dans sa petite tête, Aponie imagine partir en balade ou quelque chose comme cela. Lorsqu’ils arrivent devant la petite fée, Aponie la regarde avec admiration, elle n’en avait jamais vu une d’aussi près. Comme elle était jolie. L’ancien se pencha alors près d’elle et elle l’écouta avec attention. « Sois en fière Aponie. Sois fière d’être celle en qui nous allons tous croire et prier, cette nuit. Que les esprits t’accompagnent et te guident dans ton aventure. J’espère te revoir, mon enfant. » Elle ferme les yeux tandis qu’il l’embrasse sur le front. Il semble si sérieux, si attristé de voir la petite s’en aller. Tout est beaucoup trop solennel pour elle. La petite, avec ses tresses dans les cheveux ne pense qu’à suivre cette petite fée qui est beaucoup trop mignonne, même si elle semble triste… « Comment tu t’appelles ? » Demande-t-elle sur le chemin. Pour réponse, elle n’entend qu’un petit son de carillon, mais elle fait mine de comprendre. « Moi c’est Aponie ». Le reste de la marche fut silencieux.
La petite indienne vit enfin au loin des silhouettes. En s’approchant, elle put identifier trois hommes et Feisty. Le reflète de la gamine fut de se caler près de son amie. Elle était ici elle aussi… Elle était donc choisie pour sauver l’île. Aponie vit ensuite qu’il y avait également une femme un peu plus loin accoudée à un arbre. Ils étaient assez nombreux. La petite était soulagée de ne plus être seule, mais ils étaient tous si silencieux, cette atmosphère était très, voire même trop pesante pour la petite.
La beauté de Pixie Hollow a toujours été – et est encore aujourd’hui – légendaire. Ces grands arbres aux couleurs de chaque saison, faisant la richesse du territoire des fées. Rien, pas même les tempêtes n’ont pu ébranler la magie de la sylve et il a suffi d’un instant, d’un seul moment pour que les créatures ailées remarquent une catastrophique transformation du saule sacrée. Grisâtre, à l’aube d’une angoissante mort, l’âme de Neverland apporte un climat tendu dans le monde des fées. Preuve à présent indéniable que la prophétie révélée il y a plusieurs années, est en train de se produire. Cinq êtres humains, issus de divers horizons et se nourrissant de croyances différentes, devront s’unir pour sauver l’île avant qu’elle ne soit plus que vestige. Mais, lorsqu’on observe ces privilégiés un tant soit peu, les dissemblances qui les opposent n’inspirent aucune assurance aux fées : on pourrait plutôt craindre le pire. Ils auront pourtant tous le même but – s’ils tiennent à la vie – et c’est à la Reine des fées de s’assurer que chacun d’entre eux mettra autant d’énergie dans le succès de cette mission, qu’ils en mettent jadis à se quereller. « Regarde-le celui-là, je ne suis pas certaine qu’il ait vraiment envie de former un groupe, » marmonne l’une des créatures mystiques, observant les élus dans les charmilles qui bordent l’entrée de la forêt de Pixie Hollow, « ouais, j’ai l’impression qu’il préfèrerait être tout seul. Est-ce que vous allez y arriver, Reine Titania ? » Auréolée de clarté et de lumière, la Reine des fées se contente d’un hochement de tête auprès des autres, « retournez auprès de notre arbre, je m’occupe des élus. » Sans attendre, les créatures disparaissent dans un bourdonnent orné de quelques carillons tandis que Titania s’approche du groupe des cinq élus de Neverland. Comme lorsqu’elle s’est présentée auprès des Enfants Perdus, elle prend plusieurs centimètres pour être à la même taille des Hommes. Ses ailes translucides disparaissent de son dos et ses longs cheveux blonds glissent le long de ses épaules. Son regard bienveillant coule sur chaque visage de chaque être qui l’entoure. « Vous devez tous vous demander pourquoi vous êtes ici et quel sera votre rôle. Il y a plusieurs centaines d’années, le peuple des fées a accompagné le premier être vivant de cette île jusqu’à son trépas. Mais aux portes de l’agonie funeste, il a prophétisé un avenir que nous sommes actuellement en train de subir. La fin de tout. » Inutile d’alléger le destin qui attend chaque être du pays des Songes. La mort s’approche, sournoisement, et englobe la magie. Et cela ne cessera d’empirer, de Charybde en Scylla, pour affronter le néant et s’y perdre à tout jamais. « Il y a pourtant un moyen d’éviter le désastre qui nous attend, l’union de plusieurs humains. Un représentant chaque nation. Les Indiens, » son regard océan vient rencontrer les pupilles de la jeune Aponie, « les pirates, » elle tourne son visage dans la direction du jeune Magnus, « les sirènes et tritons, » un sourire étire ses lèvres charnues lorsqu’elle mire Aëlis, « les Enfants Perdus, » sa tête se penche délicatement quand ses yeux accrochent ceux de la bagarreuse Feisty, « puis les Apatrides et les Natifs, » elle termine son observation par les silhouettes de Nolan et Lyra. « Même si vous avez des différends traditionnellement, nous comptons aujourd’hui sur votre cohésion et votre coalition. » Son regard se fait plus dur, la Reine Titania n’acceptera aucune querelle entre eux et s’ils ne font pas preuve d’un minimum de respect et d’amitié, alors c’est peine perdue. « Maintenant que vous savez, nous allons pouvoir rejoindre le Saule Sacré, le cœur et l’âme de cette île. » Après une mise en garde visuelle, Titania se retourne pour entamer son avancée dans la forêt de Pixie Hollow. La lune perce au travers des feuillages de la cime des arbres, offrant quelques sources de lumière sur le sentier qui les conduiront vers le Saule.
A SAVOIR : ○ L'ordre de passage est déterminé : Magnus, Aëlis, Feisty, Nolan, Lyra & Aponie. N'oubliez pas que vous avez 72h entre chaque intervention pour répondre. ○ Pour ce second tour, vous pouvez réagir par rapport aux paroles de la Reine des Fées, sans toutefois interrompre son dialogue puisqu'elle a eu le monopole de la parole Tout se passe dans vos caboches donc, mais point de panique, la véritable aventure débute au prochain tour. ○ Merci de ne pas faire plus de 1 000 mots, histoire que ça soit plus rapide et que l'on avance aussi vite qu'actuellement pour ce sujet. La lumière est si proche (ou pas)
Avais-je perdu la raison ? Me voilà en train de suivre une femme – plutôt jolie avouons-le – mais une totale inconnue qui prêtant devoir me guider pour sauver l’île ! J’aurais dû faire demi-tour dès qu’il en était possible… mais quelque chose en moi, me poussait à la suivre. Après tout, qui refuserait de devenir un « héros » ? N’est-ce pas une ambition alléchante que d’être adulé par une population qui autrefois se méfiait de vous ? Je suis un pirate, que l’on me connaisse ou non, c’est la seule chose que l’on remarque en me voyant pour la première fois. L’épée à porter de main, je ne suis pas tellement rassuré de parcourir les bois, et pourtant j’ai grandi au beau milieu de la forêt de âmes. Le chemin se fait dans le silence complet, cependant ce n’est pas les questions qui manquent ! Ma tête va exploser avec tous ces doutes qui surgissent de nulle part… un dilemme s’impose à moi, suivre ma raison qui me dit de rebrousser chemin, ou suivre mon cœur qui me dit de sauver l’île quoi qu’il m’en coute. Peut être qu’à travers cette quête, j’y perdrais la vie… si c’était le cas… manquerais-je à quelqu’un ?
Lorsque la fée s’arrêta, je fis de même. Mon regard se posa tout autour de moi, j’étais seul. Cela ne dure pas très longtemps puisqu’un autre homme arrive. Nous nous détaillons du regard, je réponds à son signe de tête, mais aucun mot ne sort de ma bouche. Puis ce fut le tour d’une gamine, elle aussi me regarda de son air « méfie-toi, pirate ! », je ne pus que rouler des yeux face à cette attitude. Bon sang, suis-je l’ennemi de tous ? Certes, je suis un pirate, mais personne ici ne me connait, alors arrêtons les jugements attifes. Un homme et une femme arrivèrent ensemble, un couple peut-être ? Enfin non, vu leur façon de garder une certaine distance entre eux, ce ne peut pas être le cas. Encore une fois, personne n’ouvre la bouche et se contente de hocher la tête. Pour terminer, une autre enfant arriva, d’après ses traits, j’en déduis qu’elle était indienne… Alors c’est donc ça notre équipe ? Soudainement… j’ai l’impression que cette aventure risque d’être plus compliquée qu’elle n’y paraît.
Interrompant mon monologue intérieur, une fée se présenta à nous, prenant taille humaine face au groupe. Je dois dis que c’était plutôt impressionnant… j’écoutais avec attention son discours… sûrement y trouverais-je toutes les réponses à mes questions. Mon regard suivit le sien lorsqu’elle énonça les « rangs » auxquels nous appartenions, et je compris finalement que nous étions chacun d’entre nous, un représentant de chaque population habitant sur l’île. Elle termina son discours, et sans rien rajouter, nous pénétrons dans la forêt. Le saule sacré, cet arbre légendaire présent dans tous les contes pour enfant – dans ceux que ma mère me narrait avant de dormir – j’allais pouvoir l’admirer, une chance inouïe… enfin c’est ce que je pensais. Cet arbre est l’âme de l’île, et tout comme notre terre, il est lui aussi victime des derniers événements.
Déjà que l'idée de devoir partager la gloire avec d'autre m'emballait pas des masses, voilà qu'il faut compter des enfants parmi nous. C'est donc que cette tache ne sera pas si ardu et héroïque qu'il y paraît ? Allons bon, suis je venu là pour rien ? Pas totalement... car contre toute attente, ce maudit valet si cher à mon cœur vient de faire son apparition dans notre petit cercle de héros malgré eux. Je lui rends volontiers son sourire, trop heureux d'avoir pour témoin de mes exploits une des rares personnes dont l'avis m'importe réellement, mais ce même sourire se fige, tordant mon visage dans une expression étrange de surprise et de dégoût mêlés. Qu'est ce que ceci... une femme ? Avec lui ? Est-ce une autre élue ou... Comment ? Jaloux ? Moi ? Allons bon, vous divaguez... et pourtant.. pourtant après mes aveux de l'autre soir j'avais l’audace de penser...
L'arrivée d'une autre gamine met fin à ce raisonnement avant que le rouge ne me monte aux joues. Ce qui aurait, avouez le, été des plus gênant. Mais passons. Nous sommes au complets semblerait-il, puisqu'on vient enfin nous expliquer de quoi tout ceci va retourner. Et ce on n'est pas n'importe qui. Du moins pas à mes yeux. Elle pourrait être la fille d'un bûcheron ou celle d'un roi, ça n'aurait pas entaché sa beauté. De longues mèches d'or tombant sur ses épaules pales... une déesse ? Du coin de l’œil, je guette les réactions de chacun, celles de mon amant en particulier. Et si elle était la parfaite occasion pour lui rendre la monnaie de sa pièce ? Oh je vous vois venir, écoute ce qu'il se passe avant de tirer des plans sur la commette... y a certainement rien entre ces deux là... ou mieux encore... belle comme elle est, la blonde, tu l'atteindras jamais... pfff détails que tout cela. Elle est plus que belle et je suis agacé.. voilà qui me suffit. Et ce sourire qu’elle me tend me conforte dans mon idée.
Elle change de ton et je prête enfin attention à ce qu'elle dit. Cohésion, coalition... tient donc.. je n'ai pas réellement suivi les présentations mais si elle s'attend à ce que je fasse copain copain avec qui que ce soit d'autre que mon imbécile d'amant, elle se met le doigt dans l’œil. Et jusqu'au coude. Mais je jouerais le jeu si ça peut m'aider à me la mettre dans la poche.. et sous mes draps plus tard qui sait. Cette seule pensée rend un sourire carnassier à mes lèvres et j’acquisse de la tête avec entrain quand elle annonce que nous allons passer à la suite et avancer vers le Saule Sac.. le quoi ? Bon sang.. il m'aura fallut un bon moment pour comprendre. Cette sublime apparition, cette beauté aux cheveux d'or.. c'est une fée ? Et bien si j'avais le moindre remord encore à vouloir tenter l'affaire avec mon valet de cœur aux premières loges, ils viennent de s'envoler. Et comme elle nous tourne le dos pour entamer la marche, je fait quelques foulées pour arriver à son niveau et lui tendre une main à serrer. « Aëlis. Mais vous deviez déjà le savoir. Je me trompe ? » Sourire malicieux, regard charmeur à son attention, sans ralentir le pas puisque cette quête lui tient à cœur. « Je n'ai qu'une question. Une seule. Pourquoi les fées tolèrent elle un ange parmi elles ? Car vous en êtes un n'est-ce pas ? Un de ceux dont parlent les marins fraîchement débarques. » Du coin de l’œil, je surveille une fois de plus les rédactions de Nolan. Pourquoi est-ce que je me met à le vouloir jaloux moi ?
Accueil
Ils sont tous rassemblés autour de ce feu immense qui crépite, l’ambiance est tendue. Généralement, ils se retrouvent tous mêlés que lors de la cérémonie du Flambeau. Piccanniny et Unami s’affrontent du regard, se retenant pour certains de ne pas brandir les armes. Ce rassemblement est solennel et important, à tel point que même les plus querelleurs s’immobilisent dans l’attente de la nouvelle. Celle qui va changer toutes les vies de tous les habitants. L’Ancien a le visage impassible, une ride entre ses sourcils et il mire chaque visage de chaque indien présent. Même les plus jeunes assistent, assis autour du feu en se demandant bien pourquoi ils attendent, pourquoi l’ambiance s’alourdit de plus en plus. Soudainement, des traînées colorées drapent le ciel sombre, fascinant la plupart des Indigènes : « Chers enfants Pawnee. Ce rassemblement doit tous vous surprendre et sachez que c’est également mon cas, mais on n’évite pas l’appel des ancêtres. Encore moins lorsque celui-ci prend forme. Un honneur que nous n’attendions pas, que jamais personne n’a espéré. Pimni et Usum sont avec nous cette nuit. » Il écarte les bras, baissant le visage puis les flammes vacillent un court instant, mais suffisamment long pour que toutes les respirations s’amenuisent ou se coupent. La chaleur enveloppe chaque corps aux alentours, puis apparaissent dans les volutes orangées, les frères Pawnee. Pimni, plus grand que l’autre, mire les deux nations indigènes : « Chers amis. Neverland n’est plus le pays de l’abondance et des merveilles que vous avez connu jadis. Un mal ronge, grignote petit à petit toute la magie bienveillante qui l’habite. » Usum prend la parole : « Mais, mes chers frères et sœurs, nous avons le pouvoir d’améliorer ça et de sauver notre île. Un seul d’entre vous aura l’immense honneur d’être l’image de notre peuple. » « Il sera un des sauveurs, comme le stipule cette vieille prophétie que les fées ont jadis proclamée. » Un silence accueille les paroles des deux ancêtres tandis que l’ancien contourne le feu, observant chaque visage de chaque indien. « Hommes, femmes et enfants. » « Piccaninny ou Unami. » Les deux frères se tournent face à face pour s’attraper les mains. L’ancien décèle dans certaines expressions, un besoin d’information, des détails supplémentaires et il prend la parole : « Un d’entre nous, quel que soit le peuple, sera choisi par les frères pour partir dans une quête dont nous ignorons les conséquences. Mais le but sera de sauver l’île du mal. Une fée patiente près de la forêt des âmes, elle guidera l’élu de notre peuple vers sa destinée. » Il soupire. « La personne qui sera choisie ne pourra pas refuser, elle sera obligée de partir. » L’ancien sait que n’importe quelle personne présente ce soir sera honorée d’être choisi. Les flammes commencent à mordre le ciel, tellement elles s’amplifient. Les enfants reculent par crainte. « L’indien que nous avons choisi… » « … est Aponie Padma. » L’Ancien ferme les yeux. C’était sa crainte. Qu’un enfant soit choisi. Et c’est pourtant le cas. Du haut de ses six ans, la petite Aponie Padma va devoir partir dans une aventure et personne, pas même lui ne peut prévoir son avenir. Si elle va revenir vivante. C’est un sacrifice qu’ils sont obligés de faire et même les pleures de sa mère ne pourront rien y changer. Pas même ses suppliques pour qu’elle prenne sa place. Les Ancêtres l’ont choisi. Elle est celle qui donnera sa main avec d’autres élus, pour sauver Neverland des ténèbres. « Lève-toi Aponie, ta destinée t’attend. » L’Ancien s’approche de la gamine, attrape sa main et l’emmène près de cette fée. Il coule un regard sur son visage de poupée avant de s’accroupir devant la petite, posant une main sur son épaule : « Sois en fière Aponie. Sois fière d’être celle en qui nous allons tous croire et prier, cette nuit. Que les esprits t’accompagnent et te guident dans ton aventure. J’espère te revoir, mon enfant. » Il baise son front avant de la laisser aux bons soins de la fée pour retourner auprès du rassemblement.
Le sifflement de leurs ailes bourdonne aux alentours, tandis qu’une horde de fées virevoltent pour rejoindre l’Arbre du Pendu. Elles traversent les bois enchantés qui perdent de leur magie pour se rassembler autour du grand arbre où dorment tous les enfants. Leurs voix s’élèvent pour réveiller les enfants, pour les prévenir qu’ils doivent tous venir près d’elle. L’heure est grave pour qu’une kyrielle de petites créatures viennent jusqu’à l’arbre, mais surtout, pour que la Reine des Fées soit présente. On la reconnait par sa clarté plus prononcée et puis c’est une chose que les enfants savent. Ils n’ont pas besoin de la rencontrer, ni qu’elle se présente pour savoir que c’est la Reine. Ils sont tous intrigués et certains excités, est-ce une nouvelle aventure que les fées viennent leur proposer ? Ou mieux encore, un jeu ? Mais les fées ne sont pas là pour jouer, encore moins pour se montrer patiente. L’arbre sacré est en train de mourir, il n’a jamais été si blanc et certaines petites créatures ne sont plus capables de voler. Il y a même eu des morts. La Reine s’élève pour observer l’assemblée, ses ailes battent rapidement puis, dans une explosion de poussière dorée, la minuscule petite chose prend taille humaine. Elle étire un sourire pour rassurer ceux qui craignent à un maléfice : « Mes chers enfants, mes braves et courageux enfants. » Ses mains se joignent sur sa robe couleur des blés, encore brillante de la poussière qui s’échappe des autres fées qui l’encerclent. « L’île est en train de mourir. Tout ce que nous connaissons va sombrer dans l’oubli et tous les êtres qui vivent sur Neverland vont mourir. Notre Arbre, le cœur de l’île et qui offre la vie à tous les êtres vivants, se meurt. Ce n’est plus qu’une question de jours, avant que le chaos n’engloutisse complètement la terre. » Si certains avaient un sourire, il ne reste plus que des expressions de terreurs sur chaque visage enfantin. La mort. Voilà ce qui les attend tous. « Mais, vous avez certainement entendu parler de notre prophétie. De ces êtres élus qui auront le pouvoir de sauver l’île, il est temps pour eux de prendre la route. Si nous sommes là, c’est justement pour élire celui qui partira avec nous ce soir. » La reine croise un instant le regard du Chef. Chaque enfant à son importance, mais il n’y en a qu’un seul qui sera choisi. Un seul qui partira, sans connaître son avenir ni s’il reviendra. « Feisty. » La reine tourne son regard vers la jeune bagarreuse, lui offrant un sourire. « Lève-toi et viens avec nous. » « Est-ce qu’elle va revenir ? » « Ça, nous l’ignorons. » La reine ne dit rien de plus et dans un nuage de poussière, elle reprend sa taille initiale. Elle attend que la jeune bagarreuse se lève pour la rejoindre puis toutes les fées quittent l’Arbre pour emmener Feisty auprès des autres élus.
C’était il y a plus de vingt ans. Black Beard Island a vu le jour parce qu’un pirate en avait décidé. Une île grandiose où il allait pouvoir dissimuler tous ses trésors et peut-être, qui sait, en trouver d’autres. C’est d’ailleurs pour cette raison que des mines furent installées clandestinement et que de nombreux enfants perdus kidnappés sont piégés là-bas, contraints de travailler sans relâche pour le bon plaisir de Barbe Noire. Les premiers filons d’ors furent utilisés pour forger des pièces. Sans le savoir, tous les pirates possèdent au moins une de ces pièces uniques et magiques. Pourquoi le sont-elles ? Parce qu’elles viennent de l’île, parce qu’elles ont été créées par l’imagination d’un enfant et c’est là, toute la base de Neverland. L’imagination. Les pirates, qui possèdent une de ces pièces magiques, n’ont jamais pu s’en séparer. Allez comprendre pourquoi. Peut-être parce qu’ils sont tous censés en avoir une, tout simplement. Et tant mieux, puisque c’est grâce à ça qu’un d’entre eux sera choisi pour devenir l’élu. A quoi pensaient les fées en prophétisant une alliance entre toutes les nations de Neverland ? Un enfant perdu et un pirate, main dans la main ? Un indien et un pirate ? Une sirène ou un triton, avec un pirate ? Des ennemis habituellement, obligés de s’allier pour le même but. Comment savoir celui qui rejoindra les autres dans cette quête ? Cette pièce est magique. Alors, la personne qui va être choisie va ressentir immédiatement quelque chose d’anormal. Si elle est dans une bourse, alors celle-ci va s’alourdir soudainement et quand le pirate remarquera ce poids mort au niveau de sa ceinture, il l’ouvrira par curiosité et il constatera qu’une pièce habituellement dorée, argentée ou en bronze, scintille et possède une couleur rouge vif. Il va vouloir la prendre dans sa main, intrigué et il se fera brûlé. La pièce tombera sur le sol, envoyant des ondes invisibles, mais pourtant perceptibles par ces petites créatures. Une fée viendra alors quérir le pirate, prenant taille humaine pour se faire comprendre et le contraindre à le suivre. Elle usera de tous les stratagèmes pour qu’il vienne, mais… qui refuserait de faire partie des noms que l’on n’oubliera jamais ? Car grâce à eux, l’île sera sauvée. C’est plus ou moins ce scénario qui attend le jeune Magnus Daurinus. 
La houle s’écrase contre la roche avec force. Une tempête éclate sur les océans, les navires qui naviguent sont malmenés autant par le temps que par les caprices marins. Même les habitants sous l’eau ressentent toute l’énergie et la puissance de cette tempête qui ne présage rien de bon. Certains nagent par-ci et par-là, d’autres se reposent dans leurs habitations : il y en a même qui sont sur la terre, curieux de tous les évènements qui s’enchaînent. Zéa et Malch sont dans le palais, à vaquer à leurs occupations habituelles lorsqu’ils ressentent en même temps, cette petite douleur à la poitrine. Pas forte au point de se plier en deux, mais tenace. Un mal qu’ils n’ont pas l’habitude de ressentir, c’est peut-être même la première fois. S’ils pensent au départ être que tous les deux, Cyd arrive en nageant auprès de ses parents pour leur dire ce qu’il ressent. Cette douleur poitrinaire étrange. Plusieurs sirènes et tritons du palais maritime sont dans la même situation. Il semblerait que tout le peuple marin possède ce mal, est-ce un nouveau maléfice ? Après la nuit éternelle, la douleur s’invite pour faire ployer tout le monde et amener délicatement la fin de toute chose ? Non. Cette douleur se transforme en douce chaleur, comme une caresse réconfortante… une invitation au bien-être. Il serait difficile de dire avec exactitude ce qu’il se trame dans l’esprit de chaque hybride, mais, dans un même mouvement, chaque nageoire se met à remuer et ils partent tous dans la même direction. Sur les rivages, on voit des silhouettes plonger dans l’océan et des jambes se transformer en nageoire. C’est comme si… ils recevaient tous un appel. Ils se retrouvent tous près du rocher des abandonnés sans toutefois remonter à la surface. Là, se laissant bercer par les courants d’airs froids, un esprit des eaux s’esclaffe avec une voix fluette. Depuis que les sirènes et les tritons sont sur Neverland, il n’y a eu qu’une seule fois l’apparition d’un esprit des eaux. Lors du premier couronnement des souverains. L’esprit n’attend pas qu’on lui pose des questions et lorsqu’elle sent que tout le monde est là, que tous les êtres reliés à l’océan ont entendu son appel et sont ici, elle s’élance : « Si le soleil ne revient pas, ce monde va disparaître. Vous connaissez cette prophétie et vous savez, vous comprenez que l’un d’entre vous va devoir rejoindre les terriens. Je suis ici aujourd’hui, pour donner le nom de cette personne. » Quelques voix s’élèvent, mais elle coupe court à toute tentative : « Aëlis, je t’ai choisi. Monte sur la page et suit la fée qui t’attend. Ne pose aucune question, mais sache que tu n’as pas le choix. Tu dois partir, si tu veux continuer à vivre. Et chaque personne du peuple de la mer te sera reconnaissante pour ce que tu vas faire. Monte maintenant… » Elle regarde un instant le triton, puis les autres visages avant de disparaître. 
« Fais gaffe vieille peau ! » Le badaud donne un coup d’épaule à la vieille femme qui se retient sur son bâton en bois qui lui permet de soutenir sa marche difficile. Elle peste, maudit l’homme bougon avant de continuer son avancée dans la cité de l’aveugle. Cette nuit, elle a fait un rêve. Et elle doit absolument se rendre auprès de deux personnes pour leur révéler ce qu’elle a vu. Elle ne savait pas jusqu’à ce matin, lorsqu’elle s’est réveillée, qui ils étaient. Elle connait juste leur prénom et leur visage. Rien de plus. Elle sait aussi, sans vraiment non plus pouvoir l’expliquer, où ils se trouvent. C’est la raison pour laquelle, elle se trouve dans les rues de la cité plutôt mouvementée à cette heure normalement tardive plutôt que dans sa petite bicoque à continuer de préparer sa soupelette. Le premier, elle le retrouve pratiquement à ses pieds lorsqu’elle arrive près d’une taverne. Il vient de se faire virer ou plutôt, jeter dans la terre encore humide. Elle attend qu’il redresse son visage vers elle pour lui offrir un sourire qu’elle espère chaleureux, bien qu’avec l’absence de quelques dents, elle a conscience d’effrayer parfois. « Suis-moi, Nolan. » Si l’homme est surpris parce qu’elle connait son prénom, la vieille n’attend pas qu’il se lève pour reprendre la route. Ils ont du chemin à faire pour aller chercher l’autre personne de son songe. Et elle sait, sans comprendre comment – encore une fois – que le jeune homme la suivra, même s’il ne le veut pas. Alors, elle n’est pas surprise lorsqu’elle entend sa marche derrière elle. Avant qu’il ne pose une seule question, la vieille le devance : « Ne me demande pas comment je connais ton prénom, je le sais. Tu dois me suivre, tu as quelque chose à faire et même si tu veux refuser, tu ne pourras pas. » Rien de plus. Sa bouche se referme, hermétique à toute autre parole jusqu’à ce qu’il soit entre Bartok et One-Eyed Willy pour retrouver cette jeune femme. Lyra. La vieille s’adresse à elle de la même manière qu’à Nolan, à la différence qu’elle n’était pas sur le sol, mais debout. Il rebrousse chemin et elle se surprend à marcher autant sans ressentir de douleur, ses vieux os supportent ces efforts. Elle s’arrête lorsqu’ils sont près des marais Kisipère et se retourne vers Nolan et Lyra : « Mon chemin s’arrête ici, mais pas le vôtre. Suivez cette fée, elle doit vous emmener là où vous devrez accomplir quelque chose. J’ignore ce que c’est, mais… je sais simplement que cela va changer votre vie et celle de tous les habitants de l’île. » Elle fait volte-face puis repars jusqu’à sa petite maison. 
Le « Dunbrock » venait d’arrivé au port, voilà quelques jours qu’ils étaient en mer. Il était temps pour les pirates de retrouver la terre ferme. J’avais vraiment hâte de poser le pied sur le sol, même si la vie sur le navire n’était pas désagréable, cela n’a jamais été un choix personnel. Et ces derniers temps, je me remettais de plus en plus en question… à quoi bon rester dans la piraterie, si ce n’était pas ma destinée. Je descendais la passerelle quand mon médaillon que je portais au cou – depuis une dizaine d’année déjà – se mit à me brûler la peau. Au bout de cette chaîne, se trouvait une pièce d’or – souvenir de mon premier butin en tant que pirate. Cette pièce, je l’ai toujours conservé sur moi, comme une sorte de porte-bonheur, pour moi elle n’avait pas plus de valeur qu’une autre – juste un point marquant de ma vie. La pièce se mit à briller, je la saisis, mais elle me brûle la main – marquant ma peau devant rouge vive. J’arrachais la chaine et la lança par terre. Je regardais autour de moi, mais personne ne semblait remarquer la lueur étrange du médaillon, ni, mon attitude étrange d’ailleurs. Je me rapprochais un peu plus, observant la pièce, puis quand mon regard se releva : une fée se trouvait devant moi… du moins, c’est ce que j’en déduis. Je n’en avais jamais vraiment vu, quelques fois sur le navire, j’ai cru en apercevoir une ou deux… mais jamais d’aussi près. Sa voix était cristalline, sa silhouette élancée, et sa beauté m’éblouissait. Ces paroles sont sages et elle m’incite à la suivre…je suis l’élu d’après elle, et la preuve est cette pièce me servant de médaillon. J’ai déjà entendu parler de cette prophétie des fées, celle des élus qui sauverait l’île. Etant un éternel rêveur et surtout admirateur de conte et légende, je ne pouvais que la croire. 
Tout se passe dans vos caboches donc, mais point de panique, la véritable aventure débute au prochain tour.
