Le corps blême et limpide d’une jeune fille survole le tapis de feuilles mortes d’une forêt de Neverland, ses sanglots résonnent aux alentours d’une façon étrange, lente et angoissante. Soudainement, un sanglier en fuite passe au travers de son corps éphémère pour fuir à son chasseur, à l’homme qui le pourchasse avec l’arc en main. Le fantôme lève les yeux pour observer la silhouette agile et adulte d’un roux qui arrive près d’elle. Il s’immobilise soudainement pour affronter, devant ses mirettes effarées, le mirage d’une sœur trépassée depuis de nombreuses années. « Tout est de ta faute ! » Elle avance, menaçante, vers l’homme roux, le vent s’élevant au même rythme que sa colère : « Regarde-toi… Tu as grandi et tu m’as oublié ! TU M’AS OUBLIÉ ! » La nature répond, la nature s’éveille et attrape l’homme aux bras et aux jambes, l’enfermant dans un étau étroit que forment les racines des arbres alentour. Le sanglier poursuit sa course effrénée, pensant toujours avoir à ses trousses le chasseur qui en veut à sa viande, à ses défenses et à sa peau. L’animal fera un très bon prix à la cité, c’est certain. Il saute par-dessus un tronc qui entrave le chemin de feuille, traverse un sentier et s’arrête dans une clairière. Ses yeux brillants observent, ses narines hument l’air. Il n’y a plus personne derrière lui, pourtant la crainte ne se déloge pas et le revoilà parti à vive allure, passant près d’une rivière profonde. À son bord, un jeune garçon la contemple amèrement, craintivement : mais dans l’élan du mammifère, l’enfant chute dans la rivière et commence à se débattre maladroitement contre le liquide. Il ne sait pas nager. « Papa ! » Une petite fille aux cheveux d’or s’élance vers un homme grand, large d’épaules et aux mirettes interrogatrices. Il mire l’enfant avec méfiance, presque avec dégoût : « Un petit garçon est tombé à l’eau, il hurle ! Il va se noyer papa ! Vite ! » Elle attrape la main de l’homme qui la retire avec une grimace, comme si ce simple contact l’avait brûlé. Mais ce qui l’intrigue le plus, c’est pourquoi cette petite fille l’appelle papa ? Il n’a que onze ans, il n’est que Peter. Il n’est pas un adulte. Pourtant, s’il passe une main sur son visage, il découvrira une barbe longue de plusieurs semaines, des rides au coin de ses yeux. C’est un homme Peter, un homme marié, un homme père. Un adulte. Non loin de là, une jeune fille ouvre les yeux et pourtant, rien ne change. Elle est dans les ténèbres, elle ne voit rien et n’entends rien d’autre qu’une respiration lointaine, profonde avec un léger grognement sur la fin. Son propre souffle s’enflamme, elle tâtonne le sol et remarque qu’elle est sur une terre fraîche et meuble. Où est-elle ? La demoiselle se redresse, ouvre ses sens pour trouver une issue à l’endroit où elle est cloîtrée. Pourtant, elle se souvient parfaitement s’être endormie dans sa cabane, comment est-elle arrivée ici ? Neverland possède ses propres secrets, de nombreuses cavités sous la terre où le tendron se trouve.
Au-dessus d’elle, une autre fille plus âgée panique. Pas une âme vivante aux alentours. Même les arbres qui d’habitude accueillent de nombreuses races d’oiseaux sont dépeuplés. Elle marche depuis des minutes, peut-être même des heures et n’a personne : les rivières qu’elle a traversées n’ont même pas un poisson, même pas une grenouille. Rien. Le vide complet, excepté elle. Elle se retrouve seule, au milieu des bois et les larmes débordent sur son visage, la panique l’inonde et elle chute au sol. « Quelqu’un ? S’il vous plait… » Sa gorge se ressert, ses doigts se referment sur la terre qui s’insinue sous ses ongles. Elle a peur, la donzelle. Elle se laisse peu à peu envahir par sa crainte la plus profonde. Lui, il court. Il court sans s’arrêter, comme ce sanglier qui poursuit sa course effrénée dans les bois. Mais la différence entre les deux, c’est que ce jeune garçon est poursuivi par deux chiens noirs, deux loups. Ils ont l’écume aux babines, le regard luisant et le pas lourd. Quiconque verra le garçon blond passer remarquera que ce qui le poursuit n’est que chimères : mais lui il voit deux énormes chiens qui veulent le dévorer, qui veulent le mordre comme jadis et accentuer davantage sa crainte des canidés. Ils veulent lui déchiqueter la chair... Alors, l’ancien enfant perdu fuit, trace sans se retourner pour échapper à son destin, se rapprochant dangereusement du frère éploré et de l’apparition de sa sœur. Sa chevelure lunaire étincelle à la clarté du soleil qui filtre à la cime des arbres, elle virevolte légèrement derrière elle tandis que son pas léger continue de progresser. La jolie sirène ignore qu’elle aurait dû rester à l’abri dans l’océan, qu’elle aurait certainement été mieux protégée qu’elle ne va l’être. Elle s’aventure doucement au cœur même des cauchemars les plus fous. Une illusion passe devant son joli minois, ayant l’apparence de son premier amour. Est-ce la folie ? Une seconde, ayant cette fois-ci les traits de son défunt mari. Non, ce n’est pas l’aliénation qui l’envahit. Les deux visions limpides reviennent et elle prend peur, elle s’élance au travers des arbres sans regarder où elle met les pieds. Quel dommage ! Un tapis de feuilles dissimule parfaitement un piège et la sirène vient de tomber, rejoignant les profondeurs de la terre, la respiration caverneuse et la terreur d’une petite fille apeurée par ce qui la traque.
A SAVOIR ∞ Nous vous demandons de ne pas faire au-delà de 600mots, histoire de pouvoir avancer rapidement, mais surtout de ne pas se décourager à lire des pavés avant de répondre. Pour votre entrée, vous avez le droit de faire plus ∞ Nous ne demandons, pour le moment, aucun ordre précis. Essayez de vous consulter dans le flood, juste ici si jamais vous voulez poster quelque chose en lien avec vos partenaires. ∞ Le PNJ interviendra toutes les deux semaines, que vous ayez répondues ou non. Par contre, si vous avez tous répondu, l’intervention sera plus rapide. ∞ Étant donné que vous vous êtes engagés sur l’intrigue, merci de nous signaler si vous ne pourrez plus répondre activement, afin que l’on n’attende pas après vous inutilement. ∞ Pour des questions ou un problème particulier, n’hésitez pas à nous mp.
En réalité, il souffrait beaucoup; et son cœur était si plein de rancune contre les grandes personnes qui gâchent tout, comme d'habitude, qu'il se glissa dans son arbre et là, se mit à respirer à petit coups très brefs, à raison de cinq par seconde. Un adage de l'Île prétend en effet que chaque fois qu'on respire, une grande personne tombe raide morte. Aussi Peter s'efforça-t-il de respirer le plus souvent possible. ▬ J.M.BARRIE
Il dormait simplement. Les paupières closes, le sourire narquois envolé. Clochette qui se repose à côté, une mauvaise habitude. Il dormait sagement. Un rêve prend possession de sa caboche, tout en ayant comme colocataires ses cauchemars les plus fous. Il dormait l'enfant. Des grimaces viennent se nicher sur son visage et forcent son corps de lâche à se tordre dans tous les sens. Il n'arrive pas à ouvrir les yeux. Il n'est pas bien. Ses poings se serrent. Une seule chose lui traverse l'esprit, une scène violente vêtue du pire sentiment que la terre puisse porter ; l'amour. Une scène que les enfants ne peuvent pas voir, que les adultes prennent plaisir à concevoir. Il se réveille en hurlant et sort du lit aussi rapidement que possible. Clochette n'est plus là mais ne le voit pas. Une fois en dehors de la chambre, c'est une dame qui se met face lui. Une dame somptueuse habillée d'une grâce inoubliable. Une dame qu'il ne connaît pas. Oh, chéri. Tu es déjà réveillé ? N'oublie pas d'aller chercher Wendy, elle est partie avec John dans la forêt pour te chercher des champignons. Elle s'avance vers Peter qui ne comprend pas. Chéri ? Wendy ? John ? Mais qui sont-ils ? Qui est-elle ? Et s'ils s'endorment rapidement ce soir.. Je m'occuperais personnellement de toi, si tu vois ce que je veux dire.. Et la créature malfaisante appelée femme mature vient lui caresser lentement le torse pour descendre vers un endroit qu'il aurait préféré ne jamais connaître de cette manière. Non mais ça va pas ! T'es qui toi d'abord ? Pourquoi tu m'appelles chéri ? J'te connais pas ! T'es une adulte ! Ne me touche pas ! dit-il en hurlant sur sa, par logique, femme tout en reculant. Mais mon amour.. Je suis ta femme, nous sommes mariés et les heureux parents de deux enfants.. Peut-être d'un troisième si tu arrêtes de faire ta comédie.. Je sais que tu aimes jouer, mais il ne faut pas tous les jours jouer à devine-qui-je-suis quand on s'apprête à faire des folies ensembles.. Elle se mort la lèvre et se rapproche une nouvelle fois de lui, les airs d'une tentatrice nichés sur ses lèvres rosées. Bon écoutez ma p'tite dame, je ne suis pas celui que vous pensez. Je suis un enfant, je ne suis pas votre.. Mari !Peter, cesse donc de dire des bêtises, ça m'affole encore plus.. Vilain garçon.. Elle sourit, rigole presque. C'est un véritable cauchemar mais pourtant si réel.
Peter s'enfuit au même moment, prenant la porte, broyant presque le bois au passage ne sachant plus sa force. Il voit les choses avec une plus grande envergure, voit plus loin, voit de plus haut. Ok, je suis en train de faire un rêve. J'ai certainement oublié la poition de Clo, ça va passer, ça va passer.. Pas du tout. Il se perd en forêt, comme si ce perdre lui-même n'était pas suffisant.. Et une petite blonde aux cheveux d'ors s'élance vers elle. Papa ! vient-elle de formuler. Un petit garçon est tombé à l’eau, il hurle ! Il va se noyer papa ! Vite ! Il arque ses sourcils bien épais et envoie presque voler la petite quand elle vient glisser sa main contre la sienne ; un peu trop musclé le nouveau papa. Mais tu vas pas t'y mettre toi aussi ! Je ne suis pas ton père ! Je suis le père de personne ! Il s'arrête quelques instants, glissant ses mains sur son visage pour s'y réfugier. Des rides. Des traits prononcés. Non. Non. NON. NON. IMPOSSIBLE. C'EST IMPOSSIBLE. Sa mâchoire se contracte, ses mains partent vers ses cheveux. Il tire aussi fort que possible, quitte à se blesser le crâne. Une mèche tombe dans sa main. Des cheveux bruns. Le blond est disparu. Non, non, non, c'est pas vrai, c'est pas possible.. commence-t-il à murmurer doucement, totalement apeuré de ce qu'il est devenu. La petite se rapproche de son père, les yeux apeurés elle aussi. Elle semble réelle, avec des sentiments.. Mais.. L'est-elle réellement ? Papou.. Pourquoi tu arraches tes cheveux ? Ils sont beaux tes cheveux, après je ne peux plus faire des mèches si tu retires tout.. Papou.. Elle s'avance toujours plus. Elle est si proche. Papou.. Et lui, il crie. La repousse brusquement, quitte à la faire tomber il n'en a rien à faire. Ne t'approche pas de moi ! T'es pas réelle, t'es un monstre ! Une abomination, je t'ai jamais voulu, j'te voudrais jamais ! Je ne suis pas ton père et jamais j'le serais ! Dégage ! Il s'emporte, ne contrôle plus ses mots. Son accent n'est plus le même, sa voix plus virile, plus adulte. Il ne se supporte plus, ne supporte même plus sa voix. Papou.. Tu me fais peur.. Papou.. Elle insiste, elle ne comprend rien. Aussi obstiné que son paternel, elle vient lui sauter à la jambe et s'en accroche de tout sa misérable force. Peter mord sa lèvre, il veut la retirer, retirer cette colle, ce synonyme de vieillesse, il veut la tuer pour qu'elle n'existe plus jamais. Un deuxième enfant vient sur la deuxième jambe. Un garçon cette fois. Papa, s'il te plaît, arrête de crier sur Wendy, elle t'a rien fait, faut pas la frapper ! Frapper un enfant, c'est mal chez les adultes. Peter se pose donc une question un peu étrange ; frappe-t-il ses enfants ? élève-t-il ses enfants comme lui fut-il élevé ?
Serrant les poings, il se dit qu'en s'éloignant les enfants finiraient par ne plus être, qu'en oubliant ils ne seraient plus que de mauvais rêves. Alors il s'avance, un pas après l'autre, portant les deux morveux à ses jambes. Le fardeau d'être un adulte, les poids qui font de l'Homme un sans imagination. Ils ne seront pas les siens. Il s'approche du fameux enfant qui se noie, du fameux garçon bloqué dans l'eau. Et là, face à lui, un enfant perdu bloqué dans une flaque, dans une rivière. C'est réellement une nuit enragée, étrange. Lâchez-moi, je dois le sauver ! Les enfants ne quittent pas les jambes. Non ! Tu vas nous oublier après, nous remplacer par un autre enfant ! Les souvenirs reviennent. Sa propre mère l'a remplacée. Ses enfants sont comme lui. C'est étrange, les sensations sont étranges. Mais laissez-moi l'aider ! Peter tend sa main vers le garçon en difficulté comme il le peut, sans pour autant y arriver. Il est bloqué, Peter, bloqué dans le monde adulte, des enfants, une famille. Les adultes n'ont pas le temps pour aider les autres, ils ne s'aident plus qu'eux-mêmes..
Je le savais. Je savais que cette piste était bonne. Cela fait des jours que je cherche à l'avoir cette bestiole, qu'elle me nargue, que je trouve sa piste pour la perdre à nouveau. Mais ce soir, ce sanglier est fait comme un rat. La course folle dans laquelle il m’entraîne ne me fera pas lâcher l'affaire pour autant. Je sais, je sais que c’est imprudent. Que si je le perds de vue et qu'il me charge, je risque d'y laisser plus que des bleus. Mais je ne me laisserais pas battre par ce fichu cochon. Ma flèche est déjà encochée, je n'ai qu'à bander mon arc à la première occasion qu'il me laissera et je sais déjà que je ne louperais pas ma cible. Je ne peux pas le louper. Pas après une chasse pareille.
Un nouveau virage et ça y est, le terrain est dégagé. Je n'ai qu'à viser et... « Non.... » La flèche m'a échappé des mains comme j'ai entrouvert la bouche sans rien pouvoir articuler d'autre que ce murmure à peine audible. Un mirage, la brume, l'ombre à travers les branches... il y a forcement une explication rationnelle à ceci. Forcement. Je secoue vivement la tête de droit et de gauche, comme pour me réveiller. Portant mes doigts a sa medaille à mon cou, l'effleurant brievement. Allons Stuart.. tu délires. Je passe rapidement ma main sur mon visage, espérant qu'en rouvrant les yeux l'hallucination se soit envolée.
Seulement quand je les rouvre, elle est là. Mon cœur loupe un battement et je tente maladroitement de prononcer son nom, tendant une main faiblarde vers ce visage qui hante encore mes rêves comme mes cauchemars. « Lissy... ? » Mais voilà qu'elle prend la parole et ses mots me glacent le sang. « Je sais... je sais Lizzy, je sais.. j'aurais du faire quelque ch... » Elle se rapproche, continuant ses reproches et je serais bien incapable de faire le moindre geste si ce n'est empoigner le pendentif si cher a mon coeur, seule preuve que je pourrais avancer pour lui prouver combien elle a tort. Mes jambes lâchent, je m'effondre à genoux, mes yeux s'embrument un peu plus et déjà il me semble qu'une larme trace son chemin humide sur ma joue. Comment peut elle dire cela... L'oublier ? Comment aurais je pu ? « Non, non, jamais.. je ne pouvais pas.... sans toi.. mais .. t'oublier.. non....je te le jure... » Non jamais. Jamais.
Je voudrais lui hurler combien elle se trompe. Combien je l'aime. Combien je suis désolé. Combien j'ai passé ces années à ruminer mon impuissance face à cette maladie qui me l'a prise. Combien elle m'a manquée. Je voudrais la prendre dans mes bras. Remonter le temps. Revenir à ce jour où elle est partie, la supplier de ne pas m’abandonner. Je voudrais lui dire combien j'aurais voulu être à sa place sans pour autant la mettre à la mienne.
Tout va trop vite, bien trop vite. Elle est toujours face à moi, son index inquisiteur pointé dans ma direction, à cracher une colère que je mérite mille fois mais qui me déchire le cœur, et je n'ai pas le temps d'esquisser le moindre geste pour empêcher ce qui suit. Me voilà cloué au sol. Maintenu par je ne sais quelle force qui vient de déchaîner la nature contre moi. Est-ce sa colère qui réveille ainsi la foret pour m'achever. « Vas y ! Si tu viens pour m’emmener en enfer, vas y, je suis tout à toi. J'y suis déjà depuis que tu es partie de toutes façons ! » Ma colère fait échos à la sienne comme j’éclate tout à fait en sanglots. Et ma cible est la même que la sienne. Je me hais plus que jamais en cet instant. « Comment peux tu oser penser que je t'ai oubliée.... tu n'a pas idée... aucune idée de ce que c'est que de vivre à demi...Il ne s'est pas écoulé un seul jour sans que je pense à toi. Tu crois que je t'ai trahie en baissant les bras comme je l'ai fait ? Mais c'est tout l'inverse. Je ne pouvais pas... sans toi.. c'était pas pareil... ça n'en valait pas la peine ! »
Erim Moorehead
Beware, I'm starving
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ζ Localisation : A Blindman's Bluff dans une belle maison près de celle du Gouverneur
ζ Occupations : Ancien enfant perdu, ancien mineur...Bras droit du gouverneur
ζ Âge : Vingt-trois ans
ζ Statut : Marié à la plus délicieuse des vendeuses de Rhum de Blindman
ζ Signes distinctifs : cicatrice en dessous de l'épaule gauche causée par une balle
La nuit vient de faire place au jour. Épuisé par ma nuit de labeur je retrouve ma couche avec bonheur. Allongée près de moi, un ami pêcheur qui m’a généreusement offert le gîte et le couvert. Je souffle sur la lampe tempête avant de me tourner contre le mur de cette chambre que l’obscurité vient de s’accaparer. Mes paupières se ferment doucement, me laissant glisser dans les méandres d’un sommeil de plomb. Soudain, je bouge dans mon lit, je m’agite, je tombe. Sensation de vide autour de moi, une chute qui semble durer si longtemps que je n’en ressens plus les contractions de mon abdomen. Je m’enfonce dans un lieu cotonneux, une douce chaleur encadrant mon corps tout entier, il y a bien ce bruit lointain, très lointain, mais il me berce plus qu’il ne me provoque des frissons de crainte. Soudain, comme si on l’avait tiré la manette d’arrêt, je me retrouve sur mes pieds, ouvrant même les yeux et me sortant de cette torpeur où je me trouvais si agréablement blotti. La chaleur fait place à la fraîcheur du matin, mes paupières clignent quelques fois, le temps que je me réveille en totalité. Je me tourne, mirant non sans inquiétude l’environnement hostile où je me trouve. Est-ce un rêve ? Il parait si vrai, si poignant que j’en frissonne, mais seulement de froid, vêtu de ma simple chemise et d’un pantalon, ce n’est pas la tenue adéquate pour se promener en ce moment. Les nombreuses pluies ont modifié notre climat, l’île n’est plus aussi agréable qu’il y a encore quelques semaines. Suis-je réveillé ? Pourquoi cette question, tourne et tourne encore dans ma caboche encore embrumée. Je finis par bouger, avançant mon pied droit, puis le gauche, quelques crachements… Aie ! Je suis pieds nus et le sol est jonché de graines piquantes. Je recule, me plaçant sur un espace neutre pour soulever ma jambe et extraire l’intrus de ma plante.
À peine ai-je reposé mon talon au sol que le bruit pourtant si éloigné il y a peu s’accélère. Grognements sinistres, feuilles qui se froissent sur le sol avec rapidité, comme si la chose qui approchait était pressée d’arriver à sa destination. Sueur froide le long de mon échine lorsque deux énormes bêtes, des chiens ou peut-être des loups se présentent à ma vue. Mon corps se vide en une fraction de seconde de son liquide vital, je perds contenance face aux bêtes, qui, babines redressées, me mirent avec insistance et dont les desseins sont plus que prévisibles. Écume aux lèvres, les deux paires d’yeux expriment l’envie de faire de moi leur prochaine proie. Mes membres sont comme cloués pas la stupeur qui retrace le parcours de l’endroit où se trouvait mon sang. Je veux bouger, m’enfuir, mais j’en suis incapable, tétanisé, j’attends qu’ils s’élancent vers moi pour prendre mes jambes à mon cou et courir autant que je le peux en sens inverse. Mes jambes me portent, une course à perdre haleine dont je connais la chute si je ne vais pas toujours plus rapidement. Je saute un ruisseau, évite les arbres, passe sous une branche, glisse, abimant mes pieds et le bas de mes jambes. Ils sont là, ils n’abandonneront pas. Ma respiration devient douloureuse, ma poitrine est oppressée par la mort qui m’attend. Je bifurque droite, gauche, gauche…droit, non, je saute, les bruits de poursuite me parviennent toujours, leur grognement n’est que plus intense. J’entre dans une clairière, prenant le temps, où alors ai-je la sottise de le faire, de mirer les assaillants à quatre pattes. Je pousse un cri alors que l’un d’eux ouvre une gueule béante pour m’accrocher le mollet. Tête penchée en arrière, je prends de la vitesse, mes bras faisant la balance d’avant en arrière pour fuir encore, il faut que je tienne. À peine entré dans le sous-bois que j’aperçois une silhouette familière, je n’ai pas temps de tergiverser. Je glisse dans le tas de feuilles près de lui, tirant sur les racines qui le retiennent prisonnier. « Par les couilles du vieux Dary ! Tu vas céder ! » Trop tard, les chiens arrivent et je bondis contre le tronc de l’arbre tout près, accrocher comme un écureuil, je ferme les yeux pour ne pas voir ce qui arrive à Ginger, ils vont le massacrer et je n’ai rien pu faire. Seulement, pas un bruit, que les grognements des canidés tournant et tournant autour de l’arbre que j’habite. Mon ami me demande de lui venir en aide. Seulement, je ne peux pas. « Mais il y a les chiens ! Ils vont me manger ! » Stuart hurle qu’il n’y a aucun chien, il a la voix rauque des gens qui ont de l’émotion dans la gorge. J’ouvre un œil, méfiant. Les chiens sont là, mais ils ne s’intéressent qu’à ma personne. Il me répète qu’il n’y a pas de chien, pourquoi est-ce qu’il ne les voit pas. « Je ne peux pas ! Je suis désolé ! »
Dernière édition par Erim Moorehead le Lun 16 Nov 2015 - 21:06, édité 1 fois
Apolline Moorehead
Beware, I'm starving
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ζ Localisation : Blindman's Bluff, dans une immense maison avec un magasin annexe.
ζ Occupations : Fabricante & marchande de Rhum
ζ Âge : Vingt-et-un ans
ζ Statut : Éperdument amoureuse et mariée à Erim, son âme soeur
ζ Signes distinctifs : Quelques cicatrices dans son dos
Mes mirettes tombent sur ce morceau de parchemin qui trône toujours à la même place que lorsque je l’ai découvert. Je soupire, passant mes mains sur mon visage avant de tourner le visage vers Pil, assis avec la tête penchée, comme s’il ressentait à l’instant même, la mélancolie qui m’inonde. Je viens le saisir entre mes bras, observant l’écriture fine et penchée avec un léger sourire au coin des lèvres. J’ignore ce qui est écrit, je ne sais pas lire, mais je suppose qu’il me dit au revoir. Peut-être dit-il que l’on se reverra, mais j’ai quelques doutes, les chances sont trop maigres et je ne pense pas l’avoir suffisamment marqué pour cela. Quel dommage, surtout pour moi et ce que je ressens. Ça n’était qu’une nuit, qu’un instant fugace et pourtant, il m’a pris bien plus que mon innocence. Il a volé une partie de mon cœur, simplement, si aisément : le mieux à faire est de caser quelque part dans ma mémoire et d’y repenser parfois. Je chiffonne le morceau entre mes doigts et m’approche du feu pour le jeter dedans, l’observant se consumer puis disparaître au milieu des cendres. Je m’approche de ma cape pendue et je l’enfile sur mes épaules, glissant le capuchon sur ma tête. Il fait froid dehors, les nombreuses accalmies ont gorgé la terre, mais surtout, rafraîchit le climat. Je prends mon panier, mon poignard pour couper les racines et je sors de ma petite bâtisse pour m’enfoncer dans les bois en compagnie de mon chien. Un peu de cueillette pour la prochaine préparation de rhum, j’ai besoin de certaines herbes, mais surtout de l’ingrédient secret qui fait le succès de mon commerce. L’ambiance est étrange, je n’entends aucun bruit habituel tel que les oiseaux ou encore, les branches qui craquent sous mon poids. Je baisse les yeux pour observer le sol recouvert de feuilles humides et de branches cassées, d’herbes ou encore de glands. C’est légèrement intrigant, inquiétant, mais je continue mon chemin pour aller dans le coin habituel où l’herbe pousse en quantité. Je me retourne à un moment pour siffler mon chien, ayant l’habitude qu’il soit devant moi, mais il n’est pas derrière. Je fronce des sourcils et l’appelle : « Pil ?! Vient ici mon chien ! » Je patiente, mirant les arbres alentour en espérant voir son imposante silhouette déboucher d’un moment à l’autre. Rien. Je le siffle, élevant la voix à nouveau : « PIL ! » Pourquoi ai-je la drôle d’impression que tout ce qui m’entoure est étrange. Le silence total qui m’entoure, le manque de vie et la disparition de mon canidé.
Mon cœur commence à s’agiter, la peur s’insinue tel le venin d’un reptile pour venir contrôler mes émotions et me faire perdre l’esprit. Est-il retourné à la maison ? Non, Pil adore les promenades et je suis souvent contrainte de l’attirer avec de la nourriture pour qu’il rentre. Sûrement déjà sur place à essayer d’attraper les grenouilles dans la petite marre. Je me rassure d’un mouvement de tête et je reprends mon chemin jusqu’à cette petite clairière, déserte. Une fine fumée s’échappe de mes lippes quand je respire, l’air est frais et l’ambiance tendue. Je suis toujours accompagnée de ce silence accablant, terrifiant. « PIL ! Viens là… je t’en prie… » Mes derniers mots sont à peine audibles. Je perds contenance, je me laisse dominer par mes terreurs profondes. La solitude. Celle que je vis actuellement, sans aucune âme alentour pour me réconforter, pour m’assurer au final, que je suis toujours en vie. Est-ce un cauchemar ? Je porte ma main sur mon bras pour me pincer avec force, tant et si bien que je rougis immédiatement en lâchant un gémissement. « Non, je ne dors pas… Pitié… » Je lève les mirettes vers la cime des arbres, espérant y trouver n’importe quoi : un oiseau endormi ou un écureuil qui saute de branche en branche. Mais rien. Toujours et encore cette isolation. Ce n’est pas possible que je sois la seule âme, pourquoi, comment ? Je m’approche de la marre pour m’assurer que les grenouilles qui jaillissent d’habitude par dizaine, sont simplement retranchées dans les herbes ou dans la glaise : mais non, même en plongeant mes mains dans l’eau, qui ne bouge excepté le sable qui trouble l’eau. « Non… » Je me redresse et reprends la marche, vérifiant chaque endroit susceptible d’accueillir un animal : je soulève une pierre pour trouver des vers, je démolis une fourmilière ou décolle une écorce. Rien. Les larmes commencent à affluer d’elles-mêmes sur mon faciès, glissant facilement de mes mirettes sans que je ne puisse les retenir. Mes pas m’entraînent vers je ne sais où, dans l’espoir de croiser quelqu’un. Même un pirate, même un être malfaisant qui me ferait du mal. Mais quelqu’un. Par pitié, quelqu’un.
Des heures s’alignent et ma peur s’agrandit, elle m’envahit avec tellement de force que je ne contrôle plus rien. Je tremble de partout, je ne cesse de pleurer sans parvenir à me calmer. Même les rivières que j’ai traversées sont dépeuplées. Pas un seul poisson. Ce n’est pas possible, cela ne peut pas être réel. Je suis terrorisée. Je tombe sur la terre froide et meuble : « Quelqu’un ? S’il vous plait… » Mes ongles s’enfoncent dans la terre et je lâche un hoquet de crainte, de douleur même si je n’ai aucune blessure. J’ai peur. Je veux quelqu’un, je ne veux plus cette solitude qui aura raison de moi. Qui me fera commettre l’impardonnable, l’irréversible.
And when you scream you don't know if the sound came out or if the scream in your head even reached your mouth
Intrigue
Dans l’obscurité, une enfant s’éveille, doucement. Elle s’étire, baille, bercé entre sommeil et réalité. Une bien étrange réalité. Ses paupières se soulèvent, papillonnent quelques secondes, sans pour autant distinguer quoi que ce soit, puis se referment. Feisty, n’est pas encore complètement réveillé. Si ses sens sortent peu à peu de leurs torpeurs, son esprit lui, voyage encore parmi de douces rêveries, dans le monde de ses songes. Un Neverland, débarrassé de l’impureté adulte, étrangement paisible après les horribles tempêtes qui se sont abattu sur l’île ces derniers jours. Le Pays Imaginaire change, elle le sent. Alors, elle s’accroche à ses dernières bribes de rêves, autant qu’elle peut, avant que tout ne s’effondre. Elle grimace. La chaleur et le confort de sa cabane ont disparu. Non, elle n’est plus à l’Arbre Au Pendu. À cette pensée, ses yeux s’ouvrent, paniqués. Rien. Le néant. Son cœur s’emballe, ce n’est pas normal. L’enfant perdu a beau écarquiller et se frotter les yeux autant qu’elle le peut, rien n’y fait. L’obscurité, rien d’autre que l’obscurité. Lui aurait-on crevé les yeux pendant son sommeil ? Non, impossible, elle ne souffre pas. Du moins, pour le moment. Car son souffle commence à se faire si difficile que chaque respiration lui arrache une petite douleur aiguë.
Hésitante, elle tâtonne, essaye de recréer son environnement par le toucher. Où a-t-elle bien pu tomber ? Elle ne sent que de la terre sous ses paumes. Pourtant, elle se souvient parfaitement s’être endormi dans la sécurité de son foyer. Tout ça n’a aucun sens. Sous ses pieds, de la terre. Autour d’elle, des parois, terreuses et rocheuses. Au-dessus, un plafond. Le ventre de Feisty se tord dans un malaise muet alors que l’horrible réalité s’impose à elle. Sous terre, elle est sous terre. Soudain, elle se sent étouffer. Les cloisons se resserrent autour d’elle au point de la faire suffoquer. Elle ne sait pas ce qui est le pire, se sentir piéger entre quartes murs, ou le voile de noirceur si épais qu’elle ne distingue même plus le bout de son nez. La tête entre ses mains, Feisty ne trouve rien de mieux à faire que de se rouler en boule sur le sol pour calmer sa crise d’angoisse. Tout d’un coup, cette valeureuse enfant perdue est redevenue cette petite fille qu’on envoyait chaque matin dans la gueule de la mine. Ses souvenirs sont là, nichés dans un coin de son esprit, seulement la brune n’en est pas consciente. Cette peur, elle ne se l’explique pas. Elle la subit, les muscles tétanisés. N’y tenant plus, elle hurle. Elle hurle, espérant naïvement que quelqu’un là-haut, l’entendra et viendra à son secours. Elle hurle, incapable de déterminer si ce son vient belle et bien d’elle. Peut-être n’a-t-il même pas franchi la barrière de sa pensée. Elle ne sait pas, elle ne sait plus.
Et puis, le silence. Horrible, oppressant. À bout de souffle, Feisty s’est arrêté, les sens en alertes. Quelqu’un lui a répondu. « … Il y a quelqu’un . » Sa voix est beaucoup plus tremblante qu’elle ne l’aurait voulu. L’oreille tendue, elle attend, mais personne ne lui répond. Seul un grattement lui provint. « Si c’est une blague, elle craint ! » Bien sûr, c’est la seule explication plausible : ses camarades l’ont amené là pour lui faire une mauvaise blague. Vengeance de toutes celles qu’elle a pu leur faire. « Bande de mauvais joueurs… » Savoir ses compagnons non loin d’elle lui donne la force de se lever. « Ouais, elle est toute pourrie votre blague ! » hurle-t-elle dans le vide. Ils sont là, elle peut les sentir roder autour d’elle. Hors de question de paraître faible plus longtemps devant eux. « Allez, montrez-vous bandes de larves ! » Elle s’attendait à voir surgir de la pénombre, le visage familier d’un enfant perdu, éclairé par la faible lueur d’une lanterne. Mais il n’en est rien. À la place, c’est un grognement menaçant qui lui répond. Elle n’est pas seule. Quelque chose est là. Et c’est tout sauf humain.
Feisty se fige, prête à dégainer son petit poignard. Mais elle se sait trop tremblante pour pouvoir riposter correctement contre cet ennemi invisible. Quel genre d’animal serait capable de l’attaquer dans cet endroit, dans cette obscurité ? Une chose est là, tout prêt. Elle peut sentir un souffle à l’odeur putride près de son visage. Une respiration, calme. Immobile, Feisty referme doucement sa main sur son arme, puis décide de donner de violent coup à l’aveuglette. Mauvaise idée. À peine s’agite-t-elle que des griffes se referment sur son mollet lui arrachant un cri de douleur. L’enfant se sent attiré par une force invisible, nettement supérieur à la sienne. Dans un hurlement de pure panique, Feisty se débat, se dégage, puis commence à courir. Elle ne peut pas riposter, pas dans ce noir. Elle court, aussi vite que ses jambes et sa blessure le lui permette. Elle foule le sol sans savoir où aller, elle tourne, très souvent ralentie par une collision avec un mur qu’elle n’a pas pu voir. La créature est toujours derrière elle, Feisty le sent. Si elle s’arrête, elle perd la partie. Les poumons en feu, sa course effrénée se retrouve à nouveau arrêtée par une collision. Mais ce n’est pas un mur qu’à heurter la Bagarreuse cette fois-ci, mais bien une personne. Une personne vient de tomber du ciel, littéralement. Est-ce un pirate ? Un Indien ? Une sirène ? Qu’importe. « Monstre… Il y a un truc… Cours ! » Sa respiration est beaucoup trop rapide pour lui permettre d’aligner une phrase complète. Alors, sans attendre une quelconque réaction, Feisty pousse sans plus de délicatesse la personne qui se trouve sur son chemin pour l’embarquer dans sa course folle.
Andy ne savait pas comment il est arrivé là. Mais il y est. Et il avait l'impression que ça ne s'arrêtera jamais. Impossible d'ouvrir les yeux, impossible de respirer. Evidemment. Il est sous l'eau et son corps est paralysé de peur. En premier temps, il ne trouve pas le courage et la force d'essaye de remonter à la surface. Il a les yeux plissés, à demi fermés et il voyait toujours légèrement la surface et le soleil qui brillait. Mais même si dehors il semblait faire beau, lui il ne voyait que du noir, des ténèbres. Jusqu'au moment ou il se rappela qu'en fait, il faisait déjà nuit...C'était sans doute la lumière de la lune, alors. Il était en train de se noyer. Et personne ne l'aidait. Il n'y avait absolument aucune trace humaine ou trace vivante pour le sortir de là. Purée mais venez m'aider...! Il n'y a personne. Vraiment personne. Andy est seul au monde...Pourquoi il est seul au monde ? Pourquoi personne ne vient l'aider ?
Il se mit à se débattre dans tous les sens pour tenter de remonter à la surface, mais il avait plutôt l'impression de couler encore plus à chaque geste qu'il faisait. Il hurla mais aucun son n'en sortait, ses poumons se contractaient, ca faisait un mal de chien de mourir... Il était encore un peu vivant, bien sûr. Juste un peu. Mais sa vue s'obscurcissait, se floutait encore plus. Ainsi était il ce sentiment tant redouté. Ce sentiment d'impuissance, ces moments ou on peut faire quelque chose mais ou on s'en sent absolument incapables. Ce sentiment de mort...
C'est alors qu'une main apparut dans l'eau, elle bougeait dans tous les sens, elle tentait d'attraper la sienne. Elle était là, juste au-dessus de lui, comme un infime espoir qui était inespéré et que Andy n'aurait jamais penser voir un jour. Il tenta de l'attraper mais ses bras refusaient de bouger, son corps tout entier étant en train de couler vers le fond. Mais il ne peut pas laisser passer cette occasion unique de s'en sortir. Il doit l'attraper. Il la voit disparaître lentement, sous ses yeux. Comme s'il devenait aveugle... Remonte, remonte. S'il te plaît ... Il ramena avec lui toute l'énergie qui lui restait, l'air lui manquait mais il refusait d'abandonner. Il se mit à battre lentement des pieds, pour remonter et fut surpris de voir qu'il ne s'en sortait pas si mal. Allez, remonte encore... Il se mit à battre des bras aussi, rassemblant toute la volonté et l'énergie qui lui restait. Et il la trouva, cette force. Il l'a trouva. Cette force d'attraper la main qu'on lui tendait. A présent, Andy ne sait plus trop ou il est. Il ne sait pas trop s'il va s'en sortir. Mais il sait une chose... Il a attraper la main, il n'attends plus qu'on le remonte à l'air libre maintenant. Là ou il y avait de la vie.
Un pied devant l'autre, la sirène avance d'un pas léger entre les arbres. La confusion continue de s'accrocher à elle, Maïwenn, elle est de moins en moins à l'aise dans son propre élément. Depuis la mort de son mari, elle ressent ce besoin de retourner sur la terre ferme, comme elle le faisait autrefois, alors qu'elle s'apprêtait à épouser l'humain. Après son mariage avec Nahmas, elle a été contrainte de rester sous l'océan et à en sortir qu'en de rares occasions. La terre lui manque, l'air qui s'engouffre dans sa longue chevelure également. Elle a l'impression d'être cette humaine, née dans un corps de sirène. Elle aime sentir l'eau sur son corps, mais elle aime également fouler la terre de ses pieds. Elle est deux à la fois, sirène et humaine, mi-femme, mi-poisson.
Ses pieds foulent la terre, le soleil filtre entre les arbres et réchauffe doucement sa peau d'ivoire. Devant ses yeux, une silhouette défile et elle croit en reconnaître les traits du premier et seul homme qu'elle a réellement aimé. Elle secoue vivement la tête, pour faire disparaître cette apparition et lorsque ses yeux se posent à nouveau devant elle, c'est la silhouette de Nahmas, son défunt mari qui défile sous son regard. L'homme lui fait dos, mais elle le reconnait, sans faire le moindre effort. « Je perds la tête ! » Elle passe une main devant ses yeux, secouant légèrement la tête, mais lorsqu'elle recouvre la vision, les deux hommes sont toujours là. Pourtant, c'est impossible ! Nahmas est mort, elle a vu son corps, elle a touchée sa peau glaciale. Malgré cette courte pensée, la peur prend possession de son corps et elle s'enfonce entre les arbres à toute vitesse. Elle ne veut pas affronter ces visions, elle ne le peut tout simplement pas. C'est beaucoup trop douloureux.
Soudainement, elle sent le sol se dérober sous ses pieds. Un cri s'échappe d'entre ses lèvres lorsqu'elle chute dans les entrailles de la terre, se retrouvant étendue à même le sol froid et humide. Une laisse échapper une légère plainte, lorsqu'elle tente de se relever et qu'elle ressent cette douleur lancinante à la jambe. Que vient-il se se passer ? Où se trouve-t-elle ? Sa vision est flou dans la noirceur, elle ne voit rien, pas même sa main à quelques centimètres de son visage. Maïwenn, elle se relève rapidement, laissant la douleur de côté et espérant trouver une issue rapide. Cependant, elle n'a même pas le temps de faire un seul pas, qu'une personne entre violemment en contact avec elle. « Monstre… Il y a un truc… Cours ! » La voix d'une fillette surgit à ses oreilles et avant qu'elle puisse dire quoi que ce soit, l'enfant la pousse et l'incite à avancer. Durant un instant, elle hésite à cause de cette douleur présente à sa jambe, mais lorsqu'une respiration caverneuse résonne derrière elles, elle oublie sa douleur et fonce avec la petite. Un monstre... les monstres n'existent pas, mais qu'est-ce qui se trouve derrière elle, dans ce cas ? Un ours ? Elle n'en sait rien et en réalité, elle ne veut pas vraiment le savoir. Elle veut tout simplement fuir et protéger cette fillette que ses yeux n'arrivent pas à voir.
Dans l'obscurité, elle court le plus rapidement que sa jambe peut lui permettre. Il fait noir, affreusement noir et elle déteste cette oppression. Elle n'a jamais vraiment appréciée la noirceur et en ce moment, elle la déteste plus que tout. Elle se sent comme une gamine apeurée et elle n'aime pas ce sentiment. « Maïwenn... » Un murmure résonne à ses oreilles et elle jurerait entendre la voix de son mari. Son rythme cardiaque s'accélère, la peur grandit en elle. Ça y est, elle perd la tête !
Erim s’accroche à son arbre, fuyant ce qu’il pense voir à ses pieds : deux énormes chiens qui veulent l’attraper. Il en oublie son ami, Stuart qui se débat contre les forces de la nature qui le retiennent prisonnier entre des racines face à sa sœur défunte, qui crache à son visage de nombreux reproches. Si le roux tente de convaincre son ami que les deux chiens ne sont pas réels, Erim ne l’écoute pas et continue de s’accrocher avec force pour fuir son pire cauchemar. L’un des chiens saute et attrape le bas du pantalon de l’ancien enfant perdu, tire dessus pour le faire chuter vers l’arrière, mais celui-ci raffermit sa prise sur le tronc : Stuart tente bien d’oublier un court instant l’apparition de Lizzie pour rassurer Erim et surtout, lui faire prendre conscience de la situation. Ils sont tous les deux isolés dans les bois, l’un attaché par des branchages, l’autre accroché à l’arbre. Même s’il n’accepte pas les visions qui l’accablent et cette nouvelle apparence, Peter a réussi à oublier durant un instant ses propres tourments pour venir en aide au jeune Andy, prisonnier d’une mare d’eau dans laquelle il allait se noyer. Cette main tendue et ce sauvetage sont la preuve que même dans les pires cauchemars, il faut être capable d’affronter nos craintes pour trouver la lumière dans les ténèbres. Le garçonnet trempé et frigorifié se retrouve face à un adulte compressé par une vision de sa propre existence et les preuves sous les traits angéliques d’une petite fille, portrait craché de son enfance.
Ils n’ont pas le temps de réagir, ni même de se rassurer l’un l’autre que des cris les surprennent. Des voix féminines… ils ont l’impression qu’elles viennent des entrailles de Neverland et effectivement, sous leurs pieds, les deux filles continuent de courir pour échapper à la créature qui les poursuit. Peter entraîne le jeune garçon pour tenter de suivre, de pister les voix jusqu’à déboucher sur un tunnel profond et sombre. Feisty ne cesse de se retourner en courant, par crainte de voir surgir la créature sur son dos, et ce, malgré la pénombre totale qui les englobe. Maïwenn, en plus de la bestiole, se voit contrainte d’affronter des voix qu’elle ne voudrait pas entendre. Deux personnes chères à son cœur, mais qui ne font plus partie de sa vie : pourtant, les sentiments qui l’envahissent prouvent que ces deux histoires ne sont pas terminées. Les deux filles se heurtent à un mur, le tunnel s’arrête ici. Derrière elle, la créature qui ne leur laissera pas de répits ni d’espoir, face à elle le mur de terre et au-dessus, la liberté. Seulement, le puits est profond et la terre bien trop molle pour réussir a grimpé. Deux têtes apparaissent, celle de Peter et Andy seulement, si Feisty et Maïwenn peuvent les voir, les deux garçons non. Elles crient, elles implorent leurs aides tandis que le terrifiant animal qui les traque élance sa main griffue et se renferme sur le mollet de la plus jeune, l’attirant jusqu’à sa gueule baveuse aux dents pointues.
À SAVOIR ∞ Maintenant que le sujet est lancé, essayez de faire au maximum 600 mots pour une avancée plus rapide. ∞ Pour cette nouvelle intervention, le but est que Stuart persuade Erim que les chiens ne sont pas là et que ce dernier l’aide avec les racines. Peter a sorti Andy de la mare et ils vont devoir aider Feisty et Maïwenn, les sortir de ce tunnel. Maïwenn va devoir aider Feisty qui se fait attraper par la créature. Bref, de quoi vous amuser. Vous pouvez intervenir jusqu’à deux fois chacun avant la prochaine intervention du PNJ. ∞ L’idéal sera qu’à l’issu de vos réponses, vous vous retrouviez tous les six au même endroit. Apolline n’interviendra pas durant ce tour. ∞ Si vous avez des questions ou besoin d’éclaircissement, n’hésitez pas à mp le staff.
L'enfer... bien sur que j'en parle, parce qu'il est évident que c’est pour ça qu'elle est là. Mais je n'ai pas le temps d'obtenir de réponse de cet esprit revenu me hanter. Une autre figure du passé fait son apparition et si je ne l'avais pas revu dernièrement je jurerais être devenu fou tout à fait. Il semble terrorisé, Calico, mais pas par Lizzy, il ne semble même pas la remarquer. Au lieu de ça, il tente de me libérer de ce carcan végétal qui me cloue au sol. Moi je passe mon regard de l'un à l'autre, l’incompréhension se frayant une place entre la peur, la colère et le chagrin qui se disputaient jusqu'ici ce qu'il reste de mon esprit. Est-ce qu'il y a une sorte de .. métaphore dans ce cauchemar ? Est-ce qu'il fait partie des choses auxquelles je dois me raccrocher pour ne pas sombrer tandis qu'elle... elle serait ma damnation ? Non, pas ma Lizzy... et pourtant je l'ai dit, l'enfer, j'y suis déjà...
Mais une fois encore, tout va trop vite, bien trop vite. Et le revoilà qui détale comme il était venu pour grimper dans l'arbre le plus proche. Cette même peur toujours, qui semble le tenir sans que je n'en comprenne la raison. Et Lizzy qui me pointe toujours du doigt, le visage figée dans cette expression de colère et de reproche qui ne lui ressemble pas. Elle n'a jamais été méchante avec personne ma sœur. Un ange, voilà ce qu'elle devrait être, pas un fantôme. Ce n'est pas elle... ce ne peut être elle... ce cauchemar doit prendre fin. Avant que je ne finisse par me convaincre du contraire. Avant que je ne la diabolise. « Tu as tous les droits de m'en vouloir Lizzy. C'est pour cela que je dois rester, que je dois vivre pour deux, pour toi. » Un simple murmure en la fixant droit dans les yeux avant de supplier ce stupide poisson perché dans son arbre de venir me tirer de là.
Il ne peut pas qu'il dit. Il me parle de chiens qui n'existent pas. J'y verrais une mauvaise excuse de sa part s'il n'était pas réellement ténorisé. Alors c'est ainsi.. je vais mourir ainsi, emporté par celle que j'aurais du protéger, ignoré par un ami que je n'aurais jamais du abandonner. « Non... » Non.. je ne la laisserais pas devenir un de ces démons mangeurs d'âmes, pas même si la mienne lui revient de droit. « NON ! » Il doit bien y avoir quelque chose à faire. « Je t'en prie.. pardonne moi. Pardonnez moi tous les deux. J'ai tourné le dos à tout ce qu'on était je sais, mais par pitié, par pitié ne la laisse pas faire ça. Pardonne moi de t'avoir abandonné mon ami, pardonne moi ne me tourne pas le dos maintenant je t'en supplie. Descend m'aider. Il n'y a rien, pas la moindre créature, pas le moindre chien. Il n'y a qu'elle mais puisque c'est à moi qu'elle en veut tu ne crains rien. Par pitié, aide moi avant qu'elle ne se damne tout à fait... aide moi... » Ma voix s'est faite plus faible, plus tremblante au fur et à mesure de ma tirade mais chaque mot était sincère. Je suis désolé, pour elle, pour lui, et si je dois crever dans ces bois, soit, mais pas de sa main à elle.
Hors RP:
j'ai pas osé avancer plus mais puisqu'on a le droit à deux post chacun avant le prochain pnj... je voulais pas trop empiéter sur la rep de quelqu'un