Douleur poignardant mon corps, détresse de mon âme qui lutte contre cette mort qui s’approche sans que je ne l’accepte. Ralentissement de mon cœur tambourinant contre mes tempes, je glisse lentement dans cette torpeur dont je ne sortirai probablement plus. Le froid semble engourdir mes membres, il m’est impossible de bouger, comme si le moindre geste était un mur insurmontable. Mon regard vitreux se porte sur le rivage de la plage où je me trouve, tout devient flou, le son même des vagues me parvient d’outre-tombe. Sa silhouette se dessine soudain, sortant de l’écume de cette mer que je n’ai encore jamais pu découvrir. Elle s’approche de moi, comme au ralenti, je veux la toucher, lui parler, mes lèvres remuent sans pour autant qu’un son n’en sorte. J’ai déjà vécu la mort, les images semblent me revenir par flashs, mon cœur se sert encore, des larmes coulent sur ma chair, j’en ressens la chaleur humide, le goût salé pour celles qui se perdent entre l’ouverture de mes lèvres. Mon corps est secoué, mais je n’en suis pas l’instigateur. Je sombre, je ne ressens ni la peur, ni la tristesse, comme une longue mélopée qui s’élève, un son vient à mes oreilles, je ne veux pas partir, pas ainsi, pas sans lui avoir dit combien je l’aime.
---------Quelques heures avant---------
Barbe Noire vient d’être tué sur la grande place centrale de la cité de l’aveugle. Je suis spectateur de la scène, mon épée encore dans la main, rougi par le sang d’un pirate fraichement assassiné, je mire avec incertitude cette scène irréaliste et impossible. Mon regard suit l’homme qui fier vient de mettre à terre le plus terrible de pirate de cette île. Les corps blessés ou sans vie sont encore présents, lorsqu’ils reprennent leur navire, laissant une ville terrassée par la soudaineté de cette attaque. J’aide comme je peux, transportant les blessés vers l’estrade, offrant ma chemise pour des pansements, un enfant que je connaissais de cette autre vie meurt dans mes bras, une main sur ma joue et son regard suppliant. La cruauté des pirates n’a-t-elle aucune limite ? Je soulève le corps sans vie de l’enfant, traversant la ville avec son petit corps qui gît contre mon torse. Je marche comme bon nombre près de moi avec des amis, des enfants, une femme ou un mari…Les larmes accompagnent cette sinistre marche vers le cimetière en dehors de la cité. Les hommes creusent, les femmes pleurent, on met en terre des visages encore terrassés par la terreur de cette journée. Penaud et perdu, je repars une fois mon aide apporté vers la cité pour récupérer mon cheval et retourner auprès de ma belle. J’ai besoin de son sourire innocent, de ses bras autour de ma taille, de sa bouche réconfortant la mienne dans une étreinte de pur amour. Mes pas d’une lenteur inhabituelle me font enfin parvenir jusqu’à ma monture dans la ruelle près de mon nouvel emploi. Je ne sais par quel moyen, je monte sur la scelle, empoignant les rênes. Mon étalon connait le chemin par cœur, si bien que je laisse me guider pour cette fois, laissant mes pensées sombres flâner loin du lieu de présence de mon corps.
Peut-être aurais-je dû faire plus attention, être plus prudent par une nuit pareille. Mais je ne l’ai pas été. À l’embranchement d’un chemin, ce croisement pourtant si calme en temps ordinaire, quatre hommes me font descendre de mon cheval par un coup de feu que je reçois en pleine poitrine. La chute est inévitable, j’en perds le souffle, mon dos percute le sol meuble sans que je ne pousse aucun cri. Des mains viennent prendre les objets précieux que je possède dans les recoins de mes vêtements. Le temps s'est très certainement écoulé, car je suis près de chez elle. J’ignore comment je me suis retrouvé à sa porte, devant son entrée, mais elle est près de moi. Je suis agonisant et incapable de lui dire combien je l’aime. Mon esprit me joue des tours et voilà que je m'imagine dans un autre lieu, seule elle semble réelle.
Apolline Moorehead
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ζ Statut : Éperdument amoureuse et mariée à Erim, son âme soeur
ζ Signes distinctifs : Quelques cicatrices dans son dos
« Doddy ! » J’ouvre plus grand ma porte pour accueillir la vieille femme qui vient me rendre visite par surprise. Je suppose qu’elle veut constater elle-même que je fais honneur à son ancien commerce, même si j’ai amélioré la recette du rhum et que j’ai plus de succès qu’elle n’en avait. Je sais qu’elle apprécie mes changements et ma petite notoriété. Je l’invite à s’asseoir et je dépose de quoi boire entre nous tandis qu’elle maudit la nuit, elle aime le soleil plus que tout. Elle prend des nouvelles, me demande comment vont les affaires, etc. J’avoue que comme je ne sais pas lire, ni écrire, je suppose, vu le coffre de pièces que je possède, que tout va bien. Je le dépense pour acheter des bouteilles, certaines marchandises et les tonneaux, mais aussi pour mes provisions. Quoi qu’il en soit, je ne suis pas à plaindre et j’aime mon travail. La vieille Doddy reste avec moi pour manger ainsi que toute l’après-midi, prenant plaisir à refaire quelques tonneaux de rhum avec moi. Bien évidemment, je ne lui révèle pas mon ingrédient secret, j’ai toujours été très méfiante avec la vieille femme. En fin d’après-midi, on retourne s’installer chez moi et elle déprime de ce soleil qui ne revient pas. On discute et elle finit par vouloir préparer le dîner, je crois qu’elle a décidé de rester pour la nuit et je ne vais pas le lui interdire, cela me fera de la compagnie. Pil se met à aboyer, s’approche de la porte en remuant de la queue et je sais ce que cela signifie. Erim arrive. Il a cette réaction quand Stuart vient me rendre visite, mais aussi depuis peu, lorsqu’il s’agit de mon amoureux. Je cours vers celle-ci pour l’ouvrir, mais mon sang se glace lorsque je le vois avachi sur son cheval, presque inconscient. Je m’empresse de le retenir alors qu’il tombe sur le côté et j’ai du mal, il est très lourd. Mais il finit sur le sol, mon corps ayant amorti sa chute. « DODDY ! » Les larmes commencent déjà à couler alors que je vois le regard lointain de mon Erim, il n’est presque plus avec nous. Du sang le recouvre, me recouvre, car il continue d’en perdre énormément. Je déchire un morceau de ma robe pour faire une pression sur sa poitrine, de là où s’écoule le sang. « Aide-moi à le faire rentrer… » Doddy attrape ses pieds tandis que je le pousse au niveau des épaules pour le traîner jusqu’à l’intérieur, laissant une trace de sang sur notre passage. Avec difficulté, on parvient à l’installer sur mon lit. « Tu… tu… » Je tremble tellement, les larmes toujours sur mon visage que je finis par essayer en laissant du sang me recouvrir : « Tu… peux le soigner ? » Elle remue de la tête.
Je ne veux pas qu’il meure, je ne supporterai pas de le perdre alors que je suis heureuse. Je me sens enfin complète, enfin comprise et aimée comme je ne l’ai jamais été. Il ne peut pas m’abandonner comme ça, pas aussi soudainement, pas en n’ayant eu la chance de s’aimer qu’une fois. Non, non, non. Je le refuse. Je viens près de lui pour caresser son front alors qu’il est inconscient, Doddy continuant d’appuyer sur son torse pour éviter que le sang ne coule plus. « Je… Je vais aller chercher quelqu’un ! Tu peux ? » Elle sourit, posant une main sur ma joue tendrement : « Va, je veille sur lui. Il sera toujours vivant que tu reviendras ! » Je remue de la tête avant d’enfiler une cape, des gants. Je prends un seau d’eau pour le lancer sur le bois afin d’éviter que les bêtes sauvages ne soient attirées par le sang. Je monte directement sur le cheval d’Erim pour le lancer au grand galop en direction d’une ville près des Falaises d’Iram. Un guérisseur. La traversée est longue et courte à la fois, longue pour Erim mais courte parce que je n’ai jamais été aussi vite sur un animal. D’ailleurs, celui-ci doit ressentir la tension, car il galope comme si sa vie en dépendait. Je saute de l’animal, me ramasse sur le sol en couinant puis je frappe sur la porte avec poings et pieds. « Rangorn ! RANGORN ! » La porte s’ouvre sur le guérisseur à moitié endormi, les cheveux en l’air. Mon visage avec quelques traces de sang l’interpelle et il m’invite à rentrer prestement, mais je remue de la tête : « Ce n’est pas pour moi ! Mon… amour est blessé, il faut que tu le sauves ! Je t’en supplie ! » Les larmes glissent à nouveau et il hoche de la tête, me claque la porte au nez. Je soulève ma jupe pour voir mes genoux écorchés après ma chute du cheval, mais qu’importe, il n’y a qu’Erim qui compte. Le guérisseur arrive, va chercher son cheval et nous faisons le chemin inverse pour revenir chez moi. J’espère qu’il est toujours là, qu’il y a encore de l’espoir pour le sauver. On ne peut pas m’arracher mon bonheur comme ça, non, pas après tout ce que j’ai vécu. Mon dos porte encore les stigmates de mes souffrances d’enfances alors pitié, ne me volez pas mon bonheur d’adulte.
Rangorn va directement au chevet de mon Erim et Doddy se pousse pour me prendre dans ses bras tandis que j’attends son verdict : « Il est très faible, je vais faire ce que je peux Apolline, mais… je ne promets rien ! » J’éclate en sanglots tandis qu’on sort de la chambre pour le laisser œuvrer en paix, sans sentir la pression d’une amoureuse éplorée qui veut que sa moitié survive. Il ressort au bout de plusieurs minutes, la mine sombre et je porte une main sur ma bouche : « Il est… ? » « J’ai retiré la balle, je l’ai soigné et maintenant, il va falloir attendre. Il se réveillera… ou pas. » Je remue de la tête, lui proposant quelque chose à boire et il ne refuse pas. Doddy le sert tandis que je vais au chevet de mon Erim, le trouvant bien pâle dans ma couche. Je viens m’asseoir à côté de lui, touchant son front tendrement : « Ne m’abandonne pas Erim… S’il te plait… J’ai besoin de toi… Je t'aime tu sais, il faut que tu reviennes... Qu'on vieillisse ensemble, qu'on... » Mes larmes coulent encore et je viens déposer un baiser sur ses lèvres.
Erim Moorehead
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ζ Signes distinctifs : cicatrice en dessous de l'épaule gauche causée par une balle
Elle est ma lumière et mon point d’ancrage, je perds peu à peu le contrôle sur moi, avant de clore mes paupières qui se sont faites bien trop lourdes pour que j’arrive à les maintenir ouvertes. Je ne ressens ni le froid, ni la soif, l’endroit est calme, la lumière du soleil semble revenir, puisque le matin est enfin arrivé. Sous mes pieds, l’herbe est de nouveau verte et grasse. Je souris lorsque je vois Pil courir vers moi, je m’accroupis acceptant la fête que le canidé me fait en me voyant avec lui. En me relevant, j’entends une voix, celle d’Apolline, elle est près d’ici, mais je ne vois pas sa silhouette gracile, c’est un jeu, elle veut que nous l’on joue ? Mes pas me mènent vers un arbre, je vois un pan de sa robe s’envoler derrière le tronc d’un vieux chêne qui ressemble beaucoup à l’arbre du pendu. C’est étrange quand j’y pense… « Apolline ?! » Je cours pour la rattraper, mais au lieu d’une jeune femme brune que je connais bien, c’est une inconnue de mon âge qui se trouve là, aussi blonde que je le suis, les mêmes yeux bleus profonds, on dirait moi, mais…en fille. Elle me sourit, un halo autour de son corps. « Je te connais ? » Elle ne répond pas, se contente d’étirer ses lèvres dans un sourire rassurant avant de me tendre la main pour me montrer le vaste océan que je n’ai jamais pu visiter encore. Je mire l’immensité bleutée devant mon regard ne pensant plus qu’à une chose…rester ici pour l’éternité. La jeune femme me touche la joue et ce n’est plus la belle blonde, mais une enfant qui se trouve face à moi, la même…je crois, mais plus jeune. Sans raison particulière, une flaque d’eau apparait sortant de la terre à peine à quelques centimètres de mes pieds. Je penche mon visage, observant ce qui s’y reflète. Je recule étonné de…me voir jeune. J’ai tout juste onze ans dans ce reflet, c’est une chose qui ne peut se passer, j’ai grandi ! La jeune enfant se met à rire, son rire cristallin semble raisonner comme dans une pièce vide et pourtant, nous nous trouvons en pleine nature. Qui est elle ? Je m’approche d’elle, elle sourire de nouveau et se met à courir. Je cours à sa suite, elle se retourne parfois, puis soudain, elle s’arrête au bord d’un précipice, elle se tourne vers moi et mon cœur s’accélère, il tambourine fortement dans ma poitrine, elle pleure des larmes de sang avant de se laisser chuter dans le vide. Je bondis tentant de la retenir, mais déjà en bas, j’aperçois le corps sans vie de l’enfant redevenu Apolline. Je hurle, tendant ma main vers le sol qui se rapproche, je tombe, ce n’est pas qu’une sensation. Le corps sans vie de la femme dont je suis épris est toujours plus proche. Je ne peux clore mes yeux, c’est impossible. Je tombe sur elle, ses paupières s’ouvrent au dernier moment me provoquant un coup de fouet et j’ouvre les yeux.
Il fait sombre, chaud…j’entends des voix de l’autre côté du mur. Où suis-je ? Je tente de me lever, mais la douleur de ma poitrine me cloue dans la couche. Je me sens terriblement faible, je suis en nage, j’ai soif…ma bouche, ma gorge me brûlent terriblement. « Ap… » Je n’arrive pas à parler, ma main tâtonne vers la table et je fais tomber quelque chose. La porte s’ouvre et je vois le visage aux traits tirés de ma belle marchande de rhum. Je tente de nouveau de parler, mais je n’y arrive pas sans décrocher une grimace. Elle se précipite pour revenir avec un verre d’eau, posant sa paume dans ma nuque, elle me relève légèrement pour que je puisse boire et déjà la crispation au fond de ma trachée s’apaise. « Merci… » Elle me demande si j’ai mal et je me contente d’un hochement de tête pour lui signifier que non. « Fatigué…juste…combien de temps ? » Elle me répond, m’explique comment elle m’a trouvé. Je ne me souviens de rien, enfin, l’attaque oui, je suis tombé de cheval et puis après…le noir total…enfin, il y a bien ce rêve étrange, mais… Je mire ses pupilles qui brillent de joie j’espère. « Je vais bien…tu…j’suis sauvé… » Elle a dû vivre les pires heures de sa vie à cause de moi. Je sens sa main près de mes doigts et je viens les effleurer pour qu’elle comprenne que je suis là. J’arrive même à lui offrir un sourire. « Pardon…pour ta peine. Je te fais trop pleurer…pas assez rire, je trouve »
Apolline Moorehead
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« Apolline ? » Je sens quelque chose ou quelqu’un peut-être remuer mon épaule. J’ouvre les yeux, tombant sur le visage encore endormi d’Erim avant de tourner les yeux vers Doddy qui est penchée près de moi : « Viens t’allonger, je t’ai fait une couche là-bas ! Cela fait deux jours que tu ne quittes pas son chevet. » Je refuse d'un mouvement de tête, mais elle renferme ses doigts fripés sur mon épaule : « Ça ne le fera pas revenir plus vite, viens dormir ! » Je soupire, me levant tout en mirant mon cher amour dans ce lit, moins pâle que lorsque je l’ai vu après le guérisseur. Mais inconscient. Quand va-t-il se réveiller ? Je sors de la chambre, laissant Pil qui s’allonge à côté du lit, devenant gardien du blessé. À peine ma tête frôle le coussin de paille que je sombre dans un sommeil agité, pas si reposant qu’elle pouvait le penser. Je me redresse en sursaut après un cauchemar et je passe mes mains sur mon visage, croisant les yeux de la vieille Doddy. Je me lève pour aller faire ma toilette, nettoyer les plaies de mes genoux et je passe dans mon atelier pour vérifier les cuves avant de revenir à table pour avaler quelque chose, même si mon estomac est encore douloureux. Je n’ose pas passer dans la chambre, par crainte de le trouver encore inconscient ou pire, mort. Je me rassure d’une certaine manière, prétextant que s’il avait trépassé, Pil l’aurait senti et serait venu me voir. « J’ai connu des hommes plus gravement blessés et qui sont toujours vivants ! » Je ne réponds rien, de toute façon, que pourrais-je dire ? « Essaye de te calmer, Apolline. » Je me retiens de ne pas l’envoyer sur les roses. Comment pourrais-je être calme lorsque le garçon que j’aime est dans ma chambre, entre la vie et la mort ?! « S’il te plait Doddy… Ferme là ! » Ses yeux s’arrondissent et moi-même, je me surprends à lui parler ainsi. Ça ne me ressemble pas, mais je crois que je suis trop angoissée. Elle ouvre la bouche pour me répondre et vu son regard, je m’attends à quelque chose de froid, de violent, mais un objet qui se brise dans ma chambre me fait sauter de ma chambre. Prête à rouspéter sur Pil, mais c’est Erim qui a tendu son bras. Sa bouche s’ouvre et je fais demi-tour pour remplir un verre d’eau avant d’aller près du lit, glissant ma paume dans sa nuque pour le redresser. Il boit quelques gorgées avant de s’allonger à nouveau dans ma couche : « Merci… » Mes lèvres s’étirent : « Tu as mal ? » Il bouge sa tête tout en me répondant qu’il est fatigué et il s’inquiète de savoir combien de temps. « Presque trois jours. C’est Pil qui t’a senti et quand j’ai ouvert, tu étais sur ton cheval… » Je fronce des sourcils, ne souhaitant pas me remémorer l’instant où je l’ai retrouvé. Il est vivant, devant moi. Il s’est enfin réveillé. « Je vais bien…tu…j’suis sauvé… »
Oui, il l’est. Grâce à Rangorn, il a fait des merveilles pour le sortir de là et il me faudra penser à aller le visiter pour le remercier. À moins qu’il repasse ? Doddy va pouvoir repartir chez elle, puisqu’elle a tenu à s’occuper de tout pendant que je restais auprès du chevet d’Erim. Ses doigts effleurent les miens et j’observe son sourire, forçant le mien. Je me fais violence pour ne pas pleurer, il n’a pas besoin de ça. « Pardon…pour ta peine. Je te fais trop pleurer…pas assez rire, je trouve » Et il ne m’aide pas non plus. Je viens glisser mes doigts entre les siens doucement, sans lui imposer un mouvement ou quoi que ce soit. « Ne t’inquiète pas pour moi. Je suis heureuse que tu sois resté avec moi… » Ma paume libre vient contre sa joue doucement, délicatement, et j’étire un sourire. « Tu devrais te reposer encore, je reviendrai te voir plus tard. D’accord ?! » Je souris avant de me pencher pour frôler sa bouche de la mienne. Je le laisse se rendormir, le mirant avec une joie incommensurable et quand je suis certaine qu’il est loin dans ses songes, j’éclate en sanglot. Tellement heureuse qu’il soit encore vivant, tellement heureuse qu’il soit resté et qu’il ne soit pas parti rejoindre tous les autres. Je sors de la chambre et j’étire un sourire auprès de Doddy : « Tu peux rentrer, je vais m’en sortir. Il est vivant, c’est tout ce dont j’avais besoin. Merci pour ton aide. » Elle me quitte en début d’après-midi, après le repas et je vais placer un écriteau sur mon atelier pour prévenir que je suis fermée. Erim compte plus que mon commerce, alors ils attendront. Je sors avec Pil pour une petite promenade pas loin, histoire de cueillir quelques herbes pour donner du goût à ma soupe et pêcher du poisson dans la rivière. Je reviens et je m’occupe de ma demeure, l’esprit plus serein. Erim se réveille qu’en début de soirée et je viens l’aider à se redresser, même s’il grimace. J’observe son bandage, il n’y a pas l’air d’y avoir de saignement, mais j’irais chercher Rangorn pour en savoir plus. Je lui donne un verre d’eau puis je reviens avec de la soupe. Pil monte sur le lit et s’allonge à côté d’Erim, posant sa tête sur sa cuisse. « Il a été près de toi tout le temps. » J’étire un sourire, croisant son regard avant de lui tendre l’assiette. « Est-ce que tu veux quelque chose ? Je peux aller te chercher des vêtements ou… dis-moi… »
Erim Moorehead
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Apolline : Ne t’inquiète pas pour moi. Je suis heureuse que tu sois resté avec moi…
Rester avec elle, c’est une chose à laquelle je n’avais pas songé avant de me retrouver ici dans un lit avec les larmes de la femme que j’aime. J’aurais pu mourir. Lorsque j’étais plus jeune, à l’arbre, mourir était une notion abstraite, bien que beaucoup plus présente qu’aujourd’hui lorsque je songe à tous les dangers que nous affrontions, seulement…quand on est adulte, on ne veut plus mourir, parce qu’on a des choses à faire, les moments de notre vie sont plus précieux que lorsque nos journées se ressemblèrent toutes, l’insouciance y faisant beaucoup également. La chaleur de sa main sur ma joue me fait clore mes paupières un bref instant, souriant.
Apolline : Tu devrais te reposer encore, je reviendrai te voir plus tard. D’accord ?!
J’accueille ses lèvres avec plaisir, effleurement fugace, mais nécessaire à me sentir encore vivant et plus fort qu’avant ce geste. Je suis amoureux, je le sais depuis ce soir, où je l’ai rencontré. Il m’est impossible d’envisager une vie sans son visage près de moi, j’aurais presque des envies de paternité, idée qui ne m’avait jamais traversé l’esprit avant de me retrouver cloué dans son lit, le corps meurtri par une balle. Je m’endors rapidement, trouvant le chemin vers des songes étranges et dérangeants. Toujours ce même visage adulte, les traits de cette fille blonde qui me parlent sans pourtant que je ne l’ai rencontré. On dirait qu’on veut me faire passer un message. Je sombre plus profondément avant de me réveiller en sursaut, le front perlant de sueur de mon cauchemar. Apolline vient peu de temps après et je lui fais un sourire, mais je suis hanté par des souvenirs ou des rêves suffisamment mauvais pour me rendre l’âme maussade. Pil monte après qu’Apolline me pose le bol de soupe sur la table et je viens caresser ma tête de ce brave toutou que je finis par apprécier. « Il m’aime bien, je crois…Merci » dis-je en prenant l’assiette de ses mains et soufflant sur la cuillère avant de boire en grimaçant la première gorgée. « Non, tout ce que j’avais était sur le cheval et je pense que les…voleurs m’ont tout pris… » Elle semble consternée par ce qu’il vient de se passer et je pose mon assiette sur le côté, grimaçant de nouveau en m’approchant d’elle pour caresser sa joue. « Tu sais pourquoi je ne suis pas mort ? Ce n’est pas…grâce à ce médecin ou…à un quelconque Dieu. Non, si je suis là avec toi, c’est parce que tu m’as sauvé toi…c’est ton amour qui m’a sauvé…je suis bien vivant et je ne compte pas mourir encore…mais la route qui sépare Blindman et ta maison est dangereuse et…je suis une cible facile en faisant le parcours plusieurs fois par semaine… » Je me mords les lèvres et je dodeline de la tête avant de prendre son visage en coupe, j’observe les moindres de ses expressions, ses yeux d’un sombre profond qui me donnent mal au ventre lorsqu’elle est loin de moi. « Quand j’aurai un travail et que je pourrai nous offrir une maison…est ce que tu viendras vivre avec moi ? Tu pourras toujours faire ton rhum…mais loin de cet endroit bien trop dangereux » Mes yeux la supplient de me répondre, mais je suis sans doute un peu trop pressé, ce n’est pas une décision à prendre à la va-vite, pour elle surtout. « Ne me réponds pas maintenant, prends ton temps…on en rediscutera lorsque…j’aurai cet argent et cette maison, d’accord ? » Elle me répond avec son regard et je termine ma soupe. Je ne sais pas quelle heure il est lorsqu’elle vient se coucher près de moi. Je sens la couche s’enfoncer légèrement sous son poids et mon bras non meurtri l’accueil avec plaisir contre moi.
----- 5 jours plus tard----
Il faut que je retourne à Blind dès demain, j’ai un travail, il faut que j’assume maintenant. Mais il me reste encore une longue journée. J’observe Pil qui joue avec Apolline, alors que moi, je reste assis sur un rondin à rire de leurs bêtises. « Attention ! Il attaque par la droite ! » Elle rit avant de se venir à mes genoux, posant sa tête sur ma cuisse, elle est essoufflée et heureuse. Si grandir s’est trouvé le bonheur que j’ai actuellement, alors je ne regrette plus une seule seconde ce choix qui a été le mien. Caressant sa tête doucement, je me perds de nouveau dans mes pensées. Elle redresse la sienne vers moi, me demandant à quoi je pense. « A nous ! Je nous imagine parents…avec des chiens bien entendus…mais tout petits les chiens… » Elle éclate de rire à mon geste de micro chien et je ris aussi. C’est bon toute cette légèreté entre nous. « Je pensais à cette maison dont je t’ai parlé…et…Apolline… ? » Elle m’observe et je me redresse un peu, posant un genou à terre alors qu’elle est à ma hauteur. « Je sais que…je ne suis pas encore un vrai adulte, j’ai encore bien des choses à apprendre, mais…je sais aussi que je t’aime… » Je sors de ma poche la bague de fortune faite avec des brindilles. « Elle est horrible, j’ai perdu celle que je voulais te donner, mais celle-ci fera l’affaire avant que je ne revienne avec une autre… » Je vois déjà ses yeux se mouiller et je viens essuyer une rebelle déjà glissante sur sa joue. « Pleure pas encore, j’ai rien dit ! » J’ai du mal moi aussi à trouver mes mots, mais je me reprends, le regard plein d’amour pour celle qui a fait fondre mon cœur. « Veux-tu devenir ma femme ? Pour le meilleur et j’espère que le pire sera derrière nous ? »
Apolline Moorehead
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« Non, tout ce que j’avais était sur le cheval et je pense que les…voleurs m’ont tout pris… » J’ai du mal à accepter l’idée qu’on puisse lui faire du mal. Je suis trop naïve, pensant que les gens sont gentils, mais au final, lorsque je vois mon Erim, je me rends compte qu’il y a des personnes cruelles qui agressent des innocents pour voler des biens. C’est si… ridicule quand on y pense. Il délaisse son assiette pour se redresser, sa paume venant se frotter contre ma joue tandis que je croise ses yeux si clairs, comparés au mien. « Tu sais pourquoi je ne suis pas mort ? Ce n’est pas…grâce à ce médecin ou…à un quelconque Dieu. Non, si je suis là avec toi, c’est parce que tu m’as sauvé toi…c’est ton amour qui m’a sauvé…je suis bien vivant et je ne compte pas mourir encore…mais la route qui sépare Blindman et ta maison est dangereuse et…je suis une cible facile en faisant le parcours plusieurs fois par semaine… » J’ai eu de la chance, peut-être parce que Pil était avec moi ? Je n’ai jamais été attaqué alors, je ne me rends pas compte que cette route que j’emprunte tous les mois est si dangereuse. Mais effectivement, pour mon Erim qui vient aussi souvent qu’il le peut, à force, ça devient risqué. La preuve, il a failli perdre la vie. Ses deux mains viennent encadrer mon visage à présent, je me noie dans son regard, qu’est- ce que c’est plaisant de le voir éveillé. Ces plusieurs jours à le veiller, endormis, c’était pire que de la torture. Ne pas savoir s’il se réveillera. Rien que de l’imaginer à nouveau, me tord l’estomac. « Quand j’aurai un travail et que je pourrai nous offrir une maison…est ce que tu viendras vivre avec moi ? Tu pourras toujours faire ton rhum…mais loin de cet endroit bien trop dangereux » Mes yeux s’ouvrent légèrement à cette requête. Vivre avec lui, dans une maison à nous deux ? Former… un nous ? Est-ce qu’il vient réellement de me demander cela ? Je n’ai pas de mots pour décrire ce que je ressens à cet instant, mais je déborde de joie. J’ouvre la bouche pour répondre, mais il me coupe avant : « Ne me réponds pas maintenant, prends ton temps…on en rediscutera lorsque…j’aurai cet argent et cette maison, d’accord ? » J’étire un sourire, me contentant d’un bref hochement de tête. Il délaisse mon visage pour terminer son repas et je vais finir mes tâches dans la maison avant de le rejoindre dans mon lit. Dormir à ses côtés, contre lui, qu’est-ce que c’est bon.
----- 5 jours plus tard -----
Erim se repose et de toute façon, dès qu’il veut faire quelque chose, je le dispute pour que sa blessure ne s’ouvre pas. Je n’ai pas envie que Rangorn revienne pour refaire quelques points, il a d’ailleurs vérifié la plaie et il dit que mon Erim guérira vite. Qu’il a déjà bien repris et qu’il a beaucoup de chance, que ce n’était pas loin de son cœur. Je ne sais pas qui remercier pour avoir épargné son cœur, peut-être le manque d’adresse de ces bandits. Erim part demain pour aller travailler, qu’il s’est déjà absenté trop longtemps à son goût et même si j’ai envie qu’il se repose plus longtemps, je ne peux pas le contraindre. Je suis à l’extérieur, en train de jouer avec mon gros toutou qui fait le fou. La nuit est toujours présente, mais on finit par s’habituer aux ténèbres. « Attention ! Il attaque par la droite ! » J’éclate de rire, faisant une feinte qui fait aboyer mon gros chien avant de rejoindre Erim en courant, les joues rouges et le souffle rapide. Je me laisse choir contre lui, ma tête sur ses genoux pour reprendre mon souffle tandis que Pil continue de courir un peu partout comme s’il était poursuivi par quelqu’un. Je lève les yeux, mirant le visage pensif d’Erim et je redresse la tête avec un sourire. « À quoi tu penses ? » « À nous ! Je nous imagine parents…avec des chiens bien entendus…mais tout petits les chiens… » Je m’esclaffe lorsqu’il mime la taille d’un chien, qui doit être cinq fois plus petit que Pil. Pourtant, il l’aime ce toutou qui pense être petit alors qu’il est énorme. Fidèle compagnon, toujours prêt à braver le danger pour protéger, veillant sur les faibles comme sur Erim lorsqu’il était dans mon lit. « Je pensais à cette maison dont je t’ai parlé…et…Apolline… ? » Mon cœur s’accélère, va-t-il me laisser lui donner ma réponse maintenant ? Je l’observe, attendant qu’il parle puisqu’il semblait vouloir le faire. Il pose son genou au sol ce qui fait que nous sommes les yeux dans les yeux. « Je sais que…je ne suis pas encore un vrai adulte, j’ai encore bien des choses à apprendre, mais…je sais aussi que je t’aime… » Mes lèvres s’étirent. Moi aussi je l’aime. Tellement, si vite, mais si intense. Je baisse les yeux sur sa main quand celle-ci se dirige vers sa poche pour en ressortir un anneau fait de brindilles. Mon cœur rate un battement, une kyrielle de frissons parcourent mon corps. J’ai la gorge qui se sert, la peau qui brûle et les yeux qui s’humidifient. Est-il en train de faire ce que je crois ? « Elle est horrible, j’ai perdu celle que je voulais te donner, mais celle-ci fera l’affaire avant que je ne revienne avec une autre… » Je ne retiens pas, je ne peux pas. Comment pourrais-je réagir autrement ? Il me demande de vivre avec lui, voilà cinq jours et aujourd’hui, il s’apprête à… Je n’arrive même pas à le dire. Moi, cette simple paysanne qui a fui un père violent, qui a traversé la mer à - tout juste - huit ans. Cette gamine perdue, qui cache ses sentiments, ses faiblesses derrière le rire et les plaisanteries… devant un jeune homme qui l’aime et qui veut l’épouser. C’est impensable, enfin, jamais je ne l’ai imaginé. Je me sentais déjà chanceuse avec mon commerce, cette maison et ma vie de presque ermite certes, mais ma propre vie quand même. Et puis un soir, cet inconnu débarque dans mon atelier et il vole mon cœur. Il repart avec, me laissant complètement perdue et incapable de respirer sans qu’il ne soit là. Son doigt passe sur ma joue pour essuyer une larme qui déborde de mes paupières. « Pleure pas encore, j’ai rien dit ! » J’étire un sourire, même si de nouvelles larmes rejoignent la première. Je le sens aussi, dans son regard, que quelque chose se passe dans son corps. « Veux-tu devenir ma femme ? Pour le meilleur et j’espère que le pire sera derrière nous ? »
Les voilà ! Ces fameux mots, cette demande sincère et plaisante. Je suis arrivée sur ce chemin, sur ce choix à faire. Le suivre jusqu’au bout du monde, parce que j’en suis capable et que je ne veux plus un seul instant le quitter ni m’en séparer. Ou freiner ces sentiments, cette force d’amour qui devient effrayante par son intensité – pour reprendre une vie ordinaire, faite de mes commandes de rhum et mes conversations avec Pil. Est-ce que j’hésite ? Pas un seul instant ! J’ouvre la bouche pour répondre, mais il n’y a qu’un gargouillis étrange qui en ressort. L’émotion comprime ma gorge, je suis incapable de parler alors, les gestes seront suffisants. J’encercle sa nuque pour aller écraser mes lèvres contre les siennes, le visage baigné par mes larmes. Sa bouche bouge, répond à mon invasion assez brutale, je dois l’avouer puis je m’écarte, les joues rouges : « Je ne veux plus être séparé de toi un seul instant, Erim. » Il me demande si ça veut dire oui et je remue de la tête : « Oui, ça veut dire oui ! Je veux devenir ta femme, je veux avoir des enfants et des tout petits chiens ! » Ses bras m’encerclent les hanches, nos corps se rapprochent pour un nouveau baiser, aussi fort et passionné que le précédent, si ce n’est plus puisqu’une réponse a été faite, un nouveau contrat vient d’être établi. Une promesse, celle de deux destins qui s’unissent pour n’en former qu’un. Je passe et repasse mes mains dans sa nuque tout en me noyant dans ses yeux : « Quand tu auras trouvé une maison, alors je te suivrai. Je ne veux plus que tu fasses des aller-retour jusqu’ici, que tu risques à nouveau de croiser des bandits. Je suis prête à te suivre jusqu’au bout du monde Erim, tellement je t’aime ! » Mon sourire s’étire et je viens coller mon front contre le sien. Mes parents vont être heureux et j’ai hâte de leur présenter Erim. Mon futur époux. L’imaginer dans ce rôle me ravit. Je vais être une très bonne épouse, j’en suis certaine. Et le rôle de mère… m’effraie autant qu’il m’attire. Tous ces projets… avec lui et rien qu’avec lui.
Erim Moorehead
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ζ Statut : Marié à la plus délicieuse des vendeuses de Rhum de Blindman
ζ Signes distinctifs : cicatrice en dessous de l'épaule gauche causée par une balle
Pas un seul moment, je n’ai songé à son refus, pas une seule seconde, je ne l’ai vu me dire non, tout dans son regard me donne déjà le oui devant l’éternel. Je souris avant de recevoir ma belle contre moi, baiser tendre et douloureux à la fois, car elle vient à s’appuyer sur mon torse. Je grimace sans qu’elle ne le voie avant qu’elle ne recule pour me laisser soulager.
Apolline : Je ne veux plus être séparé de toi un seul instant, Erim.
« Mais ça veut dire oui ? » Elle confirme par la parole, Apolline va devenir ma femme, un pas d’adulte que je viens de franchir sans l’ombre d’un remord ou d’une crainte quelconque. Comme si, j’avais grandi pour vivre ce moment, pour avoir ce bonheur à portée de main tout simplement. Je pose mes paumes sur elle, l’attirant doucement et ne voulant sous aucun prétexte la voir s’enfuir loin de moi dans un moment pareil. J’ai besoin de sa bouche pour sceller nos paroles, j’ai besoin de mon air pour respirer tant que je le peux. Elle me comble comme personne ne l’avait fait avant elle, pas même l’amitié de mes frères n’a pu me donner ce que je ressens à l’instant contre ma belle brune au regard de braise. Elle parle des bandits, du chemin et même si cela était mon premier argument, je ne veux pas qu’elle le fasse pour ça, mais bien pour nous. « Je sais que c’est rapide, mais je n’ai jamais été certain de ce choix que maintenant, on a le temps pour les enfants et les chiens…mais…on a pas à s’en faire, on s’est bien débrouillé avec le gosse de Tankred pendant les quelques jours où il est resté, non ? Après…nous sommes jeunes…je sais qu’on ne prévoit pas ce genre de…enfin, ça arrive comme ça…mais…je serais heureux avec un enfant, comme je le suis encore moi-même, jouer avec lui sera amusant ! » Elle sourit et rit même à mes bêtises, pourtant, j’ai beau me sentir adulte, je suis encore bien trop gamin pour éduquer un gosse, je risque fort d’être un ami, plus qu’un père, mais comment pourrais je devenir un père, moi qui n’ai pas souvenir d’en avoir eu un ? Je saisis les mains d’Apolline, les embrassant avec douceur et les gardant contre moi. « Je vais retourner travailler, je t’achèterais une nouvelle bague, puis une maison…et…ensuite on fera cette grande fête pour notre union…je ne sais pas comment on fait, je n’ai vu qu’une fois un mariage, mais ils étaient indiens…je… » Elle me sourit et je me rends bien compte encore une fois que je parle de trop. « Je me tais…promis…on fera comme toi tu veux…à ta manière avec nos amis… » Et quoi ? « Tu as des parents ? Mais...je croyais que…mais qui sont-ils ? » Elle a des parents…c’est une chose à laquelle je n’avais pas songé une seule seconde, moi qui n’en possède pas, j’imaginais qu’elle était comme moi, sinon pourquoi vivre aussi isolée de tout…des parents…Elle me parle d'eux et je finis par demander plus de détails. "Tu ne m'en as jamais parlé...pourquoi ? Sont il de mauvais parents ? Ils t-ont abandonnés ?"
Apolline Moorehead
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ζ Statut : Éperdument amoureuse et mariée à Erim, son âme soeur
ζ Signes distinctifs : Quelques cicatrices dans son dos
« Je sais que c’est rapide, mais je n’ai jamais été certain de ce choix que maintenant, on a le temps pour les enfants et les chiens…mais…on a pas à s’en faire, on s’est bien débrouillé avec le gosse de Tankred pendant les quelques jours où il est resté, non ? Après…nous sommes jeunes…je sais qu’on ne prévoit pas ce genre de…enfin, ça arrive comme ça…mais…je serais heureux avec un enfant, comme je le suis encore moi-même, jouer avec lui sera amusant ! » J’étire un sourire, le mirant sans pouvoir me détacher de son visage. Je m’imagine bien avec lui et ses bras autour de moi, tandis que nous regardons dans la même direction : notre enfant jouer. Je me vois bien maman, j’ai adoré m’occuper de l’enfant de Tankred et ça m’a fait un petit point au cœur de le voir partir. Je veux connaître le bonheur d’être maman, d’être une épouse. Je veux connaître encore une nuit d’ivresse comme la toute première – et seule – que nous avons eue. Je veux vivre avec lui, tout simplement. « Je vais retourner travailler, je t’achèterais une nouvelle bague, puis une maison…et…ensuite on fera cette grande fête pour notre union…je ne sais pas comment on fait, je n’ai vu qu’une fois un mariage, mais ils étaient indiens…je… » J’étire un sourire en l’écoutant parler. J’ai remarqué qu’il était plus que bavard, mais ça ne me dérange pas, j’aime sa voix. Qu’est-ce que je n’aime pas chez lui d’ailleurs ? Difficile à dire. Je ne vois rien. « Je me tais…promis…on fera comme toi tu veux…à ta manière avec nos amis… » « Et mes parents aussi… » Ils vont être heureux. Ils craignaient que je finisse seule, sans aucun homme pour me protéger et me faire connaître la joie d’une famille. « Tu as des parents ? Mais...je croyais que…mais qui sont-ils ? » Je fronce des sourcils. Il est vrai qu’on n’en a jamais parlé, mais nous n’avons eu que peu d’instants rien que tous les deux et il a fallu qu’il se fasse tirer dessus pour que cela arrive. « Oui j’ai des parents Erim, ce sont des boulangers à la cité. » Certes, ce n’est pas ma famille biologique, mais je les aime autant, si ce n’est plus. Je n’oublierai jamais ma mère, mais elle est morte il y a si longtemps maintenant. Et le mari de ma mère… non, il n’a jamais été un père pour moi. « Tu ne m'en as jamais parlé...pourquoi ? Sont il de mauvais parents ? Ils t-ont abandonnés ? »
Je fronce des sourcils avant de secouer la tête avec un sourire. « Non, ils sont très bons et je suis partie moi-même, à dix-sept ans. Je travaillais à la taverne de l’Aigrefin puis j’ai saisi l’occasion de ce commerce et je suis venue m’installer ici. Et si je ne t’en ai jamais parlé, c’est parce qu’on n’en a pas eu l’occasion encore. » Je souris légèrement, posant une main sur son torse délicatement pour caresser la texture de sa chemise sans toutefois venir du côté de sa blessure. « Mais ce ne sont pas mes vrais parents. Tu sais, tu m’as oublié, mais la petite fille dans les bois… je venais de Lawless Island. » Sa main fait pression dans la mienne et il me tire vers l’arrière pour qu’on soit assis, il veut en savoir plus. Son regard, sa manière de se tenir. Je soupire légèrement. « Tu veux savoir pourquoi je suis ici et pas sur Lawless Island ? » Il hoche de la tête et je grimace légèrement : « Ma mère est morte quand j’avais huit ans. J’étais qu’un bébé quand elle s’est mariée avec un homme qui m’a peut-être aimé un peu, mais je n’en suis pas convaincue. Il n’était pas très gentil… » Il me demande pas gentil comment et je hausse des épaules : « Je n’ai pas un beau dos à cause de lui. Alors, un jour, j’ai décidé de partir et je suis allée au port, une vieille femme m’a offert le voyage et après quelques semaines, je suis arrivée sur Neverland. » Il demande pour mon vrai père et je lève des épaules : « Je ne sais pas. Je ne possède qu’un prénom, rien de plus. » Je parle aussi de mon frère, fils de cet homme violent qui n’a rien à voir avec lui. Je me confie un peu sur mon passé, chose que je n’ai pratiquement jamais faite. Mais il va devenir mon mari, alors il se demandera bien pourquoi mon dos porte des cicatrices, pourquoi je ne ressemble pas à mes parents… ce genre de chose.
Erim Moorehead
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Des parents, elle a de la famille, j’aurais bien sûr dû le savoir, après tout, elle n’a pas débarqué ici par cette magie qui attire les enfants sur Neverland. J’imagine Apolline étreindre un homme plus vieux et une femme qui ne porterait pas ses traits. Un large sourire, comme ceux des enfants même devenus grands qui portent l’amour sur leur visage lorsqu’on retrouve un Être cher. Je ne sais pas ce que cela fait d’avoir des parents, mais je sais que depuis un moment, j’ai dans l’idée de devenir un jour un père. Est-ce que je serais un bon père ? Je l’ignore, je ne me souviens même pas en avoir eu un, alors comme modèle, je n’ai que les hommes dans les rues avec leurs propres enfants et ce n’est pas que ce qui fait qu’on devient un bon papa. J’ai eu le modèle de Rufio, plus un chef et protecteur qu’une véritable figure paternelle. Les choses seront compliquées, mais j’apprendrais. Apolline mentionne notre première rencontre, elle s’en souvient, moi beaucoup moins. Je voudrais m’en souvenir, mais tout ce que j’ai comme images, ce sont celles qu’elle m’a données en me racontant cette histoire. Je l’attire à moi, je veux savoir, on n’a jamais vraiment parlé de tout ça. « Dis m’en plus ! » Ma tête va de bas en haut, lui demandant de continuer. Elle a perdu sa mère, je ne peux pas imaginer sa douleur, peut-être que cela faisait aussi mal que lorsque je perdais un compagnon à l’arbre ? C’est flou ce qu’elle me raconte, surtout niveau sentiment. Je tilt lorsqu’elle dit qu’il n’était pas gentil, mes sourcils se froncent naturellement, protecteur dans l’âme que voulez-vous. « Pas gentil…Comment ça pas gentil ? » Son dos, je n’ai eu le loisir de toucher sa chair qu’une fois, j’ai effectivement senti des irrégularités à cet endroit, mais la pénombre m’a empêché d’en voir davantage. Il frappait une enfant, comment peut on frapper une enfant, une enfant seule en plus. Lorsqu’on se battait contre des pirates, c’était pour le jeu, un homme qui frappe son propre enfant ne mérite pas de vivre. Je ressens comme un arrière-goût acide dans le fond de ma gorge, s’il est en vie que nos Dieux m’en soient témoins, je lui ferais regrettez de l’avoir un jour touchée. « Et ton vrai père, pourquoi il n’est pas venu te sauver ? » Elle parle de son frère, un certain Magnus, j’ignorais cela aussi d’elle…au final, je me rends compte de combien je suis un gamin, je veux épouser une femme dont je ne connaissais rien, si ce n’est son cœur. Cela me suffisait, elle aurait bien pu être fille de catin que cela n’aurait pas changé les sentiments que j’éprouve pour elle. On reste à parler un long moment, avant que je ne décide d’aller nous reposer un peu.
Le matin suivant, je me rends à la grande ville. Je tente de trouver un boulot, mais avec mon épaule encore douloureuse, on ne veut pas me faire travailler. Après 5 jours, je finis par aller voir le gouverneur, espérant que lui me trouve un travail. Et je ne suis pas déçu, bien que plus qu’un travail, il m’offre une maison que je souhaite payer, un poste de second et conseiller. Comment ne pas sauter de joie, j’ai un toit et de l’argent qu’il m’a donné pour meubler la demeure. Je ne préviens pas Apolline dans les jours qui suivent, je me contente de lui envoyer un message par pigeon pour lui dire que j’ai trouvé un travail chez le gouverneur sans lui dire ce qu’il en est. Je lui réserve la surprise de la maison, une fois que celle-ci sera habitable et propre. Je m’active entre mon travail chez le gouverneur et ma maison. D’ailleurs, alors que je m’active à frotter une table en bois, un éclair de lumière frappe le ciel me forçant à sortir de la maison. La nuit a disparu, les gens crient de joie, leurs visages s’illuminent, enfin ! Je vais pouvoir travailler plus vite et sans la lumière des bougies.
Après 2 semaines de travaux et sans voir ma belle, je me sens bien, la maison est terminée et j’ai envoyé hier soir un oiseau à Apolline pour lui demander de me rejoindre à la cité vers 11h sur la grande place. Je me suis fait beau pour nos retrouvailles, je porte un habit de cuir neuf qui sent encore le traitement pour tanner la peau. Mes cheveux sont coiffés, je sens l’huile de rose qu’on m’a vendue dans une boutique non loin d’ici. Impatient, j’attends que sa silhouette apparaisse. Enfin, je la vois dans une robe de couleur bleue, elle est magnifique. Pil vient vers moi et je lui caresse le haut du crâne, avant de sourire et de soulever ma belle pour la faire tourner tout en l’embrassant. « Tu m’as manqué depuis 3 semaines… » Elle sourit et je la fais redescendre sur terre, tout en lui tendant la main. « J’ai une surprise pour toi ! » Je l’entraine dans les rues, avant de m’arrêter devant une maison magnifique. « Cette maison te plait ? » Elle dit qu’elle est très belle et que la boutique, bien que vide pour le moment, ferait un bel espace. « J’espère bien…voici notre maison ! Si tu veux toujours de moi… » Ses yeux me mirent, ils brillent d’un éclat de bonheur en plus de l’éclat du soleil qui se reflète. Elle me saute au cou, m’embrassant avec fougue et une touche d’innocence que j’aime tant chez elle. « C’est un oui ?! » Tout content, comme le gamin que je suis encore, je pousse la porte et je l’invite à faire le tour de la maison. « Tout est près, tu peux venir t’installer ici dès demain ! On fera porter tes tonneaux dans le hangar…et là, tu peux accéder à ta boutique…et là-haut, nous avons 4 chambres, une autre en bas et… » Je ne m’arrête plus, lui décrivant chaque pièce, chaque chose que j’ai faite depuis ces deux semaines. Au comble du bonheur, je veux qu’elle le soit également.
Dernière édition par Erim Moorehead le Mar 23 Aoû 2016 - 19:39, édité 1 fois
Apolline Moorehead
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Après avoir fait des confidences à mon futur époux, nous sommes restés tous les deux à l’intérieur. On s’est reposé – surtout lui – puis j’ai préparé un panier pour son retour à la cité. Il va aller chercher du travail. J’ai confiance en lui, je sais qu’il va s’en sortir et qu’il va trouver quelque chose qui lui conviendra. Je serais triste qu’il soit contraint de travailler juste pour travailler, je veux qu’il soit comme moi, satisfait par son ouvrage. Le lendemain, il me quitte pour partir et c’est avec un point au ventre que je le laisse, priant pour qu’il ne lui arrive rien. Je tapote la tête de Pil, assis à côté de moi qui observe la silhouette d’Erim s’éloigner. J’ignore quand il reviendra, mais j’espère que ça ne tardera pas. Je veux vivre pleinement mon amour avec lui. Après un moment, je finis par aller dans mon atelier pour observer les tonneaux, goûter ceux qui vont bientôt pouvoir être à la vente. Je fais quelques bouteilles, puis je rentre chez moi pour recoudre, m’occuper. Plusieurs jours passent, j’ai des nouvelles d’Erim par oiseau et je m’empresse d’aller voir la famille de Billiot pour qu’il puisse me lire ce qu’il m’envoie. Comme j’ai hâte de le revoir, de puis, il parle de son travail et du gouverneur, qu’il est heureux d’avoir cet emploi. Ce jour-là, je suis avec un client lorsque je reçois un oiseau avec une missive. Je la récupère, me tournant vers le pirate venu me chercher deux tonneaux. « Vous savez lire ? » Il hoche de la tête et je lui tends pour qu’il m’en fasse la lecture. Mon Erim souhaite que je vienne dès le lendemain à la cité. Je sautille sur place, un large sourire sur mon faciès : « C’qui ce Erim ? » Je lève les yeux vers le pirate : « Mon futur époux. » Il hoche de la tête tandis que je montre l'alliance qu'il m'a fabriqué puis il me donne les pièces pour sa marchandise et pendant qu’il charge, j’ouvre mon carnet pour dessiner deux tonneaux, ainsi que le nombre de pièces qu’il m’a donné. Quand on ne sait pas écrire ni lire, on s’organise autrement. L’homme part et je vais mettre les pièces dans un de mes coffres pleins, le refermant par la suite. Il faudra que je demande à Erim, vu qu’il sait lire et écrire, de me faire mes comptes. Peut-être que mon argent pourra nous servir ?
Le lendemain, je m’apprête avec une robe bleue, je peigne mes longs cheveux que je laisse détachés et j’attends que le soleil perce au niveau des arbres pour partir. J’ai environ deux bonnes heures de marche qui m’attendent et je ne vais pas fatiguer mon vieil âne pour un simple trajet. Je préfère l’ennuyer que pour mes livraisons à la cité. Pil m’accompagne et je marche avec un sourire, ayant hâte de le revoir. Avec le soleil de retour, la chaleur l’accompagne et c’est si agréable de ne pas avoir à porter une cape, ni des bottes fourrées. Les toits de certaines bâtisses de la cité apparaissent à l’horizon. « Pil, on arrive mon chien. » Il remue de la queue, toujours aussi fougueux en venant près de moi – me poussant de ce fait – pour réclamer une caresse. Lorsqu’on arrive, je prends la direction de la grande place, lieu de rendez-vous que m’a donné Erim. Il est déjà là, debout dans un vêtement neuf et si beau. Pil fonce déjà vers lui, mon cœur tambourine avec force dans ma poitrine, rien que le voir me rend toute chose. J’étire un large sourire, puis enfin, ses bras m’attrapent, me soulèvent et nos bouches se lient. Je soupire, fermant les yeux en profitant de cette étreinte comme si elle était la dernière. « Tu m’as manqué depuis 3 semaines… » Mon sourire s’agrandit et il me repose sur le sol, je prends la main qu’il me tend, mentionnant une surprise. Nous marchons dans les rues, Pil près de nous et il s’arrête devant une grande bâtisse. Il me demande si elle me plait et je l’observe, remarquant la boutique et le hangar annexe, les deux étages. Une belle maison, très vaste où certainement, il fait bon vivre. Mais elle a l’air inhabité ? « Elle est magnifique, il y a une boutique en plus, vide, mais ça doit être un chouette espace ! » « J’espère bien…voici notre maison ! Si tu veux toujours de moi… » Non ?! Je tourne mon regard dans sa direction, mélange de bonheur et d’émotion. Il avait dit qu’il voulait nous trouver une maison, mais je ne pensais pas qu’il se mettrait immédiatement à l’ouvrage. Je lui saute au cou pour l’embrasser, hochant de la tête quand il me demande si c’est un oui. Comme si je pouvais me détacher de lui. Il m’entraîne à l’intérieur tout en commençant à parler : « Tout est près, tu peux venir t’installer ici dès demain ! On fera porter tes tonneaux dans le hangar…et là, tu peux accéder à ta boutique…et là-haut, nous avons 4 chambres, une autre en bas et… » Je l’écoute, mirant chaque pièce que nous visitons. Notre chambre sera donc en bas, là-haut, on pourra accueillir nos amis et plus tard, y mettre nos enfants. Pil a le droit à un endroit rien qu’à lui, le chanceux. Il m’a laissé toute la boutique à décorer à ma guise, puisque je pourrais y faire mon commerce de rhum. L’hangar servira pour la fabrication, il y a même un grand jardin de l’autre côté avec une petite étable pour quelques animaux.
« Cette maison est magnifique Erim, mais… elle est si grande, elle doit valoir une fortune non ? » Il parle d’un arrangement avec le gouverneur, qu’elle sera à nous deux et qu’elle est moins chère qu’à son origine. Qu’il a tout retapé durant ces deux semaines. J’observe l’immense cheminée dans ce qui sera notre pièce à vivre, touchant la finesse de la pierre sculptée. « C’était une maison pour des gens riches avant, non ? » Il parle de qui a habité ici avant, mais qu’elle est à l’abandon depuis presque trois ans. « Je veux participer à l’achat de cette maison, puisqu’elle sera à nous deux, j’aimerai moi aussi t’aider. » Je me tourne vers lui : « J’ai des coffres que je n’utilise pratiquement jamais, laisse-moi participer, s.t.p.… » Je viens prendre son visage en coupe, levant mon visage vers le sien. Je frôle sa blessure, lui demandant s’il n’a plus mal et il remue de la tête. Je rougis légèrement, devant les pensées qui s’invitent dans mon esprit. À plusieurs reprises, quand il était encore à la maison et la plaie encore douloureuse, j’ai refusé que nous nous aimions par crainte qu’il ait mal. Mais là… Il vient toucher mes joues rouges, me demandant pourquoi je rougis. Bien évidemment, je pique un fard – encore – tout en murmurant à quoi je pense. Sa bouche vient sur la mienne, ses mains me soulèvent et nos corps se déplacent jusqu’à notre chambre pour s’aimer toute la journée. Ce n’est que lorsqu’on est contraint d’allumer des bougies que je me redresse de notre couche, mon visage près du sien avec un sourire : « Je ne veux plus être séparée de toi un seul jour… »