Nous faisons le tour de la maison, je n’ai fait que les travaux, j’ai acheté des meubles, des linges pour la maison, je pense avoir pensé à l’essentiel, mais c’est elle la femme, la décoration, cela est pour elle, et notamment pour l’arrangement de sa boutique. Elle lui plait, quoi de plus magnifique que d’entendre cela, de mirer ses yeux sombres briller de bonheur devant ce début de vie commune que nous allons bientôt vivre. Apolline parle de prix, je lui parle du gouverneur de son prix et bien qu’elle me propose son argent, je ne sais pas si j’accepterai, mais pour l’heure, je ne veux pas en parler. Et…comme elle ne semble pas vouloir parler…un sourire ourle mes lèvres à son toucher et je l’emporte sans un mot dans notre chambre dont ne sort pas une partie de la journée. Allongés, l’un près de l’autre, nos corps s’étant aimés plus qu’il n’est possible de le dire pour la convenance, je caresse son épaule tout en embrassant son front. « Moi, non plus. Demain dès l’aube, j’irais acheter deux charriots et j’engagerai des hommes pour nous aider dans le transport de ton atelier et de te affaires. Tu veux garder ta maison ou la vendre ? » Elle réfléchit un moment avant de dire qu’elle préfère la vendre, que ce n’est qu’une maison dans le fond des bois. « Nous pourrions la garder et s’en servir comme pied à terre les jours où nous irons dans cette partie de l’île, non, un lieu isolé rien que pour nous deux ? » Elle trouve l’idée merveilleuse et c’est conclu, nous gardons la maison et si ses amis ou les miens voulaient y loger, nous leur donnerions l’autorisation.

Le lendemain, comme prévu, nous partons pour le territoire des bêtes sauvages. Le gouverneur dans sa bonté, m’a donné cinq hommes de sa garde pour nous aider et mon jour de congé. Avant la nuit, nous revenons sur Blindman’s Bluff et j’aide mon aimée à placer ses affaires et son matériel. C’est le début d’une nouvelle vie, d’une nouvelle étape pour nous. J’aime cette femme plus que je ne saurais le dire et même l’écrire. Qui aurait cru que cette brunette dans la forêt un soir d’orage aurait bouleversé mes croyances d’enfant et forger un amour dans mon âme aussi puissant qu’il l’était aujourd’hui ? Pas moi, vous pouvez me croire…