Le ciel s’était couvert depuis le milieu d’après-midi, nous étions maintenant à la tombée de la nuit et je sentais la fraicheur sur mon visage, un vent qui annonçait du gros temps. Ce n’était pourtant pas courant sur notre île, bien ce soit la saison où nous avions le plus de pluie sur Neverland. J’accélérais le pas sur la plaine, sentant l’humidité sur mon visage, les nuages au dessus de ma tête s’amoncelaient, ils étaient noirs et épais, gonflés par les eaux et prêts à déverser sur nous, pauvres mortels, des torrents de liquide. À mesure que mes pas me ramenaient vers ma demeure, à plus ou moins deux heures de marche, je sentais la pluie et le vent me fouetter le visage. Des intempéries d’une rare violence, il n’avait jamais fait un temps pareil. Très rapidement, je me retrouvais trempé et contrains de me réfugier contre le tronc d’un grand arbre, mais mon abri de fortune ne suffisait pas, l’eau s’écrasait lourdement sur ma chaire, des morceaux de glace se joignirent au déluge des eaux, si bien que je fus plus qu’obligé de courir d’arbre en arbre, m’abritant avec mes mains pour éviter un choc trop féroce sur ma tête. Une brume se forma sur le sol, je n’y voyais presque plus, heureusement, je connaissais les lieux pour y avoir passé des années durant.
J’enchainais arrêts et courses, reprenant mon souffle entre chaque, mes vêtements détrempés me collaient à la peau, je frissonnais presque sous ce torrent glacé. Bon sang ! J’allais devoir trouver un abri plus efficace qu’un tas de branches, seulement, je n’avais pas beaucoup de possibilités. Rebrousser chemin et demander asile pour une nuit à mes anciens amis, ce qui n’était pas la meilleure des idées ou tenter d’approcher la petite demeure du fabricant de Rhum. Je savais où se situait l’habitation, il ne me faudrait qu’une dizaine de minutes pour la gagner, seulement, le propriétaire, si mes souvenirs étaient exacts, n’avait rien de sympathique, loin de là. La pluie redoubla, je n’avais plus le choix. Je saisis un morceau d’écorce que je plaçais au-dessus de mon crâne et je courus autant que mes pieds le pouvaient jusqu’à la baraque près des montagnes. Je ne pris ni le temps de vérifier si quelqu’un était à l’intérieur, ni si ma présence pouvait déranger. J’avais froid, j’étais trempé et sans doute de multiples bleus s’étaient parsemés sur ma chair. J’ouvris la porte de ce qui était probablement une grange ou un garde-manger. Avec ce grain, je n’aurais pu le décrire. Une fois à l’intérieur, je refermais difficilement la lourde porte, qui poussée par le vent furieux, me donna du fil à retordre.
Content de mon abri, j’entrepris de visiter les lieux pour me trouver, qui sait, une couverture afin de me sécher. Je retirais ma veste et ma chemise pour les poser sur une barrière, ainsi que mes chaussures détrempées par les intempéries. Au dessus de ma tête, les bruits des grêlons et de l’eau jouaient une mélodie tragique. Le vent se mêlant à la sonorité en faisant craquer la toiture de mon refuge. Alors que je fouillais à la recherche de quelque chose pour me tenir chaud, la porte s’ouvrit, claquant contre le mur avec la violence du vent, une boule noire arriva droit sur moi, et par instinct je grimpais à ce que je trouvais pour être hors de portée de l’animal. Une jeune femme arriva dans une cape jaune soleil et s’empressa de me menacer avec une fourche. Son chien, un molosse de plus d’un mètre me mirait avec l’envie de faire de moi son prochain repas. Ce que je détestais les canidés. Depuis, une morsure avec l’un d’entre eux, je les évitais comme la peste. Elle s’adressa à moi.
« Je ne suis qu’un promeneur égaré et surpris par la pluie. Je ne veux rien voler…juste éviter de mourir sous ce déluge. Pourriez-vous dire à votre molosse de s’éloigner ?» La bestiole ne semblait pas vouloir me faire de tendres câlins et je ne souhaitai pas finir avec un membre détaché de mon corps.
Dernière édition par Erim Moorehead le Lun 16 Nov 2015 - 21:31, édité 1 fois
Apolline Moorehead
Beware, I'm starving
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ζ Localisation : Blindman's Bluff, dans une immense maison avec un magasin annexe.
ζ Occupations : Fabricante & marchande de Rhum
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ζ Signes distinctifs : Quelques cicatrices dans son dos
La mélodie douce et agréable résonne jusqu’à mes oreilles, me guidant vers des montagnes enchantées. L’air est pur, doux et si chaud, les odeurs familières que je retrouve chaque fois que je voyage à cet endroit m’enveloppent d’un confort si profond. Comme je me sens bien dans cette montagne, loin de mes tourments, loin des violentes lacérations que provoquent les coups de ceinturons. Ici, je suis en paix et protégé de la colère des Adultes, de leurs cœurs sombres. Pourtant ce refuge, il n’est qu’éphémère et s’efface dès que j’ouvre les yeux. Ô comme j’aimerai tant m’y perdre et ne jamais me réveiller dans cette maisonnette, comme j’aimerai rester là-haut avec le vent qui fouette mon visage, qui fait bouger ma robe et me donne l’impression de voler. De m’élever dans les airs comme les oiseaux. J’ai souvent fait ce rêve lorsque j’étais jeune, chaque fois que mon beau-père me terrorisait. Oh, il ne m’a pas frappé aussi souvent que cela, mais les rares fois ont été de trop. J’en porte encore les stigmates sur mes bras et mes jambes, seuls endroits qu’il frappait avec toute la rage qu’il possédait envers la frêle enfant que j’étais. Encore aujourd’hui, j’aimerai le retrouver et savoir pourquoi il ne m’a jamais aimé. Qu’ais-je fais pour lui provoquer dégoût et animosité ? Je déteste entendre cette mélodie, car je plonge dans les méandres de mon âme à chaque fois, dans les recoins sombres bien cachés et la mélancolie amère me submerge. Je soupire, lâchant la pâte que je suis en train de pétrir pour sortir, ouvrant la porte de ma petite maison. Billiot tourne les yeux vers moi, un large sourire qui fend son visage de part en part. Comment être insensible à cela, moi la petite friponne ? « Pourquoi ne vas-tu pas embêter quelqu’un d’autre ? J’ai du travail aujourd’hui, va ailleurs ! » Ce jeune garçon avec une mentalité bien inférieur, que beaucoup qualifieront de stupide, est adorable. Il adore venir jouer de la flûte près de ma fenêtre, surtout parce que Pil ronfle comme un ogre contre lui et qu’il adore –je ne sais pourquoi- le bruit de ces ronflements. Ma voix a réveillé mon gros ours qui bondit sur moi, me faisant tomber à la renverse. « Gros lourdaud, pousse-toi ! » Il jappe à plusieurs reprises alors que Billiot vient m’aider à me redresser, hilare. « Rigole toi aussi ! » Mes lèvres pourtant sont étirées. « Tu as vu le temps Line ? Il fait moche, très moche même ! » Je lève les yeux vers la nue, effectivement, le ciel est très sombre et menaçant. « Tu ferais mieux de rentrer chez toi avant de te faire surprendre par l’orage Billiot ! » Je viens lui embrasser le front avant de l’observer partir en courant. Mes mirettes retournent sur les nuages sombres qui se forment, présageant d’intempéries très prochainement. « Rentre Pil ! » Mon chien va s’allonger de tout son saoul près de ma table où ma pâte m’attend, je laisse la porte ouverte et retourne à celle-ci.
Je sursaute lorsque la porte de ma réserve claque, me redressant de ma couche. Pil se met à aboyer avec force et grogner, si bien que je me doute que ce n’est pas uniquement un coup de vent. La tempête fait rage, le bruit de la pluie choque contre le toit de ma demeure créant un bruit ambiant plutôt terrifiant. J’enfile ma cape jaune sur ma chemise de nuit pour ne pas me tremper à l’extérieur, j’attrape une fourche près de la porte et j’ouvre celle-ci qui claque contre le mur. Mon chien fonce en aboyant tandis que je me bas avec la nature pour refermer ma porte, le vent est puissant et la pluie me frappe le visage, la grêle tombe comme des boulets sur un navire. Violente tempête qui va faire de nombreux dégâts, je le crains. Je place ma fourche devant moi et entre dans ma réserve où je retrouve un garçon perché sur plusieurs bottes de paille, Pil montrant les crocs et grognant devant lui. « Espèce de voleur qui s’introduit dans ma réserve ! Qu’est-ce que tu fais ici ? N’espère pas en ressortir les poches pleines ou plutôt, les mains chargées ! » Mon chien semble appuyer mes paroles tout en se redressant sur ses pattes arrière pour essayer d’attraper le garçon par la jambe. « Je ne suis qu’un promeneur égaré et surpris par la pluie. Je ne veux rien voler…juste éviter de mourir sous ce déluge. Pourriez-vous dire à votre molosse de s’éloigner ? » Je tourne les mirettes vers la porte grande ouverte dont le vacarme extérieur nous assourdit presque. Effectivement, le temps n’est pas propice aux promenades et s’il était dessous, il est certain qu’un refuge est la meilleure solution. Or, je suis bien trop souvent crédule et je ne veux pas me faire avoir. Je le menace de ma fourche, les sourcils froncés : « Qu’est-ce qui me dit que tu ne me mens pas et qu’une fois le dos tourné, tu ne vas pas me dépouiller ?! » Le regard du blond accroche mes prunelles havane, j’ai l’impression de me faire envahir l’âme par ce simple regard. J’en baisse ma fourche à la suite de ses mots, quittant ses mirettes cobalt pour les poser sur Pil, toujours frémissant de mécontentement. Une belle crête de poils se redresse sur son dos et je m’approche, venant lui caresser le crâne avec douceur. « Sage Pil, sage. Ce n’est pas… un ennemi. » Je lève les yeux vers l’inconnu, restant malgré tout méfiante avec ma fourche en main. Je remarque qu’il ne porte pas beaucoup de vêtements sur lui et mes joues se colorent doucement.
« Vous devez avoir froid ! » Je détourne le regard par pudeur, l’invitant à rentrer chez moi près du feu. Je ne l’attends pas, m’aventure à l’extérieur avec mon chien sur les talons et je rentre chez moi non sans difficulté. Je referme la porte derrière lui et me retrouve face à l’immense garçon qu’il est. Je lui montre mon feu qui crépite encore. « Vous venez d’où ? » Je vais lui préparer quelque chose de chaud pour le réchauffer et moi aussi, car je me suis glacé le sang en sortant à l’extérieur.
Erim Moorehead
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ζ Localisation : A Blindman's Bluff dans une belle maison près de celle du Gouverneur
ζ Occupations : Ancien enfant perdu, ancien mineur...Bras droit du gouverneur
ζ Âge : Vingt-trois ans
ζ Statut : Marié à la plus délicieuse des vendeuses de Rhum de Blindman
ζ Signes distinctifs : cicatrice en dessous de l'épaule gauche causée par une balle
Je ne suis pas certain qu’elle me croit, mais si je voulais la voler, pourquoi aurais-je retiré mes chaussures, ma chemise et ma veste. C’est ce point que je vais sans doute mettre en avant, si elle souhaite me planter avec sa fourche, à laquelle il manque une dent d’ailleurs, ou si l’idée lui prend de lancer son molosse baveux contre moi. L’arme de fortune s’avance vers moi, comme une menace, je recule davantage vers le mur, mais je sais bien que je ne peux le traverser pour m’enfuir.
Apolline : Qu’est-ce qui me dit que tu ne me mens pas et qu’une fois le dos tourné, tu ne vas pas me dépouiller ?!
Mes yeux roulent avant de montrer sur la rambarde mes vêtements qui sèchent. « Il va sans dire que si je voulais te voler, je ferais un piètre voleur qui prend le temps de retirer habits et chausses pour cambrioler en pleine tempête un entrepôt de…je ne sais quoi…Rhum, je suppose. » Je roule des épaules montrant d’un large geste l’ensemble de la masure. « De plus…je suis à pied, ce serait véritablement crétin de ma part, tu ne trouves pas ? » Ses pupilles chocolat me sondent, mais je sais à présent qu’elle ne peut douter de ma crédibilité et de mes intentions qui sont toutes sauf mauvaises. Je mire la belle jeune femme, emmitouflée dans sa cape jaune, appliquer une caresse calmante à la bête, qui, mécontente de ne pouvoir me manger une partie de ma jambe, se retourne et fait preuve de moins d’agressivité vis-à-vis de ma personne. Je m’apprête à descendre pour plus de confort, mais j’ai soudain l’impression que le chien risque encore de me faire la peau. Je n’ai aucune confiance dans ces animaux. Ils peuvent se montrer traitres et affreusement virulents lorsqu’on les taquine de trop.
Apolline : Vous devez avoir froid !
Mon visage se pare de traits plus amicaux, je trouve cela très gentil de sa part. Elle n’en était pas obligée, j’aurais pu juste rester à l’abri ici. Elle tourne les talons, laissant la porte de la grange ouverte pour que j’emboite ses pas. Le chien étant parti à sa suite, je me laisse glisser de la paille sur laquelle j’avais trouvé refuge. Mes pas me conduisent vers mes vêtements. Je pourrai…rester là, mais elle le prendrait pour un refus et sans doute aurait-elle des raisons de croire que je suis un forban, menteur et brigand. Ce qui me fait surtout obstacle, c’est le canidé, me retrouver dans la même pièce que lui ne m’enchante pas le moins du monde. J’attrape mes vêtements, enfilant mes chaussures sans les lacer et trottinant vers la sortie pour fermer la porte avec grande difficulté. Je cours pour atteindre l’autre maisonnette et j’entre rapidement. M’arrêtant tout aussi brutalement en tombant sur le chien qui semble m’en vouloir d’une chose que j’ignore. Elle désigne le feu, mais il se trouve de l’autre côté de l’animal et au final, je suis bien là où je suis pour le moment.
Apolline : Vous venez d’où ?
Je reste droit comme un pic, ne provoquant pas la chose noire et poilue qui me mire avec insistance. « Euh…vers la mine, j’habite la plage… » Je tourne ma tête vers ma jeune sauveuse. «Ta bête va me sauter au cou ! » Elle rit et l’appelle me permettant de gagner la cheminée et d’y déposer chaussures et vêtements tout près. « Merci…tu n’étais pas obligée de me faire entrer. Et, je t’en suis reconnaissant » Je me mis à frotter mes paumes l’une contre l’autre, soufflant parfois dessus pour me provoquer un peu de chaleur sur mes membres glacés.
« Je me suis fait surprendre, je n’ai jamais vu un temps pareil sur l’île…Et…Tu vis ici depuis longtemps ? Je croyais que la vieille Doddy possédait la maison, mais visiblement…ce n’est plus le cas » La chaleur se propage dans mon corps, les flammes dans l’âtre vacillent, je les contemple avec une certaine subjugation. Le feu m’a toujours provoqué des pensées lointaines. Comme si j’avais eu une relation particulière avec l’élément, dans une autre vie peut-être. J’entends et je sens une présence près de moi, détournant un moment mon regard des belles danseuses dans le feu, je croise le visage de ma sauveuse. Avec la lumière, il m’apparait qu’elle est plus jeune que je ne le pensais, mais également plus belle. Ses mains portent une tasse tendue vers moi, que je saisis avec un sourire de remerciement. « Merci…»
Apolline Moorehead
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« Euh…vers la mine, j’habite la plage… » J’étire un sourire, mais que fait-il dans le coin ? Il habite à plusieurs lieux d’ici. «Ta bête va me sauter au cou ! » J’éclate de rire et appelle mon gros chien vers moi, qui s’allonge près de mes jambes. Pil peut être menaçant, mais c’est un véritable amateur de caresses et de baisers. Il ne lui fera du mal que s’il sent qu’il est un danger et ce n’est pas le cas. Enfin, je préfère rester méfiante. Il s’installe près du feu tandis que je fais chauffer du vin, y ajoutant quelques épices pour lui donner du goût. Il me remercie de le faire entrer, je ne réponds rien et continuant ma besogne jusqu’à ce qu’il me narre son récit : « Je me suis fait surprendre, je n’ai jamais vu un temps pareil sur l’île…Et…Tu vis ici depuis longtemps ? Je croyais que la vieille Doddy possédait la maison, mais visiblement…ce n’est plus le cas » Oh, il l’a connaissait ? Peut-être est-il amateur de son rhum ? Je le rejoins près du feu avec deux tasses et je lui tends avec un sourire. « Non, Doddy m’a vendu son affaire que j’ai reprise. Cela fait environ un an ou deux, je ne sais plus. » Le temps passe et on oublie certaines choses, surtout ce qui n’a pas d’importance. Je me sens bien ici et le reste, je l’oublie véritablement. J’observe son profil avant de me retourner pour lui tendre une couverture avec un sourire. Il la prend pour la glisser sur ses larges épaules nues. « Je n’ai jamais vu une tempête aussi forte à Neverland, j’espère que cela ne durera pas. Elle est violente et j’ai peur qu’elle ne fasse des dégâts sur la végétation ou même, les habitations. » Mon regard croise celui du jeune inconnu et je finis par lui tendre une main tiède : « Je m’appelle Apolline et vous êtes ? » Le jeune garçon me donne son prénom et je fronce des sourcils. De près, son regard m’est vraiment familier et ses traits aussi. Il me fait penser à ce jeune garçon qui m’a sauvé dans les bois, alors que j’étais petite. Je détaille ses mains, cherchant une cicatrice sur celle de ce garçon petit et lorsque je vois la même, alors mon cœur se gonfle et mes yeux s’illuminent. « Mais vous êtes ce garçon qui m’a sauvé ! » Il fronce des sourcils, il doit me prendre pour une folle. « Vous ne vous souvenez pas ? Il y a environ douze ans, une petite fille pleurante et perdue dans les bois ? Vous m’avez emmené jusqu’à Blindman’s Bluff. Je vous ai reconnu avec cette cicatrice en forme de lune, sur votre main. » Je montre sa main avec un léger sourire sur les lèvres, avant de remonter sur son visage. C’est étrange qu’il ne soit pas plus vieux. Il l’était bien plus que moi et pourtant, il semble avoir mon âge ? Mais les souvenirs reviennent. Il était un enfant perdu, puisque son premier but avait été de m’emmener dans leur repaire. « Vous étiez un enfant perdu, n’est-ce pas ? » Il lève les yeux vers moi. « Pourquoi vous avez voulu grandir ? Quand je vous l’ai dit, alors que j’étais toute petite, cela vous a surpris et presque… dégoûtée que je le veuille. Alors, pourquoi vous l’avez finalement fait ? »
Erim Moorehead
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La jeune femme m’explique les raisons de sa présence dans cette maison que je fuyais très souvent dans ma jeunesse. Il y avait surement des raisons pour lesquelles je refusais de passer par ce sentier, mais elles restent floues à ma mémoire parfois défaillante. La chaleur de la couverte me procure une sensation de bien-être, mon corps encore gelé de l’intérieur par la pluie vigoureuse qui s’est abattue sur mon corps quelques minutes plus tôt. Je tomberais presque dans une profonde torpeur si la voix de la brune ne m’empêchait pas de rester attentif.
Apolline : Je n’ai jamais vu une tempête aussi forte à Neverland, j’espère que cela ne durera pas. Elle est violente et j’ai peur qu’elle ne fasse des dégâts sur la végétation ou même, les habitations.
« C’est possible, voire même certain. Il est tombé du ciel des morceaux de glace qui pouvaient facilement se loger dans le creux de ma paume » J’ajoute le geste à mes paroles tout en tournant un regard bienveillant sur le visage pâle de celle qui s’est montrée si charitable pour moi. Apolline, quel prénom adorable, doux à la sonorité, comme l’est son visage de poupée. « Erim » Ses traits se referment légèrement, sans que je n’y prête plus attention. Je reporte mon attention sur la bête noire tout près de nous, son regard à lui, me déplait en totalité.
Apolline : Mais vous êtes ce garçon qui m’a sauvé !
Une affirmation de sa part surgit au moment où le silence s’était fait entre nous, me faisant porter de nouveau mes pupilles sur sa personne délicate. Devant mon visage aux traits perplexes, elle s’épanche sur un récit qui se serait déroulé, il y a plusieurs années. Ma mémoire n’est pas infaillible et les faits qu’elle me relate ne me font revenir aucun souvenir. D’un geste machinal, je touche la cicatrice sur le dessus de ma paume, cadeau de ce chien à qui je dois ma crainte des canidés. « C’est possible, je ne m’en souviens pas. Les choses s’effacent parfois sans qu’on ait une véritable influence sur eux. Mais je te crois sur parole » Le sourire qui s’affiche à présent sur sa lippe me rend compte de toute la beauté de la demoiselle.
Apolline : Vous étiez un enfant perdu, n’est-ce pas ? … Pourquoi vous avez voulu grandir ? Quand je vous l’ai dit, alors que j’étais toute petite, cela vous a surpris et presque… dégoûtée que je le veuille. Alors, pourquoi vous l’avez finalement fait ?
Son questionnement est parfaitement justifié, seulement, je ne me souviens pas d’elle, j’ai beau forcer ma maigre cervelle à trouver une bribe de souvenir rien ne vient. « Je l’ai été, pendant longtemps » Mon regard azur se tourne vers les flammes dansantes dans l’âtre de sa cheminée, j’esquisse à mon tour un rictus, cette question, seuls les enfants perdus, mes anciens camarades de jeux me l’avaient posé.
« J’ai été très longtemps aveuglé comme tous les enfants par le bonheur qu’on ressent lorsqu’on est en enfant pour l’éternité. Ma réaction de l’époque, si j’en crois tes paroles ne m’étonnent guère. Quant aux raisons qui m’ont poussé à grandir, elles ne devaient pas être différentes des tiennes. L’envie de vivre autre chose, la curiosité qui nous pousse adulte à savoir de quoi sera fait le futur, d’apprendre à mieux se connaitre. De prendre sa vie en main, sans qu’on ne décide à votre place. Un peu de tout cela à la fois. J’ai pris la décision, il y a… » Je prends le temps de réfléchir, j’ai du mal avec les années qui s’écoulent, tout est tellement flou parfois. « 6 ou 7 années. Tout n’a pas été rose, loin de là. J’ai même failli rebrousser chemin, la vie d’adulte étant bien plus dure et complexe que je ne l’avais imaginé. Au final, j’avais idéalisé une existence en observant certaines grandes personnes. J’ai parfois des pensées pour ce que j’ai été. Pour mes amis que j’ai laissés en arrière » Je souris, riant entre mes dents en pensant à ma dernière mésaventure.
« Pas plus tard, qu’il a y…deux jours…on a brûlé ma maison, tout ça parce que je n’ai pas accepté de vendre des marchandises à un pirate. Mais…j’ai du mal à porter de l’importance aux biens matériels. J’ai reconstruit, je m’acharne dans cette vie » Ses iris chocolat me scrutent avec attention, comme si mes paroles étaient des mots d’une curiosité palpitante. « Et toi ? Tu n’as pas peur, ici, isolée et seule ? Et qu’as-tu dans cet entrepôt ? » Je l’écoute me répondre, hochant parfois de la tête à ses paroles. Un chien ? Ça ne fera jamais le poids face à un forban, comme celui qui m’a braqué. J’en porte d’ailleurs encore une belle marque sur le front.
« Tu es courageuse, pour une femme. Enfin, je ne veux pas dire que les demoiselles ne le sont pas, j’en connais quelques-unes capables de mettre un homme à terre, mais…toi, tu ne sembles pas te servir d’autre chose que d’une fourche ! » Je prononce mes dernières paroles sur le ton de l’humour, lui souriant avec un petit geste d’épaule sur la sienne. « Je plaisante, tu manies parfaitement la fourche, je le certifie »
Apolline Moorehead
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Il est étrange de se retrouver face à des personnes qui ont oublié autant de choses. Je repense à la petite Ozalee avec qui je jouais lorsque j’étais plus jeune. Ma meilleure complice de jeux d’enfants et lors de notre dernière rencontre, je n’étais plus rien à ses yeux. Elle m’a occulté ou du moins, n’a pas su revoir en moi au premier regard, cette petite polissonne que j’ai été, autrefois. Erim lui, ne se souvient pas que je suis la petite fille en larme qu’il a retrouvée blottie sur un tronc, terrifiée par les bruits de la forêt. « Je l’ai été, pendant longtemps. » Alors, pourquoi avoir choisi de grandir ? Je suis réellement curieuse d’en connaître la raison, s’il y en a une. « J’ai été très longtemps aveuglé comme tous les enfants par le bonheur qu’on ressent lorsqu’on est en enfant pour l’éternité […] des pensées pour ce que j’ai été. Pour mes amis que j’ai laissés en arrière. » J’étire un sourire, en cœur avec le sien qui éclaire son faciès marqué par la vie. Il respire la bonté, mais également, une part sombre que je ne parviens pas à déchiffrer. Je ne suis pas méfiante en sa présence et pourtant, je le devrai peut-être ? C’est un inconnu. « Pas plus tard, qu’il a y…deux jours…on a brûlé ma maison, tout ça parce que je n’ai pas accepté de vendre des marchandises à un pirate. Mais…j’ai du mal à porter de l’importance aux biens matériels. J’ai reconstruit, je m’acharne dans cette vie. » Effectivement, les pirates n’ont pas de pitié et ne font pas de quartier lorsqu’on leur refuse quelque chose. J’ai eu de la chance jusqu’à présent, peut-être parce que je vends un nectar utile et précieux pour ces truands. La seule querelle a été avec un pirate bien trop arrosé par l’alcool durant sa visite et qui a voulu autre chose de ma personne, que du rhum. Mon chien a été mon protecteur ce jour-là et le malotru est reparti avec une belle plaie à la jambe. « Et toi ? Tu n’as pas peur, ici, isolée et seule ? Et qu’as-tu dans cet entrepôt ? » J’étire un sourire, buvant une gorgée du vin chaud qui réchauffe mon corps. « Et bien, un peu par moment. Je vends ce que les pirates adorent, donc ce n’est pas toujours rassurant lorsqu’ils viennent marchander. Je sais que je peux y laisser la vie parfois, mais j’ai une bonne étoile jusqu’à présent et un très bon défenseur. Mon chien m’a déjà sauvé d’une altercation, c’est mon protecteur. »
« Tu es courageuse, pour une femme. Enfin, je ne veux pas dire que les demoiselles ne le sont pas, j’en connais quelques-unes capables de mettre un homme à terre, mais…toi, tu ne sembles pas te servir d’autre chose que d’une fourche ! » Je tourne la tête vers lui, un sourcil arqué sur mon front. Oui, je ne suis pas une guerrière comme les Indiens ou les Pirates : mais je suis certaine de pouvoir m’en sortir. Bon peut-être pas non plus sans une aide ou alors, un miracle. Mais face à un seul pirate, je peux. Pil m’aidera et il peut être redoutable lorsqu’il doit protéger son maître. Je l’ai déjà vu à l’œuvre face à un serpent qu’il a déchiqueté sous mes yeux. Bon, ce n’était pas non plus une menace terrible pour ma personne. Mais son sourire m’incite à faire de même et je lève des yeux au ciel à son petit geste, ce n’était qu’une boutade de sa part. « Je plaisante, tu manies parfaitement la fourche, je le certifie » « Et encore, je n’en ai pas eu véritablement besoin face à vous, sinon je peux vous assurer que vous vous en souviendriez ! » Il s’esclaffe et je le rejoins rapidement. Je le montre d’un geste de main avec un sourire : « Vous vous réchauffez, c’est bon ? » Erim m’incite à m’adresser de façon moins conventionnelle avec lui, de le tutoyer comme s’il était un proche. C’est vrai qu’il le fait depuis notre rencontre. L’habitude de le faire avec tous mes clients. « Désolée, je le fais avec mes clients donc… Est-ce que tu veux quelque chose à manger ? » Ses yeux cobalt viennent à croiser les miens et j’étire un sourire, mes joues se mettant à rougir sans que je ne sache pourquoi. Pil vient poser sa tête sur les cuisses d’Erim qui se redresse rapidement, faisant tomber la tasse de vin chaud que je lui ai donné. « Pil, va plus loin… » Je le pousse en remarquant le regard du garçon, il n’aime pas les chiens et ça se voit. « Ce n’est rien ! » Je me baisse pour ramasser les morceaux de terre cuite, avant d’aller chercher un linge pour éponger. L’odeur se répand rapidement dans ma petite demeure, les épices et le vin, ça prend le nez. Je me redresse, m’approchant de la porte : « Je vais chercher du bois ! » Il me déconseille de sortir, mais j’étire un sourire : « Je ne vais pas loin ! » J’ouvre la porte qui claque, Pil sort en aboyant et je m’élance à sa poursuite sous la pluie battante : « PIL ! REVIENS ICI ! » L’orange gronde, le ciel explose en une myriade d’éclairs qui éclairent Neverland par saccade. Je cours en hurlant son nom, mais je n’entends que ses aboiements lointains, la pluie battante explosant à mes oreilles. Je trébuche dans une flaque énorme, me mouillant plus que je ne le suis déjà. Je sens deux bras m’attraper et je pousse un hurlement, avant de remarquer qu’il s’agit d’Erim : « Tu m’as fichu la trouille ! » Je passe une main sur mon visage dégoulinant. « Non, je dois retrouver mon chien avant de rentrer ! »
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Apolline : Et encore, je n’en ai pas eu véritablement besoin face à vous, sinon je peux vous assurer que vous vous en souviendriez ! …Vous vous réchauffez, c’est bon ?
Je ne doute pas qu’elle aurait pu être redoutable, et puis, j’étais sans arme, un bon lancer et j’aurais fini empalé par une fourche à laquelle il manquait une dent. La belle jeune femme s’inquiète pour mon bien-être, c’est extrêmement gentil et attentionné de sa part. Il y a fort longtemps qu’on n’a pas pris soin de moi de cette manière. La dernière était…mais je ne veux pas y penser et je chasse bien rapidement le souvenir de mon esprit. Je n’aime pas repenser aux choses qui m’ont, d’une manière ou d’une autre, fait souffrir. « Tu sais, tu pourrais me dire « tu ». On a pratiquement le même âge et je trouve cela si conventionnel de se dire « vous ». Et puis, cela ne signifie pas que je ne te respecte pas en utilisant le tutoiement. »
Apolline : Désolée, je le fais avec mes clients donc… Est-ce que tu veux quelque chose à manger ?
Elle n’a pas à s’excuser, bien au contraire, c’est une manière d’être polie. J’entrouvre mes lèvres pour répondre à sa proposition, il est vrai que j’ai un peu faim. Seulement, le chien choisit ce moment précis pour poser, je ne sais quelle partie de son anatomie sur moi et je me redresse d’un seul homme. Une peur panique des canidés ? C’est peu dire. J’en renverse mon verre et je m’aplatis en excuses. « Je suis navré ! Pardon…tu as un torchon, un morceau de tissu que je ramasse ? »
Apolline : Ce n’est rien !
Je l’aide à ramasser les morceaux, je suis vraiment désolé, quel maladroit, quel abruti également. Le chien a pris peur d’ailleurs et se planque derrière une chaise dans la cuisine. « Je suis vraiment gauche, j’ai brisé ta vaisselle, je te rembourserai, si j’y tiens ! » Je ne veux pas qu’elle me dise non, j’ai brisé quelque chose qui lui appartenait et je répare toujours mes bêtises, quelles qu’elles soient. Je la suis et je jette les morceaux dans une grande bassine près de la porte.
Apolline : Je vais chercher du bois !
Aurait-elle perdu l’esprit, c’est le chaos à l’extérieur. « Tu ne devrais pas sortir, Apolline » Elle me précise qu’elle ne va pas si loin et j’insiste pour l’accompagner. Mais elle refuse. Lorsque la porte s’ouvre, le vent s’engouffre fortement, claquant la battante contre le mur dans un bruit terrible. Le chien en profite pour nous passer entre les jambes, courant comme un dératé sous le déluge de pluie.
Apolline : PIL ! REVIENS ICI !
La brune s’élance à la poursuite du stupide animal. « APOLLINE !!! » Déjà, je ne perçois plus sa silhouette, la pluie brouille tout et la nuit n’aide pas à y voir beaucoup plus. Je jure entre mes dents, délaissant la couverture pour me retrouver à nouveau sous la pluie, sans chaussure, ni vêtement sur le haut de mon corps. « Apolline !!! » Ma voix se perd avec le tonnerre, je n’y vois absolument rien, j’ai froid, l’eau et le vent me poussent et me fouette la chair déjà meurtrie. Ce sont comme des multiples aiguilles qui viennent titiller ma peau, mais peu importe, je dois la ramener dans la maison, c’est de la folie de s’aventurer par ce temps, surtout si près de la forêt. Je finis par trouver des traces de pas que je suis rapidement, je trouve Apolline au sol et je m’empresse de la redresser sans ménagement, je l’avoue. Elle crie et je suis quelque peu surpris.
Apolline : Tu m’as fichu la trouille !
Son visage est couvert de terre que je retire d’un passage rapide de ma paume. Mes yeux se plissent pour l’observer, le vent étant contre nous. « Il faut rentrer ! » Elle refuse, est-elle entêtée à ce point. « Tu risques le pire par ce temps ! Ton chien rentrera ! C’est trop dangereux ! » Elle lâche ma main pour s’enfoncer dans la forêt qui borde la montagne. Mes yeux roulent sur eux-mêmes, cette fille ne se rend pas compte…ce n’est qu’un chien, pas un être humain. Je reste un moment, les mains sur mes hanches, attendant je ne sais quelle illumination. « Et merde ! Apolline ! Attends ! » Je m’enfonce dans les bois, suivant la robe de la jeune femme qui hurle le nom de son chien. « PIL !!!! » Je m’y mets aussi, bien que je souhaite que la bête ne revienne pas.
Pendant de longues minutes, qui me font littéralement gelé, je marche, criant avec elle, sans que l’animal ne nous revienne. Elle est aussi trempée que je le suis. « Abritons-nous ici ! » Je l’attire à moi, pour que nous soyons au moins pendant un moment abrités de ce torrent. Sous une alcôve de roche, son corps frissonnant contre le mien, nous attendons. « Il faut faire demi-tour, il est peut-être revenu chez toi… » Elle confirme de la tête, ses cheveux cachent une partie de son doux visage. Tremblante, je l’attire contre moi, l’encerclant de mes bras pour conserver un peu de chaleur entre nous. Elle redresse son faciès vers le mien et je lui caresse pour retirer ses mèches qui dégoulinent. « Pardon…c’est que je ne voyais pas ton visage…Tu as froid ? » je frictionne son dos tant que je peux le faire, il faut vraiment qu’on retrouve le chemin. Un éclair strie le ciel, un bruit énorme résonne près de nous, me rendant pendant quelque instant sourd. Un bruit terrifiant qui vient d’au-dessus de nos têtes fait trembler nos corps et je soulève Apolline pour nous enfoncer plus dans l’alcôve, mes bras au dessus de sa tête pour la protéger des débris de roches qui viennent de s’effondrer.
Dernière édition par Erim Moorehead le Jeu 5 Nov 2015 - 15:37, édité 1 fois
Apolline Moorehead
Beware, I'm starving
ζ Inscris le : 19/10/2015
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ζ Avatar : Adelaide Kane
ζ Localisation : Blindman's Bluff, dans une immense maison avec un magasin annexe.
ζ Occupations : Fabricante & marchande de Rhum
ζ Âge : Vingt-et-un ans
ζ Statut : Éperdument amoureuse et mariée à Erim, son âme soeur
ζ Signes distinctifs : Quelques cicatrices dans son dos
Erim n’aime pas les chiens, alors il ne peut pas comprendre l’amour que j’ai pour le mien. Ce n’est pas seulement mon protecteur, c’est ma seule compagnie et mon seul réconfort. Je l’ai depuis tellement longtemps maintenant, il est vieux, râle pour un rien et se croit jeune, se croit léger et pas encombrant du tout : ce sont tous ces petits détails qui font que je l’aime et que je suis prête à risquer ma vie pour le retrouver, comme lui le fait en attaquant ceux qui me veulent du mal. « Tu risques le pire par ce temps ! Ton chien rentrera ! C’est trop dangereux ! » Je relâche sa main pour aller près de la forêt, allant là où je pense le trouver. S’il s’est enfui par peur, il est certainement allé se nicher dans la petite cabane non loin de là. « Et merde ! Apolline ! Attends ! » J’étire un sourire qu’il ne peut certainement pas voir, mais heureuse qu’il ne me laisse pas seule. Je n’aime pas ça. Mais je n’en montre rien. « PIL !!!! » « PIL !! » Nos deux voix résonnent dans la tempête, je suis certaine qu’il peut nous entendre malgré le tumulte climatique. Je suis complètement gelée, ma chemise de nuit me colle à la peau et j’ai les cheveux trempés. Je risque d’attraper la mort avec tout ça, quel idiot d’avoir pris la fuite comme ça. Nous continuons à avancer autant que nous le pouvons, jusqu’à ce qu’Erim propose de s’abriter sous une alcôve de roche. Je me retrouve contre son corps alors que la pluie fait rage juste à quelques centimètres de nous. On peut même entendre le sifflement du vent qui remue les arbres environnants. « Il faut faire demi-tour, il est peut-être revenu chez toi… » Je remue de la tête. Peut-être. Si ce n’est pas le cas, alors je changerai de vêtements et je retournerai à l’extérieur pour aller le chercher. Il m’attire un peu plus contre lui en m’encerclant de ses bras épais. Je lève les yeux vers son visage, sa paume vient retirer mes cheveux d’une façon tendre et j’en suis quelque peu troublée. « Pardon…c’est que je ne voyais pas ton visage…Tu as froid ? » « Certainement autant que toi ! » Il vient frotter mon dos pour me redonner un tant soit peu de chaleur, mais ça risque d’être difficile avec ma tenue mouillée et froide. Lui, il est simplement vêtu de son pantalon alors, il doit être encore plus glacé que je ne le suis. D’ailleurs, mes paumes sur ses bras semblent aussi froides que son épiderme.
Je sursaute lorsqu’un bruit énorme retentit contre le roc, juste au-dessus de nous. Je n’ai pas le temps de comprendre qu’Erim me soulève pour nous enfoncer au fond de l’alcôve, ses bras autour de moi comme une barrière protectrice. Lorsque j’ouvre les yeux, il fait sombre. Je me retourne, mais je ne retrouve pas notre issu. Mon dieu. La panique s’installe rapidement en moi et ma respiration s’accélère. Je sens pourtant les mains d’Erim se poser sur mon faciès et il me demande de rester calme, que nous allons nous en sortir. Comment fait-il pour rester aussi stoïque et confiant ?! J’avale le sanglot de terreur qui veut sortir, m’accrochant à son torse. Il est ma seule lumière dans les ténèbres qui nous envahissent et je ne veux pas la perdre. On ne voit rien, c’est donc difficile de constater des dégâts. Est-ce que c’est la roche qui nous enferme ou une coulée de terre ? Sachant que la première sera plus mortelle pour nous, que la seconde. Erim s’éloigne et je le suis, puis sa voix m’incite à creuser. Je viens planter mes ongles dans la terre humide et creuser à m’en faire mal aux bras. Un petit trou se forme et la lueur de la nuit apparaît. Nous avons tous les deux le faciès couvert de terre, mais Erim me pousse doucement en arrière tandis qu’il s’acharne pour agrandir le trou. On ne pourra pas faire mieux. Il sort le premier et s’extirpe avec difficulté. Je me permets de le pousser au niveau de son derrière pour l’aider. Puis, il m’aide à sortir en tirant par les bras et je tombe sur lui, allongée sur la terre. J’éclate de rire, trop heureuse de ne pas être emmurée vivante. Je viens déposer un baiser sur les lèvres d’Erim avec un sourire et l’innocence même d’un enfant. « On est vivant ! » Je me redresse, la pluie tombe toujours avec force et le vent semble encore plus violent. Je lui attrape la main pour rebrousser chemin afin de rentrer chez moi. Je connais ces bois par cœur, alors je retrouve sans trop de difficulté, ma petite masure. La porte est toujours ouverte et de nombreux objets sont tombés par les bourrasques de vents. Mais au milieu de la pièce, Pil est allongé. Il se redresse en nous voyant et remue de la queue. Je referme la porte derrière Erim, lançant un regard vers mon chien avant de le tourner vers le grand blond avec un sourire. « Quelle aventure ! » Il nous faut un bain, mais avant tout, nous réchauffer devant le feu.
Erim Moorehead
Beware, I'm starving
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ζ Localisation : A Blindman's Bluff dans une belle maison près de celle du Gouverneur
ζ Occupations : Ancien enfant perdu, ancien mineur...Bras droit du gouverneur
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ζ Signes distinctifs : cicatrice en dessous de l'épaule gauche causée par une balle
Le bruit s’arrête, il fait encore plus sombre qu’avant, mais nous sommes vivants. Je me décroche de la belle Apolline, emmurés vivant, par toutes les fées de Neverland. Elle s’énerve et ce n’est pas le moment de le faire, il faut garder son sang-froid, toujours lorsqu’on est face à une situation périlleuse. Je pose mes mains sur son visage, je ne distingue pas son visage avec netteté, mais je sais qu’elle doit avoir les traits tirés par la crainte. « Tout va bien, calme toi, respire le plus normalement possible, parce que si l’on est coincé pour de bon, l’air nous sera nécessaire. Voilà…tout va bien, on va s’en sortir » Elle se cramponne à moi, comme une sangsue en manque de sang, oui, je l’avoue, l’image n’est pas celle que je perçois d’Apolline. Elle est loin d’être l’une de ces créatures qui vous prennent votre liquide vital, non, elle est tout le contraire, douce, belle et me donne plus de chaleur ans mon cœur que de douleur dans ma chair. Cependant, je me garde bien de le faire remarquer, les désirs charnels doivent rester là où ils se trouvent, lorsqu’on ne connait pas assez bien la personne pour laquelle on ressent ce genre de pulsions. Sa respiration se cale sur la mienne, nos deux corps enlacés et joints, bougent d’une même manière.
Je soupire avant de m’éloigner d’elle, non sans une caresse sur sa chevelure. Mes paumes rencontrent la fraicheur humide d’une terre glaise, nous avons une chance, une grande possibilité de nous en sortir. Ce ne sont pas des roches qui se sont effondrées, mais bien un amas de terres meubles. « Il faut creuser, c’est de la terre ! » Après de longs efforts, un léger filet de lumière et de l’air nous parviennent. « Tu sens ?! » Je fais reculer la jeune femme, afin d’avoir plus d’amplitude pour creuser un passage plus étendu. « Je vais y aller le premier… » Je passe mes bras en premier, puis ma tête, je bouge telle une anguille pour m’extraire de l’endroit, puis la délivrance, je glisse sur le contre bas, couvert de boue et d’égratignures, causées par les morceaux de bois et de roches de la coulée. Je me redresse bien vite, approchant mes mains du trou, où j’aperçois les yeux brillants de la jeune brune. « Viens ! Je t’attrape ! » Elle glisse facilement et chute contre mon corps, nous renversant l’un et l’autre sur le sol meuble et bien trop mouillé. En guise de remerciement, j’ai l’honneur de recevoir un baiser timide et chaste sur ma bouche amusée. C’est adorable et très touchant.
Apolline : On est vivant !
Son enthousiasme est certes agréable, mais nous sommes de nouveau sous la tempête et il n’y a pas moins de risques à rester ici que dans la grotte qui nous a abrités pendant quelques minutes. Sa petite main s’empare de la mienne, m’entrainant sur un petit sentier pour rejoindre, d’après ce que je reconnais, vers sa demeure. La lueur de la maison est en vue, j’ai hâte de m’y trouver, j’ai froid, et elle n’est pas mieux lotie que je le suis. La maison est certes plus froide qu’avant notre départ, mais plus agréable que les pleures d’un ciel capricieux qui n’a de cesse de se déverser avec brutalité.
Apolline : Quelle aventure !
Comme elle dit, et le coupable est devant mes yeux, le canidé coupable ne soutient pas mon regard, il sait et sent que je lui en veux personnellement de cette mésaventure dangereuse et inutile. Pendant qu’Apolline s’éloigne pour se changer, je m’approche de la cuisine pour manger un fruit. Mes muscles provoquent des tremblements dans tout mon corps, je suis bien trop gelé et tendu pour rester calme et serein. Je mire l’animal à nouveau qui baisse les yeux. « Oh ! Tu peux ne pas être fier de toi ! On a failli y passer par ta faute ! » L’animal va se mettre dans un coin, la queue entre les pattes. « Je ne t’aimais déjà pas ! Mais là…tu as battu tous les records ! » Apolline revient avec une couverture et me la tend. « Merci…est-ce que je peux me changer ? Enfin surtout retirer ce que j’ai sur moi… » Elle rougit et se retourne, je retire mon pantalon avant de m’enrouler dans la couverture et d’aller le pendre avec les restes de mes habits près du feu. Elle me rejoint et je me colle à elle pour qu’elle se réchauffe plus rapidement.
« Ton chien s’en veut….je lui ai fait la morale, il n’est pas fier » Elle rit et je la suis volontiers, je crois qu’on a tous les deux besoin d’un peu de joie après nous être gelés dehors et avoir faillis mourir emmuré. Je sors un bras pour le passer autour de ses épaules menues. Elle frissonne et je frictionne sa peau pour lui donner un peu de chaleur corporelle. Bien entendu, il y aurait un autre moyen, mais…mais pourquoi pas…après tout, elle est mignonne et je suis libre, on s’entend bien, alors…. Je profite qu’elle remonte son visage vers le mien pour arrêter son geste avec mes doigts, bloquant son menton entre mon pouce et mon index. Ses pupilles sombres me fixent un moment, avant que je ne m’approche de sa bouche pour un baiser plus profond que le précédent dans les bois. Elle répond à ma proposition et je m’enhardis rapidement, délaissant ma couverture qui tombe sur mes hanches pour maintenir en coupe son joli visage. Après cette soirée, mon désir monte rapidement.
Dernière édition par Erim Moorehead le Sam 7 Nov 2015 - 21:22, édité 1 fois
Apolline Moorehead
Beware, I'm starving
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ζ Localisation : Blindman's Bluff, dans une immense maison avec un magasin annexe.
ζ Occupations : Fabricante & marchande de Rhum
ζ Âge : Vingt-et-un ans
ζ Statut : Éperdument amoureuse et mariée à Erim, son âme soeur
ζ Signes distinctifs : Quelques cicatrices dans son dos
Une fois à l’intérieur de la maison, je m’éloigne vers ma chambre pour enfiler une autre chemise de nuit, sèche. J’ai encore la chair froide, des tremblements qui viennent par vague, mais près du feu, tout ira mieux. Je reviens avec une couverture pour Erim et je le trouve dans la cuisine en train de manger un fruit. « Merci…est ce que je peux me changer ? Enfin surtout retirer ce que j’ai sur moi… » Je rougis, je n’ai aucun vêtement à lui prêter. Je me retourne pour le laisser se changer et j’en profite pour manger un fruit. Je l’entends s’éloigner et je me retourne pour le voir mettre ses vêtements près du feu, à sécher. Cela vaudrait peut-être mieux que je les lave avec ma chemise de nuit, mais je n’ai pas le courage d’aller remplir la bassine près du puits et pas la force non plus, en vérité. Je le rejoins près du feu et son corps vient contre le mien. C’est agréable, troublant au possible également. Il me fait ressentir des choses nouvelles, j’ai déjà embrassé des garçons, mais je n’ai jamais eu ces petites choses dans mon estomac, comme actuellement avec Erim. « Ton chien s’en veut….je lui ai fait la morale, il n’est pas fier » J’éclate de rire. Non c’est vrai. Mes mirettes se posent sur mon chien, blotti dans un coin de la pièce avec la queue entre les pattes. Sans lui, nous serions encore près du feu ou alors, déjà endormis. Son bras vient autour de mes épaules et je frissonne légèrement, pas seulement à cause du froid. Je tourne le visage pour le redresser vers le sien, afin de croiser son regard cobalt. Ses doigts emprisonnent mon menton et mon cœur s’accélère soudainement, comme s’il sentait venir le coup. Et effectivement, le visage d’Erim s’approche doucement du mien et je ferme les yeux. Sa bouche entre en contact avec la mienne, d’une façon moins chaste que celui que j’ai déposé après notre mésaventure. Ma respiration s’emporte autant que mon cœur, j’ai des frissons sur tout le corps.
Ses mains se posent à plat sur mon faciès tandis que nos lèvres dansent, se caressent, se découvrent. L’une de ses mains glisse dans mon dos, je pose les miennes sur ses épaules nues, sentant bien la chaleur monter jusqu’à mes joues. Je n’ai jamais été aussi proche d’un garçon, j’en ai embrassé, mais je ne suis jamais allée plus loin. J’ai travaillé tôt et je n’en ai pas eu l’occasion : être ici ne m’offre pas le luxe de rencontre qui m’ouvre des portes de l’amour. Il y a bien les pirates, mais ils n’envisagent que de me monter, rien d’autre. Et moi je veux vivre l’amour. Je veux être amoureuse. Je veux être aimée. Nos lèvres se détachent et j’ouvre les yeux pour croiser son regard brillant. Je souris en me mordant la lèvre, je suis rouge et je n’ai plus froid du tout. Son regard semble demander une permission, comme s’il attendait quelque chose. Je baisse les yeux sur son torse, mon doigt glissant doucement sur ses pectoraux, puis sur son ventre plat et marqué. « Je… » Son doigt vient redresser mon menton pour que nos mirettes s’accrochent. Je n’ai jamais été aussi gênée. Je suis pourtant naturelle, très spontanée et plutôt extravertie. Mais là, dans cette position et dans ce qui se trame : je me sens inexpérimentée, perdue. Je n’apprécie pas cette sensation, je laisse des sentiments filtrer. Je ne veux pas qu’il sache, qu’il pense que je suis faible. Alors, mes mirettes s’assombrissent, s’embrasent de désir et je puise au fond de moi pour reprendre une assurance qu’au final, je n’ai pas. « Viens… » Je me lève, attrapant sa main pour aller jusque dans ma chambre et plus particulièrement, ma couche. Je suis petite à côté de lui, mais je vais me montrer avec l’assurance d’une femme. D’une femme qui ne s’offre pas pour la première fois à un homme. Il n’en saura rien. Il ne me visualisera pas comme une faible petite chose. Je l’attire à mon visage pour l’embrasser, mes bras s’enroulant autour de sa nuque. Il me soulève et j’encercle ses hanches de mes jambes. Ses mains viennent recouvrir mon séant dans une caresse douce et agréable, alors que peu à peu, je me sens chuter vers l’arrière. Au final, je ne veux pas qu’il m’oublie. Je veux marquer son passage dans ma vie pour… je ne sais pas… peut-être l’inciter à revenir me voir ? Ou… à m’aimer ? J’attrape ses mains pour qu’il les pose sur moi, lui donnant en quelque sorte l’autorisation de partir en découverte sur ma chair avide.