Sa main traçait des lettres brouillonnes sur le parchemin autrefois vierge. Ce n'était pas les même textes habituels qu'il écrivait dans ses moments de mal être. Pour une fois, il avait passé une journée à peu près calme. Il avait pris une décision, une décision un peu plus sage et plus intelligente que les autres. Il avait repris ses habitudes de médecin. Il avait décidé de tenir un registre, consignant tous les soins qu'il avait pu pratiquer sur les différents pirates, ainsi que les différents renseignements qu'il avait pu glaner au fil du temps. Il était entrain de se faire des sortes de dossiers médicaux. Ce serait plus facile pour l'avenir. Par exemple, la prochaine fois il saurait qu'il valait mieux que Tankred reste inconscient pendant qu'il s'occupait de lui. Il était un peu trop allergique à ses aiguilles pour son propre bien. Il gardait un souvenir cuisant de la fois où il avait du le recoudre. C'était il y a longtemps mais il y avait des moments comme ça, des patients qui vous marquaient plus que d'autres.
Il avait passé sa journée à ce projet, ne s'arrêtant que pour aller manger un peu. De toute façon il faisait un trop mauvais temps au dehors pour aller faire quoi que ce soit d'autre. La plupart des membres d'équipages étaient terré dans les cales ou dans leur cabine à l'abri du mauvais temps. Ca l'arrangeait. Même si les mouvements du bateau l'empêchaient d'écrire correctement par moment il préférait ça. Mauvais temps était synonyme pour lui de journée de repas, pas de massacre donc pas de blessés à soigner.
Il s'étira en soupirant après avoir consigné ses souvenirs du traitement d'un énième patient. Les souvenirs commençaient à se mêler, à s'embrouiller dans son esprit. Il les confondait, oubliant parfois que l'un d'entre eux était décédé depuis plus ou moins longtemps. La vie n'était pas facile quand on était un pirate. C'était le deuxième équipage qu'il perdait avant de se trouver sur le bateau de Barbe Noire. Lui même n'avait du sa survie qu'à ses talents de médecin. Alors quand on était un simple matelot avec peu d'importance, on ne survivait pas longtemps en général.
Il se leva et alla jeter un coup d'oeil par le hublot de sa cabine. Le temps ne s'améliorait pas, bien au contraire. Il avait même l'impression que plus les jours passaient plus le temps empirait. A avancer continuellement au milieu des nuages noirs, il en perdait la notion du temps. Il ne savait plus de quand datait son dernier repas, combien de temps il avait passé à sa table à écrire, combien de temps ils avaient passés au milieu de cette tempête... Il était peut être temps qu'il sorte à nouveau, tenter de braver le mauvais temps pour voir comment cela se passait au dehors. Le cuisinier le renseignerait surement sur ce qu'il se passait et en prime il pourrait se réchauffer un peu et prendre un repas.
Il se figea, pensant avoir entendu un bruit. C'était certainement un effet de son imagination, avec la tempête il était difficile de se rendre compte de quoi que ce soit. Il attrapa sa cape, se préparant à aller affronter la tempête quand il l'entendit à nouveau, plus fort cette fois, un coup frappé à sa porte. Il soupira et enfila quand même pour aller ouvrir. Finalement... il allait peut être devoir bosser aujourd'hui avant de pouvoir aller prendre son repas... Il fixa un instant la personne qui se trouvait dehors avant de demander :
- Que se passe-t-il?
Après tout, ce n'était peut être pas un patient. Ca pouvait être n'importe quoi après tout.
Les nuages noirs et opaques au-dessus de la tête, le vent qui souffle de toute ses forces et la pluie qui s'abat violemment sur le pont. Le temps est mauvais à l'extérieur, invivable, elle ne devrait pas être à l'extérieur par un temps pareil, mais elle a besoin de prendre l'air, c'est primordial, viscéral. Elle sort de sa cabine et se rend directement sur le pont, de peine et de misère, le vent qui l'entraine, qui la retient. Il pleut à boire debout et le navire tangue d'un côté et de l'autre. La norvégienne s'arrête finalement à la proue, son regard rivé sur l'étendu d'eau agité. Elle laisse la pluie lui fouetter le visage, le vent emmêler sa longue chevelure couleur terre. Elle aime le mauvais temps, le souvenir de la colère des Dieux qui agitent le ciel. Elle ne devrait sans doute pas, à cause du danger, mais Sif, elle ne craint pas le danger, au contraire, elle aime se retrouver dans des situations critiques, elle a ce besoin d'adrénaline. Sif, elle est fière et courageuse.
Elle se retrouve alors seule à l'extérieur, complètement trempée, plongée dans de vieux souvenirs. Elle ne porte plus attention à ce qui l'entoure, il n'y a que la mer tumultueuse devant ses yeux, que l'eau agitée. Pendant quelques instants, elle perd toute notion du temps. Le navire est soudainement secoué avec violence, elle perd pied, Sif et se retrouve tête première contre le pont. La douleur irradie immédiatement de sa tête, son front et l'espace d'un instant, sa vision devient trouble, son esprit embrumée. Malgré cette vive douleur, elle secoue vivement la tête et se relève avec difficulté, tout en se retenant contre le rempart. Elle brave alors la tempête et la douleur, afin de retourner à l'intérieur et y arrive au bout de quelques minutes.
Elle n'a qu'à passer sa main sur son visage et l'observer pour comprendre que le sang se répand avec abondance. Sa vision étant maintenant redevenue claire, elle s'oblige à frapper à la porte du médecin, après avoir trouvée un linge pour recouvrir la blessure. Elle sait qu'elle aura droit à l’aiguille et malgré son orgueil, elle s'y rend, car elle sait que le sang ne s'arrêtera pas de lui-même, elle à besoin d'Alistair. La porte s'ouvre finalement au bout de nombreuses secondes et elle soupire de soulagement en voyant le visage du pirate.
« Que se passe-t-il ? » Sans répondre, la brune le force à reculer pour entrer dans sa cabine et referme la porte aussitôt derrière elle. Sif, elle est fière, orgueilleuse et dire qu'elle s'est infligée cette blessure en glissant sur le pont ne la réjouie pas. Son regard rivé sur l'homme, elle retire le linge et lui montre la blessure, l'air résigné. « Je suis tombée... et maintenant, j'ai besoin de ton aide... » Une vilaine entaille, profonde et surtout mal située, sur le front, tout près du cuir chevelu. Le sang ne cesse de couler, aussitôt qu'elle retire le linge, il se répand à nouveau sur son beau visage. Elle a besoin de lui, de son temps, de son aide, de ses mains. « Tu peux m'aider, s'il-te-plait, Doc' ? » Elle force le s'il-te-plait avec un esquisse de sourire, parce qu'elle s'est introduit dans sa cabine sans y être invitée et que durant ce moment, elle a oubliée toute forme de politesse. Alistair, il est le seul à pouvoir l'aider en ce moment et elle le sait parfaitement.
AVENGEDINCHAINS
Dernière édition par Sif Nordgård le Lun 23 Nov 2015 - 19:24, édité 1 fois
Il se recula, laissant passer la jeune femme qui venait s'abriter de la tempête. Il referma précipitamment la porte derrière elle, essayant de laisser la pluie, le vent et le froid loin derrière eux. Il se retourna et l'observa tandis qu'elle laissait tomber le linge de son visage et lui montrait sa blessure. Il se retint de soupirer de découragement. Encore du boulot, il n'arrêterait donc jamais. Il pouvait dire adieu à sa pause repas. Mais n'était ce pas ce qu'il recherchait après tout? Se plonger dans le travail pour tenter d'oublier, de faire taire un moment ses démons...
« Je suis tombée... et maintenant, j'ai besoin de ton aide... »
Il hocha simplement la tête, montrant qu'il avait compris. Il se détourna d'elle et alla préparer de quoi désinfecter et anesthésier un peu la plaie. Avec le temps qu'il faisait, il était certain qu'un accident de ce genre allait se produire tôt ou tard. Il aurait préféré que ça n'arrive pas, mais on ne pouvait repousser l'inévitable.
Il revint vers la jeune femme et sourit légèrement en entendant ses mots et le ton qu'elle avait employé.
« Tu peux m'aider, s'il-te-plait, Doc' ? »
Le "s'il te plait" est un peu forcé, il le sent dans la façon dont elle le prononce. Mais ce n'est rien, il ne lui en veut pas. Sif c'est... c'est une femme forte, une guerrière, il ne voit pas d'autre façon de la décrire. On ne peut pas devenir guerrière viking puis pirate sans un minimum de tempérament. Il la respecte pour ça, c'est tout à fait le genre de femme qui lui rappelait la sienne.
Il chassa bien vite cette pensée de son esprit, rangeant ses démons au plus profond de lui même pour se concentrer.
Il lui sourit à nouveau, gentiment, essayant de l'aider à se détendre. Il se méfiait un peu des vikings et de leurs réactions à sa médecine depuis qu'il avait soigné Tankred pour la première fois. Il gardait un souvenir impérissable de ce jour là.
- Je suis là pour ça. Tu n'as pas à me le demander.
Il approcha doucement son chiffon de son visage puis s'arrêta avant de la toucher, préférant continuer de jouer la prudence.
- Ca risque de piquer...
Il appliqua doucement le linge sur la plaie, essayant de faire le moins mal possible à la jeune femme. Lentement il nettoyage la plaie, appuyant dessus pour qu'elle arrête de saigner. Une fois correctement nettoyé, il retira son linge et examina la plaie du bout des doigts, continuant de faire attention à ne pas lui faire mal ou même à faire ressaigner la plaie. C'était le soucis des plaies de la tête, elles saignaient toujours beaucoup plus que les autres, et celle ci était particulièrement mal placé.
- Je sais que... vous n'êtes pas des grands adeptes de tout ça mais... il va falloir que je recouse ta plaie. Elle est trop profonde et trop mal placé pour que je la laisse à l'air.
Il se retourna à nouveau et alla chercher ses aiguilles. Il rassembla tout son matériel et s'approcha à nouveau d'elle. Il sortit une bouteille de rhum et la lui tendit.
Alistair s'approche de la femme viking, un léger sourire suspendu aux lèvres. L'orgueil la rend malpoli et elle en a conscience. C'est pourquoi elle tente de se ratrapper, avec ce s'il-te-plait et son sourire. Le médecin lui sourit de nouveau et tente de la détendre. « Je suis là pour ça. Tu n'as pas à me le demander. » Sif, l'observe avec un léger sourire. En effet, son travail à lui, c'est de soigner les gens, de les aider et même si c'est son boulot, il mérite bien qu'on lui demande cette aide, sans lui imposer. Après tout, il n'est pas un esclave et Sif, elle n'est pas un tyran. « Tu es là pour ça, mais j'ai conscience que je viens te déranger dans ta cabine. Ça doit être un peu énervant, à la fin d'une journée. » Les yeux de la femme continuent de parcourir le beau visage du chirurgien. Cet homme n'a rien d'un pirate, il a de classe, il est galant, attentionné, elle le sait, elle le connait. Elle se demande encore pourquoi il reste ici, sur ce bateau. Sif, elle aimerait partir, elle aimerait quitter le navire de Barbe Noire, parce qu'elle-même n'est pas un pirate, mais jamais elle ne se résoudrait à partir sans Tankred. Mais qu'est-ce qui attache Alistair à ce navire ? Pourquoi a-t-il fini par débarquer sur le Queen Anne's Revenge ? Elle n'en sait tout simplement rien et ne lui a jamais demandé.
Le médecin avance un chiffon vers le visage de la femme, mais il s'arrête à quelques centimètres. « Ça risque de piquer... » Légèrement, elle hoche la tête, lui indiquant d'y aller. Après tout, elle n'est pas fait en neige et ne risque pas de fondre au contact de ce chiffon. Doucement, il applique le linge sur la plaie, tout en essayant de faire attention pour ne pas lui faire mal. Sif, elle ne bronche pas, ne dit pas un mot, aucun son ne sort d'entre ses lèvres. Il nettoie la plaie, ça n'a rien d'agréable, mais elle ne se plaint pas, comme à son habitude. Sif, elle est trop orgueilleuse pour ça, trop forte, alors pas question de se plaindre ou de gémir. « Je sais que... vous n'êtes pas des grands adeptes de tout ça, mais... il va falloir que je recouse ta plaie. Elle est trop profonde et trop mal placée pour que je la laisse à l'air. » Elle comprend, elle s'en doutait même, voilà pourquoi elle n'était pas charmée à l'idée de se retrouver dans la cabine de l'homme. « Pas de souci... » Elle n'est décidément pas à l'aise avec ses techniques, mais elle sait que c'est le seul moyen et elle sait que ça se montre efficace. Elle continue de fixer l'homme, alors qu'il rassemble son matériel. Mentalement, elle l'invite à se dépêcher, car plus il prend son temps, plus elle pense à l'aiguille qui transperça sa peau et plus elle devient anxieuse. Ça ne lui prend pas beaucoup de temps, avant de revenir vers elle, lui tendant une bouteille de rhum. « Tiens... je pense que tu en auras besoin... » Elle la saisit, un sourire sur les lèvres puis la débouche. « Merci, Doc. » Elle porte la bouteille à ses lèvres et en prend une longue gorgée. Elle n'a pas vraiment envie de se faire recoudre, elle, elle a l'habitude de tisser des voiles, pas des visages. Cependant, elle compte bien faire l'insensible, comme toujours, parce que c'est son truc à elle, avoir l'air forte. Elle ne veut pas se plaindre, surtout pas devant le beau médecin.
AVENGEDINCHAINS
Dernière édition par Sif Nordgård le Lun 23 Nov 2015 - 19:24, édité 1 fois
« Tu es là pour ça, mais j'ai conscience que je viens te déranger dans ta cabine. Ça doit être un peu énervant, à la fin d'une journée. »
Un petit peu, il pouvait difficilement dire le contraire. Il avait envie d'aller prendre un repas chaud, même si c'était certainement un autre des plats immangeables qu'avait l'habitude de leur préparer Mouche. Mais il était là et il allait la soigner du mieux qu'il pouvait. C'était job et il aimait ça. Son repas pouvait bien attendre un peu plus longtemps.
Il attendait avec un peu d'angoisse sa réponse. Depuis Tankred il se méfiait un peu des vikings et de leur rapport à la médecine moderne. C'était drôle dans un sens, de voir ce grand et valeureux viking trembler et crier devant des aiguilles. Il avait été correct cependant, exerçant son métier jusqu'au bout. Il n'avait pas crié sur tout le bateau qu'il avait paniqué pour si peu. Et ce n'était pas seulement par peur de représailles de sa part.
« Pas de souci... »
Il termina de préparer son matériel, rassuré par sa réponse. Elle ne lui garantissait pas qu'elle ne dirait rien pendant qu'il serait occupé à la recoudre mais c'était déjà un pas en avant. Il sentait en son fort intérieur, de toute façon, qu'elle ne serait pas comme le viking. N'en déplaisent à ses messieurs, les femmes étaient généralement beaucoup plus résistantes à la douleur que ces derniers. C'était peut être du à leur capacité à enfanter. La nature leur avait donné les armes nécessaires pour affronter cette souffrance et toutes les autres.
« Merci, Doc. »
Il lui sourit gentiment en réponse. Ce n'était rien. Un petit quelque chose qui l'aiderait à supporter un peu mieux ce qui l'attendait. Il prit une chaise et s'installa tout près d'elle. Ses jambes écartées, encadraient celles de la jeune femme tandis que son visage s'arrêtait à quelques centimètres du sien. Il ne pensa pas à la situation, trop concentré sur son travail. Il leva son aiguille et l'arrêta à quelques centimètres de la plaie.
- J'y vais...
Il attendit d'être sur qu'elle était prête pour attaquer. Il prit son temps, essayant de lui faire le moins possible et serrant les points suffisamment pour qu'elle cicatrise correctement. Trois points plus tard, il laissa retomber ses aiguilles. Il passa un dernier coup de désinfectant sur la plaie. Il hésita un instant, se demandant s'il devait la laisser à l'air ou faire un bandage. Il laissa tomber l'idée bien vite. Un bandage à cet endroit là ne serait pas des plus pratiques ni même des plus efficaces.
Il ne bougea pas cependant, se rendant compte de la position dans laquelle il se trouvait. Elle était là.... tout contre lui... si belle... Cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas étreint ou même embrassé une femme. Ces dernières années il n'avait connu que la solitude et le rhum pour la noyer de temps en temps. Et voilà qu'il se retrouvait là, sentant la chaleur de sa peau au travers du tissu qui les séparait. Il n'avait qu'à s'approcher un tout petit peu plus, se pencher davantage et il pourrait gouter la douceur de ses lèvres.
Il déglutit difficilement, se rendant compte qu'il la fixait depuis un moment sans bouger. Il recula légèrement son visage, un peu gêné.
- Je... j'ai terminé... ça va? Pas trop douloureux?
Sif, elle autorise le chirurgien à utiliser ses aiguilles sur elle, même si elle n'est pas nécessairement à l'aise avec cette idée. Elle prend à nouveau une longue gorgée de rhum et observe l'homme qui installe une chaise devant elle. Alistair, il s'y assoit, ses jambes encadrant ceux de la jeune femme, son visage maintenant à quelques centimètres du sien. Durant un court instant, elle a envie de lui dire qu'elle fera sans les aiguilles, mais comme elle lui a déjà dit oui, elle ne peut plus se retirer sans lui sembler faible. Voilà pourquoi elle reste immobile face à lui, tentant de rester de marbe devant l'aiguille. « J'y vais... » À nouveau, elle acquiesce d'un petit mouvement de tête. Plus vite il commencera, plus vite il terminera. Elle sent l'aiguille qui s'enfonce dans sa chair, mais elle ne rechigne pas, elle se contente plutôt de serrer les poings et de se concentrer sur le beau visage de l'homme. Ses yeux restent figés sur son visage, à parcourir ses traits et son air concentré, alors qu'il s'applique à sa tâche. Elle sent l'aiguille s'enfoncer dans sa peau à trois reprises, elle ressent la douleur, mais celle-ci n'est pas aussi vive qu'elle se l'imaginait. Sans doute parce que après tout, il ne s'agit que d'une petite pointe ou parce qu'elle était bien trop concentrée à observer le médecin. Elle ne sait pas exactement, Sif, mais ce qui compte à présent, c'est qu'il ait terminé sa besogne.
Elle sent son regard sur elle, ses yeux qui l'observent en silence. Elle peut y lire le désir, alors qu'ils restent muets, à s'observer l'un l'autre. L'espace d'un instant, elle a envie de prendre possession de ses lèvres, mais elle reste figée, se répétant sans cesse qu'elle ne peut pas faire ça. Sif, elle aime les hommes, la chaleur humaine, mais elle refuse de partager ses draps avec un homme de l'équipage. Certes, s'est arrivée une seule et unique fois avec Tankred, mais avec le viking, c'est bien différent. Elle le connait depuis toujours, il a été son premier et seul amour, bien que cette image soit floue dans sa tête et à présent, il est son meilleur ami. Tankred a toujours été différent des autres et les sentiments qu'elle éprouve à son égard le sont aussi. Mais ce soir, elle fait face à Alistair, leurs visages à quelques centimètres l'un de l'autre et elle éprouve ce désir soudain, mais réel, bien que le médecin ne l'aie jamais laissée indifférente. Elle ne bouge pas, elle ne s'avance pas, mais ne recule pas pour autant.
Finalement, c'est l'homme qui fini par reculer légèrement son visage, l'air gêné. « Je... j'ai terminé... ça va? Pas trop douloureux? » Elle étire un sourire, Sif, amusée de le voir mal à l'aise. « Ça va, j'ai presque rien senti. Merci... » Son regard ne se détache pas du sien, à nouveau, la femme viking détaille ses traits. Il est très beau, le visage mature, viril, mais harmonieux. De façon inconsciente, son visage se rapproche à nouveau du sien. Elle sent cette boule de feu envahir son ventre et l'espace de quelques secondes, elle perd le contrôle de son corps. Ses lèvres se plaquent doucement contre celles de l'homme, mais elle les retirent rapidement, secouant la tête pour reprendre ses esprits. Mauvaise idée, la douleur encore présente à sa tête l'assaille aussitôt, elle a bougée trop brusquement. Elle a envie de partir, par peur de craquer de nouveau, mais elle reste immobile, ses jambes toujours encadrées par celle de l'homme. « Je suis désolée, Alistair... je crois que j'ai toujours l'esprit embrouillée par le coup que j'ai reçu... » Elle dit un peu n'importe quoi, Sif, parce que c'est elle qui est maintenant mal à l'aise.
Il était mal à l'aise. Cette proximité avec une femme, cela faisait trop longtemps que ça ne lui était pas arrivé. Et elle lui souriait, manifestement amusée du trouble qui l'avait saisi. Pourtant il ne se reculait pas. Une partie de lui avait envie d'être faible et d'aller combler cette distance. L'autre, plus raisonnable lui disait de se reculer et de la faire sortir de sa chambre. Il fallait qu'il aille manger, qu'il parte loin d'elle et qu'il oublie cette élan de faiblesse qu'il avait.
Sauf qu'elle s'approcha... Il ferma les yeux, appréciant la douceur de ses lèvres contre les siennes. Il avait oublié à quel point cela pouvait être agréable. Mais bien trop vite elle se recula, secouant sa tête.
« Je suis désolée, Alistair... je crois que j'ai toujours l'esprit embrouillée par le coup que j'ai reçu... »
Elle avait raison bien entendu. C'était une mauvaise idée. Elle ne savait pas ce qu'elle faisait. Probablement une erreur de jugement du au coup qu'elle avait reçu sur la tête. Il n'aurait pas du la laisser faire non plus.
Mais il ne bougeait toujours pas. Elle ne semblait pas vouloir faire de même. Ils restaient à se fixer, hésitant sur ce qu'ils devaient faire. Et doucement en lui, la voix de la raison semblait se faire de moins en moins forte.
- Ce n'est rien... probablement le coup tu as raison... je vais...
Il devait se reculer et la laisser. Surtout, il ne devait pas penser à quel point le baiser avait pu être doux et délicieux, ni à ce que cela pourrait être si il profitait de ses lèvres un tout petit peu plus longtemps.
Il commença à se reculer sur sa chaise, se préparant à se lever pour la laisser. Loin d'elle, avec son visage angélique éloigné du sien, il aurait la force de ne pas craquer à nouveau. S'il se levait simplement...
Il perdit alors la bataille contre sa raison. Il s'approcha à nouveau d'elle, passant cette fois ses mains sur ses joues, les caressant doucement au passage. Puis, tenant doucement son visage entre ses mains, il l'approcha du sien et l'embrassa. D'abord doucement, tendrement, avec la maladresse d'un premier baiser, son corps essayant de retrouver les habitudes d'autre fois. Puis cela lui revint, comme si cela ne faisait pas des années mais plutôt un instant qu'il avait embrassé une femme pour la dernière fois. Il colla le reste de son corps contre elle, approfondissant avec envie le baiser. Il succomba un moment, enivrant tout ses sens à son contact.
Puis à contre coeur, il détacha ses lèvres des siennes. Il laissa ses mains sur son visage, le caressant doucement. Son front alla se poser contre le sien, évitant de lui faire mal, tandis qu'il reprenait avec peine son souffle et tentait d'apaiser les battements frénétiques de son coeur.
- Pardon... je n'aurais pas du...
Mais il n'arrivait pas à regretter. Pas plus qu'il n'arrivait à s'éloigner davantage d'elle. Ou qu'il n'arrivait à faire taire l'envie qu'il avait de recommencer...
La femme viking est mal à l'aise, sentiment qu'elle n'a pas l'habitude de ressentir. Malgré tout, ses iris sombres restent figés sur le visage du chirurgien. Ce dernier ne bouge pas plus qu'elle, ses yeux verts comme la forêt rivés sur elle. Sif, elle a cette boule de feu dans son bas-ventre qui ne diminue pas et qui au contraire s'intensifie avec l'envie de plaquer à nouveau ses lèvres contre les siennes. Elle ne doit pas recommencer, malgré le désir, l'envie. La femme ne peut pas se permettre d'avoir une aventure avec lui, il fait partie de l'équipage et c'est contre ses principes. « Ce n'est rien... probablement le coup tu as raison... je vais... » Alistair commence à reculer doucement sa chaise et s'apprête à se relever, mais à la dernière seconde, il semble changer d'idée, une pulsion ou elle ne sait quoi. Les mains de l'homme glissent doucement sur le visage de la jeune femme, son visage s'approchant dangereusement du sien. Elle pourrait reculer, Sif, elle pourrait s'éloigner, mais prise de faiblesse, elle laisse ses lèvres entre en contact avec les siennes. Un baiser d'abord doux, incertain, mais qui rapidement se transforme en quelque chose de brûlant, de dangereux. Le corps de la viking se plaque contre celui de l'homme, ses mains parcourant son dos large. Elle ne peut pas faire ça, pourtant elle perd toute volonté à ce contact.
C'est lui qui s'arrête, lui qui détache ses lèvres des siennes. Cependant, ses mains restent contre son visage, le caressant doucement et son front qui se pose contre le sien. « Pardon, je n'aurais pas dû... » Malgré ses paroles, il ne bronche pas, ses yeux clairs posés dans les siens. Elle devrait se relever rapidement, se jeter hors de sa cabine avant de fondre comme la neige entrant en contact avec le feu. Elle devrait le laisser en plan, chercher Tankred pour qu'il lui change les idées, mais elle reste aussi immobile d'une statue. « Ne t'excuse pas, je suis la première à avoir commencée... » Elle parle tout bas, elle murmure. Il y a toujours cette boule de feu en elle, celle qui l'incite à faire taire ses appréhensions, celle qui lui dit de laisser place à ses pulsions. Elle ne sait pas quoi faire, tout son corps lui hurle de céder, mais il y a cette crainte qui continue de faire rage dans son esprit. Sif, elle a toujours admirée le physique d'Alistair, elle l'a toujours trouvé très beau, mais jamais elle n'aurait osée céder à son charme. Si elle accuse ce coup reçu à la tête, elle sait très bien que ça n'est pas lui le responsable, mais bien les circonstances. Alistair et elle ne se sont jamais retrouvés si proches avant aujourd'hui et la seule chose qu'elle peut accuser, c'est son besoin de chaleur humaine et le physique très avantageux du chirurgien.
Toujours immobile, ses yeux observent ceux de l'homme. « Je sais que je devrais pas faire ça... mais c'est plus fort que moi. » Toujours un murmure, le moment qu'elle ne veut pas briser, même si elle le devrait. À nouveau, ses lèvres se collent aux siennes, elle l'embrasse doucement, avant d'éloigner légèrement son visage du sien. « Et si tu m'offrais un verre ? » Encore un chuchotement. Sif, elle ne sait pas à quoi elle joue, elle tente de freiner la vague et pourtant, même si son visage s'éloigne du sien et qu'elle tente de changer de sujet, elle ne part pas. Elle devrait sortir de sa cabine et pourtant, elle lui demande de lui offrir un verre. Comme quoi, elle n'est pas décidée, la viking. Et visiblement, Alistair lui a fait oubliée sa douleur au crâne et ses vêtements tous trempés. Sif, elle a tendance à perdre la tête, en compagnie d'hommes qui lui plait, après tout, elle est une femme, même si elle est Sif, la guerrière.
« Ne t'excuse pas, je suis la première à avoir commencée... »
C'était vrai. Mais il avait continué. C'était lui l'homme, c'était lui qui aurait du être fort pour eux deux. Il avait à la traiter comme il fallait et non pas se jeter sur elle à la moindre occasion. Certes elle l'avait embrassé mais il n'avait rien fait pour les arrêter.
Mais elle était si belle. Ce n'était pas une excuse. Ou si... celle des lâches. Celle de ceux qui tentaient de justifier leurs bas instincts en rejetant la faute sur la femme plutôt que de les assumer. Et pour la première fois il avait l'impression d'être comme eux. Lui aussi il avait craqué, il avait cédé, parce qu'elle était tout près de lui, qu'elle était belle, si belle... il n'avait aucune excuse.
« Je sais que je devrais pas faire ça... mais c'est plus fort que moi. »
Non ils ne devraient pas. Il aurait du arrêter depuis longtemps, se reculer et la laisser. Mais il se laissa faire tandis qu'elle venait l'embrasser à nouveau.
« Et si tu m'offrais un verre ? »
Il se recula à son tour et hocha la tête. Ca serait peut être plus raisonnable en effet. S'il continuait à rester près d'elle... Il se leva et recula sa chaise. Il alla chercher une bouteille de rhum et la lui tendit après en avoir lui même pris une gorgée. Il avait grand besoin de se remettre les idées en place.
Il se déplaça un peu dans sa cabine, essayant de maintenir de le distance entre eux. Il ne fallait pas qu'il craque à nouveau. S'éloigner d'elle, boire un coup... ça ne l'aidait pas vraiment.
Il prit une couverture sur son lit et alla la draper autour de ses épaules. Devant son air interrogateur il s'empressa d'expliquer.
- Tu es trempée... je ne voudrais pas que tu attrapes froid...
Il s'assit sur son lit à distance d'elle. Il tendit le bras et reprit la bouteille de rhum. Il en avala une longue gorgée, savourant la brûlure du liquide tandis qu'il descendait dans sa gorge. Cela l'aiderait peut être à oublier son envie... et tout le reste.
- Ecoute... tu n'as pas à t'excuser. Tu as peut être commencé la première mais... je n'aurais pas du continuer même si...
Il inspira profondément. Il cherchait ses mots, ne sachant pas vraiment comment dire les choses. Il ne savait même pas s'il devait les dire. Il n'aurait peut être pas du boire en fait. L'alcool commençait à lui donner le vertige et loin de l'apaiser, il n'en avait que plus envie.
Il soupira à nouveau et se leva pour aller chercher une autre bouteille de rhum pour lui même. Il en but une autre gorgée et alla se rasseoir sur son lit.
- Bref... oublions ça...
Qu'il se calme et qu'il reste sagement à sa place, ça vaudrait mieux.
Sif, elle sait que le chirurgien n'a pas plus envie qu'elle de s'éloigner, voilà pourquoi elle lui demande de lui offrir un verre. Si elle ne bouge pas, si elle ne parle pas, ils pourraient rester dans cette position encore longtemps. Alistair, il recule à son tour et hoche doucement la tête. Il se lève et recule sa chaise. Il disparaît durant quelques secondes au fond de sa cabine et revient, une bouteille de rhum à la main. Il en boit une longue gorgée, avant de tendre la bouteille à la jeune femme. Sif, elle saisit la bouteille et lui sourit en guise de remerciement, avant d'en prendre elle aussi une longue gorgée. Ses yeux toujours posés sur l'homme, la viking l'observe alors qu'il marche dans sa cabine, essayant sans doute de se remettre les idées en place ou de briser entièrement le moment. Alistair, il fini par saisir une couverture sur son lit et vient la poser sur les épaules de la femme pirate qui le regarde avec interrogation. Durant un instant, elle se demande si ça n'est pas une tentative pour cacher son corps et le rebuter, mais lorsqu'il s'explique, elle comprend que ça n'est pas le cas. « Tu es trempée... je ne voudrais pas que tu attrapes froid... » Sif, elle sourit à ses paroles. « Merci... j'avais oubliée que j'étais trempée comme un chien. » Elle laisse échapper un léger rire, l'observant toujours.
Alistair, il vient se poser sur son lit, mettant de la distance entre eux. Il reprend la bouteille, en boit une gorgée et la retend à Sif qui fait de même. Elle est de ces femmes qui ont la mauvaise habitude de boire trop rapidement et comme pour se changer les idées, elle boit plus rapidement que d'habitude. « Écoute... tu n'as pas à t'excuser. Tu as peut-être commencé la première mais... je n'aurais pas du continuer même si... » Elle l'écoute attentivement, alors qu'il semble chercher ses mots et elle ne peut s'empêcher de sourire devant son malaise. Le médecin soupire, se lève et prend une seconde bouteille, avant de se rasseoir sur son lit. « Bref... oublions ça... » La femme viking secoue légèrement la tête, en accord avec ses paroles. Oui, elle doit oublier ça, surtout le désir qui ne semble pas vouloir s'envoler. Elle ne peut pas se permettre de faire des folies, ça ne serait pas raisonnable.
« Ça va mieux ta tête... ? » Encore un léger hochement de tête et un sourire. « Oui, ça va. Merci. » Sif étant Sif, même si sa tête lui fait toujours mal, elle n'en dit rien. Pas question de dire qu'elle souffre, pas question de se montrer faible, après tout, elle est elle-même, malgré ce coup et malgré l'alcool. Elle boit quelques gorgées de rhum et malgré l'habitude, la boisson vient rapidement lui embrumer l'esprit. Elle n'est pas des plus grandes, elle est mince et légère, donc forcément l'alcool fait rapidement ses effets. Sif, elle a son coeur qui bat à vive allure, elle a ses pensées qui se tournent sans cesse vers le pirate. Même si elle tente de faire taire ses idées, son envie pour lui, elle n'y arrive pas. Le premier baiser à tout déclencher en elle et le deuxième à renforcé le désir, elle n'y peut rien, mais elle tente de lutter. Elle devrait partir, mais elle est une faiblarde à ce niveau, elle le sait elle-même, Sif. Ses iris sombres parcourent le visage de l'homme et elle resserre la couverture autour de ses épaules, afin de se forcer à reste assise. Elle tente de trouver un sujet de conversation, mais la conversation et elle, ça fait deux, surtout dans une telle situation. Doucement, elle secoue la tête. « C'est totalement n'importe quoi... » Sif, elle dépose la bouteille de rhum et se relève, laissant la couverture sur sa chaise. Non, elle ne peut pas rester là à tenter de trouver un sujet de conversation quelconque, elle n'a qu'une idée en tête, elle doit soit partir, soit agir. La femme viking se retrouve tout près de l'homme. « Tu me fais perdre la tête... je sais plus quoi penser... » Sif, pendant un instant, elle marche en direction de la porte de sortie, mais elle revient aussitôt sur ses pas, prenant le visage du médecin entre ses mains et plaquant à nouveau ses lèvres aux siennes. À quoi bon lutter si ça n'est que pour perdre du temps ?
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