Deux corps qui se sont ennuyés l'un de l'autre, qui se cherchent et se retrouvent dans un long et agréable moment hors du temps. Je me mentirais à moi-même si j'osais dire que ses bras ne m'ont pas manqués et je me mentirais encore plus si j'osais dire que lui ne m'a pas manqué, sa personnalité, sa présence, la personne qu'il est dans son intégralité. Alors oui, il m'a manqué, mais ça, c'est entre vous et moi, loin de moi l'idée de me plaindre. Lui et moi, nous vivons notre vie chacun de notre côté et lorsqu'on se retrouve, on a droit à ce genre de moments magiques. La vie telle qu'on la connait s'arrête l'espace de quelques heures, quelques jours parfois et on retourne et on vaque à nos occupations respectives. J'aime ce qu'on vit, ce que nous sommes. Je n'aime pas les relations de couple, Forest m'offre alors la relation la plus saine possible dans notre situation. Notre relation est la seule qui est stable, pour moi, comme pour lui. Il n'y a aucun mal entendu, nous savons exactement ce que nous désirons. Nous sommes amis, mais pas que cela. Je ne peux pas même trouver les mots justes pour nous décrire, notre relation se vit, elle ne se décrit pas.
Je tente de retrouver mon souffle et de calmer les pulsions de mon coeur qui s'est affolé quelques instants auparavant. J'ai encore la tête qui tourne, Forest a ce don inné pour me faire complètement perdre mes esprits ! Je jette un coup d'oeil à mon amant dont le sourire satisfait est toujours bien présent sur ses lèvres. Il remarque mon regard, il le comprend, car il se relève sur un coude et se penche au-dessus de moi, tout en me guettant durant quelques secondes. Il approche encore plus son visage du miens et vient goûter mes lèvres pour une énième fois cette nuit. Lorsqu'il recule son visage et qu'il me contemple à nouveau, je caresse sa joue tout en affichant un sourire auquel lui seul a droit. Lui sourit encore, laissant paraître ses dents d'un blanc impeccable.
- Tu devrais passer par ici plus souvent, Forest. Il fait de plus en plus froid, je vais avoir besoin de quelqu'un pour me tenir bien au chaud durant l'hiver. Bientôt, les peaux ne suffiront plus...
Je lui lance un regard espiègle, tout en désignant la grande peau de bête qui couvre en grande partie mon corps dénudé et qui me sert de couverture durant les froides nuit d'hiver. Les peaux animales nous offrent assez de chaleur pour survivre aux grands froids, mais à mes yeux, la chaleur humaine est encore mieux. C'est également une bonne occasion de l'agacer, lui l'esprit libre, l'étalon qu'on ne peut emprisonner. Son coeur n'est pas à offrir à une femme et à dire vrai, je préfère ça ainsi, mais je ne dirais pas non à le voir franchir le seuil de ma porte plus souvent. J'aime la présence de cet homme, même lorsque nous ne partageons pas le même lit. Ce n'est pas qu'un amant, mais un ami aussi, un qui est cher à mes yeux.
Je m'abandonne dans ce moment qui nous fusionne, ces mouvements qui nous unit à la perfection, j'oublie tout dans le temps qui, s'arrête. Cela semble irréelle, tant qu'elle m'a manquée... Elle et son sourire, son doux parfum, sa peau si douce... Ses soupires qui me font sourire contre son oreille. Lowen, tout simplement. Cette femme est un véritable trésor, le plus précieux que j'ai trouvé dans ma vie et je me mentirais à moi-même, si... Je disais que Lowen me manque jamais, au contraire, elle me manque toujours. Cette femme est simple, elle me comprend... elle me complète... Mais, cela est un petit secret qui repose sur mon coeur d'homme solitaire. Lorsqu'elle apparaît dans une pièce, cela n'est peut-être pas évident à voir pour tous, mais je ne vois plus que son sourire et ses yeux. Cette relation entre moi et elle, est unique, on se comprend mieux que personne. On vit différemment et respect l'espace de l'autre. Lorsque, je quitte mon village pour quelques jours d'aventure, mes pieds se retrouvent toujours devant sa porte...Nous sommes amis, mais il y autre chose... Une magie, un lien intime qui nous unit moi et elle. Je n'ai pas besoin d'être un autre avec elle et elle avec moi...
Je sens son coeur qui, bat la chamade contre mon torse et le mien aussi. C'est avec un sourire satisfait que, je retombe essoufflé sur mon oreiller, les yeux vers le plafond encore rêveur. Je baisse alors les yeux vers cette femme comblée et remarque cette lueur d'admiration dans ses yeux, voit-elle le mien ? C'est en l'observant à cet instant, dans cet état d'esprit, le souffle court que, je peux m'avouer qu'après tout, je suis bel et bien amoureux de cette femme. Je me lève sur un coude et me penche au-dessus d'elle et l'observe pendant quelques secondes pour me perdre dans le vert, parfois, bleu de ses yeux magnifiques. J'approche mon visage du mien et capture ses lèvres avec charme, mes lèvres cherchant les siennes encore une fois. Je recule pour l'observer encore et elle vient caresser ma joue de sa main délicate et chaude, un sourire s'affiche sur son visage, elle me fait craquer et je souris toujours autant sinon plus... «Tu devrais passer par ici plus souvent, Forest. Il fait de plus en plus froid, je vais avoir besoin de quelqu'un pour me tenir bien au chaud durant l'hiver. Bientôt, les peaux ne suffiront plus...» ce genre de phrase qui m'amuse et qui me donne des idées pleins la tête, elle est adorable avec cet air espiègle. Je pince les lèvres d'un air désireux, j'ai cette étincelle dans les yeux et observe son sublime corps couvert en partie de ces peaux d'animaux... Séduisante et sauvage créature, je m'approche un peu plus, ma main ce faufilant sous les couvertures en peau pour la prendre par surprise. Une main baladeuse sur ses cuisses remontant le long de son corps jusqu'à ses seins que je caresse et l'autre dans ses cheveux se faisant tendre et jouant avec les boucles de ses cheveux... Ma bouche se perd dans son cou et vient mordiller la délicate peau de Lowen, l'agaçant à mon tour.
-Je pourrais passer plus souvent c'est vrai... Tu es vraiment un petit démon toi... Comment tu fais pour me faire perdre autant l'esprit ?
Je rigole doucement, mon visage perdu dans le creux de son cou... Des paroles vraies que je ne lui encore jamais dit auparavant. Cela pourrait sans doute la surprendre, mais je m'en fou. Je suis peut-être rendu là dans un sens, lui dire tout simplement qu'elle m'attire et que je l'aime bien sans mettre trop de pesanteur dans notre relation. Je ne bouge plus, reste silencieux, la parsemant de simple caresse. Lowen est une amante formidable, mais aussi une amie que je respecte beaucoup, une femme solitaire et aventureuse tout comme moi. Cependant, que va- t-il nous arriver ? J'ai souvent pensé aller travailler hors de Blindman's Bluff comme barman dans une autre taverne ou tout simplement prendre une année à voyager pour peut-être tout quitter...Non pas elle, mais cette ville que je chasse pourtant de mon esprit le soir en revenant saoul chez moi.
-Tu sais... j'ai souvent pensé quitter cette taverne. Je me vois changer un peu d'air ou voyager pendant un certain temps...
Je me confis et suit des yeux mes doigts qui font des dessins sur sa peau parfumée. La nuit est douce et calme. Dehors le vent souffle son froid d'hiver, je souris affectueux. Sous mes doigts, je peux sentir sa peau et son corps qui frissonne, je suis amusé de lui faire cet effet et pourtant hypnotiser par son corps parfait.
Durant ma vie, j'ai connu de nombreux hommes, tous aussi différent les uns que les autres. Je me suis réchauffée auprès de plusieurs charmeurs du même genre que Forest, mais jamais au grand jamais l'un d'entre eux a réussi à me captiver autant que lui y parvient. Son sourire me fait fondre et pas qu'au sens métaphorique ! Il a cette puissante attraction sur moi et même si je le côtoie depuis un moment, jamais je ne me lasse de lui. L'étincelle que je remarque dans ses yeux ravive la mienne à tout coup et cela en une fraction de seconde. Lorsqu'il est auprès de moi, j'ai ce besoin viscéral et maladif de sentir la moindre parcelle de sa peau contre la mienne. Ce que j'éprouve pour lui dépasse tout entendement, même moi je n'arrive pas à comprendre, je me perds totalement en sa présence. Il est incroyablement beau, mais même si son visage était le plus abominable d'entre tous, cet homme arriverait à me faire chavirer. Notre relation va bien au-delà de l'apparence physique, je l'ai dans la peau, tout simplement. Si j'en suis amoureuse ? Par pitié, ignorons totalement ce sujet. J'ai déjà trop donné et maintenant, je n'ai plus envie d'y songer. J'aime notre relation telle qu'est elle : simple. Je ne ressens aucunement le besoin de mettre un mot dessus, ni sur les sentiments que j'éprouve pour cet homme.
Je susurre des paroles qui pourraient d'un côté l'effrayer et de l'autre l'animer, tout en affichant un air espiègle. Il n'a pourtant pas peur, mes paroles ont plutôt eu pour effet de le stimuler. Il s'approche encore un peu plus et faufile sa main sous la couverture, la laissant se balader de mes cuisses à mes seins. Mon corps frémis de plaisir à ce contact et une kyrielle de frissons parcourent ma peau, lorsque ses lèvres se posent contre mon cou et qu'il vient mordiller ma peau. Mon corps se tend sous les gestes qu'il effectue sur ma personne et je ne peux m'empêcher d'étirer un sourire embrumé.
- Je pourrais passer plus souvent c'est vrai... Tu es vraiment un petit démon toi... Comment tu fais pour me faire perdre autant l'esprit ?
Un démon... moi... Et lui dans toute cette histoire ? Il corrompt mon esprit comme personne n'a su le faire avant lui... C'est lui le démon, rien est plus sur que cela ! Je lui fait perdre l'esprit et c'est totalement réciproque ! Son sourire, le son de sa voix, ses mains qui caressent mon corps... Comment pourrais-je faire autrement, dites-moi ? Il a tout en sa possession pour embrouiller mon esprit. Tout. Pour seule réponse je laisse échapper un léger rire, avant de poser mes deux mains dans son dos et de faire courir mes ongles contre sa peau, non sans l'épargner. J'enfonce doucement mes ongles dans sa chair, je sais qu'il aime cette légère douleur que mes gestes lui procure.
- Tu sais... j'ai souvent pensé quitter cette taverne. Je me vois changer un peu d'air ou voyager pendant un certain temps...
Il prononce des mots que j'ai toujours un peu appréhendés. Il est libre de faire tout ce qu'il désire de sa vie, il peut aller où bon lui semble, au gré du vent. Forest est un esprit libre et personne ne peut l'emprisonner, pas même moi. Qui serais-je pour lui demander de rester, s'il décidait de partir durant un long voyage ? Il affiche un sourire, alors que ses yeux suivent les arabesques imaginaires qu'il dessine sur ma peau. Un court instant, je reste pensive, à frémir sous ses mains. L'instant d'après, je le fais basculer sur le dos et je me relève sur un coude, me plaçant au-dessus de lui. C'est à mon tour d'approcher mon visage et de le mirer avec attention. Ma main glisse sur son torse et je viens y faire courir mes doigts, remontant jusqu'à ses pectoraux et redessant jusqu'à son bas-ventre.
- Et où irais-tu ? À la découverte de nouvelles terres, peut-être ?
Je dépose un simple baiser sur ses lèvres, avant de faire glisser ma bouche dans son cou, ses pectoraux et ensuite son torse. Puis je reste immobile, relevant les yeux vers son visage sans faille et je lui souris affectueusement. Je connais Forest depuis une dizaine d'années et depuis que notre relation est devenue si intimide, j'attends avec impatience le moment de nos retrouvailles. S'il devait partir loin, je ne sais pas si j'arriverais à m'y faire. J'ai besoin de lui, pas seulement de son corps, de ses bras. J'ai besoin de lui.
- Tu sais, si tu pars, tout ça va me manquer... mais dans le cas où tu aurais tout simplement besoin de changer d'air... l'air pur et frais des montagnes est bénéfique pour le moral.
Je dépose un baiser sur son torse puis un autre et encore un, descendant doucement. Soyons honnête, je n'ai pas envie de le voir s'en aller loin de moi. L'air pur est bénéfique pour le moral et lui, il l'est pour le miens. Il sait que je tiens à lui et qu'il est cher à mon coeur, même si je ne prononce jamais ces mots à haute voix. Il n'a besoin que de lire mon regard pour le comprendre et il le fait à merveille. Cette nuit, je me met à nue, dans tous les sens du terme. J'ose dire à haute voix que s'il part, il va me manquer ou du moins que notre relation va me manquer. Ne vous méprenez pas, ce n'est pas une déclaration d'amour subtilement formulée, j'en serais bien incapable à l'instant.
Je sens son corps qui se cambre sous mes caresses, sous mes lèvres dans son cou... Je peux percevoir son sourire sans réellement l’observer, je le sais tout simplement et cela me fait sourire aussi. Soudain, s’est-elle qui me prend par surprise... La douce me fait basculer, me renverse sur le dos pour grimper au-dessus de moi, ses mains glissent sur mes pectoraux et redescendent dans une douce caresse vers mon bas-ventre. Un sourire flotte sur mes lèvres, j’adore cette femme... Comment fait-elle pour m’hypnotiser ainsi ? J’ai souvent eux des aventures avec des femmes superbes, mais jamais l’une d’elles n’avait le pouvoir de cette femme, le pouvoir de me faire décrocher de tout... « Et où irais-tu ? À la découverte de nouvelles terres, peut-être ? » sa voix est douce et charmeuse. Sa bouche fait alors son chemin dans mon cou, dépose quelques baisers sur mes pectoraux et descend un peu plus encore avant d’arrêter. Mon corps en frissonne, elle me trouble... Je cligne un instant des yeux avant de revenir à moi et de baisser mon regard dans le sien. Son sourire affectueux, je lui rends à mon tour... À quoi pense-t-elle ? Je le sais bien au fond de moi... Dans ses yeux, je peux voir cette lueur d’inquiétude, même si elle souhaite le cacher. Je pose une main sur sa joue et la caresse tendrement pour lui sourire légèrement... « Tu sais, si tu pars, tout ça va me manquer... mais dans le cas où tu aurais tout simplement besoin de changer d’air... l’air pur et frais des montagnes est bénéfique pour le moral. » Est-ce un message pour que je reste ? Je suis silencieux, pensif en l’observant dans les yeux.
Lowen dépose un second baiser sur mon torse et encore un, descend toujours plus... Elle a vraiment le don de me faire perdre l’esprit, me couper le souffle alors que ses lèvres me taquinent... Je ferme les yeux et passe mes mains sur mon visage, je veux bien y penser, mais comment faire lorsqu’elle joue avec moi ainsi ? Je souris amusé et l’agrippe par la taille pour la ramener vers moi, sur moi. Son bassin contre le mien, je me relève dans un élan... Lowen assise en califourchon sur moi, mes bras autour d’elle pour la réchauffer. Je l’observe dans les yeux.
-Avoue-le... Tu voudrais que je reste.
Certainement que, je voudrais l’entendre me dire oui ! Je lui souris, ma bouche s’approchant de la sienne pour mordre affectueusement sa lèvre inférieure et la prendre par la suite d’un baiser provocateur. Je la hisse sur moi, mes mains descendent sur ses fesses nues... J’ai toujours envie d’elle, je ne suis pas tombé de mon nuage et de toute façon avec elle c’est impossible. Je ne lui laisse pas le temps de répondre, ma bouche l’enivre d’un baiser fiévreux, doux et affectueux... Je n’entends pas tout de suite les coups à la porte, ma bouche descend dans son cou pour couper le souffle de mon amante... C’est probablement elle qui me ramène à l’ordre ou bien ma conscience qui me dit * réveille-toi vieux... sa cogne *. Je cligne des yeux un peu dans les vapes et écoute attentivement... un coup, un deuxième plus fort et un troisième insistant. Je fronce les sourcils, un brin parce qu’on nous dérange et un brin curieux. Qui peut bien cogner, ici, en pleine nuit?
-Tu attends de la visite? dis-je murmurant. De la visite à une heure pareille sa me semble un peu étrange, mais on sait jamais. Je ne suis pas jaloux, mais de savoir qu’un autre homme que moi viennent nous déranger pour assouvir ses désires avec Lowen me rend... Un peu jaloux, je l’avoue finalement. Elle peut sans doute le voir sur mon visage, même si j’essaye de le cacher d’ailleurs. Ma main caresse ses épaules nues, sa peau douce comme du cachemire, alors que mes yeux observent en direction de la porte.
J'aime jouer avec lui, glisser mes mains sur son corps, mes lèvres. J'aime le voir perdre la tête, lutter afin de focusser sur les paroles que je prononce. J'aime voir cet air pensif sur son visage, troublé par les caresses qu'effectue ma bouche sur sa peau. Ça me permet aussi de prononcer des paroles qui se seraient défilées si j'avais eu à les prononcer en me perdant dans le vert forêt de ses yeux. Mes lèvres glissent contre sa peau que je parsème de baisers. Je descends plus pas, toujours plus bas et alors que mes lèvres atteignent son bas-ventre, il agrippe ma taille et me ramène sur lui, me laissant échapper un un cri de surprise qui se transforme bien vite en rire. Je me retrouve assise sur lui et ses bras puissants qui m'entourent me donnent un sentiment de bien-être dont lui seul a le secret. Il m'observe droit dans les yeux et je ne me défile pas, je lui offre un sourire doux et franc.
- Avoue-le... tu voudrais que je reste.
J'hausse les épaules et lui offre un large sourire. Oui, je voudrais qu'il reste, car je n'ai pas envie de le voir partir loin de moi. Je n'ai pas envie de le perdre... Seulement, je suis bien trop orgueilleuse pour le lui avouer directement. Forest m'offre un sourire, son visage s'approche du mien et ses dents capturent doucement ma lèvre inférieure avant de m'embrasser avec ce que je perçois comme de la provocation. À son tour, il veut jouer, il veut prendre le contrôle. Il me hisse sur lui et nos deux corps entrent en contact, alors que ses mains se posent sur mes fesses et qu'il emprisonne mes lèvres d'un baiser enfiévré. Une de mes mains se pose sur son épaule et glisse dans son dos, alors que l'autre se faufile dans ses cheveux. Sa bouche glisse dans mon cou et me procure mille et un frissons, alors que je penche la tête vers l'arrière et profite de chaque seconde qui s'écoule. Forest m'arrache à son tour à la réalité, je sens que mon esprit chavire vers un monde de folies et de plaisirs et il en est l'unique coupable.
On frappe à la porte. Ma porte. Les coups parviennent difficilement jusqu'à mon monde, mais je finis par me braquer sur Forest. Je lève le visage vers le sien et il cligne des yeux, reprenant ses esprits et écoutant attentivement à son tour. Il n'a pas rêvé, il y a belle et bien quelqu'un qui frappe à la porte. Il fronce les sourcils et m'observe.
- Tu attends de la visite ?
Qu'il me murmure, l'air légèrement agacé. Bien que je sois moi-même intriguée par la présence de quelqu'un à ma porte au beau milieu de la nuit, inquiète même, je ne peux ravaler mon sourire. C'est de la jalousie que je vois sur son beau visage ? Oui, il est jaloux, Forest, ça me saute aux yeux et ça m'amuse beaucoup. Je caresse tendrement sa jalouse, mes yeux dans les siens.
- Un autre de mes amants, on va pouvoir enfin s'amuser !
Je fais un air faussement excité et je me relève rapidement. À la porte, les coups se font plus insistants. Peut-être une personne perdue ou blessée. Peut-être quelqu'un qui a besoin d'assistance. Ou bien personne, un fantôme comme cette fois là... Peu importe, je dois aller vérifier ! J'enfile rapidement quelques vêtements et je marche vers la porte d'un pas rapide, mais avant même que j'ai atteint la poignée, Forest se glisse devant moi, vêtu d'un pantalon. Visiblement, il veut voir de qui il s'agit ou il joue les protecteurs, au cas où on me voudrait du mal. Il ne devrait pas avoir à s'en faire, je vis seule depuis des années, je n'ai pas besoin qu'on me protège. Cependant, je le laisse ouvrir, un sourire sur lèvres, alors que de nouveaux coups retentissent dans la nuit. S'il veut jouer les protecteurs, qu'il le fasse, les hommes aiment se plaire dans ce rôle, je ne vais pas le priver de son plaisir. Il tourne la poignée et ouvre la porte, il est comme un mur qui me sépare de cette personne qui se trouve sur le seuil de ma maison. Je ne vois pas qui est là, je n'entends que le vent qui souffle et ne vois que la poudrerie qui virevolte légèrement dans la maison.
De la jalousie ? Je sais, elle le voit sur mon visage, mais s’est une émotion qui traverse mon regard sans que je ne le retienne. Sa main caresse mon visage pour me détendre même si cela l’amuse. Je n’ai pas honte de ce sentiment, seulement, je sais qu’on a toujours eu cette relation libre et je ne veux pas la décevoir en agissant autrement. Toutefois, c’est plus fort que moi, elle le sait... je suis comme ça. Cependant, j’imagine que le contraire serait inévitable ! On va s’amuser enfin ? Pff, comme ci elle avait besoin d’un autre homme pour qu’on s’amuse... Je sais bien que cela est de la plaisanterie... enfin, je crois.
Elle saute en bas du lit tout excité, me laissant confus un bref moment. Les coups son plus insistant, des coups un peu plus agressifs. Je fronce les sourcils, je n’aime pas vraiment qu’on me dérange et encore moins lorsqu’on cogne à la porte... la nuit, cela me semble étrange. Lowen aime jouer, mais je n’ai pas un bon pressentiment de mon côté. Lowen enfile des vêtements et moi mon pantalon en vitesse. Protecteur, je passe devant elle et freine ses pas... Je lui serre alors d’amure. Oui, Lowen vit ici depuis longtemps, mais pas moi ! Je suis aussi curieux, je me demande qui peut bien cogner à une heure pareil ! Bref, je lui jette un petit regard douteux, signe que je veux qu’elle reste derrière moi et je m’approche de la porte alors que d’autres coups se font entendre. Une fois devant la porte, je déverrouille et tourne la poignée et ouvre la porte...
Je sens une sorte de frustration monter en moi ou plutôt une sorte de peur qui me donne des frissons dans le dos. Je fronce les sourcils, je suis un peu troublé de ne voir personne dehors alors qu’on cognait sur cette foutue porte il y a de ça, 3 secondes. Le vent souffle et laisse entrer dans la maison la poudrerie glaciale sur mes pieds nu, je sors la tête pour regarder d’un bout à l’autre du balcon, mais il n’y a rien... Cependant en baissant les yeux, je remarque ses grands pas dans la neige qui vont sauter de l’autre côté de la rampe. Je soupire et sors pieds nus dans la neige pour les suivent, mais dans la nuit hivernale, je ne vois personne. Étrange, on aurait pu penser à des enfants perdus, mes avec ses empreintes, j’ai l’impression qu’il s’agissait finalement d’un adulte. Je reviens sur mes pas et referme la porte avant qu’on ne tombe malade...
-Il n’y a personne... C’est étrange. Il y a des traces de pas. On dirait bien que tu as un admirateur secret. Dis-je doucement en m’approchant de ma belle brune. Je l’attrape par la taille et la colle à moi. Pourquoi j’ai le sentiment que cela n’est pas la première fois que cela se produit ? Mes yeux se plongeant dans les siens, de nouveaux coups se font entendre à la porte... Là, je sursaute et tourne lentement la tête vers cette porte. On se fou de ma tête ? On cogne ou je rêve... Je soupire impatient et lâche ma belle avant de me diriger vite vers l’entrée, j’ouvre la porte brusquement, mais... rien encore. Un grand vide, de la neige qui brille sous la lune. Je prends alors mes bottes et je sors torse nu malgré le froid...
-Referme cette porte Lowen et barre là ! Je reviens...
Qui est-ce qui peut bien venir frapper à ma porte tard dans la nuit... Lorsque Forest ouvrira la porte, est-ce qu'il fera face à une personne en détresse ou au vent, comme ce fut mon cas, ce soir là... Je me pose cette question, alors que mon ami ouvre la porte. Je ne vois rien, il crée un mur entre moi et le visiteur, mais je n'entends pas une seule parole, pas une seule échange de mots. Je ne vois que Forest qui sort sa tête à l'extérieur, sans doute à la recherche de ce quelqu'un qui s'est évanouie dans la nuit... J'entends ensuite un soupire s'échapper de sa bouche et sans un mot, il sort à l'extérieur, vêtu de ce seul pantalon et les pieds nus. J'ai envie de lui dire que revenir à l'intérieur, que dehors il va attraper froid, mais même si je le faisais, il ne m'écouterait pas, je le sais très bien. Je n'attends pas longtemps avant qu'il revienne vers moi et qu'il referme la porte derrière lui.
- Il n’y a personne... C’est étrange. Il y a des traces de pas. On dirait bien que tu as un admirateur secret.
Qu'il me dit doucement, tout en s'approchant de moi. Je lui souris et il m'attrape par la taille, me collant à lui et plongeant ses yeux vert dans les miens. Un admirateur secret, bien sûr. Ou quelqu'un qui s'amuse à me faire des peurs. Ce n'est pas la première fois que ça se produit et je n'ai pas l'impression que cette nuit est un acte isolé. Sans doute qu'il s'agit de la même personne, mais si c'est le cas, pourquoi ? Qui perdrait son temps à venir me donner la frousse ? Je me questionne mentalement et durant un court instant, j'ai l'impression que Forest peut lire en moi. J'ai l'impression qu'il va me questionner, mais juste au même moment, de nouveaux coups se laissent entendre contre la porte. Il sursaute et moi aussi. Mes yeux se posent aussitôt vers cette porte, les siens aussi, sans doute, car il soupire, avant de me lâcher.
Brusquement, il ouvre la porte d'entrée et je m'approche de lui, pour voir si cette fois il y aura quelqu'un ou non. Je ne vois personne, que la poudrerie qui s'engouffre à nouveau dans l'entrée. Forest enfile donc ses bottes rapidement et il sort à l'extérieur, sans même le temps d'enfiler son manteau.
- Referme cette porte Lowen et barre là ! Je reviens...
Je n'aime pas ça. Cette idée qu'il attrape froid en partant à la recherche d'un fantôme. J'aime encore moins l'idée qu'il tombe nez à nez avec une personne mal intentionnée. S'il pense que je vais le laisser seul, il rêve en couleur, Forest ! Pieds nus dans la neige froide, à moitié vêtue, je sors à mon tour sur la galerie et je me calque dans ses pas, mais il m'entend, car il se retourne vers moi. Son visage est assez explicite, il n'a pas besoin de parler, je sais qu'il veut que je retourne à l'intérieur, mais c'est hors de question, pas sans lui ! Je m'approche donc et je me glisse juste devant lui, prenant doucement sa main entre les miennes.
- Forest, rentre avec moi. C'est sans doute quelqu'un qui veut se payer notre tête, alors n'entre pas dans son jeu.
Je lui souris tendrement, essayant d'être rassurante et je tire doucement sur sa main pour qu'il vienne avec moi à l'intérieur. Si ce quelqu'un nous veut du mal, aussi bien aller à l'intérieur, là où nous serons bien plus en sécurité. Pourchasser un fantôme à l'extérieur, c'est de mauvais augure, à mes yeux.
- S'il te plait, viens.
Mon regard se fait suppliant. Je n'ai pas envie qu'il lui arrive un malheur à cause de moi. Je sais qu'il veut que je retourne à l'intérieur, mais je n'y retournerai pas sans lui. Je suis bien décidée à m'ancrer là, s'il s'entête à pourchasser je ne sais qui, même si j'aimerais mieux être au chaud, dans ses bras. S'il refuse, j'aurai un argument de taille à lui sortir et il ne pourra pas résister, j'en suis certaine.
Personne, il n’y a personne à l’extérieur... Seulement moi et Lowen qui ne tarde pas à me rejoindre. Lorsque je me retourne vers la belle, je lui fais comprendre d’un simple regard qu’elle doit retourner à l’intérieur. Malheureusement, Lowen ne m’écoute pas et n’y retournera pas temps et aussi longtemps que je n’y remette pas les pieds aussi. Je soupire, elle est pieds nus et à moitié vêtue... Elle va tomber malade ! La belle aux cheveux brun, m’observe de ses yeux bleus clairs et se glisse devant moi, ses mains prenant doucement la mienne. * Forest, rentre avec moi. C’est sans doute quelqu’un qui veut se payer notre tête, alors n’entre pas dans son jeu.* effectivement, il s’agit sans doute de quelqu’un qui souhaite se payer notre tête... ou bien d’un vilain fantôme. Un sourire précieux apparaît sur les lèvres de Lowen, tirant doucement sur ma main pour que je la suive dans la maison... Je n’aime pas le sentiment qui monte en moi, une crainte, une peur... J’ai un mauvais pressentiment vis-à-vis ce fantôme ! S’était peut-être qu’un enfant perdu, mais un enfant perdu avec de grands pieds et une poigne de fer. Si je retourne à l’intérieur, c’est parce qu’elle me le demande avec ses beaux yeux, son regard angélique me fait à demi sourire... -Ce fantôme vient de me gâcher un moment très précieux... Dis-je après qu’elle est insisté une seconde fois. Je m’approche d’elle, mes yeux plongeant dans son regard azur... -Je t’avais dit de rester à l’intérieur, tu vas attraper froid ! Je l’attrape par la taille et me penche pour la soulever du sol enneigé, ses jambes autour de ma taille, ses mains délicates sur mes épaules pour qu’elle s’accroche à moi ! Je fais mine de la sermonner, mais elle sait bien que j’ai envie de rire surtout et lorsque ma bouche se retrouve dans son cou pour le caresser du bout des lèvres... -Tu n’es pas possible je te jure... Viens que je te réchauffe un peu. Je ris doucement, grognant légèrement pour jouer un peu et la faire rire. Lowen m’a convaincu, je cède et l’apporte sur le balcon et entre avec elle dans les bras. je referme la porte et la barre cette fois-ci, mais je me promets que la prochaine fois, celui qui essaie de nous faire peur, il passera un sale mauvais quart d’heure.
Ça ne lui sert pas à grand chose de chercher, sans doute que cette personne s'est envolée. Si ce quelqu'un cherche seulement à s'amuser, il y a peu de chance pour qu'il se montre à nous. S'il cherche à nous faire peur, je doute également qu'il sorte de sa cachette. À l'intérieur, au chaud, c'est là que nous serons en sécurité, pas à l'extérieur, sous la tempête et le vent glacial. Mes yeux plantés dans ceux de mon amant, je l'implore du regard de me suivre à l'intérieur. Je ne veux pas qu'il attrape froid et qu'il tombe malade, ni qu'il soit attaqué par quelqu'un ou quelque chose...
- Ce fantôme vient de me gâcher un moment très précieux...
Qu'il fini par répondre, un demi-sourire sur ses lèvres. Des moments précieux, il y en aura d'autres, je n'ai pas un seul doute à ce sujet. Son regard pénètre le mien, alors qu'il s'approche de moi et j'étire un sourire.
- Je t’avais dit de rester à l’intérieur, tu vas attraper froid !
Ses mains attrapent ma taille et il me soulève dans ses bras. Je noues mes jambes autour de sa taille et pose mes paumes sur ses épaules larges et solides. Il s'amuse à me sermonner et pour entrer dans son jeu, je baisse les yeux et j'affiche une mine boudeuse. Il se retient de rire et ses lèvres glissent doucement vers mon cou, me laissant échapper un léger rire.
- Tu n’es pas possible je te jure... Viens que je te réchauffe un peu.
Il rit doucement et laisse échapper un léger grognement, continuant de jouer avec moi. Il me tire un nouveau rire et je le mire avec un sourire sur le visage. Qu'est-ce que je faisais loin de lui toutes ces années ? J'ignore comment j'ai fais pour résister aussi longtemps, mais maintenant que j'ai céder, il est hors de question que je le laisse glisser entre mes doigts. Je n'ai jamais été autant en symbiose avec une personne, pas même avec Ric... J'imagine que ça veut dire quelque chose.
Je le laisse me porter jusqu'à l'intérieur de ma maison, toujours accrochée à lui, mes yeux encore figés sur son faciès plus que parfait. Visiblement inquiet, il verrouille la porte derrière nous avant d'enlever ses bottes et il vient me déposer dans les draps. L'instant d'après, il vient m'y rejoindre et je me blottis contre lui, mon visage dans son cou, là où je dépose un doux baiser. Je laisse mes doigts courir sur sa peau, dessinant des arabesques imaginaires. Il n'y a pas d'endroit où je pourrais me sentir aussi bien que dans ses bras. J'adore sentir sa peau chaude contre la mienne, ses mains larges sur mon corps. Un silence paisible s'installe entre nous et bientôt le sommeil nous gagne. Je ne luttes pas, aux premières lueurs du soleil, Forest sera toujours là.
- Fais de beaux rêves Forest...
Que je lui chuchote doucement, avant de venir déposer un dernier baiser dans son cou. Mes paupières sont lourdes, j'oublie cette présence qui rôde autour de ma maison et je laisse les bras de Morphée me cueillir.