Elle sent une sourde colère qui gronde en elle, Sif, une colère qui l'aveugle et qui l'empêche de penser correctement. Par ce besoin de vengeance, elle en oublie le plus important : la blessure à son bras qu'elle pourrait empirer et ce bras qui pourrait devenir invalide si tel était le cas. L'homme doit payer et voilà tout ce qui compte pour elle. Elle veut le faire parler, elle veut se venger, c'est un besoin. Dans le cas contraire, elle serait faible. Elle demande au blond de l'immobiliser contre un arbre et elle entend un grognement de mécontentement suites à ses mots. Ce n'est certainement pas le blond qui réagit de la sorte, elle le sait, Sif et elle ne peut s'empêcher d'étirer un semblant de sourire. Il mérite le sort qu'elle lui réserve, oh oui, il le mérite. Il ne s'est pas attaqué à la bonne fille, l'imbécile, elle n'est pas du genre à laisser passer ça, la viking.
Elle observe les deux hommes, malgré l'obscurité. Il fait comme elle lui a demandée, le blond et elle en est satisfaite. L'imbécile se retrouve donc dans la même situation qu'elle, quelques minutes plus tôt, mais c'est à une femme en colère qu'il a à faire et croyez-moi, c'est mille fois plus dangereux que toute autre chose. « C'est quand vous voulez milady, il est tout à vous ! » Sif, elle ne se fait pas prier. De sa botte, elle sort un poignard et elle s'approche de son ennemi. Son ami d'infortune lui cède sa place, alors qu'elle glisse sa propre lame sous la gorge de celui qui s'en était prit à elle. Évidemment, elle est moins forte que lui, la pirate, mais avec cette lame sous la gorge, elle a un avantage. « Je te conseille vivement de ne pas bouger, sinon ça risque d'être douloureux. » Elle l'observe, malgré l'obscurité, son visage n'étant qu'à quelques centimètres du sien. Elle en oublie sa blessure, Sif, elle en oublie la douleur. « Pourquoi me suivais-tu ? » Rien, rien du tout. Il reste aussi muet qu'une carpe. Elle presse davantage sa lame contre sa gorge, quelques gouttes de sang perlent alors sur sa peau. « Je t'ai posée une question, réponds ! » Toujours rien. Il essaie de se sortir de ce trépas, mais la lame lui lacère toujours plus la peau. « Je te laisse une dernière chance. Ne passe pas à côté. » Elle peut sentir son souffle répugnant contre son visage, mais elle ne bronche pas, Sif, bien décidée à le faire parler.
« Vas te faire foutre ! » Elle lui a laissée une toute dernière chance, la brune, mais il ne l'a pas saisit, alors tant pis pour lui. « Très bien. » D'un mouvement sec, sa lame s'enfonce dans sa gorge, traversant ainsi sa trachée puis elle la retire d'un mouvement lent, Sif, avant de laisser l'homme choir contre l'arbre. Elle aurait pu lui laisser la vie sauve, la viking, mais à quel prix ? Elle n'est pas en état de combattre et avouons-le, l'homme qui l'accompagne désormais ne ressemble en rien à un guerrier. Si elle lui avait laissée la vie sauve, il aurait fini par se dégager et il s'en aurait prit à eux. Elle recule, la brune, laissant l'homme suffoquer et se vider de son sang. Elle se fiche bien de passer ou non pour un monstre aux yeux du blond, c'est sa vie qu'elle vient de sauver et la sienne, par la même occasion. Elle vient essuyer sa lame sur son pantalon, avant de la replacer dans sa botte et de se retourner vers le blond, ne se souciant guère davantage de l'homme qu'elle vient de poignarder. La douleur à son épaule lui semble maintenant plus futile, à cause de l'adrénaline, mais lorsqu'elle retombera, ça lui causera un mal de chien. « Ne traînons pas, il pourrait y en avoir d'autre comme lui. » Et sans attendre une quelconque réponse ou prendre le temps de voir s'il la suivra, elle se met en marche, en rien ébranlée par ce qui vient tout juste de se produire. Comme si tuée un homme ne lui faisait ni chaud, ni froid.
« Dans la vie on a pas toujours ce qu'on veut, comme par exemple ne jamais recroiser les personnes qu'on déteste, c'est pas toujours possible. »
Elle est pas commode la demoiselle, c'est que je commence à me trouver chanceux d'être à ces côtés maintenant. Dans sa façon de garder la tête haute, elle me fait penser à une femme que j'ai croisé un jour, mais bon, les probabilités pour que ce soit elle sont minimes, n'est-ce pas ? Bon, de toute façon, le sujet n'est pas là, j'ai été à peu près utile, j'ai sauvée cette jeune femme comme j'ai pu, et maintenant je me rends compte qu'elle était peut-être pas tant en danger que ça. Quoi qu'il en soit, mon honneur et ma dignité se refusaient à me laisser partir sans l'aider. Bon, maintenant, elle est en position de force, elle le tient, elle le questionne, j'ai même l'impression qu'elle aime ça, en même temps la vengeance à parfois du bon.
Il n'empêche que lorsque le bonhomme ne réponds pas la seconde fois, je vois venir le drame, j'espère qu'elle n'ira pas trop loin. Je n'ai pas trop le temps d'espérer à vrai dire, lorsqu'il réponds par une insulte à la troisième question, je sens peu après venir à mon nez l’odeur acre du sang, cette odeur un peu ferreuse. Je ne m'y ferais jamais, dans l'eau, on a pas le même rapport au sang, c'est, je ne saurais pas l'expliquer, mais c'est pas pareil, cette odeur, je l'ai expérimenté pour la première fois lors de l'une de mes escapades humaines. J’exècre cette odeur, elle prends à la gorge, elle suggère des choses pas très reluisantes pour cet homme qui doit certainement être en train de mourir. Le bruit de son corps lourd qui se vide de vie et tombe au sol arrive à mes oreilles et me sort de mes rêveries. J'essaye de passer outre les sons très peu ragoutant qu'il émet en s'étouffant avec son propre sans et tandis que les derniers signes de vie quittent son corps, je repense à cette odeur du sang, c'est vrai que je l'avais sentie quelque peu tout à l'heure, après avoir attaqué notre ennemi.
Je la suis alors qu'elle marche pour s'éloigner de la zone de l'agression, c'est machinal mais au final elle a raison, il faut déguerpir pour sauver nos vies, au cas ou. C'est là que je repense à ma compagne de mésaventure, si j'ai sentie cette odeur de sang plus tôt, c'est qu'elle est blessée, c'est forcément ça puisque l'autre déchet était en parfaite santé, enfin, du moins quand je l'ai attrapé pour l'immobiliser. " Dites, vous êtes sûre que ça va ? Votre blessure, c'est pas trop grave ? Vous voulez pas qu'on prenne deux minutes pour regarder ça ? " En m'entendant parler, je me sens clairement soumis comme mec, ça fait homme attentionné, timide et carrément peureux, donc tout à fait moi. Mais faut pas le dire trop fort, en tant que Prince héritier, je suis tenu d'être un peu plus respectable, un peu plus courageux, à tout épreuve vous voyez. " Enfin je dis ça, c'est vous qui voyez... " Et voilà, tellement mieux, encore un magnifique élan de courage, décidément, je suis pitoyable, pas de quoi fanfaronner en rentrant au royaume.
Elle marche, la viking, un pied devant l'autre, avec assurance. Elle vient de prendre une vie, ce n'est pas la première fois et ça ne sera pas la dernière. Lorsqu'elle tombe si bas, ce n'est pas par plaisir, c'est par vengeance ou par obligation, qu'elle se dit. Cette fois, c'est un peu des deux. Elle s'est vengée, parce qu'il lui a donné l'impression d'être faible, cet ivrogne et aussi parce qu'elle craignait pour sa propre sécurité et celle du blond. C'est une vermine de moins dans ce monde et personne ne le pleurera, elle en est certaine, Sif. Il ne manquera à personne, cet homme et il ne fera plus jamais de mal à qui que ce soit. Elle ne s'en veut pas de l'avoir tué, pas maintenant et sans doute que les remords ne viendront jamais. Elle ne l'a pas tué par plaisir, mais la pensée de le voir inanimé et sans vie la soulage, la libère d'un poids. Elle marche, légère, malgré la douleur accrue à son épaule. L'adrénaline redescendra bientôt et la douleur se montrera plus vive encore. « Dites, vous êtes sûre que ça va ? Votre blessure, c'est pas trop grave ? Vous voulez pas qu'on prenne deux minutes pour regarder ça ? » Il est là, derrière elle, le blond, elle le savait avant même de l'entendre parler. Ce qu'elle ne savait cependant pas c'est qu'il avait remarqué sa blessure pourtant pas si apparente dans la noirceur. La lame, elle est toujours enfoncée dans sa chair, mais elle ne peut pas la retirer maintenant. Ils doivent s'éloigner, au cas où les compagnons de l'homme arriveraient. Ils doivent marcher plusieurs minutes encore et ensuite, elle pourra retirer la lame de sa chair et tenter d'arrêter le flot de sang. « Enfin je dis ça, c'est vous qui voyez... » Elle jette un regard dans sa direction, la brune, sans toutefois arrêter ses pas. « Ce n'est rien de très grave, qu'une petite coupure... Il faut d'abord s'éloigner d'ici. » Une petite coupure... C'est une façon de voir les choses, sa façon bien à elle de voir les choses. Sif, elle n'a jamais mal, elle minimise toujours la douleur, par orgueil, par fierté, par courage. Du courage, ça elle en a, trop même, parfois ça frôle la stupidité, l’insouciance, mais elle ne changera jamais.
Elle continue d'avancer, la pirate, en silence, malgré cette douleur de plus en plus insupportable qui lui vrille le bras. Puis elle s'arrête, au bout de quelques minutes, Sif. La douleur devient trop vive, elle doit absolument retirer cette fichue lame, elle ne peut plus attendre d'arriver au bateau et de voir le médecin. Elle doit la retirer, maintenant, malgré les dégâts qui pourrait y avoir. Elle se retourne, Sif, elle fait maintenant face au blond. « Ici, ça devrait aller. » Elle prend appuie sur un vieux tronc d'arbre et s'y assoie, la viking. « Dites, vous avez quelques aptitudes en soins ? Parce que je vais avoir besoin de votre aide. » Son regard est rivé sur lui, elle l'observe malgré l'obscurité. Elle doute d'y arriver seule et si elle lui demande de l'aide, c'est pour minimiser les dégâts. Seule, elle pourrait aggraver son état, alors qu'avec un peu d'aide elle pourrait peut-être parvenir à se réparer. « Je vous aie menti, c'est plus qu'une simple entaille... » Elle lui désigne son bras, afin qu'il puisse admirer les dégâts et ce poignard toujours bien enfoncé dans son bras. Ce n'est plus vraiment le temps de se montrer orgueilleuse, mais elle le sera, parce que l'orgueil, c'est le propre de sa personne, Sif.
Spoiler:
Je te pardonne si tu me pardonne ce retard honteux
« Dans la vie on a pas toujours ce qu'on veut, comme par exemple ne jamais recroiser les personnes qu'on déteste, c'est pas toujours possible. »
Je ne sais pas trop quoi faire, je marche derrière elle, comme un chien qui suivrait son maître. Je sais en tout cas que si je la recroise un jour, je lui chercherais pas des pouds, elle est vraiment pas commode et elle a un sacré coup de poignard. J'hésite à l'arrêter parce que je vois bien qu'elle ne me dit pas ma vérité, sa blessure ne doit pas être si insignifiante qu'elle me laisse le croire. L'odeur du sang est bien trop présente et je vois un changement dans sa façon de marcher, elle souffre, c'est sur. Après elle a raison, il vaut mieux s'éloigner un maximum pour se mettre à l'abris autant que faire se peut. Je suis plongé dans mes réflexion, je ne sais pas trop à quoi je pense, surement à cette jeune femme là devant moi. Je me demande comment elle est à la lumière, à quoi elle ressemble. Puis je pense à cette jeune femme que j'ai rencontré un jour, avec qui je me suis quelque peu battu avant de prendre la fuite. Une grimace s'installe sur mon visage, je n'aime pas me rappeler ce moment, j'ai été tellement pitoyable. En tout cas c'est sur, cette jeune femme lui ressemble surement, elle ont, je dirais, le même tempérament, la même façon de se tenir face à l'adversité, torse bombé et tête haute. J'aurais certainement beaucoup à apprendre de ce genre de personne, mais pour l'instant ma fierté me l'interdit.
Je suis toujours plongé dans mes réflexions quand elle s'arrête pour se retrouver face à moi. Heureusement que je suis encore un peu attentif parce que sinon c'était encore la collision. Elle se dirige vers un arbre non loin pour s'y appuyer. Je vois bien que j'ai raison, elle est plus amochée qu'elle veut l'avouer, elle a du mal à s'asseoir, la douleur se fait trop intense. Je me penche alors vers elle, dans l'intention de l'aider. Après tout, même si je découvre que c'est une tueuse sanguinaire ou même que c'est la femme de l'autre fois, je ne peux pas la laisser souffrir comme ça, je ne laisserais jamais une femme en si mauvaise posture, je sais pas si je dois remercier l'éducation de ma mère pour ça ... Je dirais que je la remercierais si jamais je m'en sort intact. " Pour tout vous dire, je savais que vous me mentiez, vous perdez bien trop de sang pour une simple égratignure. Je ferais ce que je pourrais, j'ai quelques notions mais pas bien grandes ... Dites moi ce que je dois faire et je le ferais de mon mieux. "
Ainsi accroupi face à elle, mon visage est bien plus proche du sien que depuis le début, je commence à distinguer des traits, les nuages se sont dissipés et la lune éclaire un peu mieux les environs que lors de l'embuscade. Je crois qu'elle est brune, oui surement. Comme ça je dirais qu'elle a l'air belle, et même qu'elle me dit quelque chose. Par toutes les mers, je crois que c'est elle, la fille qui m'a fait prendre la fuite ! Qu'est-ce que je fais ? Je m'étais promis que je me vengerais si je la croisais à nouveau, que je lui ferais ravaler sa fierté et que je regagnerais mon honneur. Mais je ne vais tout de même pas frapper un ennemis à terre, non, ce n'est pas dans mes habitudes. Bon, tant pis, même si ça me fait mal de le dire, je vais devoir l'aider pour pouvoir me venger plus tard, quand elle aura repris ses forces. Ce n'est pas mon jour, c'est tout. Il ne faudrait pas traîner d'ailleurs parce que si on tarde trop, elle va finir par tomber dans les pommes et là je serais marron, je sais même pas où elle habite, je crois qu'elle est pirate, d'après ce que j'ai compris la dernière fois entre deux injures (vu comment elle a tué ce type tout à l'heure, ça me parait censé). Et je dois avouer que je ne me vois pas mais alors pas du tout débarquer chez les pirates, une des leurs dans les bras, l'épaule en sang ... Ils auraient trop vite fait de me tuer avant de chercher à comprendre, surtout si ils apprennent ce que je suis. Non, il me faut l'aider à stopper le saignement, et vite. Je déchire alors un bout de ma tunique, ce lambeau suffira à faire un garrot pas trop mal. Je met ma main sur son épaule, pour la plaquer contre l'arbre, mieux vaut qu'elle ne bouge pas quand on retirera le poignard, cela risquerait d'aggraver la blessure. " Quand vous êtes prête dites moi, j'ai de quoi vous faire un garrot dès qu'on aura enlevé le poignard. Mais il vous faudra assez vite trouver un médecin, le garrot ne suffira pas longtemps et vous risquez de perdre votre bras sinon ... " Je me surprend moi-même à être aussi courageux et à avoir un tel sang-froid. Peut-être la peur qu'elle me découpe en rondelle à notre prochaine rencontre qui fait que je me sens si investit.
« Pour tout vous dire, je savais que vous me mentiez, vous perdez bien trop de sang pour une simple égratignure. Je ferais ce que je pourrais, j'ai quelques notions mais pas bien grandes ... Dites moi ce que je dois faire et je le ferais de mon mieux. » Ce qu'il doit faire ? Tout ce qui est en son pouvoir pour retirer cette foutue lame sans aggraver davantage la blessure et ensuite, tenter d'arrêter le flot de sang... Le reste, elle l'ignore, elle n'a pas la moindre notion en soins, la viking. Elle a déjà vu des médecins à l'oeuvre, mais sincèrement, elle n'a pas appris grand chose, la brune. « Faites ce que vous croyez être le mieux. Tant que vous n'aggravez pas les choses... je vous fais confiance. » Confiance... c'est bien parce qu'elle n'a pas le choix et qu'elle ne connait en rien son identité. Son visage a beau être près du sien, en ce moment, les nuages ont beau s'être dissipés, elle ne l'a toujours pas reconnu. Si elle venait à le faire, elle ne saurait même pas comment réagir. Pour elle, ces deux hommes ne sont pas les mêmes, bien que son nouvel ami d’infortune lui rappelle l'autre blond.
Dans la noirceur, elle entend un vêtement se déchirer et elle sait où il veut en venir, le blond. Elle sent sa main sur son épaule et le laisse la plaquer contre l'arbre sans rechigner. « Quand vous êtes prête dites moi, j'ai de quoi vous faire un garrot dès qu'on aura enlevé le poignard. Mais il vous faudra assez vite trouver un médecin, le garrot ne suffira pas longtemps et vous risquez de perdre votre bras sinon ... » Elle sait qu'il faut faire vite et qu'elle n'a pas le temps de faire la peureuse, Sif. Bon, même si elle avait tout le temps du monde, elle continuerait à jouer les dures, la brune, alors au final, ça ne fait pas trop changement. Elle prend une profonde inspiration, Sif. « Allez-y! » La réponse est immédiate, elle est prête et plus vite ça se fera, plus vite ça se terminera. Doucement, la lame glisse hors de sa chair, lui arrachant une plainte de douleur qu'elle tente aussitôt de dissimuler, la norvégienne. Ça fait un mal de chien ! Heureusement, elle connait la douleur et elle y est tolérante, Sif. Rapidement, le blond lui fait un garrot pas trop serré, mais assez quand même. Ouf.. elle peut enfin respirer, la brune, même si la douleur est encore bien vive Elle prend de profondes bouffées d'air, avant de poser ses iris sur le visage du jeune homme. « Merci. » Même s'il faut souvent lui tirer ses remerciements, cette fois elle est bien sincère. Il aurait pu partir et la laisser en plan, mais il est resté et il l'a aidé. Maintenant, elle doit trouver un médecin... mais le blond, il peut retourner à ses occupations. Elle se relève, la viking, tentant de bouger son épaule le moins possible.
« Comme je n'ai pas vraiment envie de perdre un membre, je vais partir à la recherche d'un médecin, sans plus attendre. Vous en avez déjà assez fait pour moi, vous pouvez retourner à vos occupations. Je devrais y parvenir seule. » Elle ignore ce qu'il est venu faire dans cette forêt, mais il a sans doute mieux à faire que de ce perdre son temps avec elle. Et même si c'est risqué de continuer son chemin seule, elle est trop orgueilleuse pour lui demander de l'accompagner. Elle a toujours su se débrouiller seule, ça ne devrait pas changer aujourd'hui. « Merci, encore. » Elle lui accorde un dernier coup d'oeil, avant de tourner les talons et de commencer ça marche. Elle aurait dû rester à Blindman's Bluff, comme ça, elle ne serait pas prise dans cette fâcheuse position, la brune.
Spoiler:
Voilà, c'est un peu court... mais je ne voulais pas trop avancer. À toi de voir si Égéon décide de l'accompagner quand même ou s'il la laisse faire
« Dans la vie on a pas toujours ce qu'on veut, comme par exemple ne jamais recroiser les personnes qu'on déteste, c'est pas toujours possible. »
Voilà l'instant fatidique, elle est prête et il faut que je retire cette lame de son épaule. Tout en maintenant son buste plaqué contre l'arbre derrière elle, je saisie le manche du poignard. Il me fallut tout de même un instant de concentration pour ne pas trembler et le retirer tout droit, sans faire plus de dégâts. Une fois que c'est fait, je met le manche dans ma bouche pour éviter de laisser traîner cette lame maudite, on pourrait de nouveau se blesser. Ni une ni deux, je prends le bout de tissus que j'ai préparé et je serre mon garrot. Je vérifie bien qu'il soit assez serré pour limité le flux de sang qui s'échappe de son corps, mais pas trop, pour éviter que tout son bras n'en soit privé et qu'elle le perde immanquablement. Je sens bien que l'expérience est douloureuse, mais je suis assez impressionnée de la voir aussi solide, elle encaisse plutôt bien, elle doit avoir l'habitude. Y a pas à dire, c'est un sacré bout de femme, mais du coup je me demande si mon intuition de tout à l'heure ne serait pas la bonne. Une femme avec un tel caractère, une telle expérience de la douleur, cela ne peut-être qu'une pirate, et si je me fie à mon instinct, cela pourrait bien être cette femme de l'autre fois, celle face à qui j'ai pris la fuite lâchement.
En un sens j'aimerais partir maintenant, la laisser trouver un médecin toute seule, après tout je sais qu'elle est capable de se défendre toute seule. Mais en même temps, mon honneur et ma conscience me disent d'aller avec elle pour être sur que tout va bien aller, que rien ne lui arrive de fâcheux. En un sens, si je n'avais pas été là, il lui serait surement arrivé quelque chose de pas très sympathique ce soir, bon ok, si je n'avais pas été là, elle n'aurait également pas eu de poignard planté dans l'épaule, mais bon ... C'est nourrit d'un sentiment mitigé que je la regarde se lever pour partir à la recherche de son médecin. Et puis finalement je me décide parce que je ne peux pas partir comme ça, tourner les talons, ce n'est plus moi, ce n'est pas le Égéon que je souhaite devenir. Alors même si je risque de me faire découper en rondelle dès que l'on sera à la lumière des torches de la ville, tant pis, je prends le risque et j'essaye d'avancer la tête haute sans y penser.
Rapidement je me relève et à petite foulées je la rejoins sur la route. Une fois à côté d'elle, je l'observe quelque peu, elle a l'air d'aller tout de même mieux mais ce ne sera que de courte durée, je doute que pour une telle blessure les techniques de soin soient très douces. " J'ai rien de prévus dans l'immédiat, je vais vous accompagner, j'ai pas vraiment envie de rentrer. " C'est vrai que j'ai pas tellement envie de rentrer à la maison, d'entendre mon précepteur me dire que je ne dois pas m'enfuir comme ça pour aller il ne sait où, que ma place est au palais avec ma famille et mon peuple et blablabla et blablabla. Pour l'instant j'ai juste envie de rester encore un instant cet humain qui aide des femmes blessées et qui fait preuve de courage. Et si cela doit me mener à un combat avec cette même personne que je viens d'aider alors soit. Mais dans son état, je ne pense pas qu'elle m'attaquera, en tout cas je ne me risquerais pas à riposter parce que je suis du genre à fuir mais pas à me battre avec une personne blessée. Tout en marchant je continue à regarder sa silhouette, je pense clairement que c'est elle, plus on se rapproche de la civilisation, plus je peux voir des détails. Je sais que je m'étais promis de me venger la prochaine fois que je la verrais, mais finalement je n'en ai plus du tout envie. J'appréhende juste sa réaction une fois qu'elle m'aura reconnue ...
Elle avance, Sif. Elle ne se soucie plus du blond à qui elle vient de redonner sa liberté. Elle veut trouver un médecin le plus rapidement possible, car elle ne veut pas laisser traîner cette blessure. Le garrot ne peut pas rester en place bien longtemps, sans quoi elle risquerait de perdre son bras et ça, c'est tout simplement hors de question. Elle a besoin de ses deux bras, de ses deux mains. Sinon, elle ne vaudra plus rien, la brune, plus rien du tout. « J'ai rien de prévus dans l'immédiat, je vais vous accompagner, j'ai pas vraiment envie de rentrer. » La femme pirate, elle pose un instant ses yeux sur le jeune homme et la gratifie d'un léger mouvement de tête. C'est un merci silencieux, en quelque sorte. Elle préfère être accompagnée, au cas où il lui arriverait malheur, mais jamais elle ne lui aurait demandé de le faire. Sif, elle continue d'avancer, un pied devant l'autre avec la ferme intention de se tirer indemne de ce faux pas. Bon... pas totalement indemne, mais sans trop de dégâts. Un silence s'installe entre eux, l'heure n'est pas à la discussion et tous deux semblent respecter ça.
Après de nombreuses minutes de marche, les lueurs d'une ville se laisse enfin entrevoir. Sif, elle laisse échapper un léger soupire de soulagement. La douleur à son bras devient de plus en plus insupportable. Elle veut un médecin et le plus rapidement possible. Elle devra en trouver un qui voudra bien offrir ses soins à une pirate, mais elle sait qu'elle sera suffisamment convaincante, la brunette. Elle n'aura qu'à sortir sa bourse... on espérant que ça fonctionne, sinon elle devra user d'autres moyens... Peu importe, tout ce qui compte, c'est que ce bras soit sauvé.
Sif, elle accélère le pas et elle a l'impression que le jeune homme en fait de même. Rapidement, ils finissent par franchir les derniers arbres et se retrouve à l'orée de la ville. La brune, elle saura maintenant se débrouiller seule. Son visage se tourne vers celui du blond, mais malgré l'obscurité, elle peut enfin voir ses traits. Lorsqu'elle comprend finalement de qui il s'agit, elle se braque, la viking. Cet homme, ce blond... c'est avec lui qu'elle s'est bagarrée ce jour là, lui qui s'est lâchement enfuie. Puis elle a oubliée son existence, Sif, elle a oubliée le son de sa voix. Mais ce soir, elle se remémore parfaitement le tout. « Toi... » Elle le juge de ses deux yeux sombres. Elle est mitigée, la norvégienne, elle ne sait pas vraiment comment réagir. Cet homme, celui de ce jour-là, elle ne l'aime pas du tout, Sif, mais celui qu'elle a rencontré aujourd'hui... il l'a aidé, même si en vérité, il est en partie coupable de cette blessure. Mais peu importe, c'est en voulant lui venir en aide qu'est survenu cet accident... Alors oui, il a voulu l'aider, le blond et ensuite, il s'est racheté, en retirant ce poignard et en l'accompagnant jusqu'ici... Mais maintenant, elle fait face à la réalité, ces deux hommes ne forment qu'un seul et unique être. Sif, elle fait un pas vers l'arrière, tout ce qui importe désormais, c'est de trouver un médecin, le reste n'est que brouillard.
« Tu peux te retirer et rentrer chez toi. Je trouverai ce médecin sans problème. » Est-ce qu'elle lui pardonne pour ce jour là ? Peut-être... mais elle est troublée, la brune, même si elle tente de ne rien laisser paraître. « Merci. » C'est un dernier mot qu'elle ajoute avant de faire de nouveaux pas vers la ville. Elle n'a pas besoin de prise de tête, Sif, tout ce qu'elle désire c'est trouver ce satané médecin et en finir une fois pour toute. C'est pourquoi elle veut oublier tout ça pour ce soir, pourquoi elle veut penser au présent et au présent seulement. Et même si elle est une jeune femme rancunière, elle n'oublie pas que cet homme, il a voulu l'aider... C'est pourquoi elle ne fait pas toute une montagne pour une bagarre sans importance et qui a eu lieu des mois auparavant. Sif, elle n'a pas de temps et d'énergie à perdre avec ça, tout simplement. Et maintenant, si leurs chemins vient à se croiser de nouveau, c'est d'un nouvel angle qu'elle verra le blond...