J’aime la pluie, surtout lorsqu’elle est fraîche comme celle qui tombe actuellement. Même si le temps de Neverland est capricieux, bien souvent malmené par des tempêtes, des vents forts ou encore de la grêle : je profite de cette petite pluie pour marcher en dessous. Mes cheveux blonds foncent, mes boucles s’alourdissent et je renverse la tête en arrière pour ouvrir la bouche, accueillant l’eau sur ma langue. Mes bras s’étendent, mes mains s’ouvrent face aux gouttes et je déambule ainsi sous l’averse en direction de la rivière dans laquelle nous nous lavons. Je laisse tomber ma robe verte sur les cailloux et m’élance dans l’eau à une température agréable. Je nage, me laisse flotter, nage et regagne la berge tout en remettant ma robe détrempée. Mouillée pour mouiller. Je glisse mes doigts dans mes cheveux avant d’aller m’abriter dans une alcôve de roche du moins jusqu’à ce que la pluie ne soit moins drue. À peine je m’adosse au roc que les gouttes se dispersent et je reprends ma route pour aller récolter quelques éléments essentiels pour un onguent qui soigne les infections. Je fronce des sourcils et me retourne, j’ai cette drôle d’impression d’être épiée, suivie depuis que je suis arrivée à la rivière et ça n’est pas plaisant. Je ne veux pas revivre un épisode comme l’attaque du pirate, ou la traque des loups. Mes blessures sont encore vives et suffisamment humiliantes pour avoir appris ma leçon. Aujourd’hui, j’ai de quoi me défendre outre mon petit poignard de cueillette, j’en ai également un accroché à ma robe plus épaisse. Je mire les alentours, mais il n’y a personne : du moins en apparence, car je sais que l’on peut aisément se dissimuler entre les épais feuillages des petits arbres et arbustes. Je reprends ma route tout en restant vigilante, prenant la direction du coin où je vais pouvoir remplir ma besace de ce qu’il me faut.
Je n’entends rien ou ne ressens plus rien d’alarmant, je ne devais pas être suivie et mes dernières mésaventures me font devenir paranoïaque. Je m’arrête, me baisse pour couper quelques fleurs, je soupire : « Montrez-vous ! » Ce n’est pas seulement une impression, je suis certaine qu’il y a quelqu’un. Je ne suis pas folle, c’est simplement quelqu’un de malin et agile qui parvient presque à faire oublier sa présence. Mais là, je l’ai senti. L’odeur de l’alcool envoyé par une brise de vent. Je me redresse en sortant mon poignard de ma taille, le brandissant devant moi en défense. Je fais deux pas en avant vers l’endroit où je pense que l’homme se trouve, peut-être même s’agit-il d’une femme ? « Sortez de votre cachette ! » L’on pourrait penser que cette faible défense que je brandis devant moi ne suffira pas à me protéger, mais il ne faut pas se fier aux apparences et parfois l’agneau peut se montrer plus redoutable que le loup. Je fronce des sourcils, toujours personne. Bien, je vais être plus maline que mon suiveur et le prendre à son propre jeu. Je me retourne pour reprendre le chemin avant de grimper à un arbre et de rester perchée sur une branche. J’observe qui arrive et je fronce des sourcils en apercevant une longue chevelure sous un tricorne. J’attends qu’il soit bien en vue pour lui tomber sur le dos, glissant ma lame sous sa nuque. « C’est toi qui me suis, sal pirate ! » L’homme parvient facilement à se dégager de ma prise sans pour autant prendre le dessus ni me menacer d’une arme. On dirait une femme avec une barbe étrange, quelle est donc cette façon de se tenir ? De s’habiller ? « Qu’est-ce que tu veux voleur de vie ?! » Je me redresse, gardant mon arme devant moi comme protection bien que pour le moment, je suis la seule à montrer de l’animosité.
Il faut toujours être prudent avec les pirates et les Indiens ont été à de nombreuses reprises, les cibles de ces loups des mers. Je ne veux pas me retrouver prisonnière d’un navire de tueurs sanguinaires et finir dans les eaux tumultueuses ou gisante sur le pont. Je veux vivre, je veux une famille. Je dévisage le pirate à l’allure singulière qui n’a pas encore pipé mot, gardant ce petit sourire en coin qui lui donne un drôle d’air. « Qu’est-ce qui te fait rire pirate ?! » J’essaye de me montrer menaçante, froide pour qu’il se rende compte qu’il n’a pas à faire à une frêle créature, à une Indienne docile qu’il pourra aisément détrousser ou encore attraper.
Rapproche-toi des indiens. Une seule parole, un seul ordre.. Qui ne provient même pas du Capitaine. Mouche déambulait dans les bois, sa boussole entre les mains. Une boussole assez étrange d'ailleurs ; il en remercie tout particulièrement les enfants aux souhaits. Elle n'indique que ce qu'il espère mais indique ce qui pourrait lui donner un quelque chose en retour. De l'argent donne une fortune, les femmes donnent du plaisir et les trésors donnent la gloire. Toutes les petites choses ingrates qui font de lui l'homme qu'il est devenu. Là, il ne voulait qu'une chose. Pas un Indien, non, mais une Indienne. Les Indiennes sont comme les femmes.. Si vous comprenez, tant mieux pour vous. Et comme Crochet n'a pas précisé comment devait être le rapprochement, sa brillante imagination va reprendre sa place. [...] Les feuilles vertes, grandes ou petites, n'arrêtaient pas de gêner la route du vicieux pirate. Il n'appréciait vraiment pas d'être obligé de courir après une demoiselle qui serait certainement sauvage, la peau plus foncée que la sienne et la voix plus grave encore que lui. Ce n'est pas du tout son genre mais bon, pour rester dans la grâce des hommes importants, il serait capable d'embrasser une chèvre. Après de longues heures de marche, il entendit quelques gouttes tomber. Son visage devint rapidement dépité. Totalement dégoûté de sa position actuelle. Un tricorne, c'est glorifiant, mais pas réellement utile les jours de grosses pluies. C'est alors qu'il entendit quelques craquements en direction de la rivière qu'il longeait depuis peu. S'approchant de cette dernière, ce fut avec des yeux voyeurs qu'il observa une jolie demoiselle à la peau laiteuse, aux cheveux d'un blond foncé dont les boucles sont aplaties par les cordes de pluie. Tel un pervers, comme diraient les nouveaux gens, il en profita pour se rincer l'œil et non pas uniquement qu'avec la pluie. La demoiselle en question eut la brillante idée de se mettre à nue pour pouvoir se laver et pendant ce temps, lui, la misérable mouche, était toujours là, les yeux envoutés par une beauté qu'il n'avait encore jamais vu sur ses terres.
Il était resté planté là, gardant dans sa mémoire les fraîches images qu'il venait de se procurer en observant cette jeune femme. Était-ce un crime de regarder une jolie dame se mettre à nue ? Pas dans son code d'honneur qui ne comporte qu'une phrase ; ne pas laisser le rhum face à une femme. Pour lui, ce n'était pas de sa faute. Il était tombé ici, par hasard. Elle aurait dû savoir que de vilains pirates et hommes pourraient l'observer. Petite chipie. Et la voix de la peau blanche vient prendre place, s'accordant parfaitement avec son physique. Montrez-vous ! Caché derrière les feuillages, Mouche eut un léger sourire. C'était tellement amusant. Elle se sentait observée. Si elle savait tout.. Il ne fit pas un seul mouvement, coupant presque sa respiration afin d'éviter que son haleine infecte puisse être transportée par les vents. Sauf que monsieur ne peut pas couper sa respiration fort longtemps, il pourrait s'étouffer lui-même avec cette odeur d'alcool. Sa bouche s'était ouverte après quelques longues secondes, enfin, laissant l'odeur parvenir à la jeune femme qui se mit debout, l'arme à la main. Sortez de votre cachette ! Il ne sourit plus mais claque directement sa main sur sa bouche tout en s'engueulant mentalement. Il observait sa petite proie, ne la quittant pas des yeux. Ses sourcils s'arquèrent quand il vit qu'elle s'éloignait enfin, comme convaincue que ce n'était que des hallucinations. Mouche sortit enfin de sa cachette, s'aventurant sur la plaine mouillée, les pouces frottant légèrement leur majeur respectif. Une vilaine manie. Les bras balançant, le regard brumeux, il s'avance sur la route que la demoiselle venait de prendre. Et là, boum, un fardeau sur les épaules.
Il n'a dit aucun mot. Préférant sourire d'avantage en sentant la lame finement aiguisée prendre place sur sa gorge. Une sauvageonne, donc. C’est toi qui me suis, sal pirate ! Il sourit en coin tout agrippant les bras de la jeune demoiselle pour s'en extirper la faisant tomber, sans réelle force, sur le sol. Il gardait ses yeux plongés dans les siens quelques secondes avant de faire un léger signe de la tête sans réelle signification. Un tic. Qu’est-ce que tu veux voleur de vie ?! Ses sourcils s'arquèrent, sympathique comme surnom. Voleur de vie. Qu’est-ce qui te fait rire pirate ?! Il fit rouler ses yeux, avant de soupirer d'exaspération en faisant remuer ses mains. Vous les femmes, vous n'avez pas le sens de l'humour ! Toujours à parler, à parler (tout en faisant des gestes de la main pour soutenir ses paroles) et encore à parler. Vous n'savez donc jamais vous taire ? Il fit une courte pause, dévisageant la fillette. Et voyez-vous, ma jolie, nous n'sommes pas tous des pirates voleurs et assassins, son visage s'approcha de la jeune demoiselle tout en ayant les yeux plissés, j'en suis la preuve ma mignonne. Il lui tendit la main, les sourcils arqués amicalement, la voix sympathique. Allez debout ! Quand la séduisante créature fut sur ses deux pieds, Mouche lui saisit la main désarmée pour y approcher ses lèvres. My lady Ses lèvres, toujours proche de la peau de la demoiselle, se posèrent enfin alors que ses yeux bruns plongèrent dans ceux de son interlocutrice. Vous n'avez rien à craindre de moi, je suis tout simplement perdu et sans la moindre défense dit-il en se redressant. Et voyant votre peau blanche et vos cheveux, j'en déduis que vous n'êtes pas une indienne.. Je dirais donc marchandise ? Esclave, sirène ? Il tournait autour d'elle, inspectant son corps qui n'a aucun défaut suite à ses observations précédentes. Ah je dirais même mieux ! Vous êtes.. Il fit lever le bras droit de la jeune femme, inspectant celui-ci. Une guérisseuse ? J'en ai déjà croisé quelques unes, elles sont toutes aussi nettes de peau que vous. S'approchant de son oreille droite, il y susurra quelques mots, la voix malicieuse. Au moins, si j'ai un p'tit bobo.. Puis il reprit une certaine distance tout en gardant une posture.. différente.
made by roller coaster
Ma'Lila Zïhnâ
Beware, I'm starving
ζ Inscris le : 07/11/2015
ζ Messages : 429
ζ Avatar : Eleanor Tomlinson
ζ Localisation : Réserve des Indiens
ζ Occupations : Guérisseuse zélée
ζ Âge : Vingt-deux ans
ζ Statut : Amoureuse éplorée - Maman d'une petite Snanna
« Vous les femmes, vous n'avez pas le sens de l'humour ! Toujours à parler, à parler et encore à parler. Vous n'savez donc jamais vous taire ? » Mes sourcils se froncent, insinue-t-il que je ne laisse que mes lèvres s’ouvrirent sans que mon esprit ne dicte mes paroles, que je comble le vide par des phonèmes inutiles ? « Et voyez-vous, ma jolie, nous n'sommes pas tous des pirates voleurs et assassins […] j'en suis la preuve ma mignonne. » Cela reste encore à prouver, je n’ai pas confiance en ces brigands et au vu de ma dernière expérience, je ne vais pas lui sauter au cou pour l’étreindre. Encore moins lui tendre ma main pour une poignée amicale. Ceci dit, lorsqu’il me tend une main afin de m’aider à me redresser, je suis agréablement surprise bien que je n’en laisse rien paraître. Il pourrait tout aussi bien profiter de ce fugace instant pour m’enfoncer sa dague dans l’abdomen. Mais rien, je me raidis pourtant lorsqu’il soulève ma main libre afin d’y déposer ses lèvres dessus. Mes sourcils se redressent, que fait-il ? Est-ce une coutume habituelle chez les pirates, une façon de se saluer entre eux ? J’ai du mal à imaginer des hommes se baiser les mains, ça casse un peu l’image barbare et virile de ces énergumènes. Il se redresse tout en continuant de s’adresser à moi, sans que je n’aie pour le moment élevé la voix : « Vous n'avez rien à craindre de moi, je suis tout simplement perdu et sans la moindre défense. Et voyant votre peau blanche et vos cheveux, j'en déduis que vous n'êtes pas une Indienne.. Je dirais donc marchandise ? Esclave, sirène ? » Je ne suis pas surprise que l’homme face à moi ne devine pas mes origines aborigènes. Je n’ai pas la peau basanée, ni même les traits au niveau du faciès. Mon arrière grand-père n’est pas un Peau-Rouge de sang, mais un occupant qui est tombé amoureux d’une Indienne. Ainsi dans ma famille, c’est ma mère qui possède la même peau laiteuse que moi. « Je ne suis pas une sirène, ni une esclave et pas une marchande, pirate ! » « Ah je dirais même mieux ! Vous êtes.. Une guérisseuse ? J'en ai déjà croisé quelques-unes, elles sont toutes aussi nettes de peau que vous. » Cette manie de me toucher, d’être si proche de moi est étrange.
Pourtant, je fronce des sourcils quand il mentionne une peau nette. Je retire ma tignasse épaisse qui cache bien souvent mes joues pour désigner d’un doigt la balafre rouge qui recouvre ma joue. « Ais-je l’air d’être aussi nette que tu le prétends ! » Il s’approche pour murmurer à mon oreille quelques mots avant de reculer pour me laisser respirer et mon propre espace vital. Ce personnage est intrigant, étrange et loufoque : mais pas désagréable. Il a un charme fou, décalé, mais presque irrésistible. J’ai conscience que c’est un pirate, mais il a eu de nombreuses occasions de me tuer et je suis toujours debout devant lui, bien vivante. Donc, je vais certainement lui laisser une chance bien que je reste méfiante. « Je m’appelle Ma’Lila Zïhnâ, fille du peuple des Unami. Je n’ai pas la peau de mes pairs, mais je n’en reste pas moins une Indienne, pirate ! » Je le mire, de ses chausses à son tricorne qui sert de réceptacle pour la pluie. « Comment as-tu deviné que je suis une guérisseuse ? Et seulement en observant mes mains… » Je m’approche de l’homme, ne quittant pas sa bouche du regard avant de remonter sur ses prunelles ténébreuses. « À qui ai-je le plaisir de parler ? J’aime connaître le nom de ceux que je rencontre, plus particulièrement que je ne les tue pas. »
Elle est différente des autres, il l'est tout autant. Une ressemblance subtile. Il continuait de tourner autour, observant toutes ses courbes, tous les plis de ses vêtements. Une véritable perle. La peau lisse qu'il confirme, l'odeur naturelle qu'il retient, la voix qu'il apprécie. Elle lui fit montrer sa peau rougie, cachée par ses belles boucles et Mouche fit arquer ses sourcils en observant la marque. Ce n'est pas cette malheureuse marque qui va lui faire oublier les images de quelques instants plutôt. La jeune femme relève la tête, beaucoup moins méfiante mais plus.. Imposante. Elle sait comment parler aux hommes, comment monter des limites avec les mots. Je m’appelle Ma’Lila Zïhnâ, fille du peuple des Unami. Je n’ai pas la peau de mes pairs, mais je n’en reste pas moins une Indienne, pirate ! Pirate. Encore ce foutu mot. Pirate. Il n'est pas comme tous les autres. Pirate. Il est bon. Alors il laissa un soupir d'exaspération s'échapper de la barrière de ses lippes, fit rouler ses yeux tout en s'approchant de la jeune femme. Une fois qu'ils furent suffisamment proches, Mouche ne souriait plus. Son visage était beaucoup plus singulier. Je connais les femmes peut-être encore mieux que tu ne connais les plantes ma jolie, fit-il tout en posant son index sur le bout du nez de Ma'Lila. Tu ne me connais donc pas ? Le visage de Mouche fut tout autre. Frustré, mais amusé à la fois, un mélange pourtant impossible qui grâce à lui ne l'était plus. Voyant que la demoiselle ne connaissait effectivement pas son nom, Mouche fit lever légèrement ses bras vers le ciel en souriant. Mais je suis Mr.Mouche ! Le meilleur cuisinier que le monde de la piraterie n'a jamais connu ! Il se pencha légèrement vers Ma'Lila, pour lui murmurer quelques mots tout en ayant l'index posé sur ses lèvres gercées. Et le plus fin connaisseur de rhum, dit-il tout en reprenant sa place initiale, le sourcil droit légèrement arqué. Donc tu es une Indienne.. T'es bien unique dans ton genre. Il n'arrêtait pas de l'observer.
Il se mit ensuite dos à elle en s'avançant légèrement vers l'arbre depuis lequel elle venait de l'agresser. L'index posé sur son menton, les yeux observant le vide, il prit une nouvelle posture. Tout son poids sur la même jambe, légèrement penché sur la droite, le tout en ayant le bras gauche qui surplombe le vide. Mouche est un être décalé, c'est certainement ce qui fait son charme auprès des jolies femmes. En quelques secondes, il fit replonger ses yeux dans ceux de l'Indienne. Ma'Lila, c'est ça ? Dit-il tout en la pointant de son doigt. Avant même qu'elle ne puisse répondre, il reprit. Tu vas m'aider. Il fit quelques pas vers elle, s'approchant une nouvelle fois, son visage n'étant plus qu'à quelques centimètres du sien. J'ai besoin de ton aide.., murmure-t-il doucement. La voix plus calme, plus douce. Comme si.. Cette demande était un véritable secret. Serais-tu prête à faire confiance à un pirate ? Il sourit légèrement en coin. La respiration des deux personnes commence à s'entremêler. Même l'odeur de l'alcool n'était plus percevable. Il n'y avait plus que cette odeur de l'inconnu, de l'aventure.
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Mes sourcils se froncent. Il est certain que cet homme n’a rien de commun avec ceux que j’ai déjà rencontrés, en dehors de mon peuple. Il n’arrête pas de pénétrer mon espace vital, touchant mon visage ou mes bras sans attendre mon consentement comme si cela lui était dû. Il semble même frustré que je ne le connaisse pas. Est-il un homme important à Neverland ? Pas autant que ça dans ce cas, puisque j’ignore son nom et c’est la première fois que je rencontre la folie. Car oui, la folie à un visage maintenant que je rencontre ce personnage. Ce n’est pas celle qui fait perdre l’esprit, mais la plus douce, celle qui fait rire, celle qui marque, que l’on veut revivre. « Mais je suis Mr.Mouche ! Le meilleur cuisinier que le monde de la piraterie n'a jamais connu ! » Un sourire étire mes lèvres. En plus lorsqu’il annonce comme un secret son goût prononcé pour le rhum, mais ça, je l’avais déjà deviné par l’odeur d’alcool que j’ai sentie. Quel pirate n’aime pas le rhum ? Cela semble être une boisson de rigueur pour être un boucanier : je trouve personnellement que le goût est affreux. « Donc tu es une Indienne.. T'es bien unique dans ton genre. » « Pourquoi ai-je quelque chose d’unique ? Parce que ma peau n’est pas celle de mes pairs ? » Mes mains viennent se coller à mes hanches, dans une position que je veux menaçante ou du moins, contrariée par ce qu’il vient de dire. Je ne supporte pas qu’on puisse penser que je n’ai pas ma place dans la tribu. Ce n’est pas ce qu’il a dit, ni ce qu’il a insinué, mais faire remarquer que je suis unique : c’est comme dire que je ne devrai pas me trouver là où je suis. Ma famille a eu du mal à s’intégrer, ne serait-ce que pas le choix ancestral de mon arrière grand-mère qui a choisi un Occupant. Mon nez se retrousse de mécontentement, alors qu’il se retourne pour marcher étrangement. Lui, il ne boîte pas comme moi, mais pourtant, j’ai l’impression de marcher normalement quand je le vois se déhancher drôlement devant moi. Il pointe son doigt dans ma direction : « Ma'Lila, c'est ça ? … Tu vas m'aider. » L’aider ? Mais qu’attend-il de moi ? Il revient à la charge jusqu’à ma fine silhouette, murmurant que je vais l’aider. Son visage est beaucoup trop proche du mien, c’est troublant et pas uniquement la proximité de nos silhouettes, mais son aura qui compresse malicieusement ma frêle personne. « Serais-tu prête à faire confiance à un pirate ? »
Sa respiration s’emmêle à la mienne, ne faisant plus qu’un et je sens mon cœur s’accélérer. Est-ce bien de faire confiance à un pirate, de s’embarquer dans ce type d’aventure ? Je ne le connais pas au final et il pourrait m’emmener dans la gueule du loup sans que je ne le voie venir. Je recule d’un pas, ne serait-ce que pour pouvoir respirer sans me laisser enivrer par sa présence ou son aura enjôleuse qui charme avec indécence la mienne. Mouche me regarde, attendant certainement ma réponse et mes lippes s’étirent avec amusement : « Qu’aimerais-tu que je réponde, Mouche ? » Moi aussi, je peux jouer avec le feu et charmer, moi aussi je peux faire de l’effet par ce que j’espère dégager lorsque je suis en présence masculine. Cela fonctionne à merveille sur Set, pourquoi pas sur Mouche ? « Peut-être que je peux faire confiance à un pirate, mais toi… ferais-tu confiance à une Indienne ? Nous sommes aussi redoutables que les tiens, si ce n’est plus. Tellement redoutable que vous n’osez même pas attaquer nos camps… » Je pose mon doigt sur son torse, le remontant jusqu’à son col de chemise qui déborde de sa veste. Puis, je laisse tomber ma main le long de mon corps pour mirer son visage amusé. « En quoi puis-je t’aider, Mouche ? » Cette simple question qui laisse sous-entendre que je suis prête à lui accorder ma confiance, pour le moment. Mais à la première incartade, il risque de regretter de m'avoir fait croire durant un instant, dans une possible alliance entre un pirate et une indienne.