perhaps our pride will calm itself down, today... or not
Neverland, le Palais Royal au Royaume Maritime. Intrigue 2, Chapitre 1.
Ça recommençait... Et en même temps, c'était différent. La dernière fois, ses propres rideaux d'algues précieuses s'en étaient pris à elle. Enserrant sa gorge dans une étreinte mortelle. Elle se souvenait du terrible état d'asphyxie dans lequel ça l'avait plongée comme si ça s'était produit la semaine passée. Valone suffoquait alors mais sa force de caractère avait finalement mis ses surprenantes ennemies à terre. C'était à ce moment-là que, pour la toute première fois, elle s'était réellement mise à craindre le monde qui l'entourait jusqu'à sa propre chambre. Son refuge. Son intime maison. C'était à l'époque où Neverland s'était embrasée de ténèbres à cause du maudit capitaine pirate qui avait osé braver l'île. Une irrévocablement excellente raison de plus pour la princesse de haïr ces répugnantes et infâmes calamités. Y repenser faisait grincer ses jolies dents blanches des plus vifs ressentiments. Mais ce n'était pas sa principale préoccupation ces derniers jours. L'atmosphère qui régnait dans son univers depuis quelques temps lui faisait froid dans le dos et l’amenait par ce biais à songer à ce qui fut son premier sentiment d’effroi inspirer par son propre environnement fut-ce cela plusieurs mois car, aujourd'hui, sa chambre ne lui inspirait plus que crainte à nouveau. Pour dire ce qui était, tous les endroits qu'elle connaissait et fréquentait, des plus familiers aux moindres éveillaient en elle un sentiment de peur. Ce n'était pas les lieux à proprement parler mais... Quelque chose, quelque part, tout autour, la rendait nerveuse. Très nerveuse. C'était pire que la dernière fois, où elle n'avait alors qu'à craindre les innombrables bêtes peuplant son si magnifique océan adoré. Cette fois, elle craignait tout. Même une petite crevette de rien du tout apparue de nulle part pouvait lui faire faire un bond de quatre mètres. C'était insupportable et humiliant.
C'était donc dans un état d'exaspération et d'angoisse notoires que la princesse avait rejoint la chambre de son plus jeune frère aîné : Cyd. Demeurer isolée ne l'enchantait guère sous cette oppression inexplicable et constante.
Elle était restée un bon moment en sa compagnie, peut-être une heure ou deux. Chacun avait été ravi de la présence de l'autre, il n'avait plus manqué qu'Egéon pour réunir toute la fratrie ! Valone l'avait cherché mais sans succès... Elle avait dû revenir bredouille et déçue de son infortune. Cyd avait dû user de toute sa bonté et de son optimisme naturels pour voir un sourire orner de nouveau le visage de la benjamine Thelxiope. Bon, après tout, ce serait pour une prochaine fois. Après ça, ils avaient passés leur temps à bavarder et à s'amuser. Il n'y avait pas meilleur remède à ce sentiment peu rassurant qui hantait toute la population de l'océan. Quelques instants de partage entre frère et sœur. Valone aimait toujours être au centre de l'attention, faire son intéressante était une de ses spécialités et elle n'y manquait pas. Puis ils en vinrent à se raconter des histoires. Un conte en particulier, imaginé par leur mère Zhéa rien que pour elle lorsqu'elle était encore une toute petite sirène innocente -mais déjà bien capricieuse et exigeante- était son favori parmi tous. Sa mère l'avait appelée : La Fierté des Océans. Devinez qui était le personnage central de l'histoire ? Hm ? Je suis sûre que vous en avez déjà une idée bien arrêtée. Après toutes ces années, la princesse des hybrides de la mer ne se lassait toujours pas de ce récit. Pour cause, à l'époque de sa création, la petite sirène aux cheveux écumeux ne s'était pas privée de donner chacune de ses impressions, d'interrompre sa mère pour que le conte se passe comme elle l'entendait et pas autrement. Avec le temps, il a du subir quelques améliorations mais la trame principale de cette épopée féérique ne changeait pas d'un pouce. Et ce conte avait vu naître des suites d'aventures extraordinaires dont Valone était aussi friande des unes que des autres. Normale, elle y ajoutait toujours ses petits -mais nombreux- grains de sel. Il n'y avait qu'un seul souci... Aucune n'était conservée par écrit. Un vrai problème, un crabe dans la moule, le jour où l'une ou l'autre aurait soudainement quelques ennuis mémoriels tout serait perdu !
Une chose en amenant une autre, voici donc comment elle s'était retrouvée au Temple de l'Histoire à chercher après un Savennag qui ne voulait pas se montrer. Nom d'un requin édenté ! Mais où était-il passé ?! C'était bien le moment de disparaître, tiens ! Est-ce que lui et Egéon s'étaient concertés pour un petit goûté secret entre tritons loin du palais ?! Valone n'étant pas très patiente, elle pesta dans sa belle chevelure avec une contrariété croissante. Bon, plutôt que de tourner en rond comme un poisson perdu, autant faire l'effort d'aller demander directement à son apprenti. L'ignorer plus longtemps n'était plus dans ses options. Elle l'avait évité délibérément en faisant son entrée mais ne trouvant pas celui qu'elle était venu chercher, elle ne pouvait plus faire semblant de ne pas l'avoir remarqué. Levant un regard en biais réticent vers le triton à la nageoire rouge, elle l'observa du coin de l’œil pendant un instant. L'humanoïde brun n'était pas de ceux qui prenaient ses caprices avec patience et il avait sa propre manière de le montrer. Plus d'une fois, elle avait tenté de le faire renvoyer de ces murs mais peu importe avec qui elle abordait ce sujet : Savennag lui-même puis son père puis sa mère ou même son oncle, rien à faire ! Personne ne voulait prendre ses plaintes en compte, elle n'avait pas son mot à dire et, de plus, peut-être que si elle se montrait un peu plus aimable envers lui il se montrerait lui-même plus disposé à se montrer plus agréable. C'était pas comme s'il l'avait insultée. Évidemment, ça ne lui convenait pas à notre fille des tempêtes. Au moins pouvait-elle se consoler quand elle trouvait le moyen de le remettre à sa place. Valone n'avait aucune envie d'aller aborder cet hybride arrogant et méprisant mais prenant une petite inspiration résignée, la sirène adopta son air digne -de princesse- et donna quelques coups de nageoire nacrée dans sa direction. Aller ! C'était pour faire une surprise à sa mère et puis, c'était pas comme si ce serait lui qui s'en chargerait. Juste cinq minutes d'échange pour savoir où était le "maître" des lieux.
Levant fièrement le menton en prenant une pose tout à fait Valonesque, impérieuse et dégoulinante de dédain, elle se racla simplement la gorge pour attirer son attention et posa sa fameuse question de but en blanc sans même faire l'effort de mettre ses leçons de politesses en application :
- Où est Savennag ?
Ponctuons donc cette jolie tirade tout en finesse d'un agréable soupir de frustration.
- Cela fait bien dix bonnes minutes que je le cherche mais il demeure introuvable. Alors qu'il devrait être ici ! Que fait-il ?! Dîtes-moi où il est ou allez immédiatement le chercher, j'ai une requête importante à lui soumettre et cela ne saurait attendre davantage que le temps déjà perdu. Hâtez-vous !
En fait, si, cela saurait attendre mais par pour la dauphine de l'impulsivité et de la colère.
Dernière édition par Valone Thelxiope le Mar 5 Sep 2017 - 10:27, édité 2 fois
Kalahän Elïveren
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ζ Localisation : Dans les eaux profondes la majeure partie du temps ou sur Terre là où il peut jouer de l'argent
ζ Occupations : Apprenti de Savennag - Protecteur du savoir et de l'histoire
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ζ Signes distinctifs : Une cicatrice dans le dos qui va de son épaule à son flanc opposé. Mauvais moment, mauvais jour, un peu trop bu, un peu trop jouer...
☩ Perhaps our pride will calm itself down, today...or not ☩
L’ombre qui semblait peser sur moi depuis quelque temps déjà sembla s’évanouir en mirant le ballet aquatique de ma jeune sœur. Elle avait eu la malchance de naître avec une cécité, Arsinoé ne pourra jamais contempler les merveilles de notre monde qu’elles soient sous la surface comme au-dessus. Elle ne serait jamais témoin de la beauté de ce jour du solstice où le soleil touche la pointe de la tour de l’histoire, elle n’en souffrait pourtant pas, s’étant adaptée à ce monde qui lui refusait de contempler son environnement et les beautés qu’il recelait. Pourtant, et cela pour quelques longues minutes, la peur oppressante qui m’enserrait la poitrine depuis des jours se tut sous la contemplation de cette sœur chère à mon cœur. « Penses-tu que je pourrai faire partie du spectacle de l’été, si je m’entraine encore ? » M’avait-elle lancé entre deux virevoltantes figures. Mon rictus s’agrandit, venant l’interrompre en plaçant mes larges paumes sur ses hanches. « Tu es capable de tout, bien mieux que ceux qui peuvent voir » Son corps se colla au mien et j’encerclais ses épaules, un baiser sur son front. Je n’avais pas été un bon frère, ni un bon fils durant les dernières années, égoïstement, je m’étais éloigné de ma famille, ne pensant qu’à mon propre intérêt sans me rendre compte que ma véritable crainte était de les perdre. Et puis, il y avait Emérya, la jeune sirène, fille de la famille royale. Je n’étais pas le père de son enfant, un soulagement pour certain, pour moi, un peu, mais elle avait su me faire prendre du recul sur celui que j’avais été bien trop souvent et celui que je souhaitais devenir. Ces évènements m’avaient provoqué de nombreuses tergiversions, qui à force de pensées, m’en avait fait arrivé à la conclusion que j’avais besoin de ma famille, que je craignais pour leur vie, pire encore que ma crainte la plus profonde était de finir seul et aigri. Mais voilà, j’oscillais le plus souvent entre les exigences d’un Savennag qui voulait faire ressortir mon meilleur côté et mon incapacité à contrôler les pulsions peu louables qui entravaient mon existence. Et puis était arrivée, cette crainte, peur primale, s’insinuant sans raison valable dans le regard de tous, moi, y compris. Tel un sortilège, elle prenait aux entrailles, les plus valeureux, sans contrôle sur la chose, il était impossible de contre-attaquer, subir était l’option la plus valable. Cachant notre faible, nous en étions tous là, tentant en vain de vivre notre vie, sans que les affres l’envahissent définitivement. « Il faut que je te laisse, mais je reviendrai rapidement » Son beau visage, encore arrondi par les 18 ans qu’elle souhaite conserver, remonte dans ma direction, elle semble me voir, elle perçoit tellement plus que moi, sans pourtant en avoir le don. Une étreinte plus tard et quelques coups de nageoire et me voilà en chemin pour retourner au temple de l’Histoire. Je traverse le palais rapidement, agitant avec grâce cet attribut rouge nacré qui me propulse avec aisance dans ce monde fait de liquide.
Savennag s’est absenté peu de temps après mon arrivée, me demandant de poursuivre mes recherches sur une ancienne histoire d’un pirate maudit. Je ne lui demande jamais où il va, sa réponse est d’ailleurs toujours la même, et avec le temps, j’ai appris à respecter ses secrets, comme il a appris à respecter les miens. Je suis en pleine recherche et lecture, lorsque la chevelure de nacre de cette enfant capricieuse et agaçante me fait baisser le regard vers le bas de la salle arrondie.
Cela fait longtemps que je ne cherche plus à tenir une conversation avec Madame « MOI JE », j’ai pourtant tenté plus d’une fois sur la demande d’Egéon, mais sans succès. Sa M.A.J.E.S.T.E des asticots me sort littéralement par les branchies que je ne possède pas. La chose étant dite, pour le moment, elle ne m’adresse pas la parole et si par bonheur, elle peut repartir comme elle est venue, ma journée n’en sera que plus belle ! « Je veux ça…et ça… » Dis-je en marmonnant discrètement entre mes dents, imitant avec excès cette exaspérante sirène trop gâtée. Mes yeux roulent dans leur orbite à l’instant même où je comprends qu’elle vient vers moi, sois gentil et agréable, me répétais-je plusieurs fois avant de faire semblant de poursuivre ma lecture, comme si je ne l’avais pas aperçu. Je pouvais la mirer, fière et pédante cette petite nymphe prétentieuse qui se prétendait supérieure à moi. Non mais ! J’en savais bien plus qu’elle sur bien des domaines et elle n’était que friture nouvellement arrivée ! Dédaigneuse, elle était assurément, rien que l’idée de devoir lui adresser la parole me donnait envie de rendre les crevettes de mon déjeuner. Ne relevant pas le nez de mon ouvrage de nacre, je lui répondis sans même un signe de courtoisie qu’elle n’avait pas eue à mon encontre de toute manière. Pas là ! Me serais-je bien contenté de lui dire, si elle n’avait pas été encore plus désagréable en poursuivant son monologue des plus agaçants.
Mes lèvres s’entrouvrirent, puis se fermèrent au même titre que le « livre » de nacre que je tenais dans mes mains. Le reposant avec délicatesse, je fis enfin face à la désobligeante créature me sortant de mes gonds dès qu’elle croisait, ne serait-ce qu’un instant, ma vue. « Sachez…Madame dédain et horripilante princesse, que vous êtes, que non ! Mon maître n’est pas présent pour des raisons qui ne regardent que lui, et lui seul ! De plus, qu’il a parfaitement le droit, comme tout à chacun, de prendre la liberté de sortir de ce temple quand bon lui semble. Par ailleurs, et avec tout l’irrespect que je vous dois, vous n’êtes pas en terrain conquis ici, nous ne sommes pas vos esclaves, ni mêmes travailleurs contraints envers votre royauté, nous sommes là, par notre bon vouloir et si votre affaire est urgente, je vous invite à vous débrouiller par vous-même ! » Ses traits se meuvent sous l’effet de mes paroles, non, si elle pense que je vais me montrer agréable, elle qui n’a pas même pas fait preuve de bienséance envers moi qui dès qu’elle en a la possibilité, tente de me discréditer aux yeux de sa famille. Je l’ignore, encore une chose qui va agacer encore davantage la furieuse sirène à la nageoire nacrée. Je saisis un coquillage, passe mon index sur sa surface, cherchant une trace de cette histoire que mon maître m’a demandé de retrouver. « Si vous désirez mon aide, agaçante petite princesse…apprenez les formules de politesse et redescendez de votre hippocampe, là, notre conversation sera courtoise… »
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Neverland, le Palais Royal au Royaume Maritime. Intrigue 2, Chapitre 1.
Le triton avait le nez dans un ouvrage lorsqu'elle l'aborda et il ne semblait pas pressé de le relever de là. Ce qui était presque un affront pour sa suprême majesté Thelxiope. Oser l'ignorer de la sorte comme si elle n'était qu'un mauvais rêve qui plus est totalement transparent ! Elle aurait pu croire que cet imbécile sans éducation s'était bêtement assoupi devant sa lecture -comment se faisait-il qu'il savait lire d'ailleurs ? Savennag devait être un professeur de légende pour avoir réussi l’exploit d'inculquer cet art si subtil et intellectuel à pareil mendiant-. Ah ! Elle l'aurait pas loupé si elle l'avait surpris tout roupillant en plein travail ! Mais non, il était bien éveillé. Ce qui rendait son net manque de réaction agaçant. Mais, enfin, l'espèce de poisson attardé des tréfonds caverneux sorti de son apparent état de léthargie en faisant jouer sa mâchoire pour refermer et ouvrir la bouche en même temps que son ouvrage. L'image même d'un poisson bar venant de recevoir un violent coup sur la tête, se rappelant tout juste comment refermer les coquillages d'un récit. Ce qui était, en soit, d'une simplicité à la portée de n'importe quel nourrisson. Ça y est ? Il allait retrouver l'usage de la parole aussi ? Les prémisses des bases du langage, le secret inestimable de l'alignement des mots et des syllabes pour former des phrases cohérentes et intelligibles commençait à lui revenir ? L'observant reposer son livre avec une délicatesse insoupçonnée, Valone ne quittait pas sa mine désobligeante et hautaine d'un iota alors qu'il se tournait vers elle.
Certes, on ne respire pas à proprement parler sous l'eau... Mais la princesse des océans eue une lente inspiration en entendant le triton lui parler sur ce ton. La première fois qu'il lui avait retourné son comportement égocentrique à la figure, elle avait été scandalisée. En cet instant elle se sentait outrée et offensée. Sa mâchoire se carra, ses muscles se tendirent et des typhons naquirent dans ses yeux bleus sous l'emprise de l'offense. Ses mains manquèrent de se serrer en poing. Comme elle rêvait de lui en coller une -ou deux- sur la joue ! Lui arracher les cheveux aussi était une tentation difficile à refouler. Mais pour ce qui est de l'agression physique, Valone faisait au moins l'effort de ne pas y céder. Que dirait-on d'elle sinon ? Il ne manquerait plus qu'on la prenne pour une folle ! Fulminante de l'intérieur à un point inexprimable s'en était surprenant que l'eau ne se mette pas à bouillir tout autour de son corps en ébullition. Ce misérable crustacé des bas-fonds osait lui faire la leçon à la manière d'un... d'un précepteur agacé ! Le teint de la princesse devait avoir viré au rouge tandis que le mollusque insipide retournait à sa besogne. Valone, presque tremblante de colère, se saisit du coquillage qu'il avait entre les mains en le lui arrachant littéralement des phalanges.
- Courtoise, vraiment ?
Cracha-t-elle.
- Vous êtes capable de ça, vous ? Le triton des cavernes ? Où est-ce que Savennag vous a trouvé ? Perdu dans un canyon de la mer Tic-Tac ? Vous vous êtes fait attaquer par le crocodile géant ? C'est ce qui vous rend si insupportablement exécrable ? Ça expliquerait votre corps couvert de cicatrices. Ou peut-être est-ce tout simplement que vous aimez vous battre, comme tous les sauvages sans éducation dans votre genre ?
Elle se voulait mordante, provocatrice, volontairement méchante.
- Vous m'insultez puis vous parlez d'avoir une conversation courtoise ?! Hypocrisie et billevesées. Je suis votre princesse ! C'est d'abord à vous de me montrer du respect, de la même manière que vous en montrez à mon père et à ma mère. Nous sommes la famille royale, vous êtes notre peuple ! Il y a une hiérarchie à suivre et à respecter, elle n'a pas été établie à titre fictif ! Vous vous devez de faire ce que je vous demande et ne possédez en aucun cas de droit de refus sur ces ordres ! Dorénavant, je vous interdis de prendre la liberté de me parler comme vous venez de le faire ! Est-ce que vous avez bien compris ou votre cerveau de mérou est-il victime d'une trop sévère insolation pour vous traduire clairement le sens de mes propos ?!
Le moins que l'on puisse dire c'est que Valone était très remontée. Si elle avait prévue semblable altercation avec l'élève de Savennag ce jour-même, elle aurait attendu jusqu'au lendemain le retour du triton millénaire.
Ainsi Savennag était totalement indisponible et pour une durée parfaitement indéterminée... Elle n'avait pas envisagée cette possibilité. La princesse était persuadé de le trouver à sa place dès qu'elle en aurait besoin. Tout devait être à sa place quand elle en avait besoin... Pourquoi diable est-ce que ce n'était pas le cas ?! Parfois, elle se demandait ce que son nouveau statut changeait vraiment pour elle. Valone était gâtée des biens les plus luxueux de l'océan. On lui faisait des courbettes en l'appelant Princesse quand elle franchissait une arcade. Mais face à des individus comme ce... Kallëghane, tout ça ne semblait plus avoir de sens. Pourquoi ? Non, elle ne voulait toujours pas comprendre où se plaçait la source du problème.
Se mordant la lèvre, elle regarda autour d'elle puis jeta hasardeusement le coquillage qu'elle tenait entre les mains avec toute la colère qui l'habitait en cet instant. Savennag, absent... Devait-elle l'attendre ? Il pourrait très bien ne revenir que dans une heure ou plus. Quelle nouvelle contrariante... Enfin, ce qui la contrariait le plus, c'était de se faire faire la morale de la sorte par un triton qui ne faisait même pas partie de sa famille. Pour qui se prenait-il, nom d'une méduse ?! L'air siffla entre ses dents mais elle mima un bref instant un peu plus de calme, peut-être cela le convaincrait d'accéder à sa requête. Si seulement, elle n'en rajoutait pas une dose...
- Envoyez-lui au moins un message, ce doit bien être dans vos cordes, non ? Sauf, bien sûr, s'il ne vous accorde pas suffisamment de confiance pour bien vouloir vous indiquer comment le joindre.