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 Blood and Wine
★ second star to the right and straight on till morning ★

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Message Sujet: Blood and Wine Blood and Wine EmptyLun 9 Jan 2017 - 21:56



Blood and wine

Wolves asleep amidst the trees, Bats all a-swayin' in the breeze, But one soul lies anxious, wide awake, Fearing all manner of ghouls, hags, and wraiths.
John & Freya & Anne




La Lune terminait sa course, s’isolant dans ses draps nocturne, poursuivie par les tracées rougeatres de l’aube grandissante. L’éternel combat du jour et de la nuit étaient de ces choses qui fascinaient Anne alors que le ciel se contrastait en couleurs chaudes et en couleurs froides dans une dualité qui était devenue habituelle. La pirate, bercée depuis son enfance par d’extraordinaires histoires avait toujours l’impression d’assister à un combat de titans et d’autant plus quand la vue était aussi dégagée. L’astre pâle semblait plonger dans l’horizon et pourtant, la nuit recouvrait encore les alentours d’une quiétude presque angoissante. Il n’y avait rien que les vagues s’écrasant doucement sur la coque qui faisait bruit de font et les cordages doucement cognant contre les bastingages. L’équipage était à terre, cette nuit, le Walrus avait mouillé près des côtes et avait établi un camp sur la plage en profitant qu’il y ait suffisamment de fond pour amarrer le bâtiment.  Toutefois il fallait des gardiens de leur habitacle, qu’on ne vienne pas s’y infiltrer la nuit pour y dérober les trésors. Anne et Silver étaient alors restés à bord, pour la première fois depuis longtemps, elle avait dormi tranquillement jusqu’à ce que son tour de garde n’arrive en plein milieu de nuit.

Ses talons résonnaient contre le bois sous ses pas, ses rondes incessantes et dans un rythme totalement irrégulier. La nuit avait été particulièrement calme et au petit matin, quand tous les larbins auraient fini de ronfler comme des ports sur le sable, ils lèveraient les voiles en direction de One-Eyed-Willy une fois de plus pour y vendre sa marchandise et faire réparer le navire. Le Walrus était solide, néanmoins c’était un bijou de navigation qui demandait beaucoup de soins et d’attentions pour fuir aussi vite sur la surface impitoyable des mers et ses déferlantes meurtrières. La tempête, oui, ils avaient l’habitude de la braver avec sang froid, mais les mats parfois ne résistaient pas au vent et il arrivait que le navire en perde le grand cacatois ou le grand foc. Le regard glacial de la jeune femme vint se perdre sur la hauteur des mats que l’on voyait petit à petit se redessiner avec le jour qui arrivait.

Et ce fut à ce moment là qu’un bruit provenant de derrière la fit sursauter. Posant sa main sur ses sabres, prête à les sortir elle observa le pont qui était vide. Cela était-ce un coup de vent ou dû à une présence non désirée ? Anne se méfiait, ils avaient accosté pas loin des tribus indiennes et même s’ils étaient bien dissimulés dans la petite crique, il n’était pas impossible qu’ils se soient faits repérer. Anne sorti plutôt l’un de ses couteaux, décidant d’aller vérifier tout de même que la cale était bien vide. Prudemment, Anne descendit dans la cale, la pénombre n’aidait pas mais elle fut parcourue d’un lourd frisson qui avec cela s’accompagnait de mauvaises intuitions. Fronçant les sourcils, elle tenait d’y voir plus clair mais ses yeux ne parvenaient pas à s’habituer à l’obscurité. Elle fit tout de même le choix d’avancer et de progresser en veillant à le pas faire grincer les planches sous ses pieds.

Avec prudence, elle avança, vérifia chaque mètre carré de la cale ; le garde manger, les dortoirs, la salle des cartes, tous éclairés par les quelques ouvertures qui laissaient filtrer les rayons lunaires et lui permettaient de voir un peu plus. Puisqu’il n’y avait rien, Anne poursuivit ses quelques vérifications, soulevant des draps, déplaçant des barils jusqu’à finalement arriver vers la salle des coffres. La jeune femme vit que la porte était fermée, ce qui a priori la rassura. C’était sans compter cette petite rayure caractéristique sur la porte qui l’interpella et l’intrigua quand elle s’y baissa pour glisser ses doigts dessus. Le bois chauffé lui indiquait que cela venait tout juste d’être fait et alors, elle s’aventura à pousser doucement la porte qui ne résista pas. Elle avait été forcée, alors il y avait bien un intrus sur le navire.

Anne s’occupa donc de charger son arme à feu, ayant l’intention de tirer pour réveiller le capitaine mais aussi peut être faire fuir le voleur et le dissuader. Elle avait ses lames pour le tuer, la jeune femme ne voulait pas entreprendre de meurtre avant de l’avoir interrogé sur ses intentions et qui pouvait potentiellement l’envoyer là. Anne fit alors irruption dans la salle, braquant son pistolet tout près de la silhouette, elle fit pression sur la détente et l’onde du son vint faire vibrer la coque. Ce serait suffisant pour prévenir le capitaine mais le temps que la fumée se dissipe, elle ne voyait pas où se trouvait cette foutue silhouette. Anne redoubla d’attention, prête à répliquer.










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Message Sujet: Re: Blood and Wine Blood and Wine EmptyMar 24 Jan 2017 - 21:50

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Anne, John & Freya
Everybody got their reason, Everybody got their way, We're just catching and releasing, What builds up throughout the day, It gets into your body, And it flows right through your blood▬ Catch&Release Matt Simons


Il faisait une nuit de sang. Le ciel renvoyait sa fureur au monde somnolant. La lune même, enfilait une teinte vermeille. Elle l’avait suivi comme on poursuit un papillon de nuit. Attirée par un froissement d’ailes, désireuse d’en connaître le but. Elle était allée trop loin sans doute de son campement. Mais elle l’avait aperçue du haut des falaises qui grignotaient la forêt des âmes alors qu’elle menait sa ronde.

La neige tombait un peu partout sur l’île et la blancheur enveloppait la terre d’un calme trompeur. Les disparitions d’enfants se faisaient de plus en plus nombreuses. Elles touchaient tous les camps. Des indiens aux habitants de l’île, les gamins disparaissaient sans laisser de trace. La tribu Unami avait récemment perdu signe de vie d’une des leurs et les meilleurs pisteurs du campement n’avaient pu la retrouver. Freya avait profité de sa ronde pour chercher de nouveaux indices, même infimes qui auraient pu expliquer ces enlèvements mais Neverland semblait prendre un malin plaisir à couvrir les méfaits de sa créature maléfique.

Alors qu’elle atteignait la lisière de la forêt, les grandes voiles blanches reconnaissables des bateaux longeant la côte avait fait plisser ses yeux de colère. Ces monstres de pirates pensaient que les mers étaient leurs, et se permettaient de longer leurs terres, à quelques kilomètres seulement du campement des tribus indiennes. Lors de leur arrivée sur l’île, les guerres sanglantes qui les avaient opposés avaient notamment eu lieu sur ces plages par lesquelles ils avaient voulu les envahir, sournois, et vicieux tels des serpents à sonnettes.

Alors les Unamis avaient pris pour habitude de surveiller les mers jusqu’à l’orée des bois des âmes, là où s’arrêtait leur territoire. Et ce navire là avait décidé de pousser le vice à faire escale à la limite, dans les criques que formait la pointe de la tempête. Elle aurait de suite alerté le reste des Unamis si la chevelure rousse à son bord n’avait pas bloqué sa respiration.

▬  Warulubra… Avait-elle murmuré alors que ses yeux clairs suivaient la silhouette qui allait et venait sur le pont. Elle se rappelait de cette guerrière, qui bien que pirate, l’avait sauvée à plusieurs reprises avant de finalement lui faire assez confiance pour lui rendre la pareil et panser ses blessures. Un lien de sang s’était tissé entre les deux femmes aux clans pourtant ennemis.

A pas de loups, elle avait descendu les immenses roches par des chemins connus des indiens seuls et avait atteint le sable humide dans un silence religieux. Ses cheveux tressés en arrière de multiples plumes et ornements naturels ainsi que son maquillage d’un noir profond lui offrait un camouflage relatif.
Evitant le gros de la troupe au sol, elle slaloma entre les derniers ronfleurs pour atteindre la coque incrustée de coquillage du navire. Jamais elle n’était montée dans un bateau aussi gros, et lorsque sa main toucha les planches spongieuses, un frisson malsain la parcourut. Pas suffisant cependant pour tuer sa curiosité dans l’œuf. D’un pas leste, elle cala son pied à la rainure de deux tranches de bois et commença son ascension. La nuit de son côté, la guerrière progressa encore de quelques mètres avant que sa main ne touche une surface lisse qui se déroba sous sa pression. Déstabilisée, elle crocheta l’ouverture de son coude et se hissa tant bien que mal à travers, battant des pieds pour se couler à l’intérieur de la créature de bois.

Son corps heurta le sol avec peu de douceur. Ne sachant pas à quoi s’attendre elle se recroquevilla contre la coque, laissant ses yeux s’habituer à la pénombre de la pièce. Elle distingua d’abord des gros futs et failli sursauter quand un jambon salé se balança soudainement devant ses yeux. Freya s’empressa de plaquer sa main contre sa bouche pour étouffer son cri de surprise et se releva lentement. Elle devait être dans le garde manger. Avançant jusqu’à la porte opposée, elle posa sa main sur la poignée, priant les esprits pour qu’elle s’ouvre et cette dernière grinça à peine sous son appel, lui offrant la vue d’un petit corridor.

Le sol tanguant sous ses pieds lui donna la nausée mais elle se força à poursuivre. Une porte plus ronde sur sa droite attira alors son attention et la jeune indienne porta tout son poids dessus, sans obtenir aucun résultat. Fronçant les yeux elle passa ses doigts le long de la serrure et eut un léger sourire alors qu’elle sortait un brin de ferraille qu’elle utilisait d’habitude pour repriser les peaux durs des tipis et fit cliqueter la serrure, se glissant par l’ouverture. Pour elle, une âme aussi fière que la ne pouvait être que la chef d’un tel bâtiment. Elle était donc désireuse d’en apprendre d’avantage sur elle. Intriguée, par cette pirate différente des cupides hommes sanguinaires qu’elle avait rencontré  jusque là.

Son regard parcourut le bureau qui lui faisait face, avant de tomber sur de petits carnets de cuirs empilés. Bien que nombre d’autres instruments étaient étalés ça et là, ce fut ces livres qui attirèrent son attention. Ne sachant ni lire ni écrire, elle se contenta d’en caresser le cuir, avant de faire tourner doucement les pages, appréciant sans comprendre l’écriture gracile qui s’y cachait. Son doigt suivit les courbes des lettres le long du papier rude avant de s’arrêter net.

C’était un dessin. Un arbre, imposant, puis plusieurs petits à côté, des croix, des pointillés. Plissant les yeux la guerrière se pencha un peu plus, absorbée par ces croquis dont elle reconnaissait certains pictogrammes. Un bruit de pas léger derrière elle lui fit tourner la tête et elle s’empressa d’attraper les livres. Sans réfléchir elle les fourra dans la doublure de son vêtement.
Avant que Freya n’ait pu trouver une cachette, une ombre déboula dans la pièce, braquant un pistolet. Elle tira. L’onde de choc et le claquement assourdissement de la balle la forcèrent à plier genoux à terre. Mais la balle ripa et d’un coup d’un seul, elle attrapa un coutelas à sa ceinture. L’unami n’allait pas donner une autre chance à son ennemi de se débarrasser d’elle. Se jetant sur la silhouette dans un élan souple, sa lame s’enfonça dans l’omoplate de son assaillant jusqu’à la garde où elle y resta figée.

Freya détacha son deuxième coutelas et allait le planter tout aussi lestement quand la poussière provoquée par la poudre se dissipa. Le visage d’Anne Bonny, tordu de douleurs lui apparu. Ses yeux s’agrandirent de stupeur alors qu’elle se reculait sèchement, lâchant son arme.

▬  Warulubra… Sa respiration saccadée, elle osa se rapprocher doucement de sa victime sans oser la toucher.

▬ Par les esprits je ne savais pas que c’était toi. Je … je dois t’aider… je… vais trouver de l’aide…  Paniquée, ne sachant pas comment réagir et oubliant qu’elle se trouvait en territoire plus qu’ennemi, elle posa ses mains sur la blessure de la pirate, tendant de stopper l’épanchement abondant. Se tachant les mains du sang vermeil de la femme-feu.




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Message Sujet: Re: Blood and Wine Blood and Wine EmptyJeu 2 Fév 2017 - 18:39



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John & Freya & Anne




Le coup était parti, la détonation avait résonné dans la cale et Anne avait volontairement manqué sa cible, espérant simplement lui faire peur et le faire fuir pour que cette histoire n’aille pas plus loin. Mais Anne avait mal calculé ses plans, ne s’attendant pas à voir l’ombre de sa cible venir s’approcher avec menace vers elle sans qu’elle ne puisse réellement l’entrevoir à cause de la poussière et du manque de lumière ici. Elle n’eut pas le temps de l’interpeller que déjà la douleur lui déchirait les entrailles et lui arracha une longue plainte de douleur. Le souffle coupé, réprimant une plainte sous le choc, c’était sans aucun doute la pire des sensations qu’elle n’avait jamais connue - Ou peut être la seconde après la fausse couche qu’elle avait faite il y a de cela bien des années auparavant ; quoi qu’il en soit c’était de ces mêmes impressions que celles de se sentir se détruire de l’intérieur et de ne rien pouvoir faire que de subir la douleur. Impuissante, Anne tentait tant bien que mal de rester concentrée pour ne pas succomber sans tenter de tuer cette personne.

Anne releva le regard béant sur son agresseur, mais fut d’autant plus choquée de voir qu’à la faible lumière des rayons sélènes de la Lune, le visage de Freya se dessinait à travers la poussière et qu’elle venait de la planter. Quelle était donc cette maudite hallucination ? La jeune femme posa sa main sur l’épaule de Freya, constatant qu’elle était bel et bien réelle et le timbre de sa voix familière jusqu’à ses oreilles le lui confirmèrent. Pourquoi lui faisait-elle cela ? Sur le moment, Anne ne cherchait pas d’explication elle avait surtout envie que la douleur cesse et de sa main libre vint l’aider à extraire la lame. Visiblement le geste n’avait pas été voulu, ce qui la rassurait tout de même. Son cœur semblait déjà ralentir la cadence, se demandant si c’était là les prémices de la mort.

L’arme une fois retirée permit à la pirate de reprendre son souffle tandis qu’elle porta machinalement ses mains au niveau de là où la lame l’avait transpercée. Freya aussi essayait tant bien que mal de ralentir les saignements mais la pirate avait l’impression que cela ne servait absolument à rien. Elle ignorait toutefois si des points vitaux étaient touchés, quoi qu’il en soit la douleur était telle qu’elle senti soudainement ses jambes chanceler. Elle s’écroula, tout simplement, faisant tomber à la reverse des barils en essayant de se rattraper. Son visage devint livide à vue d’œil et elle sentait déjà le sang imbiber ses vêtements. Appuyant sur la blessure pour continuer d’empêcher le sang de couler, si Anne avait toujours eu peur de la mort, à ce moment là il n’y avait pas de place pour la panique. Son souci premier était de faire en sorte que la guerrière ne soit pas condamnée pour de la défense alors qu’elle n’aurait jamais voulu la blesser de la sorte.

« Vas t’en Freya, il va arriver !! » Fit-elle entre ses grimaces de douleur

Si elle avait échappé à Anne, elle n’échapperait pas à Silver qui était sensé la rejoindre sur la minute au moindre problème – un coup de feu était donc suffisant pour donner l’alerte. Le problème était que s’il voyait son second à terre en train de mourir il réduirait l’indienne en charpie sans qu’Anne n’ait la force de s’y opposer puisqu’elle se sentait déjà partir. Elle la supplia de s’en aller, de se dépêcher, prenant sur les dernières réserves d’énergie qu’il lui restait quand ses mouvements se firent de plus en plus lourds et sa vision de plus en plus floue. Bientôt le visage de son amie n’était plus que formes abstraites et sons bourdonnants.

Et là ce fut le trou noir total, se perdant dans l’inconscience sous le choc du coup qu’elle venait de recevoir, Anne aurait cependant voulu rester éveillée jusqu’à l’arrivée de Silver pour l’empêcher d’attaquer Freya mais sa tension vint à chuter de manière conséquente et elle ne parvint pas à ajouter le moindre mot.  










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Message Sujet: Re: Blood and Wine Blood and Wine EmptyLun 22 Mai 2017 - 16:52

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Freya, Anne & John




Amarrer son navire, c'était sans doute l'une des choses que le capitaine du Walrus portait le plus en horreur : il ne concédait pas qu'un tel bâtiment, qui ne demandait qu'à voguer sur les flots au large des terres, puisse ainsi rester enchaîné à un port. De ceux qu'il détestait le plus, il y avait Blindman's Bluff, et aussi parfois One-Eyed Willy, quand les choses ne tournaient pas comme il l'avait prévu. Mais jeter l'ancre pour poser son camp sur une plage, c'était aussi dans ce qu'il n'appréciait pas : alors oui, c'était sans doute un peu plus convenable que d'avoir les fumets nauséabonds de la ville qui venaient lui meurtrir les narines, ou alors les gueulantes des bonnes femmes dans les boutiques de bon matin. Ici, au moins, il pouvait encore savourer l'odeur de l'iode qui se portait à son nez, et le sable fin qui se laissait facilement soulever par les bourrasques du vent frais. Alors l'homme avait tout de même tenu à dormir à bord du Walrus, déjà parce qu'il n'était capable de se trouver nul autre place que le bon vieux lit dans sa cabine, mais aussi parce qu'il préférait garder un œil sur le précieux butin que renfermaient les cales du navire. Il avait passé la soirée à étudier les cartes avant d'aller s'abandonner aux songes sous les draps propres de sa paillasse. La nuit portait conseil, disait-on, et il espérait pouvoir conclure à un trajet sans risques tout en évitant les détours pour rentrer à One-Eyed Willy et dilapider son or. Bien sûr, il tâcherait de venir au lendemain avec une idée toute faite, qu'il n'aurait plus qu'à partager à sa seconde, Anne Bonny, avant de gagner de nouveau les hautes mers.

Bercé par le doux son des vaguelettes qui venaient s'écraser contre la coque sans toutefois remuer le bateau, John mit quelques instants avant de trouver le sommeil. Comme toujours, il ne s'était jamais vraiment habitué à ce que le sol soit tout à fait immobile sous son poids, et cela le mettait assez mal à l'aise. Pourtant, il avait fini par rejoindre le monde des songes, rêvant à d'autres océans, à l'or et aux femmes qu'il retrouverait rapidement une fois au port, et qui seraient sans doute un bien maigre réconfort. Mais l'homme fut trop rapidement tiré de son sommeil par un coup de feu, ses pupilles s'ouvrant rapidement sous la sommation. John se redressa d'un coup, penchant son regard vers la fenêtre qui bordait son lit, où il put constater sous la faible lumière lunaire, que personne ne semblait se faire attaquer au dehors. Bien sûr, il y avait cependant un problème à bord : c'était toujours le signal. Alors l'homme ne perdit pas plus de temps pour se tirer des draps et enfiler quelque chose, attachant sa ceinture sur laquelle étaient accrochés son sabre et une dague. Il n'attendit pas plus, quittant sa cabine tout en veillant à parfaitement verrouiller la porte derrière lui. Une lanterne allumée sur le pont lui donna assez de lumière pour qu'il puisse se glisser aussi silencieusement que possible jusqu'aux escaliers qui menaient dans les cales. Il entendait un peu d'agitation en bas, serrant la mâchoire sous son regard sournois avant qu'il ne se tapisse dans la pénombre en descendant les marches.

Mais lorsqu'il repéra d'où venait le remue-ménage, son sang-froid se tarit rapidement : le capitaine du Walrus dégaina son sabre au moment où il perçut les deux ombres au loin du couloir, et il n’hésita plus avant de se jeter sur elles. Un lourd grognement lui échappa alors qu'il portait sa lame en avant sur une jeune femme dont il devinait les traits sous les rayons doucereux de la lune, et il tenta de bloquer un instant son épée pour regarder autour de lui. « Anne ! Bon sang Anne relève-toi ! » gueula-t-il, son regard bleuté essayant de distinguer ce qui la gardait au sol. Elle avait du se prendre un coup, certainement, peut-être était-elle blessée. L'homme tenta d'écarter celle qui devait en être la cause d'un grand coup de sabre, pour la faire reculer. Il se rapprocha, ne prenant pas la peine de se baisser pour offrir à l'autre une belle fenêtre d'ouverture pour lui tailler la gorge, mais il donna un coup de sa jambe de bois dans l'épaule de la blessée, qui ne répondit pas et ne sembla même pas bouger. Son sang ne fit qu'un tour, l'agresseur l'avait probablement tuée, et c'était la pire chose qui aurait pu lui arriver : comment une femme seule aurait pu venir à bout de sa tendre Anne ? Le pirate hurla des injures avant s'avancer à nouveau, sa lame en avant et le cœur battant : il était bien décidé à en finir avec cette intruse, et il ne lésina pas lorsqu'il porta ses coups sur elle. Il la tuerait, pour le prix de la vie d'Anne, s'il en était.

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Message Sujet: Re: Blood and Wine Blood and Wine EmptyLun 5 Juin 2017 - 16:39

Blood and Wine
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Ses yeux s’embuaient. Incapable de rester de marbre face à cette bavure digne d’un enfant - car chez les Unamis, l’art du combat s’apprenait dès le plus jeune âge et confondre un ami d’un ennemi, c’était comme sucer son gros orteil à la place de son pouce, inconcevable. Freya tira sur l’un des pans de son habit, en confectionnant une bande de fortune afin de la plaquer et de garrotter la blessure. Réflexe automatique de ses mains tant son cerveau était embrouillé. Accompagnant la chute d’Anne de la plus douce des façons possibles, elle constata avec frayeur le visage de son amie pâlir à vu d’œil et ses yeux se voiler. Arrachant d’un revers de main les larmes qui lui brûlaient les yeux avant qu’elles ne coulent, elle tenta sans le pouvoir de calmer sa respiration jusqu’aux balbutiements de la pirate. A ses mots son regard se fit plus dur et elle hocha négativement la tête.

▬   Non Warulubra. Je ne peux pas te laisser dans cet état. Je vais chercher de l’aide parmi tes amis. Tu es ma responsabilité.  

 Lui demander de fuir c’était comme lui cracher au visage et la guerrière Unami retrouva alors un semblant de contenance. Son honneur lui dictait de ne pas laisser la femme-feu mourir là, entre deux barils de bières, s’eut été déshonorer son âme. Aller chercher les amis d’Anne, c’était aller à sa propre mort. La guerrière espérait simplement avoir le temps de leur indiquer l’emplacement de celle qu’elle pensait être leur capitaine avant d’être tuée.

Alors qu’elle s’apprêtait à passer le seuil de la porte, une lame large fila sa courbe, estafilant son avant bras en lui arrachant un cri de douleur. Plaquant son bras contre son corps en se reculant prestement, elle observa la carrure énorme du pirate qui se penchait à présent sur Anne. Au moins à présent y avait-il quelqu’un au courant. Bon pour les affaires de la pirate, mauvais, très mauvais pour celles de l’indienne. Le regard azur du mastodonte la transperça alors qu’il se redressait, sabre en avant, prêt à lui faire la peau. Et la fureur de l’ami se déversa sur elle, pure rage. Freya avait été façonnée et polie à l’art du combat et l’éclat de leurs lames se répondant l’aurait empli d’une joie sereine, dans d’autres circonstances. Mais aujourd’hui ils ne pouvaient se tromper de combat, la vie d’Anne en dépendait.
Se reculant contre le bureau principal, elle roula par dessus, ensanglantant les feuillets pour se mettre à l’abri de l’autre côté. La force brute de son adversaire était impossible à surpasser de front. Dos au parquet, elle plaqua ses pieds contre le plateau du bureau et le renversa dans un grognement d’effort. Stoppé pour un court instant, son adversaire ne pouvait l’atteindre pendant les 5 prochaines secondes. Laps de temps qu’elle devait utiliser à la fois pour sauver Anne et sa propre vie.

▬  Elle est en vie Pirate… soigne la où elle mourra pour de bon.  

Freya l’avait dit d’une voix qu’elle espérait ferme sans trahir son affection pour la victime. Peut-être le prendrait-il comme une ruse indienne pour détourner son attention, mais la jeune femme n’avait pas le temps de s’en émouvoir. D’un geste déséquilibré par son bras, elle se coula de nouveau par l’ouverture derrière le bureau. S’échappant par là où elle était entrée, elle sentit les livres cachés dans sa veste glisser et n’en rattrapa qu’un sur les deux. S’aidant de son poignard pour redescendre la coque le long des cordages, la jeune femme s’affaissa au sol aspirant bruyamment l’air. Gagner la forêt, elle n’avait qu’à gagner la forêt pour être en sécurité de nouveau. Sauf qu’entre elle et les feuillages rassurants, se trouvait une plage, et sur cette plage, des pirates ensommeillés se réveillant lentement sous les coups de feu et autres échauffourées d’épée. Sprinter fut la seule idée qui lui passa par la tête, avant d’être stoppée en plein milieu de la plage et d’en avoir le sable jusque dans les narines !



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Message Sujet: Re: Blood and Wine Blood and Wine EmptyLun 12 Juin 2017 - 15:34

Blood and wine
Freya, Anne & John




Des morts, il en avait vu, il en avait vu des centaines, peut-être même des milliers ; tantôt péris sous le coup de sa lame, tantôt par un de ses ennemis, mais son œil n'était pas novice, et de toutes les morts qu'il avait vues, aucune n'avait réellement pu lui tirer le moindre sentiment. Parce qu'il était comme ça, John, et qu'il ne s'épanchait pas sur les émotions quand cela n'était pas nécessaire. Pourtant, malgré tout ce qu'il s'était promis, il sentait son cœur battre la chamade dans son torse, à la simple vue de la jeune femme qui était à terre, inanimée. Il ne savait pas encore si elle était morte, c'était trop tôt pour le dire, mais il avait ce mauvais pressentiment d'à la fois se rendre compte qu'elle avait été prise de court, et qu'elle était tout aussi humaine que lui, qu'elle pouvait mourir comme n'importe quel autre. Non, pas Anne, songea-t-il, mais il préféra d'abord focaliser son attention sur le danger présent : celui qui avait blessé sa plus fidèle amie.

Devant sa lame menaçante, la jeune femme qui s'était introduit à bord du navire recula, jusqu'à se retrouver appuyée contre le bureau, qu'elle échappa en roulant par dessus pour se retrouver de l'autre côté. John remarqua le sang qu'elle y laissa, sur les papiers tâchés mais toujours utilisables : il l'avait donc blessée par son premier coup, elle serait peut-être plus facile à avoir dorénavant. Le regard fou, l'homme n'avait qu'une seule idée en tête : il lui fallait choper cette miséreuse avant qu'elle ne cause plus de dégâts, et il aurait alors tout le loisir de lui rendre ses comptes. Oh, il avait aussi bien des idées en réserve pour ce moment-là : il ne lésinerait pas sur les coups, il prendrait son temps, et il n'aurait aucune pitié dans les yeux lorsqu'il la verrait couiner sous la torture. Il pourrait lui prendre beaucoup, beaucoup trop de choses pour qu'elle puisse penser à vivre normalement après ça, mais rien n'égalerait la perte d'Anne si tel était le cas.

John ne la quittait pas des yeux : il la vit se fondre derrière le bureau, le pousser avec ses jambes pour qu'il ne puisse pas l'atteindre avant qu'elle ne se faufile par l'ouverture, et qu'il ne la voie redescendre le long de la coque sans pouvoir l'atteindre. Il ne prit même pas le temps de la menacer : ses hommes seraient bien assez sur la plage pour la choper, il verrait plus tard. Pour le moment, son attention se redirigeait vers Anne, qui était toujours à terre et immobile. Lâchant son sabre, l'homme se précipita vers la silhouette de son second, dans un bruit sourd quand il se retrouva à genoux devant elle. Un instant, il hésita, assez peu délicat de nature : mais il lui allait s'assurer qu'elle n'était pas morte. Sa main calleuse se plaça devant la bouche de la jeune femme, sentant le flux d'air froid y passer : elle respirait encore. Il appliqua alors ses mains sur sa nuque pour sentir les pulsations faiblardes de son cœur. Elle avait une plaie assez importante dans le dos, son état était sans doute moins critique qu'il ne l'avait pensé, mais cela n'assurait rien de bon.

Alors il lui souleva la tête pour essayer de la réveiller, lui parlant d'une voix à demi étouffée dans sa gorge. Jamais on ne l'avait vu comme ça avant, aussi inquiet, et lui-même n'aurait pas voulu l'être. « Anne, tiens bon.. Ça va aller, je vais t'aider mais respire, s'il te plait respire.. » priait-il, en la regardant dans l'espoir d'un signe, d'une parole, ou simplement qu'elle ouvre les yeux.

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Dernière édition par Long John Silver le Mer 2 Aoû 2017 - 15:06, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Blood and Wine Blood and Wine EmptySam 8 Juil 2017 - 0:20

Blood and Wine
Anne, John & Freya
Everybody got their reason, Everybody got their way, We're just catching and releasing, What builds up throughout the day, It gets into your body, And it flows right through your blood▬ Catch&Release Matt Simons


Le sable crissa contre ses dents, brûla ses yeux et emplit sa bouche, étouffant son cri de rage alors que sur son dos un poids monstrueux l’incitait à poursuivre cette lente agonie. Des cris mangés par sa tête bourdonnante raisonnaient tout autour d’elle. D’un geste qu’elle pensait rapide, la guerrière voulut se redresser mais ne réussit qu’à se débattre mollement, le genou qu’elle identifiait maintenant nettement, écrasait ses côtes avec tant de force qu’il paralysait le moindre de ses muscles jusqu’à bloquer même sa respiration.
Haletante, elle obligea son cœur à se calmer du mieux possible, aspirant par petites goulées le précieux oxygène. Elle allait mourir là. Bêtement, aveuglée par sa curiosité et se pensant indestructible. La nature venait sournoisement lui rappeler que personne n’est intouchable. Que la vie ne tient qu’à un fil. Et que l’homme cultive l’oubli facile de sa mortalité quand il a en sa possession armes et créations de sa manufacture. Personne ne savait qu’elle était ici. Pour les unamis de sa tribu, elle était en ronde nocturne habituelle, et si aucun incident n’était déclaré, ils ne pensaient pas la revoir avant le petit matin. Elle était condamnée.

Sa vision commençait à se strier de points noirs quand une main ferme agrippa sa chevelure et l’attira sauvagement en arrière. Sous le choc, Freya hurla d’une voix frôlant le guttural, voulant expirer et inspirer à la fois, et sentit les carnets comprimés contre sa poitrine s’échapper et se terrer dans le sable fin sous ses coups de pieds déraisonnés.

« Sale indigène de médeux… tu vas crever ! » L’estocade, à peine relevée que lui porta le premier pirate l’envoya de nouveau faire des châteaux de sable aux pays des papillons turquoises et elle sombra dans un semi état d’inconscience. Un liquide chaud et visqueux lui tomba tel un rideau sur les yeux alors que d’autres coups se déchainaient sans retenu. Elle ferma les yeux, sachant qu’il était impossible de résister, que sa situation était immanquablement mal engagée et que la seule façon d’espérer était d’amortir les chocs, d’encaisser, en espérant voir le bout du tunnel.

Au loin, Freya entendit des hurlements, un début de bagarre, un semblant de conversation, des mots « arrêtez » « le capitaine » « son sort »,… Elle sentit qu’on la trainait sur le sable et garda les yeux clos, se concentrant sur une survie toute relative. Au campement, pendant leurs entrainements, les guerriers avaient appris à subir des tempêtes de coups s’apparentant presque à du lynchage en règle. Une pratique que leur reprochaient d’ailleurs leurs voisins piccanniny. Ce déchainement de violence sur des ados à peine âgés de quatorze ans, correspondait tout à fait à l’étiquette de sauvage qu’on leur collait sur le front depuis l’installation des natifs à Neverland. Mais elle lui permettait aujourd’hui d’analyser avec assurance qu’aucun de ses os n’étaient brisés, qu’elle avait protégé ses organes vitaux au mieux et que si tout cela s’arrêtait là, elle s’en sortirait avec ecchymoses et contusions qui disparaitraient d’ici deux mois.

Sauf qu’à se sentir transportée sur le pont du navire, Freya se doutait que rien ne s’arrêtait là. Tenue par les bras, les jambes raclant le sol, elle reconnut par delà ses paupières gonflées la porte qu’elle avait franchit quelques minutes plus tôt, sur ses deux jambes. Son visage vint à la rencontre du parquet brutalement et elle sut qu’elle se retrouvait de nouveau face au pirate aux yeux de glace.
Lorsque la guerrière releva la tête cependant, loque à la merci d’hommes sanguinaires, c’est le visage d’Anne, d’une pâleur cadavérique, qui lui fit face à quelques mètres, adossée. Le souffle court et tentant de garder les yeux ouverts, elle vit que l’homme lui soutenait la tête, et lui murmurait des paroles indistinctes. Dans un silence religieux, la victime, l’assassin et le vengeur s’emprisonnaient d’une bulle d’attente, de tension et de non dit. Accrochés à un souffle d’Anne comme un équilibriste sur un fil, pouvant tomber d’un côté ou de l’autre.



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Message Sujet: Re: Blood and Wine Blood and Wine EmptyMer 2 Aoû 2017 - 16:44

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Freya, Anne & John




Elle était encore en vie, puisse-t-il louer les dieux pour cette chance qu'il n'avait alors presque pas espérée. C'était sans doute là son plus grand point faible, au capitaine du Walrus : il n'avait pas grand respect pour les femmes, mais il en était deux qui touchaient à l'exception, et l'une d'elles était celle dont le corps évanoui gisait à ses pieds. Le capitaine sentait à la fois la rage et la peur instinctive se frayer un chemin dans ses veines, s’immiscer dans le moindre interstice que laissait sa raison. Oh, cette saloperie d'indienne allait payer pour ce qu'elle venait de faire : et elle avait de la chance qu'Anne soit pour le moment encore à même de respirer. L'on disait souvent que l'imagination de l'homme était sans limites quand il s'agissait de faire du mal.. Et présentement, l'esprit de John bouillonnait déjà sous les idées toutes plus traumatisantes les unes que les autres.

Une main sur la joue d'Anne, et il lui murmura une dernière fois d'ouvrir les yeux, quand il entendit beugler sur le pont. Un mousse arrivait en courant, affolé, à crier « Capitaine ! Capitaine ! » à qui voulait bien l'entendre. Il arriva hors d'haleine, devant l'homme qui s'imposait habituellement d'une grande taille, mais qui était actuellement agenouillé près du corps meurtri de sa seconde. « Les hommes ont chopé la barbare, enfin, je crois.. Je les entends, ils arrivent, je vais m'occuper de Bonny » A ces mots, John ne chercha pas et quand il fut sur ses deux jambes, il chopa l'oreille du mousse avec brusquerie. « Je te préviens, si tu tiens à ta vie, tu ferais mieux de la tirer de là. » fit-il, la mâchoire serrée, décomposant bien chaque mot, un à un. Il aida l'homme à remonter Anne jusqu'à la cabine du capitaine, où elle fut allongée dans son propre lit à lui, et où elle fut prise en charge, quand John entendit la porte entrouverte craquer.

« Capitaine ! » gueula un autre homme, qui arrivait avec une torche dans les mains, et guidait le groupe de matelots derrière lui. « On prend pas la peine de d'mander une audience, on a chopé la p'tite bâtarde qui s'est enfuie » John se retourna vers eux, observant curieusement le visage de celui qui s'était mis à parler. « La sauvageonne ? » demanda-t-il, pour confirmer que c'était bel et bien celle qu'il avait cherché. « Oui m'sieur, la barbare à la peau foncée » Les yeux du capitaine abritaient un regard terrible, sombre, et empli d'une haine et d'une véhémence telles que l'on en avait rarement vues d'aussi empoisonnées. Il se retourna vers le groupe, cherchant des yeux l'indienne qu'on lui avait apportée.

Il ne tarda pas à la trouver, tenue par ses hommes, et n'eut pour elle qu'un regard silencieux, mais pas moins empli d'une envie de vengeance qui allait jusqu'à lui brûler les mains lorsqu'elles touchaient la garde de son épée. John s'avança, le pas lourd, sa jambe de bois marquant chaque enjambée comme l'on aurait sonné l'arrêt de mort de l'indienne. Il attrapa la sauvageonne par la chevelure, la tirant sans la moindre délicatesse à lui, pour lui pencher la tête en arrière et la forcer à le regarder, puisqu'elle n'avait pas d'autre choix.

« Alors tel est le visage de la couardise, et de la mesquinerie » souffla-t-il, figeant son regard opale dans celui de la jeune femme ; un regard terrifiant, difficile à soutenir tout autant qu'il était à donner, mais c'était une chose que John avait appris à faire avec le temps. Il n'était pas là pour les explications, non plus que pour être clément avec elle ou chercher à la comprendre : ça, c'était hors de question d'y perdre son temps. Alors, l'homme envoya une grosse gifle dans le visage de la jeune femme, qui la fit tomber à terre sous la violence, quand il laissa filer sa chevelure entre ses doigts. Alors qu'elle s'écroulait, les derniers carnets tombèrent de son habit, et alors, il comprit ce qu'elle était venue voler. « Debout, vermine. » ordonna-t-il.

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Message Sujet: Re: Blood and Wine Blood and Wine EmptyLun 4 Sep 2017 - 18:05

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Anne, John & Freya
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Pâle comme la mort, Anne Bonny ressemblait à ces statues de pierre blanche qui faisaient la fierté de certains villageois de Neverland. Il n’était pas dans les croyances indiennes d’ériger des sculptures dans ce matériau froid et mort qu’était la pierre, mais en cet instant, Freya comprenait l’aura glaciale et paisible que l’inertie pouvait transmettre. Par delà ses blessures et sa propre douleur, elle pria les dieux une fois de plus de sauver son amie et de laver ses mains de son sang.
Vframp, Vframp, Vframp … le bruit du bois frottant le bois, le bruit du bois frappant le bois. La musique d’un nouveau glas fit refroidir toute ardeur belliqueuse à la jeune indienne. Son regard poché suivit la jambe de bois pour s’élever jusqu’à la stature imposante du pirate qu’elle n’avait qu’entraperçu jusqu’à alors. Elle sentit sa tête partir brusquement en arrière alors qu’il empoignait ses cheveux et elle poussa un cri bestial, à mi chemin entre le grognement et le feulement.

A tout autre elle aurait craché à la face, à tout autre elle se serait débattue jusqu’à la dernière goutte de son sang, mais le regard que celui là posa sur elle suffit à la clouer sur place et faire ressortir les cauchemars de son enfance. Si les histoires qu’on leur racontait au campement pour leur faire peur avaient eu un visage, le rôle du vilain pirate aurait certainement eu ces yeux là. Aiguisés, d’un bleu plus pâle que les réconfortantes nuances de l’océan, d’un bleu si pâle que seule le souffle d’un dieu cyan peut en imprégner la glace.

N’osant rien répliquer, immobile sous la coupole de cette colère noire à peine retenue, la claque violente qu’elle reçut eut au moins le mérite de la sortir de son autarcie. Se ramassant sur elle-même elle sentit les prémices de la dernière heure fourmiller dans son corps. Au sol, deux des quatre carnets qu’elle avait pris s’étalaient. Elle ne se rappelait même plus les avoir empruntés, mais leurs écritures, fines et courbées avaient attiré son regard sans aucune arrière pensée que celle de la curiosité. Dans cette situation cependant, ils faisaient d’elle une espionne de choix, rendant sa situation, si elle ne l’était pas déjà, plus que jamais mal engagée.

Alors qu’il lui criait de se lever, la guerrière déchue posa un genou au sol, s’y appuyant lourdement pour retrouver l’équilibre bipède. S’il voulait l’abattre dans un ultime corps à corps, elle ne tiendrait pas plus d’un battement de cœur. Elle devait jouer le tout pour le tout, la ruse, art dans lequel elle excellait autant qu’un poisson hors de l’eau.

▬   Si vous me tuez maintenant, jamais vous ne reverrez le reste de vos carnets !  Elle n’avait plus qu’à prier pour que l’un de ces foutus rectangles aux cryptogrammes étranges contiennent un quelconque graal aux yeux du pirate.



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