Il y a des jours comme ça, où tout va de travers. J'ai beau essayer de déjouer le destin et mère Nature, mais cela ne marche pas toujours comme on veut et c'est pourquoi qu'en ce moment, moi et Cha nous fuyons cet orage! Un endroit où se cacher ? Il y a les arbres et cette rivière....
C'est fou comme deux personnes peuvent se rapprocher parfois. Depuis la mort de mon cousin, moi et Cha passons beaucoup de temps ensemble, je ne suis pas capable de la voir seule et souffrir. Ce matin, j'ai eu cette brillante idée de l'attirer dans les bois tout près d'une rivière qui m'absorbe complètement lorsque je suis ici. Toutefois, cet épisode vient de mal tourner et nous voilà dans le courant qui nous emporte... Tout ça parce que j'ai foncé dans Cha en ne regardant pas devant moi. 'ai cru entendre quelque chose qui nous suivait dans notre course et Bam! J'ai voulu rattraper mon amie, mais trop tard, elle m'emporte avec elle sous l'eau et la rivière qui serpente. L'eau et les orages ne font pas bon ménage, c'est plutôt dangereux et au lieu de penser à notre vie qui est en danger dans ce courant, je m'inquiète pour le ciel qui gronde et montre peu à peu sa colère...
Je réussis à sortir la tête de l’eau et cherche Cha des yeux... Je ne la vois pas et je commence à paniquer * Réfléchi Min... * Derrière moi, je ne vois pas ce rocher sur lequel je fonce, je pousse une plainte de douleur lorsque mon dos fracasse la pointe de celle-ci, heureusement, cela n’a pas toucher la colonne, mais le bas de mon dos... Je passe par-dessus ma douleur et m’accroche au rocher. J'attrape juste à temps la main de la belle qui finalement se retrouve dans mon champ de vision. Rapidement, je la ramène à moi essoufflé.
-Cha... tu vas bien ?
Je l’observe un moment et cherche rapidement un moyen pour nous sortir de là, malheureusement, je ne vois nulle autre sortie que cette chute d’eau... Je connais cette rivière, en bas de cette chute, l’eau est profonde et il est peu probable de ce blessé contre un rocher... Juste faut-il prendre notre courage à deux mains et s’y lancer ?
-Tu me fais confiance ?
Hum je sais, je suis un vrai casse-cou et cela ne devrait pas la rassurer, mais je sais ce que je fais.
Elle a toujours aimée la nature, Cha'kwaina et tout ce qu'elle peut vous offrir. Chaud soleil plombant, tempête de neige, orage, chaque élément ou catastrophe à sa place dans ce monde. Elle aime sentir la pluie tiède ruisseler sur son corps, mais des orages comme celle-ci, elle s'en passerait, l'indienne. Les éclaires fendent le ciel, le tonnerre gronde et résonne avec écho à travers la forêt. Ici et là, le vent souffle avec puissance et des branches cèdent sous son poids. En ce moment, le bois des esprits est un lieu dangereux et ils n'ont nul part pour s'abriter, les deux amis, en attendant la fin du déluge. Ils doivent donc regagner le campement, le plus rapidement possible, seulement, les éléments se déchaînent et tout se retourne contre eux. Les deux indiens fuient à toutes jambes, plus rapides ils seront, plus vite ils pourront se mettre à l'abri de la foudre. Mais soudainement, elle sent le corps du chasseur qui entre en contact avec le sien, Cha'kwaina et elle glisse sur la rive. Elle glisse, la brune et elle n'a rien à quoi s’accrocher, que le bras de Mingan qui tente soudainement de la retenir. Le terrain boueux est glissant, trop glissant et en l'espace d'un seconde ou deux, ils se retrouvent tous deux sous l'eau, emportés par le courant agité de la rivière. L'indienne, ça lui prend quelques secondes, avant de parvenir à sortir sa tête de l'eau. Elle se débat contre l'eau, le courant qui tente de l'emporter. La rivière n'est pas très creuse, mais elle serpente et avec l'orage, l'eau s'agite encore plus.
Rapidement, ses yeux cherchent Mingan, il est tombé lui aussi, elle le sait, mais voilà qu'elle ne le trouve plus. « Mingan !! » Elle hurle son prénom, la jeune peau rouge, mais il n'y a que le vacarme de l'eau qui se fracasse contre les rochers et de l'orage qui gronde dangereusement dans le ciel. Cha'kwaina, elle lutte contre le courant, mais elle n'y parvient pas, son corps est entraîné par le mouvement de l'eau et elle perd tout contrôle. Heureusement, la main de son ami vient agripper la sienne et elle s'accroche à lui. « Cha... tu vas bien ? » La brune, elle soutient le regard du chasseur, elle connait assez son visage pour savoir qu'il réfléchi rapidement. Ils sont dans un bien mauvais pas, les indiens, pas seulement à cause du courant, mais également parce que l'orage qui plane au-dessus de leur tête est une réelle menace. Elle hoche la tête, Cha'kwaina, oui elle va bien, fort heureusement ! Et lui aussi, il semble aller bien, Mingan, du moins, il est toujours là, se retenant contre ce rocher mouillé. « Tu me fais confiance ? » Bien sur qu'elle lui fait confiance ! Lonan lui accordait la sienne et elle en ferait de même, peu importe la situation. Elle le connait depuis des années, elle sait de quoi il est capable et s'il y a une personne qui peut les sortir de cette situation, c'est bien lui. Cependant, elle comprend très rapidement où il veut en venir, l'indien, elle n'a qu'à voir son regard pour comprendre qu'il pense à la chute. L'idée est totalement folle, mais... c'est sans doute la seule envisageable. D'une manière où d'une autre, c'est là qu'ils finiront, alors autant y être préparés. Ils ne peuvent pas lutter contre le courant et rejoindre la rive. « Entièrement. » Elle aimerait cependant avoir une autre option, une moins dangereuse, mais comme il n'y a pas de solution miracle, elle lui fait entièrement confiance et se résous à suivre son plan. Cha'kwaina, elle attend le moment bien précis où il décide qu'il est temps de prendre ce risque, le moment où il décide de délaisser le rocher. C'est alors que le courant les emporte de nouveau et elle se laisse entraîner par le mouvement, l'indienne, ça ne lui sert à rien de se débattre, sauf pour garder la tête hors de l'eau le plus souvent possible. Puis il arrive ce moment où son corps est jeté dans le vide. Sentiment extrêmement désagréable où elle a l'impression que son coeur reste tout en haut de la chute, alors que son corps plonge à nouveau sous l'eau. Par chance, elle ne heurte pas un seul rocher, Cha'kwaina, mais qu'en est-il de son ami ? Alors qu'elle sort sa tête de l'eau et qu'elle cherche à reprendre son souffle, son regard par à la recherche de Mingan, il ne doit pas être bien loin. Elle prit les esprits pour qu'il ne lui soit rien arrivé, la peau rouge.
Le temps ne nous aide pas dans cette catastrophe, elle empire les choses. Le courant de l’eau est dangereux et la tempête rend la situation encore plus difficile. Lorsque j’attrape Cha et que je la ramène à moi, je l’observe dans les yeux pour savoir si elle va bien et semble l’être physiquement, mais mentalement, c’est autre chose qui prend possession de son esprit. La nervosité et même la peur se mélangent dans ses yeux et surtout lorsqu’elle comprend où je veux en venir. Je lui demande si elle me fait confiance et elle m’affirme que oui.
La minute d’après, nos deux corps se laissent aller par le courant qui nous emporte vers les chutes. Je ne lâche pas la main de Cha jusqu’à ce qu’on arrive dans cette immense terreur... Avec le courant qui nous pousse, la chute est encore pire, j’ai l’impression de voler un instant avant de redescendre vers ma mort. Mon corps sort de l’eau et se retrouve dans les airs, puis, la gravité fait son travail et me ramène vers le bas. Lorsque mon corps transperce vivement l’eau cristalline du bassin, j’ai l’impression que mon corps explose, la pression me monte à la tête et mon dos me fait terriblement mal, je n’oublie pas qu’avant de tomber dans la chute, je me suis fracassé solidement le dos contre un rocher...
Je remonte à la surface et tousse tout en cherchant mon souffle. Je croise enfin le visage de mon amie et l’observe d’un air désoler en m’approchant d’elle. L’eau est calme, mais la tempête est toujours aussi présente et dangereuse, alors je lui attrape la main et nage avec elle jusqu’à la rive, là où je l’aide à sortir.
-Tu n’as rien ?
Un petit coup d’œil sur l’Amérindienne qui est une vraie dure à cuir, aucune blessure... Alors que moi j’ai le bas du dos qui me brûle comme du feu et une jambe douloureuse sur la qu’elle je bouette. Cependant, on n’a pas le temps de vérifier... Je ne suis pas à l’article de la mort et orgueilleux, j’essaye de ne pas le montrer... Enfin, je ne veux pas l’inquiéter. Ma main se pose dans son dos et la pousse doucement vers la forêt. Après un moment de marche, nous trouvons une grotte qui pourrait nous servir d’abri... Je m’avance et entre à l’intérieur pour voir si elle ne nous réserve pas une surprise telle une maman ours et ses petits. Le champ est libre et fait signe à Cha d’entrée se réfugier.
-Tu as froid ? Je peux nous faire un feu... Dis-je calmement en me retournant vers elle.
Alors qu'ils sont emportés par le courant, elle sent son corps entier se perdre dans le vide. Sensation des plus désagréables, sa vie dépend entièrement de l'endroit exact où son corps atterrira. Un centimètre plus à droite, un de moins sur la gauche et sa tête pourrait heurter un rocher ou un tronc d'arbre. À cet instant, elle n'est plus la maîtresse de son propre corps, de sa propre vie, c'est entre les mains du hasard que tout repose, entre les mains du destin. Les deux indiens n'ont plus aucun contrôle et c'es effrayant. Dans le vide, sa main délaisse celle du chasseur et lorsqu'elle se fait engloutir par les eaux, elle en ressort rapidement pour reprendre son souffle. Aussitôt, elle cherche son ami, de ses grands yeux sombres. C'est une immense vague de soulagement qu'elle ressent, alors qu'il sort sa tête de l'eau et pose enfin ses yeux sur elle. Un air désolé sur le visage, il nage doucement vers la brune et lui attrape la main, avant de l'attirer vers la rive. Une fois hors de l'eau, il lui tend la main et l'aide à sortir, avant de l’examiner de la tête aux pieds. « Tu n'as rien ? » Elle esquisse un sourire, Cha'kwaina et secoue légèrement la tête. L'impact de son corps qui se heurte contre l'eau a été douloureux, sa tête tourne légèrement, mais elle va bien. Elle est toujours de ce monde, la peau rouge et c'est une immense victoire ! Mais lui... dès sa sortie de l'eau, elle a remarquée qu'il ne se tenait pas sur l'une de ses jambes.
« Mieux que toi, on dirait. » Elle l'observe, haussant légèrement les sourcils. Après quoi il lui dit que ça n'a aucune importance et que pour le moment, ils doivent se mettre à l'abri. Sur ce point là, il a raison. Vaut mieux se mettre à l'abri rapidement et ensuite, elle pourra examiner cette jambe ! D'ailleurs, il ne lui laisse pas même le temps de répliquer, qu'il pose sa main dans son dos et l'incite à avancer vers la forêt. Suite à quoi ils marchent durant un moment, le regard de l'indienne se portant de nombreuses fois vers son ami à la démarche claudicante. Elle déteste voir les gens souffrir, Cha'kwaina, encore plus ceux à qui elle tient, elle a donc affreusement hâte qu'ils trouvent un abri temporaire, le temps que la tempête se calme. Après de nombreuses minutes, l'abri parfait semble s'offrir à eux, une grotte dans laquelle ils pourront prendre le temps de soupirer un instant ou deux. Comme elle s'y attend, l'indien lui fait signe d'attendre un instant, le moment qu'il vérifie que le champ est libre et qu'elle ne court aucun danger. Quelques instants plus tard, ils sont tous les deux à l'intérieur, trempés jusqu'aux os.
« Tu as froid ? Je peux nous faire un feu... » Elle lui accorde un petit sourire, alors qu'il se retourne vers elle. Si elle a froid ? Elle est frigorifiée ! Et si elle veut examiner la jambe de son ami, il lui faudra un peu de lumière, car dans cette grotte, il est loin de faire clair. Mais pour le moment, il vaudrait mieux qu'il prenne le temps de se reposer, le temps de quelques minutes, au moins. Elle s'approche de lui, la peau rouge et vient doucement prendre sa main entre les siennes. « Viens t'asseoir un instant, Min, prends le temps de respirer. On s'occuperas du feu dans quelques minutes... » Elle tire légèrement sa main pour l'inciter à venir s'asseoir avec elle. Ils viennent tout juste de vivre une aventure exténuante, il a bien le droit à une pause, lui aussi. Il fait froid, son corps est parsemé de millier de petits frissons, mais ce n'est rien, elle a connue pire, Cha'kwaina. Ce n'est pas d'attendre quelques instants de plus qui causera sa mort. Mingan, il a besoin de souffler lui aussi, il a le droit de reprendre ses esprits et de reposer sa jambe qui le fait souffrir. Après, ils pourront faire un feu et se réchauffer et si rien ne leur permet de faire un petit feu dans cette grotte, ils trouveront autre chose. L'essentiel c'est qu'ils sont toujours là, toujours bien vivants, alors qu'ils auraient pu y rester, quelques instants plus tôt.
« Comment vas ta jambe ? » Elle le dévisage, tentant de remarquer la moindre émotion dissimuler sur son visage, malgré l'obscurité.
La tempête ne nous laisse pas le choix de continuer notre chemin, lorsque je sors de l'eau, je m'aperçois bien vite que, j'ai de la difficulté avec ma jambe droite. J'ai de la misère à m'appuyez dessus, mais j'aide Cha à sortir de l'eau et ne m'attarde pas sur le sujet. Lorsque je lui demande si elle va bien, elle répond « Mieux que toi, on dirait. » Je souris légèrement lui disant que cela n'a pas d'importance pour le moment, nous devons trouver un endroit où se mettre à l'abri. Je la pousse légèrement dans le dos pour l'insister à avancer dans la forêt... La peau rouge m'observe à plusieurs reprises, je sais qu'elle s'inquiète et je lui pose une main rassurante sur son épaule avant de prendre sa main délicate dans la mienne.
-Tout va bien Cha... lui dis-je tout bas en continuant notre chemin jusqu'à ce qu'on tombe sur une grotte. L'endroit parfait pour passer la nuit à l'abri de la tempête ou du moins jusqu'à ce que la tempête se calme. Je fais signe à Cha d'attendre, car, je veux vérifier s'il n'y à aucun danger à l'intérieur et lorsque que je vois que le champ est libre, nous entrons pour nous réfugier. Je suis gelé, mon corps est engourdit par le froid et je demande à Cha'kwaina si elle veut que je fasse un feu pour nous réchauffer. Dans la noirceur, je vois à peine les traits de son visage, mais je sens sa main glaciale prendre, d'un geste doux, la mienne. « Viens t'asseoir un instant, Min, prends le temps de respirer. On s'occupera du feu dans quelques minutes... » Il est vrai que je panique en ce moment, j'ai peur que mon amie tombe gravement malade et pendant un moment j'hésite à m'asseoir. Je la suis parce qu'elle insiste et vint m'asseoir tout près d'elle.
Voilà toute une aventure que nous venions de vivre et c'est sur cette pensée que j'attire Cha contre moi pour l'entourer de mon bras, la chaleur humaine est encore mieux qu'un feu, même si un peu de lumière serait l'idéal. Ma main faisant une friction contre le bras et l'épaule de Cha je souris légèrement lorsqu'elle me demande si ma jambe va bien.
-Ne t'en fais pas, même si je la perds, cette jambe, je pourrais vagabonder pareil.
Je ris légèrement, s'était une petite blague de mauvais goût, car, en fait elle me faisait terriblement mal et c'est probablement le froid qui n'aidait pas la situation. L'indienne m'observe dans la faible lumière et semble lire toutes les émotions qui me traversent, je ne suis pas très bon pour mentir, si je veux cacher mes sentiments, souvent je dois fuir le regard des autres... Cha peut remarquer qu'effectivement, la douleur se lit sur mon visage, quand même que je lui cacherais, je sais que cette femme déteste voir ses proches souffrir et que je ne m'en sortirai pas sans un examen approfondit.
-On aurait pu y rester ce soir Cha, n'est-ce pas ce qui compte ? Que nous soyons sauf...
Je lui caresse la joue affectueusement avant de lui donner un baiser sur le front et me lever debout par la suite. Je dois faire un feu, j'ai beau aimer la chaleur humaine, finalement je ne suis pas capable de rester là sans rien faire. Quelques minutes passent et si Cha m'interdit de bouger, je ne l'écoute pas... Je continue, car, je ne veux pas la voir grelotter ainsi trop longtemps... La nuit est glaciale. Je trouve finalement tout ce dont j'ai besoin pour faire un feu et bientôt se réveille quelques flammes qui illuminent la grotte. Le feu ne tarde pas devenir plus gros et juste parfait pour nous réchauffer davantage... J'invite Cha à s'approcher, alors que j'enlève ma fourrure tout trempé qui pèse des tonnes. Je vais la déposer près du feu en chancelant, je suis vraiment mal en point, c'est pire finalement de ce que je pensais, je ferme les yeux un bref instant pour m'appuyer ensuite contre le mur de roche et soulève mon pantalon déchirer... Du sang et une profonde entaille probablement fait sur une roche coupante dans la rivière. Je passe mes doigts dessus... L'orage gronde et la pluie est intense, mais je dois nettoyer tout ça.
-Je reviens... dis-je avant de disparaître hors de la grotte. Je crois que je fabule, le sang ne me dérange pas, mais lorsqu'il s'agit du mien... Cela me met un peu à l'envers.
Cha'kwaina, elle connaît l'orgueil mal placé des hommes et elle sait que son ami ne diffère pas des autres. Sur ce point, il ressemble à Lonan, ça ne fait aucun doute. Jamais mal, jamais blessé, jamais faim, jamais froid, des hommes invincibles... Là est le problème ! Les hommes sont mortels, rien ne les épargne de la mort, son mari l'a appris au péril de sa vie. Elle aime Mingan, la brune, elle le connait depuis de longues années et elle sait à quel point il était important, pour Lonan. À ses yeux, il est devenu un pilier, le jour où elle a perdu l'homme qu'elle aimait et depuis, il n'a pas cessé de monter dans son estime. Il est devenu un ami très précieux et l'indienne, elle prend soin des gens qu'elle aime. Il est blessé, il doit se reposer, même s'il pense être en parfaite condition ou plutôt, qu'il essaie de lui faire croire. Lonan aurait voulu que son cousin protège sa femme, Mingan il le sait et il s'applique à la tâche. Cependant, l'indien aurait également voulu que celle qu'il aime prenne soin de son cher cousin.
Une fois qu'ils ont pris place sur le sol, le brun attire son amie à lui et l'entoure de son bras, venant frictionner son bras et son épaule pour lui procurer un peu de chaleur. La peau rouge, elle lui demande comment va sa jambe et il lui répond de ne pas s'en faire, que même s'il la perd, il pourra continuer de vagabonder. Il rit à sa propre blague et elle lève les yeux au ciel, avant de poser ses iris sur lui et de tenter de lire la moindre émotion sur son visage. Il a mal, son visage et son corps se crispent au moindre petit mouvement. « Tu as mal... » Et elle déteste ça, Cha'kwaina, il le sait parfaitement. « On aurait pu y rester ce soir Cha, n'est-ce pas ce qui compte ? Que nous soyons sauf... » Sa main vient caresser sa joue et il lui dépose un baiser sur le front, avant de se relever. Un léger soupire franchit la barrière de ses lèvres, alors qu'elle l'observe. « Mingan, tu vas aggraver ta blessure... » Ce n'est pas même la peine d'essayer, il ne l'écoute même pas. Voilà un autre point en commun avec son défunt cousin, il est têtu comme une mule ! Elle secoue la tête et se résigne à le laisser faire ce satané feu. Après, elle pourra l'obliger à s’asseoir et détailler sa jambe jusqu'à la moindre parcelle et lui interdire de bouger durant de longues minutes.
Quelques instants s'écoulent avant qu'un subtil feu illumine enfin la grotte. Elle s'approche, Cha'kwaina, alors qu'il l'invite à s'approcher. Un léger sourire sur les lèvres, elle se pose près du feu et vient réchauffer ses mains glacées. Hypnotisée par les flammes qui dansent, son regard y reste perdu durant quelques secondes, mais la voix de Mingan vient la ramener à la réalité. « Je reviens... » L'instant d'après, il est dehors, sous l'orage et il ne remarque pas la présence de la brune derrière lui. La pluie et le tonnerre qui gronde couvrent ses pas, son souffle... Elle se fiche du froid, de la pluie, des éclaires, elle veut s'assurer que tout va bien. Cha'kwaina, elle accélère le pas et le rattrape par le bras, l'obligeant à s'arrêter. « Et si tu arrêtais de faire à ta tête, maintenant ? Laisse-moi m'occuper de toi, pour une fois. » Le visage sérieux, elle l'incite à retourner à l'intérieur, tirant doucement sur sa main. Elle est douce, l'indienne, mais elle a aussi son caractère et il le sait. Elle veut l'aider et elle ne démordra pas de son idée. S'il n'entre pas avec elle, elle restera avec lui sous l'orage et ça, il le sait. Elle a froid, son corps tremble, mais c'est bien le cadet de ses soucis.
J'ai dit que, je reviendrais pour ensuite sortir hors de la grotte, j'avais besoin de prendre l'air frais et humide dans mes poumons qui m'étouffent. Je fonce dans la nature en furie, je n'entends pas les pas et le souffle court de Cha qui me suit. Je passe une main dans mes cheveux et reprend mon souffle avant de sursauter lorsqu'elle m'attrape par le bras. Je m'arrête parce qu'elle insiste, mes yeux croise les siens qui m'observent sérieusement... Je déglutis. Je sais, je panique en ce moment. La mort de mon cousin m'affecte et lorsque je la regarde elle, je le revois encore avec son sourire si joviale. Je fronce les sourcils et la mire tristement, mais je ne dis rien alors qu'elle prend la parole « Et si tu arrêtais de faire à ta tête, maintenant ? Laisse-moi m'occuper de toi, pour une fois. » Je me mords la joue pour me réveiller un peu. Allez Mingan, relève toi voyons... Le problème n'est pas elle, s'est plutôt moi. Je suis un homme orgueilleux, le fait que Cha me soigne ne me dérange pas du tout, mais dans ma tête... Je peux passer par-dessus cette blessure ou peut-être pas, je ne suis pas l'expert en soins, je me débrouille très bien, mais jamais comme elle pourrait me faire du bien. Je soupire...
-Je n'aime pas voir mon sang... dis-je doucement. Je me confis à l'indienne sachant qu'elle ne me jugeraie pas, son mari était mon cousin, mon meilleur ami... Bref, un frère qui connaissait pratiquement tout de moi. Il était mon confident. Même ma femme ignorait ce sujet !
Doucement, elle tire sur mon bras. Mes yeux l'observe fixement et mes traits se radoucit en sentent la main tremblée dans ma main. L'indienne à froid, elle tremble... Cha'kwaina risque de tomber malade par un temps pareil et c'est à ce moment-là que, je décide de la suivre. De retour dans la grotte, je m'installe près du feu, car, je ne peux supporter encore longtemps mon poids sur cette jambe meurtri.
-Il faudrait la nettoyer, je peux le faire Cha... Dis-je en cherchant des yeux de quoi pour essuyer tout ce sang frais qui coule encore.
Têtue, elle l'est, Cha'kwaina, malgré toute cette douceur dont elle est imprégnée. On pourrait l'imaginer comme une jeune femme qui se laisse marcher sur les pieds, tellement elle est tendre, compatissante, sensible, mais bien au contraire, elle sait s'affirmer, la belle brune. Quand quelque chose ne va pas, qu'elle est contrariée, elle n'hésite pas à le faire savoir. Lorsqu'elle veut obtenir quelque chose, elle n'hésite pas à l'obtenir, si bien sûr elle ne blesse pas une âme, en contre-partie. À l'instant même, elle veut que Mingan retourne à l'intérieur, afin qu'elle puisse examiner sa blessure. S'il n'entre pas, très bien ! Elle restera planté là, sous la pluie et l'orage battante, à l'observer. Elle le connait très bien, elle sait qu'il ne la laissera pas faire, il ne voudra pas qu'elle reste là et qu'elle tombe malade, Mingan. Donc, d'une manière ou d'une autre, elle en resortira gagnante, la brune.
Mingan, il l'observe, les sourcils froncés, l'air triste, alors qu'elle lui adresse la parole. Elle lui demande d'arrêter de faire à sa tête, car elle veut l'aider, tout simplement. Soudainement, il semble reprendre ses esprits, le brun, la panique passagère qui l'habitait quelques secondes plus tôt semble se dissiper. Un soupire franchit la barrière de ses lèvres, elle ne l'entend pas sous l'orage, mais elle le voit à l'expression sur son visage. « Je n'aime pas voir mon sang... » À ces paroles, elle lui sourit tendrement, la belle herboriste. Si seulement il savait combien d'hommes n'aiment pas voir leur sang, même les grands guerriers... Sans un mot, elle tire sur sa main afin de l'inciter à retourner à l'intérieur de la grotte, là où le feu chauffe tout bonnement. Sans broncher, le chasseur la fixe et ses traits finissent par se radoucirent, alors qu'il cède à sa volonté, la suivant à l'intérieur. Mingan, il s'assoit sur le sol, tout près du feu et la brune vient s'installer à ses côtés. « Il faudrait la nettoyer, je peux le faire Cha... » Doucement, elle secoue légèrement la tête, posant ses iris sur son beau visage. « Oui, dans tes rêves. » Puis elle étire un doux sourire, s'approchant de lui et posant les genoux au sol. « Je t'ai dit de me laisser faire, Mingan. Laisse-moi m'occuper de toi. »
Ses deux mains viennent déchirer son pantalon déjà abîmé, là où se trouve sa blessure. Les dégâts ne sont pas jolis, mais il survivra, Mingan, c'est la bonne nouvelle. C'est une profonde entaille, il aura un gros ecchymose, mais d'ici une semaine, il sera remis sur pieds, le chasseur, comme si rien de ça n'était arrivé. « Ne bouge pas d'ici, je reviens. » Elle lui sourit tendrement, avant de se relever et de se diriger à l'extérieur. Tout près de la grotte se trouve la rivière, là où elle pourra imbiber un morceau de tissu d'eau, afin de nettoyer sa plaie une première fois. De retour au campement, elle pourra s'occuper de désinfecter entièrement la plaie, mais pour l'instant, elle doit faire avec les moyens qu'elle a. Ainsi, elle déchire un long pan de sa robe, avant de l'imbiber généreusement d'eau et de revenir rapidement à la grotte. Sans un mot, elle s'approche de son ami et s'occupe de nettoyer sa plaie, avant de déchirer un nouveau morceau de tissu, afin d'en faire un bandage de fortune. Une fois terminé, son regard se pose dans celui de son ami et sa main se pose doucement sur sa joue. « Tu te sens comment ? » Elle l'observe avec attention, la brune. Pour elle, Mingan est bien plus qu'un ami, c'est un membre de la famille, un frère... il compte énormément pour elle et s'il lui arrivait malheur, elle en serait très affectée, surtout après la mort de Lonan...
Je cède, cela ne sert à rien d’en faire une scène trop longtemps... Donc je lui dis la vérité et je la suis vers cette grotte avant qu’elle ne tombe malade. Je m’assois et lui dit que je peux nettoyer ma plaie moi-même, mais l’Indienne me lance un dernier regard avant de secouer la tête négativement. «Oui, dans tes rêves.», ajoute-t-elle avec un doux sourire. La belle s’approche de moi et elle s’agenouille de au sol, tout en me disant qu’elle s’occupe de moi et de la laisser faire. Je m’adosse contre le mur de roche derrière moi et l’observe déchirer mon bas de pantalon, là où se trouve ma jambe meurtrie. Non, cela n’est pas très beau à voir, une grosse entaille et profonde... une cicatrice de plus sur mon corps de chasseur… Cela n’est pas un souci, cela est preuve de vie et je ne m’inquiète pas pour cette marque… j’en ai plusieurs et ce ne sera pas la dernière. Toutefois, je détourne les yeux et respire profondément et j’essaye de me détendre… Je ferme les yeux. «Ne bouge pas d’ici, je reviens.» Je n’ai pas le temps de protester, elle est déjà partie, la belle Indienne. Je déglutis quelque peut inconfortable et attend que Cha revienne.
Quelques instants plus tard, Cha revient avec des lambeaux de tissus trempés d’eau fraîche et vient nettoyer la plaie sans un mot. Silence, les deux sommes probablement un peu fatigués et c’est bien normal… Je laisse Cha’kwaina panser mes blessures et soulager mon esprit qui vagabonde dans le temps. Lorsqu’elle pose une main sur ma joue et qu’elle me demande comment je vais, je lui souris tendrement et ajoute : – qu’est-ce que je ferais sans toi... hein ? Cette femme est une perle et mon cousin avait de la chance d’avoir Cha à ses côtés. Je suis triste pour elle, j’espère seulement qu’elle ne souffre pas trop de son départ. Je sais qu’elle trouve cela difficile et c’est pourquoi j’essaye de prendre soin d’elle du mieux que je peux. Cha’kwaina est une sœur, une cousine... une amie et surtout un membre de ma famille. Je pose mes doigts sur son menton et silencieusement, je lui pose la question d’un simple regard… Je la couvre d’un regard tendre… finalement, elle n’a pas besoin de parler, je sais tout simplement et elle sait que je suis là pour elle. Je l’aide à se lever et l’attire à moi pour qu’elle s’assoie un instant pour se réchauffer près du feu. -Reposons-nous un instant… dis-je simplement en l’enlaçant tout contre moi. Mes yeux observent les flammes qui crépitent, je ne réponds pas à sa question car, je ne sais pas réellement comment je me sens… Je suis bien, mais, il y a certaine blessure qui ne guérit pas… -Il me manque… dis-je tout bas.
Prendre soin des gens, c'est sans doute ce qu'elle sait faire de mieux, la jolie indienne, parce que le bien-être de son entourage lui tient à coeur. C'est donc tout naturellement qu'elle soigne la plaie de son ami, comme si elle devait le faire, tout simplement. Une fois le bandage de fortune mis en place, sa paume se pose contre la joue de l'indien et elle lui demande comment il se sent. Elle veut la vérité, une réponse franche, qu'il laisse son orgueil d'homme de côté. À sa question, il sourit tendrement, avant de prononcer quelques mots. « Qu’est-ce que je ferais sans toi... hein ? » Elle étire à son tour un sourire, la guérisseuse, son regard posé dans celui du brun, alors qu'il pose doucement ses doigts sous son menton. Elle se contente d'un silence, parce qu'il n'y a pas grand chose à dire, pas grand chose à répliquer. Sans elle, la vie continuerait. Si elle n'était pas là, quelqu'un d'autre prendrait soin de lui. Un jeune homme comme lui mérite qu'on lui porte de l'attention, mérite qu'on s'occupe de lui. D'autres s'y donneraient à coeur joie, elle n'en doute même pas, Cha'kwaina. Sauf qu'elle est là et aussi longtemps qu'elle sera là, elle s'occupera de lui, comme lui s'occupera d'elle. Ils n'ont aucun lien de sang, mais ils sont une famille, ils le savent tous les deux.
Il l'aide à se relever, Mingan, avant de l'attirer à lui, pour qu'elle profite de la chaleur du feu, elle aussi et qu'enfin, elle puisse se sécher. « Reposons-nous un instant... » Elle remue légèrement la tête, le laissant l'enlacer, avant de caler sa tête contre son torse. « Il me manque... » Pas besoin d'énoncer son prénom, elle sait parfaitement de qui il parle. Il lui manque aussi, cruellement. Depuis qu'il a rejoint les esprits, il y a cet e énorme vide au creux de sa poitrine. Il était sa vie, son monde, elle gravitait autour de lui et il lui a été arraché. Elle a été déboussolée, Cha'kwaina, elle l'est encore quelques fois, mais la douleur fini par s'amoindrir. « Je sais... à moi aussi... » Elle repense à son beau visage, son sourire franc, son regard intense... Qu'elle ne reverra plus jamais, la brune. Juste d'y penser, c'est douloureux, mais elle doit tout simplement l'accepter et vivre avec ce manque. Il le faut... « Je pense qu'il est toujours avec nous, pas seulement dans nos coeurs... Là, tout près, à observer et à veiller sur nous. » Il ne voit pas son visage, Mingan, mais elle étire un faible sourire à cette idée. Il ne peut pas être entièrement parti, Lonan et cette pensée la rassure. Il veille sur eux, comme il l'a toujours fait... Jusqu'à ce qu'il prenne son envol et que vienne le temps de se réincarner, en attendant qu'il trouve une nouvelle enveloppe de chair... En attendant, il est là, tout près, elle peut le sentir...