Cela faisait dorénavant plusieurs mois que Naïla avait élu domicile sur l'île de Neverland. De lourdes épreuves, elle en avait connu. Depuis son arrivée, elle était passée par plusieurs étapes. Plus difficiles les une que les autres.
Le déni avait été la première d'entre elle. Quelle vaste connerie avait-elle faite en rejoignant cette île ? Elle n'avait aucun plan, aucun logement, aucune aptitude. Elle était allée contre tous les principes inculqués par ses parents en abandonnant son promis aux bras de la Faucheuse. Elle n'était pas comme ça. Et par sa faute un innocent avait péri de sa vie. Elle aurait dû l'aider. Faire quelque chose en débit de ce mariage. Au lieu de ça, elle avait refusé de se confronter à la réalité et avait lâchement fui.
L'acceptation s'était donc ensuivi tout bonnement. Elle en avait mis du temps, mais elle avait accepté le fait que la mer faisait parti de son passé, qu'elle ne pourrait plus y retourner et ne pourrait rien changer. Il ne restait plus qu'à s'accepter elle-même malgré ses erreurs. Franchir l'étape de l'intégration était difficile. Elle avait dû modifier tout son mode de vie, apprendre à survivre, à chasser, à se défendre, voire même à tuer. Si Naïla avait réussi tout ça se fut seulement par l'aide des indiens et tout particulièrement de son meilleur ami, Mingan.
Le désir de vengeance avait petit à petit pris possession de son corps. N'ayant plus de repères, elle avait dû se fixer un objectif et non des moindres: éliminer chacun des pirates croisant son chemin. Il y a quelques années de ça, certains les avaient enlevé avec sa meilleure amie. Cette dernière avait été tué par l'un d'eux, ricanant. Elle devait leur faire payer. Et le massacre commença. Un massacre incontrôlable qui dégénéra rapidement vu qu'elle dût se cacher durant des mois. Des mercenaires avaient été embauché pour aider à sa traque. Et ils ne s'arrêteraient pas avant d'avoir son corps inerte.
Présentement, la remise en question animait ses douces journées. Quelques rencontres hasardeuses lui avaient donné une nouvelle vision de la vie. Naïla avait bien trop longtemps été bercé dans la noirceur. Elle avait sombré dans une énorme fosse rempli de néant. Elle n'avait pris que de mauvaises décisions et refusait de se confronter au moindre sentiment positif. Mais la solitude l'avait rendu terriblement triste au fil du temps et la fuite lui en avait fait prendre conscience. Etait-ce réellement ce genre de vie qu'elle voulait ? Celle où elle ne s'ouvrait à personne, rester seule, indépendante, sans avoir besoin de personne ? Ou bien se sentait-elle prête à s'ouvrir de nouveau au monde extérieur et à connaitre des sentiments plus positifs ?
Quoi qu'il en soit, ce jour-là, Naïla avait décidé d'occuper son temps à explorer une partie encore inconnue de cette île: les montagnes de l'imaginaire. Quelques indiens lui avaient expliqué son fonctionnement il y a quelques mois lors de son arrivée: les roches étaient la zone la plus prudente; à l'est se trouvait des animaux sauvages et un peu plus au sud la crique des crocodiles. La jolie brune n'avait pas spécialement envie de les croiser. Elle avait donc pris la décision de prendre de la hauteur. Il lui en a fallu des heures pour en atteindre le quasi-sommet. "Quasi" car quelque chose capta son attention à sa droite. Une épaisse fourrure grise appartenant à un loup s'avançait vers elle. Mais au lieu de se risque à sortir son couteau, elle observa l'animal qui s'approchait d'elle sans présenter de danger.
La jeune femme se risqua à porter sa main sur son pelage pour le caresser tout doucement. Ce fut un véritable sourire qui s'étira sur ses lèvres quand la bête se laissa faire. Mais elle comprit très vite son manège quand le loup se mit à renifler son sac à dos. Naïla se mit à lâcher un doux et léger rire en rajoutant un "tu es un petit malin, toi !". Elle sortit de son sac un petit lièvre qu'elle avait attraper plus tôt dans la journée. Elle aurait pu s'en nourrir, mais la viande n'était pas son fort. Les trois quarts du temps elle la revendait sur le marché pour se faire de l'argent et s'acheter des poissons. Certaines habitudes ne changeaient pas et malheureusement, elle avait un don inné pour la chasse et non pour la pêche sur la terre ferme. Posant la pauvre bête au sol, le loup l'attrapa dans sa gueule et s'en alla aussi vite qu'il était venu. Drôle de rencontre ! Mais celle qui s'ensuivit fut vingt fois plus surprenante.
Un bruit de feuillage derrière elle capta son attention alors qu'elle venait de reprendre son sac entre ses mains prête à le mettre sur son dos. Se tournant, pensant qu'il s'agissait d'un autre animal, que fut sa surprise en voyant un fantôme de son passé ! Non, ce n'était pas possible. Elle hallucinait. Elle perdait la tête et devenait folle à force de rester seule. Il n'y avait pas d'autres possibilités. Prise de court, la jolie sirène en perdit ses moyens, la bouche entrouverte. Elle en lâcha même son sac qui tomba au sol.
« Aeden ? »
Elle le regarda un instant et tout se remit en place dans sa tête. Leur première rencontre qu'elle avait essayé d'éviter, les pics qu'elle avait lancé en espérant que le mariage n'ait pas lieu, son corps ensanglanté retrouvait dans l'Océan... Comment avait-il pu survivre après ça ? Comment pouvait-il être là, en chair et en os devant elle ? Ne pouvant accepter cette scène qu'elle jugeait issue de son imagination pure, elle secoua négativement la tête.
« Non, ce n'est pas possible. C'est la folie de mon imagination qui me fait halluciner. Tu es mort. Je l'ai vu. »
Et voilà que le même cycle d'étapes qu'elle avait vécu lors de son arrivée se remettait en marche. La voilà à la première étape: le déni. La suite ne présageait rien de bon.
Il avait tout prévu. Linge à la bonne taille qui l'attendait à la surface, une arme parce que l'on était jamais trop prudent et pour le reste, il faisait confiance à son grand sens de l'orientation pour se repérer une fois sur l'île. Cela faisait la quatrième fois ce mois ci qu'ils y retournait. La première, il n'avait trouvé aucune trace de la jeune demoiselle qu'il tentait de retrouver. Idem pour la deuxième fois où il avait d'ailleurs fais une mauvaises rencontre. Il s'était alors hâté de remettre les pieds dans l'eau, de retourner en terre connue et maîtrisé. C'était un fait établi, Aeden Blackwood n'aimait pas mettre les pieds sur terre. Il était plus faible que sous l'eau, moins agile et moins rapide. Tout était là pour le désavantager jusqu'à ces habitants. Et pourtant il y était retourné une troisième fois et là, il avait suivis sa trace, i l'avait retrouvé, épié de longues heures. Cependant, il n'avait pas jugé utile d'intervenir. Il savait où elle était, c'était chose faite. Il s'était donné quelques jours de plus pour réfléchir à une manière de l'approcher. Mais voilà, c'était à présent la quatrième fois et il n'avait toujours rien trouvé.
Le jeune triton sortit lentement sa tête hors de l'eau. Personne en vue. C'était le bon moment. Rapidement il se lissa hors de ses eaux nourricières et attrapa le les vêtements qu'il avait disposé en préparatif de sa venue sur terre. C'était tout de même l'un des grands désavantages de leur espèce, apparaître nu si l'on avait rien prévu. Plus d'une fois, il en était persuadé, l'un des siens avait du se faire avoir par ce maléfice. À présent, il était sur ses gardes. Il n'était plus chez lui ici, loin de son cocon marin. Il se devait d'être prudent. Avec un peu de chance il allait retrouver aisément le repère de la jeune femme et en finir plus vite que prévu. Peut-être allait-il même finir par réussir à la ramener chez elle ? Et à lui faire entendre raison. Et à comprendre sa fuite. C'est parce qu'elle est aussi coupable que lui... pensa t-il. Cette impression que Naïla était liée à son meurtre était grandissante en lui. Chaque jour, il trouvait un nouveau scénario possible.
Ses pas le guidèrent jusqu'aux montagnes de l'Imaginaire. Du Lagon aux sirènes jusque là, il n'avait mis que quelques heures, mais s'en retrouvait déjà épuisé. Son endurance sur terre était encore à travaillé. Il espérait croiser un point d'eau pour se ressourcer durant quelques instants mais ce ne fut pas le cas. Au lieu de ça, il tomba sur la personne qu'il cherchait depuis des heures. Il se fit attentif, discret, restant à l'écart. La jeune femme semblait en pleine rencontre avec un loup à l'épaisse fourrure grise. Aucun danger visiblement, puisqu'elle lui donna un de ses trophée de chasse. Alors comme ça elle était doué à la chasse ? Il en apprenait un peu plus sur elle chaque jours. Elle n'avait pas fini de le divertir. Un geste malheureux, et une brindille craqua sous ses pieds. Il s'en mordit la lèvre. Bon sang Aeden... Trop tard, elle l'avait visiblement entendu. Il avait rêvé mieux comme entrée en matière pendant ces longs mois de remise en question mais tant pis. Il se redressa alors, montrant sa tête au grand jour. Il y avait définitivement quelque chose de changé chez elle. Pas physiquement, c'était autre chose. Ou alors il se faisait des idées, après tout, il ne la connaissait pas si bien que ça. Évidement elle eut l'air surprise. Comment ne pas l'être ? Quand elle prononça son prénom, il ne pu s'empêcher de sourire. Ah ! Elle ne s'attendait pas à le revoir, n'est ce pas ?
« Il faut croire que je suis un peu plus fort que ce que tu avais imaginé. Ça fais longtemps, Naïla. »
Il se trompait lourdement sur son compte mais évidement, il n'en savait rien. Il sortit de ses buissons et osa faire quelques pas vers elle.
Naïla n'arrivait pas à y croire, ce n'était pas possible, pas lui. Les démons de son passé avaient quitté les enfers pour venir la hanter. Le coeur de la jeune femme tambourinait à mille à l'heure dans sa poitrine, elle ne contrôlait plus rien, elle qui était une adepte du self-contrôle, la voilà qui perdait tous ses moyens. Elle haïssait cette sensation autant que les erreurs qu'elle avait pu commettre. Elle le savait. Si elle ne faisait pas attention, le sol allait se dérober sous ses pieds et elle tournerait de l'oeil. Pourquoi un simple inconnu comme Aeden lui faisait perdre ses moyens ? Rahh. Elle s'énervait toute seule en plus de ça.
Il commença à prendre la parole. Il semblait amusé de la situation. Il s'en réjouissait. Il avait préparé son coup. Elle en était sûre. Personne ne s'en sort aussi bien à sa première visite de l'île. Elle le savit mieux que personne. Après tout, elle avait atterri quasiment vide d'énergie sur l'île telle une naufragée dont le navire aurait échoué au large. Elle était nue et pleine de saletés. Le sable avait envahi sa longue chevelure brune. Ce fut des indiens qui la trouvèrent dans cet état. Qu'aurait-elle fait si ils n'étaient pas arrivés ? Elle se restait là, perdue, ne sachant presque pas placer un pied devant l'autre. L'horreur... Et puis, grâce à eux, elle avait trouvé une personne si importante dans sa vie désormais: Mingan Ezhno. Il fallait savoir qu'à son arrivée et encore aujourd'hui, elle ne dormait quasiment pas. Ses nuits étaient hantées de cauchemars en tout genre. La plupart du temps ils étaient rattachés à Aeden. Pourquoi ? Elle n'en savait rien. Peut-être parce qu'elle avait commis une terrible erreur ce jour-là en l'abandonnant à son terrible sort. Elle n'aurait pas du, elle dont les parents étaient si vertueux. Elle avait sali son nom et celui du reste de sa famille en laissant un pauvre innocent mourir. Pourtant il était encore là, bien vivant, comment était-ce possible ? Personne ne se serait sorti de ce malencontreux coup dans l'abdomen.
Naïla dut se replonger dans le passé pour se remémorer les circonstances de cette trouvaille. Pourquoi était-elle allée le voir, déjà? Songeant un court moment, elle eut du mal à se souvenir que ce jour-là elle s'était dit qu'il était peut-être temps d'avoir une petite conversation avec lui. Soit pour découvrir que son futur ne serait pas horrible en sa compagnie, soit pour trouver un élément qui aurait pu permettre de briser leurs fiançailles. Personne n'était parfait. Pourtant avec une telle façade, elle n'avait jamais pu lui trouver un défaut.
Comment briser des fiançailles avec un inconnu quand vous n'avez pas la moindre idée de son passé et de ses faiblesses ? Elle pensait l'avoir fait en le laissant dans les bras de la mort, mais non. Il était de retour. Pourquoi ? Il avait toutes les raisons de vouloir la tuer. Allait-il le faire ? Naïla avait un couteau dans sa bottine et son arc. Elle avait tous les moyens de le défendre. Lui il venait d'arriver sur l'île. Il ne devait sans doute pas être bien agile. N'est-ce pas ?
Le voyant s'avancer quelque peu, elle ne préféra pas reculer. Ce serait un signe de faiblesse et il était hors de question qu'elle lui montre qu'elle avait peur de la suite, même si son coeur tambourinait à une vitesse folle contre sa poitrine. Puis il commença à lui poser une question, « Je t'ai manqué, chère fiancée ? ». Une question dont elle n'avait pas la moindre idée de quelle réponse fournir. Elle préféra donc ne pas y répondre. A quoi bon ?
Naïla décida donc de prendre les choses en main. Ce jour-là, elle était vêtue d'une tenue plus confortable. Depuis qu'elle ne séduisait plus les pirates, inutile de porter des robes aux décolletés inimaginables. Elle portait un pantalon moulant et un corset aux longues manches blanches. Faisant à son tour un pas en avant, elle arqua un sourcil et fit d'une voix provocatrice et sèche.
« Qu'est-ce que tu me veux, Aeden ? »
Spoiler:
Il y a eu un changement de programme. Je ne rentre pas chez moi avant demain midi donc je t'ai répondu de chez mon amie. Je ferai mieux la prochaine fois, désolé. Je tenais vraiment à te répondre. Et du coup, je suis là demain
La surprise se lisait sur son visage, et comment cela n'aurait-il pas être autrement ? Il ne savait pas trop à quoi s'attendre de sa part, peut-être allait-elle fuir en courant, tenter de justifier son geste d'il y a quelques mois, en vain. Ce qui était bien avec Naïla, c'était qu'il en apprenait un peu plus sur elle à chaque rencontre. Ils n'étaient jamais au même endroits, il ne se passait jamais la même. Et aujourd'hui la voir avec deux jambes au lieu de sa queue de sirène aux couleurs orangées, c'était différent. Il avait toujours trouvé que les sirènes et les tritons se rendant sur la terres ferment perdaient un peu de leur charme. Hé bien la belle ne dérogeait pas à la règle. La réaction de Naïla sembla le surprendre et il haussa les sourcils. Qu'est ce qu'il voulait ? Voulait-elle plaisanter ? Voyons, que pouvait-il bien vouloir... Se moquait-elle de lui ?
« Ce que je te veux ? Avant que tu te fasses des idées, je ne viens pas ici pour poursuivre notre engagement, je crois qu'il a coulé il y a bien longtemps... »
Il avait adopté un ton ironique, malicieux qui collait à merveille avec son visage. Cependant on ne pouvait pas ignorer l'air sombre qui l'habitait aussi.il avait toujours été râleur et bougon. Et ce n'était pas Naïla qui allait changer ça.
« Des réponses, voilà ce que je veux Naïla. »
La bête qui état avec elle avait comme, flairé un air de danger. Ou de tension du moins et commençait à montrer les crocs. Son instinct le poussa à reculer d'un pas. Les tritons étaient accepté par les animaux peuplant leur mer, mais difficilement par les animaux terrestre. Ou du moins, cela avait toujours été son cas. Il se demandait au bout de combien de temps elle craquerait. Combien de temps elle mettrait à avouer qu'elle était de mèche avec Amon, combien de temps elle mettrait à avouer qu'au fond, elle ne rêvait que de le voir mort. Il en était tellement persuadé, ce sentiment le rongeait complètement. Mais bon sang, pourquoi ? Pourquoi ne l'aimait-elle pas ? Ce n'était même pas comme si elle avait cherché à devenir ami avec lui. Et par extension, fidèle à lui même, Aeden n'en avait fait qu'à sa tête, imitant la jeune sirène.
Si on reprenait depuis le début, lui non plus n'avait pas voulu d'elle dans un premier temps. Ce premier temps n'avait duré que quelque heures, car le caractère changeant d'Aeden l'avait rendu curieux. Oui, il avait voulu la connaître très rapidement et là, il avait appris qu'elle ne souhaitait même pas le rencontrer. Il avait pu cracher son venin avec son meilleur ami et, dans le même temps, entrer en froid avec ses deux parents pendant plus d'un mois. Tout ça pour satisfaire une demoiselle malheureuse. On croyait rêver. Et puis il l'avait rencontré, il se souvenait même avoir pensé qu'il aurait pu tomber sur pire. Mais cela s'était arrêté là. Il s'était montré poli, courtois, il avait tout fais dans les règles apprises depuis sa plus tendre enfance. Et elle l'avait remercié en le laissait pour mort. Qu'elle paie pour ça.
Naïla en avait fait des mauvais choix et à chaque fois le karma avait su lui rendre la pareille. La fois où elle était sortie de chez elle en ayant marre de devoir rester chez elle à longueur de temps avait coûté la vie de sa meilleure amie, Emma. Quand elle s'était amusée à assassiner les pirates, cela avait conduit à sa fuite pour ne pas perdre la vie par la main de l'un d'entre eux. Enfin quand elle avait lâchement fui lors de la tentative de meurtre de Aeden, la voilà que les fantômes du passé venaient la hanter. Hallucinait-elle ? Peut-être que sa présence était le fruit de sa solitude et de son imagination. Rien d'autre. Mais au fond elle le savait... c'était pratiquement impossible.
Naïla était seule. Terriblement seule. C'était ses mauvais choix qui l'avaient conduit où elle était maintenant. Les gens grandissent; les amis partent; les promesses s'envolent. Et au final, où se retrouve seul, ayant notre propre conscience comme unique ami dans ce monde de haine et de péchés. La façon de penser de la jolie brune était peut-être triste et sombre, mais elle voyait le monde comme ça. Chacun avait une façon de penser qui lui était propre. Et bien, voilà comment Naïla voyait les choses: sa situation ne pouvait pas être pire, elle la méritait et méritait d'être seule.
Elle n'avait jamais rien voulu savoir sur Aeden. Ce mariage, elle en avait pas voulu. Il fallait savoir que la cause de son malheur était liée à une sombre journée. Cette journée, elle avait parcouru l'Océan au delà de la limite imposée par ses parents avec Emma, sa meilleure amie. Malheureusement, elles firent une mauvaise rencontre et se retrouvèrent dans les filets de pirates, très rapidement nues sur leur navire. Ils en avaient rigolé, les avaient humilié, torturé. Ca avait été une dure journée. Et la tempête est survenue, engloutissant le navire pirate par ses immenses vagues. Seulement Naïla avait réussi à quitter ce navire vivante. Et de là, elle s'était totalement renfermée sur elle-même, ne parlant plus à personne, à peine répondant à ses parents. Puis ils eurent la mauvaise idée de parler de fiançailles. Dans la tête de la jolie brune ça avait été clair : si elle laissait encore quelqu'un l'approchait, il en périrait de sa vie. Elle n'était bonne pour personne, elle provoquait le mal. Sa meilleure amie était morte à cause d'elle et elle était persuadée que quiconque l'approcherait courrait à sa perte. Elle eut raison car elle le trouva très vite en sang et s'en était allée, paniquée. Elle ne savait pas pourquoi, mais dans sa tête c'était encore de sa faute et elle s'était sentie coupable.
Les voilà, aujourd'hui, l'un en face de l'autre, en haut de cette montagne de l'imaginaire. Elle était face à ses démons du passé. Elle n'y pouvait rien. Il voulait des réponses et Naïla était persuadée de ne pas pouvoir lui donner. C'est vrai, pourquoi avait-elle fui au fond ?
« Des réponses à quoi, Aeden ? Je n'ai pas envie de te parler. Nous ne sommes pas amis. Je n'ai pas de compte à te rendre pour quoi que ce soit. »
"Je n'ai pas envie de te parler. Nous ne sommes pas amis.". Quelles phrases ironiques puisqu'elle lui avait dit tant de fois dans les profondeurs de l'océan. Il devait y être habitué. Elle fronça légèrement les sourcils quand le loup commença à grogner près d'eux. Naïla eut le même mouvement de recul que le jeune homme et avait rapidement dégainé son arc, prête à tirer. Mais cela eut le temps de l'énerver un peu plus. Il fallait partir si ils ne voulaient pas finir manger par ce loup.
Tirant une flèche que la bête évita, elle semblait plus énervée que jamais. Sans savoir pourquoi, la jeune femme attrapa la main d'Aeden et se mit à courir. Pourquoi l'aider ? Peut-être parce qu'elle savait que l'île était sauvage et qu'à son arrivée, elle en avait eu du mal à s'intégrer et à faire face à ses dangers. Le contact de sa main contre la sienne lui fit doucement prendre conscience de la réalité de la situation et de sa présence. Tout ça était bel et bien réel...
Spoiler:
Je n'ai pas pu te répondre hier. Gastro pour la nouvelle année, haha. J'espère que cette réponse ira. Je profite du faible laps de temps où je ne me sens pas trop trop mal
Les mots de la jeune sirène tombent un à un. Durs, secs dans sa bouche. Il sonnait presque comme une mise ne garde, une menace. Elle avait l'air de quoi là au juste ? D'une enfant de dix ans qui venait se plaindre gémir à propos d'un vilain garçon. Et comment pouvait-elle le juger ? Quoi que, il pensait cela, mais faisait exactement la même chose de son côté. À force de ne voir que es côté négatif de sa personne, il avait fini par ériger dans son esprit une personnalité tout entière. Peut-être lui ressemblait-elle, peut-être lui ressemblait-elle pas. Il n'en avait aucun idée et le Aeden boudeur et râleur qu'il était n'avait pas envie de chercher plus loin. Cependant, alors qu'il allait lui lancer une nouvelle réplique cinglante, la bête montra les crocs et Naïla recula d'un pas. Son réflexe fut assez rapide puisqu'elle décocha une flèche ce qui eu pour effet d'agacer encore plus l'animal qui grogna. La bête évita la flèche, retroussant les babines et dévoilant une rangés de crocs acérés qu'Aeden n'avait que très moyennement envie de voir de près. Et soudain, sans attendre, Naïla lui attrapa la main et le tira en arrière.
Sans trop comprendre comment ils en étaient arrivés là, Aeden courait à ses côtés tandis que la bête, toujours à leur trousse, écumait de rage, hurlant de plus belle. Aeden suivait les pas de la jeune femme, sa main toujours dans la sienne pourquoi faisait-elle ça ? Elle aurait très bien pu le laisser se faire attaquer par le loup, histoire de ne plus entendre parler de lui. Laisser les gens crever, elle savait très bien faire après tout... Peut-être était-ce une histoire d’instinct de survie entre triton et sirène ? Ils étaient si peu à l'aise sur terre. Lui en tout cas le sentait, ses foulée était moins rapides, moins agiles que celle de la jeune femme qui avait déjà passé plusieurs temps sur la terre ferme. Il avait envie e lui hurler de ralentir, mais sa fierté personnelle l'en empêchait. Pourtant, il le sentait, il avait déjà les pieds en sang (enfin, en sang, non, mais douloureux, oui) et son souffle venait à lui manquait cruellement. Il lâcha sa main brutalement et lui intima de commencer l’ascension d'une grosse pierre rocheuse. Là, le loup e pourrait plus les atteindre. Et puisqu'il se voyait difficilement courir encore deux heures durant... Grimper ne fut pas simple, il s'écorcha ses doigts en se maudissait intérieurement (celui allait lui porter préjudice pour fabriquer ses bijoux) et enfin il se stabilisa aux côtés de la jeune femme en haut de la roche. En bas, le loup les dévisageait, mécontent, les dents toujours bien en évidence. Il faisait les cent pas en bas de leur cailloux, comme s'il attendait que l'un des deux fasse un faux pas, tombe, et lui serve de repas.
« C'était très malin de lui tirer une flèche dessus. Vraiment très malin. On aurait pu tenter de l'adoucir. »
Il afficha un air renfrogné sur son visage et enroula ses bras autour de ses jambes.
« Je suppose que tu as une idée pour nous sortir de là ? »
Ils s'étaient soudain transformé en « nous », situation de danger oblige. Quoi que. Il pouvait toujours la jeter dans la gueule du loup et s'enfuir en courant ? Mais non, il n'était pas encore ce genre de sale type Aeden.
Retrouver Aeden avait été une grande surprise. Un poids qu'elle s'était traînée durant tous ses mois s'était soudainement envolé. Un innocent était toujours en vie. Mais un autre fardeau était apparu et elle devait l'affronter: son retour plus terrible que jamais. Comment se serait-elle sentie à sa place ? Les pirates avaient tué sa meilleure amie et la voilà qu'elle les massacrait un à un. Il devait sans doute ressentir la même chose. Il voulait sans doute la tuer. Mais cette hypothèse ne lui parvint à l'esprit que quand ils se retrouvèrent coincés en haut d'un immense rocher. Quelle sotte ! Elle aurait dû le laisser là-bas se débrouiller. Elle aurait eu une chance sur deux que le loup la suive. Maintenant elle avait une chance sur deux qu'il la pousse de ce rocher et ne décide de partir lui même de son propre côté.
Les voilà tous les deux assis dans cet espace restreint en haut d'un rocher. Leurs jambes remontées contre la poitrine leur faisaient gagner un peu d'espace. Ils auraient dû escalader un arbre. Le coeur de la jeune femme battait non seulement à mille à l'heure, mais sa cheville droite saignait légèrement à cause de l'escalade qu'ils venaient d'entreprendre et de son pied qui avait flanché contre la pointe tranchante d'une pierre.
N'en portant pas la moindre attention, elle guetta l'animal qui contournait le rocher en cherchant un moyen de grimper ou d'en manger un des deux. Si ça se trouve il n'aurait pas le moindre effort à faire si jamais Aeden la faisait tomber en plein dans la gueule du loup, comme le disait si bien l'expression. Elle n'eut le temps de penser plus longtemps que Aeden lui lança un reproche, un reproche qui lui fit lui lancer le sourire le plus forcé et ironique qu'il puisse exister avant de lancer à son tour une réplique d'un ton piquant.
« C'est toujours plus que ce que tu as fais, je crois.»
Du caractère, ils en avaient tous les deux et cela rendait la situation terrible. Ca allait sans doute péter entre eux deux. Et Naïla n'avait pas la moindre idée de comment Aeden pouvait réagir face à la pression. Elle ne le connaissait pas après tout.
« Génial. Je crois que la situation n'aurait pas pu être pire. Coincée en haut d'un rocher avec mon ancien fiancé que je croyais mort et qui va sans doute chercher la première occasion pour me pousser dans la gueule du loup. »
Naïla s'était légèrement redressée et faisait des petits pas autour de lui. Elle avait tendance à marcher quand elle était sous pression, à parler vite et à balancer des choses qu'il ne fallait sans doute pas dire -elle qui aimait tant rester indépendante et solitaire-. Cette fois-ci ne manqua pas à la règle, car elle commença à monter le ton, agacée et sous tension.
« Mais merde, qu'est-ce qu'il t'est passé par la tête pour venir me voir ? Tout ça ne serait pas arrivé sans toi. Je vivais très bien ma vie avant que tu ne reviennes. Je n'ai aucune compte à te rendre. A ce que je sache ce n'est pas moi qui t'ai poigna...»
La jeune femme n'eut pas le temps de s'étendre plus longuement sur le sujet que son pied dérapa, la faisant glisser le long de la roche. Elle réussit à se rattraper de justesse au rebord. Bon sang, elle avait le don pour se foutre dans une sacrée merde. Battant des pieds pour trouver une petite pierre pouvant l'aider à remonter, mais surtout pour éviter le loup qui semblait avoir repéré sa présence non loin de lui, elle commença à paniquer. Et elle eut raison, car la bête sauta sur son pantalon. Ses crocs frôlèrent assez sa peau pour lui faire mal, lui déchirant un morceau de tissu. Elle avait deux possibilités: soit elle tentait de remonter rapidement -avec le risque qu'Aeden ne la pousse dans le vide-, soit elle tentait le tout pour le tout en se laissant glisser vers le loup et en tentant de la tuer avec son couteau caché dans sa botte -courant également le risque de mourir-. Gros dilemme ! Pourquoi avait-elle toujours le don de se mettre dans des situations pas croyables?
Mais merde, qu'est-ce qu'il t'est passé par la tête pour venir me voir ? Honnêtement ? Maintenant qu'il en était réduit à attendre sur un rocher qu'un loup visiblement affamé se détourne de son objectif, il n'en savait rien. Tout ça ne serait pas arrivé sans toi. Là, elle y allait tout de même un peu fort. Ce n'était pas lui qui avait décoché une flèche sur le fier prédateur qu'était ce maudit loup bon sang ! Non mais pour qui elle se prenait. Je vivais très bien ma vie avant que tu ne reviennes. Là encore, il ne pouvait que se féliciter de ne finalement pas s'être marié à cette femme. Il aurait fait le pire de couple, le genre à toujours se critiquer, à toute heure, tout le temps en permanence. Je n'ai aucune compte à te rendre. A ce que je sache ce n'est pas moi qui t'ai poigna... Oui, oui, qu'elle termine sa phrase il était tout ouïe. Mais non. C'était comme si le sort s'acharnait et Naïla... Bascula. Elle dérapa, tomba, se rattrapa du mieux qu'elle pu sur le rocher, si vite qu'Aeden ne vit pas l’enchaînement de tous ces gestes si rapides. Laisse la dans la merde, voyons voir de quoi elle est capable un peu..., pensa t-il. Au départ il ne fit que se redresser, pencher la tête vers elle pou s'assurer qu'elle avait toujours ses deux jambes. Il constata qu'elle avait trouvé un peu d'équilibre sur une pierre, mais que le loup avait déjà griffé ses mollets, déchirant son pantalon.
Il grinça des dents et, dans un effort qui lui parut terrible car sa force était bien moins grande sur terre, il lui attrapa les bras. Heureusement pour lui, elle n'était pas bien lourde. Sans trop de difficulté à sa grande surprise il agrippa un peu mieux, l'attrapant par la taille, et la remontant doucement. Le loup continuait de bondir, aboyant, bavant de plus belle et il en pu que se féliciter de ne pas être tomber en lui portant secours. Il la lâcha une fois la jeune femme de nouveau en sécurité et lui lança le regard le plus mauvais qu'il avait en stock.
« Tu vois, ce n'est pas si compliqué d'aider les gens à ne pas crever. »
Et dire que tout aurait pu se terminer ici. Naïla, mangé par un loup. De toute façon, elle ne serait même pas pleuré par ses semblable,s ils la voyaient toujours comme une tueuse ou une complice de meurtre en fuite. Mais d'un côté il n'aurait peut-être jamais su ce qu'elle allait lui dévoiler avant de déraper. Alors il agrippa par les épaules et plongea son regard dans le siens, son air agacé avait laissé place à son air sérieux.
« Si tu ne m'as pas poignardé... Pourquoi tu t'es enfuis ? Tu était complice ? Tu avais tout prévu avec lui, hein ? »
Il avait envie de la secouer, qu'elle réponde, qu'elle soit honnête, qu'elle se jette à ses pieds pour lui demander pardon.
Naïla se tenait aux rebords. Ses ongles s'enfonçaient dedans. Ca en était douloureux ! La bête se voulait de plus en plus excité à l'idée de manger un peu de viande fraîche. La jeune femme battait des jambes pour trouver quelque chose pouvant l'aider à remonter et à échapper aux crocs de l'animal. Soudain, une de ses mains flancha. Son bras tombant dans le vide lui fit également perdre son sac à dos. Son second bras allait flancher quand une poigne ferme saisit ses bras puis sa taille pour l'aider à remonter. Il en avait mis du temps ! Elle qui pensait qu'il l'aurait plutôt laissé tomber, qu'en fut sa surprise quand elle découvrit que non !
Assise, ses jambes pliées sous son corps, elle respira profondément, essoufflée. La montée d'adrénaline dût à cette effort physique se calma peu à peu. Elle jeta un coup d'oeil désespéré vers son sac à dos. Elle ne pouvait pas le laisser là et s'enfuir sans. Il contenait toute sa vie. Sans lui elle n'était plus rien. Son argent, ses objets offerts et sentimentaux, ses vivres, sa récolte à vendre sur le marché, sa gourde, une tenue... Elle en avait besoin. Il lui était vital. Se penchant vers le bord, elle regarda le loup mettre des coups de patte dedans et le mordiller. Il allait sûrement s'intéresser à autre chose dans les minutes suivantes.
Elle ne put cogiter bien longtemps puisqu'on la saisit par les épaules. Ses yeux noisettes se rivèrent tout naturellement vers son interlocuteur. Elle ne prêta pas attention à son pic précédent. Ca semblait bien l'amuser de ressasser le sujet. Si elle était ici c'était pour fuir deux éléments de son passé: Emma, sa défunte amie, et lui. Or, un des deux était encore en vie et n'allait sans doute pas rendre la sienne plus facile après tout ça. « Si tu ne m'as pas poignardé... Pourquoi tu t'es enfuis ? Tu était complice ? Tu avais tout prévu avec lui, hein ? ». Lui ? De qui parlait-il ? Du tueur ? Qui était-ce d'ailleurs ? Bien entendu, elle ne comptait lui donner aucune réponse. Son passé, elle n'en parlait jamais. Il faudrait la droguer, la saoulait pour le savoir. Même la torture ne la ferait pas parler. Elle détestait y songer. Fronçant les sourcils à ses mots, elle se redressa légèrement, bougeant légèrement les épaules comme pour lui dire de retirer les mains de ses épaules. Le contact, elle détestait ça. Elle était un peu associable quand elle s'y mettait. Mais selon elle, dès qu'un contact quelconque s'établissait avec quelqu'un, une barrière tombait. Et puis, elle préférait conserver l'image de la fille impassible et sans sentiments.
« Avec lui ? Qui ça ? Qui t'a poignardé ? »
Elle jeta un faible regard vers lui avant de porter son attention sur son pantalon déchiré qu'elle remonta. Une trace de morsure sur sa cheville était accompagné de sang ruisselant le long de sa peau. Cela l'agaçait fortement. Plissant légèrement du nez, elle ne se plaignit pas. Elle ne le faisait jamais. Elle se contenta de finir de déchirer le bas de son pantalon désormais inutile. Puis, avec le morceau de tissu récolté, fit le tour de sa cheville avant de le nouer. Ca stopperait le saignement et éviterait une infection avec les bactéries de la nature. Malheureusement, son kit de soin était lui aussi dans son sac. Il lui fallait un peu d'alcool à passer sur sa plaie, sinon la cicatrisation ne risquait pas d'être bien joli à voir !
Le sac de la jeune sirène n'eut pas autant de chance que sa propriétaire et alla atterrir entre les crocs acérés du loup. Bon, avec un peu de chance l'animal allait se lasser d'attendre et partir sans avoir mangé son repas ? En tout cas il n'irait pas risquer sa vie pour un vulgaire sac, aussi important pouvait-il être pour la demoiselle. Il n'y avait pas encore écrit « prince charmant » sur son front. Et puis, elle lui répondit. Avec un semblant d'étonnement dans sa voix. Comment ça qui l'avait poignardé. Se jouait-elle de lui ? Ses joues prirent une couleur pourpre, et pas le genre de quand on était gêné mais plus le ton de la colère et de l'agacement. Il la secoua de plus belle, ses gestes se faisant plus violents. Fait attention, tu es sur un rocher quand même... pensa t-il.
« Comment ça ?! »
Non, il n'était pas agacé il était complètement hors de lui. Elle mentait, il ne voyait que ça. Elle ne pouvait que mentir ! C'était bien elle ça ! Incapable d'être honnête ! Non en fait il n'en savait rien mais il avait tendance à la diaboliser depuis quelques temps. Il lui avait lâché les épaules, passa une main sur son visage fatigué.
« Tu mens ! Tu mens ! »
La jeune femme avait visiblement reporté son attention sur tout autre chose à savoir, sa jambe. Oh, flûte. Voilà qu'elle était blessée maintenant.
« Tu étais de mèche avec Amon, depuis le début ! Je le sais ! Tout le monde le sait en bas ! - par là il faisait référence à leur peuple – Et puis si ce n'était pas le cas, pourquoi t'être enfuie, hein ? »
Sa rancune avait toujours été tenace mais là, elle lui donnait carrément des envies de meurtres. Il l'avait à nouveau attrapé par les épaules, enfonçant un peu plus ses ongles dans la chaire de la jeune femme. Oh, elle n'allait pas s'en tirer comme ça. Certainement pas. Pourquoi rien n'était jamais simple avec lui ? Avec elle ? Enfin, avec eux ?! Il aurait eu mieux fait de retrouver Amon, mais ce dernier était introuvable, tout simplement. C'était comme si elle se moquait de lui ! Encore et toujours.
« Répond, répond où je te promets que ce loup va finalement l'avoir son repas ! »
Il en avait presque oublié que de nombreux hommes aurait succombé à son charme. C'était peut-être l'avantage d'être un triton ? Des sirènes il en avait vu des tas. Des belles, des laides (enfin, à son goût car pour une raison qu'il ignorait tous les terrestre aimaient les sirènes) et honnêtement, pour le moment, Naïla se noyait dans la masse. Il n'avait jamais cherché à la trouvé belle en réalité, c'était de loin sa dernière des priorités. Alors qu'il continuait de fulminer en haut de son rocher, il avança d'un pas, la faisant reculer. Et soudain, ce qui devait arriver arriva. Il perdit le contrôle, et chuta, l'entraînant avec lui.
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