« On te raccompagne chez toi petite » chez elle ? Aponie regarda avec de grands yeux la reine des fées qui en quelques secondes reprit son apparence de petite luciole volante. La gamine ne dit pas un mot et se contenta de suivre les petites lueurs qui dessinaient un chemin à travers les arbres. La petite indienne savait qu’elle connaissait les noms de ces petites créatures, mais il ne lui revenait pas. Il en était de même pour l’endroit où elle était, l’endroit où elle allait. C’était où chez elle . Elle n’en savait rien. Elle ne savait même plus rien. Cette sensation était si étrange… De voir tant de choses sans pouvoir y mettre un mot. Après de longues minutes à se questionner, la petite arriva enfin au camp des Unamis. L’endroit lui était totalement inconnu, pourtant les gens qui commençaient à encercler la petite fille eux, la connaissaient. « Aponie. » Entendait-elle dans les murmures des habitants du village. Aponie ? Qu’est-ce que cela signifiait ? Voir tant de monde autour d’elle commençait à faire peur à la gamine qui commença à se ronger les doigts. « Mon bébé ! Ma petite Aponie ! » Une femme se fraya un chemin à travers la foule et vint se jeter sur la petite pour la prendre dans ses bras. Elle se laissa alors faire, bien qu’elle ne comprenne rien à la situation. Qui était donc cette femme qui pleurait de joie ? Qui était cet homme qui venait de les rejoindre et qui lui aussi, essuyait les petites perles salées qui coulaient le long de ses joues ? Aponie les regardait de ses grands yeux bleus sans dire un seul mot.
Aponie fut ensuite conduite dans le tipi de ses parents et les fées qui l’avaient ramené jusqu’au camp expliquèrent alors ce que la petite venait de vivre. Le périple pour arriver jusqu’au grand arbre de Neverland, puis le sacrifice qu’elle avait dû faire. La petite n’avait aucun souvenir de tout cela, elle écouta alors avec une oreille très attentive le récit des fées. « Aponie, tu sais qui je suis ? » Demanda alors la femme qui l’avait prise dans ses bras plus. D’un mouvement de la tête, faisant vaciller ses nattes de droite à gauche, la petite fit signe que non. La question était plutôt anodine, pourtant, la réponse de l’élue était terriblement cinglante. Aponie avait absolument tout oublié, même sa maman ! « Aponie, je suis ta maman. » Ajouta la femme en essuyant une larme. « Tu es ma petite fille, mon bébé, c’est moi qui t’ai donné la vie. » Encore une fois, la petite auparavant si pipelette ne sut quoi répondre. Elle jeta un regard inquiet aux fées. Les petites lucioles lui firent alors signe de s’avancer vers sa mère. Les petits êtres magiques quittèrent ensuite le tipi puis le camp des Unamis pour retourner chez elle, laissant Aponie toute seule dans un monde qu’elle ne connaissait même plus.
Même si tout cela était étrange, Aponie ne pouvait que croire à l’histoire des fées. Qu’elle avait sacrifié tous ses souvenirs pour sauver l’île, qu’elle allait maintenant devoir tout réapprendre ! Durant toute la journée, Aponie resta alors dans le tipi à écouter sa mère lui raconter un tas de choses, notamment beaucoup de bêtises que la petite avait pu faire. C’était si amusant, que sa mère était parvenue à la faire rire ! Un peu plus tard, dans la journée, son père lui présenta son petit poney, Patocle. Même lui, Aponie l’avait oublié, pourtant, le petit Shetland, lui, l’avait bien reconnu ! Au final, la journée n’avait pas été si catastrophique… Tout le monde dans la famille y mettait du sien, et même si Aponie ne se sentait pas vraiment chez elle, elle n’avait plus peur. Aponie alla se coucher dans son lit et sa mère lui raconta une histoire. La petite adorait les histoires ! Elle en demanda même une deuxième ! C’était une journée assez exceptionnelle, alors sa mère accepta ! Aponie s’endormit durant l’histoire…
Le lendemain matin, Aponie était de bonne humeur, se demandant ce qu’elle allait pouvoir apprendre de nouveau aujourd’hui ! Lorsqu’elle sortit de sa chambre, elle vit devant elle, deux jeunes gens qu’elle ne connaissait pas et se figea. « Vous… Vous êtes qui ? Où est ma maman et mon papa ? » Sa voix tremblotait, Aponie commençait à paniquer. Les faibles repères qu’elle avait pu se faire hier avaient déjà disparu.
Enfin, la lumière domine les ténèbres, le soleil se laisse voir, après des mois et des mois d'obscurité. Le soulagement est visible sur les visages, les inquiétudes disparaissent peu à peu. Les élus ont accomplie leur mission. Mais à quel prix ? Les paroles se font dures à assimiler chez Set-angya. Aponie... Elle s'est sacrifiée pour les sauver tous. Elle a sacrifiée sa mémoire, ses souvenirs. Elle aurait pu perdre la vie, la petite, heureusement ce n'est pas arrivé. L'indien, il n'a jamais pu accepter l'idée qu'elle soit l'élue chez les siens. Mais qu'aurait-il pu y changer, l'aîné Quachegan ? Ce sont les esprits qui ont choisi l'Enfant... Ils ont pariés sur elle et ils ont gagnés. Elle aurait pu en sortir abîmée, la gamine et aux yeux de l'indien, c'est ce qui s'est produit. C'est sans un souvenir dans le crâne qu'elle a été ramenée à sa famille... C'est sans rappeler à chaque membre de la famille ce qui était arrivé à Oneida, alors qu'Elle avait plus ou moins le même âge et tout le monde sait combien ç'a été difficile pour les Quachegan.
Il doit la voir, Set-angya, il doit constater de ses propres yeux les dégâts infligés à sa petite cousine adorée. C'est au petit matin que Ayanna et lui viennent frapper à la porte de leur oncle. L'homme reste hésitant et c'est sa femme qui fini par trancher et les laisser entrer. Les deux Quachegan ont toujours été très proches de la fillette et elle se doute des souvenirs douloureux qui doivent se raviver, surtout chez l'aîné. Et la mère de la petite, elle connait très bien son neveu et toute l'attention qu'il a porté à sa soeur, lorsqu'elle est sortie du sommeil. Elle sait qu'il regagnera la confiance de la petite brune, comme il a regagné celle d'Oneida. Et Ayanna, elle connait parfaitement sa douceur et l'attachement qu,elle porte à sa cousine. C'est pourquoi elle décide de laisser les deux jeunes Quachegan avec la fillette, elle doit se réhabituer à son environnement, Aponie.
Plusieurs minutes s'écoulent, avant que la petite indienne soit tirée du sommeil et qu'elle franchit le seuil de sa porte. Aussitôt, ses yeux s'accrochent aux deux bruns qui se trouvent devant elle. Elle se fige, la fillette et la panique se laisse rapidement voir sur ses traits. « Vous… Vous êtes qui ? Où est ma maman et mon papa ? » Sa voix tremble. Sa réaction noue l'estomac du chasseur. Évidement, il replonge dans ses souvenirs, il revoit Oneida, le jour où elle a reprit conscience, neuf années plus tôt, sans le moindre souvenir en tête. En douceur, il pose un genou au sol, afin d'être à sa hauteur et de paraître le moins imposant possible. « Aponie... je sais que tu ne te souviens pas de nous deux, mais on est très heureux de te voir, petite. » Il lui accorde un sourire doux et rassurant, avant de poursuivre. « Je suis Set et elle, c'est Ayanna, ma petite soeur. Nous sommes tes cousins. » Il se montre le plus ouvert et le plus rassurant possible, le guerrier. Il aime cette petite comme si elle était sa soeur ou même sa fille... Il veut regagner sa confiance, Set-angya, c'est important pour lui. C'est Ayanna qui répond à sa seconde question. Elle lui dit que ses parents attendent à l'extérieur, qu'ils voulaient les laisser seuls, tous les trois. À la mine inquiète de la petite brunette, il renchérit. « Ne t'inquiète pas, ils sont tout près. » Il continue d'afficher de sourire rassurant qui lui est bien propre, ce sourire qu'il lui a servi des million de fois, à elle ou à ses soeurs.
Elle est triste, Aya. Elle n'avait pas vraiment envie de voir sa cousine dans cet état-là. Et elle a vu aux yeux de son frère que celui-ci pensait à Oneida. Sa sœur... Elle aussi, elle avait perdu la mémoire. C'est une épreuve difficile pour beaucoup de monde, et Aya n'aurait pas vraiment souhaité que ça touche aussi sa petite cousine. Les yeux de la jeune fille regardent son frère, qui s'agenouille devant la gamine perdue pour lui expliquer. Aya... Elle ne sait pas vraiment comment se comporter. Elle a tellement envie de la prendre dans ses bras, pour la rassurer, mais elle sait qu'elle en peut pas. Elle ne veut pas l'effrayer. C'est une épreuve qui est déjà bien difficile pour elle. Pauvre petite Aponie... Ayanna aurait préféré prendre ce fardeau à sa place, mais ce n'est pas elle qui a été choisie. C'est la petite. Et c'est tout.
« Vous… Vous êtes qui ? Où est ma maman et mon papa ? » Aya soupire. Mais Set gère la situation. C'est bien quelque chose qu'elle ne peut pas lui reprocher. Même si elle ne lui en veut plus, elle a du mal à ne pas être gênée en présence de son frère. C'est difficile pour elle. « Aponie... je sais que tu ne te souviens pas de nous deux, mais on est très heureux de te voir, petite. » Ayanna sourit en écho de son frère. Dire qu'il peut être si doux avec les enfants. « Je suis Set et elle, c'est Ayanna, ma petite soeur. Nous sommes tes cousins. » Aya lui adresse un petit signe de main. Peut-être que des gestes simples comme celui-ci peuvent l'aider. Elle n'en sait rien, Aya, de comment il faut se comporter avec quelqu'un qui a perdu la mémoire. Elle était trop jeune pour avoir tout compris quand Oneida a perdu la sienne, mais... Elle s'en rappelle un peu.
« Tes parents, Aponie, ils sont dehors. Ils voulaient que l'on puisse discuter juste tous les trois. » Elle espère ne pas trop la brusquer en lui parlant. « Ne t'inquiète pas, ils sont tout près. » Aya ne veut pas que la petite panique, alors elle lui laisse un peu de temps avant de continuer à lui parler. Soudainement, elle se souvient d'avoir amené du pain frais dans une peau. Bien sûr ! Elle des gestes lents, elle déballe le petit paquet et l'odeur envahit la pièce. C'est elle-même qui est allé le chercher. Elle voulait tenter de faire plaisir à la petite fille. « Regarde Aponie, j'ai amené du pain frais. Est-ce que tu veux prendre ton petit déjeuner avec nous, ici ? Peut-être qu'on aura de la confiture à mettre dessus. » Elle espère que la petite se souvient du pain et de la confiture, sinon ils sont dans de beaux draps. Ayanna se tourne vers la table de chez Aponie. Lentement, elle lui tend la main, et lui demande : « Tu en veux ? » Ses yeux se tournent vers Set pour trouver du soutien.
Ses grands yeux bleus dévisageaient les jeunes étrangers devant elle. Ses yeux, Aponie, les tenaient de son père. Ils avaient tous les deux ses mêmes yeux couleur azur. Les deux personnes devant elle, ont eux, les yeux d’un marron intense, typique de la famille Quachegan. Aponie ne sait pas encore qui ils sont, ni ce qu’ils font là, mais le grand brun ne tarde pas à lui expliquer. Lui qui avait une apparence hostile au premier abord se conduisit de manière douce et sa voix se fit tendre. « Aponie... je sais que tu ne te souviens pas de nous deux, mais on est très heureux de te voir, petite. Je suis Set et elle, c'est Ayanna, ma petite soeur. Nous sommes tes cousins. » La petite indienne se met alors à les dévisager l’un après l’autre. Ils n’ont pas l’air méchant après tout, loin de là. Et maintenant qu’elle connaît leur nom, elle se souvient d’eux. Non, elle ne retrouve pas ses souvenirs, mais elle se rappelle des mots de sa mère lorsqu’elle lui parlait de la famille la veille. Aponie à une très bonne mémoire, elle se souvient aussi des prénoms de Nahima et Oneida ! « Tes parents, Aponie, ils sont dehors. Ils voulaient que l'on puisse discuter juste tous les trois. » « Ne t'inquiète pas, ils sont tout près. » Aponie acquiesce alors, en seulement quelques phrases, ils parviennent à la mettre en confiance. Elle ne tremble plus, elle n’a plus peur. Elle les regarde tous les deux l’un après l’autre et esquisse un petit sourire. « Maman m’a parlé de vous hier ! »
Rassurée, Aponie fait quelques pas vers eux et alors qu’elle est à la hauteur de son cousin, elle lui demande. « Maman m’a dit que ton nom c’était Set-Angya, mais tu préfères qu’on t’appelle Set tout court ou Set-Angya ? » La question était tout à fait banale et aurait sans doute fait rire plus d’un, mais Aponie était un peu perdue. « Regarde Aponie, j'ai amené du pain frais. » Aussitôt, la petite tourna la tête vers sa cousine. « Est-ce que tu veux prendre ton petit déjeuner avec nous, ici ? Peut-être qu'on aura de la confiture à mettre dessus. » Malheureusement, Ayanna avait utilisé beaucoup de termes qu’Aponie ne comprenaient plus… Elle se souvenait du pain puisqu’elle en avait mangé la veille, mais le petit déjeuner et la confiture lui étaient inconnus. Elle hocha donc la tête – sans trop de convictions - et se hissa sur la pointe des pieds pour voir ce qu’Aya déballait. « Huuuum ça sent bon ! » Dit-elle en humant l’air. Lorsque Ayanna lui tendit la main, machinalement Aponie la saisit et s’installa à ses côtés à la table.
La petite indienne les regarde donc préparer des tartines de pains et de confitures. Lorsqu’on lui tend la sienne, Aponie approcha la tranche de pain près de ses yeux pour l’examiner. « Beurk… C’est quoi ce truc ? » Dit-elle en mettant son doigt en plein dans la confiture. « C’est tout… heu… comment on dit déjà… » En sacrifiant ses souvenirs, Aponie avait également oublié certains mots compliqués… Elle n’avait pas perdu la parole, bien heureusement, mais parfois, il lui était difficile de retrouver certains mots. « Vicieux ? Non c’est pas ça… heu… Dégoutant ! » Bon, ce n’était pas son idée première mais la petite était contente d’avoir tout de même réussi à s’exprimer ! Elle ajouta même « On dirait de la bave de crapaud toute bleue ! » Aponie venait de dire « bleu » pour une confiture qui était de couleur orange… Les dégâts sur sa perte de mémoire étaient importants… La petite gamine ne s’en rendait pas vraiment compte elle, mais son entourage ne pouvait que remarquer sa cécité…
Aponie, elle est l'innoncence même, la pureté, la candeur, même si ses souvenirs se sont envolés. Elle ne sait plus qui elle est, la gamine, elle a tout oubliée de sa vie, mais Set-angya, il voit déjà une lueur d'espoir là où il y en avait pas avec Oneida. La petite, elle souffre d'amnésie, mais contrairement à sa cousine, elle n'est pas blessée, elle n'a pas subit de grand traumatisme. Elle est effrayée de voir deux étrangers devant elle, alors qu'elle est seule, mais ce n'est pas comparable à la réaction qu'avait eu Oneida. Elle a peur, mais rapidement, elle semble accorder sa confiance aux deux jeunes Quachegan. Tour à tour, elle regarde ses cousins et un sourire éblouit soudainement son visage enfantin. « Maman m’a parlé de vous hier ! » Puis elle s'approche, la petite, arrivant à la hauteur du brun. « Maman m’a dit que ton nom c’était Set-Angya, mais tu préfères qu’on t’appelle Set tout court ou Set-Angya ? » Il étire un sourire, le guerrier. Elle a perdue la mémoire, la jolie Aponie, pourtant elle lui semble toujours aussi vive d'esprit, toujours aussi pétillante. Déjà, il remarque une énorme différence avec Oneida et il s'en voit soulagé. La petite Padma, elle sera beaucoup plus facile d'approche que sa soeur l'a été et ça, c'est quelque chose qui compte énormément.
« Comme tu veux, petite fleur. » Son sourire reste accroché à ses lèvres, alors que la voix d'Ayanna se laisse entendre pour une deuxième fois. « Regarde Aponie, j'ai amené du pain frais. Est-ce que tu veux prendre ton petit déjeuner avec nous, ici ? Peut-être qu'on aura de la confiture à mettre dessus. » Il peut voir cette lueur dans les yeux de la gamine, la joie réelle et pure que seul un enfant peut avoir. « Huuuum ça sent bon ! » Puis machinalement, elle prend la main que sa cousine lui tend, Aponie et vient s'asseoir près d'elle à la table. Set-angya, il se redresse, avant d'aller chercher des confitures dans la cuisine et de se poser ensuite devant la table à son tour. Une fois les tartines terminées, Ayanna en tend une à la petite qui la prend dans sa petite main, avant de l'observer avec curiosité. « Beurk… C’est quoi ce truc ? » Elle pose un doigt directement dans la confiture et Set-angya, il ravale un rire, affichant plutôt un grand sourire. Discrètement, il observe sa soeur qui est également amusée par la situation, avant de reposer ses yeux sur la gamine. « C’est tout… heu… comment on dit déjà… » Elle cherche certains mots, Aponie et c'est tout à fait normal. Il lui faudra du temps, avant de tout réapprendre, mais heureusement les enfants ont la capacité d'apprendre très rapidement. « Vicieux ? Non c’est pas ça… heu… Dégoutant ! On dirait de la bave de crapaud toute bleue ! » Bleu ? Évidement, elle mélange les couleurs, Aponie et ce n'est pas la seule chose qu'elle mélangera, la petite. Mais rapidement, tout rentrera dans l'ordre, il en a la conviction, le guerrier. Il suffit qu'elle soit bien entourée de sa famille, qu'elle reçoit leur appuie et qu'ils la guide dans la bonne direction.
« Je crois que le mot que tu cherchais, c'est visqueux, Aponie. Et la confiture est orange et non bleu. » Il étire un sourire, le Quachegan, pour lui montrer qu'il ne la réprimande pas, mais qu'il l'aide plutôt. Car s'ils laissent passer ses erreurs, elle risque de se mélanger, la petite. « Mange, tu vas voir, c'est délicieux ! » Il prend lui-même une bouchée de tartinade, afin de l'encourager. « Ayanna adore la tartinade, elle en mange tout le temps. » Il fait un clin d'oeil en direction de sa soeur, avant de reposer ses yeux sur le joli visage d'Aponie. Elle lui a manquée, la petite. Set-angya, il a tellement eu peur de la perdre et encore aujourd'hui, il n'accepte pas qu'elle ait été l'élue. Elle aurait pu y passer, Aponie, mais heureusement, elle est de nouveau là, parmi eux, même si elle n'a plus un seul souvenir en mémoire. Mais déjà, elle s'habitue à eux, Aponie. Il a l'impression qu'elle s'adaptera plus facilement que Oneida, le brun et ça le soulage.
« Huuuum ça sent bon ! » Aya rit doucement. Elle est heureuse de voir sa cousine lui prendre la main. Elle n'espérait pas tant, mais elle aurait été terriblement déçue du contraire. Finalement, cette petite s'en sortira peut-être sans problèmes. Elle se dirige lentement avec la petite fille vers la table, et pose son petit paquet. Elle regarde d'un sourire son frère aller chercher les confitures, et elle déballe lentement le pain. L'odeur accapare encore plus la pièce lorsque le papier est enlevé, et Aya étale les tranches de pain. Elle se saisit d'un pot de confiture à l'orange, et en tartine en sifflotant sur une des tanches. Elle en tend une à Aponie : « Tiens. » Elle attends avec impatience que sa petite cousine goute, parce que celle-ci n'a aucunement l'air de se souvenir de la confiture.
Un grand sourire s'empare de ses lèvres lorsqu'elle regarde la petite jouer avec la confiture d'un air dégouté. « Vicieux ? Non c’est pas ça… heu… Dégoutant ! On dirait de la bave de crapaud toute bleue ! » Aya cligne des yeux à cette erreur. Pauvre petite... Elle a vraiment oublié beaucoup de choses. Des choses si simples ! Elle est triste pour elle, mais elle sait que sa petite cousine est une petite fille courageuse et curieuse, et qu'elle va finir par s'en sortir comme une grande. Et puis, cette confiture n'est pas bleue, mais orange ! « Je crois que le mot que tu cherchais, c'est visqueux, Aponie. Et la confiture est orange et non bleue. » Il est drôle, Set, parce qu'il a l'air de avoir s'y prendre avec les enfants. Et puis... Aya elle se rappelle qu'il ne va pas élever lui-même son propre enfant, et un air mélancolique se pose sur ses lèvres. Elle est triste pour lui, mais elle n'a rien le droit de dire.
« Mange, tu vas voir, c'est délicieux ! » s'écrit son frère avant de croquer lui même dans une tartine. Aya, elle rit vite de ce petit coquin et attends que sa cousine en fasse de même. Elle l'encourage d'un regard silencieux, et manque de s'étouffer lorsqu'elle entends son frère dire : « Ayanna adore la tartinade, elle en mange tout le temps. ». Elle lève les yeux au ciel au clin d’œil de son frère, croque dans sa tartine et marmonne : « Même pas vrai...» Elle est de mauvaise fois, pour le coup, Aya.
La jeune fille observe joyeusement sa petite cousine, et s'exclame : « Alors, tu aimes ? » Elle dépose une autre tartine devant chacun et se perd dans ses pensées. Elle est fière de cette petite, et elle bien contente de la voir saine et sauve. « Tu devrais essayer les autres confitures, elles sont délicieuses aussi. » Aya ramène les pots vers elles-deux, et commence à énumérer les couleurs. Elle ne sait pas si c'est la bonne méthode pour aider sa petite cousine, mais elle a le mérite de tenter quelque chose : « Rouge, fraise, bleue, myrtille, violet, prune... C'est pas difficile, tu verras. »
« Comme tu veux petite fleur » Aponie sourit. Malgré son imposante posture, Set-Anguya était comme on lui avait décrit : quelqu’un de très gentil, doux et calme. La petite sentait en lui une envie de protection et fut aussitôt rassurée. Vint ensuite le temps de la nourriture. Ayanna marquait, elle aussi, des points en apportant de quoi grignoter. Aponie avait perdu sa mémoire, mais pas son appétit. Le pain sentait divinement bon et elle ne pensait plus qu’à une chose : tout dévorer ! C’était un véritable petit ogre quand elle el voulait. La petite eut tout de même un peu de mal à s’exprimer, c’est Set qui fut le premier à la reprendre « Je crois que le mot que tu cherchais, c'est visqueux, Aponie. Et la confiture est orange et non bleu. » Son sourire se veut rassurant, mais Aponie n’est pas fière de son erreur… Se faire reprendre de la sorte lui donne l’impression d’être un bébé et la petite à horreur de ça ! Elle affiche une moue bougonne quelques secondes avant de se remettre à sourire quand on lui dit qu’elle peut manger. Elle n’est pas rancunière la petite gamine, et elle ne l’a jamais été ! C’est beau l’esprit infantile, de passer d’une chose à une autre sans trop se faire de soucis. Donc Set commence à grignoter et elle limite. « Ayanna adore la tartinade, elle en mange tout le temps. » La réaction d’Ayanna fit rire la petite aux éclats. « Même pas vrai...» Les deux frères et sœurs se chamaillent et Aponie aime est la spectatrice de tout cela. Elle est encore plus détendue dans toute cette bonne humeur et elle termine sa tartine très rapidement ! « Alors, tu aimes ? » Faisant oui de la tête, Aponie se léche les doigts. C’est un véritable délice et il est hors de question de perdre, ne serait-ce, qu’une seule petite miette ! Elle prend donc avec plaisir la nouvelle tartine qu’on lui tend. « Merci ! »
« Tu devrais essayer les autres confitures, elles sont délicieuses aussi. » Ayanna avait une bonne idée ! C’est avec beaucoup d’attention qu’Aponie écoute donc les explications de sa cousine. « Rouge, fraise, bleue, myrtille, violet, prune... C'est pas difficile, tu verras. » Une fois qu’Aya a terminé, Aponie répète à son tour en pointant du doigt chaque pot. Ce fut un sans-faute même si elle buta sur le mot prune. « Je gouterais bien celle à la fraise ! » Déclara la petite. Elle prit donc une cuillère et commença à en mettre sur son pain. Mais au moment de remettre la cuillère dans le pot, elle en fait gicler sur son cousin en face d’elle. « Oups… » Aponie regarda Set avec de grands yeux et se mit à rire. Il se retrouvait avec de la confiture plein le visage. Puis, la gamine ria encore plus fort. Elle avait maintenant envie de jeter un petit peu sur Ayanna, mais ignorait que jouer avec la nourriture était une bêtise… Mais c’était si drôle qu’elle en lança ensuite un peu sur Ayanna. Jouer avec la nourriture était interdit… Certes… Mais parfois si drôle !
Un grand sourire moqueur s'affiche sur les lèvres du guerrier, devant la moue boudeuse de sa soeur, alors qu'elle prend une bouchée de sa tartine et qu'elle marmonne à voix basse que ce n'est pas vrai. Elle est parfois si mature, la jolie brune, mais cette fois, elle se montre à la hauteur de ses seize ans et c'est ce qui le fait sourire, Set-angya. Il a eu seize ans, lui aussi, il y a des années de ça et même malgré ses vingt-cinq ans, ça lui arrive aussi de se comporter de façon immature. D'ailleurs, malgré son côté grand frère protecteur, il lui arrive souvent de taquiner ses soeurs ou son frère, comme le ferait un gamin. Ce n'est pas une preuve d'immaturé, mais il faut savoir que son coeur d'enfant subsiste, malgré les années qui s'écoulent. Il n'est pas le seul à s'amuser de la réaction d'Ayanna, le Quachegan, la petite Aponie éclate de rire, devant la tête de l'indienne, ce qui amplifie le sourire sur les lèvres du brun. Elle est tout sourire, la gamine, comme elle l'était, autrefois et ça, c'est un pur soulagement, pour lui. Elle a aussi retrouvé son appétit, Aponie, elle engloutie sa tartine et prend la deuxième qu'on lui tend, avec un sourire sur les lèvres. « Tu devrais essayer les autres confitures, elles sont délicieuses aussi. » Il observe, Set-angya, l'interaction entre les deux jeunes indiennes. « Rouge, fraise, bleue, myrtille, violet, prune... C'est pas difficile, tu verras. » Elle s'y prend bien, Ayanna et la petite se prête au jeu avec entrain, alors que lui reste silencieux, à les regarder, un sourire aux lèvres.
« Je goûterais bien celle à la fraise ! » Sur ses mots, elle prend la cuillère et étend une montagne de confiture sur son morceau de pain. Puis au moment où elle remet la cuillère dans le pot, elle fait gicler de la confiture sur son cousin, qui en reçoit même au visage. « Oups… » Elle pose de grands yeux sur lui, la gamine, avant d'éclater de rire. À son rire se mêle celui du chasseur qui bien sûr, ne la grondera pas pour cet incident, rire est sans doute la meilleure réaction pour ne pas froisser la fillette. Puis voilà qu'elle rit encore plus fort, avant de lancer un peu de confiture sur Ayanna. En adulte responsable, il devrait sans doute mettre un frein à ce petit jeu, car on lui a toujours répété qu'il ne fallait pas gaspiller la nourriture... mais comment diable aurait-il pu la gronder ? Elle est devant lui, enjouée. Il retrouve la gamine qu'il a connue, la petite qui doit recommencer sa vie, comme si elle n'avait jamais vécue avant. Set-angya, il ne peut tout simplement pas se résoudre à la gronder, si bien qu'il attire un pot de confiture vers lui et qu'il y plonge un doigt, avant de le ressortir et d'étendre la confiture bleue, sur le jolie visage de la fillette, affichant un large sourire. Il sait qu'il vient de déclencher une guerre de la nourriture et les parents d'Aponie ne risquent pas d'apprécier, mais peu importe ! Tout ce qu'il désire, c'est faire plaisir à sa cousine. Il n'aura qu'à leur rapporter quelques pots de confiture, afin de se faire pardonner, Set-angya. Mais pour l'instant, ce n'est pas ce qui compte. Le bonheur de la fillette avant tout ! Immature ? Peut-être, mais il s'en moque. Ça lui fait du bien de se dérider et de penser à autre chose qu'à Ma'Lila. Et si ça peut l'aider à renouer des liens perdus avec la petite Aponie et pourquoi pas avec Ayanna, c'est l'essentiel.
Une bataille de nourriture ? Non l’idée n’allait pas plaire à papa et maman Padma… Mais personne ne réprimanda la petite qui trouvait ça vraiment très drôle ! Set avait une grosse trainée de confiture sur le visage et il ne tarda pas à se venger. Aponie rigole encore aux éclats lorsqu’elle voit Set trempé complètement son doigt dans la confiture bleue. Il en a partout et alors qu’Aponie s’apprêtait à rire de lui, elle le sent lui prendre le bras pour l’attirer vers elle. La seconde qui suit, la petite indienne se retrouve avec plein de confiture sur les joues. Set lui étale généreusement et Aponie, elle rit encore et toujours. Lorsque le chasseur hôte ses mains du visage de la gamine elle vint y poser les siennes pour tenter de se débarbouiller « Mais c’est tout gluant ! Beurk ! » Elle a un grand sourire encore sur les lèvres, mais tente d’enlever la confiture collante qu’elle a sur le visage. « Et en plus ça ne part pas ! » Soudain, une petite idée vint à l’esprit de la gamine. Elle vient de trouver comment elle va pouvoir se venger en retour… Arquant un sourcil, un sourire malicieux aux coins des lèvres, Aponie se rua sur Set-Angya. Elle entoura ses bras autour de son cou et essuya son visage sur le sien. Son rire résonna une nouvelle fois dans la maison lorsqu’elle recula et qu’elle aperçut le brun couvert de confiture à son tour.
La petite stoppa son rire rapidement lorsque ses parents entrèrent dans le tipi. « On vous entend rire depuis dehors, qu’est-ce qu’il se passe ici ? » La voix de sa mère est douce et joyeuse, pourtant Aponie remarque la seconde qui suit, à son regard, que quelque chose ne va pas… Mordillant ses ongles elle lèvent alors les yeux vers ses cousins qui sont recouverts de confiture. Hésitant quelques secondes, la petite indienne prit finalement la parole « On prenait le goûter ! Et… Et la confiture c’est bon ! Mais Set m’en a mis partout ! » Dit-elle en pointant son cousin du doigt, son sourire malicieux toujours sur les lèvres. Madame Padma s’approcha alors de la table et referme les couvercles des pots de confitures qui étaient ouverts. « Aponie, on ne joue pas avec la nourriture… » Dit-elle alors d’une voix un peu blasée, sans pour autant gronder ni sa fille, ni les enfants Quachegan. « Je pense que vous devez aller vous débarbouiller tous les deux ! » Dit-elle à Aponie et Set qui était encore couvert de confiture. « Quant à toi Ayanna, ta mère te cherche, il faut que tu rentres chez toi. » Ayanna se leva alors et quitta le tipi, mais embrassa tout de même sa cousine sur le front avant de partir. Aponie quant à elle, suivit les ordres de sa maman. Elle alla chercher un seau rempli d’eau qu’elle déposa devant son cousin avec des linges. La petite entendit un à Set et en garda un pour elle. Elle le trempa dans l’eau et s’essuya le front et les joues avec. Une fois complètement propre, elle reposa sa serviette et se tourna vers son cousin. « On fait quoi maintenant ? » Demanda la petite avec un grand sourire à Set-Angya.
Immature, il peut l'être, Set-angya. Parfois. Comme à l'instant, mais peut-on réellement appeler ça de l'immaturité, le fait qu'il s'amuse avec sa petite cousine qui n'est encore qu'une fillette ? Peut-être. Peut-être pas. Il se voit mal la gronder, le brun, il se voit mal la brusquer, elle qui commence tout juste à le ré-apprivoiser. Donc, il se prête au jeu, le Quachegan, sachant pertinemment que ça ne plairait ni à son oncle, ni à sa tante, mais honnêtement, il s'en fiche bien, en ce moment. Il affiche un large sourire, alors qu'il étend de la confiture plein le visage de la gamine et que celle-ci éclate de rire. Ça l'amuse de la voir ainsi, ça le soulage, car ce rire, il lui avait manqué et il avait eu peur de ne plus jamais l'entendre. Mais elle est là, Aponie et malgré sa perte de mémoire, elle va bien, elle est en pleine forme. Elle rigole, elle rit aux éclats et c'est beau à voir pour les deux enfants Quachegan. C'est beau, cette innocence que lui n'a plus depuis des lustres, cette innocence qu'il ne retrouvera jamais. Cette naïveté qu'il ne se rappelle pas avoir connue, un jour... Aponie, elle est tout ce qu'il n'est plus, tout ce qu'il ne souvient pas avoir été. L'enfance est si loin derrière lui, mais elle, elle a encore de nombreuses années devant elle, pour en profiter et ça le fascine, en quelque sorte.
Set-angya, il retire sa main du visage de la fillette et aussitôt, elle tente de se débarbouiller le visage frénétiquement avec ses deux petites mains. « Mais c’est tout gluant ! Beurk ! » Malgré tout, elle affiche un large sourire, essayant de retirer la confiture collante de son joli minois. « Et en plus ça ne part pas ! » Devant sa mine, ses paroles, Ayanna et Set-angya ne peuvent s'empêcher de rire. Jusqu'à ce qu'elle se jette sur l'ainé des trois, un sourire malicieux sur les lèvres, entourant son cou de ses deux bras et essuyant son visage contre le sien. Alors qu'elle recule, un rire s'échappe de ses lèvres, découvrant le visage couvert de confiture de son cousin. Le Quachegan, il se contente d'une moue faussement dégoûtée, avant de se relever, dans l'intention d'attraper la gamine, mais au même instant, les parents de la petite font apparition dans le tipi. « On vous entend rire depuis dehors, qu’est-ce qu’il se passe ici ? » Puis il se rassit, le guerrier, observant l'étendu des dégâts, avant de poser ses yeux sur le visage de sa tante. Il y a un peu de confiture ici et là, mais rien de bien dramatique, cependant, il voit très bien qu'elle est ennuyée par la situation. Il entrouvre les lèvres pour s'expliquer, mais avant même qu'un mot ne s'échappe de sa bouche, c'est la petite qui prend la parole. « On prenait le goûter ! Et… Et la confiture c’est bon ! Mais Set m’en a mis partout ! » Et puis sur ses mots, elle pointe le grand brun du doigt, un sourire malicieux sur les lèvres. Il reste silencieux, observant maintenant sa tante qui s'approche de la table et qui referme les couvercles des pots de confiture. « Aponie, on ne joue pas avec la nourriture… » Le ton de sa voix est blasé, mais elle ne gronde ni l'un, ni l'autre. « Je pense que vous devez aller vous débarbouiller tous les deux ! » Elle à raison, la maman Padma et à ses paroles, il se relève, Set-angya, ne se sentant pourtant pas coupable d'avoir mis le sourire sur le visage de la petite brune. « Quant à toi Ayanna, ta mère te cherche, il faut que tu rentres chez toi. » Sans attendre, Ayanna se lève et embrasse la gamine sur le front, avant de s'éclipser hors du tipi. Un instant plus tard, Aponie disparaît, avant de réapparaître avec un sceau d'eau entre les mains et des linges propres. Laps de temps pendant lequel le chasseur adresse quelques mots à sa tante, s'excusant d'avoir entraînée Aponie dans cette pseudo bataille de nourriture et promettant de lui ramener quelques pots de confiture intacts.
Quelques instants plus tard, toute trace de confiture disparaît de leurs visages et de leurs vêtements et la petite indienne se retourne vers son cousin, un large sourire sur les lèvres. « On fait quoi maintenant ? » Il étire un sourire à son tour, le Quachegan. « On va prendre l'air. » Ses iris se posent alors sur le visage de sa tante et cette dernière acquiesce d'un léger mouvement de tête. Suite à quoi, il saisit la petite main de sa cousine et l'entraîne hors du tipi. Aponie, elle est revenue depuis peu de temps et il y a encore tant de choses qu'elle ne connait plus, tellement de choses qu'elle ignore. Et Set-angya, c'est son rôle de lui faire à nouveau découvrir ce qu'elle aime ou ce qu'elle pourra aimer, dans le futur. Lui faire découvrir des endroits qu'elle aimait, des endroits où elle était à l'aise, avant son amnésie. « Tu veux voir où moi je vis ? » Il lui lance un regard interrogateur, sans pourtant cesser de sourire. Elle est souvent venue chez lui, la jolie brunette, c'est un endroit qu'elle aimait, un endroit où elle se sentait en sécurité et ça devrait encore être le cas, aujourd'hui.
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