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 Maintenant qu'on est de même taille, c'est parti pour les retrouvailles ▬ Raygon
★ second star to the right and straight on till morning ★

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Message Sujet: Maintenant qu'on est de même taille, c'est parti pour les retrouvailles ▬ Raygon Maintenant qu'on est de même taille, c'est parti pour les retrouvailles ▬ Raygon EmptySam 12 Nov 2016 - 17:04

Maintenant qu'on est de même taille, c'est parti pour les retrouvailles

C'était enivrant. Elle filait à vive allure parmi la végétation. Les plantes l'effleuraient sur son passage. Elle sentait avec délectation le vent au contact de sa parcelle de peau laissée nue. Sa robe virevoltait autour d'elle. Ses longs cheveux roux ondulaient par les forces physiques générées par le vent. Les ailes battant en cadence propulsaient la fée à toute vitesse. Ses ailes battaient l'une contre l'autre, fournissant l'énergie et la force nécessaire pour la maintenir dans les airs, la faire avancer, la faire tourbillonner au fur et à mesure qu'elle avançait, en définitif, la faire voler. D'ordinaire, chaque fois qu'elle volait, elle touchait avec plaisir la végétation, le sol ou l'eau, mais cette fois-ci, elle avait les mains prises. Elles étaient occupées par l'énorme calepin et son crayon y étant harnaché. Aujourd'hui, Alkëstia avait décidé de compléter sérieusement ses connaissances sur les humains. Elle avait déjà testé la poudre d'humanité, mais sans prendre de note. Cette fois, elle allait le faire. Elle songeait donner ses notes aux fées conservatrices pour la bibliothèque des fées. Pour réussir sa tache, elle ne pouvait décemment pas prendre son calepin à sa taille. Quand elle serait transformée en humaine, elle ne pourrait plus y consigner ses notes, il serait trop petit. Prévoyante, elle avait donc un calepin à taille humaine, qu'elle devrait trimbaler avec elle. Heureusement pour elle, ça ne pesait pas lourd. C'était juste encombrant. Elle songea qu'il faudrait qu'elle travaille sur une poudre faisant rapetisser ou agrandir les objets. Ce que ça serait pratique pour les fées, qui décident de passer de fée à humain. Dans son cas, ça lui éviterait d'avoir un calepin à sa taille de fée et un à sa taille humaine.

Elle voulait tester le corps humain et l'eau. Elle voulait sentir la sensation de l'eau sur son corps d'humaine et voir les différences avec les fées. Elle avait repéré un coin tranquille, où elle pourrait travailler seule, à Crocodile Creek. C'était loin des crocodiles et non loin des alevins. Quand elle fut arrivée, elle déposa doucement le livre sur un rocher, puis elle atterrit en douceur et avec grâce à côté. Elle avait fait, en moins d'un heure, le trajet Pixie Hollow -Crocodile Krike. L'avantage d'être une fée. Celle-ci sortit de sa besace, sa précieuse poudre d'humanité. Elle déboucha la bouteille et se saupoudra d'un peu de poudre. Aussitôt, la magie opéra et elle se mua en une humaine. Comme à chaque fois, elle toucha ses oreilles arrondies. Ce que c'était drôle ! Elle préférait ses oreilles pointues de fées, mais elle ferait avec. Elle vérifia son dos et vit qu'il était aussi plat que la rivière, ses ailes n'y étaient plus. Pas de doute, elle était bien devenue une humaine. Parfait ! Le travail pouvait commencer. Elle rangea sa bouteille de poudre dans une des poches de sa robe et commença par prendre des notes sur le changement d'apparence. C'est alors qu'elle entendit des pirates non loin de là, sûrement sortant du marais ou de leur ville One-Eyed Willy. Elle n'en savait rien et elle n'allait pas rester pour demander. Bien que devenue une humaine, elle avait toujours autant peur d'eux que sous son apparence de fée. Elle courut alors le plus loin possible. Elle s'arrêta qu'une fois arrivée dans une forêt. Elle scruta les lieux. « Mais où est-ce que j'ai encore atterri ? Pourvu que ça soit le bois de la lagune ! » Seulement, ce n'était pas ce bois-là. Elle ne vit pas une végétation foisonnante, ni les belles fleurs habituelles de ce bois. Elle n'avait pas fui de ce côté-là. Il faut dire que c'était beaucoup plus loin que là où elle avait échoué. Elle était maintenant une humaine et en s'enfuyant, elle s'était rapprochée des pirates et de leur ville! Quelle idiote ! Elle se souvint maintenant où elle avait atterri : la Forêt du Larcin ! Faut dire que sous une apparence humaine, les lieux n'étaient pas les mêmes. Ce n'était pas la même perspective. Enfin, si elle voulait expérimenter de nouveau, c'était l'occasion ou jamais. Au moins, elle ne serait pas dérangée. Elle entendit alors des bruits non loin de là où elle se trouvait. Cela ressemblait à une sorte de pic vert tapant contre un tronc d'arbre. C'était différent, mais il y avait du bois d'impliqué, elle en était sûre. Curieuse, elle ferma son calepin et le rangea avec son crayon, dans la même poche contenant sa poudre. Alkëstia se dirigea vers la provenance du bruit. Elle vit alors un être humain taper une hache contre une bûche. Elle vit ladite bûche se fendre et tomber au sol en deux morceaux. « Pourquoi les humains faisaient-ils ça, déjà ? » Elle ne se rappelait pas de l'avoir lu dans un livre. Heureusement qu'elle avait apporté son calepin aujourd'hui, elle allait pouvoir s'enquérir du pourquoi du comment les hommes coupaient du bois. Ses connaissances sur les humains allaient s'élargir. Cet homme n'était pas un pirate et il ne semblait pas être une menace. Elle s'avança dans sa direction et l'apostropha. « Bonjour, homme...jeune homme ! » Effrontée et curieuse, elle s'enquit de la situation, tout en s'approchant, sans vraiment connaître les usages. « Je vous ai entendus couper du bois et ça m'a intrigué. Comment vous faites ? Et à quoi ça peut-il bien vous servir ? » Pour la première entrée en matière avec un humain sous sa forme humaine, ce n'était peut-être pas la meilleure des solutions, ni la plus fameuse. C'était dit, pas de retour en arrière possible. D'ailleurs, en parlant de retour en arrière, elle ne pouvait pas non plus s'enfuir, puisqu'Alkëstia venait d'arriver à sa hauteur. C'est là que ça la frappa. Elle regarda son interlocuteur et ses traits du visage lui parurent vaguement familier. Pourquoi ? Elle ne l'avait jamais vu avant pourtant. Enfin, il le lui semblait. Ce qui la surprit encore plus, c'est qu'elle était à la fois curieuse de la situation et étonnée de le reconnaître. Elle arqua un sourcil et s'étonna de ressentir deux émotions en même temps : la curiosité et la surprise. Comment faisaient les humains pour vivre et agir avec ça ? Une chose est sûre, l'être humain était une drôle d'espèce.
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Message Sujet: Re: Maintenant qu'on est de même taille, c'est parti pour les retrouvailles ▬ Raygon Maintenant qu'on est de même taille, c'est parti pour les retrouvailles ▬ Raygon EmptySam 19 Nov 2016 - 12:38

Maintenant qu'on est de la même taille
Alkëstia
&.
Raygon Finnighan


 

 



 

 


Moi aussi j'ai une fée chez moi
qui voudrait voler mais ne le peut pas... La fée - Zaz


L’automne s’installait et la nature se préparait à son sommeil annuel. Comme une vieille dame rompue à l’exercice, elle ôtait ses vêtements, et dénudait les arbres, prenait garde à ce que chacune de ses créatures aient un abri et les provisions nécessaires pour l’hiver, puis fermait les yeux, pour les ouvrir immuablement des mois plus tard.

Raygon se calait au rythme séculaire de cette bonne Dame Nature. L’automne était pour le jeune menuisier, la meilleure période pour refaire son stock de bois. Pour les plus communs comme le chêne ou le bouleau, il se faisait livrer par les bûcherons du coin. Mais pour des essences rares et délicates, il préférait faire le travail lui-même. Rassemblant ses outils étalés ça et là, il chargea la mule qu’il avait achetée au marché il y a quelques jours avec ses économies et passa une main flatteuse sur son encolure. L’animal qui portait bien son nom, lui renvoya sa main d’un coup de naseaux brusque mais le suivit sans broncher quand il tira sa longe.

La forêt la plus proche de One-Eyed se trouvait être celle des Larcins. De mauvaise réputation, elle faisait cependant difficilement pire que la cité pirates en elle-même. Raygon y avait pris ses quartiers depuis quelques années déjà et il avait appris à apprécier cette cour des miracles aux facettes aussi variées et colorées que les jupons de ses femmes. Qu’on y soit pauvre ou riche n’avait pas d’importance, à One-Eyed, l’on pouvait passer de l’un à l’autre en l’espace d’une seule nuit. S’inventer, et se réinventer, vivre et y mourir étaient les seuls emblèmes de la ville. Alors il ne fallait pas trop en demander aux bois qui le jouxtait.

Mais chaque endroit sombre, même empli de débauches, contient sa propre lumière, ses propres trésors. Et la forêt des Larcins, l’une des plus jeunes de l’île, contenait ce que cherchait Raygon aujourd’hui, des essences exotiques. La dernière fois, il avait trouvé du bois de cèdre rouge, une espèce rare et aux veinures sombres et il comptait bien réitérer l’exploit ! Enfin, si cette bique de mule au caractère de cochon avançait sans faire d’histoire. L’utilité des œillères prenait à présent tout son sens.

L’odeur boisée emplit ses narines et le jeune menuisier parcourut quelques kilomètres dans la forêt. Alors que son regard accrochait la mousse, le type de sol, sachant quelle espèce se développait dans quel milieu, la lanière de sa monture tira violemment sur son avant bras et Raygon se retrouva emporté par la tête de demi cheval qui lui servait de compagnon d’route. Calmant la bête du mieux qu'il pu elle finit par échouer devant son trésor à elle, à savoir un petit coin d’herbe bien duveteux. Le garçon resta ébahit devant l’arbre qui se déployait devant lui. Un sycomore. Son bois blanc lui servirait à créer de magnifiques fabrications de sa manufacture.

Quelques heures plus tard et l’arbre était échoué au sol, débité avec beaucoup de finesse en plusieurs tronçons de différentes tailles. Alors qu’il levait une énième fois sa hache dans les airs, une voix de clochette interrompit son mouvement et il tourna vivement la  tête vers la jeune inconnue qui se trouvait planté à quelques mètres de lui. Son air mutin, son visage de petite souris curieuse et sa chevelure flamboyante piquèrent instantanément sa mémoire sans qu’il ne puisse préciser s’il s’agissait de véritables souvenirs. Chassant son impression de déjà vu il ne put qu’esquisser un large sourire aux questions de la jeune inquisitrice. D’un geste il secoua sa hache dans sa main.

« Ce truc tranchant me sert à fendre les bûches. Ca s’appelle une hache… Et je suis charpentier menuisier donc je m’en sers pour construire des meubles ou des structures pour les bateaux. Ça fait combien de temps que t’es pas sortie de ta grotte la rouquine ? Tu sais que ce que tu tiens entre les mains sert en fait à nourir les halcuphes ?(issus du Bestiaire de Neverland) »

Plantant d’un coup sec sa hache dans la buche à terre, il montra d’un geste du menton le calepin de la jeune femme, un air amusé peint sur le visage. Se moquer des gens était un reste d'enfant perdu que nul ne perd vraiment.
© Gasmask


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Message Sujet: Re: Maintenant qu'on est de même taille, c'est parti pour les retrouvailles ▬ Raygon Maintenant qu'on est de même taille, c'est parti pour les retrouvailles ▬ Raygon EmptyMar 22 Nov 2016 - 22:06

Maintenant qu'on est de même taille, c'est parti pour les retrouvailles

Une fois la surprise passée du déjà vu, provoqué par les traits du visage de l'inconnu, Alkëstia attendit les réponses à ses questions. Quand son interlocuteur eut l'amabilité de lui répondre, la fée nota tous ses dires dans son calepin. Elle venait d'apprendre ce que c'était qu'une hache et à quoi ça servait. Etant une érudite, il fallait qu'elle le consigne. Elle songea qu'elle pourrait donner ses notes aux fées conservatrices. Pour elle, il fallait laisser une trace de toute nouvelle découverte, afin d'enrichir le savoir et ses connaissances. En l'occurrence, il s'agissait de son savoir sur les objets humains. Elle fit même un schéma de la hache dans son calepin. Il aurait été plus pratique et rapide de pouvoir immortaliser, au travers d'une image, l'objet en question. Or, cet art était la photographie. Comme l'alchimie, cet art était tout nouveau et commençait seulement à se développer. Malheureusement, cette discipline ne prenait pas son essor à Neverland, mais chez les humains de l'extérieur, dans l'autre monde.

L'humain conclut sa série de réponses par un sarcasme. La fée releva la tête de son calepin et le dévisagea. Pour la fée, la moquerie de l'inconnu renvoyait aux enfants perdus. Après tout, les humains ne se moquaient pas des inconnus de cette façon, si ? Alkëstia l'ignorait. Pour elle, il n'y avait que les enfants perdus qui jouaient du sarcasme face à des étrangers. La fée devenue humaine mi offusquée mi perplexe s'interrogea. Etait-il un énième enfant perdu ayant décidé de grandir ? La fée en connaissait quelques uns. Néanmoins, elle avait perdu contact avec eux. Etait-il vraiment un d'eux ? Et si oui, qui était-il ? Et était-ce pour cette raison que cet inconnu lui semblait vaguement familier ? La fée ne prit pas le temps de le questionner. Après les quelques secondes d'inspection de la situation, Alkëstia restait trop susceptible pour l'interroger sur son passé. Il venait de la traiter d’Hermite tout de même ! Il n'en fallait pas moins pour contrarier la fée. Elle se devait de répondre. « Sache que je ne vis pas dans une grotte, petit futé ! » L'inconnu poursuivit en se moquant d'elle. Il venait de déclencher la susceptibilité de la fée. Maintenant, qu'elle était humaine, elle pouvait ressentir ce sentiment, tout en ne perdant pas son espièglerie. Après tout, Alkëstia était joueuse. « Non, les halcuphes n'aiment pas ce genre de carnet. Il préfère le bois au calepin. C'est toi qui devrais te méfier, si tu veux que tes bûches restent intactes, impertinent ! Et d'ailleurs, si d'après toi, je sors d'une grotte et pas toi, tu dois savoir de quoi est fait une hache, le génie. Le manche, tu sais en quel bois il est fait, je suppose ? Et la lame, tu sais de quel métal il s'agit ? » Alkëstia espérait qu'en le provoquant, elle obtiendrait les informations manquantes. Et tant qu'à faire, elle pouvait peut-être même savoir si la dérision envers un inconnu était humain ou venait seulement d'un enfant perdu ayant décidé de grandir. « Et si t'es si perspicace en matière de moquerie, c'est parce que tu étais un ancien enfant perdu ou tu es juste un humain avec un sens de l'humour prononcé ? »
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le calepin:
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Message Sujet: Re: Maintenant qu'on est de même taille, c'est parti pour les retrouvailles ▬ Raygon Maintenant qu'on est de même taille, c'est parti pour les retrouvailles ▬ Raygon EmptyMer 7 Déc 2016 - 20:50

Maintenant qu'on est de la même taille
Alkëstia
&.
Raygon Finnighan


 

 



 

 


Moi aussi j'ai une fée chez moi
qui voudrait voler mais ne le peut pas... La fée - Zaz


Mais c’est qu’elle prenait des notes la jeune femme. Secouant la tête en fronçant les sourcils, Raygon croisa les bras sur son torse, tentant de comprendre la nouvelle énigme que lui soumettait l’île. Appliquée, elle semblait tracer quelque chose, un dessin peut-être. S’approchant en la contournant, il jeta un œil à son calepin et éclata de rire. Elle dessinait une hache ! Pas mauvaise en plus la griffonneuse ! Mais ce qui attira tout à trac son regard fut cette écriture fine et ourlée. Il était persuadé d’avoir vu d’innombrables cahiers de ce genre avec cette même manufacture. Mais où ?  S’écartant d’elle de nouveau pour revenir près de sa hache et de son stock de bois il regarda plus en détails la jeune personne qui lui faisait face, de haut en bas puis de bas en haut.

Si ses belles proportions lui donnaient du charme, Raygon était accaparé par ce visage qu’il reconnaissait de plus en plus. Dans les mimiques qui l’animaient, dans les moues qu’elle prenait, tout lui rappelait quelqu’un…

Lorsqu’elle ouvrit de nouveau la bouche, le menuisier ne put s’empêcher de sourire encore. C’est qu’elle avait du répondant la demoiselle. Mordant même. Elle connaissait donc ce qu’était un halcuphe. A n’en pas douter elle était sur Neverland depuis longtemps. Ce n’était pas une apatride venue de terre lointaine. Si tel avait été le cas, elle aurait ouvert des yeux grands comme des chouettes à la mention de cet animal ancestral, mais bien indigène de Neverland. Mais comment pouvait-elle ne pas connaître une hache ? Elle n’était pas indienne, pas habitante d’une des nombreuses cités de l’île. Raygon pointa soudainement son doigt vers la rouquine.

«  Je sais ! Tu es une sirène n’est-ce pas ? Sans la queue et tout le truc d’écailles, je ne remettais pas ton visage. Mais on s’est déjà rencontré n’est-ce-pas ? Tu as ptêtre déjà essayé de me noyer non ? »

Raygon n’aimait pas particulièrement les sirènes, un mauvais souvenir étant enfant lui avait donné une sainte allergie de ces hybrides des mers. D’un geste, il déchaussa la lame de sa hache du bois où il l’avait fichée et pencha la tête avec un sourire mi figue mi raisin.

« Tu veux la voir d’un peu plus près pour pouvoir l’examiner, la poiscaille ? » Il entama alors un souple mouvement du poignet, comme pour donner de l’élan à son lancer alors qu’il fixait la jeune femme avec un sourire en coin.

« Tu devrais arrêter de poser toutes ces questions si tu veux pas finir en brandade. » Il ne voulait pas forcément la tuer, en tout cas pas avant d’avoir eu la confirmation de sa véritable nature et de l’impression tenace de s’être déjà rencontrés, mais il ne ferait rien non plus pour lui montrer sa bonne humeur vis à vis de son espèce.
© Gasmask


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Message Sujet: Re: Maintenant qu'on est de même taille, c'est parti pour les retrouvailles ▬ Raygon Maintenant qu'on est de même taille, c'est parti pour les retrouvailles ▬ Raygon EmptyMer 14 Déc 2016 - 23:12

Maintenant qu'on est de même taille, c'est parti pour les retrouvailles

Les interrogations de la fée sur la potentielle connaissance de l'individu s'envolèrent de son esprit quand la fée apprit ce qu'était l'objet. Elle se précipita sur son calepin pour y consigner tout ce que l'humain lui dit sur la hache. Alkëstia dessina rapidement, mais minutieusement, la hache. Elle voulait se souvenir exactement à quoi l'outil ressemblait. Et puis, de cette façon une fée n'ayant jamais vu une hache serait capable d'en reconnaître une. En-dessous de son schéma, elle inscrivit rapidement les quelques informations qu'elle avait pu obtenir sur l'objet. Cela pouvait paraître impoli en pleine conversation, mais la fée n'en avait cure. L'inconnu n'était pas des plus courtois non plus, puisqu'en dehors de ses remarques, il éclata de rire après avoir jeté un coup d'oeil au calepin. Quel toupet ! Alkëstia l'ignora et poursuivit son labeur. Cela ne découragea pas le jeune homme qui mentionna que des halcuphes pourraient manger son travail. Alkëstia leva les yeux au ciel et lui montra qu'il n'était pas le seul à savoir manier l'art du sarcasme. La rousse n'avait pas la langue dans sa poche. Elle lui renvoya à la figure son commentaire sur les halcuphes, puis se replongea dans son calepin. Erudite comme elle était, elle continua de mettre par écrit ses connaissances. Le savoir passait avant tout. D'ailleurs, il restait des interrogations à élucider, comme la nature des matériaux. Elle les lui posa tout en continuant de compléter son savoir par le biais de l'écrit. C'était peut-être malpoli d'être si appliquée et de ne pas regarder son interlocuteur, mais ce jeune homme était impoli tant par son comportement que par ses paroles. D'ailleurs il ne répondit même pas à ses questions sur la nature des composants de la hache. Elle le questionna alors sur l'origine de son humour acerbe. N'ayant pas non plus de réponse à cette question, qui semblait davantage rhétorique qu'autre chose, elle se replongea dans sa tâche. Elle ne releva la tête de son ouvrage que lorsque l'inconnu la déclara appartenir au peuple aquatique. Avec espièglerie, la fée de la poussière répliqua à son accusation, avant de retourner à son ouvrage. « Devine encore, le Menuisier. T'es à côté de ta hache ! Je ne suis pas une sirène, donc non, je n'ai pas essayé de te noyer, mais nous pouvons arranger cela, si tu y tiens. »

Le moment, où Alkëstia finit de prendre des notes, coïncida au moment où l'homme lui proposa d'examiner sa hache. Il consentait enfin à répondre à ses questions. La fée songea que s'il n'avait pas répondu à ses questions, c'est qu'il avait été intrigué par son ignorance de la hache. Il avait préféré connaître de quelle espèce elle était, plutôt que de répondre. Maintenant qu'Alkëstia avait répondu à ses interrogations quant à sa non appartenance au peuple sous-marin, l'inconnu l'invitait à voir de plus près sa hache. Si c'était demandé si gentiment, elle n'allait pas s'en priver. Effrontée, Alkëstia s'approcha avec désinvolture de l'homme et de sa hache. Elle ne put s'empêcher d'accepter verbalement, en profitant au passage pour répliquer à son surnom. « Oui, avec joie, le parasite ! » Non mais pour qui se prenait-il pour l'affubler d'un sobriquet de la sorte ?! Poiscaille ! Est-ce qu'elle se moquait de sa condition d'humain, qui n'avait rien à faire sur l'île ?! Non, alors il pouvait se les garder ses commentaires. Autant, les indiens, les enfants perdus et les sirènes étaient légitimes au yeux de la fée, autant les apatrides et pirates n'avaient rien à faire là ! Ils exploitaient l'île, la pillaient et ne respectaient rien ! Non vraiment Alkëstia ne les aimait pas, surtout les pirates dont elle avait peur.

Tout en approchant de l'inconnu pour voir sa hache, Alkëstia se demanda pourquoi il lui semblait si familier. Elle le connaissait. Maintenant, elle en était sûre, mais d'où ? Ce sourire lui évoquait quelque chose. Ce timbre de voix résonnait comme une douce mélodie à ses oreilles. Des souvenirs flous lui revinrent en mémoire. Elle ne comprenait pas pourquoi elle revoyait l'Arbre du Pendu. Et il y avait sa façon de parler, de bouger et ses yeux. La malice dans ses yeux, elle la connaissait ! Il avait le même type de malice que May-Lee et Alkëstia avaient ensemble. Pourquoi avait-il cette malice si familière dans les yeux ? Alkëstia songeait de plus en plus à un ancien enfant perdu ayant décidé de grandir. Et cela coïncidait avec ce sarcasme si bien prononcé. La fée connaissait peu de personne à l'employer et à le maîtriser aussi bien. Alkëstia n'eut pas le loisir de poursuivre ses réflexions que l'inconnu familier la menaça. Ses réflexions s'envolèrent. La curiosité et l'interrogation s'étaient effacées au profit de la colère, de la fierté et de la susceptibilité. La fée de la poussière lui rentra verbalement dedans. « Et toi, le natif, tu ne devrais pas menacer, ni affubler de la sorte une fée experte en poudres. Sache que j'ai de quoi te transformer en animal, alors ne me tente pas, Vaurien ! Et retiens-le bien, je suis une Fée ! F-E-E. Fée ! Est-ce que je te confonds avec un pirate, moi ! Non ! » Alkëstia y était allée avec cette conclusion. Enfin, elle n'avait tout bonnement pas réfléchi à sa répartie, mais ça lui semblait logique. Il était trop vieux pour être un enfant perdu. Il était beaucoup trop loin des terres indiennes pour être un indien, quoique ce n'était pas à exclure, mais il ne ressemblait pas à un indien, pas avec son accoutrement. Il ne restait plus qu'apatride ou natif. Or, il l'avait charriée avec les halcuphes, ce qui éliminait la condition d'apatride. « Et il faut bien que je pose des questions pour en apprendre davantage sur ton espèce, le mioche. » Inconsciemment, Alkëstia l'avait surnommé par une certaine condition. La colère s'étant dissipée, elle était revenue sur son hypothèse initiale : un ancien enfant perdu.

Arrivée à la hauteur de l'homme, la fée le toisa. Elle décida que s'il voulait jouer, ils allaient être deux. « Et si nous sommes dans les suppositions, je déduis que c'est mon tour. Tu as une hache comme certains indiens, mais tu es trop vaurien pour en être un. Tu es menuisier, donc laisse-moi deviner tu es un natif. Quoique trop arrogant. Tu as un sarcasme bien familier. J'y suis, tu es un lâche d'enfant perdu ayant abandonné les siens ! » Bien qu'elle n'eut pas reconnu son colibri adoré, la fée avait compris ce qu'il avait été. Dans sa façon de conclure son raisonnement sarcastique, elle y avait mis toute sa rancoeur envers les enfants perdus ayant décidé de grandir. Oui, la fée était rancunière. Elle souffrait toujours de l'absence de son Raygon, avec qui elle avait partagé des siècles de bons moments. Seulement, il avait décidé de grandir et de ce fait, il renonçait à la comprendre. Pour Alkëstia, c'était une trahison.
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Message Sujet: Re: Maintenant qu'on est de même taille, c'est parti pour les retrouvailles ▬ Raygon Maintenant qu'on est de même taille, c'est parti pour les retrouvailles ▬ Raygon EmptyVen 23 Déc 2016 - 10:44

Maintenant qu'on est de la même taille
Alkëstia
&.
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Moi aussi j'ai une fée chez moi
qui voudrait voler mais ne le peut pas... La fée - Zaz


Raté ! Ce n’était pas une sirène. Il était pourtant sûr d’avoir vu juste. D’accord elle n’avait pas les écailles qui lui sortaient des oreilles mais tout concordait plutôt bien. Selon sa logique propre bien sûr. D’un revers de mot, la jeune rouquine l’avait renvoyé dans ses filets et il la regarda d’un air sombre lorsqu’elle proposa de le noyer réellement. Qu’elle essaye tient ! Il savait que ce n’était que parole mais elle maniait le verbe de façon à lui faire perdre le sien et titiller son côté colérique. Face à son esprit aiguisé celui de la jeune femme ne faisait que s’affuter et ses réponses sortaient du tac au tac quand lui y réfléchissait à l’avance. Il n’y avait bien qu’un seul peuple capable d’une espièglerie aussi naturelle et dont les siècles de pratique avait poli la langue…

Alors qu’elle se rapprochait pour observer sa hache, son minois brûla de nouveau sa mémoire. Si elle pensait qu’il allait la lui filer comme on donne du grain à une poule elle se mettait le doigt dans l’bec, encore moins après l’avoir traité de parasite. Lui donner une arme, même si elle ne savait pas s’en servir, était l’interdiction la plus basique quand on tenait à garder sa tête à One-Eyed. Pourtant il n’était pas contre une petite démo, et d’un mouvement habile, il fit tournoyer l’outil sous le nez aquilin de la moqueuse. Et pouf ! Alors qu’elle épelait avec un plaisir certain sa nature véritable, les lumières grésillèrent dans la mémoire du jeune Raygon. Fée des poudres ! Mais bien sûr ! C’était son Alkëstia ! Sa chimiste préférée ! Son savant fou. Le reste des paroles de la fée s’envola sans qu’il n’y prête aucune attention, trop accaparé par le changement de sa petite compatriote d’expériences en une femme grandeur nature. Même sa phrase assassine sur les enfants perdus ne suffit pas à entamer le bonheur de la retrouver.

En quittant l’Arbre, il avait abandonné beaucoup des siens derrière lui. Alkëstia en faisait parti. Combien d’expériences aussi calamiteuses que merveilleuses avaient-ils partagées ? Raygon se rappelait avec exactitude la fois où ils avaient voulu tester la gravité de Neverland pour voir si elle était identique sur toute l’île. Résultat, beaucoup de bleus et d’égratignures pour s’apercevoir que oui, il n’y avait aucune différence entre les montagnes de l’Imaginaire et les marais Kispère sur la chute d’un corps solide dans le vide. Leur cerveau respectif avait toujours fonctionné à l’unisson, autant dans le bon sens que le mauvais et en choisissant de grandir, il avait également fait le choix de ne plus pouvoir la comprendre.

Il savait qu’elle lui en voulait terriblement, mais ne pu s’empêcher de sourire, ce qui pouvait paraître complètement stupide après le sermon qu’elle venait de faire. De plus, il ne comprenait pas comment un tel exploit était possible, n’ayant pas connaissance de la poudre d’humanité. Avait-elle abandonné elle aussi sa nature ? Son équilibre s’en trouvait-il bousculé sans ses ailes irisés. La curiosité balaya tout de leur première approche quelque peu houleuse quand il prononça son nom.

« Alkëstia ! Comme tu as changé ? Comment est-ce possible ? Tes ailes ? Où sont-elles ? Et ta taille, t’as mangé des champignons de la forêt des âmes ou quoi ? Et et… je te comprends… »

Sa dernière phrase sonnait comme une délivrance. Ne plus pouvoir comprendre les fées, ne plus les voir voler autour de lui sous la magie de Neverland, avait été un des plus durs sacrifices de son passage à l’âge adulte. Il observait la fée alors qu’elle lui retournait un regard surpris et il se rattrapa.

« C’est moi, Colibri ! »
© Gasmask


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Message Sujet: Re: Maintenant qu'on est de même taille, c'est parti pour les retrouvailles ▬ Raygon Maintenant qu'on est de même taille, c'est parti pour les retrouvailles ▬ Raygon EmptyJeu 5 Jan 2017 - 17:42

Maintenant qu'on est de même taille, c'est parti pour les retrouvailles

Le jeu du « Devine qui je suis ? » se poursuivit, avec Alkëstia qui ouvrit un autre round. La fée, arrivée à la hauteur de son adversaire, se lança dans un monologue. Ce dernier narrait les suppositions de la fée quant à la nature véritable de ce jeune homme, qui lui évoquait l'Arbre du Pendu. Elle termina avec véhémence ses déductions, par une exclamation assassine sur les enfants perdus ayant décidé de grandir.

Alkëstia s'était attendue à la suite du jeu sarcastique d'esprit et d'adresse verbale, mais il n'en fut rien. Au lieu de ça, son adversaire sourit et prononça avec joie son prénom. Le jeu était terminé par la victoire de l'enfant perdu. Il avait découvert l'identité de son concurrent. La surprise se mua sur le visage de la fée. Alkëstia était bouche bée, surtout quant à la suite des paroles du vainqueur. Elles ne laissaient planer aucun doute possible. Les deux adversaires se connaissaient. La fée réfléchit en quelques secondes. Il savait son nom et il était surpris de la comprendre. Cela suggérait qu'un changement s'était produit ayant abouti à une incompréhension. Oui, elle avait vu juste, il était un ancien enfant perdu ayant décidé de grandir. Il restait à savoir lequel. Alkëstia avait beau les apprécier, très peu comptait réellement pour elle. Le nombre s'élevait à deux et une était toujours en contact avec elle. Par élimination, l'inconnu était Colibri ! Cela fut vite confirmé par Colibri en personne, qui le lui déclara clairement.

Abasourdie et ébranlée par la nouvelle, la fée resta interdite. Le choc la cloua sur place. Son visage, quant à lui, ne resta pas dénué d'expression et s'anima. Il laissait transparaître toutes les émotions contraires qui la traversaient. Il était marqué par la surprise, par la joie, par la rancœur, par la délivrance. Colibri ! Leurs chemins se recroisaient enfin ! Elle avait retrouvé son inventeur fou ! Certes, elle était soulagée d'avoir enfin retrouvé son ami, ravie de l'avoir de nouveau dans sa vie, mais elle lui en voulait toujours d'être parti. Et la trahison ne s'effacerait pas facilement, surtout pas pour la rancunière Alkëstia. Tempétueuse, la fée se jeta sur son Colibri dans une tempête de cheveux roux et de tissus violet. Ses mains se posèrent sur le torse de l'oiseau, mais pas pour le caresser ou vérifier son état, non, c'était pour pousser l'oiseau en arrière et le frapper. Elle se déchargea sur lui. « Comment as-tu pu ?! Comment as-tu pu être aussi lâche ?! Traître ! Tu m'as abandonnée ! Pourquoi ? Je ne représentais donc plus rien à tes yeux ? Nos expériences et escapades à travers l'île sont-elles devenues idiotes à tes yeux ? Dénuées de sens et d'intérêt ? »

La fée se calma et arrêta de s'emporter contre son ingénieux oiseau. Elle fit un pas en arrière et le dévisagea. Alkëstia regretta de ne pas l'avoir reconnu. Lui non plus ne l'avait pas reconnu tout de suite. Leurs esprits avaient-ils cessé d'être synchronisés ? Cessaient-ils de fonctionner à l'unisson ? Ne pensaient-ils plus désormais que différemment ? Leur complicité était-elle irrévocablement perdue ? Tout en y pensant, le cœur de la fée se serra et elle sentit une seule et unique larme couler sur sa joue délicate. Connue de tous pour sa froideur, peu de gens était capable de l'émouvoir et un nombre quasiment infime était capable de la faire pleurer, ou tout du moins d'obtenir une larme de la part de l'alchimiste. Il en fallait beaucoup pour émouvoir la fée. En plusieurs siècles d'existence, Alkëstia n'avait que rarement pleuré. Cela se comptait sur les doigts d'une main, puisque ça ne s'était produit qu'à deux reprises. La première avait été par déchirement, pour le départ de son oiseau coloré au talent fou d'inventeur. La seconde et dernière fois avait été par gratitude et soulagement, quand la nuit éternelle s'était levée grâce aux élus. Ainsi, en cinq siècles d'existence, Alkëstia fut une troisième fois assez émue pour qu'une larme vint se loger dans un de ses yeux pétillants aux iris verts. Le décuplement de ses émotions en tant qu'humaine et les retrouvailles avec son Colibri avaient eu raison du cœur froid de la fée. Il palpitait maintenant dans sa poitrine. Il s'accélérait et les battements s'intensifiaient. Elle les entendait, les battements de son muscle creux, rempli de nouveau à la fois d'allégresse et de peine. La fée leva sa main et la posa méticuleusement sur la joue de son ami. Elle la balaya sur le visage et en eut une cartographie détaillée. « Ce que tu as changé, Colibri. Tu es vieux ! Tu as quel âge maintenant ? » L'âge n'était pas important à Neverland, mais la fée pointa du doigt le fait qu'il allait maintenant vieillir, contrairement à elle. Elle lui reprochait de cette façon sa traîtrise. Le jeu reprenait. Et la fée n'était pas avare en questions, qui vinrent inonder son esprit. Pourquoi avait-il décidé d'abandonner sa famille et ceux qui comptaient ? Pour quoi ? Pour qui ? Qu'est-ce qui avait motivé sa décision ? Alkëstia ne l'avait jamais su et peut-être ne l'aurait elle simplement pas compris.

Alkëstia se recula et consentit à répondre aux questions restées sans réponse. De cette façon, elle se détachait des émotions pour reprendre contenance et elle retournait dans son domaine : les faits. « Mon changement de forme est possible, grâce à la poudre d'humanité. » Alkëstia sortit de sa besace un tout petit flacon à taille de fée, qui logeait dans le creux de sa main d'humaine. « C'est grâce à elle que les fées peuvent prendre une apparence humaine. Mes ailes ont donc disparu. Et ce n'est pas le seul changement. » La fée releva ses cheveux, laissant apparaître deux oreilles arrondies humaines, à la place de ses oreilles en pointe de fée. « Nous, les alchimistes, nous avons fait des progrès en matière de poudres, bien au delà de nos petites expériences... » Evidemment, les expériences avec son Colibri n'étaient pas de petites expériences à ses yeux, mais ça lui coûtait de l'admettre. Cela reviendrait à avouer qu'il lui avait manqué et qu'il était important dans sa vie. Cela laissait présager qu'elle lui pardonnait son départ, ce qu'elle n'était pas encore en état de faire. Au lieu de ça, elle changea de sujet. « Alors, qu'es-tu devenu maintenant, Monsieur manieur de hache ? »
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Message Sujet: Re: Maintenant qu'on est de même taille, c'est parti pour les retrouvailles ▬ Raygon Maintenant qu'on est de même taille, c'est parti pour les retrouvailles ▬ Raygon EmptyDim 22 Jan 2017 - 18:24

Maintenant qu'on est de la même taille
Alkëstia
&.
Raygon Finnighan


 

 



 

 


Moi aussi j'ai une fée chez moi
qui voudrait voler mais ne le peut pas... La fée - Zaz


Trop accaparé par son esprit scientifique qui lui criait de comprendre cette étrange transformation, il ne comprit pas le soudain changement d’humeur de la fée. Il ne vit pas son sarcasme muer en autant de facettes qu’il y a de couleurs. Passant du noir ombrageux, aux teintes orangées de l’enthousiasme, puis aux tons mélancoliques du mauve et au rouge possessif de la colère voilée. Trop peu conscient du choc que provoquait leurs retrouvailles, il se contentait d’observer encore et encore ce visage qu’il se rappelait aussi petit qu’une tête d’épingle et qui, tout en gardant sa finesse, avait à présent la largeur de sa paume. Sa fée était devenue humaine, et c’était un spectacle au moins aussi grand que celui de sa machine en train de voler.

Il ne vit pas non plus les nuages sombres s’amonceler aux bords de ses yeux. Ils crevèrent la surface, et les deux poings d’Alkëstia tambourinèrent son torse à la manière d’un joueur de fanfare. Repoussé en arrière, Raygon, par réflexe, attrapa les poignets de la jeune femme dans un geste d’autodéfense. La peine de la rouquine glissa pourtant en lui comme du poison et il laissa tomber ses mains peu à peu, les posant sur le crâne de la frêle créature à la chevelure flamboyante. La forçant par se rapprochement à diminuer l’intensité de ses coups devenus sans élan.

« Tu te trompes. Tu es, et tu seras toujours ma petite fée alchimiste. » Le rouge de la honte lui monta aux joues alors qu’elle le traitait inlassablement de lâche. Il se rappelait la réaction de May Lee quand ils s’étaient retrouvés. Cette même expression de dégoût et d’envie mêlée. Cette culpabilité de s’être attaché à une personne si fusionnellement qu’on imagine pas un seul instant que l’inverse n’est pas réciproque. Oui, dans ses yeux, il lisait la même incompréhension et le même sentiment d’abandon. Elles pensaient toutes les deux qu’il ne les aimait pas. Que partir avait tout remis en cause.

Et en cela tout était vrai. En quittant l’Arbre, Raygon avait scellé leur amitié, sachant qu’il ne pourrait plus la comprendre, sachant qu’elle ne s’approcherait pas de One-Eyed. Ses actes avaient été clairs. Mais ses intensions avaient été toutes autres. Il était un enfant et avait à peine réfléchi aux conséquences de son départ lorsqu’il avait voulu retrouver son ami. Pour lui, abandonner Sal’ était hors de question. C’était une question d’honneur, on n’abandonnait pas ses frères. Pourrait-elle seulement le comprendre s’il le lui expliquait ? Sur le visage de la rouquine perla alors une unique goutte d’eau salée qu’il ne lui avait jamais vue. En réalité, il ne pensait pas même qu’une fée ait pu pleurer, sinon de rire. Rendre un être mystique aussi malheureux, qui plus est son Alkëstia lui retourna l’estomac d’une manière tout à fait horrible. Il la laissa s’approcher, hypnotiser par le toucher délicat de ses doigts alors que lui même détaillait chacun de ses traits. Il n’arrivait pas à la considérer comme une humaine. Où étaient passées ses oreilles joliment pointues et ses ailes irisées ? Si son air mutin demeurait, là au creux de ses larges yeux clairs, mais quelque chose manquait… Elle n’était pas elle…

Était-ce cela qu’elle ressentait aussi alors qu’elle décryptait son visage ? Une impression de déjà vu mais comme flou, et comme décalé de la réalité ? Machinalement il répondit à sa question.

« J’aurais 23 ans dans quelques mois… » Il était bien loin du jeune enfant qu’elle avait connu. Bien qu’elle l’ait vu grandir, il s’était arrêté un long moment à l’âge de ses 14 printemps, immortalisant ainsi une bouille entre l’enfance et ce que lui présageait l’avenir. Une moue aussi innocente qu’un diablotin en pleine croissance.
Alors qu’elle consentait enfin à répondre à ses questions, Raygon plissa les yeux et attrapa au vol la fiole que ne lui tendait pourtant pas Alkëstia. Secouant doucement le petit flacon pour en admirant la texture, la teinture et l’effet au soleil. Autant de détails qu’ils répétaient à chacune des « petites expériences » dont avait fait mention la fée. Raygon n’avait jamais excellé dans l’art de la chimie, et laissait son imagination débordante accaparer toute la physique quantique et moderne. C’est pour cela que leur couple ingénieux marchait si bien. Ils se complétaient à la perfection.
Toujours les yeux fixés sur le liquide, le garçon répondit distraitement, se demandant si les fées avaient mélangé un peu de cette herbe jaunâtre qui poussait dans les marais avec l’eau bleu du lagon des sirènes aux propriétés cachées.

« Je travaille dans une boutique sur le port. Je suis charpentier menuisier. Je fais un travail honnête Alkëstia, qui me permet de vivre dans une petite bicoque à Bartok. »

Il releva enfin les yeux vers la jeune femme, sachant qu’elle attendait de lui des explications qu’il redoutait.

« Je ne t’aie jamais oublié Tia. Mais je devais retrouver Salomon. Des pirates l’avaient enlevé, et personne ne voulait me suivre pour aller le délivrer. Même pas Rufio. Il disait qu’on ne pouvait pas risquer la vie de tous les enfants perdus pour un seul. Nous étions comme des frères Alkëstia. J’aurais risqué ma vie mille fois pour le retrouver. »


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Message Sujet: Re: Maintenant qu'on est de même taille, c'est parti pour les retrouvailles ▬ Raygon Maintenant qu'on est de même taille, c'est parti pour les retrouvailles ▬ Raygon EmptySam 11 Fév 2017 - 17:27

Maintenant qu'on est de même taille, c'est parti pour les retrouvailles

Quand le jeu se finit, les identités se révélèrent. L'homme était Colibri, l'ancien enfant perdu et l'humaine était Alkëstia, la fée alchimiste. Les masques tombèrent. Un autre, celui rouge de la colère, vint recouvrir celui de la fée. Flamboyante asséna Colibri de coups, en lui criant le fond de sa pensée. Les mains de la fée furent rapidement retenues et arrêtées par celles du jeune homme. Il les relâcha rapidement pour rapprocher sa fée de lui. La tempête se calma. Un rayon de soleil refit son apparition. Le contact des mains de son oiseau et sa révélation, quant au fait qu'elle demeurait sa fée alchimiste, eut raison d'Alkëstia. Elle se calma, puis recula d'un pas pour mieux l'observer, esquissant même un léger sourire. Ce rayon de soleil n'empêcha pas une goutte de glisser le long de sa joue. Alkëstia n'y prêta pas attention et leva doucement sa main, qu'elle déposa délicatement sur le visage de son Colibri. Elle le parcourut avec attention.

Tandis que ses doigts parcouraient les reliefs du visage de son oiseau, la fée s'interrogeait. Son oiseau coloré s'était métamorphosé. Il était lui, sans être resté le même. Sa peau avait changé, elle le sentait. L'alchimiste voyait que sa texture était différente, bien que son odeur demeurait. Certains traits s'étaient également mués, en restant d'une certaine façon les mêmes. C'était étrange. Néanmoins, l'éclat chocolat de ses yeux demeurait, ce qui la rassura. Cela voulait dire que son Colibri s'était mué en un oiseau majestueux, mais gardait ses teintes caractéristiques. Son enveloppe avait peut-être changé, mais son âme demeurait. Alkëstia n'avait pas totalement perdu son inventeur fou. Néanmoins, les choses ne seraient plus comme avant, elle le savait. Elle le lui fit subtilement remarqué en lui mentionnant qu'il avait vieilli et lui demanda son âge.

Alkëstia, ayant eu ses réponses, donna les siennes aux questions de Colibri. Ce dernier prit possession de la fiole de poudre d'humanité et l'inspecta. Un sourire étira les lèvres de la fée. Il n'avait pas changé. Il demeurait le même. C'était un soulagement pour Alkëstia, une preuve qu'elle n'avait pas perdu définitivement son complémentaire. En effet, les deux comparses étaient un duo d'exception où un alliait la physique, tandis que l'autre la chimie. A eux deux, ils pouvaient comprendre le monde et tenter des expériences pour le transformer, le perfectionner et en faire parti. Le monde d'Alkëstia ne s'écroulait plus. Elle venait de retrouver son enfant perdu. Néanmoins, la fée était rancunière. En l'observant analyser le flacon, l'alchimiste était tiraillée entre être ravie de le retrouver et lui en vouloir. Pour elle, si elle lui pardonnait, cela voulait dire que sa douleur n'était pas importante. Cela revenait aussi à avouer la grande place qu'occupait Colibri dans son cœur, souvent fermé à autrui. Trop fière pour l'avouer, Alkëstia préféra lui demander ce qu'il était devenu, au lieu de ressasser le passé dans son esprit. Elle l'écouta lui répondre. Ses émeraudes rencontrèrent le chocolat des yeux de son Colibri, quand il se tourna vers elle, pour lui avouer ce qu'il restait à révéler.

Une simple phrase de Colibri toucha Alkëstia. Elle comptait pour lui. Elle avait une place dans son cœur, comme lui dans le sien. La fée l'avait toujours su, du temps où il était un enfant perdu. Maintenant qu'il n'en était plus un et que le temps avait passé, elle était heureuse d'apprendre qu'elle n'avait pas été oubliée. Quant à la suite des paroles, elle n'était peut-être pas sur la même longueur d'onde que l'expert en physique. Etant plutôt une personne rationnelle que sentimentale, certaines raisons trouvèrent un écho chez la fée. « Je comprends Rufio. Il avait émis une décision logique, de même que la prophétie des fées. Six sacrifices pour sauver les multitudes de vie de Neverland. Je comprends aussi tes raisons. Tu avais le droit de vouloir le sauver, surtout s'il était ton frère. Je comprends...en partie. Ce qui m'échappe, c'est pourquoi tu ne m'en as rien dit. N'étais-je pas digne de confiance ? Tu croyais que je t'en empêcherais ? Je t'aurais peut-être aidée, qui sait. Et puis tu sais, si tu m'avais dit que tu partais, nous aurions pu garder contact. Nous aurions pu trouver un code pour communiquer. A nous deux, nous aurions inventé notre propre langage. Cela aurait été notre petit secret. Un lien qui nous aurait gardé uni. »

Quand elle eut fini de parler, la fée soupira. Ne voulant plus évoquer davantage la trahison, son cœur se reconstituant doucement, elle préféra le lancer sur des faits, son domaine de prédilection. « Et sinon, est-ce qu'être charpentier-menuisier te plaît ? Et ta nouvelle vie, te convient-elle ? » La fée planta son regard dans celui de son oiseau coloré, attendant sa réponse.

Après avoir eu ses réponses et reprit la fiole de la poudre d'humanité, Alkëstia reporta son attention à son calepin. Les faits demeuraient le domaine dans lequel elle se complaisait. Elle était venue pour étudier la poudre d'humanité et ses effets. Maintenant, elle avait un tout autre sujet : les objets humains. Elle commença par questionner son Monsieur-manieur-de-hache sur les questions non élucidées. Alkëstia voulait savoir la constitution de la hache, de quel bois provenait le manche, comment était fait la lame.
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Message Sujet: Re: Maintenant qu'on est de même taille, c'est parti pour les retrouvailles ▬ Raygon Maintenant qu'on est de même taille, c'est parti pour les retrouvailles ▬ Raygon EmptyDim 5 Mar 2017 - 0:29

Maintenant qu'on est de la même taille
Alkëstia
&.
Raygon Finnighan


 

 



 

 


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Même si son attention était ouvertement focalisée sur la fiole, Raygon y observa par delà, les émotions de son amie. Soucieux de lire de la compréhension dans ses grands yeux mutins. Le léger sourire d’Alkëstia devant ses manipulations gagna sa confiance. Elle était sa laborantine comme il était le sien, à eux d’eux les énigmes du monde se dévoilaient. Ses gestes répondaient au sien comme une mécanique bien huilée et la retrouver, c’était retrouver une part manquante de lui même, un troisième bras, une deuxième tête, un autre cœur.

Pourtant il sentit le vent changer quand il évoqua les raisons de son départ. Un air de contradiction dans sa moue elfique. Ils se complétaient c’était certain. Et autant il était la physique et elle la chimie, il était le cœur et elle la raison. En Colibri, il avait toujours eu tendance à partir bille en tête, porté par son imagination, le cerveau plein à craquer d’idées à mettre en place à la minute. Alkëstia lui avait appris la patience d’une expérience réussie. Que le temps a toute son importance dans un protocole expérimental, et que deux éléments mis ensemble peuvent dans les premières minutes, rester inertes, mais dans une deuxième phase, se consumer l’un l’autre pour donner un troisième élément. Si aujourd’hui cette première leçon était un peu près comprise par Raygon et qu’il l’appliquait depuis dans son travail et dans ses inventions, il avait encore du mal à l’appliquer à la sphère sentimentale. Autant énervé qu’émerveillé, il ne pouvait laisser à son cerveau assez d’oxygène plus de deux minutes. Son sang d’irlandais pulsait encore bien trop dans ses veines pour faire mentir sa nature de bagarreur émotif dans l’âme.

Bien que le raisonnement de sa fée tenait, Raygon ne put s’empêcher de ressentir une pointe de mécontentement à la voir prendre le parti de Rufio. Bien sûr qu’il avait eu raison. Bien sûr qu’en temps que chef, il avait pris la décision la plus sage possible pour les perdus. Mais leur apprendre à ne pas se battre pour l’un des leurs pouvait également avoir des conséquences. Des conséquences avec lesquelles Raygon n’aurait pas pu vivre.
Il hocha la tête lorsqu’elle évoqua les prophéties. L’île avait en effet fait payer un lourd tribu à ses élus. Et le jeune homme ne cessait de se dire que Neverland ne l’avait pas choisi parmi les natifs, parce qu’elle savait qu’au fond de lui ce petit oiseau aux ailes trop grandes n’aurait pas su faire le bon choix. Il aurait échoué, Raygon en était persuadé. Il releva cependant la tête quand l’alchimiste à forme humaine lui renvoya sa fuite sans adieu.

« Je sais pertinemment que tu aurais voulu m’aider, et c’était hors de question. »  Si Raygon n’aurait refusé l’aide d’aucun enfant perdu, il était impensable pour lui d’y mêler un être aussi pur qu’une fée. S’il avait encore un code de l’honneur en temps qu’ancien enfant perdu, c’était bien de protéger les fées des autres habitants de Neverland. Elles étaient leur guide, le pont entre la multitude de mondes que devait contenir l’univers. Elles étaient ces créatures magiques sans sentiment de violence, de cupidité ou d’envie malsaine. Et ce trésor était l’essence même de l’île. Alors entrainer Alkëstia dans une vendetta contre les pirates c’était inimaginable.

« Quand je suis parti de l’Arbre, je ne me suis pas retourné une seule fois, j’ai foncé tête baissée. Pensant que j’étais sûre de retrouver Salomon, sachant que c’était dangereux aussi. Ils m’ont fait du mal Alkëstia… Cette ville, ces habitants… j’aurais pu crever de faim à leurs pieds qu’ils ne se seraient pas émus. Mais s’ils t’avaient vu toi… »  le garçon en frissonna. «  jamais je n’aurais pu accepter qu’il t’arrive le moindre mal » . Son regard se fit soudain bien sévère, comme jamais Colibri n’en avait usé dans son ancienne vie.

« D’ailleurs tu ne devrais pas être ici. C’est bien trop dangereux. La forêt des larcins qu’il s’appelle ce lieu, et je te laisse imaginer pourquoi. »  Faire travailler l’imagination avait toujours eu bien plus d’impact sur la peur profonde des gens que des faits invétérés. Cela pouvait marcher sur la plupart, Alkëstia n’était cependant pas faite du même bois que la majorité. Accentuant son geste en croisant ses bras sur sa poitrine, le garçon s’autorisa tout de même à répondre aux inquiétudes de sa fée alchimiste.

« Avec le temps j’ai trouvé de l’aide auprès de certaines personnes de la ville. Elles ne sont pas toutes mauvaises mais pour toi elles seront toujours intéressées donc hors de question que tu y mettes les pieds. »  souligna le jeune menuisier en reprenant.

« j’ai fini par faire ma place et mon travail est reconnu par les plus riches habitants de Neverland jusqu’à Blindman’s Bluff donc oui, je pense que j’aime cette vie. Grandir demande des efforts, des sacrifices, mais elle offre aussi des perspectives. Et savoir que je ne suis plus immortel et bien… ça donne une autre saveur à la vie. »

D’un geste vif elle lui reprit la fiole et Raygon fit la moue. Il aurait aimé en apprendre d’avantage sur cette fabuleuse invention mais se contenterait de ce bref aperçu pour le moment. La voyant se plonger une nouvelle fois dans son calepin il fronça les sourcils. Maintenant qu’il était « adulte » il se sentait chargé de la protection de ce petit être innocent qui pensait que la curiosité était une qualité qui repoussait le danger.

« Il faut que tu rentres, ce n’est pas sûr ici, laisse moi te raccompagner. »

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