At night I fell asleep with visions of myself, dancing and laughing and crying with them. One year down the line into a endless wonderland, and my memories of them were the only things that sustained me, and my only real happy times.
Voilà une semaine qu’ils étaient dans le coin et qu’ils terrorisaient les habitants d’un petit village en bordure non loin de Blindman’s Bluff avec des histoires à dormir debout. Et puisque c’était la nuit, il était bien plus facile pour le trio infernal de les perturber. Résultat, personne ne se sentait plus en sécurité à cause de cette grosse bête qui rôdait dans les parages sans doute à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent. A intervalles réguliers, on entendait des grognements, des cris, il y avait des trainées de sang sur le sol et tout laissaient à penser qu’elle était particulièrement dangereuse. Bree était revenue une fois dans le village en appelant à l’aide, pleurant toutes les larmes de son corps en ayant prétendu avoir échappé à la bête bête. Bienveillants, les habitants l’avaient consolée et avaient pris soin d’elle en lui proposant des couvertures et même du lait chaud. Tout ceci était bien évidemment une mise en scène, la jeune femme chaque jour racontait les horribles cauchemars qui découlaient de cette affreuse rencontre, réellement traumatisée. Ses petites moues brisaient le cœur des villageois qui commencèrent aussi à devenir complètement parano et barricadaient leurs maisons, évitaient de sortir seuls. Par divers moyens utilisés par le groupe d’arnaqueurs, la bête se montrait plus ou moins loin, et de plus en plus dans l’esprit des villageois il fallait faire quelque chose pour mettre un terme à cette terreur.
Après les avoir bien cuisiné, il avait été convenu que Dream et Miro se chargeraient de chasser la bête, moyennant finance puisque c’était une arnaque. Ils prétendaient savoir quel genre de bête c’était, usant de mots compliqués et de croyances saugrenues tout en ayant les armes et les incantations adaptées pour en venir a bout – c’était tout une science qu’ils usaient quasiment tout le temps ; Bree voyait souvent cela comme étant beaucoup trop gros, trop exagéré mais elle leur faisait confiance là-dessus et se contentait de manipuler leurs esprits. Car Il n’avait en réalité pas été difficile de leur faire avaler tout ceci alors que Bree était là pour jouer l’émerveillée, la désespérée devant ces deux sauveurs – qu’elle était sensé ne pas connaitre. Le mouvement suivit, les habitants dans leur désespoir n’avaient d’autre choix que de se tourner vers eux qui étaient les seuls sur cette île et dans l’immédiat à pouvoir y mettre un terme avant que quelque chose de grave n’arrive. Ainsi l’accord fut signé et les habitants eurent un espoir de voir ce cauchemar enfin se terminer pour que la bête ne fasse pas plus de victimes ; Bree à elle seule leur avait tellement retourné le cerveau qu’inconsciemment c’était comme s’il y avait eu des dizaines de morts.
Au moment de la traque, Bree avait revêtu un costume ridicule de monstre, fait de manière grossière avec des peaux et des plumes sombres mais puisqu’il faisait nuit on n’y voyait rien, l’ombre qu’elle rendait était juste parfaite pour terroriser. Fort heureusement qu’elle était bonne comédienne, autrement ils n’auraient pas cru une seule seconde qu’il s’agissait d’une bête dangereuse – Bree n’était pas très grande de base en plus de cela. Pendant que Miro et Dream étaient au village pour mimer de se préparer psychologiquement, Bree était dans le bois en train de mettre en place les effets qui rendraient sa pseudo mort spectaculaire afin de faire en sorte qu’ils aient réellement l’impression d’en avoir eu pour leur argent. C’était ingénieux, beaucoup se permettraient de leur faire remarquer qu’ils feraient mieux d’utiliser leurs talents honnêtement plutôt que de vivre en marge et se moquer des autres, mais où serait l’aventure là-dedans ? Une fois terminé, Bree se tint prête, enfilant la totalité de son costume, tout en râlant parce qu’elle n’aimait pas faire le rôle du monstre et parce que ça grattait là dessous. Seule la récompense la motivait à faire tout ceci jusqu’au bout. D’ailleurs, les voilà qui arrivaient justement, prétendant à une battue avec les torches et d’autres armes en ayant emmené quelques témoins.
Bree se faufila jusque dans un buisson, courant de part et d’autre de la zone qu’ils avaient délimitée au préalable dans la forêt tout en étant invisible à leurs yeux et pour les signaler de sa présence par le bruit de ses pas sur le sol et les craquements des feuilles. L’atmosphère était sans doute angoissante de leur point de vue, Bree quand à elle, avait juste chaud et en avait marre. Même si les gargouillements de son ventre étaient suffisamment effrayants, elle utilisa un genre d’instrument, soufflant dedans et qui produisait l’effet d’un grognement rauque et gras et qui résonna dans la forêt. D’ici elle pouvait entendre le villageois avoir les chocottes et tourner la tête dans tous les sens avec l’espoir de la voir. Bree devait faire durer le suspens comme un prédateur qui prend son temps et bondit au dernier moment, celui qu’on s’y attend le moins. La jeune femme actionna l’un des mécanismes en tirant sur une corde qui donna l’effet qu’elle était à l’opposé en train de courir comme si elle leur fonçait dessus, cela effraya les quelques animaux nocturnes qui se mirent à voler dans tous les sens arrachant des cris à la gorge des témoins. Bree se retint de rire, pouffant entre les plumes de son costume et continua sa mise en scène, attendant - tant bien que mal avec toute la patience dont elle était capable - le signal pour se jeter sur eux.
L’organisation. Le maître mot de notre petite entreprise avec Miro et Bree, tout prévoir et tout peaufiner avec finesse pour ne rien laisser de côté. Que tous ceux qu’on croise, continuent d’être persuadé que nous sommes bien les tueurs de créatures dangereuses. Un jour ou l’autre, on fera appel à nous pour une bête réelle et on se retrouvera dans de beaux draps parce que nos mises en scène sont calculées, travaillées à l’avance contrairement aux attaques spontanées d’une créature réelle. Ce jour-là n’est pas arrivé et je ferai en sorte qu’il ne se produise pas. En attendant, nous voilà à vérifier comme toujours notre matériel pour partir à la chasse de la fameuse bête que Bree « jouera » dans les bois. Tout doit être parfait pour qu’on puisse récolter la petite bourse pleine que j’imagine, après ça, on ira fêter notre victoire dans une taverne. Alors qu’on enfile nos ceintures et autres morceaux de cuir pour maintenir nos armes, un homme pénètre dans la grange avec nous : « Messieurs ? » Je me retourne, mirant l’intrus qui s’avancent avec des armes à feux à sa taille : « Deux soldats de la cité sont avec vous pour cette expédition, ils ont été envoyés par un ami qui vit à Blindman’s Bluff. Vous ne serez pas de trop avec eux, qui ont également de l’expérience dans la protection et l’utilisation d’armes. Je me porte moi-même volontaire pour vous aider… » Bouse ! Bouse et bouse encore ! Comment refuser ? Je tourne le regard vers Miro avant de revenir sur l’homme qui vient clairement placer deux barrières sur notre arnaque. « Messire, vous savez que c’est dangereux et- » « Si vous pouvez le faire, nous pouvons aussi ! » « Mais nous sommes entraînés et nous le faisons depuis des années, on n’aime pas avoir la responsabilité de personne sur les épaules. Si vous êtes capables de chasser cette créature seuls, alors autant qu’on vous laisse vous en charger et nous partons ! » Déjà, je commence à défaire les attaches, mais l’homme fait un pas en avant, une main tendue. « Non ! Vous avez raison… Je suis navré d’avoir prétendu… Faites comme cela était convenu. » Je remue de la tête, attendant qu’il sorte avant de me retourner vers Miro en lâchant un soupir. « C’était moins une ! Bon tu t’actives Miro, qu’on finisse vite cette affaire. Je ne sais pas pourquoi, mais je le sens plus aussi bien… »
Une heure après, nous voilà en direction de la forêt, là où est censée être Bree dans son costume. J’espère qu’elle a tout installé et que tout le dispositif va être opérationnel, aucun blocage sinon, ça risque d’être coton. Mauvais pressentiment ou pas, l’arnaque me fait toujours un bien fou et jouer un rôle me procure une satisfaction profonde. Mes lèvres s’étirent dans un sourire tandis que nous avançons doucement, le manège de la créature débutant. La nuit apporte déjà son atmosphère inquiétante, mais combinée aux bruitages, mouvements, murmures, souffles, grincements, craquements et grognements de notre arnaque : la terreur commence à saisir les cœurs même les plus valeureux de ceux qui nous ont accompagnés dans cette traque. Mes mirettes sondent les alentours, nous arrivons bientôt à l’endroit clé, là où tout se produira. De l’attaque de la bête à son trépas. J’échange un regard avec Miro qui joue son rôle à la perfection tandis que je donne le signal, soufflant dans un sifflet qui produit un cri d’oiseau. « Pourquoi vous faites ce bruit ? » me demande un habitant et je fronce des sourcils : « Pour l’attirer, triple buse ! On est là pour le buter, pas pour le faire fuir ! » Il enfonce sa tête entre ses épaules, comme si cela peut le protéger d’une éventuelle attaque qui ne doit pas tarder. Seulement, même dans nos centaines d’entraînements et de scénarios, on ne pouvait pas tout prévoir. L’un des soldats sort son fusil et tire juste en face de lui dans la bête qui arrivait pour une première approche afin que les habitants puissent l’apercevoir. Seulement ce con vient de tirer et mon cœur rate un battement : je pense immédiatement à mon amie qui se cache sous les morceaux de peau, de plumes et autres. Je viens près du soldat pour lui présenter mon poing au niveau de sa mâchoire : « Espèce d’abruti ! » Je me retourne pour chercher la silhouette sombre de la créature, espérant que dans sa bêtise, il n’ait pas tué notre amie. Des branches remuent et je soupire, mais sans certitude de savoir si elle est touchée. Je m’approche de Miro : « Va vérifier qu’elle n’est pas blessée et fais-moi un signe… » Miro part en avant, mais l’autre soldat tire en l’air, ce qui le fait se retourner d’un seul bond. « MAIS ARRÊTEZ DE TIRER BANDE D’IDIOTS ! » Je viens pour lui présenter également mon poing : « Vous voulez foirer notre mission ?! » L’un des habitants se présente devant moi, retirant fausse moustache et cheveux sur le crâne. J’ai déjà vu cette trogne quelque part, mais où ? « Votre mission non, mais votre arnaque oui. » Mes sourcils se froncent, et voilà, les piégeurs piégés !
At night I fell asleep with visions of myself, dancing and laughing and crying with them. One year down the line into a endless wonderland, and my memories of them were the only things that sustained me, and my only real happy times.
La douleur fut vive, soudaine, aussitôt avoir entendu le bruit de fusil elle eu l’impression qu’on lui arrachait la peau. Et sous le choc elle fut propulsée au sol a un moment où elle gambadait gaiement en imitant le monstre. Dos à terre, haletante, elle retira son énorme masque et porta sa main au niveau de son épaule là où elle avait pu cibler le choc qui l’électrocutait. Malgré le fait qu’il fasse noir, elle pouvait clairement percevoir qu’elle saignait abondamment. La balle logée dans sa peau lui paralysait jusqu’aux omoplates, le dos et pendant un moment elle eu dû mal à retrouver une respiration normale. La jeune femme vérifia d’ailleurs si elle n’avait pas été touchée autre part et puisque ce n’était pas le cas elle était rassurée de savoir qu’elle avait une chance de survie à condition qu’elle se fasse rapidement soigner avant que la chair putréfiée pourrisse. Elle ne cédait pas à la panique, elle s’était déjà pris des coups et des flèches dans le cul quand ils étaient accompagnés d’idiots où quand Dream et Miro ne parvenaient pas à tirer avec précision. Jusque là elle n’avait jamais eu de balle, mais comme on dit, il y a un début à tout. La jeune femme restée au sol entendit que quelque chose se déplaçait dans sa direction. De peur qu’il s’agisse de l’un des hommes et pour protéger encore sa couverture, elle enfila son masque et imita l’animal mort en espérant qu’ils ne cherchent pas à la découper pour s’en faire un festin comme il était parfois coutume. Mais lorsqu’elle entendit la panique dans une voix familière qui appela son nom, la jeune femme se redressa en sursaut, parcourue de tremblements alors qu’elle commençait à perdre beaucoup trop de sang.
« Miro enlève moi ça !!! » Fit elle en s’autorisant à paniquer un peu.
Bree tira sur le costume pour laisser apparaitre son épaule blanche tâchée de rouge. Elle le laissa faire en se mordant les joues pour ne pas hurler mais la balle était profondément enfoncée dans sa chair et il avait besoin d’outils médicaux pour y arriver. C’est alors que Bree entendit un nouveau coup de feu retentir dans les airs qui lui arrachèrent des sueurs froides, comme si cela lui retransposait la douleur ressentie au moment de l’impact de balle. Elle étouffa une plainte de douleur puis se leva soudainement.
« Je crois que Dream a des problèmes… » Fit elle après avoir entendu les murmures de la conversation qu’il y avait au loin.
Elle tituba, aidée de Miro qui l’avait obligée à passer un bras par-dessus son épaule afin de l’aider à se déplacer jusqu’à eux. Ils avaient compris l’arnaque et avaient souhaité les prendre à leur propre au piège au risque d’abattre quelqu’un. Lorsqu’ils arrivèrent à la hauteur du groupe, Bree et Miro ne furent pas bien accueillis…
« C’était toi ?! » Fit l’homme en reconnaissant la pleureuse du village. « Bande de vauriens ! Vous allez payer !! » Fit un second en attrapant Dream par le col pour le menacer. « Attendez !! Vous n’avez rien compris !! » Hurla Bree en s’interposant soudainement tout en se détachant de l’appui de Miro
Elle n’avait pas toutes ses idées en place, elle se sentait défaillir mais pensait avoir trouvé une parade pour gagner un peu de temps et leur permettre éventuellement de fuir ou retourner la situation à leur avantage. Le temps allait lui manquer alors elle se devait de tout déballer avant que les choses ne dégénèrent et qu’ils finissent tous les trois fusillés dans la forêt.
« Quand vous pêchez vous utilisez qu’un hameçon ? » Commença t-elle. « Hein ? Qu’est ce que tu m’racontes comme conn’ries toi encore ?! » « Non vous utilisez des vers ou une mouche !! » « J’vois pas l’rapport !! T’es qu’une menteuse ! J’vais te battre moi tu vas voir !» « Mais si Budd regarde comment elle est habillée, c’est elle la mouche !! »
Bree hocha vivement la tête en direction de l’homme qui avait compris où elle voulait en venir avec un large sourire. Ils avaient l’air de plus en avoir dans les muscles que dans la caboche ce qui était sans contredit un net avantage pour le trio, d’autant plus qu’ils trouvaient d’autres arguments auxquels elle n’avait pas du tout pensé. Elle les laissa donc débattre, constatant que son argument avait plutôt pas mal fonctionné.
« Mais c’pas d’la poiscaille la bestiole ! » « Mais c’pareil, quand tu chasses certains oiseaux tu peux envoyer un factice pour faire croire qu’c’est une femelle ! » « Donc la bête allait la prendre pour une femelle ? » « Ben ouais c’est une femelle elle aussi ! » « Mais c’pas une femelle bestiole ni une femelle zozio c’est une femelle femelle ! » « Mais ça s’sent ces choses là ! s’pour ça tous les animaux y reniflent !» Fit-il en mettant le doigt sur son gros nez gras « Ah ouais pô con. » Fit l’homme avant de se retourner vers les trois amis en ayant percuté l’idée.
Bree prenait toujours sur elle pour ne pas s’évanouir mais sentait qu’elle n’allait pas tarder à tourner de l’œil si elle continuait de perdre autant de sang. Ca ne se voyait pas mais elle avait déjà le visage marqué par la douleur et vacillait doucement.
« Mais maintenant qui va faire la mouche ? » « Beeeeeeen…….toi ? » « Non ! »
Et sur ces mots elle se senti pâlir et s’écrasa lamentablement sur le sol, inconsciente. Son évanouissement pouvait alors être un prétexte pour ne pas aller chasser la bête en l’absence d’appât. Ou alors Dream avait un plan pour chasser une bête qui n’était pas apparente et les berner en beauté.
« Mon arnaque ? » Mes sourcils se froncent tandis que je mire l’habitant déguisé. « Ouais, l’arnaque qu’tu veux nous faire en faisant croire qu’y’a une créature dangereuse ! » Je me frotte la nuque, perdant peu à peu de mon assurance. C’est que je ne tiens pas à foirer la mission, encore moins à devoir débattre pendant des heures sur le pourquoi du comment. Il va falloir se montrer efficace, mais surtout, convaincant. En attendant, j’aimerai surtout savoir si Bree est toujours vivante, je ne parviens pas à réfléchir convenablement et les murmures commencent à s’élever autour de moi. Les villageois discutent entre eux, galvanisés par les paroles de l’accusateur. Le ton monte, je remarque quelques doigts pointés dans ma direction et je roule des yeux, alors sans attendre, je prends l’une des armes à feu d’un villageois pour tirer en l’air afin de rétablir le silence : « Bande de crétins ! Vous n’avez rien compris et vous vous laissez berner par cet imbécile ! Avec vos conneries, la créature va avoir pris la fuite et maintenant, vous pouvez toujours courir pour obtenir nos services ! » Le dénommé imbécile ne semble pas apprécier que je parle de lui de cette manière, toujours est-il qu’il a peut-être tué mon ami ! Seulement à cet instant, Miro revient en soutenant la belle qui est blessée. Je fulmine. Les accusations reprennent et j’ai une envie de meurtre quand l’un d’eux m’attrape par le col, mais Bree sauve la situation, comme bien souvent. J’observe les hommes échangés après les explications de notre amie. Je suis consterné par leurs bêtises, mais au moins, ça a le mérite de peut-être, nous sortir de la bouse. Lorsque Bree s’évanouit, je remercie les réflexes de Miro qui l’empêche de se cogner la tête contre le sol, elle a suffisamment morflé pour aujourd’hui. Je pointe l’imbécile qui a failli faire foirer notre arnaque : « Toi ! Puisque tu nous as accusés et qu’à cause de toi, la bestiole est sûrement loin, tu vas servir d’appât ! » Il ne semble pas réceptif. « À cause de vous, notre amie est blessée alors vous allez immédiatement nous donner ce que vous nous devez ! » « Mais et la créature ?! » « Je m’en fou ! Vous avez foiré notre mission alors, vous vous débrouillez maintenant ! Payez ou je vous fais un deuxième trou là où vous pensez ! » Je pointe l’arme, les sourcils froncés.
« Franchement, Boule… » Je tourne les yeux vers Miro, un sourire sur les lèvres. Certes, notre arnaque est ratée, je ne suis pas fier de nous pour le coup. Mais, on a été payé comme si et maintenant, ils vont devoir se démerder avec une fausse bestiole. Bon, ils vont croire qu’elle a pris la fuite ou alors, ils vont comprendre qu’ils se sont vraiment fait arnaquer. Il faudra juste ne plus mettre les pieds dans les environs, c’est tout. « Comment elle va ? » Je regarde Bree dans ses bras avant de lui donner le sac pour la prendre moi-même, elle n’est pas lourde, mais au bout d’un moment, les muscles s’engourdissent. « On va s’arrêter au village voisin pour voir un guérisseur ! » Il approuve et nous accélérons le pas. Je m’en voudrais qu’elle claque entre nos doigts à cause d’une arnaque. Miro demande le soigneur du village et on finit par laisser Bree aux soins d’une vieille dame tandis qu’on patiente à l’extérieur de la pièce. J’observe une étagère avant de glisser un objet dans ma poche discrètement. Je me retourne lorsqu’un pan de peau se soulève pour écouter les paroles de la guérisseuse, hochant de la tête. Je viens au chevet de la brune avec un sourire : « Tu as une sale tronche Bree ! » Je souris, heureux qu’elle soit vivante. « Tu nous as fait une frayeur, tu as voulu te rendre intéressante et être au centre de l’attention, comme toujours… » Je ricane légèrement.
At night I fell asleep with visions of myself, dancing and laughing and crying with them. One year down the line into a endless wonderland, and my memories of them were the only things that sustained me, and my only real happy times.
C’était un gros trou noir dans lequel on n’y voyait rien et dans lequel pourtant elle y ressentait un gros vertige. C’était comme tomber sans cesse, l’estomac noué par ces sensations de vide. Elle se sentait faible, le corps parcouru de spasmes alors que de vives douleurs l’avaient à plusieurs reprises prise de court. Bree avait perdu beaucoup de sang et n’avait pas suffisamment d’énergie pour revenir à elle lorsque la guérisseuse lui apporta les soins nécessaires à sa survie. Ce n’est que quelques heures plus tard, enfin, après un combat acharné contre les onirismes que la jeune femme montra des signes de réveil.
Peinant à refaire surface, arrachée à un sommeil des plus désagréables, la jeune femme vit le visage de Dream se dessiner sous ses yeux de manière floue puis de plus en plus détaillée. Sa voix résonnait, un bourdonnement désagréable qui la fit d’abord grimacer avant que ses mots ne prennent tout leur sens dans sa tête. Bree fronça soudainement les sourcils et asséna une claque sonore à son ami, se faisant mal au passage, elle poussa également un gémissement de douleur en portant sa main sur sa blessure. Elle n’y avait pas été de main morte, ayant soudainement oublié qu’elle avait été blessée et que c’était pour cette raison qu’elle se trouvait dans un lit douillet avec une affreuse migraine.
« Espèce d’ingrat !! Je t’ai sauvé le cul !! Tu pourrais me remercier ! »
Miro entreprit de venir les séparer, Bree avait attrapé l’oreille de l’homme et tira de tout ce qu’elle pouvait tout en poussant d’autres jurons, ignorant la douleur qu’elle s’arrachait. Miro usa d’un peu plus de force pour la plaquer contre son lit et la saucissonner avec ses couvertures.
« Arrête ça Bree ! » Fit Miro bien plus autoritaire.
Il avait réussi à la faire lâcher prise, tentant de la raisonner sur le fait qu’elle n’était pas en état pour s’énerver et qu’elle devait arrêter de faire des mouvements brusques au risque de faire sauter les points de suture. Bree se redressa soudainement dans sa couche, en se souvenant des derniers détails de leur mission qui avait été un fiasco total et qu’il ne s’en était fallut de peu pour que tous les trois finissent jeter aux fers et condamnés pour arnaque. Visiblement, ils avaient le teint rose, et ne présentaient pas d’autres blessures : tout semblait s’être bien dénoué et le contraire l’aurait étonnée. Bree tira sur sa tunique immaculée pour constater l’ampleur des dégâts, n’hésitant pas à soulever le bandage pour voir que sa peau avait été recousue, enflée et rouge, elle ne pourrait sans doute pas faire trop de mouvements dans les jours à venir. Elle avait été recousue pendant son sommeil et le travail semblait avoir été suffisamment bien fait, au moins c’était une bonne chose qu’ils n’aient pas pris le risque de le faire eux-mêmes où elle serait déjà morte d’une infection voire vidée de son sang à force de reprises. Bree savait soigner, elle avait des bases en guérison et songea d’ailleurs à leur apprendre quelques techniques qui pourraient bien leur être utile dans le cas où le village le plus proche soit en réalité bien trop loin.
Bree serra les dents, elle avait envie de les sermonner et de grogner sur l’échec de la mission mais une dame entra, coupant court à la conversation. Bree devina qu’il devait s’agir de sa guérisseuse qui lui apportait un remède afin de calmer les douleurs dans son épaule. La jeune femme la remercia poliment étirant faiblement un sourire à son attention et alors que celle-ci en profitait pour remettre en place le pansement qu’elle avait dérangé, Bree lança un regard sévère à Dream et à Miro. Ils avaient de la chance que la guérisseuse soit, là, elle lui aurait craché son venin à la figure. Durant cet instant de silence, elle les toisa tous les deux, elle se demandait ce qui avait foiré la mission et ce qu’il s’était passé ensuite pour qu’ils s’en sortent sans plus de poursuites. La guérisseuse déclara qu’elle était libre de sortir, qu’il lui fallait garder le pansement pendant quelques jours et appliquer un onguent préparé par ses soins et qu’elle devait se ménager lorsque la fièvre allait répliquer en guise de défense. Bree ne se fit donc pas prier, se levant du lit, vacillant faiblement en y allant trop vite et entreprit de s’habiller, aidée par la guérisseuse. Plus vite elle serait sortie, mieux ce serait pour elle qui détestait être dans un état de faiblesse, même lorsque sa fièvre viendrait à la happer, elle allait prendre sur elle et se ruiner la santé, comme toujours. La jeune femme remercia la guérisseuse, força Miro à lui donner l’argent qu’ils lui devaient et prit les devants pour sortir de sa maisonnette. Une fois dehors, elle se retourna, faisant face à ses deux complices, les bras croisés.
« Alors ? Je vous écoute, que s’est il passé ? Avez-vous l’argent qu’on nous devait ? »