Le monde des humains était dangereux, tout le peuple marin le savait, Yoénaï encore plus que les autres. Et pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de multiplier ces voyages vers le monde d'en haut comme elle aimait le surnommer. Sa mère lui avait pourtant interdit de recommencer, après avoir cru sa fille morte de la main des pirates. La jeune sirène rousse avait disparu pendant dix jours et dix nuits avant de rejoindre son océan, son havre de paix où sa mère avait vite fait de lui crier au visage de ne plus jamais retourner là-bas si elle ne voulait finir comme son défunt père. Et pourtant là voilà qui prend le chemin de la surface, une nouvelle fois. « Yoénaï ? » Elle stoppe tout mouvement, un soupir passe la barrière de ses lèvres alors qu'elle se tourne vers son interlocuteur, elle n'a pas eu de mal à le reconnaître ; Naï, son meilleur ami. Le jeune triton se tient droit face à elle, ses bras croisés sur la poitrine et le regard dur ancré dans le sien, elle ne peut s'empêcher de rire. « Ne joue pas à ça avec moi, Naï. » Elle le connait son meilleur ami, il est contre son escapade - et pas que celui-là - car il a peur pour elle. Mais n'est-elle pas toujours revenue en vie ? « Tu ne peux pas y aller, je le raconterai aux autres, tu seras obligée de rester. » Elle lui rit au nez la jolie rousse. Oh que non, tu ne diras rien. Elle a plus d'un tour dans son sac, la petite, pour acheter son silence. Elle connait ses secrets les plus enfuis et même si normalement, elle n'aime pas s'en servir pour obtenir ce qu'elle veut, elle n'a plus le choix. Elle s'approche d'une lenteur exagérée du triton, lui offre un de ces regards qu'elle ne réserve qu'aux pirates qu'il lui arrive de charmer sans pour autant en venir par faire couler leur sang, ce n'est pas une pratique dont elle tire un quelconque amusement. « Tu ne ferais pas ça. Et tu sais pourquoi ? » Le triton secoue la tête et la sirène s'écarte doucement, laissant parvenir aux oreilles de son ami son rire cristallin. « Au fond, tu aimerais être avec moi. Mais non, tu attends que je revienne et que je te raconte au lieu de monter toi aussi, alors tu ne diras rien à personne parce que... » Elle plante son regard dans celui de son ami et touche la perle qui sert de pendentif à son collier. « Je te promets de revenir en vie. » Il imite son geste, sans un mot et elle sait qu'il lui accorde, qu'il la couvrira le temps qu'elle est dans le monde d'en haut. Mais elle déchiffre aussi dans son regard la peur qu'elle ne revienne jamais. Mais elle revient toujours, n'est-ce pas ?
Elle ne sait pas combien de temps elle met pour, qu'enfin, le monde d'en haut lui tende les bras. La notion de temps fut toujours quelque chose d'abstrait dans le monde sous-marin, l'immortalité est naturelle alors peu de ces occupants s'occupent à compter les siècles qui passent. Elle passe de nombreuses minutes à observer les rayons lumineux se refléter, se disperser dans l'océan. Elle se demande parfois ce que serait sa vie si elle était née dans le monde d'en haut, serait-elle la même qu'aujourd'hui ? Yoénaï connait pourtant déjà la réponse mais c'est une rêveuse. Encore une enfant malgré les siècles, plus tout à fait enfant mais pas non une adulte accomplie. Elle est l'entre-deux. Elle sort la tête de l'eau, s'apprête à rejoindre le rivage, comme elle le fait habituellement. Sauf que cette fois, ce n'est pas une journée ordinaire ; elle n'est pas seule. Elle voit une ombre se dessiner à la surface de l’eau. Dans sa tête, tout se bouscule et la jeune sirène ne sait rien faire pendant plusieurs secondes. Trop long. « Une sirène ! » Elle a entendu la voix, les pas qui se précipitent vers le pont du bateau et alors elle comprend : des pirates. Elle a été repérée par des pirates et elle sait qu’elle n’a pas beaucoup de temps si elle veut pouvoir échapper à leurs griffes. Elle ne veut pas finir comme son père, sa mère ne le supporterait pas. La jeune rousse entreprend de plonger et de foncer dans les profondeurs de l’océan, seulement c’est déjà trop tard. Elle voit le piège se refermer autour d’elle ; ils ont lancés un filet à l’eau et ils sont déterminés à l’attraper, autant qu’elle rêve de s’échapper, d’être restée bien au chaud à la maison. Elle ne veut pas rompre la promesse qu’elle a faite à son meilleur ami. Elle reviendra, n’est-ce pas ?
Elle n’aurait pas pu plus mal tomber la jolie rousse ; le navire de Barbe Noire ou tout du moins c’est ce qu’elle croit comprendre alors qu’elle se débat avec hargne dans ces filets. Dans son esprit, tout se bouscule, elle ne parvient plus à penser, son cœur s’est emballé et bientôt, elle n’entend plus que les battements hérétiques de son cœur. Elle ne crie pas la belle, elle n’a pas envie de les voir se délecter de ses cris de terreur. Oh oui, qu’elle a peur la petite mais plutôt mourir que de l’avouer à ces monstres, les pirates. Elle heurte le bois violemment, son regard s’accroche à des bottes, juste en face d’elle. Elle n’a pas besoin de relever les yeux, c’est forcément le capitaine du navire : Barbe Noire. « Quelle belle prise ! » Il ricane, suivi de tous son équipage, et ça la dégoûte, la jeune sirène. Elle sait très bien ce qu’il va lui arriver, elle va mourir, comme son père et beaucoup d’autres avant elle. Ses yeux la piquent, des larmes prendraient-elles place le long de ses joues ? Non, elle ne se laisse pas abattre Echo, elle n’a pas été élevée comme ça. Elle relève les yeux, dans l’optique de chercher un moyen de s’échapper. Ses yeux balayent le pont, les pirates, leur nombre, leur position et soudain, elle bloque. Qu’est-ce qu’il fait là, Tankred ? Il ne devrait pas être ici. Son expression exprime le choc après tant d’années à l’éviter, pourquoi a-t-il fallu qu’il soit là ? Elle croise à peine son regard qu’elle sent une pression au niveau de son menton, l’obligeant à relever la tête. Elle croise alors le regard de Barbe Noire, son sourire malfaisant aussi et elle frissonne, elle espère que personne ne le remarque. Et pourtant, elle le sait. « Et bien, ma jolie, si tu veux garder la vie, tu vas nous livrer tout tes secrets. » Elle soutient son regard, comme si elle n’avait pas peur, la jolie. « Même sous la torture, je ne te dirais rien. » Un sourire vient orner ses lèvres, oh quelle impertinence, mais elle est comme ça, Echo. Elle se fiche de lui, s’amuse de ce jeu pourtant dangereux. « Par honneur à mon peuple, je préfère mourir sans rien dire que vivre en les ayant vendu. » Pas une seconde, elle ne lâche son regard. Pas une seconde, elle ne flanche. « Et de l’honneur, j’en ai certainement plus que certains de tes pirates. » Les pirates indignés seraient déjà prêts à la tuer mais le capitaine n’a pas l’air de cet avis. A quoi joue-t-il ? Elle se sent balancer plus loin, heurter le bateau, la douleur se répand le long de sa colonne vertébrale. Elle observe sa queue de sirène puis les pirates et surtout l’un deux. Dans son regard, il y a un appel à l’aide silencieux mais s’il est là… Est-il comme eux ? Oh non, elle ne veut pas le croire, elle s’y refuse. Un homme qu’elle a aimé ne peut pas être comme eux, n’est-ce pas ? Elle ne fait plus attention à rien, pas même à Barbe Noire. Que vont-ils lui faire ? La tuer ? La faire prisonnière ? Echo pourrait s’échapper, sauter au-dessus du pont et atterrir dans l’océan. Mais son corps est bloqué, des souvenirs remontent doucement et elle ne sait plus où elle en est. Elle a besoin d’aide, mais elle ne sait pas partir. Alors elle reste, bloquée sur le pont.
Tankred Snørrisón
Beware, I'm starving
ζ Inscris le : 01/08/2015
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ζ Avatar : Travis Fimmel
ζ Localisation : Oscille entre One-Eyed Willy et Blindman's Bluff
ζ Occupations : Second sur le Poséidon - Ancien maître Charpentier du Queen
ζ Âge : Trente ans
ζ Statut : Célibataire au coeur de pierre
ζ Signes distinctifs : Nombreux tatouages sur le corps et le crâne, bouffe ses mots quand il parle
« Une sirène ! » Je m’élance près du bastingage en compagnie d’autres matelots et je cherche la fameuse naïade. Des eaux, je n’aperçois d’une tignasse flamboyante et rapidement la couleur de sa queue qui replonge dans les profondeurs avec l’espoir de nous échapper, certainement. Ils ont déjà délesté le filet accroché à la poupe qui piège la sirène : elle n’aura malheureusement pas la chance de regagner ses pairs aujourd’hui, ni jamais. Barbe noire a très peu de pitié pour ces créatures et si elle ne lui donner pas ce qu’il veut, alors on doit les tuer. J’aide les autres en tirant les cordages pour remonter notre prise puis je m’écarte pour laisser aux habitués l’amplitude nécessaire pour la main d’œuvre. La sirène tombe sur le pont dans un bruit sourd et mon regard s’accroche sur sa chevelure de feu qui me fait remonter à de lointains souvenirs. À un visage doux au regard si pur. Je m’éloigne du tumulte, de Barbe noire qui s’approche de la sirène pour parlementer avec elle, pour obtenir les informations qu’il désire. Je contourne l’équipage pour pouvoir le faciès de la sirène, voir à quoi elle ressemble et lorsque mes mirettes peuvent enfin deviner ses traits, mon cœur s’arrête. Elle ? Echo ? Mais… les années me reviennent, notre rencontre et ces petits instants passés ensemble, court, mais intense, mon affection envers ce petit bout de femme alors que j’étais encore un jeune homme fraîchement arrivé à Neverland. Et puis, sa disparition soudaine, sans explication. Est-ce pour ça ? Parce qu’elle est une sirène qu’elle est partie avant même que notre histoire ne prenne de l’ampleur ? Que nos sentiments s’enhardissent et que l’amour s’accroche à nos cœurs ? Je n’ai malheureusement pas les réponses et je crains de ne pouvoir les obtenir. Elle est prise au piège avec Barbe noire. Elle va mourir. Ses mirettes viennent s’accrocher aux miennes et j’y lis une supplique, comment peut-elle me demander quoi que ce soit après autant d’années silencieuses ? Je détourne le regard pour ne pas être témoin de ça, mais pis encore, ne pas ressentir le mal que cette vision me provoque.
La sirène ne veut pas parler, alors Barbe noire ordonne de l’enfermer dans les cales profondes du navire, là où il y a de l’eau qui pénètre par les planches irrégulières du Queen. J’observe un des marins le faire avant d’aller m’acquitter de ce qui se trame, de ce que Teach veut savoir et obtenir de la sylphide. Le secret d’immortalité des sirènes entre autres. Mes mirettes tournent sur la porte qui mène vers les profondeurs ou est recluse la sirène, mon souvenir de jeunesse et mes premiers émois de Neverland. J’attends la nuit, lorsque les marins sont dans le pont à faire des parties pour aller visiter la prisonnière. Je retrouve Echo derrière les barreaux d’une cale noyée jusqu’aux genoux, emmitouflée dans une vieille couverture trouée qui dissimule à peine ses formes douces. Je m’approche pour lui en tendre une plus chaude et surtout, qui pourra cacher ses parties intimes. Mon regard est sévère, peut-être même légèrement réprobateur, mais je lui en veux de ce silence, de cette absence injustifiée. J’ai besoin de réponse et je veux les obtenir avant son trépas. Ses mirettes claires affrontent les miennes et je soupire, posant mon séant sur une caisse en bois juste devant sa cellule. Le silence s’installe sans qu’aucun de nous ne le brise. « Pourquoi Echo ? » Elle lève son joli minois dans ma direction. « Pourquoi es-tu partie ? Parce que tu es une sirène, c’était donc ça ce secret ? Tu pensais que cela aurait changé quelque chose entre nous ? Que ça m’aurait empêché de t’aimer ? » Mon ton polaire n’incite pas à la discussion et pourtant, je veux qu’elle me réponde et qu’elle dissimule tous les nuages sombres qu’elle a installés après sa disparition, il y a de ça huit années.
Elle ne comprend pas la clémence du capitaine à son égard, alors que d'autres pirates l'emmène dans la cale, sa future prison. Et son esprit ne cesse de se poser des questions, pourtant ce n'est pas sa présence sur ce navire qui l'inquiète le plus. Pourquoi est-il ici ? La question tourne en boucle dans sa tête, telle une incessante litanie. Elle essaye de ne pas penser aux mains des pirates qui se promènent sur son corps, bien plus qu'ils ne le devraient, des frissons parcourent son échine. Elle a peur, Echo. Elle sent son dos heurter le sol de la cale et retient un gémissement de douleur. Elle qui n'a jamais mal d'habitude, elle aimerait juste rejoindre son océan, se réveiller comme si elle sortait d'un rêve. Est-ce seulement possible? Elle sent le regard d'un pirate sur son corps, l'envie de frapper la prend, l'envie de faire couler leur sang. Oh oui si seulement elle en avait l'occasion. Non, je ne peux pas. Sa gorge la brûle, son estomac se retourne d'avoir pu penser avec un tel plaisir à la façon dont elle les enverrai rejoindre le ciel. Elle plonge son regard dans celui du pirate, elle ne veut pas montrer qu'elle a peur. « Quel dommage que le capitaine ne nous laisse pas jouer un peu. » La rousse est dégoûtée même si elle sait qu'il ne lui parle pas directement, il parle au second pirate, le silencieux à l'arrière. Ils arborent tous les deux des sourires malsains. Elle ne répond pas, pas la peine. Elle détourne le regard, ne supporte plus leur vision. « C'est pas un tendre notre cap'taine. T'ferais mieux de tout lui dire. » Elle est surprise, ça se voit au fond de ses yeux. Mais elle répond, indignée. « Je mourrai avec les secrets de mon peuple. » Ils ricanent avant de partir, elle n'écoute pas leur fabulations. Connaissent-ils au moins l'existence d'une hiérarchie dans leur peuple ? Elle n'en est pas sure, ils ne sont que les pions de Barbe Noire dans sa quête de pouvoir, de découverte. Ils lui ont balancés une couverture, si petite pour son corps mais elle est obligée de s'en contenter, la sirène. Elle sent des picotements au niveau de sa queue, elle sait qu'il n'y a plus beaucoup de temps avant qu'elle prenne forme humaine. Sa queue va laisser place à des jambes, une métamorphose devenue commune pour la fille des eaux. Elle a envie de pleurer, la jeune femme mais elle ne le fera pas. Ses yeux la piquent plus fort que jamais seulement elle ne peut pas se montrer faible, pas ici. Pas maintenant. Elle est forte, Echo, elle ne se laisserait pas abattre. Parce qu'elle a promis de revenir en vie. Et elle y arrivera, n'est ce pas ?
Elle est perdue dans ses pensées, la petite sirène, d'incessantes litanies tournent dans son esprit comme une malédiction. Elle n'est pas seule dans ces cales, elle le sait bien mais elle n'a plus envie de parler, elle se prépare à ce qui va lui arriver, se demande le sort que les pirates lui réservent. Est ce que son père a vécu une telle torture avant d'être tué par ses bourreaux ? Elle n'est pas sûre de vouloir vraiment connaître la fin de vie de son défunt père. Et surtout, elle n'a pas envie de finir comme lui. On lui a accordé du temps, elle peut réfléchir à un plan ; elle compte s'échapper, elle va y arriver. Parce qu'elle ne rompt jamais une promesse, la sirène. Elle ne calcule pas le temps qui passe, notion si abstraite pour elle qui ne vieillit jamais. Et sans cesse, elle revoit son visage, cet homme qu'elle a aimé il y a quelques années, il s'est détourné lorsque leurs yeux se sont croisés. Elle rigole, amèrement. Elle ne mérite que ça pour s'être enfuie, peut-être. Elle pensait ne plus jamais le recroiser, après autant d'années. Pourquoi a-t-il fallu qu'elle soit capturée par son navire ? Les pirates ne couvrent pas les rues de Neverland mais ils représentent une certaine partie des habitants, avec quelques navires alors pourquoi a-t-il fallu que ce soit celui-ci ? Barbe Noire est tristement célèbre dans le monde sous-marin. Prononcer son nom provoque de la stupeur, de l'effroi dans son peuple, des histoires et des rumeurs naissent, se murmurent dans les abysses. Tout le peuple marin sait que n'importe quel individu s'étant frotté à lui n'est jamais revenu. Et Echo venait très certainement de signer son arrêt de mort en refusant de lui donner ce qu'elle voulait. La sylphide entend un bruit, quelqu'un arrive et sa respiration se coupe alors que les battements de son cœur accélèrent. Elle ne rentrera jamais, n'est ce pas ?
Il s'avance, s'approche de sa prison et elle le reconnaît. Son cœur rate un battement, elle se demande pourquoi il est descendu alors qu'elle n'a reçu aucune visite d'un ou l'autre pirate depuis qu'on l'a enfermée. Va-t-il essayer de la faire parler ? Ou est-il pour la tuer ? Elle ne peut croire à pareille cauchemar ; un homme qu'elle a aimé ne peut pas être celui qui l'enverra dans l'autre monde. Elle l'observe alors qu'il lui tend une couverture plus grande que celle qu'elle porte sur le corps, bien que ce bout de tissu ne couvre pas son corps, à son plus grand malheur. Elle l'accepte et se dépêche de couvrir son corps, bien qu'elle soit sûre qu'il a déjà observé ses formes. Elle se plaît à observer le sol, sans un mot. Qu'est ce qu'elle pourrait dire après être partie comme une voleuse il y a presque dix années ? Une excuse, ce n'est pas vraiment son genre. Elle avait une raison de le faire, il ne sait pas le mal que ça lui a fait, il ne saurait pas le savoir. Des secondes, des minutes passent dans un silence entêtant. Elle n'entend plus que les battements de son cœur, rapides et brefs. Il prend la parole, lui demande pourquoi. La naïade pose son regard dans celui du viking qui lui fait face, assis sur un caisson. Elle serre un peu plus la couverture contre elle, tel un bouclier contre ses questions, son ton si froid, les souvenirs qui remontent aussi clairs qu'au premier jour. Elle aimerait se barricader à l'abri des sentiments qui refont surface lorsqu'elle le regarde. Trop tard. Elle se surprend à l'observer comme elle le faisait avant, il n'a pas tellement changé en huit années. Elle se souvient de ces moments où elle le retrouvait, jamais longtemps mais c'était intense, autant que ses sentiments. Oh il n'imagine pas à quel point elle s'était éprise de lui. Son ton est froid mais elle se sent obligée de répondre, la sirène. Il a le droit de savoir, de comprendre ce qui l'a poussée à disparaître. « Tu m'en veux, je le conçois et je le comprends. Seulement, il faut que tu comprennes mes raisons, ma décision. » Elle a un temps sérieux, quelque chose de rare chez les sirènes mais sa voix reste chantante, elle ne peut rien faire contre ça, c'est sa nature. Elle n'avait jamais imaginé des retrouvailles, surtout dans de telles circonstances. Elle ne s'était jamais imaginée devoir lui donner des explications sur sa soudaine fuite, c'est ainsi qu'elle fonctionnait. Echo avait fait de même quelques temps auparavant avec l'homme qui l'avait hébergée, cet homme pour qui des sentiments naissaient lentement dans le cœur de la sirène. « Ce que j'ai fais était égoïste. » Elle plante une nouvelle fois son regard dans le sien. « Mais j'ai mes raisons. Oui, je suis une sirène, je pense que tu l'as vu. Et oui c'était un secret que je ne pouvais prendre le risque de révéler. Tu es un pirate, Tankred. » Elle essaye de faire face, de trouver les bons mots mais c'est difficile pour elle. « Je ne pouvais prendre le risque de rester. » Ses propres mots lui font du mal mais elle se doit de rester forte. Après tout, c'était il y a longtemps maintenant. Elle avait pris soin de partir avant, du moins elle l'avait espéré, que l'amour ne prenne place dans le cœur de l'homme comme il l'avait fait dans le sien. « Je t'ai aimé. » Elle murmure et détourne son regard, elle ne peut supporter autant de reproches dans son seul regard. « C'est pour ça que je suis partie. Je n'avais pas le droit de t'aimer, de te faire souffrir à aimer une fille de l'eau. Mon existence, celle d'Echo, n'est que fictive dans ce monde, une existence montée de toute pièce malgré la véracité de mes sentiments envers toi. Il aurait été dangereux que mon royaume se rende compte de notre histoire. Il fallait que je nous protège et je n'ai trouvé que ce moyen, à l'époque.» Elle ne se sent pas capable de le regard, ainsi mise à nu. Echo ne se dévoile jamais normalement, elle préfère rester discrète sur ses sentiments, ses secrets. Mais lui, avait le droit le savoir, de la connaître. Elle aurait dû lui expliquer avant mais jamais elle n'avait trouvé le courage. L'ignorer et l'éviter était bien plus simple. Et ça leur avait fait tellement de mal à tous les deux. Malgré tout, elle ose relever le visage vers lui. « Il fallait que tu saches avant qu'il ne me tue. » Elle parle de Barbe Noire, elle prend doucement conscience de son destin et, même si cela fait peur, elle qui est destinée à être immortelle, elle est prête à y faire face. Y a-t-il encore un espoir ?
HJ : Comme tu peux le constater, ta réponse etait simplement parfaite ! J'espère que la mienne te conviendra ! Possible qu'il y ait des fautes, j'écris sur mon gsm en voiture, pas facile
Tankred Snørrisón
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ζ Occupations : Second sur le Poséidon - Ancien maître Charpentier du Queen
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Sa longue chevelure rousse virevoltant derrière elle, son rire enivrant et communicatif. Sa peau douce à l’odeur si particulière que je n’oublierai jamais. Sa voix si douce, si enjôleuse qu’elle parvenait à me convaincre de tout. Ses formes attirantes qui ont par de nombreuses fois, contenté mes mains avides. Ses lèvres charnues que j’ai pris plaisir à dévorer chaque fois que nous étions ensemble. Tant de souvenirs agréables qui n’ont pas eu de suites. Elle a disparu, simplement. Soudainement. Sans un mot. Sans une explication. Je commençais à tomber amoureux d’elle. Je commençais à nous visualiser dans l’avenir. Mais son départ a tout brisé. Je suis devenu amer envers la donzelle, haineux même. Alors, la revoir face à moi ne fait qu’agrandir l’animosité que je ressens pour elle. L’amour n’existe plus, pas même l’affection puisqu’elle m’a blessé et je suis rancunier. Je ne compte pas oublier, ni même effacer ce qu’elle a fait. L’amour est sacré et lorsqu’il est piétiné comme elle l’a fait : il devient destructeur. « Tu m'en veux, je le conçois et je le comprends. Seulement, il faut que tu comprennes mes raisons, ma décision. » Je ne veux pas comprendre sa décision, encore moins l’accepter. Je veux qu’elle reste la coupable de mon ressentiment. « Ce que j'ai fais était égoïste. […] Mais j'ai mes raisons. Oui, je suis une sirène, je pense que tu l'as vu. Et oui c'était un secret que je ne pouvais prendre le risque de révéler. Tu es un pirate, Tankred. » Est-ce là sa raison ? Elle est une sirène, je suis un pirate donc nous n’étions pas compatibles ? C’est tout ce qu’elle trouve comme raison stupide ? A cet instant, la colère gronde en mon sein. La suite est encore plus blessante. Un risque ? Parce qu’elle se sentait en danger à côté de moi ? Mon sang bouillonne, la donzelle ne choisit pas les mots qu’il faut pour m’expliquer ses raisons. La vérité fait bien plus mal, moi qui me suis trouvé d’autres raisons à sa disparition. Au final, sa mort était plus agréable que ses paroles. Elle m’a aimé. Pourtant, cela ne fut pas difficile pour elle de disparaître. Non, je ne veux pas croire à ses mièvreries. Il y a du mensonge dans son récit et je compte bien lui rappeler qu’elle est en présence de Tankred Snørrisón, le pirate viking du capitaine Barbe noire. Je ne suis pas un de mes stupides camarades des mers qu’elle pourra berner et séduire d’un clignement de cils. « C'est pour ça que je suis partie. Je n'avais pas le droit de t'aimer, de te faire souffrir à aimer une fille de l'eau. Mon existence, celle d'Echo, n'est que fictive dans ce monde, une existence montée de toutes pièces malgré la véracité de mes sentiments envers toi. Il aurait été dangereux que mon royaume se rende compte de notre histoire. Il fallait que je nous protège et je n'ai trouvé que ce moyen, à l'époque.» Elle évite mon regard, ô elle fait bien, car si elle observe mon faciès au moment présent, elle n’y lire que haine et répugnance à son encontre. Ses mots ne sont qu’insultes pour l’homme que je suis, que j’étais. J’inspire longuement, alors qu’elle redresse son minois vers mes mirettes enflammées par la colère. « Il fallait que tu saches avant qu'il ne me tue. » Malgré toute la haine qui m’habite, toute la rancœur : la seule idée que Barbe noire tue la sirène me répugne autant qu’elle. Je préférai être celui qui retire la vie de son enveloppe charnelle plutôt que le Capitaine. Je ne la laisserai pas se faire tuer, mais je ne compte pas non plus la laisser partir avec l’idée que tout va bien. Que je ne lui en veux pas et que je l’aime toujours.
« Alors, c’est là c’que tu penses Echo ou… sirène plutôt, vu que c’te femme n’existe pas ! » Ses yeux clairs plongent dans les miens, comme si elle voulait me convaincre de la croire ou plutôt, de ne pas la détester comme je le fais actuellement. Ô oui, ma rage doit se ressentir, et cela, jusqu’à chaque pore de son épiderme, j’en suis certain. « C’t’une insulte envers moi. M’quitter sans un mot, sans une explication : en pensant qu’on n’était pas… compatibles. Pourquoi ? Parce qu’les pirates tuent les sirènes et inversement ? Je ne t’aurais pas tuée, sirène ! Et tu ne l’aurais pas fait ! » Je n’ai pas envie qu’elle croie que je l’ai aimé. Je veux lui faire mal autant qu’elle m’en a fait. « P’t’être que si t’étais restée, j’aurais fini par m’attacher plus à toi, que j’aurais pu tomber amoureux d’toi. Mais tu es partie… et j’ne regrette pas ta disparition. T’croire morte était au final… mieux qu’tes pauvres excuses d’monde qui n’peuvent pas s’côtoyer. Tu m’répugnes Echo ! » Je me lève pour me rapprocher de sa cage en fer, frappant contre la grille sans sourciller. « T’pensais me connaître, t’pensais que j’étais l’genre d’homme capable de n’importe quoi par amour et c’est p’t’être vrai. Si tu étais restée, si t’m’avais d’mandé de n’pas être pirate, j’l’aurais peut-être fait ! » Mes mirettes croisent les siennes et je frappe une nouvelle fois sur sa cage en faisant trembler les tiges de métal. « J’me répugne à m’souvenir encore d’ce qu’on a vécu, j’aimerai tout oublier et t’effacer comme toi t’l’as fait. En t’laissant mourir devant Barbe noire, ça pourrait bien être l’solution à tout ça. » Je me détourne d’elle, m’approchant de la caisse sur laquelle j’étais assis juste avant. « Mais je n’peux pas… » Simple murmure que j’ignore s’il a été suffisamment audible pour ses oreilles, je ne pense pas, car lorsque je me retourne, elle reste toujours avec la même expression qu’avant. Je lui fais peur, peut-être. « J’préfère te tuer d’mes propres mains, plutôt qu’ce soit lui. J’ai des raisons valables de vouloir l’faire, t’m’as fait perdre mon temps, il y a huit ans… » Je soupire, baissant le visage sur mes pieds trempés par l’eau qui remplit la sentine. Cette histoire ne devrait pas m’atteindre, pourquoi je me mets en colère, ça n’est qu’une preuve flagrante que tout cela me touche. Je grogne, peste dans ma barbe avant de retourner contre sa cage. « Tu vas regretter de t’être moquée de Tankred Snørrisón, sirène ! » Mes mirettes glaciales croisent les siennes et je recule, pour quitter la cale dans laquelle la première femme que j’ai failli aimer sur Neverland se trouve.