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 Hold the line ▷ Keyne Delendar
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Message Sujet: Hold the line ▷ Keyne Delendar Hold the line ▷ Keyne Delendar EmptySam 19 Nov 2016 - 13:19

Hold the line
Keyne
&.
Raygon


 

 



 

 


It's not in the way you look or the things, That you say that you do. Hold the line. Love isn't always on time. Toto Hold the Line.

Une brume épaisse avait recouvert l’île ce matin. On n’y voyait pas à plus d’un pas. Aussi opaque qu’un voile impossible à chasser de ses mains, elle recouvrait le monde d’un manteau impalpable. Même Bartok, pourtant construite sur les falaises hautes de l’île, n’y échappait pas. Raygon coinça le volet grinçant de sa petite bicoque et referma la fenêtre en frissonnant. Un nuage blanc s’échappa de ses lèvres alors qu’il frottait ses mains l’une contre l’autre pour y trouver un peu de chaleur. Le temps avait beau être maussade, Raygon n’était pas de ceux que la météo régule, bien au contraire, quand il avait quelque chose en tête, il l’aurait fait contre vent et marée. Et aujourd’hui, il se consacrerait exclusivement à sa machine. Pas de commandes, pas de clients pressés pour venir le chercher jusqu’ici, non il serait tranquille.

Attrapant un bout de pain dur il le coinça entre ses dents, se découpa un large bout de lard et recouvrit le tout d’un drap pour le ranger dans son cagibi. Frugale petite déjeuner avalé sur le pouce, Raygon se dirigea en fredonnant un air lointain d’enfant perdu vers son atelier. Un grattement à la porte attira son attention suivit d’un long gémissement plaintif. Le jeune homme poussa un soupire. Encore ce vieux dogue errant. Ce chien avait eu la sale manie de s’attacher au garçon et de le suivre absolument partout. Le jeune inventeur n’avait pourtant rien fait pour qu’il s’entiche de lui ainsi, sauf peut-être lui avoir donné trois bouts d’gras, erreur fatale.

Prenant sur lui, il ignora le cabot pour atteindre le fond de la pièce, allumant au passage les quelques lanternes disséminées dans la pièce. Il poussa la planche de bois pour révéler une étrange construction qu’il sortit avec difficulté de son placard secret. La machine comportait deux séries d’assemblage de panneaux mobiles et un corps liant le tout avec la place pour un homme. Ce n’était que le squelette de son invention, mais Raygon en était déjà très fier. Il l’avait construite en se basant sur le vol des oiseaux, et était persuadé qu’il volerait bientôt sur ce volatile de ferraille. La plupart de ses matériaux venait d’ailleurs des nombreuses excursions d’Haran, son père d’adoption et capitaine du Poséidon.

Ses doigts glissèrent sur les mécanismes qu’il connaissait par cœur en pensant à la merveilleuse nouvelle que le pirate lui avait annoncée il y avait de cela deux mois. En plein sur une commande des plus barbantes à One-Eyed, la nouvelle avait fait chaud au cœur au garçon. Il savait à quel point avoir un enfant était important pour le couple. Plus qu’un simple caprice d’adultes, ce fruit commun scellait un amour profond et se matérialisait dans ce petit bout d’âme. Il était ce que Raygon ne serait jamais, la moitié de chacun d’eux.

Il ne niait pas qu’un soupçon de jalousie lui avait enserré le cœur. Quand on trouve un père aussi modèle qu’Haran, il était dur de le laisser partir. Mais il avait l’habitude de tracer sa route seul, et espérait qu’au fond, ce bébé ne changerait rien à leur amitié. Quand à Keyne, il se disait que cet heureux événement rabibocherait leurs deux cœurs en grève.
Un nouveau grattement à la porte lui fit lever la tête, à moins que ce ne soit un grincement de porte ? Tendant l’oreille, seul le silence lui répondit et le jeune menuisier attrapa quatre clous. Il les plaça dans sa bouche alors qu’il s’attaquait à la partie délicate de la jonction entre deux plaques. Une à une il plaça les pointes et les coups de marteau raisonnèrent dans le petit atelier, suivant assidument les plans et innombrables dessins étalés sur l’établi.
© Gasmask


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Message Sujet: Re: Hold the line ▷ Keyne Delendar Hold the line ▷ Keyne Delendar EmptyDim 4 Déc 2016 - 18:08

hold the line

D’une main, j’efface les traces de sang qui coule de mon visage tout en mirant le cadavre sur le sol. Je lui attrape le bras, l’attachant à une corde au niveau de mon cheval avant de monter dessus tout en flattant son encolure. Je donne un coup de botte dans ses reins et il s’élance au galop, traînant le cadavre derrière lui qui glisse sur les feuilles givrées. On traverse la forêt pour déboucher dans un petit village non loin de Bartok. Je me fais discrète, capuche sur le visage pour rejoindre l’homme qui m’a passé contrat. Je m’arrête devant sa maison, frappant trois coups sur le bois avant de détacher le poignet du cadavre. Il ouvre la porte avant de reculer quand il remarque ce que je lui ai ramené : « Comme convenu, file-moi l’argent ! » Le bonhomme s’emporte, il ne veut pas de ce cadavre et il ne me paiera qu’une fois que je me serai débarrassé du corps. « Ce n’est pas mon boulot, je tue uniquement. Démerde-toi avec lui ! » Il recule jusqu’à sa porte et j’envoie un poignard qui se plante dans sa cuisse, le faisant hurler à plein poumon. « N’essaye pas d’me rouler ! Donne-moi mon argent, maintenant ! » Il sort sa bourse pour me la balancer au visage. Je grimace en massant ma lèvre avant de me pencher pour la ramasser. Je viens récupérer ma lame, la retirant d’un seul coup de sa chair avant de le planter dans le ventre : « Je déteste faire affaire avec les hommes ! Blessé dans votre égo qu’une femme parvient à faire votre sale boulot ! » Je m’écarte, l’entendant gémir et m’insulter alors qu’il est à genoux, tentant de faire pression sur ses plaies. Je monte sur SON étalon avant de partir rapidement. Je longe les côtes avant d’apercevoir au loin quelques chaumières de Bartok. Mon cœur se sert et je m’y dirige avec discrétion, passant devant la maison de mon enfance sans avoir le cœur d’affronter le regard inquiet de ma mère. Je m’arrête devant une maison que je connais bien, attachant mon cheval avant d’observer par les fenêtres. J’ai l’impression qu’il est là, je vois comme des lueurs sur le sol. J’ouvre la porte grinçante, la repoussant avant de mirer autour de moi. Je ne suis jamais venu chez Raygon, que devant sa bâtisse. J’avance dans la pièce, suivant le bruit répétitif au loin, comme un objet qu’on frappe à plusieurs reprises.

Il est là, penché au-dessus d’une planche sans me voir. Je m’avance pour qu’il me voie dans la lueur tout en frappant à la porte, provoquant ainsi un effet de surprise. Mon visage est impassible, froid… pire que ce que j’ai toujours affiché en présence de ce jeune garçon. Je l’ai toujours vu comme une barrière à mon épanouissement avec LUI, comme une sorte de jalousie et de crainte… mais au final, il va être important dans les mois à venir. Parce qu’IL va avoir besoin de lui. Il semble surpris de me voir ici, certainement horrifié par les stigmates de mon contrat encore frais. « J’ai à te parler, Raygon ! » Mais avant qu’il ne propose qu’on s’installe, je m’adosse à la porte en croisant les bras : « Pas besoin de me proposer quoi que ce soit, ça sera bref. » Je le mire un instant avant de dériver sur cette étrange construction à côté de lui. Dans un autre contexte, j’aurais certainement posé quelques questions pour assouvir ma curiosité, mais ces derniers temps, je ne ressens plus grand-chose. Que de la haine et ce besoin viscéral de tuer, de faire souffrir. « J’ai besoin que tu prennes soin d’Haran. » Avant qu’il ne pose la question fatidique, je prends une grande inspiration : « Ne me fais pas répéter ce que je vais te dire, parce que la seconde fois ne sera pas aussi tendre. Je l’ai quitté et je pense qu’il va avoir besoin d’un ami, de son fils adoptif. J’ai perdu… », j’avale difficilement ma salive, « j’ai perdu notre bébé. Je pense… non, je suis sûre que ma condition de moitié sirène est un obstacle. C’est à cause de ça. Il sera mieux sans moi, il pourra se remarier et avoir des enfants. Mais parce que je l’aime, j’ai besoin que tu veilles sur lui, Raygon… s.t.p.. » Je l’observe, moins froidement avant de détourner le regard pour contenir toute cette vague de douleur qui m’assaille. « Je m’excuse pour toutes les fois où j’ai été mauvaise et injuste avec toi. J’étais juste… jalouse parce que tu prenais la place d’un enfant, enfant que nous essayions d’avoir depuis tellement longtemps… mais aussi craintive que tu révèles mes secrets. Aujourd’hui, ça n’a plus aucune importance, mais la seule chose que je veux et je pense que tu me le dois… C’est de veiller sur lui. »
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Message Sujet: Re: Hold the line ▷ Keyne Delendar Hold the line ▷ Keyne Delendar EmptyLun 12 Déc 2016 - 20:50

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It's not in the way you look or the things, That you say that you do. Hold the line. Love isn't always on time. Toto Hold the Line.

Un grincement du plancher beaucoup plus proche lui fait finalement lever la tête. Une Keyne blafarde et tâchée de sang se tient devant lui si bien que Raygon en perd un à un les quatre clous encore coincés entre ses lèvres. Dire qu’en cet instant elle lui fait peur est peu dire. Si elle n’a jamais été très accueillante avec le garçon, au moins sentait-il quelque chose en elle, une vibration, une colère sourde. La silhouette qui se tient face à lui semble vidée de sa substance. Dans ses prunelles, ne luit qu’une étincelle vaporeuse, quasi éteinte. Alors que sa voix raisonne dans le petit atelier, le jeune menuisier tend sa main vers une chaise avant de se faire rabrouer par celle qui où qu’elle soit, semble toujours être la maitresse des lieux. Il la regarde s’adosser à la porte, et son visage descend bien malgré lui jusqu’à son ventre, plat. Et son cœur se serre.

Il ne sait pas comment elle va le lui annoncer ni pourquoi elle le ferait, mais il sait. Et cette connaissance de l’horreur, le savoir de cette perte avant les mots lui fout une boule aux intestins. Elle se fraye un chemin jusqu’à sa gorge, et reste bloquée là, chatouillant son dégoût et attisant sa peine. Alors il oblige son regard à fixer ce visage de pierre. Ce sang qui n’est pas le sien. Il voit son regard dériver vers sa création la plus intime, et… ne bouge pas. Dans d’autres circonstances il aurait fissa jeté un drap sur sa construction, au moins se serait-il placé devant pour le soustraire au regard curieux. Mais de un il ne pouvait pas bouger un orteil, pétrifié par le regard clair de Keyne, et de deux, celui de la sculpturale femme blonde passait sur son chef d’œuvre comme sur un morne paysage sans intérêt.

Sa voix se brise, plusieurs fois, sans cesser de se reprendre. Il était pourtant si heureux, Haran. Si fier d’être bientôt père quand il avait débarqué dans sa boutique un beau matin. Etait-ce ce jour là que tout avait basculé, qu’en l’espace d’une journée, leur bonheur avait été aspiré en dedans ? Le picotement dans ses doigts, signe que son sang afflue de nouveau, réveille ses sens endormis et sa colère. Ainsi Keyne a quitté Haran ? Impossible, ces deux là sont fait pour s’entendre. Ils sont ce que le jour est à la nuit, le soleil à la lune, complémentaires et indissociables.

« Tu ne peux pas l’abandonner Keyne, ça le détruirait… » Il sait à quel point la jeune femme peut-être forte, elle le lui a maintes fois prouvé. Son habileté à cacher sa double vie autant que sa véritable nature ne sont que pierres à l’édifice. Mais Haran n’est pas du même bois souple que la guerrière. C’est un chêne, solide, robuste, qui ne laisse que peu de choses l’atteindre, mais quand c’est chose faite, elles peuvent le détruire de l’intérieur en une poignée de semaines. Sentant qu’il la met en colère, et ne voulant pas la faire fuir, il avance d’un pas, les mains en l’air, se voulant apaisant.

« Je ne dis pas que tu as tord. Peut-être que ta nature y fait quelque chose. Je n’en sais rien, je n’suis pas un foutu médecin. Mais tu dois le lui dire. Il faut qu’il comprenne. Il faut que vous compreniez, ensemble. »

Il n’ose rien lui promettre, de peur qu’elle ne s’échappe. Il pense qu’il peut la retenir, lui faire faire demi tour. Ses aveux face à leur relation le touche et il baisse les yeux, gêné par cette soudaine franchise. Bien sûr qu’il soutiendra Haran, quoi qu’il arrive, envers et contre tout. Mais il ne veut pas le lui dire, pas encore, pas en sachant qu’il a encore une once d’espoir de lui faire changer d’avis.

« Haran ne sera jamais heureux avec aucune autre femme. Jamais. Et toi, tu vivras cette séparation pour toujours. Vous serez tout les deux malheureux, qui a t-il de bon à ça ? »

Se rapprochant encore, il tente de calmer son pouls qui s’affole, impressionné par l’aura de force et de douleur qui se dégage coup à coup de ce corps féminin.

«  Je m’excuse d’avoir joué de l’attention que m’accordait Haran. Je savais que ça te faisait du mal. Je m’excuse de t’avoir fait chanter avec ton secret. Tout ça a de l’importance. Laisse nous encore une chance. »

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Message Sujet: Re: Hold the line ▷ Keyne Delendar Hold the line ▷ Keyne Delendar EmptyMar 20 Déc 2016 - 18:52

hold the line

« Tu ne peux pas l’abandonner Keyne, ça le détruirait… » Quel triste constat que cette vérité qui vient m’éclater au visage. Comme si je ne le savais pas. Haran m’aime comme je l’aime, on s’est trouvé jadis et on s’est promis de ne jamais se quitter. On est fait l’un pour l’autre, malgré nos foutus caractères à tous les deux. Mais c’est justement ce qui nous a toujours unis. Hélas aujourd’hui, il y a une chose qui nous sépare et qui ne pourra plus nous rassembler. Raygon n’était pas là quand j’ai annoncé à Haran que je portais enfin la vie, il n’a pas pu voir l’étincelle de bonheur qui a éclairé les yeux d’Haran, ni ce soulagement que cela arrive enfin. Il n’a pas été là non plus, quand il a compris que je l’avais perdu. Il n’a pas vu la rage dévastatrice de cet homme envers notre maison, encore moins son chagrin et ce cri d’agonie qu’il a poussés. Non. Je ne veux pas être le privé du bonheur d’avoir un enfant et je sais qu’il finira par se raisonner un jour prochain, qu’il laissera son besoin de mâle aller au-dessus de ses sentiments et il s’entichera d’une fille. Elle lui offrira un enfant et je ne serai plus qu’un fugace souvenir. Mes yeux aussi froids que la glace se posent sur Raygon lorsqu’il fait un pas dans ma direction, les paumes en l’air en signe de paix. « Je ne dis pas que tu as tord. Peut-être que ta nature y fait quelque chose. Je n’en sais rien, je n’suis pas un foutu médecin. Mais tu dois le lui dire. Il faut qu’il comprenne. Il faut que vous compreniez, ensemble. » Comme il le dit lui-même, il n’est pas un foutu doc alors à quoi ça servirait qu’il sache ? À part lui briser tout espoir de paternité un jour ? Ça ne sert plus à rien aujourd’hui. C’est fini. « Haran ne sera jamais heureux avec aucune autre femme. Jamais. Et toi, tu vivras cette séparation pour toujours. Vous serez tout les deux malheureux, qui a t-il de bon à ça ? » Qu’est-ce qu’il en sait ? Il ne connait pas Haran comme moi je le connais. Je détourne le regard, n’appréciant pas la situation et encore moins ce que je sens derrière les paroles de Raygon. Cette main qu’il essaye de tendre dans l’espoir de me rattraper alors que je suis au bord d’un gouffre dans lequel j’essaye de tomber volontairement. « Je m’excuse d’avoir joué de l’attention que m’accordait Haran. Je savais que ça te faisait du mal. Je m’excuse de t’avoir fait chanter avec ton secret. Tout ça a de l’importance. Laisse nous encore une chance. » Ma gorge se ressert tandis que je laisse tomber mes bras le long de mon corps : « C’est trop tard Raygon. » Ma voix, impassible comme j’espère mon regard, résonne dans la pièce qui devient silencieuse après mes paroles.

À quoi bon essayer d’aller plus loin ? À quoi bon affronter chaque jour la vérité de mon incapacité à mettre au monde un enfant, à offrir la vie dont Haran rêve ? Non, je ne veux pas avoir le mauvais rôle dans l’histoire et si Haran peut me promettre qu’il s’en moque, je sais qu’au fond, c’est faux. Sinon, pourquoi se serait-il entiché de Raygon durant toutes les années où aucun enfant n’est venu agrandir notre famille, malgré nos nombreuses tentatives ? Haran a besoin d’être une image pour quelqu’un, il veut apprendre et éduquer un garçon à son image. Il veut un enfant, quoi qu’il prétende. Et moi, je serai juste là pour le faire espérer, pour lui donner l’image d’une épouse, mais jamais d’une mère. Jamais. Je suis une femme forte, j’ai un foutu caractère et je peux prétendre ce que je veux, mais je ne peux pas faire semblant. Je ne peux pas. C’est impossible pour moi. Je ne peux pas oublier. Alors, je préfère briser mon cœur, laissé partir l’homme de ma vie plutôt que de le retenir prisonnier dans une union malheureuse. « Quoi que tu dises, j’ai pris ma décision. Je suis partie depuis un moment déjà et je ne peux pas retourner en arrière… Je ne veux pas retourner en arrière. » Mon regard polaire se pose sur lui, le menaçant de dire quoi que ce soit allant contre mes paroles. « Je ne demande pas qu’Haran soit heureux avec une autre femme, je veux simplement qu’il ait la chance d’avoir ce que je ne peux pas lui offrir. Et ce sera à toi de le convaincre, un jour. Parce que je ne reviendrai pas, jamais. » Je recule d’un pas, restant droite dans l’encadrement de la porte, comme si j’allais prendre la fuite à tout moment. « Il… » Ma gorge se crispe et ma voix m’abandonne. J’avale difficilement ma salive, j’ai l’impression qu’une corde se referme sur ma nuque pour m’empêcher de parler et de respirer, alors qu’en réalité, ce n’est que mes émotions que je retiens, que j’empêche d’intervenir dans notre discussion. « Il doit m’oublier et toi aussi. Je suis venue te demander de le soutenir et… pour te dire adieu. »
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Message Sujet: Re: Hold the line ▷ Keyne Delendar Hold the line ▷ Keyne Delendar EmptyMer 28 Déc 2016 - 11:32

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Son regard aussi glacial qu’un blizzard reste encré dans le sien, prolongeant ce lien ténu qui bien malgré leur animosité, s’est tissé. Car on n’efface pas comme ça des mois de missions en tandem où la lame de l’un a sauvé l’âme de l’autre un nombre incalculable de fois. Car quoi qu’on en dise, elle a quelque part été un modèle pour lui. Il lui fait confiance, et il sait que la réciproque est vraie. La preuve puisqu’elle place même la vie de l’être le plus cher à son cœur entre ses paumes aujourd’hui.  Alors qu’il lance sa dernière perche elle baisse les yeux, rompant le contact d’un « C’est trop tard » avant d’abattre ses dernières cartes, implacables.

« Quoi que tu dises, j’ai pris ma décision. Je suis partie depuis un moment déjà et je ne peux pas retourner en arrière… Je ne veux pas retourner en arrière. » Il ne sait pas depuis combien de temps elle a quitté Haran, il ne l’a pas revu depuis. Mais il l’imagine à présent dévasté, quelque part sur le Poséidon et la responsabilité que Keyne lui met sur les épaules grandit. Son rôle dans tout ça… les secrets qu’il sait, peut-être, oui peut-être que la partition que veut lui faire jouer la jeune femme n’est pas écrite d’avance.

« Je ne demande pas qu’Haran soit heureux avec une autre femme, je veux simplement qu’il ait la chance d’avoir ce que je ne peux pas lui offrir. Et ce sera à toi de le convaincre, un jour. Parce que je ne reviendrai pas, jamais. » Il l’observe du haut de ses jeunes années, et bien que des siècles d’enfant perdu l’observent également, le combat qui se joue en elle lui est inconnu. Au dessus de ses connaissances, au dessus de ses émotions. Il ne sait pas ce que sait de désirer un enfant issu de sa propre chair. Il ne peut pas comprendre la souffrance quotidienne qu’engendre l’infertilité de Keyne et la montée en puissance de sa colère et de son impuissance face à un destin implacable.

Il sait juste que même si elle ne s’en rend peut-être pas compte, il l’a connaît mieux qu’elle ne veut l’admettre. Ce départ va la briser en un millier d’éclats impossible à réparer. Elle ne s’écroulera pas, ne montrera sa faiblesse que proportionnellement aux âmes viles qu’elle fauchera, mais elle souffrira.

« Il doit m’oublier et toi aussi. Je suis venue te demander de le soutenir et… pour te dire adieu. »

« JAMAIS ! »

Raygon l’a presque crié sans s’en rendre compte. Son ton a presque prit celui d’un enfant perdu quand il repense à son passé à l’Arbre, à ce qu’il a oublié, à ceux qui l’ont oublié. Non, l’oubli est le pire des maux et Raygon se refuse à le subir encore.

« Tu n’as pas le droit de me demander de t’oublier ». Reprend t-il plus calmement alors qu’il s’avance encore et saisit presque timidement la main de Keyne. Il sait cependant que c’est bien la seule chose qu’il peut retenir d’elle, un souvenir. Car quoi qu’il dise, son esprit et son corps quitteront cette maison sans qu’il n’ait pu rien y faire. Alors il promet et ce faisant il enserre la taille de Keyne dans une première et dernière étreinte. Maladroite, trop forte sans doute, mais pleine de tout ce qu'il ne lui dira jamais.

« Je te promets de prendre soin de lui… Mais en échange, je veux que toi aussi, tu trouves quelqu’un pour s’occuper de toi. »
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Message Sujet: Re: Hold the line ▷ Keyne Delendar Hold the line ▷ Keyne Delendar EmptyMer 28 Déc 2016 - 16:35

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« JAMAIS ! » Mon cœur se contracte à cette poussée de voix de Raygon. « Tu n’as pas le droit de me demander de t’oublier » ça serait pourtant la meilleure solution à mes yeux. Pour éviter de souffrir, mieux vaut parfois cacher la vérité ou tout simplement, l’oublier. Je baisse les yeux sur la main de Raygon qui sait la mienne. Ceux-ci restent encrer sur cette étreinte de nos mains, avant que son corps ne viennent contre le mien et qu’il me sert dans un étau qui fortement les adieux. Je sens une larme glisser sur ma joue tandis que mes bras viennent encercler ses épaules et sa nuque en soupirant. Son odeur vient me chatouiller les narines et je soupire, cela sera la dernière fois que je le sentirai, autant de manières olfactives que physiques. Je m’écarte parce que cet échange me provoque des émotions que je ne veux pas ressentir, mes mains sur ses épaules et je croise son regard. « Je trouverai quelqu’un. Merci Raygon. » Je viens déposer un baiser sur sa joue, tendrement avant de m’éloigner, me retournant pour quitter rapidement sa demeure. Avant d’arriver à la porte, je sens sa silhouette dans mon dos et je soupire, finissant par murmurer suffisamment fort pour qu’il m’entendre : « J’aurais aimé que tu sois mon fils… » Puis je sors, sans attendre une réponse. Qu’il est difficile de tirer un trait sur son passé, pourtant j’ai l’impression que c’est encore plus dur maintenant qu’il y a deux mois. Peut-être parce qu’aujourd’hui, je suis certaine que je veux disparaître complètement alors qu’avant… peut-être que je songeais à revenir. Je monte sur son étalon avant de donner un coup d’éperon à l’animal. Je sais parfaitement où me rendre pour ne plus être visible par quiconque, mais j’ai encore quelques contrats à faire. Là-bas, qui sait si je pourrais exercer cette profession à nouveau, alors il vaut mieux pour moi que j’économise. Je reste quelques jours sur Blindman’s Bluff, puis je passe par One-Eyed Willy de manière discrète et ce que j’y vois me brise le cœur. Mais, j’essaye de ne pas répondre à mon envie, à mon besoin d’aller vers Lui et je quitte la ville pour finir ce que j’ai à faire, avant de disparaître complètement de l’île de Neverland.


FIN POUR MOI Hold the line ▷ Keyne Delendar 3235645488
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Message Sujet: Re: Hold the line ▷ Keyne Delendar Hold the line ▷ Keyne Delendar EmptyMer 28 Déc 2016 - 18:33

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Jamais il n’aurait ne serait-ce qu’imaginé ce geste quelques heures plus tôt. Mais les adieux provoquent des actions inattendues. L’assurance de ne plus revoir entraine le courage pressant. Là, serré contre son corps comme un adolescent perdu contre celui de sa mère, il écoute son rythme cardiaque accélérer, se calmer, reprendre de nouveau la folle cavalcade de son cycle dans un soupir. Et là, comme dans un éclat de grâce, il sent ses bras entourer ses épaules. Il sait qu’il n’a jamais connu cela. Ou si loin que l’île l’a gardé pour elle. Cette idée d’abandon totale est différente de l’affection paternelle. Il n’y a personne à rendre fier, car il n’y a rien que vous puissiez faire pour décevoir une mère.

Un quart de seconde, le temps d’un souffle, avant que Keyne ne se recule de nouveau et ne l’embrasse sur la joue avec une tendresse qu’il ne lui a jamais connue. Raygon sert les dents, carre les mâchoires, mais il sent ses paupières chasser l’eau, dernier barrage d’une rivière déchainée.

Ses derniers mots finissent de lui arracher son dernier rempart et il sent deux longues coulées traverser ses joues alors qu’il suit l’ombre de la jeune femme au delà de la colline. Ce qu’il sent également, c’est toute la responsabilité qu’il lui incombe désormais. Bien différente cependant de celle que lui a octroyé Keyne. Alors qu’il la regarde partir, le corps soutenu par l’encadrement de sa petite masure, il sait exactement ce qu’il aura à faire une fois qu’il aura retrouvé Haran, exactement ce qu’il aura à dire. Il sait les mots qui prépareront la rencontre de demain.

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