Entrainement nocturne une histoire de rhum et d'épées
Elle était encore là, en train de monter et descendre du mat, comme à presque chaque nuit cette semaine. Ce soir, le gabier n’était pas là. Il avait eu une dure journée, comme il n’avait pas assez dormit ces dernières nuits, il avait fait une erreur et avait eu droit au fouet. Par chance, personne ne savait qu’il entrainait une femme à devenir gabier! Personne sauf moi. J’aurais pu dénoncer, mais je n’en voyais pas l’utilité. Ils ne faisaient pas de mal, sans parler que la rousse semblait plutôt douée. C’était une perte de ne pas l’employer comme vraie gabier, mais je savais que jamais Barbe Noire n’accepterait, c’était déjà un miracle qu’elle soit sur le bateau! Et comme son second était Crochet, ça annulait définitivement les chances qu’elle soit autorisée à autre chose qu’éplucher des patates et laver la vaisselle.
Je ne comprenais pas cette façon de penser… Si quelqu’un était doué dans quelque chose, en quoi son sexe changeait quelque chose? C’était comme cette idée stupide qu’une femme à bord d’un navire porte malheur, ce qui portait vraiment malheur avec les dames, c’était de les énerver! Je pouvais en témoigner, je les énervais souvent! Mieux valait que je ne compte pas le nombre de gifles auxquelles j’avais eu droit dans ma vie…
Cette nuit, j’étais décidé à lui faire savoir que je l’observais. Je voulais profiter du fait qu’elle soit seule. Quand il y avait trop de monde, ça embrouillait les plans. Bon, pas que j’avais vraiment un plan, j’improvisais un peu, suivant un but connu de moi seul : tisser des liens. Je cherchais sans cesse à me trouver des alliés. Bien que parfois, « on n’était jamais mieux servit que par soi-même », d’autre fois il fallait accepter l’aide extérieur. Je voulais ainsi augmenter mes chances de survie au cas où il arriverait des bricoles au capitaine et à son second. Je ne faisais pas tout pour être aimé de tout le monde, mais ne pas être détester pouvait faire la différence entre la vie et la mort!
Je sorti de l’ombre, m’approchant de cette femme dont la chevelure flamboyait sous les rayons lunaires. Une magnifique couleur, mais quelque peu voyante! Elle risquait de devenir une cible en étant aussi visible. Une chose était certaine, sur le pont du navire, en pleine journée, on la repérait facilement. Je m’avançai, bouteille de rhum à la main, car au départ, c’était la raison pourquoi je ne dormais pas, parce que boire au clair de lune, c’était agréable… et si tranquille. Un merveilleux moment de détente. À quelque pas d’elle, je m’arrêtai pour réfléchir à un détail… c’était quoi son nom déjà?
- Humm. O’Malley? Dis-moi, n’as-tu pas peur de te faire attraper pendant tes petits entrainements nocturnes? Si Barbe Noire l’apprend, tu seras sans doute fouettée… Si Crochet l’apprend, tu seras fouettée, puis jetée par-dessus bord. Ce serait du gaspillage, mais le second ne semble pas aimer la présence des femmes…
Je souris en observant les formes de la rousse. Je me demandais bien pourquoi personne ne lui faisait d’avances, elle était jolie et plus propre que la plupart des pirates… et que bien des catins… Quoiqu’il en soit, je n’étais pas là pour cela… quoique si une occasion se présentait, je ne dirais pas non! Ce que je voulais, c’était une alliance. Et puis peut-être que je pourrais ensuite la convaincre de garder mes quelques bouteilles de rhum en sécurité dans la cuisine?
- Ne t’inquiète pas, je ne vais pas sonner l’alerte… tu ne faisais rien de mal après tout. Alors tu voudrais devenir gabier? Un métier honorable, enfin, quand on ne se casse pas le cou. Il y a combien de temps que tu t’entraine en cachette?
La nuit venait de tomber sur le Queen’s Revenge, la plupart des membres de l’équipage avaient rejoint leurs couches ; mais je restais là, sur le pont supérieur. Nous étions en mer depuis trois jours déjà, et j’avais repris mes habitudes. Le jour, j’épluchais les pommes de terre en cuisine, et la nuit – pendant que les âmes du navire se laissaient aller dans les bras de Morphée – je m’entraînais. Je savais que Barbe-Noire ne me donnerait jamais un travail supérieur à celui qu’il m’avait donné, certains me diront que je n’avais qu’à aller voir ailleurs, au lieu de faire ce travail dénigrant. Mais je n’étais pas ici par hasard, j’étais ici car une vengeance brûlait en moi… celle de faire payer mon père pour l’affront qu’il m’avait fait. Et qui d’autre que son meilleur ennemi pour réussir ma vendetta ? Donald O’Malley avait humilié sa fille en voulant la marier de force pour ne pas qu’elle rejoigne la piraterie ? Et bien, moi, Gràinne O’Malley, j’allais me faire un plaisir de lui faire face quand son navire rencontrera le Queen’s Revenge ! Je préfèrerais encore éplucher des légumes toute ma vie, que de me voir marier à un inconnu pour le plaisir de mon père ! Ma place était ici, même si Crochet n’était pas de cet avis, j’avais su prendre mes marques au sein de cette équipe. J’avais créé des liens avec plusieurs membres de l’équipage, malmenant certains d’entre eux qui me pensaient faible car j’étais une femme. J’avais obtenu le respect de plusieurs pirates, mais celui qui m’aidait le plus, c’était le Gabier du navire. Il m’a trouvé à plusieurs reprises sur le pont, trainant la nuit, profitant de la faible luminosité pour manier l’épée. Un soir, il m’avait proposé de m’apprendre les rudiments de son métier, j’avais accepté avec enthousiasme. Ce petit manège durait depuis plusieurs mois déjà, mais ce soir, les choses étaient différentes, le gabier n’était pas là – il avait subi le fouet du capitaine à cause d’une erreur d’inattention. Si seulement Barbe-Noire et Crochet m’autorisaient à le remplacer de temps à autre, il pourrait se reposer, mais à moins de me faire pousser la barbe et une paire de couilles… cela n’arrivera jamais. La lune était haute ce soir, le ciel était clair, je grimpais jusqu’en haut du mât. A trente mètres de haut, je me sentais libre ! Après quelques minutes à observer l’horizon, je décidais de redescendre sur le plancher. À peine avais-je posé le pied à terre, qu’une voix résonna dans mon dos. La main posée sur le pommeau de mon épée, je me retournais pour faire face à cet invité.
« Je n’ai pas peur du fouet, encore moins de la noyade… je dirais même que je serais capable de tenir tête à ces deux hommes si la situation venait à arriver. D’après toi, pourquoi les pirates ne veulent jamais de femme sur leur navire, car elles ont certainement plus caractère que la plupart des mâles présents sur ces planches ! »
Une main sur mon épée, l’autre sur ma hanche, je me tenais droite, fière et surtout méfiante. Smee n’avait rien du méchant gars, mais il fallait se méfier de sa fourberie. J’attendais la suite, il n’était pas ici par hasard. Je relevais un sourcil lorsqu’il reprit la parole, écoutant attentivement ses questions.
« Tu ferais mieux de ne rien dire, ou tu pourrais gouter ma lame ! Je sais faire taire les mauvaises langues, crois-moi. » Ma mise en garde faite, je reprenais sur un ton plus aimable. « Effectivement, ce poste me plaît bien. George m’entraîne depuis plusieurs mois déjà, et si nous n’avions pas des supérieurs aussi bornés, il aurait pu se reposer et ne pas commettre l’erreur d’aujourd’hui. Rrrh les hommes et leur fierté ! »
Je posais mon derrière sur une caisse de bois, puis tendit la main vers Smee. Il n’allait pas se siffler cette bouteille tout seul, non ?
« Tu partages ? »
Il tendit le bras, et je saisis la bouteille de rhum. J’essuyais le goulot de la bouteille d’un revers de la manche, et avalais quelques gorgées. Je lui rendis sa bouteille, et pencha la tête sur le côté pour l’observer.
« Et toi, dis-moi. Que fais-tu sur le pont à cette heure-ci ? Aurais-tu besoin d’alcool pour trouver le sommeil ? Je connais un subtil mélange qui t’endort en moins de deux ! »
Entrainement nocturne une histoire de rhum et d'épées
Je ne pus m’empêcher de sourire en attendant la réponse de la rousse. C’est qu’elle ne manquait pas de cran! Je ne savais pas si c’était son ton, mais je savais qu’elle n’était pas qu’une grande gueule. Oui je la croyais bien capable de tenir tête au capitaine et à son second… la question était de savoir si elle y survivrait! Au moins elle mourrait la tête haute, ce qui était tout à son honneur…. Mais vraiment stupide. Sans doute que mon instinct de survit était plus développé que celui de l’honneur, mais je préférais rester tranquille devant Teach et Crochet. C’est que je trouve que la mort a quelque chose de si… terminal! Et s’il n’y avait plus de rhum après la mort? Voulais-je vraiment prendre ce risque? Non merci!
- Oh, je croyais qu’on acceptait pas les femmes car une grande majorité jetteraient le rhum par-dessus bord?
Elle me fit une mise en garde, vraiment? Je n’allais pas me laisser impressionner. Si j’avais vraiment voulu jouer au porte-panier, je ne l’aurais pas dit avant, je serais allé directement voir le capitaine ou le second, leur disant quand la surprendre en flagrant délit! Sinon, elle avait bien raison à propos des hommes et de leur fierté. Sans parler que nos supérieurs étaient du genre à pousser les membres de l’équipage au-delà de leurs capacités, ce qui donnait souvent lieux à des scènes comme aujourd’hui. Je comprends bien qu’on doit travailler, mais si on a même plus la force d’aller à la taverne dépenser nos gains, à quoi ça sert? Oh oui, je sais, être craint, gouverner la mer, tout ça…
Avais-je vraiment le choix de partager? Si je voulais une alliée, pas vraiment. Je lui filais donc la bouteille. Je la regardais boire en la priant mentalement de ne pas tout boire, parce que c’était ma bouteille après tout! C’était moi qui prenais des risques en emmenant ça sur le bateau! Mais bon, je ne m’en offusquais pas trop, j’avais la nette impression qu’elle me repaierait un verre un jour. Ou peut-être que j’obtiendrais mieux? Peut-être pas puisqu’elle semble vouloir m’endormir… mais je n’avais pas sommeil!
- Moi? Et bien je profite de la tranquillité du navire. C’est le meilleur moment pour profiter de l’air marin. Et il y a moins de chance de se faire prendre à siffler une bouteille de rhum.
Je repris la fameuse bouteille pour y boire, sans même essuyer le goulot, parce que c’est ça, être un homme et un pirate! Cette petite touche que la plupart des femmes ne peuvent imiter! Étais-je si dégoutant pour qu’elle ait à nettoyer avant de boire? Qu’importe, les femmes avaient leurs petites manières et mieux valait ne pas les embêter avec ça. J’avais d’autres interrogations en fait. Je vidais ce qu’il restait de la bouteille avant de la déposer, question qu’il n’arrive rien au rhum… car il n’en restait plus.
- Tu parles de me couper la langue, mais dis-moi rouquine, sais-tu vraiment te servir de ce joujou? Les épées, ce n’est pas tout le monde qui sache bien les manier.
Je sortie mon épée, me mettant en garde. On racontait que la femme avait un tempérament de feu, c’était le moment de voir de quoi elle se chauffait. J’aurais pu attaquer sans sommation, mais laisser quelqu’un attaquer était le meilleur moyen de l’étudier, de voir ses mouvements… mais aussi de narguer :
- Alors montre-moi, tu te bats comment, comme une femme? un homme? ou un pirate?
J’aimais passer du temps sur le pont supérieur du navire lorsque la lune prenait la place du soleil. Comme si je vivais deux vies différentes dans la même journée ! A quoi bon dormir, le sommeil c’est pour les faibles… enfin disons, que j’avais dû contrarier le marchant de sable un jour, et que depuis, je ne trouvais plus le sommeil. Mais à quoi bon tourner, et se retrouver sur notre couche, quand on peut utiliser ce temps à bon escient ! Quand je ne montais pas en haut du mât, je m’entrainais au combat d’épée – comme me l’avait enseigné Gabriel – mais sans adversaire, difficile de s’améliorer. Ce soir, je profitais du silence du navire pour m’entrainer à grimper sur le mât, et repérer les nœuds de chaque voile afin de connaître leurs positions par cœur. Quand j’eue fini, je descendis sur les planches et fit face à Smee. Ce dernier semblait faire une petite ballade nocturne, et en bonne compagnie – vu ce qu’il tenait dans la main. Après quelques reparties, je posais mon derrière sur une caisse de bois. Je lui fis signe de partager sa bouteille, il le fit même si cela semblait à contre cœur. Smee et son rhum, une grande histoire d’amour ! « C’est bien vrai, y’a que la nuit que l’on peut être tranquille sur ce bâtiment ! » Je lui rendais sa bouteille, et ajouta : « passe-me voir de temps à autre en cuisine, j’ai une petite réserve. Mais garde-ça pour toi, hein ! » Je relevais les yeux vers le pirate, il termina son précieux liquide d’une traite et me lança un défi. Il ne fallait pas me le dire deux fois, surtout quand il s’agissait de manier l’épée – bien que depuis mon jeune âge, j’avais une préférence pour l’arc – je pouvais très bien me débrouiller avec cette arme. Je me redressais d’un bond, ma main sur le pommeau de mon épée, je l’extirpais de son fourreau. « Alors en garde, pirate! » Je tenais d’une main ferme mon arme, engageant mon premier assaut. Je l’observais tout en contrant ses coups, il n’y avait rien à dire – Smee était un bon épéiste, plutôt agile même avec de l’alcool dans le sang. « Alors qu’en dis-tu ? Je me bats comme une femme, une pirate, ou peut être un briguant, puisque tout mon enseignement vient de là ? » Je devais avoir treize ans la première fois que j’ai tenu une épée, Gabriel l’avait volé à un pirate dans une taverne – ce dernier était bien trop saoul pour s’en rendre compte. Lui, il savait déjà s’en servir depuis quelques années, tout comme le mousquet d’ailleurs. Chaque fois que je me servais d’une de ces armes, je me remémorais ces souvenirs passés… et mes regrets remontaient à la surface. « Quel est l’enjeu de notre duel, mon cher Matthew ? Une bouteille de rhum ? » Je me démenais face au pirate qui semblait redoubler d’effort face à ma proposition. N’y avait-il donc que l’alcool qui l’animait ainsi ? Le bruit du fer qui s’entrechoquait sur le pont supérieur résonnait sous le ciel étoilé.
✻✻✻
CODES LITTLE WOLF.
Spoiler:
ps; je m'excuse d'avance pour cette réponse minuscule
Entrainement nocturne une histoire de rhum et d'épées Bien sur que j’avais raison, il était temps que quelqu’un s’en aperçoive! Je ne suis pas que rhum et maladresses! Il m’arrive même d’avoir ce qu’on appel des idées. Pas toujours bonnes, certes, mais l’important, c’est qu’il y ait de l’activité dans la noix. C’est un peu ce qui nous différencie des animaux et des végétaux… Vous avez déjà vu une carotte réfléchir? Et bien moi non plus. Faut dire que je préfère la compagnie du rhum plutôt que celle des légumes. Oh douce bouteille de rhum, mon grand amour… D’ailleurs, je ne peux passer sous silence la proposition de la rousse! Je ne manquerais pas de passer en cuisine pour voir cette fameuse réserve! Elle pouvait être certaine que je n’en parlerais pas, je n’avais pas envie de partager ou pire, que Crochet jette le précieux liquide à la mer!
En moins de deux, nous commençâmes notre petit duel amical. Si nous nous blessions, nous aurions des explications à donner, alors mieux valait rester prudent. Je fus surpris de constater qu’elle savait effectivement se battre. Je cherchais un court moment comment qualifier son style. Je bloquai quelques attaques, observant comment elle se déplaçait et parait. Tant qu’à moi, je pouvais sembler chancelant, mais je l’étais toujours! Je me sentais dans mon élément, rhum dans le sang et épée à la main… Je me sentais pirate! Ne manquait qu’un peu d’or pour que tout soit pour le mieux. Alors que j’en étais encore à me demander quel était son style, la rousse me le dévoila. Ainsi donc elle avait appris d’un voyou? Elle pouvait bien me détrousser quand ça lui plaisait!
- Je dirais comme un brigand, c’est ce qui me semble le plus juste, en effet.
Je souris un peu, amusé d’apprendre où elle avait appris la base du maniement des armes… les voleurs de grands chemins étaient les pirates terrestre… Elle devait être destinée à voler et piller? Elle avait sans doute de qui tenir, son père et ses frères étant pirates! Dire qu’ils avaient voulu en faire une femme au foyer, quelle stupidité! Ça aurait été du talent gaspillé. Comme elle ne s’entrainait surement que seule, elle ne pouvait plus progresser, ce qui était fort dommage. Jamais un pantin ne vous force à vous dépasser ou encore ne vous lance de défis. Oui, comme celui qu’elle venait de me proposer.
- Oh s’il y a du rhum en jeu…
Mes coups se firent plus forts et plus rapides. Quoi? Je n’allais certainement pas rater cette si belle occasion! Surtout qu’après ce duel, j’aurais très certainement soif! Je plaçais quelques coups rapides pour la désarçonner, puis réussis à donner un coup du plat de la lame sur sa main, question qu’elle lâche son épée. Je n’eus qu’à avancer afin qu’elle n’y ait plus accès tout en déposant ma lame sur son épaule :
- Première leçon : ne pas donner une si bonne raison pour gagner à l’adversaire…
Je reculais utilisant la pointe de mon arme pour ramasser la sienne et lui tendre.
- Vas chercher cette bouteille et je te donnerais la leçon suivante, si tu veux te battre comme un pirate.
Bon en fait, ce qui différenciait les pirates en combat, c’était leurs coups bas de toutes sortes! Dans mon cas, ce qui pouvait me distinguer, c’était mes mouvements parfois désordonnés. C’est que pendant que l’adversaire regarde une main, il est plus facile de le frapper avec l’autre!
J’attendis donc que la rousse aille chercher mon du, prenant aussitôt une gorgée dès que j’eus la bouteille. Je lui retendis, parce que je me sentais soudainement très généreux. Ensuite, je me remis en garde expliquant :
- Bon, au moins tu ne te bats pas comme les aristocrates, qui sont obsédés par le « combat loyal ». On est des pirates, ce qui n’est pas loin des brigands, sauf que nous on a un navire. Donc si l’occasion se présente, c’est toujours une bonne idée de pousser un adversaire à l’eau, il ne pourra pas remonter à bord sans aide. Ensuite jeter des trucs sur l’ennemi, surtout en direction du visage, c’est pas mal. Par contre, en va éviter ça se soir, ça risque d’être trop bruyant. Un pirate n’hésitera pas à te faire les coups bas, alors tu dois être plus vite que lui.
Pourquoi je lui disais tout cela? Sans doute pour qu’elle me garde quelques bouteilles en sécurités dans la cuisine? Et puis elle se rappellera que je ne suis pas un mauvais gars et ça pourra toujours servir un jour d’avoir une alliée. Nous pûmes donc continuer nos échanges de coups. Je m’arrêtais, croyant entendre un bruit. J’espérais que nous n’avions réveillés personnes avec notre petit combat…
pas de problèmes^^ pardon si j,ai décidé de gagner le duel , comme Graìnne doit recevoir quelques enseignements de Smee, ça me semblait plus logique pour l'instant
Depuis que j’étais sur le Queen’s Revenge, je n’avais jamais eu l’occasion de parler avec Smee, pourtant il n’avait rien de désagréable – du moins, c’est l’impression que j’en avais ce soir. Je n’avais pas vraiment d’amis sur ce navire, mis à part le gabier du navire qui m’avait pris sous son aile ; et quelques-uns que je dépouillais aux cartes, mais qui n’étaient pas rancuniers. C’est donc avec surprise que j’appréciais la compagnie de ce pirate accro au rhum. Lorsqu’il me lança un duel, je me redressais sur mes deux pieds, m’empressant de sortir mon épée de son fourreau. J’étais enthousiaste à l’idée de pouvoir croiser le fer, j’avais l’impression que cela faisait une éternité que je n’avais pas combattue. J’étais un peu rouillé, mais rapidement les habitudes refirent surface. Mes combats d’épée avec Gabriel me manquaient, ces heures passées à tomber dans la boue et salir mes robes que ma mère s’entêtait à me faire porter. Matthew était un bon épéiste – il cachait bien son jeu – sous ses pertes d’équilibres dus à l’alcool. Je savais que je n’avais pas son niveau, mais c’était agréable d’avoir enfin un adversaire à affronter. Ce n’est pas les légumes que j’épluchais qui pourraient me tenir tête ! Lorsque je lui proposais un enjeu à notre échange, il redoubla d’efforts, ce qui ne manquait pas de me plaire. Je contrais ces coups avec vivacité, mais il était bien plus fort que moi. Lorsque sa lame toucha la peau de ma main, je lâchais mon épée qui termina sa course sur le plancher. J’étais vaincue, mais heureuse tout de même. Un sourire s’était glissé sur mes lèvres et la chaleur de l’effort avait envahi mes joues, faisant ressortir mes taches de rousseur. Smee redressa mon épée avec la sienne, et me la rendit tout en m’énumérant les leçons à retenir lors d’un combat avec un pirate.
Je le quittais quelques instants pour aller en cuisine chercher la fameuse bouteille de rhum qui était la récompense du vainqueur. Je dévalais les marches, tout en faisant attention à ne pas faire trop de bruit… il ne manquerait plus que l’on se fasse attraper et jeter par-dessus bord pour acte illégal sur le navire. Je revins après quelques minutes, ma bouteille à la main et la tendit à Matthew. « Tiens, c’est bien du rhum et pas de l’huile. J’ai passé un deal avec le commerçant, il me vend quelques bouteilles d’huile vide et je les remplis de rhum… ni vue, ni connu, je t’embrouille ! » Je lui refilais la bouteille qu’il attrapa et porta à ses lèvres aussitôt. Il n’avait pas hésité une seule seconde, alors que j’aurais pu le duper, mais ce n’était pas dans mon intérêt ! Puis il m’offrait une gorgée en retour, et je ne me fis pas prier. Après avoir bu une lamper de rhum, je redonnais la bouteille à Smee. J’écoutais attentivement ses conseils, et esquissais un sourire amusé. « Pas bête, j’y penserais quand l’occasion se présentera. Jeter des objets, ça me paraît faisable. » Après cette brève explication, nous reprîmes notre combat, maintenant que j’étais échauffé, j’avais moins de mal à esquisser ses coups. Nos lames se croisaient, et nous bougions pas mal sur le plancher… sûrement un peu trop. Je m’arrêtais net, Smee fit de même… un bruit de botte foulant le bois du navire ? « Viens par là ! » chuchotais-je avant d’entraîner Smee derrière des tonneaux de poudre. « Qui peut bien être debout à cette heure-ci ? » Nous restions là, durant un moment, espérant ne pas se faire prendre… et si c’était Crochet ? S’en était fini pour nous deux. « Merde la bouteille… » Je regardais entre deux tonneaux, essayant de voir qui avait bien pu nous entendre.
Entrainement nocturne une histoire de rhum et d'épées Cacher le rhum dans une bouteille d’huile était une excellente idée. J’aurais pu croire qu’elle essayait de me duper, mais un peu d’huile n’a jamais tué personne! Je n’aurais eu qu’à recracher si ça n’avait pas été ce qu’elle disait. Comme c’était bel et bien du rhum, je n’eus pas à en faire tout un cas. Je ne savais pas ce que j’aurais fait si je me serais retrouvé à boire de l’huile… si ça avait été un homme, lui fracasser la bouteille sur la tête aurait été une bonne option! Je crois que si elle s’était joué de moi, je me serais montrer bien sournois et je serais allé voir le capitaine pour lui dévoiler ses activités nocturnes… Et cette pensé ne me dérangeait même pas! Mais comme au final il semblait que je pouvais lui faire confiance, je lui rendrai l’appareil en gardant le secret. Même si cela faisait de moi un complice… parfois il faut courir des risques pour se faire des alliés. Quoique je pourrais expliquer que j’espionnais pour le compte de Barbe Noire, à la recherche d’une trahison et tout ça. Toujours avoir un plan B, toujours.
La rousse semblait une bonne élève, parce qu’elle savait qu’elle ne connaissait pas tout et qu’elle était disposé à apprendre. Il y a rien de pire que les petits « Je sais tout », qui sont tellement imbu d’eux même qu’ils ne veulent rien apprendre! Mais ce sont eux qui sont les plus amusants à battre… mais revenons plutôt sur notre petit entrainement à O’Malley et moi. Je sentais déjà une nette progression, ce qui démontrait que j’avais vu juste : Elle avait du talent la petite. C’était dommage que sur ce navire, elle manquait de partenaires d’entrainement. Peu se risquerait à croisé le fer avec elle, Crochet risquerait de les passer par-dessus bord s’il l’apprenait, après quelques autres châtiments… Teach opterait soit pour le fouet soit pour une option semblable…
Mon cœur rata un battement quand j’entendis quelqu’un s’approcher. Pas déjà découvert? Sans un bruit, je suivis la femme derrière les barils de poudre. Je ne me faisais jamais prier pour suivre le sexe opposé en fait… sauf que là, c’était plutôt une question de survie que de plaisir… dommage. Nous étions hors de vu, mais il y avait un problème que la rousse souligna… nous avions oublié la bouteille! Je jouais un peu avec ma moustache en réfléchissant à comment se sortir de là… il fallait tout d’abord que je sache qui se trouvait là… Quoique je ne pensais pas que c’était vraiment important pour moi… personne ne se souciait de moi et on pouvait trouver tout à fait naturel que je me balade la nuit… par contre O’Malley pouvait se retrouver dans le pétrin… déjà que sa présence à bord en hérissait plusieurs, qui la supportaient en cuisine, mais ailleurs, mieux valait qu’elle n’attire pas trop l’attention.
Il me vint une idée alors que l’homme s’approchait… Une idée qui me tentais depuis le début de la soirée et qui pouvait nous sauver les fesses… Ça me semblait moins risquer que de nous faire prendre à nous battre. J’attrapais le visage de la rousse pour plaquer mes lèvres contre les siennes. J’en profitais pour balader une main…
- Hé on se lâche les tourtereaux… trouvez-vous une chambre!
Je levai les yeux sur le nouvel arrivant. Je me relevais en chancelant, dévisageant le nouvel arrivant! Ce n’était que l’un matelot, alors pas de quoi paniquer! Pourquoi? Parce que ce type n’avait aucune autorité! Bon, moi non plus en fait… peut-être un jour, qui sait?
- Mouche, sacré tombeur… Tu me la laisse après
Je grognais, n’étant pas fan de ce surnom… mais bon, je m’y faisais, ce n’était pourtant pas ma faute si mes mouvements faisaient penser à ceux de quelqu’un chassant les mouches! Je le fixais d’un œil indifférent :
- Je crois pas qu’elle se laissera approché par n’importe quoi, c’est une tigresse!
- Ouais bon… Pourquoi il y a une bouteille d’huile?
- Ah, ce que tu m’énerves! J’ai pas le droit à mon intimité? Mais non faut que je raconte tout à monsieur... monsieur qui? Je sais même pas ton nom… Quoiqu’il en soit, si je décide que j’ai des choses à faire avec de l’huile, comme par exemple en boire pour me nettoyer le système, ça ne te regarde pas! Pareil pour mes histoires avec les femmes!
Je pris une longue gorgée au goulot de la bouteille, si longue que je la vidai sous le regard ébahi de l’autre homme. C’est fou ce que ça tournait… J’avais surement manqué d’air en buvant! C’est là qu’il vit ma bouteille de rhum vide, celle de plus tôt. Il du croire que j’étais saoul pour faire ça! Et bien si je ne l’étais pas avant, maintenant je l’étais! Le matelot décida de retourner se coucher, me prenant pour un fou. C’était sans doute mieux ainsi que quelqu’un découvre qu’il y avait du rhum à bord! Je n’avais pas envie de partager avec eux! Il n’y avait plus que des bouteilles vides… à sa connaissance! Mais chut, je ne dévoilerais pas ma cachette!
- Bon débarra…
Ma voix tressautait un peu plus que d’habitude et ne parlons pas de mes mouvements de plus en plus saccadés. Je la regardais un moment :
- T’as pas envie qu’on aille se coucher?
Je lui souris, surement un peu bêtement, mais je m’en foutais. J’avais encore le gout de ses lèvres sur les miennes et c’était plutôt plaisant… ou était-ce le gout du rhum?
J’étais plutôt fière de ma combine, personne ne se doutait que je cachais du rhum dans des bouteilles d’huile sur le navire. J’avais ma petite réserve, et personne n’y touchait ! Enfin, il m’était arrivé de me tromper de bouteille une fois, tout l’équipage avait mangé des pommes de terre au rhum sans s’en rendre compte ; enfin si, certain m’avait félicité pour ce succulent repas. Mais je n’ai jamais recommencé, de peur de me faire prendre. J’étais remonté des cuisines aussi vite que je le pu sans faire de bruit pour ne pas me faire prendre. Smee n’a pas hésité une seconde quand je lui ai tendu la bouteille, s’il me faisait confiance – alors je savais que je pouvais faire de même. Après avoir consommé quelques goulailles de rhum, nous reprenons mon entrainement. Je ne m’étais pas sentie aussi vivante depuis des lustres, manier l’épée m’avait manqué. Le bruit du métal qui s’entrechoque, la sueur qui perle sur mon front, ce cœur qui bat la chamade et mes pieds qui bougent sans cessent sur le parquet… sûrement trop, nous avons dû réveiller quelqu’un. Le bruit de pas menant vers nous, Matthew s’immobilise en même temps que moi. Ni une, ni deux, je range mon épée dans son fourreau, et saisit le pirate par la main pour qu’il me suive. Nous nous cachons derrières des tonneaux de poudre, je tente de régularisé ma respiration mais ma poitrine se soulève encore trop rapidement pour ne pas éveillé les soupçons. L’homme s’approchait de plus en plus, et je vis la bouteille d’huile resté à l’endroit où nous nous trouvions quelques minutes plutôt. On était foutu… surtout s’il reniflait le contenu de la bouteille. Je levais les yeux au ciel, comme si je récitais une prière, ou alors je demandais juste un geste… un peu d’aide pour nous sortir de se merdier. Ce geste… je ne m’attendais vraiment pas à cela ! Avant même que je ne réalise quoi que ce soit, Smee avait ses lèvres collées contre les miennes. J’étais loin d’être enchantée par cette idée, mais je devais l’admettre cela allait sauver nos fesses de la planche. La voix du pirate résonna dans la nuit noire, tandis que je sentais les mains baladeuses de Smee. Ce mec n’en perdait pas une, ma parole ! Je me relevais, suivant le mouvement de mon professeur de combat d’épée et tentait de garder mon sang froid. Cet homme me prenait pour une fille de joie ? Il allait gouter de ma lame si c’est vraiment ce qu’il insinuait. J’étais spectatrice de la scène, suivant des yeux Matthew qui s’enfila le reste de la bouteille de rhum. Les yeux grands ouverts, je me retenais de rire. Le matelot fini par nous laisser, et retourna se coucher sans rien dire de plus. Une fois partit, je me mise à rire toute seule – sûrement le résultat de ce stress brutal. Je relevais mes iris sur Smee lorsqu’il proposa d’aller se coucher. « Tu ne penses quand même pas que moi et toi » dis-je en faisant un mouvement de doigt, nous pointant simultanément. « Même pas en rêve, Smee. Jamais je ne coucherais avec toi, aucun homme de ce navire n’aura cette occasion, crois-moi. » Mais je l’avais pris en sympathie, alors je m’approchais de lui, passant mon bras autour de sa taille, et tenant son bras au dessus de mes épaules pour l’aider à marcher. « Je t’accompagne à ta couche, juste au cas l’autre voudrait encore quelques détails croustillants. Mais rien de plus, deal ? » Nous descendions les marches, et croyez-moi, ce n’était pas aussi simple que prévu. Une fois dans la cabine du pirate, je le lâchais sur sa couche mais il m’emporta avec lui. Je me retrouvais à demi sur lui… la situation était vraiment étrange.
Entrainement nocturne une histoire de rhum et d'épées J’étais plutôt fier de m’être débarrasser de l’autre guignol qui n’avait pas à être sur le pont à cet heure-là. Bon, quand on y pensait un peu, O’Malley et moi non plus n’avions pas à nous trouver là si tard… Sauf que nous, nous n’avions dérangé personne, alors que lui, il avait été assez agaçant! Au moins, ça m’avait permis de rouler une pelle à la jolie rousse. C’était cependant dommage que ça doive s’arrêter là… Non, elle ne semblait pas plus réceptive que ça et donc, je devrais semble-t-il aller dormir tout seul, ce qui était bien triste, parce qu’on s’entendait plutôt bien en fait. Mais bon, les femmes n’étaient pas toutes du genre à soulever leur jupe facilement! Mais je ne perdais pas espoir, peut-être qu’un autre soir, elle serait plus réceptive? Certaines disaient « Jamais le premier soir » Alors peut-être qu’un autre jour ça irait plus loin? Comme on dit, l’espoir fait vivre!
- J’ai… le droit d’espérer… Mais… si jamais tu change d’idée… tu sais où me trouver.
Je souris en baladant mon regard sur la rousse. Je me demandais vraiment si elle était rousse de partout… mais j’imaginais qu’elle ne me répondrait pas même si je lui demandais? Je pris la, sans doute très sage, décision de ne pas insisté. Mine de rien, j’étais plutôt saoul après avoir finit la bouteille… j’étais sans doute pas au sommet de ma force, donc je ne voulais pas chercher les coups. C’est que pour boire et pouvoir encore se battre ensuite, il fallait bien dosé! Présentement, j’avais dépassé ma limite et je menaçais de m’écrouler au sol à tout moment… Heureusement, O’Malley décida de m’aider, en mentionnant que ce n’était que pour que notre intrus de plus tôt nous croie s’il revenait… J’avais peut-être une chance de faire changer d’idée à la rouquine? Je croyais à peu près de façon audible :
- Deal.
Ce fut bien difficile de descendre les marches, car nous étions deux et qu’il n’y avait de la place que pour une personne… Mais après un moment, nous arrivâmes en bas sans se casser la gueule. Probable que si j’avais été seul, j’aurais roulé jusqu’en bas pour m’endormir sur le plancher… Mais la femme m’escorta jusqu’à mon lit, où je me laissais tomber lourdement, l’entrainant avec moi. Je ne dirais pas que c’était calculé, j’avais seulement oublié d’arrêter de m’accrocher à elle… C’est donc ainsi que la rousse se retrouva coucher sur moi… quelle coquine!
- Je savais…que tu changerais d’idée… je suis irri… irré… irrésistible!
Je ris un peu avant de fermer les yeux. J’étais évidement trop saoul pour faire quoi que ce soit! Je commençais à sombrer tranquillement dans un lourd sommeil, au point où je ne m’aperçu pas quand la femme parti. Mon étreinte avait du être facile à fuir vu comment j’étais mou après avoir autant but. Et puis je n’étais pas le genre d’homme qui retenait les femmes contre leur gré! Je suis un pirate propre! Enfin, au sens figuré… parce que j’imagine que mon hygiène était considérée comme douteuse par la plupart des gens… Je dormis donc, seul, mais heureux de ma soirée.