Ne pas voir mon Capitaine venir sur le bateau alors que nous étions censés partir en mer m’inquiète. Ce n’est pas dans ses habitudes de nous faire poireauter plusieurs jours. Je sais que quand il part retrouver sa femme, enceinte de surplus, il veut en profiter, mais là, ça fait quand même trois semaines. Ce n’est pas normal. J’ordonne à l’équipage de préparer le navire, que je vais chercher notre Capitaine et surtout voir si tout va bien. Il est peut-être malade ? Je quitte le port de One-Eyed Willy pour traverser la cité des pirates. Je prends le bac du trépas et passe rapidement par ma demeure pour saluer Melot et récupérer quelques affaires, dont mon cheval puis je prends la direction de Bartok. Je ne suis venu qu’une seule fois dans la demeure du Capitaine, c’était peu après mon arrivée sur le navire. J’ai rencontré sa femme, une sacrée donzelle d’ailleurs. Lorsque je monte la colline, j’aperçois leur demeure au loin et je vois les moutons vagabonder où ils veulent. Je fronce des sourcils, donnant un coup dans les reins de mon cheval pour qu’il avance plus rapidement. Je saute pour aller jusqu’à la porte et je frappe, aucune réponse. J’ouvre celle-ci, me bouchant le nez devant l’odeur de pourrie qui vient me brûler les narines. Des cadavres de bouteilles gisent partout, les persiennes sont fermés et il y a de la nourriture qui moisit sur la table. J’avance dans la pièce jusqu’à la chambre où se trouve Haran, allongé sur le sol. La pièce est dévastée, il n’y a plus de lit et de meubles, tout a été détruit comme si on s’était acharné dessus. Je fronce des sourcils, donnant un coup de pied au niveau des côtes du Capitaine pour le faire réagir. « Haran, qu’est-ce qu’il s’est passé ici ? » « J’ai tout perdu…je ne suis plus rien… » Je pense automatiquement à sa femme qui n’est pas là. Je n’ose pas poser la question pour éviter de remuer le couteau dans la plaie et je soupire avant de sortir d’ici. Je ne reviens que plusieurs heures plus tard avec un homme à la peau mate qui se cherche du travail. Je lui ai proposé de remettre en ordre la maison Delendar, de s’occuper des animaux et de surveiller la bâtisse durant l’absence d’Haran. La somme promise semble lui convenir, sans compter que ça lui donne un toit, de quoi manger et s’occuper sans faire la manche ou enchaîner des boulots minables. Je traîne Haran jusqu’à mon cheval, je le monte dessus puis j’emprunte un cheval de leur étable qui a l’air mal en point. Je le monte, tirant mon étalon par une corde et je nous ramène jusqu’à One-Eyed Willy. Plus tard, Haran me confiera que Keyne a perdu leur bébé et qu’elle l’a quitté.
// DEUX MOIS PLUS TARD \\ Delendar est dans un état pitoyable. Il est ivre mort toute la journée, nous n’avons même pas pris la mer et pourtant, il passe ses journées enfermé dans sa cabine à boire encore et encore. Il me fait de la peine ou plutôt, j’ai pitié pour ce qu’il devient. L’équipage se pose des questions, ils commencent à se demander si c’est bon de l’avoir à bord, s’ils feraient mieux pas d’avoir un nouveau capitaine pour aller se remplir les poches en pillant. Il ne peut pas rester comme ça encore un mois, ce n’est pas possible. Il doit se reprendre s’il ne veut pas perdre le Poséidon, son fier galion. Après une discussion avec quelques membres de l’équipage, je monte sur le pont pour aller vers le château arrière. J’ouvre sa porte, trouvant sa cabine vide. Où est-il ? Je soupire, commençant à perdre patience. Je descends du navire, interrogeant quelques marins et ils m’indiquent la rue commerciale de la cité. À tous les coups, ce poivrot est allé se chercher des bouteilles parce qu’il a vidé son stock. Déplorable ! Je marche dans la boue, lançant quelques regards sombres à quiconque me reluque trop longtemps, avant de le trouver accroché à un tonneau, une bouteille aux lèvres. « DELANDAR ! » Il redresse à peine le nez de son alcool, ce qui me fait rouler des mirettes. Je viens frapper dans la bouteille qui vide et se brise quelques mètres plus loin. Haran me pousse, marmonnant quelques mots incompréhensibles et je le pousse : « Regarde-toi misérable ! » Quelques gouttes commencent à tomber et il tangue sur ses jambes. « Pas étonnant qu’elle t’ait quitté et c’est pas dans cet état qu’elle voudra revenir ! » Il s’emporte, essayant de me frapper, mais je me décale et il rencontre le vide. L’alcool ne l’aide pas. Il frappe un autre homme qui répond et le cogne à plusieurs reprises. J’interviens, attrapant le bonhomme par le col avant de lui mettre une droite : « Dégage de là sal rat ! » Je le pousse, le regardant tomber en arrière avant de revenir sur Haran qui s’essuie la lèvre : « Où est le Capitaine Delendar, propriétaire du Poséidon ? Dis-moi où il est parce qu’en face de moi, je n’ai qu’un lâche. Un misérable poivrot qui noie son chagrin dans l’alcool plutôt que de sortir ses couilles pour agir ! »
Haran Delendar
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ζ Signes distinctifs : Son buste est recouvert de tatouage et de cicatrices. Il a une longue balafre sur une jambe qu'il a eut lors de son premier combat. Son oreille gauche n'entend plus qu'à 50% à cause d'un canon qui lui a fait perdre une partie de son audition. Cicatrices sur les visages à cause d'une tentative d'assassinat sur sa personne.
Dévasté par une douleur incomparable, j’ai cherché Keyne durant plusieurs jours, avant de comprendre qu’elle était bien trop maline pour que je ne la retrouve. Elle devait bien se dissimuler, elle m’avait quitté, je devais me faire à cette idée, seulement, cela m’était parfaitement impossible. Cette femme était toute ma vie, elle avait été mon amie, ma confidente avant de devenir ma moitié, nous avions partagé le bien comme le mauvais, même le pire ne pouvait nous séparer, du moins c’est ce que j’avais pensé. Et puis, sans un mot, la plaie de la mort prématurée de notre enfant à naître était venue terrasser et balayer ce qui restait du "nous" fragile que nous avions mis temps d’années à construire. J’avais beau être ce fier Capitaine, cet homme aux épaules solides et aux conseils sages pour certains, je n’étais plus que l’ombre de moi-même, la peine d’avoir frôlé ce bonheur d’être père n’était que secondaire en comparaison de la perte de ma douce et aimée Keyne. Elle avait toujours été ma force et mon port d’attache, mon repère lorsque je perdais pied, cette voix au fond de mon âme qui me faisait toujours garder l’humanité en mon sein. Sans ce lien, je redevenais ce paysan qui un jour passé avait assassiné des pirates et ne s’en remettait pas d’avoir ôté la vie. Cette douce folie qui me prenait la tête, perverse et brutale à la fois, elle entrait dans mon corps, s’insinuant comme un poison dans mes veines, irriguant à chaque battement de mon cœur les membres qui doucement sombraient dans la torpeur, cause de la tristesse. C’est ainsi que plusieurs semaines après le départ de Keyne, mon second, mon ami et mon frère d’armes, Tank me retrouva. Noyé dans l’alcool, l’âme meurtrie au plus profond, je ne répondais plus de moi. L’ours grondait voulant laisser exulter sa rage, j’aurais pu devenir le pire fléau de cette île, si par prudence, je n’avais pas endormi la bête à grands coups de rhum. Cela allait sans dire, mon âme s’était fait la malle avec mon cœur arraché par une femme à la chevelure d’or, privé de l’un comme de l’autre, je n’étais plus que la rage elle-même, la colère et la haine. Une plaie plus qu’un fardeau pour quiconque, mais l’exprimer aurait été avouer mes penchants et mes faiblesses, au lieu de cela, j’avais accablé la créature ténébreuse en lui donnant un remède efficace, la rendant faible et dépendante, ainsi personne ne subirait sa douce folie.
D’après Tank, cela faisait bien trop longtemps que nous n’avions pas pris la mer. Cela faisait donc si longtemps qu’elle m’avait abandonné ! La chienne ! Elle m’apparaissait souvent dans mes songes, créature sournoise aux yeux écarlates, sinistre silhouette que j’aurais volontiers assassinée de mes propres mains pour le mal causé, elle qui avait la clé de mon humanité. Plus une goutte, je jette la bouteille qui se brise sur le bureau magnifique, cadeau de mon jeune ami, de ce fils que je n’aurais jamais…qu’ils aillent tous mourir dans les mains des créatures marines ! Je n’ai plus que faire du monde, tout ce que je veux, c’est boire jusqu’à trouver le trépas. Car, en me quittant, elle aurait aussi bien fait de me planter ses lames aiguisées dans le cœur, le résultat aurait été sans doute moins pitoyable que ce que je suis actuellement. Je tangue en me redressant difficilement bien que le navire soit à quai. Suivant mes pas, je longe le couloir me menant sur le point, il y a bien quelques matelots, des hommes que jadis je devais apprécier, aujourd’hui, ils ne m’inspirent plus rien, même ce navire que je quitte en zigzaguant ne représente rien. À force de bousculades et de chutes, je finis tout de même près d’une taverne, hurlant qu’on me donne de quoi boire, moi ! Le Capitaine du navire le plus puissant de cette île ! On peut me rire au nez, on m’humilie, on ne critique, qu’ils s’occupent ces mécréants, je ne vois que par ce liquide salvateur que je viens prendre des mains d’un homme qui me soutire deux pièces pour la liqueur. Elle me brûlait le foie avant, depuis elle, c’est un bonheur que de le recevoir dans les entailles. Mes paupières ont dû se fermer un temps certain, car lorsque je redresse le visage c’est pour apercevoir Tank. Il tape dans ma bouteille vide qui s’échoue plus loin en se brisant. Je sens la colère, la haine monter d’un coup et prendre possession de mon corps, je pousse mon second avec rudesse.
« Déga…j’su…pa…teau… » Je bois tellement que mes paroles deviennent à présent un ramassis de gargouillis inaudible. Il me hurle dessus, je le comprends, mais…tout est si flou, j’ai déjà grande peine à tenir debout. Il ose parler d’elle et je lève fébrilement mon poing, pourtant, comme j’aimerai que ma force soit à la hauteur de la rage qui danse dans ma tête. Je frappe quelque chose, titubant un peu plus loin, je reçois un coup, puis deux, encore, tout ce que je perçois n’est que couleurs et lueurs, je discerne juste des formes. Je me retiens à ce que je pense être un mur, peut-être en est-ce un ? « Je…ouilles…don… » Je reçois un grand coup sans doute de sa part à lui et je m’effondre sur le dos, les yeux vers cette étendue bleutée. Le sol est boueux et froid, il ressemble à ce qu’est ma vie en ce moment. Tank me parle encore avant de me faire redresser, on me tire jusqu’à une devanture de commerce. Mon front se cogne à une masse de bois et je grogne. Je laisse la noirceur prendre le dessus et je n’ouvre les yeux que lorsqu’une douche glacée m'est offerte. Trempé et glacé je me redresse d’un seul homme, tanguant et encore sous l’effet de l’alcool qui imbibe mon corps. Tank me parle et je ne veux pas entendre ses paroles. « J’suis tou…jours…l’Capitaine ! » Il me désapprouve, me fait des remarques que personne d’autre que lui ne pourrait me dire sans se faire tuer sur le champ. Mon regard se fait sombre et noir, il tente de me faire entendre raison, seulement, il ne sait pas, il ne peut pas comprendre. « Qu’est ce….que…tu connais d’ça ?! Incapable d’voir une femme…dans…ta vie ! » Oui, elle m’a laissé, oui, je pourrais prendre la mer. Piller et tuer…mais ce serait laisser la liberté au démon qui ne demande que du sang. Je le fusille du regard, comme j’aimerai lui brisé le cou en cet instant, tout ce qu’il dit me rend encore plus dangereux, qu’il ne continue pas dans cette voie, où je vais lui briser les os un à un ! « Ça suffit !!!!!!!!!!!!! JE …. SUIS….TON…CAPITAINE ! » Ai-je du mal à articulé en hurlant. « Tu m’dois respect ! »
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Tankred Snørrisón
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« J’suis tou…jours…l’Capitaine ! » Je l’observe, les sourcils froncés et les poings sur mes hanches. « Non, tu n’es pas le Capitaine. Pas comme ça ! Regarde-toi bordel ! Une vraie loque humaine ! Aucun pirate n’aimerait t’avoir pour Capitaine. Il est où cet homme brave qui a fait du pirate bourru et sans manière, un second ? J’ai honte d’être sous tes ordres actuellement, Delendar ! » Son regard s’assombrit, mes paroles lui déplaisent, mais elles ne sont que vérités. « Qu’est ce….que…tu connais d’ça ?! Incapable d’voir une femme…dans…ta vie ! » Il n’a pas tort, je ne peux pas vraiment me mettre à sa place et comprendre cette douleur – bien trop futile et stupide à mon goût – pour la séparation de sa femme. Mais il n’empêche qu’en tant que Capitaine, il doit avoir un comportement exemplaire. Il n’est pas digne du Poséidon. « Ce n’est qu’une femme ! Tu en auras d’autres et des meilleurs, des femmes capables de te donner un enfant, puisque c’est c’que tu veux ! Si elle est partie, c’est peut-être mieux, au final ! Elle te rendait trop faible ! Elle ira écarter les cuisses ailleurs pendant que toi, tu pourras t’concentrer sur ton véritable rôle ici bas ! » Je suis peut-être brusque, sûrement trop, et j’ai été témoin de l’amour qui existait entre Keyne et Haran. Mais le fait est qu’elle est partie et ne reviendra peut-être pas. Voire pas du tout, d’après Haran. Alors, pourquoi continuer à se rendre misérable quand on a les moyens d’être grand ? C’est un comportement que j’ai du mal à accepter. Surtout pas d’un homme qui m’a fait la morale et qui m’a éduqué, changé pour être respectable et à la hauteur de son navire.
« Ça suffit !!!!!!!!!!!!! JE …. SUIS….TON…CAPITAINE ! … Tu m’dois respect ! » Je m’esclaffe, reculant d’un pas quand il essaye de venir dans ma direction, mais certainement que sa vue doit être dérangée par l’alcool à outrance qu’il a consommé. Je soupire avant de lui donner un coup bien placé, le faisant s’écrouler au sol, inconscient. « TOI ! » dis-je en interpellant un homme, « aide-moi à le ramener ! » Je lui donne une pièce d’argent contre son silence et je ramène le capitaine Delendar jusqu’à son navire sous le regard surpris et presque triste d’une partie de l’équipage. Je le balance sur son lit avant de refermer son bureau pour donner des ordres. Je retourne dans la cabine environ une heure après, prêt à affronter la tempête Haran. À peine ais-je franchi la porte que je reçois un coup au nez, sentant le liquide chaud couler et recouvrir ma bouche. J’empoigne le Capitaine par le col avant de le soulever pour le plaquer contre l’immense table qui craque sous son poids. « CALME-TOI ! » Je cogne contre la table, près de son oreille, mon regard glacial et assassin. Il ne connait pas le Viking enragé que je peux être, mais je peux être un véritable démon s’il continue. « TU VAS M’ECOUTER HARAN ! SOIT TU CHANGES ET TU ACCEPTES TA SITUATION, SOIT TU QUITTES CE NAVIRE POUR NE PLUS JAMAIS REVENIR ! PERSONNE NE VEUT DE TOI DANS CET ÉTAT ! CHANGE TANT QUE TU LE PEUX, AVANT DE VÉRITABLEMENT TOUT PERDRE ! » Mon regard affronte le sien et je le relâche, le laissant se redresser tandis que je croise les bras, sur mes gardes et prêt à me défendre s’il attaque à nouveau. « Tu dois retrouver ta place Haran. Les hommes commencent à douter de toi et de tes capacités. Tu as perdu une femme, ne perds pas ton intégrité et ton navire. » Je soupire, détournant le regard. Le voir comme ça ne me plait pas, je n’en retire aucune délectation. « Une femme ça se retrouve… une place de Capitaine, c’est plus difficile. » Keyne n’est pas morte. Elle peut être retrouvée et lui seul pourra peut-être lui faire entendre raison. Ou alors, il se montre intelligent et il tourne la page. Auquel cas, il a un choix à faire tout de suite et maintenant.
Haran Delendar
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J’ouvre les yeux dans ma cabine, un mal de tête atroce et l’odeur de la boue sur moi. Qu’est-ce que…Je chute de mon matelas atterrissant lourdement sur le parquet. Rampant comme un ver je trouve finalement appui sur une chaise pour me redresser. Tout ce dont je me souviens, c’est de Tank, en ville…peut-être pas, ai-je rêvé ? Un cauchemar ? Je hurle son prénom ! Frappant contre le bois de la chaise qui craque. « TANKKKKKKKRREEDDDDD !!!! » Je tiens encore sur mes jambes, mais l’alcool est encore bien présent. La poignée ronde de ma cabine pivote et que titube jusque-là pour mettre mon poing dans la tête de celui qui vient à entrer. Il n’est pas content et me voilà soulevé et frapper contre un meuble dont j’étais fier jadis, tout comme de ce navire qui ne me mérite plus à présent. Lorsqu’il frappe du côté de mon oreille blessée, je grogne, car la douleur est vive lorsque le son est bien trop fort. Son regard est dur, il parle plus fort que moi, il me réprimande, pire encore, je reçois une leçon de sa part, mais ses mots frappent et ils le font bien. « Tout perdre… » Dis-je à moitié dans ma barbe. Il me lâche et je me redresse un peu, plus calmement, il vient à me parler, me dire que ce navire est tout ce qu’il me reste et que Keyne n’est pas unique. Il a raison, mais je suis bien trop aveugle pour m’en rendre compte, ou je l’étais, et cela malgré les multiples fois où il me l’a rappelé. La tête baissée vers le parquet et le regard qui ne veut pas se redresser, je prends soudainement conscience d’une chose. Comment ai-je pu abandonner mes hommes, mes frères d’armes, ceux qui me faisaient tellement confiance ? Et pour quoi ? Parce que j’ai perdu l’amour de ma vie. Certes, Keyne est bien plus importante que ce navire, que mes hommes…bien qu’elle m’ait souvent fait dire le contraire. Mais je suis vivant, je possède un bateau plus armé que n’importe quel autre navire de Neverland et des hommes loyaux et fidèles, tout comme l’est Tankred en ce moment difficile. « Je le sais…Tu as raison… » Premières paroles sensées depuis des semaines. Mon second est surpris et bien qu’encore tendu, son regard bleu s’est posé sur moi, attendant que j’en dise plus. « Oui, tu as raison…je ne peux pas abandonner mes hommes…tu es plus raisonnable que je ne le suis…et tu es de bon conseil… » Je redresse finalement mon visage dans sa direction. « Laisse-moi un jour…demande qu’on me fasse chauffer de l’eau pour un bain…demain, nous parlerons » Je demande à mon meilleur homme de me laisser, et je passe le reste de la journée et de la nuit à réfléchir à ce que je dois faire, ce qui doit être fait.
Dans le courant de la matinée, j’ai retrouvé l’apparence de celui que j’aurais toujours du être. Les poings fermés sur mon bureau, j’observe les cartes nautiques avec attention. Nous partirons dès qu’elle sera à bord, nous irons vers Parrot Island pour fouiller l’endroit que je pense détenir un des secrets de Crochet. Tankred frappe et entre lorsque je lui donne la permission de le faire. Il me regarde avec un sourire et je le toise de bas en haut. « Je n’aime pas dire que tu avais raison…mais…merci… » Nos regards se croisent et nous savons l’un comme l’autre ce que cela signifie. « Je veux faire voile vers Parrot Island, seulement avant…j’ai une mission pour toi » je sors de l’un des tiroirs de mon bureau offert par Raygon une bourse pleine à craquer. « Trouve la ! Embauche qui tu voudras, fais courir le bruit d’un contrat, mais trouve là et ramène-moi, ma femme à bord ! Dès que tu poseras les pieds sur le pont, donne l’ordre du départ ! » Il me regarde de nouveau. « Je triple ta solde pour cette mission ! Maintenant, ne perds pas de temps ! » Ce n’était pas la meilleure de mes idées, mais sur un navire, Keyne ne pourrait plus s’échapper et même si pour cela je rompais volontairement une promesse faite de longue date.
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« Je le sais…Tu as raison… » En voilà une belle surprise. Enfin un semblant de raison dans ce comportement insensé. « Oui, tu as raison…je ne peux pas abandonner mes hommes…tu es plus raisonnable que je ne le suis…et tu es de bon conseil… » Je reste debout, les muscles tendus et je crains qu’il ne fasse semblant pour éviter que je le frappe à nouveau. Mais son regard à l’air sincère, donc je vais lui faire confiance. Ma tête remue lorsqu’il réclame un bain et je quitte sa cabine pour aboyer des ordres aux quelques hommes encore restants sur le navire. « Faites chauffer un bain pour le Capitaine ! » Je finis par faire un hochement de tête à quelques regards interrogatifs. Il semblerait que notre Capitaine est de retour, mais attendons demain et cette fameuse conversation. D’ailleurs, je viens le retrouver lorsque le soleil arrive à son zénith et je frappe, attendant qu’il me demande de rentrer pour le faire. Mon regard croise le sien lorsqu’il me remercie, stipulant que j’avais raison même s’il n’aime pas le dire. « Je veux faire voile vers Parrot Island, seulement avant…j’ai une mission pour toi » J’attrape la bourse qu’il m’envoi, entendant le bruit des pièces tinter les unes contre les autres, démontrant ainsi la richesse qui la contient. « Trouve la ! Embauche qui tu voudras, fais courir le bruit d’un contrat, mais trouve là et ramène-moi, ma femme à bord ! Dès que tu poseras les pieds sur le pont, donne l’ordre du départ ! » Voilà ce à quoi je ne m’attendais pas du tout, mais puisque ce sont ses ordres et qu’en plus, il me promet une solde triplée, je ne vais pas refuser autant d’or. Je remue de la tête et quitte sa cabine sans un mot. « Préparer le navire, nous ferons route vers Parrot Island d’ici quelques jours. »
Jours qui se transforment en semaine. Il me faudra un mois entier pour la retrouver. Difficile d’attraper un oiseau qui vole haut et vite, mais il y a toujours une faille et pour Keyne, cela s’appelle l’appel du sang. Un bon contrat bien juteux, pas forcément en argent, mais surtout en personne à tuer, car la donzelle est attirée par la violence. Cela, je l’ai appris après avoir essayé de l’appâter avec ce fameux sac d’or qu’Haran m’a confié. Je suis dans la crique du lapin, déguisé pour ne pas éveiller de soupçon. Fameux contrat qu’elle doit tuer, je sais qu’elle sera attirée par les rumeurs que j’ai fait circuler sur moi et mes qualités de combat, mais plus encore sur la cruauté dont j’ai fait preuve envers des enfants. Elle me tombe dessus de manière sournoise, plantant un poignard dans ma cuisse, mais la belle, aussi agile soit-elle, n’est qu’une plume comparée à la masse que je suis. Et bien trop novice en combat, face au Viking et guerrier. Mon visage se dévoile sous mon capuchon et avant qu’elle ne puisse prendre la fuite, je l’assomme. Je glisse son corps sur mon cheval avant de repartir bon train jusqu’à One-Eyed Willy. Je retrouve mon Capitaine sur le pont à préparer la navigation et il pointe sa cabine. Je laisse la blonde sur sa couche avant de ressortir tandis que les hommes s’affairent déjà à lever les voiles. Le Poséidon quitte enfin le port de la cité des pirates, après plusieurs mois au repos, faisant courir le bruit que nous avions abandonné la piraterie. Eh non, le Galion reprend du service. En attendant, je vais devoir aller faire soigner cette plaie vers le Chirurgien et j'en frissonne déjà. Maudit soit cette femelle !
Keyne Delendar
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« Tu te rends compte… Il a tué une dizaine d’enfants après avoir abusé des jeunes filles. C’est terrible. Cet homme mérite pire que la mort. » Je lève les yeux de mon assiette, tendant une oreille vers la conversation de la table voisine à la mienne. « Un de ces maudits pirates. Un grand costaud, le monstre que certains surnomment. Il se croit immortel, impossible à battre. » Je lève un sourcil, trempant ma cuillère dans mon assiette pour la porter à mes lèvres, gardant pourtant mon attention aux échanges. « Il parait même que les navires pirates se l’arrachent pour qu’ils fassent partie de l’équipage. J’aimerai plutôt qu’il meurt avant. » Je trempe mon pain dans la soupe, espérant d’autres informations. « Il paraît qu’il vit dans la crique du Lapin et qu’il a pour habitude d’enterre les corps sur la plage à l’aube. »« Pourquoi personne ne va le tuer ? »« Parce que c’est un colosse. Il a déjà tué deux hommes pourtant fiers combattants. » Un sourire en coin étire mes lèvres. Voilà un défi de taille qui m’attire bien plus que l’argent. Un contrat pour faire justice, pour éradiquer un pirate et un tueur d’enfants. Je me lève de la table, délaissant mon repas à moitié entamé pour quitter l’auberge. Je monte sur mon étalon et je le fais partir au galop pour traverser l’île. La Crique du Lapin n’est pas à côté, mais j’y serai certainement en soirée, si je garde une bonne allure. Je suis certainement inconsciente. Si deux hommes bons au combat n’ont pas réussi à le tuer, je ne risque peut-être pas d’y parvenir. Mais de toute manière, je frôle le danger et l’absurde depuis quelque temps, cela me fait ressentir des choses autres que la douleur et la peine. J’arrive lorsque la nuit tombe et je m’arrête près de la plage, dans les bois pour faire un feu. Je vais attendre l’aube, voir s’il apparaît dans le coin et je vais lui faire regretter toutes les saloperies qu’il a osé faire. Je m’endors rapidement et c’est le chant d’un oiseau qui me réveille. Je me redresse, observant la plage et mon sourire s’étire lorsque je vois une silhouette au loin large et grande. Je prends mes poignards et je m’avance discrètement vers lui, envoyant une première lame qui s’enfonce dans sa cuisse tandis que je lui saute sur le dos pour lui trancher la gorge. Mais il pare mon attaque, me fait tourner sur lui. Je tombe sur le sable, dos contre les grains fins et il baisse son capuchon. « Tankred ? » Ce n’est pas possible que ce soit lui, cet homme que l’on décrit ? Avant même de pouvoir faire un geste et de fuir, le noir m’envahit et je sombre.
Lorsque j’ouvre les yeux, je porte une main sur mon crâne où je sens une bosse sous mon cuir chevelu. Je grimace, la frottant douloureusement avant de me redresser dans ce qui ressemble fort à une cabine. Non ! Mon sang ne fait qu’un tour lorsque je reconnais une veste sur la chaise, non loin, et le mobilier, portant la signature de ce cher Raygon. Je saute de la couche, mirant toute la pièce avant d’aller vers la porte, fermée. « Merde ! » Je peste avant de faire demi-tour, allant vers la porte du fond qui donne sur une terrasse à l’arrière du navire. Mais le plus choquant, c’est l’Océan à perte de vue qui s’étend devant mes yeux. Je me penche, constatant des sillons d’écumes que le navire laisse en progressant sur la houle. Je me penche des deux côtés, le navire est en mouvement et il n’y a qu’un seul moyen pour moi pour quitter ce navire et éviter une confrontation. Sauter et nager jusqu’à l’île, mais j’ignore où je suis, je ne suis jamais allée nager au fond de l’Océan et pis encore, j’ai peur. Tétanisée sur place, j’observe l’eau avant de sursauter lorsque j’entends le loquet de l’autre côté. Il arrive. Je m’empresse de défaire les attaches de mon corset en cuir bordeaux, mais avant de pouvoir continuer, deux bras m’encerclent et il m’entraîne à l’intérieur, fermant la porte à clé derrière lui. Je tire les pans de ma veste pour cacher ma poitrine qu’il connait par cœur pourtant. J’aimerai être partout, sauf ici. Surtout pas ici, pas avec lui. Mon visage reste baissé pour ne pas avoir à rencontrer son regard une seule fois. Je ne veux pas le revoir, je ne veux pas craquer et encore moins l’affronter. Ma décision est prise. Haran et moi, c’est terminé. Nous ne pouvons plus être ensemble, nous ne sommes pas compatibles et je ne pourrais jamais lui offrir ce qu’il attend.
Haran Delendar
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ζ Statut : A retrouvé sa moitié
ζ Signes distinctifs : Son buste est recouvert de tatouage et de cicatrices. Il a une longue balafre sur une jambe qu'il a eut lors de son premier combat. Son oreille gauche n'entend plus qu'à 50% à cause d'un canon qui lui a fait perdre une partie de son audition. Cicatrices sur les visages à cause d'une tentative d'assassinat sur sa personne.
Tankred semble avoir quelques difficultés à exécuter la capture de Keyne, ce qui me prouve une chose, c’est que je ne suis pas en reste lorsque j’ai du retrouver ma femme. Elle est maline, rapide et se méfie de tout le monde, moi, plus que quiconque. Voilà pourquoi, j’ai envoyé Tankred pour ce travail. En ce qui me concerne, j’ai plusieurs choses à faire, notamment regagner la confiance de mes hommes et leur montrer que je suis de nouveau tel que je l’étais avant que ma femme ne décide pour nous de l’avenir de notre couple. Je profite d’ailleurs du temps que Tank traque ma femme pour m’assurer de mes alliances. J’apprends que je suis l’une des cibles de Crochet, il a voulu convaincre certains de mes hommes, durant les mois où j’étais sous l’effet de l’alcool, de monter une mutinerie contre moi. Cela s’est soldé par une tentative de suppression. Malheureusement pour l’homme et ses complices qui ont quitté mon Poséidon depuis, c’est lui que j’ai tué et avec un plaisir non dissimulé.
Cela fait un mois ou presque, Tank m’a prévenu d’une rumeur qu’il a fait courir dans le but d’attraper mon épouse, j’espère que cette fois sera la bonne. Les hommes trépignent et moi avec. Si bien que lorsque je vois mon second revenir un paquet sur les épaules, je comprends. Mon geste suffit à lui faire comprendre et il dépose le paquet dans ma chambre. Je ne tarde pas à le suivre, le remerciant en voyant le visage de ma douce et tendre inconsciente. Il quitte ma cabine et je viens m’assoir près d’elle, observant son visage qui m’a tellement manqué. Une sirène…comment une sirène pourrait avoir peur de l’eau…sans doute…a-t-elle trouvé ce prétexte pour éviter de plonger dans l’océan en ma compagnie…pourtant sa peur était ou semblait si réelle…m’a-t-elle menti pour bien d’autres choses la concernant ? Je l’avoue, lorsque le gamin est venu me voir, j’étais à moitié ivre, comme je l’étais depuis le départ de la belle blonde actuellement endormie. Ivre, mais j’ai saisi ses mots et bien que l’espace d’un instant, j’ai cru à une divagation de mon esprit, la confirmation de Tank fut mon ancre dans cette vérité. Caressant son visage pour remettre les mèches qui s’y étaient égarées, je la mire encore un instant, avant de me relever et de déposer un baiser sur ses lèvres charnues. Je ne devrais pas être là, à son réveil…je m’empresse de sortir, prenant la clé pour enfermer celle qui ne pourrait pas s’enfuir autrement que par cette porte et à quai.
Le Poséidon est à pleine voile lorsqu’un de mes hommes vient me prévenir qu’on a tenté d’ouvrir ma porte de cabine de l’intérieur. Fort bien, je remercie le jeune mousse en posant ma paume chaleureuse sur son épaule. « Merci… » Tankred les bras croisés et le regard vers le large me fait un signe et je lui rends avant de disparaitre vers le château arrière. J’ai une petite hésitation au moment où je tourne la clé dans ma serrure. Et si ?…Fronçant les sourcils, je m’empresse finalement d’entrer et j’aperçois la sylphide tenter de s’échapper. Je la saisis pour la faire rentrer dans ma cabine, elle semble avoir peur de moi…je prends le temps de fermer les fenêtres avant de me tourner vers son visage. Elle cache sa nudité de mon regard, comme si cela nous importait…nous nous connaissons trop bien pour ça. Je m’approche à nouveau, mais elle recule. Je finis par lever les bras et je viens m’assoir sur le rebord de mon bureau, calme et pas agressif du tout. « C’est bon de revoir ton visage…après tous ces mois… » Elle ne parle pas, reste muette et à bonne distance. « Je sais que nous avons eu des moments difficiles, mais…les derniers mois sans toi…ont été les pires de toute ma vie…j’ai failli tout perdre, la ferme, mon poste…après toi, plus rien n’avait d’importance…mon seul réconfort était…de boire, encore et encore, pas un jour je n’ai dessaoulé…jusqu’à…ce que je prenne conscience…que ma vie sans toi n’était pas une vie…avec ou sans enfant…mieux encore…sirène ou pas ! » Ses yeux remplis de doutes tombent enfin sur mon visage et je tente une approche, mais elle se dérobe, si bien que je reste à tourner autour du meuble. « Tu pensais que je serais plus heureux sans toi, mais tu te trompais…tu as choisi pour nous, sans me laisser le choix, pire encore tu ne m’as pas fait confiance en me disant qui tu étais…je me suis senti…trahi…désappointé et…tu m’aurais enfoncé l’un de tes couteaux cela aurait été moins douloureux ! Je pensais que nous valions mieux que cela, Keyne ? Au final…je n’ai été qu’un jouet entre tes mains, car si tu m’avais aimé…comme tu le prétendais…jamais tu n’aurais pensé que vivre sans toi serait une bonne chose ! »
(c) chaotic evil
Keyne Delendar
Beware, I'm starving
ζ Inscris le : 22/11/2015
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ζ Avatar : Tabrett Bethell
ζ Localisation : Oscille entre le Poséidon et Bartok
ζ Occupations : Femme du Capitaine
ζ Âge : Vingt-huit ans
ζ Statut : Épouse possessive et comblée, de nouveau avec son mari
Lorsque je le sens s’approcher de moi, je recule d’un pas voire deux. Il va près de son bureau, s’installant dessus pour commencer à parler. « C’est bon de revoir ton visage…après tous ces mois… » J’aurais aimé qu’il ne me revoie plus pour le restant de notre vie, cela aurait été plus facile pour l’un comme pour l’autre. « Je sais que nous avons eu des moments difficiles, mais…les derniers mois sans toi…ont été les pires de toute ma vie…j’ai failli tout perdre, la ferme, mon poste…après toi, plus rien n’avait d’importance…mon seul réconfort était…de boire, encore et encore, pas un jour je n’ai dessaoulé…jusqu’à…ce que je prenne conscience…que ma vie sans toi n’était pas une vie…avec ou sans enfant…mieux encore…sirène ou pas ! » Mon visage se redresse lorsqu’il mentionne ma situation de sirène. Comment peut-il le savoir ? Mes sourcils se froncent et je pense à Raygon. Il a dû venir lui parler de moi, espérant peut-être arranger les choses. Je devrais lui en vouloir, mais je suis bien incapable de ressentir quoi que ce soit. Mes yeux observent ses traits qui ont manqué à mon cœur, pourtant, je remarque deux balafres sur son visage, encore rouge signe qu’elles sont récentes. Il ne perd pas en beauté ni en séduction à mes yeux, il reste toujours aussi beau comme jadis, comme lorsque j’étais cette gamine amoureuse du jeune homme. Il descend du bureau pour faire un pas dans ma direction et je recule derrière la table, barrière certes inutile, mais précieuse à cet instant. Il se met en mouvement, tournant autour en me forçant à faire de même pour éviter qu’il vienne jusqu’à moi. C’est futile comme réaction, mais je ne veux pas qu’il me touche. Je l’aime trop pour résister, il me manque trop pour ne pas succomber à ses paumes larges et calleuses sur ma chair. « Tu pensais que je serais plus heureux sans toi, mais tu te trompais…tu as choisi pour nous, sans me laisser le choix, pire encore tu ne m’as pas fait confiance en me disant qui tu étais…je me suis senti…trahi…désappointé et…tu m’aurais enfoncé l’un de tes couteaux cela aurait été moins douloureux ! Je pensais que nous valions mieux que cela, Keyne ? Au final…je n’ai été qu’un jouet entre tes mains, car si tu m’avais aimé…comme tu le prétendais…jamais tu n’aurais pensé que vivre sans toi serait une bonne chose ! » Mes mâchoires se contractent, tout comme mes mâchoires et je soupire, détournant le regard. « Que voulais-tu que je fasse Haran ? » Ses yeux croisent les miens, il semble attendre que je continue. Il avance toujours dans ma direction et je m’en éloigne, tournant autour de cette table comme si j’étais la proie et lui le prédateur. « J’ai perdu ce que nous désirions tous les deux si ardemment depuis des années. Je l’ai perdu et pour seul réconfort, je n’ai eu que ta réaction. Je ne m’attendais pas à te voir si… dévasté, si coléreux… Comment aurais-je pu continuer à vivre avec toi en sachant que je venais de t’arracher ton enfant ? » Ses sourcils se froncent et je fuis son regard, sentant les larmes monter de ce souvenir encore trop récent et trop douloureux. « Chaque jour, j’aurais vu dans tes yeux cette douleur et cette attente que je tombe à nouveau enceinte. Et puis… je n’aurais eu de cesse de penser à cet enfant perdu. Comment il aurait été… Je ne pouvais pas Haran. Je ne peux pas. »
Il s’arrête de marcher et je fais de même, délaissant ma veste qui s’ouvre pour laisser mes bras toucher le dossier d’une chaise. « J’ai préféré abandonner tout ce qui me rendait femme, parce qu’avec moi, tu n’auras jamais ce que tu souhaites ardemment Haran. » Il dit que je suis ce qu’il veut, mais je remue de la tête. « Non. Tu veux un enfant. Je suis… », je baisse les yeux sur mes mains, « une sirène… En partie du moins et c’est sûrement pour ça que je n’arrive pas à enfanter. Notre vie continuera d’être malmenée par nos disputes. Mon ventre restera plat et nous serons ensemble, mais malheureux. C’est ça que tu veux Haran ? » Je remue de la tête avant qu’il ne puisse répondre. « Non. Regarde comment tu es avec Raygon ou avec tous les gamins… Tu veux éduquer un fils ou une fille à ton image. Tu veux être père et ça, je ne peux pas te l’offrir. Alors, nos routes doivent arrêter de se croiser. » Ma gorge se ressert et je viens essuyer une larme qui glisse sur ma joue. « Oui je t’ai menti sur moi, sur ce que je suis, parce que j’ai bêtement cru que tu partirais… que tu me repousserais… J’avais peur, tout simplement. Et je te mentais aussi sur les contrats que je faisais parfois, mais je sais que ça, tu t’en doutais même si tu n’en parlais pas. Je ne t’ai jamais menti sinon outre ça et je tenais à le dire. » Je lève les yeux vers les siens, espérant croiser son regard, sauf que sa silhouette n’est plus en face de moi, mais il est à côté et je fais un bond quand je m’en aperçois.
Haran Delendar
Beware, I'm starving
ζ Inscris le : 05/01/2016
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ζ Localisation : Sur son Galion Le Poséidon ou chez lui dans la ferme à Bartok
ζ Occupations : Capitaine Pirate
ζ Âge : 33 années Neverlandaises
ζ Statut : A retrouvé sa moitié
ζ Signes distinctifs : Son buste est recouvert de tatouage et de cicatrices. Il a une longue balafre sur une jambe qu'il a eut lors de son premier combat. Son oreille gauche n'entend plus qu'à 50% à cause d'un canon qui lui a fait perdre une partie de son audition. Cicatrices sur les visages à cause d'une tentative d'assassinat sur sa personne.
« Que voulais-tu que je fasse Haran ? » Qu’est ce que je voulais…qu’on parle…qu’elle ne parte pas, qu’elle me laisse le choix. Elle continue dans sa lancée, je veux de réponses, bien que je me doute de ce qui a pu la poussé à en arriver à une fuite. « J’ai perdu ce que nous désirions tous les deux si ardemment depuis des années. Je l’ai perdu et pour seul réconfort, je n’ai eu que ta réaction. Je ne m’attendais pas à te voir si… dévasté, si coléreux… Comment aurais-je pu continuer à vivre avec toi en sachant que je venais de t’arracher ton enfant ? » Oui, ma réaction a été…brutale…je le reconnais. J’étais terrifié à l’idée de sa propre réaction, j’ai eu peur lorsque je l’ai retrouvée affaiblie et…ce bébé était bien le ciment de notre réconciliation, mais pas de notre couple. J’aurais compris…je l’aurais soutenu. Arraché mon enfant, comme si elle était la responsable ? Mes sourcils se froncent encore plus, elle n’y est pour rien, c’est ce qu’elle pense…voilà, l’une des raisons de son éloignement. Je finis par stopper ma marche qui n’aboutit à rien, puisqu’elle fuit à chacun de mes pas dans sa direction. Ce jeu n’est plus amusant, il ne l’a jamais été. Je revois Keyne à genoux devant notre masure, son regard, cette chambre couverte de sang, notre bébé que j’ai enterré de main. Oui…après l’avoir cherché, j’ai…trouvé ce qui devait être notre enfant…une poche de sang, j’ai creusé de mes mains sur les hauteurs de la colline un trou pour y déposer le petit Être. C’est après ça que j’ai…bu encore et encore…Je sais qu’elle souffre, je sais qu’elle m’aime, autant que moi, je suis épris. On n’efface pas des années de vie par un départ, par un geste de main. Je n’y crois pas une seule seconde. Je soupire lorsqu’elle dit avoir abandonné sa condition de femme, parce qu’elle ne peut me donner ce que je veux. « C’est toi que je veux… » Elle coupe le reste de ma phrase, en prétendant que ce que je veux, c’est un enfant. Certes, oui. Mais si nous ne pouvons en avoir, alors je me ferais une raison et je l’aimerais elle, encore bien davantage. Elle parle du bonheur que je ressens lorsque je suis avec des enfants, mais ce qu’elle ne comprend pas, c’est que sachant ce que je sais, je…ne demande pas à obtenir mon propre enfant, non…elle se trompe sur moi, sur ce que je désire. Elle mélange ses désirs de me donner avec ce que je suis capable d’accepter par amour pour elle. Les contrats….Oui…comme si…je l’ignorais…Lentement je contourne cette table et pour une fois, elle n’a pas bougé. Elle sursaute lorsque finalement, elle s’aperçoit que je suis plus proche qu’elle ne le pensait. Je saisis ses épaules entre mes mains pour ne pas qu’elle prenne à nouveau la fuite, je la tiens et elle n’ira de toute manière nulle part ailleurs. « Regarde-moi, Keyne ! » Elle finit par le faire et mon pouce vient caresser sa joue encore humide de cet unique signe de faiblesse de sa part. « Tu veux me donner un enfant parce que tu penses que je n’attends que cela ? Tu te trompes…bien sûr qu’un petit Être de nous m’aurait rendu au comble du bonheur…Seulement…nous étions deux avant de souhaiter devenir trois et je n’ai pas la prétention de vouloir un enfant lorsque les Dieux ne veulent pas nous en accorder. J’aime les enfants, mais toi…je t’aime encore plus…je t’aime plus que ce navire, que ma place de Capitaine, sans toi, Keyne…je suis un monstre assoiffé de sang, de colère et de haine, tu es mon port d’ancrage, la seule qui est capable de dompter l’ours qui sommeille dans mon cœur. Sans toi, je ne suis plus rien, avec un enfant ou non » Je continue ma caresse sur ce visage où je lis des traits de compassion au fil de mes paroles. « Je suis le fils d’un pêcheur et si je suis devenu Capitaine, c’est parce que ma femme m’a permis de ne pas perdre la tête le jour où j’ai tué avec la fureur qui m’a effrayé… » Je m’agenouille devant elle, posant ma tête sur son ventre, entourant ses hanches de mes bras puissants, mais sans pression sur elle. « Je suis toujours le même pour toi…Fais ce que tu veux…demande-moi ce que tu veux…mais pas de vivre sans toi à mes côtés »
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Keyne Delendar
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ζ Localisation : Oscille entre le Poséidon et Bartok
ζ Occupations : Femme du Capitaine
ζ Âge : Vingt-huit ans
ζ Statut : Épouse possessive et comblée, de nouveau avec son mari
Ses mains se posent sur mes épaules d’une manière suffisamment forte pour éviter que j’aille plus loin, mais pas brutalement ni douloureusement. « Regarde-moi, Keyne ! » Mon visage se redresse vers le sien, son pouce passant sur ma joue pour suivre le sillon encore humide de l’unique larme qui a coulé. « Tu veux me donner un enfant parce que tu penses que je n’attends que cela ? Tu te trompes…bien sûr qu’un petit Être de nous m’aurait rendu au comble du bonheur…Seulement…nous étions deux avant de souhaiter devenir trois et je n’ai pas la prétention de vouloir un enfant lorsque les Dieux ne veulent pas nous en accorder. J’aime les enfants, mais toi…je t’aime encore plus…je t’aime plus que ce navire, que ma place de Capitaine, sans toi, Keyne…je suis un monstre assoiffé de sang, de colère et de haine, tu es mon port d’ancrage, la seule qui est capable de dompter l’ours qui sommeille dans mon cœur. Sans toi, je ne suis plus rien, avec un enfant ou non » Je le mire tout au long de ses paroles, me renvoyant au visage que son désir d’avoir un enfant est plus faible que le mien. Est-ce donc mon propre désir qui surpasse tout, qui m’a forcé à faire ce geste ? Ais-je confondu nos envies ? Sa main continue de caresser mon visage sans que je ne fasse un seul geste pour l’en empêcher. J’ai certainement fait le mauvais choix en partant, en l’accusant de vouloir un enfant si ardemment alors qu’au final, c’est mon propre désir. J’ai pensé bêtement que c’était lui… « Je suis le fils d’un pêcheur et si je suis devenu Capitaine, c’est parce que ma femme m’a permis de ne pas perdre la tête le jour où j’ai tué avec la fureur qui m’a effrayé… » Il se met à genoux devant moi, ses bras encerclant mes hanches et sa tête contre mon ventre. Mes mains sont sur ses épaules, dans une tentative de l’éloigner. « Je suis toujours le même pour toi…Fais ce que tu veux…demande-moi ce que tu veux…mais pas de vivre sans toi à mes côtés. » Mes mirettes glissent sur le haut de son crâne, sur sa joue collée contre mon ventre. Mes bras viennent encercler son visage pour l’éteindre et je sens ses bras se resserrer avec plus de force autour de mon corps. Je passe une main dans ses longs cheveux bruns : « Je suis navrée Haran. » Il redresse le visage vers moi avec ce même regard qu’il a toujours eu, celui-là qui m’a rendue complètement folle de lui il y a des années. « J’ai confondu tes désirs et les miens. Mais il y a une chose entre nous qui provoquera toujours un gouffre et fera de notre couple, ce qu’il a été ces derniers mois. Je pensais que tu voulais cet enfant autant que moi… mais au final, c’est moi qui le désire plus que toi. » Il se redresse, son corps presque contre le mien, son visage à quelques centimètres du mien. « Si nous restons ensemble, je finirai de nouveau par provoquer des disputes… parce que je n’obtiendrai jamais ce que je veux. Parce que tu seras toujours loin de moi, parce que je me sentirai seule… » Je baisse les yeux en soupirant. « Je t’aime du plus profond de mon cœur, tu es l’homme de ma vie et mon époux… Mais, nous ne serons probablement jamais parents. Si toi, tu peux vivre sans… Moi je le veux vraiment. » Son doigt glisse sous mon menton pour redresser mon visage, croisant ses yeux océans : « Si je ne veux pas détruire notre couple, je dois te laisser partir. »