« Et voilà pour vous Edmund, mes amitiés à votre seigneur ! » La jeune femme regarda s’éloigner le jeune écuyer puis elle soupira. La journée allait être très longue dans ce froid et elle ne pouvait même plus compter sur les rayons du soleil pour la réchauffer… Ils avaient tout simplement disparu. C’était à plus rien ni comprendre. La nature semblait prendre le dessus sur l’île ce qui semblait inquiéter beaucoup de monde sur l’île… Le marchait qui était habituellement fréquenté par plus de la moitié des habitants de Blindman’s Bluff était aujourd’hui quasiment désert… L’animation arriva lorsqu’un groupe de pirate arriva sur la place de la ville. Un bateau venait sans doute d’accoster dans le port et ils étaient là afin de prendre un peu de bon temps ? Rosasharn les regarda passer et marcher en direction de la taverne. Ces hommes, goujats et grossiers de surcroît répugnaient la jeune fermière. Elle ne mettait pas tous les pirates dans le même sac, non, certains avaient réussi à faire preuve d’un sens de l’honneur et de bravoure, mais une majorité de ses hommes et femmes lui semblaient être de véritables maroufles… « pff… Les pirates… »
La jeune femme fut interrompue de ses pensées hostiles, dont elle eut honte dès qu’elle s’en aperçus, par des bruits de caisses. Un homme, titubant semblait vouloir s’appuyer dessus, mais les cagettes, posées en équilibre venaient de finir sur le sol. « Vous avez besoin d’aide Monsieur ? » Rosa s’approcha, tendant une main, lui proposant son aide pour le soutenir. Il accepta et fit quelques pas appuyer sur la jeune femme jusqu’au moment ou elle sentie une main un peu trop baladeuse. Elle s’écarta de lui furtivement et le repoussa. « Je ne suis pas une vulgaire putain Monsieur ! Je vous pris de continuer votre chemin, seul ! » Lâcha-t-elle sèchement. Seulement, il ne sembla pas l’entendre de cette oreille. Il revint à large, plongeant directement ses mains vers la poitrine de la jeune femme. « Allez, laisse toi aller mon joli cœur. » Rosasharn le gifla « Espèce de sauvage ! » Lui cracha-t-elle à la figure. Elle s’éloigna aussi vite qu’elle le pouvait. Elle n’avait pas pensé qu’un homme aussi ivre allait pouvoir la rattraper aussi rapidement, mais la jeune fermière semblait l’avoir sous-estimé. Elle se rendit compte de son erreur lorsqu’il lui attrapa le bras et la bloqua. Elle avait beau se défendre et essayer de se libérer, il lui était maintenant impossible de bouger.
« Tu vas faire ce que je te dis maintenant petite catin » Il arbora un sourire mesquin et son haleine putride fit apparaître une expression de dégoût sur le visage de la jeune femme. « Même pas en rêve sale rat ! » Elle lui cracha à la figure et tenta une dernière fois de sortir de ses griffes. Une dernière fois, car elle fut totalement pétrifiée en le voyant sortir un couteau et le poser sur sa joie. « On fait moins la maline poupée ? ». La respiration de la jeune femme était de plus en plus sèche et elle commençait à trembler de peur… Elle sentait la lame froide sur sa joue et devinait une entaille se creuser au dur et à mesure que les secondes passaient. C’est alors qu’elle vit un homme passé au coin de la rue et le regarda, le visage implorant pour qu’il vienne l’aider.
Dernière édition par Rosasharn Ashcroft le Jeu 25 Fév 2016 - 10:56, édité 1 fois
La nuit, toujours la nuit, aucune clarté, aucune lumière, que l'obscurité. Ça devient de plus en plus difficile pour tous les habitants de l'Île. Surtout avec la froideur qui s'en est mêlée et la neige qui commence à recouvrir le sol. Il n'aime pas la neige, Abel, il n'aime pas le froid et c'est avec amertume qu'il l'accueil. Alors qu'il traverse le marché à la recherche d'une distraction quelconque, ses yeux croisent ceux d'une jeune femme. Il fait noir, mais les rayons de la lune lui laissent entrevoir son visage, son regard implorant. Les rayons de la lune lui permettent de voir cet homme qui la retient contre son gré et la lame qui glisse sur sa joue. Abel, il a beau être un pirate, ça ne signifie pas qu'il n'a aucun respect pour les femmes. Bien sûr, il est un charmeur, un homme libertin qui prend plaisir auprès des femmes. Il n'est pas toujours honnête, il lui arrive même souvent de les manipuler pour obtenir ce qu'il désire, mais jamais il ne force une femme à faire ce qu'elle ne désire pas. Il a des valeurs et malgré qu'il ne soit pas toujours honnête, il n'est pas un homme foncièrement mauvais. Ses yeux se plissent, ne deviennent que des fentes. Il ne sait pas ce qui se passe entre cette jeune femme et cet homme, ni même si elle l'a cherchée, mais ça n'a aucune importance. Abel, il pourrait parier un gros montant sur l'innocence de la blonde dans cette histoire.
Sans prendre le temps d'analyser davantage la situation, il s'approche en toute discrétion et vient glisser sa lame contre la gorge de l'homme, l'entaillant au passage afin de faire passer le message. « Tu retire ta lame maintenant, où je n'hésiterai pas à te trancher la gorge. » L'espace d'un instant, l'homme ne bronche pas et pour l'encourager à lâcher la jolie blonde, Abel, il appuie davantage sur la lame qui s'enfonce un peu plus dans sa chair, faisant perler le sang sur son cou. C'est alors qu'il obéit et son couteau délaisse la joue de la jeune femme. Le chirurgien recule de quelques pas, obligeant l'ivrogne à reculer avec lui et une fois la jeune femme hors de sa portée, il retire sa lame. Alors que l'homme se retourne vers lui, Abel, il l'empoigne par la chemise et le plaque avec force contre le mur. « Recommence et la prochaine fois, je ne retirerai pas ma lame avant de voir ta tête se détacher de ton corps. Je t'en fais le serment. » Sans attendre la moindre réponse ou le moindre signe de soumission, il enfonce son poing dans le visage de l'ivrogne et le laisse choir contre le mur. Il ne supporte pas les hommes qui s'en prennent aux femmes, il ne supporte pas ceux qui jouent de leur force contre elles, alors qu'elle sont beaucoup moins fortes.
« Je vous en prie… » Gémissait une dernière fois la jeune femme, prisonnière des bras du maroufle. Rosasharn sentait ses mains trembler alors que celles du bandit commençaient à se glisser sous ses jupes. Cette phrase était pour implorer son ravisseur de la laisser tranquille, mais aussi pour demander de l’aide à l’homme qui s’approchait discrètement, dans l’ombre. Était-il venu la sauver ou profiter du spectacle ? Elle eut rapidement une réponse, lorsqu’elle entendit une voix grave venant de derrière elle. «Tu retires ta lame maintenant, où je n'hésiterai pas à te trancher la gorge. » A ce moment précis, Rosasharn se détendue, quelqu’un était venu à son secours. Elle sentit alors la pression de la lame sur sa joue disparaitre petit à petit, puis l’homme s’écarta.
Rosasharn avança aussitôt afin d’être certaine qu’il ne pouvait plus la toucher et elle pue respirer de nouveau, mais elle voulait savoir qui était l’homme qui venait de la secourir et ce qu’il comptait faire de l’ivrogne. « Recommence et la prochaine fois, je ne retirerai pas ma lame avant de voir ta tête se détacher de ton corps. Je t'en fais le serment. » Cette vision fit grimacer la jeune femme qui ne souhaitait pas voir quelqu’un mourir. Alors lorsque son sauveur frappa violemment le pirate, elle lui attrapa le bras afin qu’il ne puisse pas recommencer. « Ne le tuez pas, je vous en prie, je pense qu’il a déjà eu son compte.. » Dit-elle avant de s’écarter. C’était une réaction étonnante envers un homme qui avait tenté de l’agresser, mais elle voulait lui laisser une seconde chance. Cet homme allait peut-être retenir la leçon et ne pas recommencer. La jeune femme était, sans doute, un peu trop naïve et ne voyait que le bon en chaque personne ce qui causerait sa perte un jour…
Alors qu’elle s’éloignait laissant le pirate ivre mort au sol, avec un gros bleu sur sa mâchoire, elle se tourna vers son sauveur. « Qui dois-je remercier ? » Elle regarda alors l’homme qui se tenait à ses côtés. Il était assez grand et ses yeux bleus étaient d’une incroyable beauté, seulement, elle reconnut à son accoutrement qu’il s’agissait sans doute un pirate. Une pirate avec de meilleures attentions que celui qu’elle avait rencontré ce matin, elle en était certaine ! Elle vit alors des gouttes de sang tomber sur sa robe. Le rouge du sang tranchait avec le bleu pâle de ses habits. Elle sortit alors un mouchoir de sa besace et l’appuya sur sa joue. Quand elle s’aperçut de la quantité de sang qui coulait, elle lâcha un « Oh mon dieu... » avant de s’asseoir sur une caisse qui se trouvait à côté d’elle. La jeune femme ne pensait pas être autant blessée, et voir ce sang, qui venait de son corps, lui faisait tourner la tête..
Abel, il peut sentir la main de la jeune femme contre son bras, alors qu'il s'apprête à frapper l'homme de nouveau. « Ne le tuez pas, je vous en prie, je pense qu’il a déjà eu son compte.. » Doucement, il tourne son regard vers elle, alors qu'elle s'écarte. Ses sourcils se froncent légèrement, avant qu'il replonge ses iris sur le visage de l'ivrogne. « Toi, tu as de la chance que je ne veuille pas offusquer la donzelle. Mais je te l'assure, la prochaine fois, tu es un homme mort. » Il lui jette un dernier regard sombre, avant de délaisser sa carcasse crasseuse, pour poser à nouveau ses yeux sur la blonde qui s'éloigne doucement. Chose certaine, elle a tout pour la plaire, la blonde. Un corps svelte, mais pourvu de courbes, de longs cheveux de la couleur du blé qui cascade dans son dos et un visage sans défaut. Abel, il ne reste pas indifférent devant un tel charme, mais jamais il n'oserait poser ses mains sur elle, sans obtenir d'abord sa permission.
Comme si elle avait senti son regard sur elle, elle se retourne vers le médecin. « Qui dois-je remercier ? » Abel, il étire un sourire, tout en franchissant les quelques mètres qui le sépare de la jolie donzelle. « Je suis Abel. » À ces mots, il décoche un de ses fameux sourire charmeur, plus par automatisme qu'autre chose. Mais la blonde semble déjà ailleurs, le regard pensif. Le chirurgien fronce légèrement les sourcils, tout en la regardant faire, alors qu'elle sort un mouchoir de sa besace et qu'elle le porte à sa joue. C'est alors qu'elle semble prendre conscience de la quantité de sang présente sur le mouchoir. « Oh mon dieu... » À ces mots, elle prend place sur une caisse, sa peau déjà pâle le devenant encore plus. Abel, il étire un nouveau sourire. Quelques gouttes s'écoulent sur sa joue, peut-être aura-t-elle besoin de quelques points de sutures, mais quoi qu'il en soit, la blessure n'est que superficielle. La jolie blonde doit être de celles qui panique à la vision de la moindre goutte de sang, voilà ce qui l'amuse.
Abel, il s'agenouille devant elle, plongeant son regard dans le sien. « Je suis chirurgien. Je peux y jeter un oeil, si tu veux. » À nouveau, il sourit, mais cette fois avec amabilité. La donzelle accepte et les yeux du chirurgien glissent sur sa joue. Abel, il lui prend le mouchoir des mains et essuie doucement le sang qui s'accumule sur sa joue. Il peut alors regarder l'étendu de la blessure. La plaie n'est des plus profondes, mais pourrait nécessiter un point ou deux. Le regard du pirate se pose dans le sien, son sourire restant indélogeable. « La coupure est superficielle, mais tu pourrais avoir besoin d'un point de suture, peut-être deux. Si tu le désire, je peux m'en charger, j'ai du fil et des aiguilles, à quelques minutes de marche. » Abel, il n'a pas son matériel sur lui, mais Ëlywen habite près d'ici et il y a laissé son sac. Ils leur suffirait de marcher durant quelques minutes et ensuite, il pourrait s'occuper d'elle. Après tout, les femmes en détresse sont son point faible et si cette bonne action peut l'aider à monter dans l'estime de la belle, tant mieux.
« Toi, tu as de la chance que je ne veuille pas offusquer la donzelle. Mais je te l'assure, la prochaine fois, tu es un homme mort. » La donzelle… Rosasharn était loin d’apprécier ce mot. Il n’avait certes rien de méchant, mais plutôt une connotation péjorative aux oreilles de la jeune fille. Mais elle ne le releva pas, l’homme au langage plutôt cru venait tout de même de lui sauver la vie. Il lui arrivait souvent de se faire aborder par des hommes sur le marché, mais ici à Blindman’s Bluff, ils étaient assez rarement aussi violant… Ce rustre qui était maintenant à terre venait sans doute de One-Eyed Willy… C’était la conclusion à laquelle la jeune fermière était arrivée.
Elle demanda alors le nom de son sauver. « Je suis Abel. » C’était plutôt charmant comme prénom, et l’homme aux grands yeux bleus n’était pas non plus désagréable à regarder. Mais elle sortit rapidement de ses pensées lorsqu’elle remarqua les petites gouttes de sang qui perlaient le long de sa joue. Sa blessure n’avait peut-être rien d’alarmant mais la jeune femme senti son corps se dérober sous ses pieds. Elle n’avait pourtant jamais de pertes de vertiges à la vue du sang. Plusieurs fois, elle avait aidé des juments ou des vaches à mettre bat sans jamais tourner de l’œil. C’était, sans aucun doute, à cause de stress qu’elle venait d’éprouver alors qu’elle se faisait agresser et maintenant du sang… Le cerveau de la jeune femme n’était guère habitué à tant d’action et de situation de stress en si peu de temps…
« Je suis chirurgien. Je peux y jeter un œil, si tu veux. » Les yeux de la jeune fille se levèrent en direction de l’homme. Il était chirurgien ? Vu sa carrure, elle l’aurait plutôt imaginé en tant que soldat. Machinalement, sans aucune réponse, Rosasharn baissa son mouchoir qui lui servait à colmater le sang et tendit sa joue en direction du chirurgien. Alors qu’il semblait inspecter sa plaie, elle lui dit « Chirurgien doit être un métier passionnant ! J’imagine que vous savez énormément de choses en médecine ? » C’était un domaine des sciences que la jeune fermière trouvait incroyable. Savoir autant de choses sur le corps humain, avoir le pouvoir de soigner une personne. C’était tout de même quelque chose d’assez incroyable ! « La coupure est superficielle, mais tu pourrais avoir besoin d'un point de suture, peut-être deux. Si tu le désires, je peux m'en charger, j'ai du fil et des aiguilles, à quelques minutes de marche. » La proposition était tentante. « Je ne peux pas refuser une telle proposition ! »
Elle reporta son étole sur sa joue et se leva pour suivre le docteur. Après quelques pas, elle s’appuya sur le jeune homme. Toujours sous le choc de son agression, son corps lui ne semblait pas vouloir avancer, pourtant, il le fallait. Il prit donc sur elle et continua à mettre un pied devant l’autre jusqu’à une petite maisonnette. Ils étaient légèrement sortis de la ville, mais Rosasharn ne l’avait pas remarqué jusque-là. « Vous vivez ici ? » Demanda-t-elle alors qu’elle passait par la petite porte d’entrée. Elle se fit ensuite entraîner dans ce qui semblait ressembler à un genre de cuisine et s’installa sur une chaise en bois. Abel disparut quelques minutes, il cherchait son matériel. En attendant la jeune femme explorait des yeux la petite maison. « Vous pensez que ça va être long ? » Demanda-t-elle alors qu’il revenait vers elle.
Lorsqu'il lui propose de lui faire un point de suture ou deux, la belle blonde accepte. Il lui décoche un sourire, avant de lui tendre la main et de l'aider à se relever. Elle semble toujours avoir la tête qui tourne, car après seulement quelques pas, elle prend appuie contre lui. Ça ne gêne en rien le médecin qui aime avoir le plus de proximité possible avec les jolies donzelles. Plusieurs minutes s'écoulent avant qu'il ne s'arrête devant une petite maison, à l'écart des autres. « Vous vivez ici ? » Qu'elle lui demande, alors qu'elle passe la porte d'entrée. « Seulement quand je suis dans les parages. » Il entre à son tour et referme la porte derrière lui. Aucune trace d'Ëlywen à la maison, sa belle amie doit être sortie et avouons-le, ça l'arrange. Abel, il entraine la jeune blonde à la cuisine et lui désigne une chaise en bois où elle se pose, alors qu'il disparait dans une autre pièce.
Après quelques minutes, il en ressort avec son matériel. La jeune femme lui demande s'il pense que ça sera long et à nouveau, il étire un sourire. « Ça ne prendra que quelques minutes. » Abel, il prend place sur une chaise devant elle, avant de sortir une petite fiole et un bout de tissu de sa trousse. Il en déverse quelques gouttes sur le linge et l'approche du visage de la belle. « Ça risque de piquer, un peu. » Doucement, il désinfecte la plaie de la blonde, qui sait ce qui a bien pu toucher à cette lame par le passé. Abel, il ne voudrait pas que la balafre s'infecte. Ceci fait, il sort une nouvelle fiole et applique ce liquide froid sur la joue de la demoiselle. Il est rare qu'il utilise cet extrait de plante afin d'anesthésier un de ses patients, mais pour la jolie blonde, il préfère y aller en douceur. « On va laisser le temps à l’anesthésiant de faire effet, ensuite je te ferais les points. Dis-moi, lorsque ta joue sera engourdie. » Ses yeux la quitte un instant, alors qu'il range les deux fioles dans son sac. Finalement, son regard se pose à nouveau sur elle et il étire un de ses fameux sourires charmeurs. Ses iris clairs restent accrochés aux siens, beaucoup plus sombres.
« Tu as vraiment des yeux magnifiques. » Il l'observe, plisse légèrement les yeux, avant de lui sourire à nouveau. Elle est belle, elle a ce genre de visage qui lui plait. De grands yeux sombres, des cheveux et une peau claires. Il ne peut pas s'empêcher de faire du charme, mais dans une telle situation. C'est plus fort que lui, les mots sortent de sa bouche, sans qu'il ne réfléchisse. Faire du charme aux belles demoiselles est devenu un habitude, un jeu et peu importe la situation. Il ne veut pas l'effrayer, il est franc, tout simplement. Et pourquoi ne pas joindre l'agréable à l'utile ? Si son charme peut fonctionner sur elle, il ne l'aura pas aider pour rien.