Hier, j’avais eu une importante discussion avec mon fils, Égéon. J’avais appris par l’un de mes gardes qu’il avait été aperçu sur terre à plusieurs reprises. Je l’avais donc fait venir sur l’île du crâne où nous avions parlés honnêtement, malgré ma colère que j’avais eu bien du mal à contenir, puis j’avais fini par apprendre qu’en plus de fréquenter les humains, il les défendait et il s’était lié avec une humaine. Mon propre fils entiché d’une mortelle. C’était une vraie catastrophe, un drame impensable et, avant tout, une importante erreur. Oui, mon fils avait commis une erreur, mais je ne le laisserai pas tomber. Je l’aimais tout autant qu’avant et je ne voulais que le meilleur pour lui. Et une vulgaire humaine était loin d’être à la hauteur des projets que j’avais pour lui. Non, je réussirai à faire entendre raison à mon fils, à le ramener sur le droit chemin. Peu importe le temps que ça prendrai, je ferai tout mon possible pour qu’il oublie tout de ses escapades sur terre et qu’il se contente du chemin que j’avais tracé pour lui. Il devra donc prendre une épouse au plus vite et j’avais la candidate idéale.
Amina Aveshal, la plus grande et la plus ancienne amie de mon fils. Fille d’un homme que j’admirais et que j’appréciais, je la voyais déjà comme un membre de la famille. À vrai dire, je la considérais presque comme ma fille, alors elle était toute désignée pour devenir la femme de mon Égéon. Ce matin en me réveillant, j’avais donc tout de suite envoyé un messager la prévenir que je désirais la voir au palais. L’employé était parti depuis une bonne vingtaine de minutes, alors il devrait être de retour d’une minute à l’autre. En attendant, je discutais avec mon conseiller qui était d’accord avec moi. Selon lui, il serait mal vu que le fils du roi fréquente une femme humaine et il était parfaitement d’accord pour dire qu’Amina serait une bonne candidate pour nous succéder au trône lorsqu’elle et mon fils en auraient atteint l’âge. J’étais donc déterminé et persuadé que ma décision était la bonne, autant pour Égéon que pour le royaume lorsque la jolie blonde fit son apparition dans la pièce, suivie de près par le messager. Je m’approchai alors d’eux et je tendis une bourse contenant un peu d’or à l’homme qui m’avait rendu service avant de le remercier et de le congédier.
Une fois que ce fut fait, je me retournai vers la petite Aveshal. « Amina! Comment va ton grand-père? » Demandai-je par politesse. Pas que je ne me souciais pas de l’état de mon vieil ami, mais pour l’instant, ce n’était pas ma principale préoccupation. Une fois qu’elle eut répondu à ma question, je me contentai donc de hocher la tête pour approuver avant de me lancer dans le vif du sujet. « Tu dois te douter du pourquoi de ta présence ici, non? Je veux dire… Toi aussi tu as probablement entendu parler de l’humaine avec laquelle mon fils s’est lié. Vous vous racontez tout, alors tu es certainement au courant! Enfin, bref… Si je t’ai fait venir ici, c’est pour te proposer quelque chose qui compte énormément pour moi. »Je pris une courte pause le temps de chasser la colère qui avait commencé à monter en moi lorsque j’avais repensé à cette humaine, puis je repris la parole.« Comme tu le sais, je te considère presque comme une fille. Je t’admire beaucoup et je sais à quel point tu tiens à mon fils. Tu le mérites, contrairement à cette catin qu’il a rencontrée sur terre. Et c’est pour cette raison que j’aimerais te proposer un marcher. Aimerais-tu devenir l’épouse de mon Égéon? » Proposai-je en lui adressant un sourire en coin. « Bien sûr, ce ne serait pas pour tout de suite, mais ensemble on peut travailler là-dessus. »
[/i]
roller coaster
Dernière édition par Malech Thelxiope le Ven 8 Jan 2016 - 20:57, édité 1 fois
La journée se faisait belle et j’avais décidé d’écrire. Laisser des traces de mon existence quelque part où quelqu’un pourrait les lires. J’écrivais un journal chaque jour et j’y racontais toutes les étapes de ma vie dans les moindres détails. Je n’avais aucun secret pour ce cahier. Je lui racontais toutes mes humeurs, mes sentiments et mes aventures. Je m’étais mise dans une petite grotte perchée sur une pierre en dehors de l’eau. J’aimais le calme qu’il y régnait. Mon grand-père savait que c’était mon endroit de prédilection quand j’avais besoin de souffler loin de tout ou encore m’éloigner des souvenirs qui se trouvent dans la cabane d’Égéon et moi. Avant de commencer à écrire, je me mis à réfléchir sur ce que je ferais de ma vie, sur des scénarios qu’ils pourraient y avoir entre le prince et moi. Le meilleur et le pire. Je me surpris à rire en me remémorant les jours où nous nagions et nous étions en train de jouer à chat. Bon d’accord, il était beaucoup plus rapide que moi et plus âgé donc, il me laissait des chances pour pas toujours m’attraper en trente secondes.
«Amina?! Tu es là ma chérie?» «Je suis là grand-père qu’est-ce qu’il y a?»
«Le roi a envoyé un messager te chercher, il attend à l’entrée de la grotte. Le roi veut te voir au château immédiatement. Bon dieu Amina, qu’as-tu fais?» «Alors j’y vais de ce pas, enfin de cette nageoire. Ne t’en fais pas, tu sais bien que je suis presque comme un membre de la famille pour eux. Il veut surement me parler ou me demander quelque chose. N’oublie pas qu’ils sont comme une seconde famille pour moi aussi d’accord. Bisous! Je ne voudrais pas le faire attendre trop longtemps.»
J’avais toujours été une jeune fille bavarde, mais polie. J’aimais bien quand les gens étaient ouvert c’était beaucoup plus sympa. Et le messager il était tout le contraire. J’avais beau lui demander son nom, de me décrire son travail, de bien vouloir dire un mot, tout ce que j’obtenais était un hochement de tête. Il était ennuyeux. Je me résignai à faire le reste du chemin en silence. Quand nous arrivâmes au palais, le roi m’attendait. «II va bien merci de vous en soucier. J’espère que je ne vous ai pas trop fait attendre.»
Depuis qu’il était roi, je ne savais plus comment l’appeler. Malech? Tonton Malech? Votre Majesté? L’usage du vous me semblait plus approprié, ce qui était plutôt bizarre du fait que je le connaissais depuis avant son règne et surtout depuis mes trois ans. Habituellement, il parlait plus que ça, il demandait plus de nouvelle. Quelque chose clochait et je sentais que j’allais le savoir. Quand il commença à parler d’Égéon, je baissai les yeux. Oui j’étais au courant, je les avais surpris. Égéon s’était mis à ma poursuite. Bon je n’avais rien dit au Roi et je ne savais pas qui avait bien pu lui raconter, mais je ne pouvais rien y faire à présent. Il prit une petite pause me laissant sur quelque chose d’intriguant. Que pouvait-il m’offrir qui avait cette grande valeur? J’eu un petit sourire quand il me dit qu’il me considérait comme sa fille et je perdis mon sourire en entendant sa proposition. Cela me serra le cœur. J’avais avoué mes sentiments à son fils, mais comment pourrais-je lui faire un coup pareil.
«Sous votre respect votre Majesté, Je ne crois pas que je peux accepter cette offre. J’aime votre fils et je lui ai dit ce que je ressentais pour lui. Que j’avais plus que de l’amitié pour lui, mais si je faisais ce plan derrière son dos et qu’il le découvrait, il ne m’adresserait plus la parole. Je ne voudrais pas être celle qui lui brise le cœur, vous comprenez. Je suis flattée que vous pensiez à moi, c’est tout un honneur, mais je me demande encore comment je…»
Le roi était reconnu pour sa ténacité, alors j’étais certaine qu’il ne s’arrêterait pas là. ‘’Si l’on travaillait ensemble.’’ Je ne savais plus où me mettre. Je ne pouvais pas faire cela à mon meilleur ami surtout que je lui avais dit que je ne lui demanderais jamais de choisir entre elle et moi. Je baissai les yeux un instant et regardai le roi. Je déposai ma main sur son bras.
«Je sais que vous voulez le bien de votre fils et je le veux aussi croyez moi. Je n’accepte pas plus cette relation que vous. Mais je ne pourrais jamais lui demander de choisir. Vous pouvez l’encourager à se tourner vers moi si vous voulez, ça je n’y vois aucun inconvénient, mais ne me demandez pas de jouer un rôle j’en serais incapable. Vous me croyez n’est-ce pas quand je dis que je veux son bien?»
En entendant la petite Aveshal me vouvoyer, je dus me retenir pour ne pas lever les yeux au ciel. Oui, j’étais son roi et en tant que tel elle se devait d’utiliser ce genre de formule de politesse, mais d’un autre côté, je la considérais presque comme ma propre fille. Je trouvais donc ridicule qu’elle me vouvoie. Pour moi, ça revenait au même que si ma femme se mettait à m’appeler monseigneur, monsieur ou votre majesté. Bon, il lui arrivait de m’appeler ainsi lors d’événements officieux, mais en privé, elle m’appelait toujours par mon prénom, si elle n’utilisait pas un surnom. Et j’aurais préféré qu’Amina fasse de même, puisqu’elle était pratiquement un membre de la famille. D’ailleurs, j’avais remarqué qu’elle-même ne semblait pas réellement à l’aise lorsqu’elle me vouvoyait. À vrai dire, nous avions l’air tous les deux aussi inconfortable avec la situation. J’aimais bien qu’on m’appelle seigneur ou majesté, mais venant d’une personne que j’avais connu alors qu’elle n’était qu’un bébé, c’était quelque peu déstabilisant. Je voulus donc lui passer la remarque, la rassurer et lui dire qu’elle pouvait toujours m’appeler simplement Malech ou autre si elle le préférait, du moins, tant qu’on était en privé, mais je préférai attendre. De toute façon, il y avait beaucoup plus urgent à discuter. Comme la situation de mon fils et la proposition que je venais tout juste de lui faire.
D’ailleurs, cette proposition, j’étais persuadée qu’elle s’empresserait de l’accepter et qu’elle en serait plus qu’enchanté. De plus, en voyant le sourire qu’elle avait affichée un instant alors que je lui parlais précédemment, je croyais qu’elle serait heureuse que je lui donne mon aide pour épouser mon fils, alors je fus assez surpris lorsqu’elle refusa si poliment. «Sous votre respect votre Majesté, Je ne crois pas que je peux accepter cette offre. J’aime votre fils et je lui ai dit ce que je ressentais pour lui. Que j’avais plus que de l’amitié pour lui, mais si je faisais ce plan derrière son dos et qu’il le découvrait, il ne m’adresserait plus la parole. Je ne voudrais pas être celle qui lui brise le cœur, vous comprenez. Je suis flattée que vous pensiez à moi, c’est tout un honneur, mais je me demande encore comment je…» Ses raisons de refuser étaient valables, je devais le lui reconnaître. Elle aussi, elle tenait au bonheur d’Égéon et ça se voyait parfaitement. Elle lui était fidèle à un point tel que j’en fus ému et doublement motivé à faire en sorte qu’ils finissent par s’épouser tous les deux, mais, suite à ce refus de collaborer d’Amina, je constatais que la tâche serait un peu plus ardue. Mais je n’étais pas prêt à renoncer tout de suite.
«Je sais que vous voulez le bien de votre fils et je le veux aussi croyez moi. Je n’accepte pas plus cette relation que vous. Mais je ne pourrais jamais lui demander de choisir. Vous pouvez l’encourager à se tourner vers moi si vous voulez, ça je n’y vois aucun inconvénient, mais ne me demandez pas de jouer un rôle j’en serais incapable. Vous me croyez n’est-ce pas quand je dis que je veux son bien?» En prononçant ces paroles, la petite Aveshal posa sa main sur mon bras, ce qui m’assura qu’elle était sincère. Son regard me l’avait déjà montré, mais maintenant, ses gestes me le confirmaient. À la base, nous voulions tous les deux le bonheur et le bien d’Égéon. Seulement, nous n’étions pas prêts à utiliser les mêmes moyens pour y parvenir et je comprenais parfaitement sa décision, si bien que je décidai de ne pas trop insister, ce qui était plutôt inhabituel vu mon caractère. « Ne t’inquiètes pas, Amina. Je sais très bien que, comme moi, tu ne veux que le bonheur de mon fils et j’admire ta gentillesse et ta compréhension face au choix qu’il doit faire entre toi et cette… humaine, mais je ne suis pas comme toi, moi. Comme tu dois t’en douter, je n’abandonnerai pas aussi facilement. Certes, je ne peux pas te forcer à prendre part aux plans auxquels j’avais pensé, mais je vais quand même faire mon possible pour qu’il oublie cette terrienne dont il s’est épris. »
Je pris une petite pause, le temps de me calmer un peu, puisque j’avais légèrement haussé le ton en parlant de l’humaine que mon fils appréciait. Décidemment, c’était sur le point de devenir une habitude. Chaque fois que je pensais ou que je parlais d’elle, je sentais la colère monter en moi et je devais faire de gros efforts pour me maîtriser. Si ce n’était que de moi, j’irais sur terre pour me débarrasser tout de suite du problème. Pour me débarrasser d’elle. Mais je ne le faisais pas, par amour pour mon fils. Je ne comprenais pas pourquoi, ni comment, mais il s’était entiché d’elle et je savais que la perdre définitivement ne ferait que l’attristé, alors je contenais ma colère. Je ne voulais pas en arriver là. Avant, je voulais laisser une chance à Égéon de comprendre ses erreurs par lui-même et de faire le bon choix par lui-même. « Tu sais… Je t’admire beaucoup. Tu as un bon caractère, malgré ta tendance à parler un peu trop. » Commençai-je en esquissant un petit sourire en coin. « Je sais que tu ferais une excellente reine et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour qu’un jour tu accèdes au trône avec mon fils. Je sais qu’il finira par être d’accord. Je ne sais pas combien de temps ça prendre, mais j’ai confiance en lui. Je sais qu’il fera le bon choix. Du moins, je l’espère. Mais toi, que penses-tu de tout ça? »
« Ne t’inquiètes pas, Amina. Je sais très bien que, comme moi, tu ne veux que le bonheur de mon fils et j’admire ta gentillesse et ta compréhension face au choix qu’il doit faire entre toi et cette… humaine, mais je ne suis pas comme toi, moi. Comme tu dois t’en douter, je n’abandonnerai pas aussi facilement. Certes, je ne peux pas te forcer à prendre part aux plans auxquels j’avais pensé, mais je vais quand même faire mon possible pour qu’il oublie cette terrienne dont il s’est épris. »
Je ne pus m’empêcher de sourire et de rire quand il me dit qu’il n’abandonnerait pas aussi facilement. Je le connaissais bien depuis le temps et quand le roi veut quelque chose, il l’obtient, peu importe les moyens utilisés. Je le regardais dans les yeux en riant légèrement. Je penchai la tête sur le côté pour lui répondre :
«Je n’en attendais pas moins de vous. Abandonner n’est pas dans votre vocabulaire, je le crains»
Je voyais bien que cette histoire lui ajoutait du poids sur ses épaules. Qu’elle était source de tensions. Je voulais simplement détendre un peu l’atmosphère. Je repensais à mon grand-père et ma mère qui me mettait tant de pression pour que je monte les échelons. Ils me disaient sans cesse d’apprendre la diplomatie, la discrétion et la présence. Il fallait tout le temps que je sois parfaite. Quand j’allais chez Égéon, je pouvais être moi-même, rigoler et être une enfant normale. Depuis que leur famille était au pouvoir, je voyais bien que la pression était maintenant sur eux.
« Tu sais… Je t’admire beaucoup. Tu as un bon caractère, malgré ta tendance à parler un peu trop. Je sais que tu ferais une excellente reine et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour qu’un jour tu accèdes au trône avec mon fils. Je sais qu’il finira par être d’accord. Je ne sais pas combien de temps ça prendre, mais j’ai confiance en lui. Je sais qu’il fera le bon choix. Du moins, je l’espère. Mais toi, que penses-tu de tout ça? »
Je baissai les yeux quelques secondes quand il me dit que j’avais tendance à parler trop. Il était vrai que je parlais beaucoup, mais au moins j’étais près des gens. Quoi que parfois s’en était exaspérant. Moi? Une excellente reine? Vraiment? Je ne savais pas trop si je serais douée pour donner des ordres… Je fonctionnais plus par instinct, par cœur et non par obligation. Je ne savais pas trop quoi en penser, mais je devais lui donner une réponse.
«Malech? Je dis tu, car le vous… eh bien… c’est étrange pour moi. Tu te rappelles quand je t’appelais tonton, parce que dire Malech était trop difficile quand j’étais petite? Je n’ai jamais été vraiment douée pour respecter des ordres et encore moi en donner. Je n’ai jamais réellement réfléchie au fait de devenir reine. C’est un poste très important et je n’ai pas été formée pour cela. Au moment venu, je serai prête à apprendre et si tu veux commencer au cas où, je veux bien. Je ne pourrais pas avoir meilleur mentor que toi n’est-ce pas pour agir avec cœur?»
Je fis une petite pause pour aborder le sujet d’Égéon. Je ne voulais pas lui donner de conseil sur comment agir avec lui, mais s’il essayait de trop le pousser à quitter la terrestre, Égéon resterait avec elle. Je me mordis les lèvres avant de commencer d’une voix douce et compréhensive.
«Je veux t’aider. Je sais que tu n’acceptes pas cette relation et que c’est proscrit par nos lois, mais si tu essaie de l’éloigner ou de le convaincre de la quitter, je crois qu’il voudra rester encore plus avec elle. Il faut que tu prennes le problème de l’autre côté, du côté positif, en lui faisant voir tous les avantages de la vie sous-marine. Qu’elle ne peut pas vivre avec lui sous l’eau, qu’il devra quitter tout cela pour être avec elle. OU encore, lui montrer mes qualités. Tu vois? Je crois que ça fonctionnera mieux. Mais ça ne veut pas dire que j’accepte de faire partie de ton plan… Je suis sa meilleure amie, son ancre de l’honnêteté, alors, il faudra faire sans moi. Mais je veux bien que tu m’aides à devenir meilleure et à être préparée si je dois agir comme toi et ta femme! D’accord?»
« Je n’en attendais pas moins de vous. Abandonner n’est pas dans votre vocabulaire, je le crains. » Je souris en entendant la jeune Aveshal prononcer cette phrase, car là-dessus, elle était loin d’avoir tort. Même que cet entêtement dont je faisais toujours preuve m’avait causé bien des ennuis par le passé. Par exemple, la fois où je me suis entêtée à me lier d’amitié avec un gamin perdu alors que ma femme me le déconseillait. Finalement, l’enfant n’était pas aussi sage qu’il le prétendait et j’ai bien faillit finir dans son estomac! Ne me demandez pas pourquoi, mais il avait essayé de me manger, ce qui était plutôt étrange. Depuis cet événement, j’avais toujours évité l’enfant, jusqu’à ce qu’il disparaisse soudainement, ce qui était loin de me déplaire. Pas que j’étais content qu’un gamin soit probablement décédé, mais disons que je n’avais pas l’habitude de ressentir de la compassion pour les gens qui essayaient de me dévorer. Donc, en gros, comme l’avait si bien remarqué Amina, j’étais une personne bornée qui, lorsqu’elle avait une idée dans la tête, faisait tout pour qu’elle se concrétise. Ainsi, malgré les quelques côtés négatifs de ce trait de caractère, j’avais accompli de grandes choses grâce à lui, dont devenir roi au côté de la femme la plus magnifique de tout l’océan et j’espérais plus que tout qu’il m’aiderait à ramener mon fils sur le droit chemin. Bien sûr, je ne pouvais pas l’empêcher d’aimer cette humaine. De toute façon, personne ne pouvait contrôler ses sentiments et ça, Égéon me l’avait bien fait comprendre lorsqu’on avait discuté de la situation sur l’île du crâne. Seulement, j’espérais tout de même lui faire entendre raison et le convaincre d’abandonner cette idée folle d’aimer quelqu’un qui n’est même pas de la même race. Mais avant d’en arriver là, je savais que la route serait longue et difficile.
Lorsque je complimentai Amina, elle sembla un peu confuse, comme si elle n’était pas certaine de mériter le titre que je voyais pour elle. «Malech? Je dis tu, car le vous… eh bien… c’est étrange pour moi. Tu te rappelles quand je t’appelais tonton, parce que dire Malech était trop difficile quand j’étais petite? Je n’ai jamais été vraiment douée pour respecter des ordres et encore moi en donner. Je n’ai jamais réellement réfléchie au fait de devenir reine. C’est un poste très important et je n’ai pas été formée pour cela. Au moment venu, je serai prête à apprendre et si tu veux commencer au cas où, je veux bien. Je ne pourrais pas avoir meilleur mentor que toi n’est-ce pas pour agir avec cœur?» Elle avait raison. Pour l’instant, elle n’avait pas les caractéristiques d’une reine, mais, comme elle venait de le dire, elle serait prête à l’apprendre et je voyais en elle un grand potentiel qu’il suffisait d’exploiter. Et c’est ce que je ferais si jamais l’envie s’en faisait sentir. Si mon fils aîné ne revenait pas et que moi et ma femme n’étions plus en mesure de diriger le royaume, si mon Égéon devenait roi et la prenait comme épouse. Il y avait beaucoup de « si », mais les chances restaient tout de même élevées qu’elle accède au trône dans un avenir lointain. À ce moment-là, je voulais qu’elle soit prête.
Je m’apprêtais à répliquer, lorsque je remarquai que la petite semblait plongée dans ses pensées, comme si elle cherchait comment aborder un sujet particulier. «Je veux t’aider. Je sais que tu n’acceptes pas cette relation et que c’est proscrit par nos lois, mais si tu essaie de l’éloigner ou de le convaincre de la quitter, je crois qu’il voudra rester encore plus avec elle. Il faut que tu prennes le problème de l’autre côté, du côté positif, en lui faisant voir tous les avantages de la vie sous-marine. Qu’elle ne peut pas vivre avec lui sous l’eau, qu’il devra quitter tout cela pour être avec elle. OU encore, lui montrer mes qualités. Tu vois? Je crois que ça fonctionnera mieux. Mais ça ne veut pas dire que j’accepte de faire partie de ton plan… Je suis sa meilleure amie, son ancre de l’honnêteté, alors, il faudra faire sans moi. Mais je veux bien que tu m’aides à devenir meilleure et à être préparée si je dois agir comme toi et ta femme! D’accord?» Là-dessus, elle marquait un point. Si j’interdisais à mon fils d’aller voir cette humaine, ça n’arrangerait pas les choses, loin de là, puisqu’il se contenterait de sortir en cachette pour aller la retrouver. Cette solution était donc à proscrire. De toute façon, même si je n’approuvais pas cette relation et qu’elle m’enrageait, je ne voulais pas que mon fils souffre par ma faute, car je l’adorais malgré tout. « Ne t’inquiètes pas, Amina, tant que l’on est seuls, tu peux me tutoyer ou même m’appeler tonton si l’envie t’en reprend. » Commençai-je en esquissant un faible sourire. « Et je t’assure que tu feras une excellente reine le moment venu si mon fils aîné ne revient pas. En plus, comme tu l’as dit, tu disposeras des meilleurs mentors qui soient, mais même sans nous, je ne doute pas que tu saurais régner avec justice. » Je ne pouvais certes pas commencer tout de suite à l’entraîner à devenir reine, puisque cette probabilité était destinée à un avenir lointain, mais je pouvais tout de même lui enseigner à agir en princesse et en dame. Même si je n’étais pas le meilleur exemple pour ce qui était de respecter les lois, je pouvais lui enseigner à agir avec droiture et honnêteté. De son côté, ma femme pouvait très bien lui enseigner les bonnes manières, les politesses d’usages et les comportements adaptées pour une femme de sang royal. De toute façon, même si mon fils revenait et qu’elle n’accédait pas au trône, même si elle n’épousait jamais mon fils, possibilité que j’avais bien du mal à envisager, elle restait proche de la famille royale. En fait, elle faisait presque partie de notre famille, alors il était temps qu’elle commence à agir de la sorte. Du moins, en publique. « Je ne peux pas te promettre de faire de toi une reine, mais je peux te promettre de faire de toi une femme juste, élégante et admirable. Une femme encore plus digne de mon fils. D’ailleurs, tu as raison à ce propos. Si je le forçais à quitter son humaine, il s’entêterait à faire le contraire. Je ferai donc mon possible pour lui faire réaliser qu’il ne pourrait pas vivre hors de l’eau, que notre royaume lui manquerait trop. »
« Ne t’inquiètes pas, Amina, tant que l’on est seuls, tu peux me tutoyer ou même m’appeler tonton si l’envie t’en reprend. »
Je ne pus m’empêcher de rire. Nous avions toutes sortes de péripéties tous les deux. Comme quand je m’accrochais à sa queue pour ne pas retourner chez moi. Quand je lui posais des questions sur ma vie, s’il avait connu mon père. Les fois où je parlais beaucoup trop, mais qu’il ne cessait de m’écouter. Où la fois où je me suis enfermée dans une pièce pour pouvoir dormir chez lui. C’était de beaux souvenirs que je chérirais pour toujours.
«Il y a bien longtemps que je ne t’ai appelé pas tonton! Je me rappelle qu’une fois, tu m’avais pris dans tes bras et tu m’avais consolé. Puis ce jour-là, je m’étais dit que j’aimerais que tu sois mon père. Ma famille est assez dysfonctionnelle…»
Je souris aux compliments et à la gentillesse dont il me faisait preuve. Bien que je pourrais ne pas être reine et bien que je ne fasse probablement pas partie de la famille réellement du moins pas par alliance, il me traitait comme une personne importante et qui n’était plus une petite fille désormais. En effet j’étais capable de faire preuve de justice. Pour moi c’était une valeur importante. On ne punissait pas un homme qui a voler pour faire survivre sa famille de la manière qu’un homme qui l’a fait pas plaisir ou n’éprouvant aucun remord. Je la voyais comme ça la justice. La famille royale comme mentor, je ne pouvais demander mieux. «Merci pour la confiance que tu me portes.»
Puis le sujet d’Égéon revint sur le tapis. Je ne savais pas pourquoi, mais j’avais senti le besoin de le conseiller, de l’aider. Surement parce qu’au fond de moi j’espérais que son fils me choisisse. Mais aussi, je ne voulais surtout pas qu’il déteste ses origines à cause de ce que son père lui interdirait de faire. Malech avait déjà perdu un fils, il ne devait pas en perdre un 2e. J’étais heureuse de voir qu’il pensait de la même façon que moi et que nous allions dans le même sens.
«Bien… Je suis heureuse de l’entendre… et puis il faut avouer que je lui manquerais bien trop! S’il allait sur terre, je n’aurais plus la permission de le voir et je crois qu’il le prendrait assez mal. »
J’avais esquissé un petit sourire. Mes yeux exprimaient de la compréhension et de la compassion pour l’homme qui avait été bon envers moi. Je ne voulais que son bonheur et le bonheur de sa famille. Ils le méritaient tous. Je ne pouvais pas dire que j’acceptais son plan à 100% mais je me résignais à l’idée d’en être un personnage important malgré moi. Je décidai donc de changer un peu de sujet.
«Dis! Pourquoi vous m’avez accepté comme ça, lorsque j’étais petite? Je me suis toujours demandé ce que je pouvais bien avoir de spécial ou bien quels privilèges j’avais. Vous n’avez pas toujours été à cette position Zéa et toi et pourtant vous m’avez gardé quand même après.»
En l’entendant se remémorer la fois où je l’avais prise dans ses bras pour la consoler, j’esquissai un petit sourire. Je ne savais pas exactement de quelle fois elle parlait, puisque ce genre d’événement était arrivée au moins deux ou trois fois, mais je me doutais qu’il s’agissait de la fois où elle m’avait confié ses doutes sur son père. À ce moment-là, elle était encore toute jeune, si jeune que j’aurais pratiquement pu l’adopter et, comme elle le disait si bien, elle aurait probablement adoré ça. Mais selon moi, ce n’était pas la chose à faire. Oui, sa famille était dysfonctionnelle, mais ce n’était pas une raison pour la séparer de son grand-père qui lui, prenait très bien soin d’elle. Du moins, il faisait tout ce qu’il pouvait. D’ailleurs, c’était probablement l’une des principales raison du pourquoi j’appréciais tant l’homme. Il avait accepté d’élever une enfant sans hésitation, alors que ce n’était pas à lui de le faire. Ce n’était pas tout le monde qui était prêt à agir de la sorte, surtout à son âge.
«Bien… Je suis heureuse de l’entendre… et puis il faut avouer que je lui manquerais bien trop! S’il allait sur terre, je n’aurais plus la permission de le voir et je crois qu’il le prendrait assez mal. » Je rigolai en l’entendant dire ça. Je savais bien qu’elle manquerait à mon fils s’il décidait de nous quitter pour aller vivre sur terre, mais je ne savais pas trop si elle était réellement confiante ou si elle tentait de se donner du courage en ayant l’air si confiante, au cas où Égéon choisirait l’humaine, cette sotte qui l’avait charmé, au lieu d’elle. Néanmoins, je n’osai pas lui poser la question. De toute façon, elle avait déjà changé de sujet de conversation, ce qui ne me déplu pas. Toute cette situation, cette mauvaise nouvelle que j’avais apprise récemment me mettait à l’envers et je n’aimais pas trop en parler. Ni même y penser. En fait, je préférerais faire comme si de rien était jusqu’à ce que cette amourette idiote entre mon fils et son humaine passe, mais je ne pouvais pas me contenter d’observer le temps passer sans rien faire. Ce n’était tout simplement pas mon genre.
«Dis! Pourquoi vous m’avez accepté comme ça, lorsque j’étais petite? Je me suis toujours demandé ce que je pouvais bien avoir de spécial ou bien quels privilèges j’avais. Vous n’avez pas toujours été à cette position Zéa et toi et pourtant vous m’avez gardé quand même après.» Sa question me déstabilisa un peu tellement elle était inusité, mais je me ressaisis rapidement. Je n’eus même pas besoin de réfléchir à la réponse que j’allais lui donner tellement elle était évidente. Du moins, elle l’était pour moi, mais peut-être qu’Amina ne l’avait pas encore compris. Ou encore, peut-être qu’elle le savait parfaitement, mais qu’elle avait besoin de l’entendre pour se sentir rassurée. « Je me souviens la première fois que je t’ai vu. Tu n’étais qu’un bébé adorable, avec les joue toutes roses. Tu ne savais pas parler, mais tu savais sourire et tu le faisais tout le temps. Je crois que c’est pour cette raison qu’on t’a tout de suite adorée. »J’esquissai un sourire en repensant à tous ces souvenirs.
« Et de toute façon, on te voyait souvent à cause de ton grand-père, alors nous n’avons pas trop eu le choix de t’apprécier! » Plaisantai-je en souriant. « Mais si je peux te donner un conseil… Ta famille est peut-être dysfonctionnelle, mais selon moi, toutes les familles le sont. Même la mienne. Tu dois juste apprendre à vivre avec et à l’aimer malgré ses petits défauts. Par exemple, tes parents n’ont jamais été présents, mais ça ne t’empêche pas d’aimer ton grand-père malgré sa sévérité, non? C’est pareil pour nous. Tu penses peut-être que les choses ont changées depuis que ma femme a réussi à accéder au trône, mais ce n’est pas le cas. Ma famille à moi aussi est dysfonctionnelle. Un de mes fils a disparu, mon deuxième ne partage pas mon point de vue sur les humains et ma fille a un complexe avec sa nageoire depuis son accident. Je crois que toutes les familles sont dysfonctionnelles, mais à un degré différent. L’important, c’est de savoir passer par-dessus et d’avoir des gens qui nous soutiennent et moi, je serai toujours là pour toi. Le rang m’importe peu. »
Je ne savais vraiment pourquoi la famille Thelxiope m’avait adoptée. Alors, j’étais curieuse et en même temps ils remplaçaient tous en quelque sorte la famille que je n’avais jamais eue. Ils étaient toujours gentils et adorables envers moi. Ce n’était pas pour rien que je l’appelais tonton! Simplement parce que je ne pouvais l’appeler papa. Son souvenir me rendit émue. Je lui étais tellement reconnaissante et il ne savait même pas à quel point. J’adorais qu’il prenne du temps pour me conseiller et de m’aider avec tout ça.
«Tu as changé ma vie, tu sais? À partir du moment où je suis entrée dans cette famille et où je me suis sentie aimé. Vous ne m’avez pas abandonné contrairement aux autres. C’est sûrement pour ça que je t’ai souri lorsque j’étais bébé, car je savais qu’un jour vous seriez tous importants pour moi.» Dis-je en premier lieu avant de poursuive. «Je suis contente que vous fassiez partie de ma vie ta femme, tes enfants et toi. Quand je suis ici, j’ai l’impression de faire partie d’un tout et d’être acceptée comme je suis. Je n’ai pas eu de père et on ne m’a jamais encouragée à le retrouver. Il a toujours été absent. Tu remplissais ce trou béant au fond de ma poitrine, me donnant un modèle auquel je pouvais m’identifier. Ma mère m’a laissée aux mains de mon grand-père sans se retourner et en me voyant qu’une fois de temps en temps. Zéa a rempli ce vide qui se creusait de plus en plus. Je me suis forgé une identité grâce à elle. Et Égéon… Il est la colle qui me tient en un morceau. S’il partait, ce ne serait pas lui qui serait le plus triste ou le plus démoli, ce serait moi. Car lui aurait trouvé l’amour… et moi… j’aurais tout perdu. Je ne peux pas m’imaginer le perdre, Malech!»
Si j’avais paru confiante jusqu’à maintenant, la peur faisait son entrée. Plus on parlait de ma famille, plus le risque de perdre mon meilleur ami était grand. Plus j’avais peur. Lui et moi on se connaissait par cœur et nous étions en quelque sorte deux inséparables… S’il partait sur la terre ferme rejoindre cette femme, ce serait le cahos dans tout mon être. Je ne pouvais pas laisser faire cela. Bien que j’aie spécifié de ne pas vouloir entrer dans son jeu, cela se ferait malgré moi. Quoi qu’il allait arriver, j’avais un rôle à jouer. Mon inconscient le ferait malgré lui… En lui disant qu’il nous manquerait à tous, que je ne pourrais plus le voir, qu’il me serait impossible de sortir de l’eau, etc. Je devais donc, plutôt accepter ce fait au lieu d’essayer de l’éviter. Je regardai donc le roi dans les yeux :
«Je sais que j’ai dit que je ne ferais pas partie de ton plan… Mais au fond, puis-je vraiment l’éviter? Simplement, dans ce plan, je resterai moi-même et pas de mensonge. Je resterai honnête avec lui à 100%. Donc, tu devras m’exposer tout en détail… pour que je puisse ne rien oublier et tout dire à petites doses. D’accord?»
Je me faisais pleine d’espoir, mais j’étais morte de trouille. Mais ce n’était pas comme si je le trahissais n’est-ce pas? Puis, peu importe ce que je ferais, cela se passerait! Avec ou sans moi. Mais valait peut-être mieux que cela vienne de moi. Enfin… Je ne savais plus quoi penser.
«Tu as changé ma vie, tu sais? À partir du moment où je suis entrée dans cette famille et où je me suis sentie aimé. Vous ne m’avez pas abandonné contrairement aux autres. C’est sûrement pour ça que je t’ai souri lorsque j’étais bébé, car je savais qu’un jour vous seriez tous importants pour moi. Je suis contente que vous fassiez partie de ma vie ta femme, tes enfants et toi. Quand je suis ici, j’ai l’impression de faire partie d’un tout et d’être acceptée comme je suis. Je n’ai pas eu de père et on ne m’a jamais encouragée à le retrouver. Il a toujours été absent. Tu remplissais ce trou béant au fond de ma poitrine, me donnant un modèle auquel je pouvais m’identifier. Ma mère m’a laissée aux mains de mon grand-père sans se retourner et en me voyant qu’une fois de temps en temps. » J’écoutai attentivement toutes les paroles de la petite Aveshal. J’étais, à mon tour, ému par son discours, mais contrairement à elle, je ne le montrai pas trop, car ce n’était pas dans mes habitudes d’étaler mes sentiments au publique. Néanmoins, j’étais heureux de savoir que maintenant, qu’auprès de nous, Amina se sentait acceptée. C’était exactement ce que je voulais. Lui offrir un foyer, une deuxième famille sur qui elle pourrait compter n’importe quand et lorsque je l’entendais prononcer ces paroles, je sentais que j’avais réussis. Grâce à moi, à ma femme, à mes fils et à ma fille, la jolie blonde s’était trouvée un refuge. Par contre, ce qui me rendait triste dans tout ça, c’était de penser que, justement, elle avait ressenti le besoin de se trouver une nouvelle famille à cause de l’absentéisme de son père. Quant à moi, aucun n’enfant ne devrait avoir à vivre ça. Tout le monde devrait avoir la chance de grandir dans une famille aimante, mais ce n’était malheureusement pas le cas. C’était, avec l’arrivée des humains, l’une des choses que je détestais le plus sur cette île. Après tout, il s’agissait du pays imaginaire, une île fantastique où tous les enfants pouvaient réaliser leurs rêves les plus fous, alors pourquoi tout le monde n’était-il pas heureux?
« Zéa a rempli ce vide qui se creusait de plus en plus. Je me suis forgé une identité grâce à elle. Et Égéon… Il est la colle qui me tient en un morceau. S’il partait, ce ne serait pas lui qui serait le plus triste ou le plus démoli, ce serait moi. Car lui aurait trouvé l’amour… et moi… j’aurais tout perdu. Je ne peux pas m’imaginer le perdre, Malech!» En entendant cette dernière phrase, je fus pris d’un élan de compassion pour celle que je considérais presque comme ma fille. « Je comprends… Toi et Égéon êtes des très bons amis et ce depuis votre plus tendre enfance. Il est donc parfaitement normal que tu tiennes énormément à lui, mais si jamais il partait, j’aimerais que tu restes forte. Je sais que tu crois n’être rien sans lui, mais ce n’est pas le cas. Tu as tellement plus d’importance que tu ne t’en accordes, Amina. Tu ne comprends pas à quel point les gens tiennent à toi. Penses à ton grand-père. Comment crois-tu qu’il le prendrait si tu t’écroulais suite au départ d’un garçon? » J’esquissai un faible sourire, histoire de détendre un peu l’atmosphère. Cette discussion devenait un peu trop émouvante à mon goût et j’avais envie de tout arrêter maintenant, pour ne pas me montrer faible devant autrui, mais dans un autre sens, je voulais continuer d’en parler. Pour Amina. Parce que ça avait l’air de lui tenir à cœur.
« De toute façon, ça n’arrivera pas. Je sens qu’Égéon fera le bon choix. Peut-être qu’il croit aimer cette humaine aujourd’hui, et peut-être qu’il l’aime réellement, mais je l’ai bien élevé. Il sait ce qui est mieux, autant pour lui que pour le royaume. »Prononcer ces dernières parole me redonna toute ma confiance. Je pus enfin esquisser un vrai sourire sincère et mon regard reflétait ma détermination. Je voulais que tout rentre dans l’ordre. Faire enfin une croix sur cette histoire tordue et, pour commencer, je devais élaborer un plan de bataille. Mais, en premier lieu, je devais absolument remonter le moral de cette pauvre Amina. Pour ce faire, une idée m’était passée par la tête. Une idée un peu loufoque, un peu extravagante, mais qui, selon moi, pourrait suffire à changer les idées, non pas seulement de la petite Aveshal, mais aussi de tout le royaume. « Amina… » Commençai-je en lui adressant un sourire en coin. « Et si on organisait un bal? Comme ça, on pourrait réunir tout le royaume, divertir le peuple et changer les idées de tout le monde. Ce serait une nuit à part, une nuit où tout le monde peu être heureux. De plus, si par la même occasion on arrive à montrer à Égéon les avantages offerts par le peuple marin… » En terminant ma phrase, je croisai les bras sur ma poitrine, imaginant déjà la scène. Toutes les sirènes et tous les tritons qui dansent ensembles dans la salle du trône...
[/i]
roller coaster
Spoiler:
Coucou! Je n'étais pas certaine d'où l'idée du bal masquée venait. Du coup, je me suis dit qu'elle pourrait venir de là Mais si vous aviez déjà décidé, toi et Égéon, tu n'as qu'à m'envoyer un Mp et je modifierai tout ça
«Je comprends… Toi et Égéon êtes des très bons amis et ce depuis votre plus tendre enfance. Il est donc parfaitement normal que tu tiennes énormément à lui, mais si jamais il partait, j’aimerais que tu restes forte. Je sais que tu crois n’être rien sans lui, mais ce n’est pas le cas. Tu as tellement plus d’importance que tu ne t’en accordes, Amina. Tu ne comprends pas à quel point les gens tiennent à toi. Penses à ton grand-père. Comment crois-tu qu’il le prendrait si tu t’écroulais suite au départ d’un garçon? »
Il est vrai que j’avais mon grand-père et que j’étais entrain de l’oublier. Il avait toujours été là pour moi et il avait pris la relève de ma mère. Oui bon d’accord, parfois il avait été dur, mais c’était pour mon bien. Il voulait simplement que je sois bien élevé.
«Il le prendra surement très mal, lui qui m’a élevé pour que je sois forte.»
Je le regardais. Il semblait beaucoup plus affecté par cela qu’il ne le laissait paraitre. Au fond, je savais qu’il avait un peu peur que son fils choisisse l’humaine. Je ne pouvais imaginer ce qu’il pouvait ressentir à l’idée de perdre un second fils. Maëa était introuvable et Égéon qui hésitait à son avenir sous-marin. Ce ne devait pas être facile pour Malech. Je déposai une main sur la sienne quand il me dit que son fils prendrait la bonne décision. Qu’il resterait et assumerait ses responsabilités.
«J’en suis certaine. Il tient beaucoup trop à vous, pour vous laisser tomber. Je sais que vous le savez au plus profond de vous. Et puis, je tiens à vous. Beaucoup d’ailleurs.»
Il avait déjà repris un peu confiance et il était de nouveau un roc. Je le comprenais de vouloir changer la conversation. Je ne savais pas trop à quoi il pensait, mais j’allais surement le savoir prochainement. Avec le sourire qu’il me lançait, il savait qu’il se passait quelque chose. Alors, je ne pouvais qu’être curieuse.
« Amina… Et si on organisait un bal? Comme ça, on pourrait réunir tout le royaume, divertir le peuple et changer les idées de tout le monde. Ce serait une nuit à part, une nuit où tout le monde peu être heureux. De plus, si par la même occasion on arrive à montrer à Égéon les avantages offerts par le peuple marin… »
Un bal? Moi l’organiser? Il était vrai que j’en rêvais depuis que j’étais toute petite, mais je n’avais jamais pensé pour voir en organisé un. J’étais honoré qu’il pense à moi ainsi, je pourrais demander à Valone de le faire avec moi. Que l’on choisisse un thème et que l’on fasse le plan de tout ça. Il avait raison, cela rendrait les heureux, puisque moi j’étais déjà excitée comme une puce.
«Ce sera avec joie mon cher roi. Par où on commence?»