Au début personne ne l'avait écouté. Il avait eut beau s'époumoner et lancer des ordres à tout va, aucun de ses hommes n'avait fait attention à lui et il s'était retrouvé à gesticuler comme un beau diable sur le pont du navire, hurlant à qui voudrait l'entendre de préparer les canons pour la première salve. Il s'était passé une éternité pour que quelqu'un daigne enfin se rendre compte que l'énergumène qui s'évertuait à tenter de les diriger n'était finalement pas si mauvaise à ça et que ses ordres étaient même parfaitement ceux d'un homme d'expérience. Le pirate s'était emparé de tout ce qui traînait à sa portée, le jetant de force dans les bras des artilleurs. Poudre à canon, boulet, corde, hurlant des ordres à chacun d'entre eux sur la direction et les coordonnées à adopter. La plupart l'avaient regardé stupéfait et quelques un avaient fini par sortir de leur torpeur pour appliquer les ordre et se tenir parés à tirer. L'oeil rivé sur le coin de mire, l'oreille tendue pour écouter les ordres. Et la première salve de canon s'était abattue dans un fracas d'apocalypse. Sans qu'aucun d'entre eux ne hausse un sourcil, déjà prêt à recharger.

Les salves se succédèrent les unes après les autres, voyant le maître-canonnier s'époumoner à lancer des ordres, rectifiant les premiers tirs qui avaient difficilement réussi à atteindre l'énorme bête. Mais sa taille avait l'avantage de la rendre particulièrement lente, laissant à Cookson l'occasion de corriger ses coordonnées initiales. L'un des boulets frappa en plein dans le mille, atteignant l'un des anneaux du serpent géant dans un grognement animal qui exprimait probablement de la fureur à être ainsi touchée.

« Continuez comme ça, ne relâchez pas la cadence! Artilleurs, rechargez! » Hurla-t-il

Et comme rendu furieux par ces assauts qui faisaient finalement mouche, le serpent heurta la coque d'un coup violent, projetant tout le monde à bâbord. Déséquilibré, il du se retenir à un cordage avant de reprendre ses esprits, prêt à retourner à son poste. L'un des hommes d'équipage, un pirate qu'il n'avait jamais vu de sa vie se précipitait dans sa direction, prêt à aider.

« Où est ton poste l'ami? Si tu n'es pas artilleur, tiens toi prêt, cette bestiole est sur le point de riposter de plus belle! »

Comme pour prouver ses dires, le monstre se projeta de nouveau contre le navire dans une secousse brutale, alors qu'une nouvelle salve partait dans une détonation assourdissante. Arriveraient-ils jamais à éliminer cette bête maudite?

LA TERREUR DES PROFONDEURS

Elle s'époumone à crier le prénom de son ami, elle s'épuise à nager à contre-courant afin de se retrouver près du corps inanimé du viking. Sif, elle n'arrive plus à contenir ses larmes, elle panique. Le blond à le visage sous l'eau depuis trop longtemps déjà et à cet heure, il devrait être sans vie, mais elle refuse d'y croire. Elle a besoin de Tankred, sinon elle n'est rien du tout, elle le sait, elle en a la conviction. Il ne peut pas être mort, non, c'est impossible, sinon, elle le serait elle aussi, c'est logique. Ses yeux se posent à nouveau sur la nageoir dorsale du requin qui s'approche de plus en plus de l'homme. La bête va finir par dévorer son ami et Sif, elle ne le supporterait pas. Elle ne peut pas rester là, innactive à attendre qu'il se fasse bouffer, c'est hors de question. S'il était à sa place, il ne la laisserait pas tomber, elle le sait parfaitement. Alors qu'elle tente à nouveau de nager vers lui, elle sent quelqu'un la saisir par les épaules et la secouer, mais elle ne bronche pas. Ces mains puissantes la forcent à changer de cap et les yeux de la pirate se posent sur Alistair. Elle le voit, mais d'un autre côté c'est comme s'il n'existait pas, toute son attention est tournée vers son ami qui va se faire dévorer vivant... ou non. « Sif !! » Elle ne l'écoute pas, Sif, elle tente tout simplement de se dégager. « Il faut que tu me suives, que tu montes sur la barque, qu'on sorte d'ici. On va se faire tuer si on reste dans l'eau !! » Elle secoue vivement la tête. « Je peux pas !!» Toujours les larmes qui roulent sur ses joues, toujours la panique et la peur qui la force à rester dans l'eau.

La nageoire d'un deuxième requin fait surface dans l'eau. Sif, elle continue à se débattre et très rapidement, Alistair se résigne à l'embarquer de force dans la barque. C'est ça ou voir son corps et celle de la jeune femme se faire dévorer par les requins. « Alistair, non ! On ne peut pas le laisser là, il va mourir !! » Sif, elle veut se jeter à l'eau, elle veut rejoindre le corps de son ami, elle veut le sauver, mais on doit la retenir de force pour qu'elle ne plonge pas tout droit vers une mort certaine. Les hommes dirigent la barque vers la berge, alors que sous les yeux de la femme viking, le requin fond sur le corps sans vie de son ami. Si seulement elle pouvait comprendre que le vrai Tankred se trouve toujours à bord du bateau, sain et sauf. Ça lui éviterait cette douleur, ça permettrait de reprendre ses esprits. En ce moment, elle est complètement vulnérable, elle s'éloigne de celle qu'elle a l'habitude d'être. Elle pleure, elle est dévastée, mais alors qu'ils atteignent la berge, elle devra se battre, pour tous ceux encore en vie, comme Tankred l'aurait fait.

Le nouveau venu semblait savoir ce qu'il faisait. Et à sa grande stupeur, Jeremiah se surpris à accepter cet état de fait comme si c'était normal. Comme si l'apparition soudaine d'un capitaine pirate dont il n'avait jamais entendu parler n'avait absolument rien de suspect. Mais il n'était pas à sa première aberration ce jour-là et il n'était plus temps de tergiverser. Pas quand le navire était la proie d'un serpent géant bien décidé à les envoyer par le fond. Les explications viendraient plus tard. L'homme ne s'était également pas embarrassé de détails inutiles, déjà près à élaborer une stratégie d'attaque. Que faire? Jeremiah était plutôt d'accord, il fallait se préparer. Plutôt habitué à être celui qui transmet les ordres, il se retrouvait à devoir élaborer un plan. On aurait dit que tous les rôles étaient chamboulés. Ca n'aurait pas du être le cas et pourtant personne ne semblait s'en formaliser.

« On a déjà réussi à le toucher, ça l'a sacrément énervé! M'est-avis qu'il faut l'attaquer sur plusieurs front pour le déborder! Tu te sens de mener l'autre offensive? »

A tout pris avoir le dessus sur cette chose avant qu'elle ne parvienne à faire trop de dégâts ou ne choisisse de s'attaquer au port où le Kraken faisait déjà des siennes. Mais comme s'y prendre? S'ils avaient pu définir un autre front d'attaque, ça aurait fait la différence. Le Queen Anne disposait d'une force de frappe conséquente mais toute autre arme susceptible de blesser la bête aurait été sacrément utile dans la situation qui les occupait. Plus ils en auraient, mieux se serait.

« Mobilisez les harpons! Hurla-t-il, saisi d'une idée, on est dans un port que diable! C'est pas ça qui manque! »

LA TERREUR DES PROFONDEURS

Le serpent géant ne cesse de fracasser la mer avec sa longue queue, frappant encore et encore en provoquant d’épaisses vagues qui font tanguer les navires amarrés au port de Blindman’s Bluff. Pourtant, tous les marins réquisitionnés auprès des canons ne cessent de faire pleuvoir une litanie de boulets sur l’animal pour l’exterminer, pour le détruire et ainsi les sauver d’une mort imminente. Adresse, agilité et puissance ont raison de l’animal qui capitule, blessés autant physiquement que dans son orgueil destructeur : il s’enfonce dans les profondeurs de la mer pour fuir le vacarme assourdissant des nombreuses attaques canonnières à son encontre. Une première réussite, mais il ne faut pas se reposer sur ses lauriers, car l’autre créature continue d’anéantir la cité avec ses longs bras tentaculaires. La cible change et tous les marins pointent les canons sur le poulpe géant. Après avoir essuyé une première bataille, il est temps de gagner la guerre contre la pieuvre. Celle-ci ne doit pas s’enfuir, elle doit mourir. Tous les badauds assemblent leurs dernières forces, leurs derniers espoirs dans l’ultime quête. Quel en sera le dénouement ? À vous de l’écrire maintenant…

A SAVOIR
∞ Il n'y a plus d'imposition concernant la longueur de vos réponses
∞ Il s'agit de la dernière intervention du PNJ. Le but de cette dernière bataille, tuer le poulpe géant. Bien évidemment, ce sera uniquement dans la conclusion que nous le dirons donc ne le mentionner pas dans vos rps, mais vous pouvez parler d'affaiblissement etc...
∞ La conclusion de ce premier chapitre aura lieu en janvier, entre le 3 et le 6 janvier en fonction de vos interventions
∞ Pour des questions ou un problème particulier, n’hésitez pas à nous mp.

Bonne chance à tous !!

Jeremiah ne retint pas une exclamation de triomphe lorsqu'il vit l'énorme monstre marin capituler et replonger vers les profondeurs. Le poings au ciel et la mine ravis, les pirates exprimaient leur joie. Mais la menace n'était pas complètement disparue et sur le port, le Kraken continuait de faire des dégâts, s'attaquant à tout ce qui pouvait passer à portée de ses tentacules. Impossible de se reposer sur ses lauriers, il fallait agir. Ordre fut donner de changer l'angle d'attaque et les canons furent pointés en direction de la bête. Le port avait déjà subit de nombreux dégâts et le forban ne pu s'empêcher de tiquer en pensant que ses canons n'allaient pas tarder à en faire d'autres. Mais qu'auraient ils pu faire pour éviter les dommages collatéraux? Tout au mieux pouvait-il faire en sorte d'éviter les civils du mieux qu'il pouvait. Il ne se fallut que quelques minutes pour qu'il donne de nouveaux ordres.

« Préparez les canons! Aboya-t-il, cette maudite chose doit aller rejoindre l'autre, envoyez la par le fond! Que les hommes sur le port reprennent les harpons, il faut l'attaquer sur tous les fronts! »

Comme pour l'assaut sur le serpent, les salves se succédaient. Bien qu'il faille admettre que le Kraken avait déjà causé énormément de dégâts à la cité portuaire. Arriveraient-il à s'en défaire? Ils n'avaient pas le choix et surtout pas le temps d'y penser. Il fallait riposter et sans faiblir. Ne résonnaient sur Blindman's Bluff que le fracas des canons et la rumeur des cris alors que montait dans l'atmosphère des relents de poudre et de souffre. Une vision de fin des temps qu'il faudrait des semaines pour reconstruire malheureusement.