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 Fuir ou ne pas fuir ? Naïla
★ second star to the right and straight on till morning ★

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Message Sujet: Fuir ou ne pas fuir ? Naïla Fuir ou ne pas fuir ? Naïla EmptyMar 13 Déc 2016 - 21:28

Fuir ou ne pas fuir ?
Naïla
&.
Raygon


 

 



 

 


Are you, are you Coming to the tree? Where I told you to run So we’d both be free Strange things did happen here No stranger would it be If we met at midnight In the hanging tree The Hanging Tree HUNGER GAMES


« Naïla ? Naïla attends ! »
Son visage dans la foule s’estompait déjà. Mais le garçon n’avait pas dit son dernier mot. Bousculant de ses larges épaules les passants, il évita de justesse le rejet malodorant d’un sceau du premier étage. Blindmans’Bluff était une ville bien moins dangereuse que One-Eyed, quoi que ! Il avait appris à apprécier cette ville commerçante des beaux quartiers. Mais quand le visage de la jeune femme brune s’était subitement soustrait à son champ de vision, il l’avait poursuivi, croyant reconnaître ses traits si particuliers. Se glissant entre un couple de vieilles dames claudicantes, il allongea le bras pour toucher l’épaule de celle qu’il croyait avoir reconnue. La demoiselle, surprise, se retourna, sursautant au contact de cette main pesante, et le visage de Raygon se décomposa. Oh oui certes elle était brune. Mais il n’y avait bien que ça de comparable entre l’archère farouche de ses souvenirs et la pâle figure contrite qui lui faisait face. S’excusant à peine il enfonça ses mains dans les poches de son manteau et s’écarta de la foule, prenant une rue adjacente qui remontait vers la forêt.

Depuis leur brutale séparation il y avait de cela quelques semaines, Ray n’avait plus revu Naïla. A peine avait-elle passé le seuil de sa petite cabane qu’il s’en était atrocement voulu. Sa haine des sirènes et les souvenirs douloureux qui y étaient associés avaient pris le dessus sur sa raison. Elle lui avait sauvé la vie, s’était ouverte à lui, et il l’avait repoussé aussi vulgairement qu’un insecte répugnant. Il avait beau avoir cherché les alentours, la demoiselle avait disparu. Et dans l’art de la discrétion, il lui faisait toute confiance pour ne jamais la retrouver si tel n’était pas son désir.
Il se rappelait encore son regard, devenu froid, comme si aucun sourire n’y était jamais né. L’impression qu’il lui avait donné une raison de plus de ne pas se lier à ce monde d’hommes décidemment bien ingrats. Car par la suite, Raygon avait bien compris que cette bande de vils pirates devait être à l’origine d’un carnage chez le peuple de l’océan. Chose qui ne l’étonnait qu’à moitié lorsqu’on connaissait les monstres de barbaries que certains d’entre eux pouvaient être.

Arrivé aux abords de la ville, il jeta un regard à la forêt des âmes sur sa droite avant de se diriger vers la pointe de la tempête. Bien que n’aimant pas garder rancune ou mauvaise querelle à quelqu’un, sa vie continuait et il ferait avec. Cet après midi il avait décidé de tester une nouvelle invention de son imagination. Et pour cela, il avait besoin de vent, de beaucoup de vent. A Neverland, il n’y avait que peu d’endroits où trouver un tel déchainement des éléments : la pointe de la tempête.

Il arriva aux abords de l’ancien village de la pointe alors que le soleil déclinait à l’horizon. Se glissant dans l’une des maisons en ruines, Raygon traversa les pièces fantômes et se dirigea vers le fond de la maisonnette où s’il s’acroupit devant un drap blanc poussiéreux. Précautionneusement, il souleva la couverture quand un éclair lumineux passa devant l’ouverture du taudis. Une silhouette, telle un fantôme qui fit hérisser les poils de ses avants bras. Laissant sa main retomber le long de son corps il tourna la tête pour suivre cette ombre étrangement familière. Se relevant lentement, il s’avança vers ce qui devait être une ruelle autrefois. La jeune femme s’éloignait, se dirigeant vers la côte comme plongée dans un sommeil guidé. Attiré comme un papillon de nuit, Raygon la suivit, remarquant ses cheveux bruns coulant dans son dos, son profil lorsqu’elle tourna légèrement la tête.
Alors qu’elle s’arrêtait, quasi au bord du trait de côte le jeune homme appela de nouveau.

« Naïla ? »
© Gasmask


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Message Sujet: Re: Fuir ou ne pas fuir ? Naïla Fuir ou ne pas fuir ? Naïla EmptyMer 14 Déc 2016 - 15:59



Fuir ou ne pas fuir ?


« ARE YOU, ARE YOU COMING TO THE TREE? WHERE I TOLD YOU TO RUN SO WE’D BOTH BE FREE STRANGE THINGS DID HAPPEN HERE NO STRANGER WOULD IT BE IF WE MET AT MIDNIGHT IN THE HANGING TREE. »

Cela faisait pratiquement un mois que Naïla avait trouvé refuge chez un prénommé Magnus. Les circonstances de leur rencontre étaient assez particulière. Elle s'était produite quelques heures après s'être éloignée de Raygon. Alors qu'elle avait trouvé refuge pour la nuit dans une sorte de taverne, des pirates étaient venus à son encontre et elle s'était fait prendre. Après avoir échappé à leurs mains baladeuses, elle avait même survécu à l'épée plantée et retournait encore et encore dans son épaule, jusqu'à ce qu'elle perde connaissance. Elle s'était réveillée chez un jeune fermier et il lui avait fallu un moment pour baisser sa garde. La jeune sirène s'en était fait un ami, l'un des seuls avec Mingan, un indien, qui avait été là à son arrivée sur l'île. Que des garçons! Mais il fallait avouer que croiser une fille en pleine forêt n'était pas très commun d'après elle. Elle avait seulement quelques indiennes comme connaissances, mais de là à les considérer comme des "amis"... C'était un bien grand mot pour elle !

Quoiqu'il en soit, en ce moment, Naïla n'avait pas réellement de maisons. Elle avait décidé de ne pas s'éterniser chez Magnus et ne pas abuser de son hospitalité. Presque quatre semaines, c'était beaucoup trop ! Elle était allée quelques nuits chez les indiens, plus particulièrement dans le tipi de Mingan en tentant d'échapper aux pirates. Et de temps à autre, elle se rendait à Blindman's Bluff dans l'habitation d'un mercenaire qui l'avait épargné alors qu'il avait été au départ embauché pour lui ôter la vie. Ca faisait quelques lieux de "squatte" temporaire, mais Dieu savait qu'elle détestait demander de l'aide aux autres. De ce principe, elle avait élu domicile dans le village, ou plutôt les ruines qui y restaient, de la pointe de la tempête. Les pirates ne penseraient pas à fouiller, ici d'après elle.  

Alors depuis quelques temps, la jolie brune dormait dans ce "palace". Elle chassait le matin, vendait au marché de Blindman's Bluff l'après-midi ses abats, et achetait son repas de la journée suivante avec l'argent récolté avant de retourner dans son refuge temporaire. Il y a une semaine, elle avait aperçu le visage du jeune Raygon avec qui ils s'étaient quitté en mauvais terme, il y a quelques temps déjà. Son premier réflexe fut assez stupide, mais elle avait quitté le marché dans l'espoir de l'éviter. Niveau immaturité on ne pouvait faire pire. Mais elle ne faisait plus réellement confiance aux autres après toutes ses histoires. Elle n'aurait pas voulu qu'il tape un scandale en plein milieu de la Grande Place en disant que c'était elle la sirène qui tuait tous ses pirates. Quelle atrocité, certes, mais elle ne le connaissait pas et ne savais pas de quoi il était capable.

A partir de cet épisode, elle avait continué tout bonnement sa vie. Du moins, jusqu'à ce soir-là. La nuit était tombée depuis quelques dizaines de minutes. Revenant du marché, elle avait acheté un poisson et une mélange de légumes pour l'accompagner. Même si elle chassait, la viande n'a jamais été son fort. Normal quand on mange des crustacés et des poissons depuis sa naissance. Mais elle s'était rapidement faite aux habitudes des humains. Assise sur le rebord de la falaise, les pieds pendants dans le vide, l'Océan se déchaînait sous ses pieds. La hauteur ne lui faisait pas vraiment peur. Ce qui la surprit -surtout-, ce fut son prénom qui parvint à ses oreilles. Posant son assiette restaurée dans l'une des maisons, elle tourna la tête et découvrit le visage du grand brun qu'elle tentait tant bien que mal d'éviter depuis quelques temps. Son coeur se mit à palpiter, sa bouche exprimée sa surprise, alors qu'elle reposa rapidement pied à terre, debout face à lui. Elle attrapa son poignard qu'elle gardait toujours dans sa bottine et le regarda, les sourcils froncés.

« Qu'est-ce que tu fais là ? » demanda-t-elle d'un ton qui se voulait d'une distance remarquable, comme ci un fossé les séparé, désormais, mais une pointe de déception se camoufla dans ses paroles.

- Adrenalean 2016 pour Bazzart

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Message Sujet: Re: Fuir ou ne pas fuir ? Naïla Fuir ou ne pas fuir ? Naïla EmptyMar 20 Déc 2016 - 11:28

Fuir ou ne pas fuir ?
Naïla
&.
Raygon


 

 



 

 


Are you, are you Coming to the tree? Where I told you to run So we’d both be free Strange things did happen here No stranger would it be If we met at midnight In the hanging tree The Hanging Tree HUNGER GAMES


Alors qu’il avait seulement cru l’apercevoir dans la foule, il avait crié son nom. A présent qu’il était persuadé de l’avoir devant lui, seul un murmure avait franchi ses lèvres. La suivant comme un automate, il la regarda s’asseoir au bord de la falaise comme s’il s’était agit d’un vulgaire banc de parc tranquille. Pourtant sous ses pieds, des mètres de vide la séparaient de la terre ferme, ou plutôt de la mer pas ferme du tout. Sa voix la fit sursauter et elle se redressa face à lui, une mine aussi étonnée que farouche peinte sur le visage. Malgré lui un sourire en coin ravala son visage. Comment avait-il pu ne serait-ce que la confondre une demi seconde avec l’autre femme du marché ?
D’un geste rapide, elle se baissa pour attraper quelque chose dans sa botte. Il plissa les yeux intrigués avant de relever les mains en geste d’apaisement en la voyant tendre un poignard.

« Oh oh Naïla, je viens en paix ! »

La contournant lentement, les mains toujours en l’air il avança jusqu’à être face à la falaise, à ses côtés. D’un geste maladroit qui se voulait apaisant il désignant l’assiette vide du pied.

« Tu profites de la vue en grignotant un bout ? » Ce n’était pas la chose la plus intelligente à dire mais c’était la plus simple. Raygon n’avait jamais été doué avec les sentiments, et se faire pardonner, avouer qu’il avait fait une erreur en était un des plus difficiles. La question de Naïla lui fit frotter nerveusement son avant bras. Il s’en était voulu à la minute où elle était partie. Bien sûr, il n’avait pas à faire reposer sur les épaules de la jeune femme le poids de son passé avec les sirènes. Ce n’était pas parce qu’elle était l’une d’elles, qu’elle partageait leurs penchants sadiques pour la noyade. Elle payait les pots cassés de son peuple et Raygon releva enfin les yeux, fermes dans ceux de la jeune sirène en soupirant.

« Ecoute j’ai beaucoup pensé à notre rencontre depuis ton départ et… je m’excuse d’avoir réagi avec… dégoût. » C’était le terme, il avait dû faire une moue de dix pieds de long comme après avoir mangé des épinards avariés. Il ne pouvait cependant pas cacher son manque de confiance évident envers le peuple sous-marin. Et là encore, à la regarder et connaissant sa véritable nature, il ne pouvait décemment dire qu’il lui accorderait toute sa confiance. Mais il lui devait des explications.

Raygon prit cependant son temps avant de reprendre la parole, son regard brun détaillant la jeune femme de pied en cape. Les hématomes sur son visage et son cou avaient disparu, ne restaient plus que deux marques légèrement jaunâtres à la base de sa clavicule. De même que ses bras, ou les estafilades sanguines avaient été remplacées par de fines zébrures brunes. Guérissait-elle plus vite que les hommes, ou connaissait-elle des remèdes propres à accélérer les cicatrisations.

«  Tu as meilleure mine que lorsqu’on s’est quitté la dernière fois. » Et ce faisait, et pour détendre l’atmosphère orageuse entre eux, il s’assit au bord de la falaise, montrant bien qu’il était là pour faire amande honorable. Il replia son genou sous son coude, juste histoire d’avoir un appui si, au cas où, la demoiselle décidait de le planter là, au sens propre comme au figuré puisqu'elle tenait toujours son poignard pointé vers lui.
© Gasmask


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Message Sujet: Re: Fuir ou ne pas fuir ? Naïla Fuir ou ne pas fuir ? Naïla EmptyJeu 22 Déc 2016 - 15:46



Fuir ou ne pas fuir ?


« ARE YOU, ARE YOU COMING TO THE TREE? WHERE I TOLD YOU TO RUN SO WE’D BOTH BE FREE STRANGE THINGS DID HAPPEN HERE NO STRANGER WOULD IT BE IF WE MET AT MIDNIGHT IN THE HANGING TREE. »

Naïla observa le jeune homme face à elle et son coeur s'emballa. Elle ne sut dire pourquoi. D'habitude cela arrivait quand elle tentait de fuir les pirates. Ça n'avait rien à voir non plus avec une quelconque marque d'amour comme ce que les gens disent quand ils voient l'être aimé. Non. Elle ne sut dire pourquoi. Peut-être un mélange de joie et d'inquiétude; de peur et de colère; de curiosité et de stress ? Voilà ce que c'était ! Une opposition de deux sentiments contradictoires. Elle qui avait toujours porté un masque, là voilà perdu à ne plus savoir comment agir, en plus devant un garçon. C'était bien le sexe qu'elle fréquentait le plus ici. Il fallait avouer qu'une fille qui chassait et tuait des pirates en effrayait des paysannes ! Elle n'avait donc pas beaucoup d'amis à proprement parlé. Peut-être seulement Mingan et Magnus. Aodren... elle ne savait pas trop. Ils ne s'étaient pas vu depuis un moment et même si il l'avait hébergé, il avait aussi été payé pour la tuer au tout début.

La jolie brune ne savait plus en qui mettre sa confiance. Dans sa tête, elle savait clairement que sa mort n'était plus qu'une question de semaines, voire de jours. Elle était sauvage et ne pouvait rester bien longtemps au même endroit. Son indépendance la rendait dangereuse. Et si elle pouvait gagner un peu de temps de vie en se méfiant du premier venu, elle le ferait. La Faucheuse la terrifiait. Elle n'était pas prête. Elle n'avait que vingt ans. Trop jeune pour s'éteindre. Naïla n'avait pas connu ce qu'une personne "normale" connaissait: l'amour, l'amitié, le mariage, la famille, la grossesse, les papillons dans le ventre, l'excitation... Elle n'avait grandi que dans un monde de haine et d'innocence. Peut-être qu'aujourd'hui était le jour où elle était enfin prête à accueillir une once de bonheur dans sa vie ? Etait-ce le feu vert ou bien fallait-il qu'elle s'en méfie ?

Les secondes passèrent et Naïla ne lâcha pas un seul instant le jeune Raygon du regard. Comme-ci rester ainsi allait lui donner la réponse à ses interrogations et sur comment elle devait agir. Etait-ce une manigance ? Avait-il été payé par les pirates pour la tuer? Elle ne put d'ailleurs s'empêcher de rire quand il lui avait dit qu'elle avait meilleure mine. Un rire plutôt froid et distant. Un rire ironique. Ce fut à ce moment là qu'elle l'éloigna du bord de la falaise, alors qu'il était toujours au sol. Elle le plaqua contre une énorme pierre à quelques centimètres de là, n'étant pas non plus musclée pour le tirer plus loin et le prit par son haut pour le forcer à se relever. Elle se colla contre lui pour l'obliger à ne pas bouger, lâcha son haut, et plaqua son arme sous son cou, saisissant son poignet de l'autre main.

« Qu'est-ce qu'il me dit que je peux te faire confiance ? Je l'ai fais une fois et regarde où ça m'a mené ! Et ton constat comme quoi j'ai meilleure mine et assez ironique vu que le soir même de notre rencontre des pirates me sont tombés dessus, ont tenté d'abuser de moi et m'ont planté et retourné encore et encore une épée dans l'épaule, jusqu'à ce que je perde connaissance.» s'exclama-t-elle en lâchant un court instant son poignée pour lui montrer la cicatrice avant de le lui reprendre. « Mais tu étais là pour m'aider ? Non. Peut-être que c'est même toi qui m'a dénoncé auprès d'eux ? Tu viens pour eux là aussi, peut-être ? Qui es-tu pour juger d'où je viens alors que tu ignores mon histoire ? » cracha-t-elle, énervée.

Pourtant, sa voix dévoilée d'autres sentiments que la colère: la déception et le désarroi. La vérité c'est qu'elle n'avait plus la force de le tuer. Elle n'avait plus la force de tuer personne. A quoi cela l'avait mené au final. Mise à part se planquer sur une falaise, n'ayant rien pour vivre. Elle en avait assez de se battre contre tous ses humains. C'est sans doute l'envie d'en finir avec la poursuite dont elle était la victime qui la poussa à se reculer de Raygon et de jeter son arme un peu plus loin d'eux.

« Vous, les hommes, vous êtes tous pareils. On ne peut pas vous faire confiance. Vous brisez le coeur des filles ou vous les manipulez de ce que j'ai pu constater depuis que je suis ici. La seule chose qui vous anime c'est votre avidité pour l'argent. Alors j'en ai assez. Si on t'a payé pour venir me trouver ou me tuer, fais-le. Ca t'évitera toute cette comédie. De toute manière j'en ai assez de vivre pour me cacher et fuir. Alors vas-y. Tues-moi. Je te laisse champ libre sur la manière.» dit-elle en le fixant droit dans les yeux

- Adrenalean 2016 pour Bazzart

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Message Sujet: Re: Fuir ou ne pas fuir ? Naïla Fuir ou ne pas fuir ? Naïla EmptyMer 28 Déc 2016 - 15:46

Fuir ou ne pas fuir ?
Naïla
&.
Raygon


 

 



 

 


Are you, are you Coming to the tree? Where I told you to run So we’d both be free Strange things did happen here No stranger would it be If we met at midnight In the hanging tree The Hanging Tree HUNGER GAMES


A peine assis qu’il regretta son geste. Le vide sous ses pieds le happait de ses vagues ensorcelantes et Raygon s’obligea à détourner son attention de la crête vers le visage non moins tumultueux de Naïla. Elle lui en voulait, il pouvait parfaitement le lire dans ses yeux bruns. Et s’il était désolé de sa réaction, il sut qu’il réagirait exactement de la même manière. Les sirènes avaient toujours réussi à le manipuler pour le noyer bien méchamment par la suite, il avait fini par en déduire que ce devait être là leur nature profonde, et que quoi qu’elles fassent, l’humain leur faisait l’effet d’une flamme qu’il leur était impérative d’éteindre, à tout jamais de préférence.

Aussi furieuse qu’une tigresse en colère, il la vit fondre sur lui pour le plaquer en arrière, au rocher le plus proche, leurs corps rapprochés en une danse mortelle. Toujours aussi imprévisible... Au moins son retour provoquait en elle une réaction, aussi houleuse soit-elle. La jeune femme avait beau avoir eu la force de l’élan, il plaqua brutalement sa main sur la sienne qui attrapait son col, se redressant non sous sa force mais de son propre chef. Elle était peut-être solide face à une douce jouvencelle, mais il avait passé plusieurs siècles à briser des bûches bien plus épaisses que les bras fins qui l’entouraient. Au corps à corps, elle allait perdre, et elle allait rapidement s’en apercevoir. Mais il la laissait faire, attendant qu’elle explose, se contentant de la regarder d’un œil noir sous la menace de son poignard. Lorsqu’elle lui attrapa le poignet cependant, il du se refreiner pour ne pas lui asséner une droite tout à trac. S’il était patient pour ses inventions, le sang irlandais dans ses veines ne faisait qu’un tour pour les bagarres et il sentit chacun de ses muscles se tendre dans une retenue toute précaire.

Son plaidoyer entama un peu plus sa colère. Etait-elle réellement en train de remettre la faute sur lui ? Lui qui l’avait aidé alors qu’elle l’avait ouvertement mit dans un sale pétrin dès leur première rencontre ? Lui qui lui avait offert gite et couverts alors qu’ils auraient pu se quitter dès les pirates abattus ? Il aurait dû. Oh oui il aurait dû la laisser là. D’après ses dires, elle était femme à s’attirer les pires ennuis du monde et elle n’avait besoin de personne pour ça. Ils se seraient quittés sans qu’elle n’ait à lui dévoiler quoi que ce soit sur elle et le jeune inventeur ne se serait pas triturer le cerveau à chercher des excuses à une race qui de toute évidence, ne savait faire que compliquer les choses.
Il comprit enfin où elle voulait en venir. Elle l’accusait tout simplement de l’avoir dénoncé aux pirates. Bah voyons ! Pour une personne qui ne voulait pas qu’on la juge, elle était bien la première à faire des accusations infondées. Une vraie parano oui ! Restée hors de l’eau lui avait fait manquer d’oxygène pour délirer à ce point. Il regrettait amèrement de l’avoir suivi à présent. Tout ce qui avait fait son charme, son air farouche, sa verve ironique, lui apparaissait aujourd’hui comme de la folie pure.

Aussi rapidement qu’elle l’avait mis en joue, elle se recula, jetant son poignard au loin, finissant sa tirade de manière si théâtrale que Raygon se sentit obligé d’applaudir. Sans sourire cependant.

«  Et moi qui me trouvait fou de m’en vouloir pour une inconnue. Je t’ai cherché Naïla. A chaque coin de rue, j’ai cru t’apercevoir. Et maintenant je regrette de t’avoir rencontrée… ».

Il fit quelques pas vers le poignard, le ramassa comme s’il s’était agit d’un simple champignon après une promenade champêtre, mais son regard, noir quand il le reporta sur Naïla prévoyait de plus sombres desseins alors qu’il assena d’une voix grave, se rapprochant doucement mais sûrement de la naïade.

« Tu es celle qui juges sans remord, pas moi. Tu es celle qui t’attire des ennuis et qui se sert ensuite de bouc émissaire comme moi pour justifier tes délires. Jamais je ne t’aurais dénoncée. »

Alors qu’il se trouvait à quelques centimètres de la jeune femme, il crocheta son poignet, le lui tordant dans le dos en une clé de bras, l’emprisonnant dans un étau de fer entre son torse et le poignard qu’elle avait eu la mauvaise idée de lâcher. Face au vide.

« Et vous les sirènes vous êtes toutes les mêmes. Avides d’aventures hors de votre ennuyeuse citée aquatique. Cherchant le sang et le coeur des hommes comme des sangsues assoiffées. Riant de notre mortalité, mais désirant en connaître tous les charmes. Vous êtes des êtres jaloux par nature et ignorant de votre propre perversité. Vous manipulez les hommes bien plus que nous ne le feront jamais et vous les jeter comme une goutte d’eau dans l’océan infini de votre vie. »

D’un genou appuyé au bas des reins de la jeune femme, il la força à avancer sur le bord de la falaise, face aux vents qui au rythme de leur querelle, semblaient s’être levés. Quelques cailloux dégringolèrent à leur approche brutale, plongeant en piqué vers le vide.

D’un souffle il colla sa bouche au creux de l'oreille de la naïade.

« Tu es la seule comédienne ici bas. Tu veux mourir façon tragédie ? Je n’ai pas besoin d’argent pour ça. Tu m’as assez déçu pour toute une vie. Je n’ai pas envie d’en savoir plus sur toi, ton histoire, et ton peuple rempli de fous. »

Et alors que, sous le coup de la colère et de la déception, hésitait lui-même sur la marche à suivre, le destin le fit pour lui, et le sol se déroba sous leurs pieds.
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Message Sujet: Re: Fuir ou ne pas fuir ? Naïla Fuir ou ne pas fuir ? Naïla EmptyMer 28 Déc 2016 - 16:50



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« ARE YOU, ARE YOU COMING TO THE TREE? WHERE I TOLD YOU TO RUN SO WE’D BOTH BE FREE STRANGE THINGS DID HAPPEN HERE NO STRANGER WOULD IT BE IF WE MET AT MIDNIGHT IN THE HANGING TREE. »

Naïla ne s'attendait certainement pas à une réaction aussi violente de la part de Raygon. Bon sang, que lui était-il arrivé ? Quels événements l'avaient rendu aussi meurtri ? La jeune femme était bien placée pour savoir que la vie n'était pas toujours simple pour tout le monde. Elle en avait eu des épreuves et sans doute n'avait-elle pas mérité de s'en sortir ainsi. Sans essayer de lutter, elle se laissa faire par le grand brun. Elle se retrouva bien vite au dessus du vide. L'Océan se déchaînait sous leurs pieds. Elle n'était pas sûre qu'une personne tombant de cette hauteur puisse s'en sortir, pas même une sirène. Avec un peu de chance, si il la lâchait là, maintenant, elle éviterait un des rochers et pourrait peut-être s'en sortir. Son coeur battait à mille à l'heure et le jeune homme pouvait sans doute le sentir au coeur de son poignet qu'il tenait fermement. Le vent faisait rage, les feuillages virevoltaient autour d'eux, comme-ci la nature essayait de refléter la tension ici apparente. Naïla ferma les yeux et prit une profonde inspiration.
 
« Tu crois que j'ai choisi ma nature ? Que si je suis ici c'est par choix ? Je ne l'ai pas choisi. Ils ont tué ma meilleure amie, je devais me venger. Et si je t'avais vraiment voulu du mal je me serai mise à chanter. Ce n'est pas le cas. Alors maintenant arrêtes d'être entêté dans ton idée que tous les êtres des fonds marins sont mauvais. Je n'... »

Elle n'eut pas le temps de rajouter autre chose qu'un épais morceau de terre se déroba sous leurs pieds. Un cri s'échappa de ses lèvres. Elle eut d'abord cru que Raygon l'avait lâchée, mais sa silhouette sembla l'accompagner dans sa chute vers le néant. Le retour en enfer pour la jolie brune. Elle fut d'ailleurs si chaleureusement accueillie vu qu'elle se prit la tête dans un rocher quelques instants après son atterrissage dans l'eau salé.

La jolie sirène resta inconsciente de longues secondes. Quand elle ouvrit de nouveau les paupières, elle constata dans un premier temps qu'elle était vivante, dans un second temps que sa paire de jambes s'était métamorphosée en une queue orangée, puis enfin elle commença à paniquer pour le sort du jeune homme. Même si il avait essayé de la tuer, elle ne pouvait pas le laisser à cette banale et tragique fin. Nageant, paniquée, elle finit par trouver son corps inconscient, flottant dans l'eau. Ils devaient tous les deux être bien amochés. Passant son bras sur son épaule, elle fit quelques battements de nageoire pour remonter le plus possible vers la rive. Elle eut besoin de très peu de secondes pour déposer son corps sur le sable humide.

« Raygon ? Raygon, réponds-moi ! »

Aucune réponse. A vrai dire le contraire aurait été trop beau. Leurs deux corps touchants à moitié l'eau, la jeune femme porta son index et son majeur au creux de son cou pour prendre son pouls. Rien. Nada. Aucun signe de respiration. Peinant un peu avec sa queue de sirène, elle s'approcha de son visage. La vie de Raygon en jeu, elle ne se préoccupait même pas du comment elle sortirait de l'eau maintenant que ses vêtements avaient totalement disparu lors du processus de métamorphose. Elle se retrouverait sans doute nue et cela ferait terriblement peiner la jeune femme qui n'avait pas une penderie dans laquelle elle pouvait se servir. Néanmoins, en ce moment-même, elle s'acharnait surtout à savoir comment ranimer le jeune homme. Elle décida alors de faire comme dans les histoires qu'on lui racontait. La jolie brune porta ses lèvres sur les siennes et souffla. Toujours rien. Elle appuya plusieurs fois avec ses mains sur son torse imbibé d'eau, réalisant une dizaine de compression avant de nouveau reporter ses lèvres sur les siennes.

« Réagis Raygon, je t'en supplie. » dit-elle en commençant réellement à paniquer.

Ses yeux étaient légèrement humides. Elle ne voulait pas être responsable de la mort du grand brun. Même si elle avait trop de fierté pour l'avouer, elle l'aimait bien, car il lui rappelait sans doute une part d'elle-même trop méfiante de ce qui l'entourait. Quelqu'un sembla entendre ses supplices car Raygon se mit sur le coté en crachant l'eau de ses poumons. Un léger soupir entre la joie et la décompresse face à toutes ses tensions quitta ses lèvres alors qu'elle se laissa tomber sur le dos. Maintenant elle pourrait se focaliser à comment sortir de cette eau enragée et se concentrer sur ses propres plaies, principalement sur son crâne et la légère coupure à ses lèvres. Mais elle s'en fichait. Il était en vie. Et c'est tout ce qui lui important, désormais.  

- Adrenalean 2016 pour Bazzart

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Message Sujet: Re: Fuir ou ne pas fuir ? Naïla Fuir ou ne pas fuir ? Naïla EmptyJeu 29 Déc 2016 - 13:15

Fuir ou ne pas fuir ?
Naïla
&.
Raygon


 

 



 

 


Are you, are you Coming to the tree? Where I told you to run So we’d both be free Strange things did happen here No stranger would it be If we met at midnight In the hanging tree The Hanging Tree HUNGER GAMES


Au fond, il savait que jamais il n’aurait pu la tuer. Il n’était pas un boucher. Comment l’aurait-il tué d’ailleurs, en l’égorgeant comme un criminel de rue ? En la jetant dans le vide comme un lâche ? Non bien sûr que non. Il avait laissé parlé sa colère, mais tout ce qu’il souhaitait à présent, c’était être loin d’elle. Malgré son profil avenant, Raygon accordait difficilement son intérêt aux personnes qu’il croisait. Oh bien sûr, il s’émerveillait de tout et de tous, mais c’était éphémère. Il était un colibri battant l’aile de fleurs en fleurs sans jamais se poser. Réfléchissant si vite que les couleurs et les formes défilaient sous ses yeux sans qu’il ne s’y arrête, servant juste le grand Tout de son imagination. Mais Naïla avait su retenir son attention. Peut-être seulement par égoïsme et par désire de se faire racheter sa conduite, mais il ne l’avait pas chassée de ses pensées comme les autres. Les révélations de la sirène lui firent lever les yeux au ciel. Se rendait-elle compte qu’elle était aussi butée sur les hommes qu’il l’était sur les sirènes. Sauf que lui ne s’amusait pas à les descendre un par un.

Mais il n’eut pas le temps de prendre de décision qu’il sentit la roche mère sous leurs pieds s’effriter. Sans portance aucune, ils firent face à la réalité de leur poids. Pris par surprise, il cria en parfaite symbiose avec la jeune femme alors qu’il chutait. De manière désynchroniser il tenta à la fois de se raccrocher à la terre meuble qui s’effritait sous ses doigts et de l’autre attraper la main de Naïla. Si la première trouva une accroche qui lui luxa l’épaule en un craquement sinistre, la deuxième se referma sur le vide et il suivit de ses yeux affolés la chute vertigineuse de la sirène jusque dans les flots déchainés.

Ses entrailles se serrèrent. Qu’avait-il fait ? Il aurait sans doute du se préoccuper plus avant de son propre problème car il ne vit pas l’énorme bloc arriver sur lui, et par la force des choses, se le prit en pleine poire. Le choc assombrit ses pensées et il lâcha sa prise de fortune, tombant à son tour dans la mer. Les vagues léchèrent son corps et il se laissa porter, flottant dans un demi sommeil assourdissant où des halos rouges se superposaient à des étoiles blanches. Vaguement il sentit qu’on l’attrapait par l’épaule et une douleur aigue déchira ses muscles, lui arrachant un cri de souffrance terrible, qui ne franchit pas ses lèvres le faisant sombrer pour de bon.

Il sentit quelque chose d’extrêmement doux glisser sur ses lèvres, y revenir comme un vent chaud changeant de cape. Aspirant l’eau du dedans. Un gargouillis remonta de ses entrailles et il ouvrit les yeux soudainement, se penchant sur le côté pour cracher l’eau accumulée dans ses poumons. Il n’y eut alors plus rien de doux. Le vent, l’eau, la douleur, tout lui giflait le corps inlassablement et ce n’est qu’en tournant la tête pour tomber face à face avec une Naïla aussi ensanglantée qu’il devait l’être qu’il osa un rictus.

« Va vraiment falloir qu’on arrête les sensations fortes toi et moi. »  Sa voix se brisa, rauque, sous l’effet combiné de l’eau salée et de la chute et alors qu’il tournait la tête pour se situer, la douleur de son épaule légèrement déboitée se rappela à lui, lancinante et il faillit retourner dans les bras de Morphée.

Ce n’est qu’en reportant son regard sur la jeune femme pour examiner de plus près les dégâts, qu’il constata que Naïla était entièrement nue. S’il avait été dans son état normal, il aurait sans doute rougi jusqu’aux oreilles, mais il se contenta de perdre ses mots pendant une longue minute, la bouche légèrement entrouverte, se demandant même s’il n’avait pas raté un épisode avant de se rappeler que c’était une sirène et qu’en toute logique, l’eau salée avait fait ressurgir sa véritable nature.
Refermant son clapet soudain gêné de ce silence et remettant en perspectives la situation embêtante dans laquelle ils se trouvaient il reprit la parole.

« Il faut qu’on remonte, où la marée nous noiera pour de bon. »  Avant de se rendre compte que non. La marée ne noierait qu’un seul d’entre eux. Et que même avec de graves blessures, Naïla pouvait s’en sortir, elle pouvait décider de partir là, maintenant. Un froid glacial s’empara de ses os alors qu’il réalisait la situation bien plus mortelle dans laquelle il se trouvait à présent. Il avait voulu la tuer. Pourquoi ferait-elle un seul geste pour l’aider ? Décidemment lent à la percussion, Raygon se traina sur le sable, levant les yeux vers la falaise en constatant que ce n’était absolument le point de chute qu’il aurait du avoir. La sirène l’avait DEJA sauvé.

« Tu tu… m’as sauvé la vie. »  Il ne savait pas vraiment comment le dire, et c’était un constat plus qu’un remerciement mais quand ses yeux bruns rencontrèrent ceux de la naïade, ils débordaient de culpabilité et de reconnaissance.

La douleur de son épaule, bien réelle aussi, fut implacable. Il ne pouvait pas remonter. Pas dans cet état. Mais à bien regarder le trait de côte, le calcaire y avait creusé de nombreuses galeries, alors peut-être oui peut-être pourraient-ils trouver une grotte assez profonde pour les, pour le, sauver de la noyade.

« Il faut que je me mette à l’abri pour l’instant, la grotte là-bas devrait aller »  fit-il en désignant un renfoncement plus sombre que les autres, sentant déjà l’effort surhumain qu’il lui faudrait accomplir pour arriver jusque là. Son regard osa à peine rencontrer celui de la sirène lorsqu’il rajouta peu convaincu.

« Tu ferais mieux d’aller chercher de l’aide… pour ta tête. Tu peux partir d’ici facilement… Il faudra que tu fasses attention à toi avec la mer, mais je suppose que tu as l’habitude. » Pas d’ironie, des fois, être une sirène avait du bon.


[j’adore la moue piteuse de Ray xDDD]
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Message Sujet: Re: Fuir ou ne pas fuir ? Naïla Fuir ou ne pas fuir ? Naïla EmptyJeu 29 Déc 2016 - 15:15



Fuir ou ne pas fuir ?


« ARE YOU, ARE YOU COMING TO THE TREE? WHERE I TOLD YOU TO RUN SO WE’D BOTH BE FREE STRANGE THINGS DID HAPPEN HERE NO STRANGER WOULD IT BE IF WE MET AT MIDNIGHT IN THE HANGING TREE. »

Les secondes passèrent. Un faible laps de temps où la jeune sirène se dit que ça en était fini pour lui. Il ne réagissait pas et par son attitude hautaine qui les avait mené en haut de cette falaise, elle l'avait perdu. C'était de sa faute. Et contrairement aux pirates, elle se sentait désolé. Même si il venait d'agir comme le pire de imbécile, même si leur discussion n'a jamais été très loin, elle ne pouvait s'empêcher de tenir légèrement à lui et de se sentir coupable. Elle qui avait promis d'arrêter avec ses tueries, de se refaire une vie normale, elle commençait en beauté. Son coeur se compressa dans sa poitrine. Elle avait échoué d'une terrible manière et un innocent était mort par sa faute. Pour la première fois depuis longtemps, son corps lâcha et de l'eau salé monta à ses yeux.

C'est à ce moment là que Raygon se redressa soudainement pour cracher de l'eau. Un soupir de soulagement, de joie, quitta ses lèvres. Ce n'était plus des larmes de peur dans ses yeux, mais de bonheur. Il n'était pas mort. Elle aurait voulu lui sauter dans les bras. L'embrasser fort sur la joue, le front, sur tout le visage pour pouvoir voir que tout cela était réel. Le remercier d'être encore en vie. Mais cela aurait été inappropriée vu que sa queue s'était volatilisée et avait laissé place à son corps totalement nu.

Un faible murmure quasiment inaudible quitta ses lèvres en lâchant un "ce n'est pas vrai". Elle n'était pas spécialement pudique, mais cela pouvait en gêner plus d'un de la voir comme ça. A vrai dire elle s'était habituée à cette situation entre les pirates qui l'avaient enlevée avec sa défunte meilleure amie, son naufrage sur l'île il y a quelques mois et le temps qu'il lui a fallu pour comprendre que ses vêtements disparaissaient si elle plongeait avec... Elle avait été servie. Sans parler du nombre de personne qui l'avait croisé. Et puis même quand elle charmait les pirates, elle portait des tenues plus osées. Elle n'avait pas particulièrement honte de son corps. Cependant, pour un garçon qui venait d'échapper à la mort, qui avait subi un gros choc et qui venait de reprendre conscience, une femme nue en face de lui n'était pas forcément la meilleure chose à faire. Alors, elle remonta ses fines jambes à sa poitrine pour au moins cacher son intimité.

Tic Tac. Tic Tac. Les secondes passèrent bercés par les vagues qui s'éclataient sur les rochers pointus. Ce fut un silence gênant. Un ange passa. Ou plutôt des milliers. Oui, c'était des milliers. Elle avait l'impression que ça n'allait jamais s'arrêter et elle n'avait aucune idée de commencer cesser cette scène. Un "comment tu vas ? Oui désolé je suis nue, mais ce n'est pas de ma faute, je en voulais pas forcément plonger dans cette eau gelée, tu vois ?" aurait peut-être fait un peu trop dramatique en ce moment même.
 
C'est alors que Raygon prit la parole et la jolie sirène le bénit mentalement. Et sa réplique la fit même rire. Elle ne sut dire si c'était sincère ou nerveusement. Mais il était vrai qu'à chaque fois qu'ils se voyaient ils se retrouvaient dans les pires situations imaginables. Peut-être qu'un jour tout se passera autrement et qu'ils cesseront de faire leur tête de ronchons tous les deux ?

Se redressant au bout d'un moment, son corps frêle était vidé d'énergie. Le choc à son crâne avait été si violent que ses jambes en tremblaient. Quelle misère ! Elle ne sut dire ce qu'était le pire: son corps nu dans ce temps désastreux, ou bien être dans cet état devant Raygon ou même ne pas avoir la moindre idée de comment faire pour cacher son corps? Elle se contenta de positionner ses mains vers son intimité. Mais cela se voyait à des kilomètres qu'elle faisait seulement ça pour ne pas gêner le jeune homme qui semblait désemparé. Elle se retint même de rire en voyant sa réaction. Elle préféra donc écouter ses indications avant qu'il ne se stoppe soudainement en comprenant qu'elle lui avait sauvé la vie.

« Toutes les sirènes ne cherchent pas forcément que le sang et le coeur des hommes comme "des sangsues assoiffées".»

La jolie sirène avait volontairement reprit ses propos de précédemment. Un court extrait de sa tirade blâmant les êtres marins. Il avait été si blessant et péjoratif que la jeune Naïla n'avait pu que le retenir. A la fin de ses paroles, elle haussa les épaules et lui tendit sa main pour l'aider à se relever.

Puis, elle observa les alentours. Ils allaient vraiment galérer à partir d'ici. Elle aurait pu le faire, mais il aurait fallu être suicidaire et il était hors de question qu'elle le laisse dans une telle misère sans chercher à l'aider et à le sortir de là. Peut-être que pour une fois il fallait qu'elle mette son entêtement de côté et qu'elle se mette un peu à faire fonctionner son crâne pour chercher une solution.

« Il est impossible de franchir ses mers. Même pour une sirène se serait du suicide. Même si j'arrive à partir sans me faire emporter contre les roches par le courant, je ne tiendrais pas longtemps avec mon énergie. Et puis... elle marqua une pause comme-ci elle hésitait à parler avant de finalement se mettre une grande claque mentalement et de se lancer. Et puis, il est hors de question que je te laisse seul ici. Soit on part tous les deux, soit aucun de nous ne part. »

Elle marcha quelques mètres en étudiant la zone. Ses yeux étaient légèrement plissés et elle tentait d'étudier le moindre détail qui pourrait leur être utile. Après quelques secondes, elle reprit la parole en se tournant vers Raygon et en plantant son regard dans le sien.

« Le niveau de la mer devrait descendre d'ici quelques heures. On a une solution, mais elle ne va sûrement pas te plaire. Il faudrait qu'on nage une centaine de mètres -bien que je doute fort qu'être en compagnie d'une sirène ne t'enchante- et il faudrait rejoindre l'autre rive là-bas. Je pense qu'on s'en sortira. Mais ici, il n'y a aucun moyen de partir, de mon opinion. »
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Message Sujet: Re: Fuir ou ne pas fuir ? Naïla Fuir ou ne pas fuir ? Naïla EmptyLun 9 Jan 2017 - 22:13

Fuir ou ne pas fuir ?
Naïla
&.
Raygon


 

 



 

 


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Le corps nu de la jeune femme provoquait en lui un mélange de malaise et d’hypnose charnelle impossible à dissocier. Il avait toujours trouvé les silhouettes féminines tellement plus graciles et artistiques que celles des hommes. Pour un menuisier, rodé à épouser de ses outils les veines du bois, les courbes du sexe opposé avaient l’harmonie des rondeurs et l’ondulation captivante d’un jeu d’ombre et de lumière sans fin. Il aimait les femmes de ce désir lointain, brûlant de l’intérieur sans trop savoir d’où partait ce feu étrange. Il avait aimé une indienne avec cette intensité mystérieuse des amours d’adolescents. Et depuis seules quelques nuits l’avaient ramené dans les bras doux de quelques femmes de passage sans jamais provoquer en lui plus d’émoi que cela.

Il la regarda masquer comme elle le pouvait son corps de roseau gracile. Il n’y avait rien pour cacher sa nudité ici, que les pierres rêches sans cesse léchées par les vagues. Ses propres vêtements étaient trempés et en piteux état. Même en ayant voulu être galant il n’aurait servi qu’à lui offrir un filet de pêcheur. S’il avait seulement pu enlever un vêtement avec la bouillie de muscles qui lui servait d’épaule.

Alors mieux valait briser le silence et chasser la gêne d’une parole. L’entendre rire de nouveau, toujours sans savoir s’il était réel ou non le fit sourire. Ils semblaient s’être donné le mot d’être en perpétuelle opposition jusqu’à ce que les évènements leur donne un ennemi commun à combattre. Quel serait le prochain ? Auraient-ils un peu plus de temps pour se remettre cette fois ? S’ils s’en remettaient. Car ils étaient loin d’être sortis de cette mauvaise passe là. Ils avaient tout deux le corps en miettes et tenaient à peine sur leurs jambes. Ce qui n’empêcha pas Naïla de lui faire une remarque acerbe qu’il s’empressa de répliquer dans une grimace de douleur.

« Et tous les hommes ne sont pas des assassins cupides. » Pour sa part, il connaissait un bon paquet de sirènes avec plus de sauvagerie que n’en ferait jamais preuve un pirate. Il la regarda observer les alentours comme il l’avait fait quelques minutes plus tôt avant de déclarer qu’elle ne pourrait pas vaincre la marée qui la ramènerait sans ménagement contre la côte et ses dents de pierre. Et… qu’elle ne comptait pas le laisser seul ici. Sa remarque le surprit et il ne put s’empêcher de laisser son incrédulité peindre son visage. Il avait voulu la tuer… en tout cas il en avait montré tous les signes, et elle souhaitait quand même l’aider ? Raygon se tut, impressionné par la jeune femme avant de glisser un merci presque penaud.

Quand elle évoqua enfin la seule solution envisageable qu’il avait refoulé tout au fond de son être il secoua la tête vigoureusement et sentit un frisson malsain traverser tout son corps.

«  Hors de question que je nage ! » Sans doute le prendrait-elle mal, croyant à tord que nager avec elle le dégoutait. Mais en réalité, c’était de nager tout court qui lui hérissait jusqu’au duvet de ses bras et rien qu’à l’idée de sentir ce liquide dévorant goûter son corps il eut un mouvement de recul, remontant sur le sable en rampant.

«  Je préfère tenter ma chance dans l’une de ses grottes, je suis sûre que je pourrais attendre là… et que quelqu’un viendra me chercher… »

Il y avait bien tout sauf de l’assurance dans ses yeux qui fixaient à présent les vagues avec une terreur peu dissimulée. Son épaule en miettes lui déchargeait assez d’adrénaline dans les veines pour l’aider à remonter l’étroite bande de terre. Jamais, jamais il ne pourrait traverser ces flots déchainés. Il osa enfin rencontrer de nouveau le regard sombre de la sirène, toute trace d’agressivité disparue et se contenta de secouer la tête de gauche à droite.

«  Je ne peux pas c’est tout. Vas-y toi… sauve toi. »

C’était idiot et enfantin comme réaction, mais la phobie a sur les gens les plus courageux un effet de sape que nul ne peut comprendre. Il pouvait déjà sentit l’étau de ses écumes se refermer sur lui, comme le jour où… Les doigts glacés d’une naïade sur son torse lui revinrent en mémoire et il ferma les yeux. Il voulait vivre… mais l’eau avait sur lui un effet pire que la mort, celle d’une promesse de souffrance éternelle.
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Message Sujet: Re: Fuir ou ne pas fuir ? Naïla Fuir ou ne pas fuir ? Naïla EmptyMer 11 Jan 2017 - 21:03



Fuir ou ne pas fuir ?


« ARE YOU, ARE YOU COMING TO THE TREE? WHERE I TOLD YOU TO RUN SO WE’D BOTH BE FREE STRANGE THINGS DID HAPPEN HERE NO STRANGER WOULD IT BE IF WE MET AT MIDNIGHT IN THE HANGING TREE. »

Il était vrai que le peu de fois où ils se voyaient, il y avait toujours un élément qui rentrait en compte et faisait que tout n'était pas tout beau et tout rose. Mon Dieu, ils ne pouvaient pas avoir des rencontres et des discussions comme des gens normaux ? Pourquoi fallait-il qu'ils tentent de se tuer ou tuent quelqu'un ? Ah, la douce folie de l'insouciance ! Une contradiction totale dans la personnalité de la jeune femme.

L'Océan se décharnait contre les rochers, animant le flux de leur conversation. Pourquoi l'avait-elle sauvé ? C'est vrai, si elle était tombée c'était parce qu'il avait voulu la tuer ! Pourquoi ce monde était-il si plein d'incompréhension et de doute ? Elle s'était livrée à lui, révélant son plus triste et lourd secret -ou plutôt l'un d'entre eux- et il l'avait lâchement rejeté. Elle en avait été humiliée, déçue. C'était justement pour ça qu'elle ne se livrait comme aux autres. S'attacher à quelqu'un c'est prendre le risque d'être blessée. Elle en avait fait les frais. Emma, sa meilleure amie, était morte; Raygon l'a rejeté; Magnus s'avérait être un pirate sans qu'elle ne le sache. Nom d'un chien, pourquoi rien n'allait jamais dans le sens positif ? Le monde ne pouvait tout simplement pas être vertueux, joyeux et honnête ? Pourquoi la moindre once de bonheur était brisée comme l'on pouvait briser un os en le  comprimant trop fort ? La vie était donc comparatif à cela? Des os que les personnes croisant notre route s'amuseraient à piétiner pour en laisser qu'une multitude de morceaux ? Assez sinistre comme perception de la vie, mais Naïla n'avait rien à vivre de grand et de beau. Elle était vouée à être traquée et tuée de la main d'un pirate. Elle le pensait. Sa mort se ferait en réponse à tous ses crimes. Elle ne pourrait en y échapper.

« Et tous les hommes ne sont pas des assassins cupides. ». Ses mots la tirèrent de ses pensées. Elle en fronça même les sourcils. Etait-ce ironique? Bien-sûr qu'il plaisantait. Il se fichait même d'elle. N'est-ce pas ? Il ne pouvait pas le penser alors qu'il venait d'agir en faisant tout le contraire. Au risque de l'énerver, la jolie sirène préféra prendre un ton du second degré, même si celui-ci révélait plus la gêne de la situation qu'une forte plaisanterie.

« Dit l'homme qui vient de me balancer par dessus une falaise, près à m'y laisser pour morte ? »

Elle arqua les sourcils et l'observa quelques instants avant de lâcher un doux sourire qui voulait dire "laissons tomber, cela!" accompagné d'un haussement d'épaules. Comment pouvait-elle être à la fois innocente et obscène à la fois ? Elle était coupable. Elle tuait des pirates, des gens qui avaient peut-être une famille, une femme, des enfants qu'ils ne reverraient jamais à cause d'elle. Mais d'un autre, elle était innocente sur bien des choses: l'amitié, l'amour, sa virginité, les contacts humains, les bonnes actions... Elle était en contradiction totale avec elle même. Peut-être avait-elle tout simplement besoin de se trouver, de trouver son identité, qui elle était réellement.. Elle espérait que ça ne soit que ça. La remise en question était quelque chose qui régnait en maître dans sa vie dernièrement.

Elle laissa l'homme prendre les devants après lui avoir annoncé qu'il ne nagerait pas. Ce n'était pas du dégoût qu'elle avait lu sur son visage. Non, l'expression était totalement différente de l'autre fois. Elle s'en souvenait très bien. Naïla était une femme observatrice. Elle remarquait ce genre de détail. Non, là c'était autre chose... De la peur ? Peur de quoi ? Des courants ? De l'eau ?

Le voilà déjà au loin, assis à même le sol, regardant la pauvre eau se déchaînait contre ces misérables rochers. Il était silencieux, pensif. Ce silence suffisait à faire comprendre à Naïla toute la souffrance qu'il avait dû endurer dans son passé.

Le rejoignant peu de temps après dans la grotte, elle contempla le bassin d'eau salé. Dans ce renfoncement, l'eau y semblait plus calme. Et elle n'allait pas resté nu devant lui. « Mon Dieu, je déteste faire ça. » murmura-t-elle à l'adresse d'elle même. S'appuyant sur le rebord, elle sauta dans l'eau. Il ne fallut que quelques secondes pour que sa paire de jambes se transforme en queue orangée. Voyant le regard de Raygon, ne sachant pas trop si il s'agissait d'outrance, de dégoût ou de simple observation, elle prit la parole d'un ton détaché.

« Qu'est-ce qu'il y a ? Je n'allais pas rester nu devant toi. Ca aurait été indécent envers toi.»

Elle n'en savait rien. Peut-être était-il pudique et qu'une femme nue le dérangeait ? Ou bien peut-être était-ce la forme de sirène qui le dérangeait le plus? Elle n'en savait trop rien. Un ange passa et la voilà qui reprit la parole, d'une voix calme et plutôt compatissante.

« Tu as peur de l'eau ? » demanda-t-elle espérant qu'il ne s'énerve pas. « Et je ne peux pas partir seule. Je ne vais pas me pointer totalement nue sur l'île et lancer un "Hé, un garçon est tombé de la falaise et il a besoin d'aide pour sortir". On me prendrait pour une folle. Et comme je te l'ai dit, il est hors de question que tu restes ici et que je ne sache pas ce qu'il t'est arrivé. On partira d'ici, que ce soit de la manière douce ou forte. Autrement, je t'aurai sauvé pour rien. » dit-elle d'un ton légèrement ironique, pour détendre l'ambiance lourde.

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