« L’espoir, la chose la plus difficile à briser, à laisser s’échapper, la chose dont il est le plus dur de se débarrasser, la dernière chose dont nous, pauvres pécheurs, acceptons de nous séparer.» W. Faulkner
Il était dans les ennuis. Jusqu'au cou et bien plus encore. On aurait pu croire que l'humeur serait au beau fixe avec le retour inattendu des beau jour et la disparition de la nuit éternelle mais il n'en était rien. Les ténèbres s'étaient éloignées mais avait laissé leur emprunte indélébile, comme une marque qui refusait de disparaître tout à faire. Une marque en forme de crochet qui avait planté ses griffes quelque part sous sa peau. Il devait être en train de le chercher à l'heure qu'il était, pour le suspendre du haut d'un mat par la peau du cou ou le faire passer par la planche au dessus d'un nid de requins affamés. Et Cookson l'aurait bien cherché. Quelle idée stupide avait pu lui tomber dessus pour accepter l'offre de cet infâme personnage ? L'espace d'une seconde il s'était mis en tête qu'il serait promis à de grandes choses, qu'il allait enfin mener la belle vie. Mais aussitôt la réalité avait pris le dessus. Barbe Noire était mort, une disparition qui l'avait plus touché qu'il ne l'aurait cru. Mais la véritable claque il l'avait prise lorsqu'on avait mis le feu au Queen Anne. Jeremiah avait regardé le seul foyer qu'il eut connu ces dernières années partir en fumée sous les rires et les cris. L'air impassible, il n'avait rien dit, se fendant d'un haussement d'épaule indifférent alors qu'il rageait à l'intérieur. C'est à ce moment que la raison avait commencé à lui revenir. Lui à bord du Jolly Roger ? C'était folie de penser qu'il en serait capable. Il ne pourrait pas marcher dans les pas de James Crochet, il y aurait toujours quelque chose qui le séparerait du terrible capitaine, une dissension fondamentale. Alors il avait fuit. C'était lâche mais ça avait été sa seule alternative. Et pour ne pas être retrouvé, l'artificier s'était fondu dans la masse des habitants, se mêlant aux bas-fond de Blindman's Bluff un peu comme on se noie dans les ténèbres, fréquentant des coins où il ne mettait jamais les pieds, repaire de petites frappes et de bandits, que les civils évitaient du mieux qu'ils pouvait, un peu comme si la noirceur de ces gens là avait pu les contaminer. Ca ne durerait qu'un temps, on le retrouverait bientôt, mais le pirate profitait de ce petit répit. Il avait tout intérêt à trouver une idée pour sauver sa peau, elle ne vaudrait bientôt pas bien cher.
Voilà comment il était arrivé dans ce bouge sinistre. Un repaire de mauvais garçons où l'on s'affairait autour des tables aux bruits des choppes s'entrechoquant et des rires gras. Quelques filles passaient entre les tables, qui ne laissaient que peu de doute sur leurs véritables activités et on s'échangeait de l'argent dans l'ombre, pour on ne savait quelle entreprise. Des cris au loin et des invectives brisaient parfois l'ambiance et les paris allaient bon train. Rien à voir avec l'ambiance relativement bon enfant de Blindman's Bluff ou de l'Aigrefin, ce qu'on faisait ici n'était jamais vraiment catholique. Un monde de la nuit qui n'avait pas vraiment vu le soleil revenir d'un œil ravi. Plus de jour ça voulait dire moins de temps pour des affaires. Cookson n'avait pas vraiment d'intérêt à se trouver là, le désœuvrement et le doute avaient poussé ses pas jusqu'à ce repaire peu recommandable et il ne savait pas vraiment pourquoi. Il était déjà venu par le passé, c'était tout de même le meilleur coin pour une petite partie de carte clandestine mais l'humeur à l'époque n'avait rien à voir avec la morosité qui s'était emparée de lui ces temps-ci et il n'étais pas certain d'avoir envie de jouer. Mais le rhum avait ce pouvoir de vous faire rapidement changer d'avis. Les verres avait défilé sans qu'il s'en rende compte et l'ambiance s'était faite bien plus égrillarde alors qu'il se laissait tenter par une table, s'installant sur une chaise avec bruit. Un visage familier attira son attention et il laissa un sourire goguenard étirer ses lèvres.
« Regardez un peu ce que la marée nous amène les amis, lança-t-il dans une grimace amusée, j'avais fini par croire que t'avais été emporté par les courants ! »
La présence de Kalahän pouvait être annonciatrice de bonne comme de mauvaise nouvelle. Et si les deux compères comptaient déjà quelques mésaventure à leur actif, une petite rivalité subsistait entre le triton et le pirate débonnaire. Ils se rencontraient parfois au détour d'une table de jeu, chacun tenant tête à l'autre dans un affrontement sans fin qui les faisait plus rire qu'autre chose. Voilà qui promettait d'être intéressant.
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Kalahän Elïveren
Beware, I'm starving
ζ Inscris le : 05/07/2016
ζ Messages : 522
ζ Avatar : Jake Gyllenhaal
ζ Localisation : Dans les eaux profondes la majeure partie du temps ou sur Terre là où il peut jouer de l'argent
ζ Occupations : Apprenti de Savennag - Protecteur du savoir et de l'histoire
ζ Âge : 151 ans de vie - 31 ans d'apparence
ζ Statut : Volage à 100%
ζ Signes distinctifs : Une cicatrice dans le dos qui va de son épaule à son flanc opposé. Mauvais moment, mauvais jour, un peu trop bu, un peu trop jouer...
Prendre un courant ascendant, se laisser aller sans effort. Les bras derrière la nuque et trainant légèrement de la nageoire, je me fais transporter par ce courant chaud revenu depuis le retour de l’astre solaire. Petite fluctuation dans le courant sous-marin qui me donne des fourmillements dans l’estomac. Mon sourire est large, la vie revient que ce soit sous l’eau ou sur la terre, les plantes se gorgent du soleil qui leur a tant manqué et nous Êtres de ce monde, nous retrouvons le plaisir de contempler sans effort notre environnement. J’aperçois la surface, d’une grande poussée de nageoire, je sers de la portée de l’eau pour sauter hors de l’eau, poussant un cri en effectuant une figure avant de disparaitre dans l’élément bleuté. Vous n’imaginez pas comme je me sens libre en cette journée. Le plaisir est incommensurable, ma joie inébranlable et je n’accepterai aucune ombre à ce tableau utopique, que vous soyez triton ou sirène, femme, homme ou enfant…non ! Vous entendez, rien ne viendra assombrir mes pensées.
« Kalahan ! » Entendis-je non loin de moi, avant de reconnaitre la silhouette large de mon frère aîné. Ombre à mon bonheur ?! Possible, si cela avait été un autre jour, j’aurais probablement trouvé à redire à la présence de mon grand frère, trop protecteur, seulement, j’ai décidé qu’aujourd’hui, ce ne serait pas le cas. Même lui, qui a la fâcheuse manie de me faire grincer des dents n’arrivera pas à me soustraire à ma bonne humeur. « Mon frère ! » Prononçais-je avec un brin de condescendance. Ses yeux roulent sur leurs orbites, il ne me comprend pas, il ne comprend pas mon humour, ma manière de vivre, le pourquoi je ne suis pas autant famille que lui, bref, qu’est-ce que mon frère ne me reproche pas ? Rien ! Sinon, peut-être de respirer, il serait bien capable de m’obliger à le faire. « Tu n’as pas oublié, c’est l’anniversaire de notre père, il… » Je le coupe avant de manger une crevette qui passait sur un rocher. Je réponds nonchalamment, la bouche pleine et mon « Oui…Oui…. » Lui parait sans doute bien trop, comment dire…à oui, par-dessus l’épaule. Il ouvre la bouche pour parler et je place une main directive entre lui et moi. « Je t’arrête ! Je vis la plus merveilleuse des journées, tout se passe bien et tu es le coquillage qui me pique la nageoire…oui, je serais présent, oui…je n’oublie pas…maintenant, pardonne moi…j’ai à faire…ailleurs et loin, très loin de tes yeux qui roulent et de tes réprimandes ! » Sans attendre sa réponse, je file comme une balle vers la surface où j’ai aperçu une embarcation, idéale pour le paresseux que je suis, je vais me faire transporter. Je m’accroche à la coque, attrapant quelques coques et moules sur le bois du navire. Vous pensez toujours que ma vie n’est pas idéale ? Si, vous le pensez…Je ne suis ni un profiteur, ni un laissé pour compte, je suis juste Kalahän et croyez moi, c’est amplement suffisant.
Il est tard, bien trop tard pour fêter l’anniversaire de mon père avec ma famille. Est-ce que je l’ai fait exprès. Laissez-moi rire ! Quoi, je ne ris pas…attendez ! « Hahaha » Bien sur, que je l’ai fait exprès. Mes parents sont de braves gens, mais fêter une année de plus avec moi ou sans moi, vous avouerez que cela ne change rien, lui qui frise les 400 ans, au moins ! Peut-être plus, je ne me suis jamais intéressé à son âge. Je plonge mes lèvres dans le verre d’hydromel, le vidant d’une traite avant de rire grassement avec les autres de la table de jeu où je me trouve. Je joue…oui, encore et toujours. Ici, dans le cœur noir de la cité de Blind, on trouve toutes sortes de jeux et paris illégaux. L’argent, les femmes de petite vertu, l’alcool pas cher, tous les ingrédients sont là pour faire perdre la tête au plus droit des hommes d’honneur. Il parait que l’endroit sans la luxure, la transpiration et le mauvais vin ! Moi, c’est dans des endroits comme ça que je me sens vivre ! Vous vous demandez comment je fais pour avoir autant d’argent pour un triton ? Hein ? Avouez…Approchez…Je vais vous raconter. Je me prostitue ! Le silence parle pour vous, vous êtes sans voix, en réalité, je ne suis pas plus gigolo que riche, disons que je profite de certains commerces illégaux, j’apporte ma pierre à l’édifice, j’engraisse la vache derrière le gouverneur. Vous n’imaginez pas les trésors qui se trouvent sous l’océan, des endroits que les humains ne peuvent pas atteindre. Moi ! Si ! Je ne suis pas le seul, mais croyez que ça permet de se remplir les poches.
Là, tel que vous me voyez, je suis assis à cette table, entouré de gars qui ne valent pas un clou à ce jeu de cartes qu’on nomme la manille. Ils sont saouls comme des cochons et je suis probablement le pire de baratineur, faisant semblant d’être bien plus éméché qu’ils peuvent l’être, jouant la carte du pauvre crétin sans chance, ce qui n’est certes pas le cas. Le jeu devient moins intéressant lorsqu’Hemmish tombe de sa chaise, roulant sur le sol comme une loque. À trois, on crie les enchères, moins plaisant et plus dur de faire croire que je souris pour la forme. Mais ! Ne vous l’ai-je pas dit, déjà ! C’est un bon jour pour moi. Voilà qu’une vieille connaissance prend place à la place de l’Irlandais qui pue des pieds. Ce cher Cookson, pirate de son état, il est devenu un bon camarade d’enrichissement.
Alors que ce vieux brigand lance en premier les hostilités, je me fais souriant, n’oubliant pas nos petits gestes de code pour parler sans le faire. Ainsi, je me caresse le menton entre deux doigts, frappant la table deux fois pour lui faire savoir que nos deux amis sont de bons pigeons prêts à se faire dépouiller. Je souris, ce n’est pas signe ça, juste pour relever sa phrase. Vous savez, ce sourire en coin entre l’agacement et l’admiration ? Voilà, c’est celui qui s’affiche sur mon faciès de triton plutôt beau garçon. « T’aurais bien aimé ! Malheureusement, j’ai pour habitude de nager comme un poisson, rien à voir avec les gestes que tu fais en te noyant dans ton verre de bière… » Je mine une nage quelque peu grotesque, pour moi, tous les bipèdes nagent mal. Les deux autres rient, la catin près de moi qui me touche l’épaule dans l’espoir que je prenne dans un coin, rit. Il n’y a que moi et Jeremiah qui ne rigolons pas. « Tu viens d’entrer…la mise est de 4 pièces d’argent pour débuter…Je te laisse ouvrir ! » Je lui glisse le jeu de cartes côté pile, un regard long et appuyé et un mouvement du menton, vers la belle montre qui doit bien valoir 15 pièces d’or dans la poche de ce poivrot de Jerry. De quoi se payer un bon moment, 50/50 comme d’habitude.
« L’espoir, la chose la plus difficile à briser, à laisser s’échapper, la chose dont il est le plus dur de se débarrasser, la dernière chose dont nous, pauvres pécheurs, acceptons de nous séparer.» W. Faulkner
Introduction sans anicroche pour Jeremiah qui ne permis pas au sourire qui venait spontanément de se dessiner sur son visage. Le paraître était important dans ce genre d'affaires et le public devait continuer à penser que le triton et lui entretenaient une rivalité certaine autour de leurs jeux d'argent. De l'affrontement il y avait bien évidemment, ils étaient tous les deux bien trop joueurs pour laisser tomber un défi lorsqu'ils en voyaient un. Mais les deux compères avaient appris avec le temps que l'union rapportait bien plus que la discorde. Et sous prétexte de s'affronter dans des partie acharnées, tous deux avaient mis au point tout un petit système de codes destinés à tirer profit de la crédulité de leurs adversaires. Au grand jour ils étaient des adversaires acharnés mais sous la table, l'argent passait d'une main à l'autre sans que personne s'en aperçoive. Le système était bien rodé à présent et le pirate prenait plaisir à faire croire à sa petite mascarade, une comédie presque aussi amusante que le jeu lui-même. L'occasion rêvée de mettre de côté les problèmes qui le préoccupaient actuellement.
« Si tu crois me déstabiliser l'ami il va falloir revoir ta technique, répond-il avec aplomb, ma place est sur le pont d'un navire et on ne m'attrapera pas à aller barboter avec vous autres ! »
Il n'avait rien dit mais le message état passé. Ils repartiraient avec un butin de choix ce soir. Et le propriétaire de ce joli gousset ne réaliserait même pas qu'on s'était joué de lui. Avec de la chance. Car les deux filou avaient déjà eut la malchance de tomber sur quelques mauvais perdants pas décidés à admettre la défaite lorsqu'elle venait frapper à leur porte. Et dans ces cas là, l'histoire pouvait mal tourner en rien de temps. Qu'à cela ne tienne, il était d'humeur à chercher la bagarre. Quelques pièces roulèrent sur la table et il effleura le tas de carte d'une main, l'air provocateur. « Bien sûr que je me joint à vous, répliqua-t-il, il manque un adversaire digne de ce nom à cette table ! Et sans moi tu n'es bon à rien ! »
Son regarde passe de la pile à sa main, jaugeant les participants restant sans dire un mot de plus. Il allait falloir la jouer fine, même si l'état d'alcoolisation avancée des joueurs allait jouer pour eux. Lui même faisant mine d'être passablement saoul afin de se fondre dans le paysage et d'endormir la méfiance de ses adversaires. Tout d'abord lancer le jeu. Une vrai bonne arnaque devait être préparée avec soin. On prenait le temps d'amener les choses, ne pas se précipiter pour ne pas éveiller les soupçons. Les cartes commencèrent à s'abattre et le jeu repris tranquillement, les spectateurs se faufilant pour jeter un œil curieux. Au milieu des cris et des rires, Cookson en oubliait presque le fiasco de sa situation actuelle et les risques qu'il était en train de prendre. Il y avait quelque chose dans ce petit jeu, quelque chose qui lui ressemblait bien. Mentir, jouer le jeu, il aimait l'idée d'avoir le dessus sur son adversaire en se montrant plus malin que lui. La société n'aimait pas les tricheurs, mais n'était-ce pas ce qu'il était ? Jeremiah n'était pas un homme bien, la piraterie lui collait à la peau, presque inscrite en lui. Comme imprimée au berceau pour lui rappeler qu'il n'aurait pu échapper à son destin, même s'il l'avait voulu. Mais baigné depuis l'enfance par les histoires de son fantôme de frère, le forban avait toujours su qu'il n'aurait pu choisir une autre voie. Sa route était tracée depuis le départ. Les premières acclamations se firent entendre et déjà ses adversaires levaient les cartes afin de compter les points. Ils avaient une avance, concédée par Jeremiah qui s'était défait de cartes désavantageuses pour leur donner l'illusion de pouvoir l'emporter.
« On est pas aidé, lança-t-il faussement grognon, je vais être obligé de rattraper tes bêtises maintenant ! »
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Kalahän Elïveren
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Moi ! Bon à rien !? Sérieusement ? N’est-ce pas moi qui l’ai sorti de ce mauvais pas l’autre fois, qui lui ait même fait cadeau de quelques pièces en plus lorsqu’il en avait besoin. Moi ! Bon à rien ! Il ne perd rien pour attendre ce pirate que j’apprécie plus que tout autre. Enfin, apprécié est un mot rapide, entre deux chopes de bière, quelques pièces et des paris, je l’apprécie. En dehors, les choses sont plus complexes, je n’afficherai pas ouvertement cette alliance aux risques de me voir maudire par bon nombre de mes compagnons aquatiques. Le regard de mon ami semble pensif, pourtant, le connaissant depuis quelque temps maintenant, je sais qu’il réfléchit au meilleur moyen de faire monter les enchères et de ramasser le plus possible. Perdre !!! Je déteste ça, lui aussi, à nous deux, nous nous entrainions beaucoup trop dans les débuts avant d’enterrer la hache de guerre, comme disent les Indiens de la réserve. Combat sans merci, sans limites, nous nous sommes perdus plus d’une fois avant de comprendre que nous étions bien trop semblables pour céder l’un et l’autre.
Les cartes, les paris, ce n’est pas juste une question de chance, il faut se montrer astucieux, intelligent, plus doué que les autres. Rusé, bien entendu, je ne serais pas ici, si je ne l’étais pas un peu. Arrive avec tes grosses bottes pleines d’algues souillées et seulement de l’argent en poche, tu repartiras délesté de ton argent, saoul comme un cochon et ton cerveau toujours aussi léger. Feindre pour mieux gagner, se rabaisser pour mieux frapper. Ils ne devaient pas être bien malins pour se laisser avoir à notre jeu, où bien nous étions fort doués pour ça. Le regard brillant, voilà que mon compagnon de « fortune » ouvre le jeu, bien plus intéressant que celui qui se joue avec des cartes bien réelles. J’adore ! Vous savez ce moment où d’un seul regard vous comprenez que c’est à vous de jouer. J’enfile mon costume de petit crétin aussi imbibé de boisson que je devrais l’être pour monter sur la scène et jouer mon grand numéro, une première pour certains, mais une habitude pour moi à présent.
« MES Bêtises ! » Dis-je en m’avançant un peu plus vers la table, faussement blessé. « Dois-je te rappeler que c’est toi qui à la guigne en général ! Regarde tes cartes ! Tu nous mets dans la misère, impossible de jouer avec un joueur qui perd la moitié de sa mise en un tour ! » Mes lèvres se contractent, comme un cul de poule, vous voyez…bon, bref, je continue. Donc lèvres contractées, tête qui se penche légèrement sur le côté, mimant l’indécision. « En même temps…plus tu perds et plus je gagne ! La malchance des uns fait le bonheur des autres ! Même que lui !..... » J’abats brutalement ma paume sur l’épaule de Jerry, ce qui le fait sursauter et me regarder, les yeux grands ouverts et surpris d’une telle familiarité. « Il va pouvoir miser sa montre pour t’écraser, tu es tellllllleeeemmmmeeeent mauvais qu’une enfant de 5 ans pourrait voir clair dans ton jeu de maudit pirate poisseux ! Pas vrai les autres ?! » Rires gras, paroles échangées par chuchotements, ça fonctionne… rictus léger en direction de Jeremiah, furtif et jouissif à la fois. « Attendez ! Attendez ! » Criais-je pour calmer un peu le monde autour de nous, les bras levés pour prendre la parole. « J’vais vous en raconter une bien bonne… » Ma voix peu assurée leur confère l’illusion que je suis au bout de mes possibilités intellectuelles…c’est ce que je veux. « Approchez ! Approchez…z’êtes trop loin…oops…trop près là…ahhhh recule, tu pues les pieds par la bouchhhee ! » Rire de ma part, silence autour de moi, ils attendent. « Bahhh…je sais plus…on parlait de quoi ? » Jeremiah se moque et la foule se tourne d’un seul homme vers lui, allez mon ami…à toi de monter sur la scène.
« L’espoir, la chose la plus difficile à briser, à laisser s’échapper, la chose dont il est le plus dur de se débarrasser, la dernière chose dont nous, pauvres pécheurs, acceptons de nous séparer.» W. Faulkner
Une fois le jeu lancé, aucun retour en arrière n'était possible. Comme une mécanique bien huilée, les rouages s'imbriquaient les uns avec les autres dans une progression qui avait quelque chose d'inéluctable. Et Jeremiah s'amusait trop pour avoir envie d'arrêter le processus en si bon chemin. Son partenaire du jour ne se priva pas pour le chambrer un peu au passage mais il savait que ça faisait également partie de la mise en scène, une façon de détourner l'attention des joueurs qui étaient trop occupés à les observer se chamailler pour se préoccuper du reste. A lui de reprendre la main et d'achever de les convaincre. Ils avaient pratiqué cet échange tellement de fois, que ça lui semblait presque la partie la plus intéressante de l'affaire. Le gaillard parti dans un éclat de rire tonitruant, comme s'il se moquait bien des paroles de son camarade de jeu, pas convaincu pour deux sous par ses moqueries.
« Tu m'confondrais pas un peu par hasard ? Moi au moins je suis l'affaire, je fais pas semblant ! » Railla-t-il
Oh son vis a vis également mais ça faisait partie du jeu et ces ivrognes ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez, ne soupçonnant pas l'alliance qui était en train de prendre place sous leurs yeux. Nouveau tour de piste, nouvelles cartes. Si son regard inquisiteur ne perdit rien de ce qui était en train de se dévoiler sur la table de jeu, il ne se départi pourtant pas de son rire moqueur, lançant un regard provoquant par dessus ses cartes. Les éclats de voix fleurissaient au dessus de leurs têtes, certains étaient déjà en train de parier sur l'issue de la partie, d'autres criant des encouragements sans queue ni tête. C 'était un peu ça qui le poussait toujours à revenir. Une atmosphère chaotique qui pourtant entretenait tant bien que mal une ambiance. Chacun trouvait sa place dans ce joyeux désordre. On vous tapait sur l'épaule, vous acclamait comme si on ne vous avait pas vu depuis des mois. Vous aviez toujours votre place dans ce repaire de brigands. A tord ou à raison bien évidemment. Mais ce soir là c'était un peu ce qu'il était venu chercher après tout.
« T'es tellement fait que tu oublies tes propres blagues l'ami ! S'exclama-t-il goguenard, oubliez les divagations de cet ivrogne, la dernière fois qu'il a voulu raconter une de ses histoires ça n'a fait rire que lui ! Parle leur plutôt d'la fois où tu t'es fait détrousser le peu que tu avais gagné par un gamin des rues une fois sorti d'ici hein ? Y aurait eut de quoi miser un sacré p'tit paquet pas vrai ?»
Nouveau tour de table. Nouvelles mises. Les cartes s'éparpillèrent et on recompta tant bien que mal, si tant est que ces poivrots avinés soient encore capables d'additionner deux et deux. Cookson dissimula un sourire derrière sa main, sentant qu'il allait pouvoir frapper le premier coup. Il se pencha légèrement, affectant le rire égrillard de celui qui est amusé par sa propre blague, son coude heurtant au passage une choppe de bière qui s'étala sur la table dans un tintement presque couvert par le bruit des rires. Il tenta de réparer les dégâts d'une main maladroite, aggravant plus qu'il n'arrangeait la situation. Petit tour de passe-passe au même moment, sa main enchaîna le signe convenu pour prévenir de sa prochaine action. Trop occupé à l'observer jouer les ivrognes maladroits, les autres n'y virent que du feu.
« Pardon, pardon l'ami, répétait-il entre deux éclats de rire, j'te paies la prochaine tournée. Juré ! »
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Jeremiah : T'es tellement fait que tu oublies tes propres blagues l'ami ! Oubliez les divagations de cet ivrogne, la dernière fois qu'il a voulu raconter une de ses histoires ça n'a fait rire que lui ! Parle-leur plutôt d'la fois où tu t'es fait détrousser le peu que tu avais gagné par un gamin des rues une fois sorti d'ici hein ? Y aurait eu de quoi miser un sacré p'tit paquet pas vrai ?
Possiblement véridique, bien que peu probable en vérité. Jeremiah, Cookson pour les intimes un ami dont je ne pourrais me passer autour d’une table de jeu, bien que je le fasse assez souvent, ce n’est pas comme si nous pouvions nous avertir des soirs de nos sorties nocturnes. On se moque de moi. Mais riez, mes bons amis, tout à l’heure s’est en larme et dépouillés de vos sous que je vous retrouverai pour la majorité. « Un sacré paquet en effet ! » Dis-je me levant mon verre en main « et bien plus encore ! Une bourse d’or plus grosse que celles que je possède ici ! » Mimant le geste à mes mots en déposant une paume virile sur mon service trois-pièces. On fait me rassoir et je beugle un peu avant de finir le fond de la chopine de bière. Allez mon grand numéro est arrivé ! J’ouvre une bouche en forme de « o » espérant faire sortir l’air de mon estomac et c’est ce qu’il se passe. Je ris, Jeremiah est placide et je frappe encore la table, en réclamant mes cartes pour jouer. « J’vais tous vous…plumer !!! » Mes cartes, je le tiens à l’envers. « Ooups ! »Pardon ! » Ils rient, ils marchent, non, ils courent demeurés que vous êtes ! Le verre se renverse, je vois le signe et mon œil par si luisant qu’il n’y parait répond de la même manière à cet ami de bonne fortune.
Le temps passe et toujours nous jouons notre jeu, déjà deux joueurs de liquidés et les mises régulièrement partagées entre moi et Cookson. Il se fait tard, mon ami gagne la main sur la belle toquante de Jerry. Un bon pactole, un bon amusement. Seulement, cela aurait été bien trop beau que ma petite soirée se termine en beauté. Alors que je me vante, un peu moins saoul que pendant la parte, une poigne s’abat sur mon épaule. Large et bien charpentée, je crains de reconnaitre la voix de celui à qui elle appartient. Pensez-vous que je suis couard ? Non, non…j’aime affronter mes erreurs et mon devoir. « T’as gagné pied tendre !? Depuis quand, tu n’as pas perdu une partie ! T’es pourtant enfilé plus de litres d’alcool que les autres ! D’plus, t’me dois 40 pièces pour la barque qu’tu m’as volé ! » Je ris jaune, en observant Jeremiah et en espérant qu’il soit assez rusé pour prendre la fuite avec son pactole. Le gros abruti qui vient de s’adresser à moi, on le connait ici sous le nom de Hugh le déchireur. Ouais…ça craint comme pseudo, les Humains ne sont pas très créatif dans leurs surnoms. J’me retourne tout en me levant et je me heurte à son impressionnant torse de colosse. J’sais pas trop combien, il pèse, mais j’pense bien qu’une vache serait pas plus grosse que lui. D’une tête et demie de plus que moi, la stature de la bête est impressionnante. « P’t’être bien que ta barque, tu l’as perdu de bon gré, Hugh ! Et puis, comment tu tenais dedans ! Elle devait couler l’morceau de bois et toi avec ! » Je tente de l’humour, rigolant aux dépens de la brute qui me colle son poids dans la tête, me faisant voler au-dessus de la table de jeu et renversant la moitié des choses qui se trouvaient dessus. Bordel de Bordel ! C’est qu’il a une sacrée masse à la place des mains en plus. Je sans le goût de cuivre de ma bouche, le liquide chaud s’écoule de ma bouche et de mon nez. Je ris entre mes dents, toujours sur le dos avant qu’on m’attrape par le col. Les pieds dans le vide, je saisis les poignets de mon agresseur avec conviction. « Je ne ferais pas ça, si j’étais toi…toute act… » Paf, putain de M….Mais ça fait mal !!!! Douleur cuisante dans ma mâchoire qui va avoir du mal à s’en remettre. Je remarque Jeremiah près de la table, je lui ferais bien signe de se barrer avec sa mise, mais…là, dans l’état, ce n’est plus notre jeu habituel.
« L’espoir, la chose la plus difficile à briser, à laisser s’échapper, la chose dont il est le plus dur de se débarrasser, la dernière chose dont nous, pauvres pécheurs, acceptons de nous séparer.» W. Faulkner
Le jeu était dans la poche. A coup de blagues vaseuses et de mauvaise réparties, tous les deux étaient parvenus à vendre la comédie des deux marins avinés sans trop de problème. Les autres avaient suivi et ne s'étaient même pas rendu compte que les deux compères raflaient la mise avec une facilité déconcertante. Fins saouls eux-même, ils ne seraient bientôt plus en mesure de compter leurs cartes. Arrivait toujours un moment dans une partie où les choses dégénéraient et Cookson se doutait bien que ce moment était pour bientôt. Mais pour l'instant l'homme savourait son triomphe, ricanant derrière ses cartes, l'oeil perçant surveillant l'assistance. Il serait bientôt temps d'annoncer la fin de la partie. Et le duo terrible repartirait dans la nuit, les poches bien remplies. La montre de ce pauvre Jerry serait un parfait trophée de guerre et le forban s'amusait déjà à l'idée de se moquer de lui la prochaine fois qu'il le croiserait.
Et la scène bascula brutalement. Jeremiah aurait du le voir venir. Rien qu'en apercevant la silhouette massive du type derrière Kalahän, il avait senti les ennuis. Ce bon vieux Hugh ne se déplaçait jamais pour rien et son air renfrogné ne laissait rien présager de bon. Quoi qu'il ait pu faire, son camarade n'avait pas du s'attirer les faveurs de cette brute épaisse. Le connaissant, il avait encore du chercher les ennuis. Le pirate était connu pour toujours se fourrer dans les problèmes mais lui n'était pas en reste non plus. Et il ne cru pas si bien dire. Jeremiah en était encore à se demander s'il devait fuir ou pas que l'énergumène abattait Kalahän d'un coup de poing qui l'envoya valdinguer tel une poupée de chiffon. La stupéfaction le figea quelques secondes et il du se ressaisir au plus vite. C'était le signe, ce coup de poing risquait de donner le signal pour une bonne vieille bagarre générale et il serait bientôt impossible de filer d'ici en tout discrétion. Prestement, le marin se leva, attrapant ses gains au passage et fourrant le tout dans la poche de son pardessus.
« Je crois que le jeu est fini les amis, lança-t-il, c'est l'heure de t... »
Nouveau coup de poing. Le forban réprima un tressaillement douloureux en entendant le craquement sinistre qui fit écho au poing heurtant la mâchoire de son ami. Que faire ? Une partie de lui était déjà dehors, prête à sauver sa peau. Après tout, il n'avait rien à voir avec cette grosse brute non ? Mais il aurait rechigné à l'idée de perdre son camarade de jeu pour ces histoires idiotes. Kalahän ne se priverait pas de se moquer de lui pour ce qu'il était sur le point de faire. Sachant parfaitement qu'il s'agissait d'une fort mauvaise idée, Cookson se saisit d'une bouteille vide et se rapprocha, soupirant intérieurement de la bêtise qu'il était sur le point de commettre. Crac ! Le verre se brisa sur le crâne de Hugh. Il n'eut même pas l'air de sentir le coup mais détourna le regard vers sa cible, visiblement plus agacé d'avoir été interrompu qu'autre chose.
« Qu'est-ce t'veux toi ? S'tu veux une raclée attend ton tour. »
Il était définitivement fichu. Il allait se faire zigouiller par ce mastodonte pour s'être montré stupidement secourable. Quelle façon stupide de mourir. Il espérait juste que Kalahän en profiterait pour se défaire de la poigne de son agresseur. Ce qui n'était pas peu dire aux vues de sa carrure.
« Ca me dit trop rien ce soir, répondit-il en ricanant, mais si tu le tue, tu risques pas de récupérer ton fric Hugh. Même un bas de plafond comme toi devrait pouvoir comprendre ? »
Oh oh. Mauvaise idée, très mauvaise idée. Jeremiah se rejeta en arrière pour éviter le coup de poing qui vint ans dans sa direction mais son esquive rater ne lui permis que d'éviter de se faire briser le nez. Le coup l'atteignit à la mâchoire dans une bourrade qui le déséquilibra. Reculant à l'aveuglette, il s'effondra dans la foule massée autour d'eux, des étoiles devant les yeux. Voilà qui lui apprendrait à jouer les sauveteurs.
« Je sens que ça va mal finir... » Marmonna-t-il sonné
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Kalahän Elïveren
Beware, I'm starving
ζ Inscris le : 05/07/2016
ζ Messages : 522
ζ Avatar : Jake Gyllenhaal
ζ Localisation : Dans les eaux profondes la majeure partie du temps ou sur Terre là où il peut jouer de l'argent
ζ Occupations : Apprenti de Savennag - Protecteur du savoir et de l'histoire
ζ Âge : 151 ans de vie - 31 ans d'apparence
ζ Statut : Volage à 100%
ζ Signes distinctifs : Une cicatrice dans le dos qui va de son épaule à son flanc opposé. Mauvais moment, mauvais jour, un peu trop bu, un peu trop jouer...
Quel idiot n’a-t-il pas fait, là ?! Voilà qu’au lieu de prendre ses jambes à son cou, mon stupide ami de jeu venait de se mettre à dos, le plus féroce et crétin des dockers du port. Non, non…je m’en sortais bien, mâchoire certes mal en point, mais j’avais tellement connu pire, comme cette nuit-là…où je devais à des pirates mal intentionnés la balafre qui me parcourait la largeur du dos. Profitant du manque d’intérêt de Hugh, je rampais vers les escaliers de sortie espérant que mon compère s’en sorte lui aussi. Assis sur la première marche, je ne ratais rien du spectacle qui allait se jouer et si je n’étais pas aussi attaché à ce foutu lanceur de bombes, p’t’être bien que je l’aurais laissé se faire massacrer par la grosse brute. Une main sur mon menton, je frictionnais celui-ci non sans grimacer lourdement. L’autre s’avance vers Cookson et bien que complètement inconscient, je me redressais d’un seul homme pour m’interposer entre le géant mal rasé et l’homme qui était venu me secourir peu de temps avant. Les bras dressés devant lui, je jouais maintenant les barrières. « Il a raison, tu le veux ton argent ! Je te le donne…regarde ! » Je lui place sous le nez quelques pièces d’une couleur bien dorée afin de l’appâter comme un chiot affamé. Je frappe sur son torse, comme je l’aurais fait sur une bête pour calmer ses ardeurs. « On est des gens raisonnables, mon vieux Hugh…depuis quand tu t’emportes lorsque j’te fais des blagues, hein ? » J’étais pris entre deux eaux, soit je tuais cette espèce de crétin, soit je faisais une bonne diversion l’un comme l’autre, j’allais devoir trouver un autre endroit pour assouvir ma passion pour le jeu. « Je te propose quelque chose…tu m’entends bien, l’ami…ton cerveau atrophié entend encore ce que je dis, j’espère ? » À son visage, il n’a pas compris la moitié des mots que j’ai dits, un vocabulaire un peu trop…soutenu pour l’esprit bas de plafond, comme dirait l’ami derrière moi. « On fait un pari et celui qui retient le plus sa respiration dans le port gagne la partie, je te rembourse ta planche à naviguer et…les intérêts en plus ! Alors ? » Il ne semble pas comprendre…tant pis…ou alors, il ne comprend que trop bien, pour un homme des cavernes, je suis assez surpris. Il me soulève, me fait tournoyer entre ses mains au-dessus de sa tête. Je perds tout repère et lorsqu’il me balance sur une table, l’ambiance dégénère. Certains profitent de la situation pour régler leurs propres comptes et au final, l’animation brouille toute approche du colosse vers moi. Après un geste assez grossier, je le reconnais, envers l’humanus stupidus, je me fraye un passage vers la sortie, embarquant Jeremiah à ma suite pour sortir de l’établissement.
Essoufflé et encore courbaturé et couvert sans doute de bleus, je m’arrête à bonne distance du lieu de notre méfait pour me mettre à rire nerveusement. « Ne me refait plus jamais ça, tu m’entends ? » Mon compère ne semble pas comprendre. Mes mains sur mes genoux, je me redresse, touchant mon torse pour calmer les palpitations de mon cœur. « Quand les choses tournent mal ! Ne te retourne jamais, je m’en débrouillais très bien ! Tu aurais pu tout perdre ! L’argent avant tout ! N’oublie jamais ! Mais…» Je viens poser ma paume sur son épaule avec un sourire amical. « Merci de l’avoir fait ! »
(c) chaotic evil
Dernière édition par Kalahän Elïveren le Ven 17 Fév 2017 - 14:55, édité 1 fois
« L’espoir, la chose la plus difficile à briser, à laisser s’échapper, la chose dont il est le plus dur de se débarrasser, la dernière chose dont nous, pauvres pécheurs, acceptons de nous séparer.» W. Faulkner
La suite, Jeremiah fut un peu trop sonné pour la comprendre totalement mais il crut voir son compère du soir s'avancer pour tenter de faire diversion. Il allait entendre parler de cette histoire pendant longtemps encore et imaginait déjà les remarques moqueuses du triton quant à son sauvetage raté. Voilà ce que ça rapportait de vouloir jouer les héros. Rien que des problèmes. Il aurait dû faire comme à son habitude et profiter du désordre pour détaler. Ses accès de sympathie ne lui rapportaient jamais rien de bon. Mais au fond le canonnier aimait bien son camarade de jeu et il n'aurait pas voulu qu'il se prenne une correction ce soir là. Et dire que la partie n'était même pas fini, ils auraient pu gagner bien plus que ça s'ils avaient eut le temps de jouer leur petite comédie.
Le pirate observa stupéfait la silhouette de son compagnon d'infortune être projetée par dessus une table, comme s'il s'agissait d'une poupée de chiffon. Le bougre était prêt à en découdre mais le triton parvint à lui échapper in extremis. La suite s'enchaîna de façon classique. Galvanisée par la perspective d'une bagarre générale, la foule éclata en exclamations et en cri divers et le chaos s'en suivit. Un capharnaüm qui ne tarda pas à se propager et permis à Kalahän de se saisir de son bras pour le traîner vers l'extérieur.
L'air frais sur son visage tuméfié lui fit du bien et Jeremiah manqua de sourire de contentement, se retenant de justesse lorsque la douleur fusa. Avachi contre une pile de cageots dans une ruelle anonyme, il repris progressivement ses esprits, ricanant doucement.
« Pour une fois je suis bien d'accord. La prochaine fois c'est promis, je le laisse te coller un ou deux coups de poing sur ta gueule d'ange, ça fera sensation. Et ça m'évitera de les prendre à ta place.»
Il ponctua sa plaisanterie d'un mouvement de la mâchoire qui le fit grimacer. Il l'avait vraiment pas raté ce crétin. C'était peut-être cassé vu la force qu'il avait mis dans son coup, en tout cas il avait réussi à lui faire une belle plaie qui saignait toujours, maculant ses vêtement d'écarlate. Le forban farfouilla dans sa besace, extirpant une fiole de son bric-à-brac. Un peu de poudre magique sur l'objet du délit et il espérait que ça rentrerait dans l'ordre. Il avait beau se méfier des créatures qui peuplaient Neverland, fallait avouer que les fées savaient y faire avec leurs poudres.
« Besoin d'un petit remontant ou pas ? » Proposa-t-il
Quitte à jouer les héros, autant y aller jusqu'au bout. Il regrettait de ne plus pouvoir se présenter là bas avant un certain temps. Le cercle de jeu était mal famé certes mais offrait un divertissement certain lorsque l'ennui se faisait sentir. Et il y avait passé de sacrées soirée en compagnie du triton.
« La soirée fini mal à ce que j'vois, remarqua-t-il pince sans rire, on pourra plus venir ici avant un bon moment. »
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Kalahän Elïveren
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« La prochaine fois ? » Je lui souris, grimaçant en sentant la douleur de ma mâchoire meurtrie par les poings de la brute. « Je serai plus sur mes gardes la prochaine fois, j’ai déjà connu pire, crois-moi ! » Je mirais de nouveau mon ami pirate qui sortit l’une de ses poudres pour soigner cette plaie qui avait rendu quelque peu sa chemise écarlate. « Un remontant ? Comme, si nous n’avions pas assez abusé de l’alcool et de la chance ce soir…Non, je crois que j’ai eu ma dose de pirates pour ce soir, sans vouloir te vexer, mes congénères sont beaucoup moins brutaux que tes frères aux pieds marins… » Je souris, me décrochant à nouveau un rictus grimaçant. « Enfin, le pied marin est un bien grand mot pour vous autres bipèdes qui ne savez même pas rester sur vos navires les jours de houle ! » Ma paume se pose sur l’épaule de Jeremiah de manière fraternelle et bon enfant. « D’ici un mois les choses se seront tassées, crois-moi, j’ai foulé cette vie bien avant toi et je la foulerai encore lorsque tu seras poussière et il n’y a rien de mieux que quelques jours de patience et de l’alcool dans les chopines pour de cette bande de bâtards, pour leur faire oublier l'incident ! Crois-moi sur paroles ! »
Les Humains avaient des mœurs que j’appréciais, pour les décadences, mais également pour cette sensation qu’il fallait vivre dangereusement pour profiter leur vie éphémère. J’aurais volontiers pris un verre en bonne compagnie, mais il était tard et mon frère allait surement m’attendre, furieux que j’aie oublié l’anniversaire de notre père. « Pour une autre fois, mon ami. Je te la promets à nulle autre ! Crois-moi, notre prochaine rencontre sera celle que tu ne regretteras pas. En attendant… » Je sors de ma poche une bourse pleine que j’ai volé en sortant sans que personne ne s’en rende compte. « Fais la fête en mon honneur sur One ! Paye-toi une femme et ne joue pas trop sans que je sois présent, tu sais bien que tu es pire que tout sans la présence de ton ami triton ! » Je m’approche de lui, une bonne accolade virile pour couronner le tout, glissant à son oreille pour le plaisir de la taquiner encore un peu. « Et reste en vie, tu as trop tendance à rechercher la faucheuse…Et je serai pas toujours près de toi ! » Je m’éloigne de lui, un signe de main en hauteur en guise de salut et je gagne les bords de l’eau avant de plonger rapidement, laissant choir mes vêtements qui flottent à la surface du port. En plusieurs coups de nageoire, je suis déjà loin du port. Une soirée comme je les aime, avec cependant un peu trop d’animation.