Je n'ai plus rien. Un des types à qui je dois de l'argent m'a prit mon salaire. Ce n'est pas la première fois qu'il vient. Il se rembourse comme ça de temps en temps. Quand il a pas envie d'attendre. Je ne me suis pas laisser faire de suite et au final j'ai récolté un joli œil au beurre noir. Enfin c'est ce que je pense quand je vois le regard des gens. Et puis quand je suis aller prendre mes affaires sur les quais avant de partir, un des autres dockers m'a demander ce qu'il s'était passé dès qu'il m'a vu. Alors c'est bien que je dois avoir une trace. D'autant que c'est douloureux. Mais cela soulève un autre problème. Je n'ai plus de salaire, donc plus de quoi manger. Alors faut que je trouve une solution rapidement.
J'ai beau réfléchir encore et encore je n'en voit qu'une. Il va falloir que j'aille pêcher. Je suis nul et il y a de grandes chances pour que je n’attrape rien du tout et que je ne mange pas aujourd'hui. Mais au moins j'aurais essayé. Même si j'ai peu d'espoir je quitte la ville pour me rendre à l'extérieur de la ville. Au passage je récupère une canne à pêche de fortune que j'avais faite il y a quelque temps. C'est ce que j'ai de mieux. Mais elle n'est pas très efficace. Une fois que je suis prêt je sors donc de Blindman's Bluff pour longer Cannibale Cove vers Crocodile Creek. Je ne m'éloigne pas énormément, mais juste assez pour être relativement tranquille.
Il y a un petit coin là-bas où je pourrais, avec de la chance, attraper un poisson. Enfin c'est ce que j'espère. Si bien sûr rien ne vient contrecarrer mes plans. Une fois sur place je m'installe comme je peux. Le soleil est à son zénith et si je veux manger ce soir je vais devoir m'y mettre et faire preuve de patience. Seulement j'ai un mauvais pressentiment. J'ai l'impression que quelque chose ou quelqu'un m'observe de loin. Et puis il y a ces craquements de branches dans mon dos. Je jette régulièrement des coups d’œil dans mon dos, mais je ne vois rien. Peut-être que je deviens parano ? Peut-être que ce n'est rien de bien méchant ? En tout cas je ne suis pas rassuré…
Dernière édition par Nolan Leigh le Dim 6 Mar 2016 - 0:08, édité 1 fois
“Je n'appelle pas innocent celui qui est incapable de pêcher, mais bien celui qui ne peut pécher sans remords.”
Le soleil brillait au-dessus de l'île de Neverland et les marins de la Bacchante avait jeté l'ancre dan s la Crique de Cannibal Cove. Agacée par le brouhaha causé par son équipage, Derya décida de quitter le navire avec une poignée d'hommes afin de prendre l'air et de se changer les idées. N'ayant besoin de personne, elle sema rapidement sa petite escorte et marcha jusqu'à une petite plage isolée. Enfin seule. Pensa-t-elle avant de finalement relever sa robe couleur ocre et de mettre les pieds dans l'eau, pendant quelques instants elle laissa les vaguelette et l'écume caresser ses mollets, puis après avoir regardé brièvement à gauche et à droite la hors-la-loi décida d'ôter ses vêtements et de les poser sur un grand rocher qui sortait du sable avant de finalement sauter dans l'eau. A l'image des créatures mythologiques qui avaient données leur nom à son vaisseau, la pirate n'avait pas ou peu de pudeur et elle adorait endosser son costume d'Eve pour ne faire qu'un avec l'océan. Ne craignant ni les requins, ni les crocodiles, elle se laissa aller et ne vit pas le temps passer.
Ce n'est qu'au bout d'une demi-heure, ou peut-être même d'une heure que l'ottomane commença à trouver le temps long et qu'elle se décida à retourner sur la terre ferme. Mais en jetant un coup d’œil en direction de l'île la naïade d'un jour aperçu un étrange bonhomme qui était apparemment en train de pêcher. Mais la guerrière trouva cela trop évident, banal et ridicule pour être réel. Alors faisant preuve d'une extrême discrétion elle nagea jusqu'au rocher sur lequel se trouvait ses affaires. Trop pressée et préoccupée pour prendre le temps de remettre sa longue robe, elle se contenta d'enfiler son long manteau or et pourpre qu'elle ferma rapidement avec sa ceinture en tissu, puis elle s'empara de sa dague recourbée en forme de croissant de lune et s'enfonça dans la jungle derrière elle pour rester cacher. A pas de loup elle s'approcha de l'illustre inconnu qui se retourna à quelques reprises apparemment inquiet et soucieux de quelque chose… Mais même en étant sur ses gardes, le brave gaillard ne la vit pas arriver et après après être sortie, comme un fauve bondit des buissons, elle glissa la lame de son arme sous la gorge du « pêcheur » qui n'avait décidément pas une tête de pêcheur et elle appuya le dos de ce dernier contre son ventre afin de le maîtriser un peu mieux.
« Alors sale petit voyeur… Tu vas me dire ce que tu fais ici et surtout pour qui tu travailles… Car je suppose que tu n'es pas venu jusqu'à ici pour pêcher des sardines… »
Derya n'était pas la Capitaine la plus influente de l'île, cependant elle était extrêmement riche et avait attiré quelques convoitises alors elle se demandait si ce badau n'était pas un espion ou pire un assassin envoyé par un autre capitaine ou tout simplement un pirate un peu trop jaloux. En tout cas elle était prête à écouter le malheureux qui semblait s'être battu assez récemment.
Faisant fi des bruits dans mon dos, je me concentre sur l'eau devant moi. Elle est trop calme, pas de signe de présence d'un seul petit poisson. Je sens que parti comme ça, je vais jeûner ce soir. Ce ne serait pas la première fois, mais si je pouvais éviter cela m'arrangerait assez. Il aurait pourtant fallu que surveille un peu mieux mes arrières. Cela m'aurait évité de sursauter comme un idiot en sentant le métal froid d'une lame sur ma gorge. Je me retiens pour ne pas déglutir, histoire de ne pas appuyer de trop sur la dague ou je ne sais quoi qui me menace. Je n'ai même pas entendu la personne qui me tient, arriver dans mon dos. Est-ce que c'est un bandit, un voleur qui espère trouver quelques objets de valeur sur moi ? Le pauvre, il serait pas aidé avec moi. La seule chose qui est une valeur marchande n'est plus en ma possession, mais quelque part dans les eaux avec un triton.
Sauf qu'il ne s'agit pas vraiment d'un bandit. Déjà c'est une femme si j'en crois sa voix. Mais surtout ça question me surprend. Pour qui je travail ? Qu'est-ce que je fais là ? Elle pense que je l'espionnais ? Mais je ne l'avais même pas vu. Et je suis sûr que si je lui dis que je suis vraiment venu pêcher, elle ne me croira pas. Je suis donc dans une impasse et j'ai d'un coup l'impression que la lame appuie un peu plus sur ma gorge. Il faut que je trouve quelque chose à répondre… « Je ne suis pas un voyeur… je le jure. Je ne vous avais même pas vu... » Bon déjà je n'ai pas menti et la femme dois le sentir parce que la pression diminue. « Je suis vraiment entrain de pêcher… je travail comme simple docker à Blindman's Bluff. Mais j'ai pas de quoi manger… j'espérais juste pouvoir attraper de quoi me remplir le ventre... » Je réfléchi à toute vitesse. Est-ce que je pourrais dire autre chose que la convaincrait de me laisser la vie sauve. Parce que c'est bien ma vie qui est en jeu pour le moment. En tout cas c'est une belle journée de merde...
“Je n'appelle pas innocent celui qui est incapable de pêcher, mais bien celui qui ne peut pécher sans remords.”
Derya n'était que très légèrement vêtue et pourtant elle ne se sentait absolument pas mal à l'aise. Fière de son corps et de ses courbes, la femme capitaine était bien décidée à faire parleur le petit voyeur qui avait osé la déranger pendant sa baignade. Ce dernier ne tarda pas à se mettre à table et la pirate ne pu s'empêcher de lever un sourcil intriguée. Ce jeune homme n'avait effectivement pas l'air d'être un menteur, mais l'île de Neverland était remplie de manipulateurs et la beauté persane, savait pertinemment que dans ce monde il valait mieux être trop prudent que pas assez. Puis pendant quelques secondes, la sultane des océans repensa au récit de son « otage », là un petit sourire moqueur se dessina sur ses lèvres. Ce pêcheur du dimanche, semblait terriblement malchanceux et il avait l'air de s'être fait quelques ennemis à Blindman's Bluff, bref un ringard endetté dans toute sa splendeur. Pourtant la veuve fut plus amusée que réellement attirée, d'ailleurs elle lâcha un rire assez bref, avant de se gratter le haut du crâne pendant quelques secondes. D'un geste vif elle passa son bras autour du cou du prétendu docker avant d'appuyer la pointe de son arme contre le dos de l'illustre inconnu, qui semblait extrêmement stressé.
« Donc si j'ai bien compris tu n'es rien d'autre qu'un raté qui a été obligé de venir jusqu'ici pour ne pas mourir de faim ? »
La stambouliote n'était pas une personne foncièrement méchante, en revanche, elle était extrêmement taquine et moqueuse. Et ici elle ne pu s'empêcher de lancer une petite pique à ce drôle de personnage. Pour la magnifique ottomane ce n'était rien d'autre qu'un moyen de faire connaissance et d'engager la discussion. Alors certes ce n'était peut-être pas la manière la plus élégante qui soit, mais Derya n'était pas une capitaine pirate pour rien. Tout doucement elle lâcha le vagabond, mais continua à le tenir en joue avec sa dague. « Lève Toi. » Le brun aux frisettes s’exécuta et quelques secondes plus tard Sultan qui savait qu'elle ne possédait pas une puissance hors du commun, décida de bluffer afin que le bonhomme ne tente pas d'utiliser sa force physique pour renverser la situations.
« Deux de mes hommes sont cachés dans les buissons. Ils sont là-bas depuis déjà quelques minutes… Alors surtout n'essaies pas de jouer aux héros mon grand ! »
Bon évidemment les deux incompétents qui la suivaient n'étaient pas là… Ils étaient peut-être même de retour sur la Bacchante. Mais Derya avait dit tout cela avec suffisamment d'aplomb et de confiance pour avoir l'air franche et honnête. Quoi qu'il en soit la demoiselle eut une idée en se souvenant du travail de son otage :
« Dis moi… Si tu n'as même pas de quoi te payer à manger c'est que tu ne dois pas avoir beaucoup d'argent non ? Aimerais-tu gagner une ou deux pièces d'or facilement ? »
En effet Derya était une femme imaginative et elle avait déjà un plan, qui allait peut-être lui permettre de profiter de cette rencontre inopinée pour tenter quelque chose et continuer son ascension.
La lame quitte mon cou pour venir se glisser dans mon dos. Je ne l'ai même pas senti bouger. On dirait qu'elle a l'habitude. Ce qui n'est pas vraiment une bonne nouvelle pour moi. Je l'entend bien rire un peu comme je lui explique ma situation. Elle se fou de moi ? Il semblerait. Et ce qu'elle me sort ensuite ne fait que le confirmer. Mais je ne peux pas lui en vouloir. Elle a parfaitement raison et c'est bien cela le pire. Je suis un vrai raté. Lentement je la sens me lâcher sans que la pointe de la dague ne quitte le milieu de mon dos. Lorsqu'elle me demande de me lever je le fais donc sans aucune hésitation. Je ne suis pas en position de rechigner à obéir.
Une fois que je suis face à elle je dois bien avouer que c'est une bien jolie femme. Seulement elle m'affirme que deux de ses hommes sont présents non loin. Je ne sais pas vraiment si elle dit la vérité. Mais je n'ai pas l'intention de tenter quoi que ce soit. Premièrement parce que je ne suis pas le genre à frapper les femmes et surtout elle parle de « ses » hommes. Et vu le manteau qu'elle porte je pencherais pour une pirate. Capitaine je pense. Raison de plus pour ne rien faire de stupide.
Elle engage alors la conversation comme si de rien était. Ce qui me laisse un peu déstabilisé je l'avoue. Elle me propose de me faire de l'argent facilement. Venant d'une pirate je ne sais pas réellement à quoi je peux m'attendre. Aussi j'essaye de lui faire comprendre sans la froisser. « Bien sûr… mais je ne veux pas de problèmes.. enfin pas plus quoi. Il faudrait que je fasse quoi ? » Seulement le bon débile que je suis donne un coup dans ma canne à pêche de fortune et voilà mon seul moyen de trouver de quoi manger à la flotte. « Eh merde… » Je me retourne alors vers la jeune femme à qui j'avais tourné le dos pour voir mon équipement prendre le large, au sens propre. « Bon.. bah je crois que j'ai plus du tout le choix.. Qu'est-ce que je dois faire ? »
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