J’aimais bien marcher. Même si j’avais encore peur que tout bouscule de nouveau, j’aimais prendre l’air. Cela me rappelait que j’étais bien vivante. L’air chatouillait mes narines et aiguisait mes sens. Je respirais profondément et de plus en plus longtemps. Je marchais en errant, je n’avais pas de but précis, simplement me vider l’esprit. Je ne me rappelais pas que la forêt était aussi dense. C’était là que je m’étais senti en sécurité pour la première fois depuis ce jour. Je n’avais pas pensé que je me serais perdue. J’aurais dû semer de petits cailloux. Je continuai de marcher, marcher sans m’arrêter. C’était libérateur, il me fallait purifier mon esprit. Ma mère disait toujours : Qu’un esprit sain allait dans un corps sain. Je trouverais peut-être de jolies fleurs à rapporter. Cela pourrait égayer mes journées. Me rendant compte que j’étais rendue loin, je tentai de rebrousser chemin. Je ne savais plus trop si j’avais tourné à droite, à gauche. Avais-je marché 100 mètres dans une direction ou avais-je continué tout droit. Je m’étais évadée dans mes pensées et j’en avais oublié le chemin. Je décidai de m’adosser à un arbre et de m’asseoir afin de mieux réfléchir. Une personne en panique n’irait pas loin. *Souviens toi de ce mantra* Je fermai les yeux pour essayer de me remémorer mes pas. Je commençai à visualiser l’endroit où j’étais partie. J’avais avancé de 200 mètres avant de tourner à droite, car quelque chose me bloquait. La nuit éternelle n’aidait pas à ce que je vois mes pas… Je devais donc continuer de visualiser. Un bruit me mit sur mes gardes. De petites branches qui craquaient. Qui cela pouvait-il bien être? Je n’étais donc, pas la seule à sortir dans cette forêt? Je me relevai tranquillement et commençai à marcher vers le son. C’était idiot, car si c’était M. Aguerreberry, je me jetais directement dans la gueule du lion. Je faisais attention de ne pas me faire remarquer, j’évitais les branchages et j’évitais de marcher trop dans les feuilles. Je voulais rester discrète. J’aperçue un jeune homme. Je ne le connaissais pas. Je pouvais être soulagée. Mon heure ne serait pas aujourd’hui.

«Bonsoir? Que faites-vous dans cette forêt en cette nuit éternelle?» Avais-je demandé au jeune homme devant moi.

Il ne semblait pas méchant, mais rien ne me promettait du contraire. Je gardais mes distances tout en l’observant le plus possible. Était-il perdu comme moi? Ou était-il celui qui me ferait retrouver mon chemin?

«Tout va bien?»