- Brrrrr mais c'est que ça caille ici....

Un frisson parcourut soudainement mon corps. Faut dire aussi que le lieu dans lequel je me trouvait n'allait pas m'aider a avoir chaud car en cet instant je me trouvais dans la partie '' hivernale " de la forêt des quatre Saisons. Tout le paysage qui m'entourait était recouvert d'une épaisse couche de neige d'une blancheur éclatante et rien que de poser mes yeux sur ce manteau blanc aurait suffit à me glacer jusqu'aux os même sous un fort soleil. Mais je devais traverser une bonne partie de ce territoire afin de me rendre dans la partie " été " de la forêt. Pour quelle raison me direz vous ? oh pour quelque chose de terriblement important.

Je devais me rendre dans ce climat plus " chaud " tout simplement parce que j'avais perdu un pari avec l'un de mes camarades et que je devais réaliser tout ce qu'il désirait. Il m'avait alors ordonné d'aller chercher des tas de fruits comme des bananes, des ignames, des cerises etc etc et ce dans le but de satisfaire son appétit. Oui j'étais en train de finir comme un glaçon tout ça pour un stupide pari.

" la prochaine fois je n'accepte plus de jouer avec lui..."

Tentant en vain de réchauffer mes doigts qui s'engourdissaient de plus en plus, j'avançais du mieux que je pouvais à travers le manteau neigeux qui se trouvait au sol. Au bout de plusieurs minutes qui me semblèrent terriblement longues,  je sentis l'air qui se réchauffait un peu et un léger rayon de soleil venait d'apparaitre. Un sourire tout aussi lumineux que le soleil apparut soudain sur mon visage. J'approchais enfin d'un endroit plus chaud. Réchauffé par cette idée, je me mis à courir et ce de plus en plus vite à mesure que je me rapprochait.

Pleins de confiance dans la route qui se dressait devant moi, je fermais les yeux et alors que je prenais de la vitesse et que j'allais franchir la limite entre hiver et été, je ressentit une violente douleur à la tête et reculais de quelques mètres en arrière avant de m'écrouler dans la neige fraiche.


- Aie.... dis-je alors que tout devenais noir autour de moi et que je sombrais dans le néant après avoir été assommé par une épaisse branche d'arbre plus basse que j'aurais pu l'imaginer.

Cachée sous une cape légère, Anya ne pouvait s'empêcher de grelotter. La danseuse était trop peu vêtue pour cette partie-là de la forêt, mais elle n'avait que des vêtements légers pratiques pour la danse - et pour courir vite, car Anya était également une voleuse de rue.

Mais aujourd'hui, la brune avait quitté son quartier miséreux de One-Eyed Willy et s'était aventurée dans la Forêt. Pas pour flâner ou cueillir des myrtilles, loin de là ; la brune était à la recherche d'un trésor. Elle avait surpris la veille une conversation entre deux gros bras dans une auberge près de chez elle, et apparemment un trésor de grande valeur se trouvait dans le coin. Anya voulait le retrouver, et le vendre un bon prix, ou du moins les faire chanter. C'était l'occasion pour elle de pouvoir manger à sa faim midi et soir.

La brune était donc partie dans la grande forêt, à la recherche de la cascade glacée près du grand saule pleureur dont ils avaient parlé. Elle marchait rapidement, la neige étouffant le bruit de ses pas, et était aux aguets. Après tout, il n'y avait pas que des bêtes sans défenses qui traînaient dans les parages...

Tout à coup, elle aperçut une tâche noir au loin, sur la neige immaculée. Etait-ce un humain ? Un animal ? Quoi qu'il en soit, c'était inconscient ou mort.
Prudemment et une main sur son poignard, Anya s'approcha de la forme, qu'elle fini par identifier comme étant...

-Un enfant !

La brune accéléra le pas, sentant son coeur battre à toute allure dans sa poitrine. Elle s'agenouilla près de l'enfant, et constata avec soulagement qu'il respirait. La jeune femme était plutôt frêle et n'avait pas beaucoup de force, mais arriva tout de même à le porter dans ses bras afin de l'emmener à l'abri. Il pourrait mourir de froid ou dévoré par un ours s'il restait ici.

Au bout de quelques minutes, elle arriva à la partie estivale de la forêt, et marcha encore un peu avant de déposer l'enfant sur de l'herbe confortable. Elle déposa ensuite sa cape sur l'enfant, afin de lui faire une couverture, et attendit.

*  Flash Back *

Le soleil était à son point le plus haut dans le ciel et je me réveillais dans ce qui semblait être une prairie emplit de fleurs toutes plus belles les unes que les autres. Alors que je me redressais et m'étirais , j'aperçus une ombre se détachant au loin et s'avancer vers moi d'un pas lent. Légèrement soupçonneux, je plaçais ma main sur la garde de mon poignard prêt a toutes éventualités. Mais au fur et à mesure que l'ombre se rapprochait, je commençais à en deviner les contours et surtout des détails commençaient à m'apparaitre de façon plus précise. Un sourire s'afficha alors sur mon visage et je me précipitais en riant vers la personne qui se trouvait en face de moi.

- maman !

Alors que je bondissais pour étreindre celle qui m'avait donné le jour, mes bras se fermèrent sur du vide et tout disparut.

                                                            * Fin du Flashback *  


- Maman !

Mon cri déchira le silence de la forêt des quatre saisons alors que je me redressait d'un seul coup. J'étais en sueur, essoufflé  et je sentais mon cœur qui ne cessait de battre à toute vitesse.

...maman...dis-je de nouveau mais d'une voix plus basse.

L'air perdu, je cherchais l'apparition qui venait d'apparaitre devant moi. Mais devant mes yeux remplit d'une légère panique ne se trouvait qu'une plaine emplit d'herbe. Le soleil se trouvait bien comme dans mon rêve et ses rayons venaient me réchauffer de leur douce chaleur et seul quelques oiseaux inondaient la plaine de leur chants.
  Reprenant alors doucement mes esprits et mon souffle, je sentis une vive douleur naitre au niveau de ma tête plus précisément sur mon front. Je tâtais doucement de ma main pour découvrir alors qu'une bosse avait élue domicile au sommet de mon crâne.

- aoutch...mais qu'est ce qui m'est arrivé ? et qu'est ce que je fais ici ? dis-je alors que je découvrais soudainement que mes jambes étaient recouvertes d'un tissus assez lourd et qui me tenait bien chaud d'ailleurs. Une cape ? Mais elle n'est pas à moi...

Je fermais les yeux à nouveau pour essayer de faire renaitre les souvenirs en moi mais pour le moment c'était peine perdu. Tout semblait s'embrouiller dans ma tête et je sentis à nouveau ma tête qui tournait. Je devais me calmer sinon j'allais finir par m'évanouir de nouveau.

* Mon pauvre Roublard....où est ce que tu es ? *