Le crépuscule tombait lourdement sur One-eyed Willy, déjà les bouteilles de rhum jonchaient les rues, témoignant ses festivités nocturnes à venir et surtout quotidiennes. Une ville pirate telle que celle-ci aurait pu être ce que tout écumeur des mers aurait rêvé de voir. Il faut dire que ça puait moins qu’à Nassau et la maladie n’infestait pas les sols. Ces lieux étaient bel et bien vivants, les pirates consumaient leurs futiles libertés avec bien plus de gourmandise. Quel endroit étrange, Anne hésitait encore entre un paradis ou un enfer. Quoi qu’il en soit, depuis leur arrivée ici, elle ne s’y sentait pas chez elle. James quand à lui semblait bien plus heureux, mais surtout nerveux. Le naufrage avait du lui endommage une partie du cerveau, car plus leur séjour s’allongeait, moins elle le reconnaissait. Ils avaient fait réparer la frégate, le Solarius brillait de nouveau mais demeurait vide chaque jour. Anne seule venait chaque jour vérifier les cordages, plantée sur le pont comme si par miracle tout le petit peuple de ce navire allait rappliquer. James s’était désintéressé de son bâtiment, c’était peine s’il se souvenait de la couleur de ses voiles. Ils avaient loué une petite maisonnette en ville, le genre de bien qu’elle n’avait jamais possédé, la vie sédentaire lui donnait de l’urticaire. Elle n’était pas faite pour être la femme docile en foyer, et l’attente commençait sérieusement à lui taper sur le système.
Ce soir là James avait convaincu Anne de le suivre jusqu’à une taverne alors que sa femme avait fuit tout contact des habitants de cette ville. Il s’était d’abord bien intégré et affichait désormais le genre de réputation qu’elle ne lui aurait jamais pensé voir collé au visage. Il n’y avait qu’à voir certains pirates les flinguer du regard ou cracher sur leur chemin dans le plus grand mépris tandis que James se pavanait fièrement. Anne lui donna un coup de coude avant qu’ils n’entrent dans la taverne, afin qu’il prenne ses distances et prit l’initiative de choisir une table bien isolée du reste de la salle. Elle ne porta d’intérêt à l’ambiance qu’une fois assise. Ici ça semblait bien moins étranger que le reste de l’île ; des musiciens ivres qui ne tenaient pas la cadence, des femmes assises sur les genoux des hommes et les serveuses qui déposaient par dizaine à la minute les chopes sur les tables. Ils eurent droit à la leur sur demande de James qui pensait raviver le sourire de son épouse blasée. Celle-ci soupira en croisant le regard de son mari et plongea son nez dans sa bière.
Ils restèrent là quelques dizaines de minute à se regarder dans le blanc des yeux dans un silence pesant. Ils allongeaient les boissons, jusqu’à ce que par miracle, l’alcool rende son mari soudainement courageux lorsqu’il entreprit de prendre la main de son épouse.
« Anne, je te dis que je suis sur un bon coup, cesse donc de me haïr !! » « Ta gueule James, t’es qu’un bon a rien !! Le navire est amarré là depuis des mois, je n’imagine pas le nombre de pirates qui seront partis lorsque l’on voudra prendre la mer !! » « On aura un navire neuf, j’aurais les bonnes grâces de Barbe Noire et nous aurons des marins de qualité. »
Ses mots tombaient un à un, résonnant dans son esprit tels des marteaux contre une enclume. James n’envisageait clairement pas de quitter ces lieux, alors qu’il savait qu’Anne n’attendait que cela. Le sang dans ses veines semblait bouillir au moment où elle se leva pour décoller une claque magistrale sur la joue de son mari. Le bruit résonna, attirant les regards des curieux et autres soulards qui rirent grassement.
« Je devrais te jeter aux squales pour tes propos James, j’échangerais pas un seul de ces marins tu comprends ?! Casse toi d’ici, t’es qu’un cafard ! Tu me fais honte !»
Penchée vers lui pour le sermonner, elle le fit tomber de sa chaise d’un geste brusque, le misérable avait tellement de rhum dans le sang qu’il ne trouva pas la sortie sur le moment et sillonna entre les tables. La relation entre Anne et James n’était clairement plus ce qu’elle avait été. Elle se sentait tirée par le fond à cause de cet incapable ne jurant que par Barbe Noire. Il croyait pouvoir changer leur situation en allant cafter sur les activités douteuses de ces pauvres hommes qui tentaient simplement de se sortir des filets de ce satané pirate. Roi des pirates, et puis quoi encore ? James n’était plus l’homme qui avait séduit son cœur par son audace et sa soif de liberté, il était devenu ce genre de vendu sans honneur, il salissait leurs mémoires par son comportement et plus les jours passaient, plus Anne se sentait le besoin de se détacher complètement de lui. Cela n’était pas chose aisée, puisqu’ils étaient mariés et associés, en plus de cela on l’attribuait automatiquement à lui. Combien de fois s’était elle faite insulter par les cibles de James ? Anne refusait d’y prendre parti, elle ne cautionnait pas sa manière d’agir.
Elle le vit disparaitre de la taverne, la musique avait bien sûr couvert les derniers jurons qu’il avait poussé à l’égard de sa femme. L’amour s’était bel et bien volatilisé, la rancune désormais rongeait le faible lien qui les unissait encore. Anne entrevoyait la fin de toute une existence, reprenant place sur sa chaise, elle attrapa sa chope et descendit l’alcool d’un trait. Anne courba le dos, vautrée sur sa table à l’air déprimé par la situation. Qu’adviendrait-il d’elle désormais ? Elle ne savait déjà pas quoi faire pour palier à ce problème que d’autres se profileraient. Elle ne regrettait pas de l’avoir suivi, elle regrettait cependant Nassau, et ces autres pirates qui lui auraient sans doute filé un coup de main s’ils avaient été dans les parages. Pour le coup, Anne était bel et bien seule, débarquée depuis peu sur cette île dont elle n’avait pas le moindre doute de ses mystères. Une malédiction, un véritable fléau que de se retrouver là. Elle devait à tout prix reprendre la mer et s’en aller d’ici pour retourner dans les Bahamas.
Rentrer, oui mais comment ? A l’entente des dires de certains, cela semblait tout bonnement impossible, pas tant que l’on avait fait allégeance à Barbe Noire.
AVENGEDINCHAINS
Tankred Snørrisón
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ζ Localisation : Oscille entre One-Eyed Willy et Blindman's Bluff
ζ Occupations : Second sur le Poséidon - Ancien maître Charpentier du Queen
ζ Âge : Trente ans
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ζ Signes distinctifs : Nombreux tatouages sur le corps et le crâne, bouffe ses mots quand il parle
Cela fait tout juste un an que je suis à Neverland et j’ai l’impression d’avoir vécu toute une vie. J’ai déjà fais de nombreuses rencontres, houleuses ou amicales : toujours est-il que j’ai une kyrielle de souvenirs qui s’entassent dans mon esprit en peu de temps. Ce pays est réellement magique, on peut croiser au bout d’un sentier un indien qui essayera de t’assassiner parce que tu es un pirate : ou alors rencontrer une magnifique sirène près de Mermaid Lagoon, qui voudra te séduire, tu vas succomber et voir la donzelle tenter de t’attirer dans les profondeurs pour te noyer, parce que tu es un pirate. Étrange pays, mais je n’ai jamais autant pris de plaisir chaque jour que mes dieux m’accordent. Seulement, ces derniers jours, Barbe noire est sur mon dos. Il m’accuse injustement d’actes que je n’ai pas commis et j’aimerai mettre la main sur le malotru qui ose souiller ma réputation : qui essaye de me rabaisser aux yeux de l’homme qui m’a fait venir au pays. Je suis un Viking, je suis un guerrier et Barbe noire compte sur mes connaissances et ma force brute lors des pillages et affrontements entre pirates. Cependant, il est le maître du jeu et sera prêt à abattre un pion important s’il le faut, parce que parfois, sacrifier emmène vers la victoire. Mais je sais que je ne suis pas coupable de tout ce que l’on m’accuse. Alors, je dois trouver cette taupe qui souhaite me dénigrer pour l’exterminer. Je n’ai pas sacrifié mon peuple, ma famille et mes racines pour me faire tuer un an après. Ça non ! Plat de nouille s’adosse à côté de moi près du bastingage, notre navire part dès le lendemain dans l’espoir de piller quelques navires qui pourraient arriver de l’autre monde. Il paraît qu’il y a une saison où il y a plus de passages. « J’sais qui c’est ! » Je lève un sourcil en me tournant vers le pirate à mains recousues à l’envers. « Tu sais qui c’est ? A propos de quoi ? » « D’toi Tankred ! » Je me retourne complètement vers lui, prêt à entendre le nom. « Il s’appelle James. James Bonny. » Je fronce des sourcils, inconnu au bataillon celui-là : « C’est qui ce rat de cale ? » Plat de nouille tortille ses doigts et rien que de regarder ses mains à l’envers me donne envie de gerber. Ce n’est pas humain d’avoir des paluches comme celle-ci… « Il parait qu’c’est un nouveau venu ! Un capitaine qui chercher à s’faire bien voir du Roi. » Et il pense qu’en me cherchant des noises, il va réussir ? Je ne suis certainement pas le seul qu’il essaye de discréditer, mais je ne suis pas un sous-homme qui se laisse insulter sans réagir.
« Et où j’peux le trouver, cette écrevisse de rempart ? » Plat de nouille me dit ce qu’il sait et je remue de la tête, le remerciant pour son aide. Je me demande bien comment il a su et si c’est vrai : enfin, je ne dormirais pas mal si je le tue alors qu’il est innocent. Un pirate de moins ou de plus, ça ne brisera pas le cycle de la vie. Je vais en ville, sautant du Queen Anne’s Revenge pour aller m’informer sur ce capon, histoire d’en savoir davantage et de trouver sa maison, s’il en a une. Mon premier choix, c’est le bordel. Là-bas, on y entend tout ce qu’on veut et la plupart des catins donnent des informations facilement contre quelques pièces. Seulement, il semblerait que James Bonny ne soit pas le genre à venir profiter des cuisses chaudes de ces donzelles. Dommage ! Le deuxième choix va alors vers la taverne, mais là encore, j’échoue dans ma prospection d’information. J’ai presque envie d’écumer la ville complète en hurlant son prénom pour l’éventrer : je déteste ne pas trouver ce que je cherche et ça à le don de m’irriter encore plus. Je retourne au port et je demande à un marin de passage : le hasard fait bien les choses puisqu’il connaît le capon en personne. Formidable ! Ce que j’apprends ne sont pas les informations du siècle, mais au moins j’en sais plus. Je sais aussi qu’il fréquente plus la taverne en soirée. Parfait, j’irai donc ce soir et j’attendrai que ma cible soit présente pour régler mes affaires. En attendant, je fais un détour par le bordel pour me vider l’esprit : j’ai besoin de me défouler sur quelqu’un avant de lui tomber dessus ou je risque de ne pas lui laisser la moindre chance de parler avant d’abattre ma hache sur son crâne.
Je suis dans un coin de la taverne, observant tous les badauds qui s’y trouvent en espérant reconnaître James Bonny : seulement, c’est stupide puisque j’ignore à quoi il ressemble. La soirée avance et j’ai presque la crainte de ne pas réussir à le trouver quand une voix féminine s’élève à une tablée de la mienne : « Je devrais te jeter aux squales pour tes propos James, j’échangerais pas un seul de ces marins tu comprends ?! Casse toi d’ici, t’es qu’un cafard ! Tu me fais honte ! » J’observe avec un sourire, le soulard tenter de quitter la taverne. Je pourrai le suivre et l’exterminer dans une ruelle, mais peut-être que la donzelle qui est encore à sa table peut peut-être me renseigner sur lui. Après tout, Barbe noire n’a pas encore glissé une épée de Damoclès au-dessus de mon crâne. J’emporte ma chope avec moi et je viens près de la donzelle, un sourire sur les lippes : « J’peux m’asseoir ?! » La donzelle est plus jeune que moi et je n’attends pas sa réponse pour prendre place, de toute façon, qu’elle dise oui ou non, je m’installerai quand même : « Alors, quel tien t’attaches à c’James Bonny ? » À peine mes mirettes croisent les siennes que je me penche en avant, prêt à lui révéler un secret : « Est-ce qu’il est… important à tes yeux ? Parce que c’rat de cale essaye d’me descendre dans mon dos et je n’ai pas envie d’m’en faire un allié, mais plutôt le contraire ! Et vu comment t’viens de lui parler, j’en conclue que c’n’est pas non plus ton meilleur ami… »
Le vacarme des tavernes était quelque chose qui l’avait toujours insupportée. Combien de fois avait elle eu envie de trancher la gorge de ces criards en train de ploter le cul des serveuses ? James le savait pourtant il l’avait trainée jusqu’ici encore une fois en pensant qu’à sa gueule. Plongée dans ses pensées, Anne grimaça et laissa appuyer son dos sur sa chaise bancale. Son chapeau lui couvrait le haut du visage, ainsi elle pouvait observer ses voisins en toute discrétion. Malheureusement elle aurait dû s’attendre à ce qu’on vienne la déranger, elle posa instinctivement sa main sur son sabre sans que cela ne soit flagrant mais si ce type approchant se permettait une seule remarque qui lui déplairait elle se ferait un plaisir de lui arracher les yeux. Il prit place en face d’elle, après avoir brièvement demandé la permission dont elle ne donna pas la moindre réponse. Elle avait pensé « non » mais n’avait rien dit, surprise qu’il lui demande derechef son lien avec James. Anne releva les yeux, interloquée, elle posa son regard sur la sortie pour s’apercevoir qu’il était bel et bien parti et que déjà ses ennemis venaient lui demander des comptes. La jeune femme lui adressa un regard noir, ayant presque envie de le prévenir qu’elle n’était pas d’humeur à recevoir les sermons qui ne lui étaient pas destinés ainsi que cela arrivait depuis qu’il s’était mis à faire la taupe. Mais il n’en fit rien, c’était d’ailleurs bien la première fois qu’on lui parlait de James sans automatiquement la rallier à lui.
Lorsqu’il eu fini de parler, Anne le dévisagea un instant puis fit un geste brusque à la serveuse pour qu’elle leur ramène de quoi se torcher encore un peu. La chope de bières déborda de sa mousse à la seconde où elle fut posée sur la table. La pirate n’adressa pas le moindre remerciement à la gonzesse et porta sa bière à ses lèvres pour en descendre goulument. Comme si l’alcool pouvait lui retirer sa bonne conscience, ses souvenirs avec James alors qu’en vérité tout ce dont elle rêvait à cet instant présent c’était bien de se débarrasser de lui. Les dieux ne lui avaient sans doute pas envoyé ce type par hasard, s’il croisait sa route, c’est qu’elle se devait de faire une décision très importante. Anne reposa lourdement sa chope et grimaça.
« Aye, ça m’étonne pas de lui, un vrai pourri ce type depuis qu’il est arrivé là. J’crois qu’il a bu trop d’eau d’mer pendant le naufrage, il était pas comme ça avant. »
Anne leva les yeux vers son compagnon improvisé, décelant dans ses iris céruléens des intentions mauvaises non dissimulées à l’égard de James, pas besoin d’être devin pour ça, tout le monde ici voulait le tuer et plus ils attendaient plus elle risquait de se faire descendre avant ce connard alors qu’elle n’avait rien foutu. Mais quel fou furieux irait poster ses mauvais jugements auprès d’une inconnue ? Surtout qu’il s’agissait en vérité non pas d’une meilleure amie mais d’une personne –en théorie – bien plus proche que cela. Anne étira alors un sourire moqueur, curieuse de décrypter la réaction qu’il aurait alors qu’elle lui annonçait sa véritable stature aux côtés de James.
« J’suis Anne Bonny, c’est mon crétin de mari, mon incapable de capitaine. » Fit elle malgré tout avec amertume.
Anne laissa un moment planer le doute, le temps d’épancher à nouveau sa soif tout en réfléchissant minutieusement aux mots qu’elle allait lui sortir et à ce qu’elle devrait faire pour que cela ne lui retombe pas dessus. Ce qui restait certain était qu’elle ne pouvait décemment plus vivre aux côtés de James, il était inutile de se voiler la face, et après ce qu’elle venait de lui faire, il ne serait pas non plus étonnant qu’un jour il essaye à son tour de la dénoncer après s’être lassé d’elle. Les trahisons c’est souvent chez lui, pourquoi elle en serait épargnée ? C’était elle ou lui ; il avait fini par crever, elle ne le reconnaissait plus et Anne ne voulait pas non plus subir le lavage de cerveau de ces fanatiques pour finir comme lui à lécher les pieds d’un pauvre type tel que Barbe Noire. Cet inconnu était sans doute sa chance, alors la pirate y alla avec autant de culot que lui, croisant ses bras sur la table pour lui témoigner son sérieux, elle se pencha légèrement afin qu’il soit le seul à entendre ses paroles.
« Il a beaucoup d’ennemis et j’apprécie pas être associé à lui si tu vois c’que j’veux dire. Il m’entraine dans son merdier et s’il n’y avait pas eu autant de monde ici je l’aurais sans aucun doute planté. »
Anne observa d’un regard vif les silhouettes alentours afin de vérifier qu’ils n’étaient pas écoutés. Mais, tous profitaient de l’effet d’ivresse de la taverne sans même se soucier de ce qu’il pouvait se passer sur la table du voisin. C’était tant mieux, manqu’rait plus qu’un de ces abrutis finisse par la dénoncer avant qu’elle ne puisse planter James - Alors à ce moment là elle aurait vraiment raté sa vie. Elle en avait marre de voir sa gueule au matin, ces derniers jours elle allait se foutre dans la cale du navire amarré, cherchant désespérément quelque chose qui ne la rendrait pas complètement folle, au moins elle pouvait pioncer.
« T’es qui toi ?»
Avant de pouvoir prétendre à lui proposer une quelconque alliance, elle avait besoin d’en savoir plus sur lui, quelle était sa place ici et dans ce cas là, comment elle pourrait faire en sorte qu’ils soient tous les deux satisfaits. C’était une chance à saisir, à condition que la perche tendue n’ai pas de côté tranchant.
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Tankred Snørrisón
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« Aye, ça m’étonne pas de lui, un vrai pourri ce type depuis qu’il est arrivé là. J’crois qu’il a bu trop d’eau d’mer pendant le naufrage, il était pas comme ça avant. » J’en ai fichtre rien à faire de comment il était avant, toujours est-il qu’en ce moment même, il veut me voir plus bas que terre aux yeux de Barbe noire et ça, je ne l’accepte pas. La jeune pirate ne semble vraiment pas porter ce rat de cale dans le cœur, un avantage certain. Il est toujours plus facile de descendre un type avec des alliés plutôt que de le faire seul. Je ne touche pas aux armes à feu qu’ils utilisent et qui m’épatent toujours autant. Dans mes souvenirs, chez nous en Norvège, on se contentait des haches, lances, épées et piques en bois. Mais certainement pas des armes à feu. Une magnifique invention certes, mais je suis de la vieille école et bien trop déférent envers mes racines : je veux rester un viking même si je suis devenu un pirate. Et je me battrai comme un Viking jusqu’à ma mort pour rejoindre le Valhalla et souper à la table des Rois. « J’suis Anne Bonny, c’est mon crétin de mari, mon incapable de capitaine. » La poisse ! Voilà que je tombe sur son épouse, sa moitié. Ce n’est franchement pas l’alliée idéale pour exécuter cette ordure : elle peut tout aussi bien jouer la vipère. Caresser le chaud avec moi pour finir par m’envoyer un pique froid dans le dos, autrement dit, se retourner contre mes idées pour que je sois celui qui se videra de son sang sur le sol, plutôt que le James Bonny. Je bois une gorgée de ma chope pour me donner contenance, cherchant une parade si jamais la donzelle vient à me menacer. Mais … « Il a beaucoup d’ennemis et j’apprécie pas être associé à lui si tu vois c’que j’veux dire. Il m’entraine dans son merdier et s’il n’y avait pas eu autant de monde ici je l’aurais sans aucun doute planté. » Sauvé ! Je lorgne la sylphide un instant, tenant dans ma paume la chope sans toutefois la soulever vers mes lippes. « Donc, si j’comprends bien. Si l’Bonny disparait, ça t’affect’ra pas plus qu’ça ?! »
Intéressant. Tomber sur sa femme qui ne porte pas son mari dans son cœur, pis encore, qui serait prête à le poignarder à la première occasion. N’est-ce pas les Dieux qui m’offrent un avant-goût du Valhalla ?! « T’es qui toi ? » Effectivement, je ne me suis pas présenté, mais avant de le faire, je voulais surtout m’assurer que je m’adresse à la bonne personne : ce qui semble être le cas. Aussi, j’étire un sourire en croisant les mirettes de la pirate. « Tankred Snørrisón, j’suis un pirate qu’ton mari essaye de descendre pour être dans la bonne liste de Barbe noire ! » Je pose mes coudes sur la table, prêt à discutailler sur le comment du pourquoi, on peut tous les deux s’entre-aider. Mais une serveuse s’approche de nous en remarquant que nos chopes sont presque vides : je l’observe avant de grogner en lui ordonnant de nous poser un pichet. Comme ça, elle ne reviendra pas dans nos pattes trop rapidement. Une fois sa besogne exécutée, je mire Anne Bonny face à moi tout en remplissant nos chopes dont l’écume déborde sur le bois sali de notre table. « J’crois qu’on va bien s’entendre nous deux ! T’aimes pas t’mari et t’es prête à l’poignarder… Moi j’veux qu’il arrêt’ d’me descendre, parce qu’il s’fait du mal pour rien ! Barbe noire s’débarrassera pas d’moi, pas comme ça. Il m’a fait v’nir ! » Je passe ma paume sur ma barbe pour retirer les traces de ma gorgée. « P’t’être bien qu’on pourrait s’aider, toi et moi… où j’me trompe de personne ? »
Anne fit une légère moue tout en secouant négativement la tête lorsque l'homme lui demanda si la mort de James l'affecterait ou pas. Depuis longtemps elle ne l’aimait plus et depuis qu’ils étaient ici il avait perdu tout le respect qu’elle avait pour lui. Désormais il n’y avait rien, plus d’attaches, juste des emmerdes et une multitude de raisons pour elle d’en finir définitivement avec ce misérable. Alors son potentiel allié se présenta : un nom nordique. L’histoire d’Irlande comte pas mal de noms vikings lorsque l’île était encore complètement celte. Ils ne les avaient pas toujours eus dans le cœur et encore à leur époque on parlait beaucoup de ces pillages vikings venus de Norvège et du Danemark. Mais Anne s’en foutait royalement car cela ne faisait pas parti de son époque. La pirate arqua un sourcil faussement impressionnée lorsqu’il déclara avoir été choisi par Barbe Noire et se noya dans sa chope pour se retenir de tout commentaire. De ce qu’elle voyait, il n’avait pas l’air d’avoir refusé le fait d’avoir été choisi par ce soi-disant Roi, Anne ne comprenait pas comment en tant que bon pirate on puisse être fier de servir un demeuré qui se fait appelé roi alors que les pirates avaient toujours eu pour vocation de leur chier dans la main et leur soutirer le plus d’or possible. Un roi pirate, non mais sérieusement ? Si les gueux de Nassau entendaient ça ils seraient sans doute morts de rire. Fort heureusement il lui restait un tant soi peu d'honneur pour ne pas se plier à son régime hypocrite.
Lorsqu’il eu fini de parler, Anne étira les commissures de ses lèvres dans un fin sourire, lui aussi pensait à une alliance hein ? Ne disait on pas « les grands esprits se rencontrent ? » alors non leur rencontre n’était clairement pas un hasard et quelque part ça la rassurait de se trouver au moins une personne avec qui elle pouvait avoir une conversation plus ou moins positive. Jusque là elle n’avait pas tenté de se sociabiliser, du moins les quelques fois qu’elle avait pu échanger lui avaient suffit pour se faire un jugement d’à peu près la majorité des habitant de cette monarchie pirate. Elle était arrivée à la conclusion qu’ils étaient tous cinglés et pourris.
« Aye, ça s’pourrait bien. » répondit elle à sa proposition.
Anne prit quelques instants de réflexion et en profita pour détailler un peu plus son interlocuteur, sa carrure imposante, son regard déterminé et sa manière de parler ; tout laissait penser qu’il s’agissait là d’un grand guerrier – et puisqu’on était venu le chercher elle devinait bien qu’il n’avait pas été choisi par hasard. Elle se demandait comment un tel personnage pouvait se contenter d’être un simple employé de barbe noire – était il le genre heureux avec simplement une bière à la pogne et une femme sur les genoux ? Un véritable gâchis selon Anne de le réduire à ça. C’était un détail qu’elle ne se priverait sans doute pas de lui faire remarquer par la suite s’ils avaient l’occasion de discutailler un peu plus en profondeur après avoir défini les contours de cette alliance naissante. Et puis elle ne savait encore rien de lui, elle ne se permettrait pas de juger a priori. Pour le moment, puisqu’ils avaient cet intérêt commun de réduire James au silence, elle n’avait plus besoin de jouer les méfiantes. Néanmoins il lui restait encore un problème qu’elle ne se priva pas d’exposer avant qu’ils ne décident quoi que ce soit afin qu’elle soit certaine de ne pas s’en prendre plein la tronche.
« Mon seul problème c’est qu’ce crétin a déjà quelques bonnes grâces de Barbe Noire alors que ma tête lui revient pas. J’veux pas d’emmerdes, tout c’que j’veux c’est m’tirer d’ce trou et retourner à Nassau. Mais si j’plante James il va pas me louper. »
Inutile d’insister sur le fait qu’elle ne voulait absolument pas de retombées, il avait l’air d’en avoir suffisamment pour l’avoir compris. De là, il était évident qu’elle pensait à se servir de lui pour y foutre un coup de brouillard à cette histoire ; Là étaient ses seules conditions :
« Je marche que si t’as d’quoi m’couvrir en cas de pépin et j’ai bien l’impression que t’as ce genre de ressources, j’me trompe ? »
Ne pas se savoir seule dans cette entreprise rendait ses motivations plus claires et l’encourageait aussi à prendre les devants afin d’y mettre un terme. Pour toutes ces saloperies que James lui a fait depuis qu’ils sont là, elle n’allait pas y aller de main morte pour l’assassiner. Juste l’idée de lui découper le ventre lui procurait cette adrénaline qu’elle n’avait pas ressentie depuis qu’elle était laissée sur le port. Il allait se prendre dans la tronche toute la frustration engendrée par sa faute. Anne descendit sa chope et s’empara du pichet pour se resservir de la bière, puis entreprit aussi de remplir celle de Tankred, un premier pas vers une collaboration qui leur serait bénéfique à tous les deux.
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« Aye, ça s’pourrait bien. » Mes lèvres s’étirent dans un sourire. Ainsi, nous pourrions tous les deux s’entendre sur un plan pour que son mari cesse de me descendre. D’une pierre deux coups, la donzelle pourra ainsi se débarrasser d’un homme encombrant dont elle ne semble plus ressentir ni amour, ni intérêt à tel point de désirer sa mort. J’aimerai bien connaître l’histoire complète, pourquoi la pirate n’éprouve plus rien envers lui : seulement connaître les détails ne me fera pas changer d’avis. Je gratte ma barbe tout en mirant la sylphide un court instant, cherchant un plan infaillible pour réaliser notre projet. « Mon seul problème c’est qu’ce crétin a déjà quelques bonnes grâces de Barbe Noire alors que ma tête lui revient pas. J’veux pas d’emmerdes, tout c’que j’veux c’est m’tirer d’ce trou et retourner à Nassau. Mais si j’plante James il va pas me louper. » Retourner à Nassau ? Ou qu’c’est ça ? Lawless Island ? Je n’ai pas souvenir d’avoir déjà entendu ce nom-là quelque part. Son mari n’a aucune réputation dans la cité des pirates, est-ce qu’ils viennent de l’autre côté ? Encore une qui croit que l’on peut faire marche arrière et retourner là-bas. Est-ce que je dois lui dire ? Non, peut-être qu’elle voudra arrêter son envie de tuer son mari. Dans les bonnes grâces du Roi, j’ai bien envie de rire. On n’est jamais totalement dans les petits papiers de ce pilleur, il sait garder ses amis et ses ennemis près de lui sans jamais donner une identification directe au lien. « Je marche que si t’as d’quoi m’couvrir en cas de pépin et j’ai bien l’impression que t’as ce genre de ressources, j’me trompe ? » De nouveau, mon visage se fend d’un sourire et je caresse ma barbe tout en la mirant : « Y s’pourrait bien que j’puisse faire ça ! Seul’ment… tu l’tues, j’te couvre… mais à part qu’les rumeurs arrêtent, j’gagne pas grand-chose d’plus ! » Je croise ses mirettes, arquant un sourcil sur mon front avant de prendre ma chope pour en boire une bonne lampée qui m’arrose le gosier avec délectation. « J’veux pas t’aider, mais que si j’suis certain d’toucher une récompense… et pour mon silence, et pour t’couvrir si jamais, y’a embrouille. » J’ajoute plus bas : « Et j’pense que toi aussi, t’as d’quoi m’satisfaire… »
La porte de la taverne claque et je tourne les yeux vers les nouveaux arrivants, les membres de l’équipage du Poséidon. Je connais le Capitaine depuis peu, un nouveau dans la piraterie tout comme moi. On a la même expérience, même si je suis un guerrier comparé à lui. Je détourne le regard des nouveaux venus pour retourner sur la donzelle toujours en face de moi. Elle a une bonne descente, on risque de bien s’entendre de ce côté-là, mais je ne demande pas une cargaison d’alcool en contrepartie de mon aide. Non, j’aime qu’on m’offre un trésor plus précieux, plus… personnel. La donzelle saura trouver les bons mots pour me convertir complètement dans notre complot. « Alors, Anne Bonny... qu'est-ce qu't'as d'bien à m'proposer ? »
La taverne se faisait plus fréquentée sur l’heure qui avançait. On avait ici même plus conscience du temps qui passait, c’était une sensation réellement étrange et qu’Anne n’appréciait pas particulièrement. Elle avait bien compris que cet endroit était unique, elle se demandait parfois si en vérité elle n’était pas morte et que ce trou était tout simplement l’au-delà quitte à se détourner des dieux. Puisqu’elle n’avait aucune réelle indication, elle persistait à penser qu’il s’agissait de sorcellerie et qu’elle pourrait rentrer juste en prenant le large. Elle pensait déjà à l’équipage qu’elle devrait recruter, ces marins qui lui ont toujours fait confiance et qui ne seraient pas dérangés de la voir en tant que capitaine. C’était délicat, si la plupart obéissaient à ses ordres sans broncher, c’était parce que James s’était toujours trouvé dans son ombre. Une chance pour elle qu’elle sache se défendre, mais les mutineries ne pardonnent pas, or elle n’envisageait pas de servir de bouffe aux requins à mi chemin de Nassau. Quoi qu’il en soit ce serait un problème à régler plus tard, car pour l’heure il s’agissait bien de voir ce que Tankred gagnerait en l’aidant à réduire James au silence. Ah ; ils en veulent toujours plus. Anne étira un sourire laissant transparaitre un bref rictus tout en se redressant légèrement puisque l’on parlait affaires. Avoir la paix ne lui suffisait pas ? Il venait lui demander de régler ce problème et maintenant c’est elle qui lui devait quelque chose ? Pas de doute, ce type là est un véritable pirate. Elle ignorait tout de lui mais il avait au moins eu le mérite de l’amuser. Non, sincèrement, elle aurait fait la même chose que lui, c’est exactement pour cette raison là qu’elle ne tenta pas de l’envoyer chier.
En voilà une question bien vaste…Que pourrait-elle lui proposer ? A la mort de James elle aurait main mise sur l’or renfermé dans les coffres de James, ce crétin avare avait tellement peur qu’on lui dérobe son or sans surveillance qu’il s’en gardait quelques un cachés sur le bâtiment. Une chance qu’Anne soit mise au courant de ces cachoteries d’homme bien trop prudent pour son bien être encore une fois. Du moins elle pensait à l’or mais elle ignorait le genre de trésor que Tankred aimait avoir en échange généralement. Pour certains l’alcool paye, pour d’autres un service rendu, alors que l’on entendra aussi parler des payements en nature mais le plus courant restait l’or. Le mieux était d’en discuter de toute manière, Anne se montra tout à fait ouverte aux négociations au vu de ce que la mort de James lui apporterait et parce qu’il lui apparaissait bien plus sympathique que la majorité des personnes qu’elle avait croisé jusque là.
« T’as d’la chance, pour avoir sa peau et être tranquille j’srais prête à donner gros. »
C’était sans doute pas commun d’entendre de tels mots dans la bouche d’une épouse en parlant de son mari. Mais James l’avait dégoutée au plus haut, depuis quelques années déjà ils ne s’aimaient plus. Il était alors demeuré son protecteur, celui qui lui permet d’être ce qu’elle est et de voguer sur les mers jusqu’à ce que mort s’en suive. Rares étaient les hommes même à Nassau qui accordaient leur confiance à une femme en tant que quartier maitre ou même sur un navire pirate tout court sans avoir à faire à ces conneries de superstition. Du moins c’était de cette façon que cela aurait dû être, finalement James était lui-même devenu un frein au genre de vie qu’elle voulait avoir, elle savait ce qu’il lui restait à faire, ni lui ni personne ne pourrait la condamner de rester sur la jetée et vivre ainsi frustrée.
« Alors, qu’est ce que tu veux ? De l’or ? Des pierres ? Sa tête en trophée de chasse ? Ma reconnaissance éternelle ? »
Anne n’étendit pas la liste, lui laissant soin d’exposer ses désirs afin qu’elle puisse voir de quelle manière elle pourrait le satisfaire. Elle aurait aussi pu lui proposer une place sur son navire, un billet retour pour quitter cet endroit mais comme la plupart des gens croisés ici, il n’avait pas l’air plus que ça emballé par l’idée de s’en aller. Autrement il aurait déjà exposé ce fait là, alors inutile de perdre plus son temps dans ce genre de propositions.
AVENGEDINCHAINS
HJ: ne t'inquiète pas c'était parfait !
Tankred Snørrisón
Beware, I'm starving
ζ Inscris le : 01/08/2015
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ζ Avatar : Travis Fimmel
ζ Localisation : Oscille entre One-Eyed Willy et Blindman's Bluff
ζ Occupations : Second sur le Poséidon - Ancien maître Charpentier du Queen
ζ Âge : Trente ans
ζ Statut : Célibataire au coeur de pierre
ζ Signes distinctifs : Nombreux tatouages sur le corps et le crâne, bouffe ses mots quand il parle
« T’as d’la chance, pour avoir sa peau et être tranquille j’srais prête à donner gros. » Intéressant. La relation entre l’épouse et l’époux doit vraiment être au plus bas pour qu’elle souhaite sa mort, qu’elle propose de donner gros pour qu’il ne soit plus qu’un souvenir. A-t-elle conscience qu’entre de mauvaises oreilles, ses paroles pourraient avoir des conséquences bien plus terribles que mes propres désirs ? Sûrement, la sylphide n’a pas l’air d’être une faible femme et encore moins quelqu’un qu’on entourloupe aisément, sans en payer le prix fort du moins. J’étire un sourire, mirant la pirate un long moment tout en cherchant ce que je pourrai demander. J’ai bien plusieurs idées qui me viennent à l’instant, mais je veux être certain de faire le bon choix et de ne rien regretter. Je croise les bras sur notre tablée, me penchant encore un peu en avant pour que notre conversation reste discrète jusqu’à la fin. « Alors, qu’est ce que tu veux ? De l’or ? Des pierres ? Sa tête en trophée de chasse ? Ma reconnaissance éternelle ? » J’étire un sourire. Je lève les yeux vers le plafond avant de revenir sur la pirate qui semble attendre ce que je vais réclamer. « Et bien, j’n’suis pas encore certain d’ce que j’veux. T’vas avoir une dette envers moi, une sacrée dette et j’crois que j’vais profiter d’ça… » Je la mire, avoir une dette envers quelqu’un, ce n’est pas toujours apprécié surtout qu’à cause de ça, on peut tout demander et l’endetté ne peut rien refuser. Cela ne semble pas lui convenir, peut-être justement parce qu’elle pense pouvoir repartir d’ici, mais elle va rapidement déchantée. « J’ai tout m’temps pour t’réclamer mon dû ! » J’étire un sourire, elle peut peut-être profiter de l’occasion pour croire que finalement, elle n’aura jamais à essuyer sa dette, mais quand elle saura… alors je pourrai habilement profiter de la situation.
« Est-ce qu’ça t’convient, Bonny ? » J’attends sa réponse avant de frapper ma chope contre la sienne pour en boire une longue gorgée. J’essuie ma barbe d’un revers de main tout en la mirant. Qui aurait pu penser que la femme de ce stupide James Bonny était contre lui et orchestre son meurtre en douce ? « Comment t’comptes t’y prendre ? Que j’sache comment réagir, parce que Barbe noire d’mandera p’t’être des comptes ou p’t’être bien qu’il s’en moqu’ra ton mari. C’pas un pirate du Queen… » Je penche la tête sur le côté pour mirer la pirate. Elle n’a pas froid aux yeux, elle n’est pas non plus désagréable à regarder. Peut-être que si j’avais une épouse comme elle, je ferais en sorte d’ne faire mon allié et non mon ennemi. Je chercherai tous les jours à la séduire et la contenter pour éviter de me réveiller avec un poignard sous la gorge un beau matin. D’ailleurs, cela me surprend qu’elle ne profite pas de son sommeil pour mettre fin à ses jours… Quoi que. C’est une femme d’honneur et mourir de manière si ingrate, ce n’est pas honorable. Et la donzelle veut certainement se satisfaire son propre égo en tuant l’homme qui partage sa vie de façon spectaculaire… ou moins honteuse. « Est-ce que j’peux t’aider ? J’peux faire l’guet… ou t’aider à l’faire pisser l’sang… » J’étire un sourire mauvais, croisant les mirettes de la jolie pirate.
Les choppes cognèrent l’une contre l’autre d’un commun accord et peut être que cela annonçait une alliance durable. Elle ignorait ce qu’il comptait lui demander, cela n’avait pas effrayée Anne qui avait l’habitude des comportements mystérieux de certains pirates. Et puis si ça ne lui convenait pas ou qu’elle n’avait pas moyen d’assouvir cette dette alors elle serait dans l’obligation de la jouer malhonnête et de régler ça par le sabre, quitte à mourir ; ce n’était pas un éorme problème qu’il la laisse miroiter ainsi. Quoi qu’il en soit l’heure du payement n’était pas arrivé, car pour le moment ils devaient discuter plus sérieusement de la suite à venir. Forcément Tankred était curieux sur la façon dont elle allait s’y prendre. Elle devait rester discrète, que Barbe Noire se foute ou pas de sa mort, elle n’allait pas prendre le risque de l’exécuter publiquement.
Anne se laissa un moment dans le silence, dessinant de son index les rayures sur le bois de la table. Tankred se proposa alors de l’y aider à la tâche, chose qui ne l’étonna pas. Elle avait souvent imaginé plusieurs manière de tuer son mari, dans ses rêves, elle lui découpait sauvagement le ventre, elle lui sectionnait les doigts, elle y passait toute sa frustration. Forcément lorsqu’on lui demanda de quelle manière elle allait faire ces affaires, elle séchait. Anne n’a jamais té douée pour les plans faits en avance, puisqu’elle ne respecte jamais ces derniers et qu’elle a une tendance à improviser. Qui vivra, verra, elle pouvait faire cela très proprement tout comme montrer toute la sauvagerie dont elle était capable. Ce soir, il n’y aurait qu’un seul témoin. Anne releva les yeux vers son interlocuteur, détaillant les ombres sur son visage qui se mouvaient à la lumière de la bougie - Il lui serait d’une grande utilité.
« Tu vas v’nir avec moi comm’ça tu verras bien comment je compte m’y prendre. »
Anne étira un sourire et sorti de sa poche quelques piécette afin de payer leurs deux consommations. Elle se leva, remit son chapeau sur la tête et jeta un regard à Tankred une fois avoir fait le tour de la table.
« Allez viens, la nuit est idéale pour faire couler le sang. »
Nul besoin de perdre plus de temps ni de planifier cela alors qu’elle savait où se trouvait James et qu’elle pouvait facilement l’attraper. Puisqu’ils s’étaient disputés une énième fois, il était nécessaire de régler cette histoire au plus vite. Alors les ronds de jambe n’avaient pas lieux d’être, Anne voulait le tuer cette nuit même.
Ils sortirent de la taverne, leurs deux ombres menaçantes évoluant dans la nuit, Anne demeurait silencieuse sur le chemin. On entendait que le claquement de ses bottes sur le pavé, mais son visage était refermé. Anne se concentrait, l’adrénaline se faisait de plus en lus ressentir alors qu’elle ne comptait plus les battements de son cœur. Ainsi la première fois qu’elle avait vu James, elle avait des papillons dans le ventre, sauf qu’ils n’étaient plus liés à de l’amour ces putains de papillons. Quelques dizaines de minutes de marche et ils arrivèrent près de leur demeure où dansaient les flammes d’un feu de cheminé. La silhouette familière de James en mouvement témoignait qu’il n’était pas endormi et qu’il attendait sans doute sa femme pour un nouveau règlement de compte. Anne n’attendit pas plus longtemps, faisant pression sur la poignée, elle ouvrit la porte et bien entendu fit entrer Tankred.
Puisqu’il devait voir, le laisser posté derrière une fenêtre ne rimait à rien tout comme elle aimait garder un œil sur lui – juste au cas où. Aussitôt qu’ils furent entrés, James fit volte face, les dévisageant et l’un et l’autre avec incompréhension.
« Anne, qu’est ce qu’il fou là lui ? » « Tu l’reconnait hein ? C’est l’type qu’t’essaye de descendre pour cirer les pompes de Barbe Noire. J’me suis dit que t’aim’rais le voir.» Anne fit quelques pas dans la pièce, gardant une certaine distance avec James. « Qu’est c’qui t’prend ? Espèce de salope !! Tu ‘as trahi !! »
Anne posa sa main droite sur sa garde dans le cas ou la situation dérape avant même qu’elle ne puisse faire quoi que ce soit. James était visiblement nerveux, en colère, Anne y voyait là que le reflet de ce qu’elle avait longtemps ressenti à l’égard de son mari.
« Tu t’es trahi tout seul, parc’que t’es qu’un pauv’ naze !! T’es même plus un pirate, t’es même plus un homme, t’es qu’une merde !! »
James serrant les dents, attrapa l’un de ses sabres. En ayant principalement Tankred en cible à ce moment là, il parcouru les quelques mètres jusqu’à lui pour l’attaquer. D’un geste en diagonale, sa lame fendit l’air. Anne ne doutait pas des capacités de combat de Tankred et savait qu’il saurait habilement parer cette attaque. Tout se fit donc rapidement, Anne ne souhaitant pas faire plus de boucan que cela en profita pour lui loger un couteau entre les vertèbres. Un geste brutal, la lame s’enfonça profondément avant de résister, alors James poussa un cri de douleur, Anne vint l’attraper, posa sa main sur sa bouche pour l’empêcher de faire plus de bruit tout en le poignardant sauvagement. Puis, elle adressa un regard à Tankred pour l’autoriser à le réduire complètement au silence même si les blessures qu’elle lui avait infligées lui étaient déjà mortelles.
AVENGEDINCHAINS
Tankred Snørrisón
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« Tu vas v’nir avec moi comm’ça tu verras bien comment je compte m’y prendre. » La donzelle se lève tout en payant nos consommations. « Allez viens, la nuit est idéale pour faire couler le sang. » J’étire un sourire, me redressant pour suivre la donzelle en dehors de la taverne. J’ai hâte de voir comment elle va faire pour tuer son mari. La nuit est fraîche, le ciel dégagé et l’on peut voir toutes les étoiles qui scintillent dans l’immense cape bleuté. Nous marchons silencieusement et je me contente de suivre la silhouette de la pirate. Lorsqu’on arrive près d’une demeure, les flammes vacillent près de la fenêtre projetant une ombre sur les cailloux. Anne entre en première, moi derrière toujours aussi silencieux que la donzelle. James Bonny se retourne à peine sommes-nous dans son champ de vision, le visage ahuri de me voir auprès de son épouse. Forcément, le pouilleux veut m’éviter parce que je sais qu’il essaye de me rabaisser auprès de Barbe noire. « Anne, qu’est ce qu’il fou là lui ? »« Tu l’reconnait hein ? C’est l’type qu’t’essaye de descendre pour cirer les pompes de Barbe Noire. J’me suis dit que t’aim’rais le voir.» J’étire un sourire en écoutant l’échange houleux entre la femme et le mari. Il est certain qu’entre les deux, c’est Anne qui a des couilles. L’autre s’énerve en remarquant la traitrise de sa femme et je me contente de mirer la donzelle qui fait un mouvement sur sa taille, certainement pour se saisir de son arme. « Tu t’es trahi tout seul, parc’que t’es qu’un pauv’ naze !! T’es même plus un pirate, t’es même plus un homme, t’es qu’une merde !! » La situation dérape plus vite que je ne le pensais et l’autre s’approche avec un sabre en main pour certainement m’attaquer. Mes haches sont toujours à leur place et je les dégainerai au dernier moment seulement au moment ou je vais les chercher, la donzelle pare l’attaque de son époux pour me protéger. Mon égo en prend un sacré coup à cet instant, même si j’aurais pu me défendre seul. Mais ce n’est pas mon combat, aussi je ravale ma fierté pour mirer la pirate poignarder James avec sauvagerie.
Je ne sais pas pourquoi, j’aurais parié sur quelque chose de plus bref. Bien que la haine palpable de la pirate pour son mari aurait dû m’alerter bien plus. Quoi qu’il en soit, c’est avec beaucoup de souffrance que Bonny va mourir et ce n’est pas pour me déplaire, bien au contraire. Anne tourne son visage dans ma direction et m’offre une opportunité appréciable. Me laisser le dernier coup. Voilà une belle perspective et un geste que j’apprécie. J’étire un sourire, sortant ma hachette de mon fourreau au niveau du dos. Je fais tourner l’arme dans ma paume avant de saisir le presque défunt époux au niveau du col. Il crache du sang, ses globes oculaires ont des taches de sang et sa peau est encore plus pâle que la neige qui recouvre la Norvège. « Et maint’nant, qui c’est l’plus idiot des deux, Bonny ?! » Je pousse sa carcasse qui tombe à la renverse, les blessures infligées par la donzelle lui ayant certainement privé l’usage de ses jambes. La bête qu’elle a été m’a quelque peu… excité. En trois pas qui résonnent sur le plancher de leur bâtisse, j’arrive près de la carcasse du pirate qui gémit. « T’gagnes une place d’roi, pouilleux ! » Je lève ma hache avant de frapper au niveau de sa gorge dont la pomme d’Adam vient de remuer, un coup, deux coups et la tête se détache du reste de son corps. Le sang gicle, se repend sur le plancher sans que cela ne m’affecte : ce qui m’intéresse, c’est l’expression d’effroi et de douleur que le visage de son mari possède. Je ramasse la tête par les cheveux et me retourne vers la donzelle avec un sourire sur les lèvres. « R’garde sa tête.. Y pleure t’mari… » Je m’esclaffe bruyamment avant de jeter sa tête qui roule sur le sol en giclant le reste de son liquide. Je m’approche de la donzelle avec un regard sombre et brillant, passant ma main sur mon faciès pour essuyer le sang ou plutôt l’étaler, mais je n’en ai cure. « J’aime c’côté sauvage qu’tu possèdes, Anne Bonny… »