I came to break the walls that rose around you to see the land of all.
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
One-Eyed-Willy. Une cité désolante, un véritable désastre. Altaïr aurait pu s'y sentir bien, dans la logique des choses. Sauf que le bandit détestait y poser le pied en réalité. Il ressentait une étrange sensation de pauvreté, de crasse et de misère quand il avançait dans ces rues pavées. Sa vie en forêt avait probablement fait de lui un marginal mais l'homme préférait largement ça à une existence quotidienne en ces lieux. Son regard se baladait de gauche à droite, observant ces murs mal entretenus, ces contenus de pots de chambre qu'on avait négligemment jeté par la fenêtre, ces mendiants assis contre des murs endormis ou peut-être morts. Altaïr baissa la tête et accéléra le pas.
Il tourna à l'angle d'une ruelle et atterrit droit dans les bras d'une jeune femme. Elle était plus jeune que lui, à peine plus de la vingtaine. Enroulée dans une vieille robe usée, elle exhibait fièrement une poitrine opulente. Ses bras s'enroulèrent autour du cou d'Altaïr et elle lui adressa un large sourire enjôleur. Le bandit le lui rendit mais se dégagea rapidement de son étreinte. La prostituée le prit mal et le foudroya du regard. Sans attendre qu'elle ne l'insulte, il reprit sa route à vive allure. Certaines personnes en étaient réduites à des extrémités pour subvenir à leurs besoins et c'était fatalement à One-Eyed-Willy que l'on pouvait croiser les plus troublants des cas de Neverland.
Altaïr arriva au point de rendez-vous, devant la boutique d'un apothicaire. Il avait fixé ce lieu auprès de Parvati et de son fils car contre toute attente, c'était probablement l'un des coins les plus sûrs de la ville. Si tant est que cette cité ait le moindre coin sûr. Le bandit patienta un moment, il commença même à se demander si Parvati avait reçu la missive ou si elle avait le temps de faire le déplacement. Altaïr regretterait amèrement de ne pas pouvoir voir le petit Devdan ! Ils avaient noué une amitié que le bandit chérissait désormais. Enfin, deux silhouettes apparurent un peu plus loin dans une ruelle et le visage d'Altaïr s'illumina d'un sourire.
- Bonjour tous les deux.
Il salua d'un geste de la tête la mère et le fils puis leur fit signe de le suivre. Ce n'était pas à One-Eyed-Willy qu'il voulait les emmener. Ce trou à rats était déjà leur refuge quotidien ! Non, Altaïr avait d'autres plans en tête. Des plans qui devraient ravir le gamin et lui mettre plein d'étoiles dans les yeux. L'air de rien, l'homme les questionna donc :
- Vous êtes prêts à partir à l'aventure ?
Aussitôt, Altaïr se retourna vers Parvati et lui adressa un sourire réconfortant. Ils ne partiraient pas dans un endroit dangereux et n'irait pas au-devant de problèmeS. Le but était simplement de créer une atmosphère épique dans laquelle pourrait baigner Devdan. Altaïr se pencha sur le petit garçon et le prit dans ses bras, le hissant jusque sur ses épaules de géant. De là-haut, le garçonnet devait se sentir plus grand que jamais. Altaïr le tenait par les mains tandis que l'enfant riait de bon coeur. L'homme put alors se tourna vers Parvati.
- Tout s'est bien passé depuis notre dernière rencontre ?
Cette mère dévouée n'était pas dans une situation rêvée. Altaïr aurait tout fait pour pouvoir les aider mais lui-même ne roulait pas sur l'or. Quand il en avait l'occasion, il venait offrir un jouet à Devdan et il cachait une pièce dans celui-ci de façon à ce que le petit puisse s'acheter quelque chose dont il avait envie. Cependant, Altaïr ne pouvait se permettre de le faire trop souvent. Sa bande n'aurait pas apprécié s'ils avaient su qu'il donnait de l'argent dûment gagné à des inconnus.
Le trio quitta lentement la cité du borgne pour se diriger vers les cascades du crocodile. Désormais qu'ils avaient pris ce chemin, si Parvati connaissait en tant soit peu les lieux, elle devrait comprendre où Altaïr voulait en venir. Mais il y avait peu de chance pour que Devdan le comprenne et donc, la surprise resterait totale quand ils arriveraient sur les lieux.
I came to break the walls that rose around you to see the land of all.
Parvati & Altair (& Devdan^^)
« Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai eu le sentiment qu’il était à la recherche d’un souvenir lointain ; il me faisait penser à un homme fouillant son grenier en quête d’un objet dont il ne s’est plus servi depuis très, très longtemps. » - S. KING
Nouvelle journée sur One-eyed Willy. Comme tous les matins, l'île avait semblé s'éveiller d'un sommeil aviné tel un ivrogne un lendemain de fête. Des ombres rasaient les murs, tête baissée et démarche chancelante alors que les habitants pointaient un visage blafard vers l'extérieur, prêts à se lancer dans un énième jour sans saveur, l'oeil encore cerné des catastrophes de la veille. La cité des pirates donnait parfois l'impression de réellement s'animer la nuit venue, avec l'arrivée de ces forbans qui après des jours passés au large, revenaient à la nuit tombée s'amuser un peu. Si tant est que l'on puisse s'amuser dans un endroit pareil. Le reste du jour, les uns et les autres vaquaient à leurs occupations. On faisait des affaires sur la place du marché, des ménagères sans le sous remplissaient tant bien que mal leur panier chez les commerçants du coin, les marins se rendaient sur le port dans l'espoir de se faire engager sur un équipage ou de trouver un quelconque emploi, ne serait-ce que quelques jours payés à décharger les cales des navires pirates. Le tout au son des rires aigres et des éclats de voies tonitruants des habitants. La cité du borgne n'était pas connue pour faire dans la finesse.
Devdan s'était montré particulièrement intenable dès qu'il avait compris. Mais Parvati, secrètement ravie de le voir aussi heureux n'avait pas eut le courage de le réprimander trop fortement. Tout juste l'obliger à lui tenir la main pour ne pas le perdre dans cette foule bruyante et agitée. Il n'avait cessé de poser des questions, se perdant dans un babillage joyeux depuis qu'il avait ouvert l'oeil et sauté au bas de son lit, l'air extatique. Où allait-on ? Croyait-elle qu'ils allaient quitter l'île pour aller se promener ? A la plage peut-être ? C'était une surprise ? Vrai de vrai ? La jeune femme avait éclaté de rire devant se déluge de questions. Les occasions de lui changer les idées étaient si rares qu'elle ne pouvait qu'apprécier ces moments. Elle devait une fière chandelle à Altaïr qui offrait au petit garçon la possibilité de voir autre chose que cette ville sale et poisseuse. A elle également d'ailleurs et ça Parvati l'appréciait tout autant.
D'ailleurs, à la vue de sa silhouette devant la boutique de l'apothicaire, il lui avait faussé compagnie et avait traversé la place en courant à toutes jambes vers lui. A présent, juché sur ses épaules, il observait le monde de haut, un sourire éclatant où manquaient quelques dents de lait accroché aux lèvres.
« Nous sommes toujours prêts, lança-t-elle en guise de salut alors qu'elle les rejoignait et que son fils se perdait déjà en bavardages sans fin, n'est-ce pas Devdan ? »
Et pourtant, rien ne les avait prédisposés à ça. Elle n'aurait pas pensé, le jour où Devdan était tombé sur le naufragé, qu'ils en seraient là bien des mois plus tard. Au début elle s'était montrée méfiante, pressentant un quelconque danger à la vue du corps échoué sur le sable. Mais le petit garçon s'était précipité à ses côtés avant qu'elle ait pu le retenir. Et son instinct s'était montré bien meilleur que le sien dans l'affaire. Il était étrangement attaché au grand gaillard qui l'emmenait de temps en temps en balade aux quatre coins de Neverland et ne se montrait jamais aussi bavard que lorsqu'il savait qu'une sortie était proche.
« Pour l'instant oui, souffla-t-elle à mi voix pour que son fils ne l'entende pas, trop occupé à babiller gaiement, depuis la mort de Barbe Noire l'atmosphère est un peu retombée et les pirates se calment. »
C'était meilleur pour les affaires. Mais elle n'avait pas envie de penser à ça aujourd'hui. Il serait toujours temps la nuit venue de revenir aux choses mornes du quotidien. De vieux souvenirs affluaient à sa mémoire alors qu'ils prenaient la direction de la crique du crocodile. Les paysages se succédaient et Parvati remontait le fil, confusément. Elle avait connu ces paysages autre fois, même si ça relevait d'une époque à présent révolue pour toujours. Elle adressa un clin d'oeil en voyant les question incessantes de son fils.
« Où on va ? Mystère, prétendit-elle en riant, peut-être qu'Altaïr voudra bien te le dire ? »
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But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
Les deux silhouettes étaient apparues, créant un sourire au coin des lèvres du bandit. Altaïr les accueillit chaleureusement, amusé d'entendre Parvati encourager son fiston à exprimer sa joie. Devdan était solaire, toujours souriant et débordant de vie. Malgré leur existence parfois difficile, cette mère et son enfant parvenait à garder la tête haute et à insuffler de la bonne humeur dans le quotidien d'Altaïr. Le trio se mit alors en route, partant vers une destination enchanteresse comme à leur habitude. Neverland n'était pas l'île de l'imaginaire pour rien ! Elle débordait de paysages à couper le souffle, de couleurs exubérantes et de créatures loufoques et amusantes.
Discrètement, les deux adultes échangèrent des nouvelles. Parvati lui avoua que le trépas de Barbe Noire avait amené un nouveau souffle sur la cité de l'aveugle. Moins contrôlés, les pirates pouvaient aller respirer sans se sentir oppressés. Cependant, il pouvait aussi y avoir des débordements occasionnés par ce changement dans l'air. Altaïr acquiesça d'un hochement de tête, tant que les choses s'arrangeaient pour eux, il était heureux.
Ensemble, ils traversèrent une première vallée. Les odeurs de sève, de feuilles mortes et rosée matinale emplirent leurs narines. Altaïr continuait d'avancer, le petit garçon sur ses épaules. Devdan désignait parfois des arbres ou des nuages du doigt, s'amusant à leur trouver des ressemblances avec des objets ou des animaux. Sa curiosité ne cessait de croître et bientôt, il ne tint plus. Ses questions plurent sur le duo d'adulte et Parvati décida de laisser une porte ouverte à Altaïr pour dévoiler leur destination. Le bandit fit mine d'hésiter et lâcha un "hm" plutôt long de façon à faire trépigner Devdan qui s'impatientait.
- Aujourd'hui, on va rencontrer les nuages et les oiseaux !
Altaïr souriait de toutes ses dents, sachant parfaitement que Devdan se mettrait à imaginer des tas de scénarios. L'imagination des enfants était magique et surtout sur cette île, Altaïr avait déjà vu des enfants perdus modeler à la force de leur imaginaire, des objets ou des créatures. C'était aussi impressionnant que terrorisant. En effet, ces petits êtres avaient un pouvoir immense sur leur environnement et l'île, entre leurs mains, devenait à la fois une confidente, une amie, une protectrice et une arme. Altaïr avait souvent eu l'impression qu'eux, adultes, n'étaient que des invités parmi le royaume des enfants qu'était Neverland.
- Nous allons découvrir les cascades !
L'homme tourna la tête vers Parvati pour observer sa réaction. Il savait que ce lieu pouvait s'avérer dangereux mais à eux deux, ils seraient à même de surveiller Devdan et de veiller à ce qu'il n'aille pas se mettre en danger. Altaïr trouvait trop dommage que le petit n'ait pas encore profité de la vue prodigieuse qu'offrait ce point stratégique sur le reste de l'île. La musique envoûtante de l'eau chutant à des mètres plus bas, les sons provenant de la forêt. Tout, là-bas, était enchanteur.
- Est-ce que tu crois que ta maman voudra se baigner, Devdan ?
Altaïr jeta un regard amusé à Parvati. Nager dans les cascades était évidemment une terrible idée mais l'homme faisait jouer l'imagination du petit garçon. Ils débouchèrent dans une nouvelle clairière, au loin, on pouvait entendre le clapotis apaisant d'un cours d'eau. Tout autour d'eux semblait être devenus vert comme si aucune autre couleur n'était tolérée. Altaïr avait l'habitude de vivre en forêt, il était donc parfaitement capable de les guider au mieux. Il savait cependant que Parvati et son fils étaient plutôt du genre citadins, mieux valait donc les rassurer.
- Heureux de goûter un peu à l'air frais du dehors ?
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Parvati & Altair (& Devdan^^)
« Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai eu le sentiment qu’il était à la recherche d’un souvenir lointain ; il me faisait penser à un homme fouillant son grenier en quête d’un objet dont il ne s’est plus servi depuis très, très longtemps. » - S. KING
Si elle avait éprouver de la méfiance en empruntant le bac, Parvati avaient senti l'appréhension la quitter dès qu'ils s'étaient éloignés des habitations. Ca n'était pas qu'elle ai ressenti un quelconque danger – même si l'embarcation n'était pas des plus sûres et le passeur doté d'une moralité douteuse – mais la native avait perçu le malaise propre à ceux qui n'ont pas vraiment l'habitude de quitter la terre ferme. Elle avait senti affluer à sa mémoire de vieux souvenirs de son enfance, d'une époque où, aux petites heures du jour, son père l'emmenait à la pêche, sur sa frêle embarcation. Ses yeux d'enfant avaient regardé l'aurore avec un air émerveillé, persuadée qu'il n'y avait rien de plus beau. Où était passé l'enthousiasme de ses jeunes années ? Subsistait-il encore ? Un soupçon. N'avait-elle pas sourit en comprenant où ils se rendaient ? Et également en voyant Devdan, débordant de bonne humeur, leur fausser compagnie pour prendre les devants. Elle avait fait mine de se laisser distancer mais gardait un œil inquisiteur sur sa progéniture qui, trop occupée à se laisser distraire par toutes les surprises qui croisaient sa route, ne comptait jamais que quelques mètres d'avance. Il s'amusait et ne risquait pas d'entendre des choses qui n'étaient pas taillées pour ses jeunes oreilles. Parvati avait beau tenter de se refréner, il lui arrivait toujours de parler un peu trop fort à cause de son audition. Elle préférait éviter d'exposer Devdan de trop près.
Le petit garçon multipliait les allers-retours pour pointer du doigt la flore environnante. De drôles de fleurs qui faisaient mine de se refermer à votre approche, comme si elles étaient douées d'une vie propre, des plantes aux couleurs étonnantes. Les buissons fourmillaient du bourdonnement des insectes et le bambin éclatait parfois d'un rire cristallin à la vision fugitive d'un fragment d'aile où d'un œil à travers les feuillages. Il avait longuement écouté sa maman lui parler des animaux de l'île et scrutait les hautes branches à la recherche d'un Ptistiti. Parvati n'avait pas eut le cœur à lui dire qu'il n'en verrait pas à moins de se rendre à la forêt des signes, aussi se contenta-t-elle de sourire, amusée.
« Depuis que je lui en ai parlé il s'est pris de passion pour les animaux, répondit-elle à Altaïr, c'est sa dernière lubie en date et il passe son temps à vouloir m'amener à la plage à marée basse pour trouver des bestioles dans les récifs. »
Les égratignures qui couronnaient les genoux du gamin en étaient l'illustre preuve. Et l'exclamation ravie qui lui échappa à la perspective de ce qui l'attendait récompensa ses efforts. Il ne savait pas bien de quoi il retournait mais la surprise avait l'air d'être bien bonne. Et bientôt la musique des chutes d'eau accompagna leurs pas, de plus en plus fort. Le point de vue vaudrait la balade bien qu'il lui faudrait ouvrir l’œil. On ne savait jamais vraiment ce qui pouvait surgir. Les crocodiles se trouvaient bien des mètres plus bas en aval des chutes mais un bambin n'aurait vu aucune objection à l'idée d'aller faire trempette et de basculer la tête la première par dessus la falaise. S'il ne se brisait pas le cou avec la chute, ces bestioles se chargeraient de finir le travail. Mais Devdan était d'un naturel prudent, il ne s'amuserait pas à ce genre de bêtise si elle le lui défendait.
« Pas de baignade aujourd'hui mon cœur, répondit-elle en lui ébouriffant les cheveux face à son coup d'oeil plein d'espoir, maman sait nager mais toi pas. Et nous n'avons pas envie d'aller déranger les animaux qui vivent dans cette eau là. »
Le souvenir de ses propres jeux dans l'eau était cependant bien lointain, remontant à sa petite enfance. Gamine, elle s'était amusée dans les vagues, au bord de la plage. Mais ça n'avait probablement pas suffit à faire d'elle une nageuse émérite. Juste suffisamment pour ne pas couler. Pour une fille de pêcheur, c'eut été dommage. Mais le petit bonhomme était déjà reparti explorer les buissons à la recherche de nouveaux insectes. Les pauvres bêtes avaient probablement fuit la petite clairière en l'entendant arriver si bruyamment mais ça il l'ignorait.
« Plus qu'heureuse, répondit-elle l'oeil toujours fixé sur son fils, même si l'agitation est retombée ces derniers jours, ça ne tardera pas à reprendre. Ils préparent quelques mauvais coups c'est certain. Ces fichus pirates ne peuvent pas s'en empêcher. Le sortir un peu de ce bouge infâme est une bénédiction. Pour lui comme pour moi. »
Sans parler de tout le reste. Elle était partie ce matin là sans un regard en arrière pour son mari, suspicieusement tranquille depuis plusieurs jours. Lasse, Parvati refusait de se demander le moment où une nouvelle catastrophe de son cru les rattraperait. La proposition d'Altaïr était arrivée à point nommé pour lui changer les idées.
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Tandis que les adultes avançaient, le gamin virevoltait. On aurait dit un petit colibri fonçant dans les airs en battant des ailes à mille battements par minute. Devdan débordait de vie, d'énergie et d'imagination. Il était comme tous les enfants de son âge, avide de découvrir les moindres recoins de l'île et d'en apprendre plus sur Neverland, sa faune, sa flore et sa magie. Altaïr ne se serait pas permis de juger les conditions de vie de la petite famille puisque lui-même était dans une position plus que délicate ! Cependant, il était assez réaliste pour reconnaître que tous les jours ne devaient pas être roses pour la mère et pour le fils. C'était donc pour ça qu'ils se retrouvaient en des journées agréables, chacun devenant l'exutoire de l'autre. Parvati était souriante, détendue. Son doux visage exprimait la joie et non pas la frustration ou l'incompréhension comme il avait pu le voir quand il s'était retrouvé blessé chez elle à One-Eyed.
Parvati expliqua alors que Devdan avait la faune neverlandienne pour nouvelle lubie. Il semblait s'y intéresser plus que jamais, emmenant sa mère sur la plage le matin dans l'espoir d'y trouver un spécimen. Altaïr esquissa un sourire. Sa mère à lui, elle ne l'avait jamais emmené voir la mer. Elle ne l'avait jamais emmené nulle part. Elle s'était contentée de le traiter comme un outil, une hache capable d'abattre du bois, une paire de bras musclés pour soulever les roches et aplanir les sols meubles. Parvati était une maman comme beaucoup d'enfants en rêvaient. Elle aurait tout donné pour son fils et Altaïr respectait plus que tout cette dévotion totale. Lui n'était pas sûr d'en être capable même s'il rêvait de l'être, un jour.
- Des bestioles ? Un peu comme la drôle de créature que vous avez retrouvé au petit matin près du rivage, quelques temps plus tôt ...
Alto pouffa de rire, il faisait référence à leur rencontre. Parva et Devdan lui avaient été d'une aide précieuse. Il leur devait beaucoup pour l'avoir retrouvé et aidé, sans leur aide, le bandit n'aurait peut-être pas pu reprendre un semblant de vie normale comme à l'heure actuelle. Altaïr évoqua ensuite la possibilité d'une baignade sur le ton de la rigolade, taquinant la maman. Devdan joua le jeu à fond mais Parvati eut vite fait de lui rappeler que des créatures pas tout à fait amicales séjournaient dans ces eaux. Le bandit s'apprêtait à ajouter que les crocos vivaient en bas et pas au sommet des chutes mais au final, il réalisa que mieux valait sortir tous les arguments pour maintenir Devdan loin du bord. Après tout, une chute pareille serait dramatique. Mais à eux deux, ils seraient capables de veiller à la sécurité d'une seule petite frimousse.
Parvati lui parla brièvement de la vie dans la cité du borgne. Altaïr n'y avait jamais vécu. Il n'en avait vu que des bouts rapides et peu attrayants. L'existence dans un endroit aussi sombre lui paraissait peu enviable. Lui qui vivait au milieu de la forêt, dans un abri somme toute spartiate mais agréable avec ses compagnons de route. Cela lui changeait de se retrouver face à une ville de débauche, d'alcoolisme et de laideur. L'épicentre du vice et de la tourmente. One-Eyed-Willy. Les pirates avaient gangrené One-Eyed mais Altaïr ne les haïssait pas. C'était l'humanité qu'il haïssait et qu'il tenait pour responsable. Cette drôle de créature qu'est l'être humain, capable d'infliger les pires sévices à ses semblables sans même sourciller.
- Moi aussi, ça m'apaise. L'ambiance au camp n'est plus ce qu'elle était ... je dois encore regagner ma place. Certains continuent à me voir comme ...
Altaïr n'avait pas cherché à cacher à Parvati ses activités de bandit. Il ne lui avait pas forcément dit en des termes aussi explicites mais l'homme lui avait très bien fait comprendre qu'il gagnait sa vie d'une façon peu attendue. Cependant, il ne lui avait pas raconté toute l'histoire dans les moindres détails sordides. La jeune femme savait simplement qu'il avait été trahi et rejeté par les siens et qu'ensuite, il était revenu vers eux. Désormais, le voyou s'efforçait de se retrouver un petit nid douillet mais les autres ne l'acceptaient pas aussi facilement. Altaïr surprenait souvent des regards en coin vers lui, des airs menaçants trônant sur leur visage.
- Comme quelqu'un de mauvais.
Devdan était assez loin pour ne pas entendre, tant mieux. Altaïr haussa vaguement les épaules, il chassa de la main toutes ces pensées inutiles comme si elles s'étaient matérialisées sous ses yeux et qu'il s'en défaisait. Le bandit fit signe au gamin de venir près d'eux et il le souleva à nouveau pour le reposer sur ses épaules. Il tendit ensuite la main vers Parvati et ensemble, ils s'approchèrent du bord. Pas assez près pour que cela ne puisse représenter un danger mais assez pour que leurs yeux puissent se délecter de ce magnifique spectacle. C'était comme si Neverland avait été engloutie par l'immensité verte. Des feuilles semblaient jaillir de partout, une douce mélodie d'eau glissant dans son lit résonnait dans leurs oreilles. Parfois, on pouvait entendre l'appel dépressif d'une louve cherchant ses petits ou encore le cri menaçant d'une chouette prête à attraper un rongeur. C'était envoûtant.
- Voilà ce que je voulais vous montrer aujourd'hui, j'ai pensé que ça en valait le coup.
Et en effet, Altaïr appréciait toujours autant cette vue imprenable sur une partie de Neverland. Le bandit se recula de quelques pas par la suite et déposa Devdan puis se baissa pour être à sa hauteur et le fixer droit dans les yeux.
- Alors comme ça, tu ne sais pas nager ?
Il se redressa, tout en gardant une main sur l'épaule de Devdan et tourna les yeux vers Parvati.
- Il faudra qu'on lui apprenne, un de ces quatre !
Altaïr avait une relation compliquée avec l'eau. C'était un élément dans lequel il se sentait bien mais en même temps, il lui rappelait la pire période de sa vie. Cette galère, l'emmenant au loin sur les flots. Des tas de souvenirs désagréables se bousculaient dans son esprit quand il s'approchait de l'écume. Pourtant, l'homme savait qu'il devrait affronter. Depuis tout petit, il traitait le mal par le mal.
- Regarde, je crois qu'il y a une drôle de bestiole là-bas.
Le bandit lui indiqua un buisson fourni où un insecte aux couleurs vives s'était posé. Altaïr en profita pour s'asseoir sur un gros rocher et prendre un peu de repos. C'était une belle après-midi, inutile de se précipiter.
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Parvati & Altair (& Devdan^^)
« Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai eu le sentiment qu’il était à la recherche d’un souvenir lointain ; il me faisait penser à un homme fouillant son grenier en quête d’un objet dont il ne s’est plus servi depuis très, très longtemps. » - S. KING
« Celle-ci était un spécimen unique en son genre. » Répondit la brune en riant à sa plaisanterie
Sa rencontre avec Altaïr avait été pour le moins singulière et elle n'avait pas imaginé qu'elle reverrait le naufragé découvert par son fils sur cette plage de One-eyed Willy. L'histoire lui avait prouvé tout le contraire et la jeune femme s'estimait plutôt chanceuse de cela. Sa présence lui permettait de rester optimiste et de se rappeler qu'il y avait autre chose au-delà des murs crasseux de la cité pirate. La vue était véritablement splendide. Parvati admira le spectacle des chutes d'eau s'écrasant en contrebas dans un grondement formidable, faisant jaillir des gerbes de mousse. La nature y était aussi beaucoup plus dangereuse. Si elle ne voyait pas grand chose sous la surface à cause de la cascade et de ses vapeurs d'eau, elle imaginait sans problème les silhouettes noires des illustres habitants des lieux.
« C'est vraiment superbe. » Répondit-elle
Depuis son perchoir, son fils acquiesça dans un concert d'exclamations joyeuses et elle ne pu s'empêcher d'être ravie à l'idée que la sortie lui ai plu. Cela ajoutait à sa joie d'être là. Et aussi vif qu'il avait l'habitude de l'être, le bambin s'en était allée explorer les buissons, ses grands yeux émerveillés reprenant leur observation tandis qu'il avançait une main timide vers les insectes colorés sans pour autant les toucher. Une mauvaise rencontre avec un crabe lui avait appris qu'il valait mieux laisser les animaux là où ils étaient. Et que même les bêtes les plus inoffensives en apparence pouvaient se défendre sans le moindre problème. Sans le quitter des yeux, Parvati profita de son éloignement pour répondre à un sujet qui n'était pas vraiment fait pour ses jeunes oreilles. Si elle en connaissait les grandes lignes, elle n'avait jamais vraiment cherché à comprendre l'histoire d'Altaïr dans le détail. Tous les deux étaient bien trop réservés pour qu'elle se permette une indiscrétion mais elle sentait bien que l'homme avait un poids sur la conscience qui semblait peser sur ses épaules constamment.
« Peut-être que ces gens prendront du temps pour se laisser convaincre ? Mais je ne peux pas croire qu'ils aient totalement raison. J'ai trop de preuves sous les yeux pour le croire. »
Elle n'était pas naïve et savait bien qu'il ne serait jamais totalement innocent. Mais qui l'était ? Il ne s 'était ps étendu à ce propos mais n'avait jamais caché qu 'il avait sa part d'action inavouables à son actif. Elle-même avait accompli biens des choses qu 'il aurait été bon de passer sous silence. Parfois pour survivre, parfois pour des raisons plus obscures. La colère, la frustrations et la vengeance pouvaient parfois vous pousser dans vos retranchements. L'homme qui prenait de son temps pour sortir son fils de son quotidien morne et triste n'était pas totalement mauvais. Il avait déçu les siens et probablement que leur confiance était dure à récupérer mais elle ne croirait pas l'avis de quelques uns, pas après tout ça.
« Les choses sont loin d'être aussi simples mais quelqu'un de complètement mauvais ne prendrait même pas la peine de faire tout ça pour nous. Devdan est toujours ravie de ses sorties mais pour moi également ça veut dire beaucoup. »
Une fois n'était pas coutume et contrairement à ses habitudes, elle avait baissé le ton de sa voix, regard fixé sur son fils qui jouait, comme si elle était trop pudique pour aborder le sujet de but en blanc. Aucun des deux n'était très doué lorsqu'il s'agissait de s'étendre sur ce genre de chose mais elle tenait tout de même à le faire savoir. Elle ne donnait pas dans l'angélisme ça n'était pas une façon de le disculper mais Parvati lui devait beaucoup et elle ne voulait pas oublier ça.
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Parvati et Devdan, ils représentaient le début d'un renouveau à ses yeux. C'étaient eux deux qui l'avait retrouvé, échoué sur la plage. A cette époque, Altaïr était brisé. Il ne lui restait plus rien, ni physiquement ni moralement. Pourtant, voir ces deux visages soucieux de son état lui avait insufflé le courage dont il avait eu besoin pour remettre un pied devant l'autre. En repensant à ce souvenir, le bandit ne pouvait qu'esquisser un sourire en coin. Ce jour avait été celui marquant la fin de son calvaire, l'heure de sa libération. Altaïr garderait cette matinée comme l'une des plus belles de son existence malgré tous les déboires qu'il lui était arrivé. Rien n'était aussi doux que de retrouver sa liberté de choix, de mouvement et de pensées.
L'homme fit grimper le garçon sur ses épaules et s'approcha un peu du rebord sans y avancer trop pour éviter tout danger. La vue était imprenable. Elle leur rappelait à tous les trois sur quelle île merveilleuse ils vivaient. Loin des ruelles crasseuses de One-Eyed-Willy et de l'odeur puissante et collante d'urine et de sueur qui s'élevait des pavés. Non, devant eux, rien de tout ça. Juste des arbres à perte de vue dont s'échappaient de temps à autre, des oiseaux aux couleurs exotiques. Altaïr était stupéfait et heureux de partager ce moment magique en compagnie de Parvati et Devdan. Le duo mère-fils était d'ailleurs tout aussi bouche bée que lui. Le trio resta muet quelques instants puis la jeune mère interrompit le silence pour glisser un mot sur la beauté des lieux. Le bandit approuva d'un vigoureux hochement de tête.
Le garçonnet repartit ensuite jouer plus loin, laissant les deux adultes discuter. Altaïr lui raconta quelques détails de sa vie actuelle, son quotidien avait été explosé par la rencontre avec cette gamine perdue et sa fée. Si on lui avait dit à l'époque que toute son existence en serait détruite, l'homme serait resté bien loin du duo ... Parvati ne parvenait à croire qu'il soit quelqu'un de mauvais. Cela le rassurait. Altaïr n'avait jamais voulu faire de mal à qui que ce soit et s'il avait été contraint parfois de le faire, ça n'avait jamais été par plaisir ou par envie mais simplement par souci de survie. Parvati lui expliqua alors que ses sorties étaient bénéfiques non seulement pour Devdan mais aussi pour elle.
- Et ce qu'il y a de génial avec Neverland, c'est que l'île ne manque pas de recoins merveilleux ... nos futures sorties sont encore nombreuses.
Il souriait, oubliant presque la précarité de son quotidien. Altaïr ne voulait plus trop penser à sa bande ou à quoi que ce soit d'autre. Il lui fallait se changer les idées et voir autre chose, vivre d'autres aventures différentes. L'homme s'installa plus confortablement sur un gros rocher et invita Parvati à faire de même, Devdan toujours dans leur champ de vision.
- Tu n'as jamais songé à fuir One-Eyed-Willy ?
Altaïr ne faisait que songer, dans son esprit Parvati et Devdan méritaient tellement mieux que cet endroit sordide ! Pourtant, toute leur vie s'y trouvait et lui-même savait que se couper de ses attaches est chose ardue. Quelques longues années auparavant, Altaïr avait fui sa demeure familiale. Il y avait laissé toute sa famille, abandonné mère, père et responsabilités. Les bandits l'avaient repêché comme un poisson blessé à la mer. Depuis, il n'avait fait que voguer d'aventures en déboires et de déboire en guérison.
- Attention, je ne te juge pas ... je serais bien mal place pour dire quoi que ce soit, je vis en pleine forêt sans même un vrai toit au-dessus de la tête !
Il pouffa de rire. Leur campement était heureusement bien pensé, étanche et plus ou moins confortable. Evidemment, ils étaient à des lieux d'une maison. Chacun avait fait une croix sur l'intimité en embarquant dans cette bande. La vérité, c'était qu'ils venaient tous de milieux défavorisés pouvant à peine leur offrir mieux que ce qu'ils avaient dans la forêt. Et au moins, là où ils étaient, personne ne venait pourrir leur quotidien. La forêt du larcin était leur domaine.
- Je t'admire en tous cas. J'ai déjà tellement de mal à me gérer tout seul alors avoir un enfant sur lequel veiller ...
Altaïr voyait Parvati comme une mère d'exception. Une mère à laquelle il aurait adoré que la sienne ressemble un tant soit peu.
I came to break the walls that rose around you to see the land of all.
Parvati & Altair (& Devdan^^)
« Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai eu le sentiment qu’il était à la recherche d’un souvenir lointain ; il me faisait penser à un homme fouillant son grenier en quête d’un objet dont il ne s’est plus servi depuis très, très longtemps. » - S. KING
A sa question, Parvati ne pu empêcher un air soucieux de se dessiner sur ses traits. Elle avait très souvent imaginé qu'elle quittait tout ça et passait à autre chose. Mais elle avait parfois l'impression d'être prise au piège d'une situation. Comme si quelque chose l'entravait et l'empêchait de fuir. Une partie d'elle-même, la plus fière se demandait si elle ne se complaisait pas dans son malheur. Peut-être que si elle avait vraiment voulu changer de vie il lui aurait suffit de prendre ses affaires et de partir sans regarder par dessus son épaule. Pour faire quoi ? Elle aurait pu retourner chez ses parents à Bartok mais l'idée d'avoir à affronter leur regard lui faisait peur. Qu'y trouverait-elle ? De la colère, de la honte ou de la pitié ? Aucune de ces trois possibilités ne la satisfaisait et elle avait peur rien qu'à cette idée.
« Je me pose cette question tous les jours, admit-elle du bout des lèvres, et le temps passe sans que j'ai pu me décider. Ca peut paraître absurde n'est-ce pas ? Mais l'inconnu peut s'avérer parfois terrifiant et je ne suis pas seule dans cette affaire, je crains de l'entraîner dans quelque chose de pire encore. »
Elle n'avait pas prononcé son nom mais un regard dans la direction de son fils ne laissait pas de doute sur ce qu'elle voulait dire. La vie sur Neverland en général n'avait rien de facile, Parvati redoutait de s'exiler et de retrouver là où elle irait les mêmes problèmes. Le manque d'argent, la misère et la faim. Et persistait une menace plus impressionnante que les autres. Les ennemis de son mari, qu'elle avait laissé derrière elle à Blindman's Bluff. Elle ignorait ce qu'il était advenu d'eux mais craignait qu'eux ne l'aient pas oubliée et décident de se venger. Que ferait-elle alors s'ils venaient réclamer justice pour ce qui était arrivé à l'époque ? Elle n'avait fait que se défendre et protéger les siens mais ce secret qu'elle avait pris grand soin d'enterrer risquait de revenir sur le devant de la scène et Parvati avait peur que ces fantômes ne reviennent la hanter.
« Il y a des gens sur cette île qui rêveraient de me faire payer les erreurs de mon mari. Lorsque nous avons fuit la cité de l'aveugle, il m'a fallu faire certaines choses. Certaines choses qu'on rêverait de me faire payer. J'ai peur de recroiser ces gens là. »
Elle ne pouvait pas mettre Devdan en danger et le laisser à la merci de plus terrible et plus dangereux que ce qu'il côtoyait chaque jour sur l'île des pirates. Parvati n'avait aucune certitude à ce sujet mais ses craintes suffisaient à jeter le doute dans son esprit. Et puis ils n'étaient pas seuls. Elle éprouvait beaucoup de rancoeur vis à vis de son mari, sans pouvoir se résoudre encore à l'abandonner à ses travers.
« Et mon mari, si je l'abandonnais, j'ai peur de ce que pourraient lui faire ces ennemi actuels, avoua-t-elle, je pourrais tout aussi bien le poignarder moi-même, ce serait comme le livrer à leur colère. Je lui en veut tellement pour tout ça mais je ne pourrait pas vivre avec sa mort sur la conscience. »
I came to break the walls that rose around you to see the land of all.
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
Altaïr n'était clairement pas là pour juger, comment l'aurait-il pu ? Lui qui n'avait rien, pas même un véritable toit au-dessus de la tête ! C'était pas simple curiosité et attachement qu'il s'intéressait au destin et à l'avenir de Parvati et de son fils Devdan. Leur vie n'était pas simple, pas rose tous les jours mais le bandit savait que Parva faisait tout, donnait tout, pour améliorer au maximum le quotidien de son fils. Elle était une bonne mère et aurait vendu probablement jusqu'à son âme s'il l'avait fallu, pour assurer le confort et la survie de son enfant. Altaïr avait un profond respect pour ça. Mais cela ne l'empêchait pas de se poser des questions, de se demander si parfois Parvati ne se perdait pas elle-même, à force de vouloir être la meilleure mère possible.
L'homme acquiesça aux dires de son interlocutrice. La peur de l'inconnu était une crainte au pouvoir immense, lui-même avait vécu des années auprès de parents qui ne l'aimaient pas et le malmenaient uniquement par peur de ce qu'il pourrait devenir, ailleurs. Parvait se retrouvait aujourd'hui dans la même situation sauf qu'elle, elle embarquait Devdan dans chacun de ses choix. Se tromper devenait alors une erreur fatale. Altaïr pouvait le concevoir et ne pouvait contredire ça. Parva continua à se livrer, s'exprimant sur des actes qu'elle avait commis et qui pourraient lui valoir des représailles. Altaïr fronça les sourcils. Ô comme il pouvait le comprendre, ça aussi ! L'homme posa une main sur l'épaule frêle de la belle et lui chuchota à voix basse :
- Je sais que c'est bien peu de choses mais ... sache que si tu te sentais en danger ou si tu pressentais un danger pour Devdan, je serais là pour vous aider.
Cela n'aurait été qu'un juste retour des choses, Parvati et Devdan l'avaient sauvé une première fois alors Altaïr se devait d'être présent pour eux en retour. Ces affaires dont elle parlait, semblaient bien sombres mais le bandit trempait à longueur de journée dans de sales histoires. Disons que ça ne lui changerait pas trop de son quotidien. Et son mari. Une autre attache, une autre responsabilité. Altaïr n'avait jamais été marié mais avait connu l'amour et savait combien il pouvait être dur de renoncer, de briser un lien spécial même si le temps et l'usure avaient joué leur oeuvre.
- Ne te justifie pas, je n'aurais pas dû te poser cette question. Tu es la mieux placée pour savoir ce qui est le mieux pour toi et ton fils.
Il tourna d'ailleurs la tête vers Devdan, occupé à jouer avec des feuilles et des insectes. Soudain, sans crier gare, le gamin s'écroula. Altaïr resta stupéfait une seconde avant de cavaler comme un fou vers l'enfant, étalé au sol, le teint blême. Le bandit vint s'accroupir auprès de lui et lui souleva la tête, cherchant une quelconque blessure ou encore une morsure. L'homme n'osa même pas relever les yeux vers Parvati, elle devait être dans un tel état ! C'est en soulevant la main de Devdan qu'Altaïr y trouva deux petites pointes rougeâtres dont suintaient des perles de sang. Un insecte avait du le piquer et son corps réagissait à l'invasion du venin.
- Va chercher de l'eau !
Altaïr avait déjà vu ce genre de blessure auparavant, chez des compagnons de route. La blessure n'était pas à prendre à la légère, le venin pouvait causer de graves séquelles s'il était libéré dans le corps sans être stoppé. Le moyen le plus traditionnel aurait été un remède, commandé chez l'apothicaire et administré au plus vite au jeune garçon. Cependant, le temps qu'ils rebroussent chemin et qu'ils expliquent tout à l'apothicaire, Devdan aurait souffert. Altaïr chercha dans sa mémoire, des méthodes qui avaient pu fonctionner pour ses amis. Il se rappela alors d'une astuce.
Le bandit approcha le doigt piqué de l'enfant de sa bouche et aspira le venin puis le recracha sans en avaler une goutte. Il avait vu un guérisseur exercer cette pratique auprès d'un patient, c'était donc la première chose qui lui était venue à l'esprit. Altaïr laissa alors Devdan aux bras de sa mère et alla se rincer la bouche, crachant abondamment et se nettoyant du venin. Quand ce fut fait, il se redressa et jeta un regard à la mère et à son fils qui semblait s'être légèrement apaisé.
- N'oublie pas de lui faire couler de l'eau sur le visage et dans la nuque et hydrate-le bien. Je pense que ça devrait aller.
Altaïr pencha la tête en arrière et observa le ciel en soupirant. C'était décidément passé in extremis ...
I came to break the walls that rose around you to see the land of all.
Parvati & Altair (& Devdan^^)
« Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai eu le sentiment qu’il était à la recherche d’un souvenir lointain ; il me faisait penser à un homme fouillant son grenier en quête d’un objet dont il ne s’est plus servi depuis très, très longtemps. » - S. KING
« Ce n'est pas grave, répondit-elle se sont de vieilles histoires, je ne l'ai pas mal pris. Mais merci. »
Il s'était proposé spontanément et elle lui en était reconnaissante. Parvati avait appris à être indépendante par la force des choses mais pouvoir compter sur quelqu'un était tout de même un soulagement. Elle avait si peu d'allié que cette certitude était réconfortante pour elle. Mais elle espérait avoir mis toutes ces histoires derrière elle et qu'elles ne reviendraient pas la hanter un jour. Depuis le temps elle n'avait plus revu ces gens là et avait fini par penser qu'ils étaient soit passés à autre chose, soit n'avait jamais su quel rôle elle avait joué dans l'affaire. Et ça l'arrangeait bien. Mais elle ne pouvait s'empêcher de se tenir sur ses gardes malgré tout.
Et la journée qui avait pourtant si bien démarré bascula. Sans prévenir, ce qui n'était qu'une petite sortie amusante tourna au cauchemar et la jeune femme vit son fils s'effondrer au sol comme frappé par un mal inconnu. Un cri lui échappa alors qu'elle s'élançait vers lui, mourant sur ses lèvres dans une exclamation éraillée. Il était là, immobile, le teint blafard. Comment avait-elle pu passer à côté de ça ? Elle tendit une main tremblante vers son front brillant de sueur et manqua de rater l'injonction d'Altaïr qui semblait avoir compris de quoi il retournait. Parvati dut s'arracher à sa stupeur pour lui répondre. Difficile alors que son petit garçon gisait là, immobile et qu'elle aurait pu si facilement céder à la terreur et s'effondrer. Mais il avait besoin d'elle, il fallait qu'elle mette sa panique de côté.
Ses mains étaient agitées de tremblements incontrôlables et elle eut toutes les peines du monde à récolter de l'eau, les yeux brouillés par les larmes. Des dizaines de pensées se bousculaient dans son esprit en une cacophonie assourdissante, certaines qu'elle refusait d'écouter. Et s'il ne se réveillait pas ? Et si elle n'arrivait pas à le sauver ? Ce serait de sa faute. Elle ne compris pas vraiment ce qu'il était en train de faire, se contentant de suivre ses instructions, lui rafraîchissant le visage et le cou d'un linge humide. Devdan avait l'air d'aller un peu mieux, son teint bien moins cireux mais il sommeillait toujours l'air fragile et Parvati le pris dans ses bras, comme pour essayer de se rassurer. La forme frêle de son petit garçon serrée tout contre elle, Parvati regarda l'homme s'éloigner brièvement, n'osant plus lâcher l'enfant, de peur qu'il ne finisse par disparaître comme par magie. Elle avait eut si peur de le perdre. Comment cela avait-il pu arriver sous ses yeux ?
« Merci, souffla-t-elle lorsqu'il revint, sans toi je ne sais pas ce que j'aurais fait. J'aurais dû l'empêcher de...De...Je suis désolée. »
Elle enfouit son visage dans sa tignasse brune, le serrant encore un peu plus contre elle. Elle avait eut si peur. C'était allé tellement vite qu'elle n'avait pas vraiment saisit l'ampleur de la situation. Et maintenant que la panique retombait, elle réalisait qu'elle n'était vraiment pas passée loin.