C’était une magnifique journée, avec un soleil radieux qui réchauffait tout Neverland. Chaque journée semblait belle aux yeux de Sissy depuis que le soleil était revenu. La petite n’avait eu que peu d’aventures pendant la période de noirceur et elle avait souffert de la faim à de nombreuses reprises… Sans lumière, les fruits ne pouvaient plus pousser! Ça avait été terrible comme moment et depuis, l’enfant s’affairait de plus en plus à sa tâche de cueilleuse. Certes, les fruits frais ne se conservent pas longtemps, mais la gamine s’était renseignée et avait appris à faire sécher les petits fruits au soleil, de façon à pouvoir ensuite les stocker pour les mauvais jours. Manquer à nouveau de nourriture hantait la petite blonde au point où parfois elle se réveillait de cauchemars lié à l’obscurité et le manque de nourriture.
Pourtant, depuis son arrivé, elle avait croisé des créatures repoussantes, comme les pirates et les globs, qui auraient pu faire intrusion dans ses rêves, mais c’était plutôt rare, puisqu’elle avait à peine souffert de ses mauvaises rencontres… Alors que la faim lui avait rappelé sa vie d’avant, ce qu’elle s’efforçait d’oublier depuis qu’elle vivait avec les enfants perdus. La gamine était sans doute douée pour jouer à l’imagibouffe, mais s’imaginer le ventre plein fonctionnait pour s’endormir, mais ça n’empêchait pas la réalité de vous rattraper une fois que votre esprit baissait la garder, une fois endormi.
C’était des pensés et des souvenirs trop sombres pour une si belle journée! Sissy se concentra donc sur ses pas, question de ne pas trébucher sur une racine ou une pierre. Elle avançait silencieusement, ce sachant pas ce qui pouvait rôder dans la forêt des Âmes, où elle venait de plus en plus souvent pour cueillir des fruits. Les animaux étaient plus calmes depuis que la lumière était revenue, ce qui rassurait l’enfant, ainsi que sa fidèle petite fée Lily! Cette dernière bougonnait bien moins à l’idée de sortir, la guidant joyeusement dans les bois, tout en restant aux aguets, au cas où un pirate ou autre ennemi serait de passage dans le coin.
Si la petite créature scintillante lançait l’alerte, la gamine courrait se cacher, tout en restant prête à éventuellement se battre. Sissy n’était pas la plus grande guerrière, d’où le choix de se cacher en espérant ne pas se faire attraper, mais elle connaissait la base. Elle trainait donc un bâton, parce que ça fait quand même moins mal de frapper un méchant avec ça, qu’à mains nues! Elle n’avait pas eu à se battre pour vrai depuis sa rencontre avec des pirates alors qu’elle était avec Andy. Par contre, elle avait à mainte reprises joué à la guerre avec les autres enfants, ce qui malgré tout lui avait servi d’entrainement.
La blondinette s’arrêta pour cueillir quelques baies qu’elle déposa dans son panier. Il n’y en avait pas beaucoup et elle du passer à un autre buisson. La récolte n’était pas vraiment bonne ce jour là. Ce qui était terriblement décevant pour Sissy, si elle avait su, elle ne se serait pas tant éloignée pour si peu! Peut-être que si elle s’éloignait encore un peu, la chance lui sourirait? De toute façon, ce n’était que le milieu de la journée, elle avait plus de temps qu’il en fallait pour retourner à l’Arbre du Pendu avant que le soleil ne se couche.
Lorsqu’elle entendu quelqu’un venir, la gamine sauta dans un buisson pour se cacher. Par contre la personne qui passa n’avait pas l’air menaçante du tout! L’enfant allait justement le murmurer à sa fée, lorsque la petite créature lui mit les mains sur la bouche pour la faire taire. La blonde bougea un peu trop et une des mains de Lily glissa dans le nez de Sissy, ce qui provoqua un grand chatouillement qui mena à un retentissant éternuement. Pour la discrétion c’était raté! Ne sachant pas si elle pouvait faire confiance à la demoiselle, qui l’avait sans doute entendu, l’enfant se servi de son imagination :
- Je suis l’esprit du buisson! Qui me dérange pendant mon sommeil? Ami ou ennemi? Présente-toi à moi!
La gamine avait prit sa plus grosse voix pour s’exprimer, mais il restait que n’importe qui pouvait s’apercevoir que c’était là une tonalité enfantine qui provenait du buisson. Valait mieux ça que de ne rien tenter du tout.
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Forêt des âmes Ne réveillez pas le buisson qui dort
"Allez. Ça ne peut pas être si difficile. Regardez ailleurs. Faites vos trucs." pensais-je. Ma mère était resté près de moi tout l'avant-midi. Disons qu'ils n'avaient pas aimé le fait que je sois partie dans les bois pendant ce cauchemar qu'était la vie de tous. Il y avait toujours quelqu'un pour me surveiller. Je devais prendre mon mal en patience. Je bouillonnais intérieurement. Je savais que je pouvais exploser à tous moment. Ce qui ne ferait qu'empirer les choses. Je décidai donc de me contrer un peu plus à ma tâche. Je tissais et je devais dire que ça me calmait, mais j'avais tout de même envie d'aller plus loin. J'avais envie de voir les nouveautés et de respirer l'air frai.
Je ne sais pas combien de temps passa avant que ma mère se lève et part. Je ne savais même pas depuis combien de temps elle était partie. Tout ce qui comptait était que j'avais la voie libre. Je laissai sur le banc le travail que j'avais bien avancé et me levai. Je marchai dans le village comme si de rien était. Certaines personnes me saluèrent même à mon passage. Je les saluai avec un sourire. J'étais réellement heureuse que personne ne m'arrêtent.
Lorsque je fus à l'entrée de la forêt, je regardai en peu partout. Je voulais être sûre que personne ne me voit. Cela aurait été la galère, sinon. Ils l'auraient dit à mes parents et j'aurais été cloué ici. Après avoir vu que personne ne me regardait, je rentré dans la forêt. Chaque petit bruit réveillait en moi une grande satisfaction. Les oiseaux qui chantaient, le sifflement du vent entre les branches et les feuilles et le craquement des brindilles sous mes pieds. Oui, c'était la vie.
C'est pendant cette promenade que j'entendis un énorme éternuement. Cela me fit sursauter. Puis, je regardai dans la direction où avait émaner ce bruit. C'est alors que le buisson se mit à parler. Je me penchai après avoir entendu la voix grosse serte, mais qui avait des tonalités très enfantines. Je décidai de jouer le jeu. De toute manière, j'aimais jouer. « Oh esprit du buisson. Je suis Oneida fille de la famille Quachegan. » lui avais-je dit. J'aurais pu m'arrêter là, mais je poursuivis après quelques secondes de pause. « J'espère que vous n'avez pas le rhume. Il en serait très dommage. » Puis, je m'approchai tranquillement de ce dernier.
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C’était une jeune femme, maintenant qu’elle était près, Sissy pouvait bien la voir. D’après son habillement, ce devait être une indienne. Elle semblait vraiment jolie! En même temps, la gamine trouvait toute les femmes jolies pour l’instant. L’enfant avait une certaine fascination pour elles. Celle qui se tenait devant le buisson, Oneida, n’était pas si vieille, elle n’aurait pas pu être sa mère! Les femmes étaient classifiées en trois catégories pour la petite blonde : Celles qui avait l’âge d’être sa sœur, comme la jeune femme, celles ayant l’âge d’être sa mère et celles pouvait être grand-mère. Autrement dit, les jeunes dames, les matures et les vieilles femmes. Oh, il y avait aussi les gamines et les adolescentes! Sauf que cette fille de la famille Quachegan ne semblait pas non plus de ces catégories. Mais bon, de toute façon, tout cela était assez suggestif et comme l’enfant n’était pas très doué pour juger l’âge des gens, il y avait marge à l’erreur.
La demoiselle s’inquiétait d’un rhume pour l’esprit du buisson! Sissy devait donc lui répondre! En même temps, ce devait être rare des esprits qui éternuent! Si ça se trouvait, Oneida avait en quelque sorte percé son très ingénieux déguisement… bon, n’importe qui d’un peu logique l’aurait fait en en peu de temps, mais ne brisons pas la petite bulle de la gamine, qui mettait tant d’effort à personnifier le buisson.
- Oh, non, je suis rarement malade! C’était qu’un moustique, qui est venu me chatouiller!
À essayer de garder sa « grosse voix » la petite finit par tousser, ne pouvait plus continuer son petit manège, ça irritait trop sa gorge. Il lui semblait donc opportun de se dévoiler. Elle entreprit donc de sortir de sa cachette, mais elle trébucha sur les branches basses, allant s’étaler aux pieds d’Oneida. Ce n’était pas voulu, mais on pouvait dire que parfois, la gamine avait un certain sens pour les entrées théâtrales! Combien de fois tombait-elle par jour? Mieux valait de ne pas compter! Elle leva les yeux vers la dame, tout en commençant à se relever elle fit de vraies présentations :
- Je suis pas vraiment un buisson, mais une petite fille… Je m’appelle Sissy! Je suis pas une menteuse, je voulais juste être certaine que tu étais pas un méchant pirate. Et si Lily, ma fée, elle avait pas touché à mon nez, j’aurais pas éternué!
Une fois debout, l’enfant épousseta rapidement sa robe avant de ramasser son panier, qu’elle avait échappé lors de sa chute. Elle regarda à nouveau Oneida, avant de laisser libre cours à ses questions, comme à chaque fois qu’elle se sentait en confiance :
- Dis, est-ce que t’es une indienne? De quel camp? Je sais même pas s’il y a une différence physique en fait… Et puis tu fais quoi dans la forêt? Moi je viens cueillir des fruits, parce que c’est ça mon travail! Mais aujourd’hui, j’en trouve pas beaucoup.
Sissy aurait du aller du côté de Pixies Hollow, il y avait toujours de quoi manger là-bas… mais son instinct l’avait poussé à s’aventurer de ce côté. Peut-être qu’elles étaient destiné à ce rencontrer ce jour-là?
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Forêt des âmes Ne réveillez pas le buisson qui dort
J'avais joué le jeu avec le buisson. Je lui avais dit qui j'étais et je lui avais même fait part de mon inquiétude pour son éternuement. Il ne faut jamais aller un rhume. La voix du buisson se fit entendre, après quelques instant qui me semblait d'hésitation. Un moustique l'aurait chatouillé. Décidément, la personne qui se cachait avait une belle imagination, une qualité que j’appréciais beaucoup chez les gens. Sauf, s'il utilisait cette imagination pour me nuire. Dans ces cas-là, je la maudissais. Enfin, sa réponse fut suivie d'une quinte de toux. « Mmmm... » Je n'aimais pas ça. Peut-être que la petite chose qui se cachait de moi était réellement malade.
J'allai mettre ma main dans le buisson lorsqu'une petite fille tomba à mes pieds. Je ris un peu. Je ne riais pas du fait qu'elle était tombée, mais du fait que j'avais le dont moi aussi d'être maladroite. Elle leva les yeux vers moi. La jeune Sissy se présenta à moi en dévoilant qu'elle n'était pas l'esprit du buisson. « Oh ! Je vois. Eh bien, je suis heureuse de te rencontrer Sissy. » Je lui offris une main pour se relever, mais j'aurais dû me douter qu'elle n'était pas le genre de gamine qui dépend des autres. « Puis, entre toi et moi... Je préfère ta compagnie... Car le buisson avait l'air un peu grognon. » lui dis-je en lui faisant un clin d'oeil.
Lorsqu'elle fut debout, bien épousseté elle-même et avait récupéré son panier, elle me posa tout plein de questions. Cela me prit de court. Prise de panique, je mis met main devant moi en signe d'arrêt. « Woh ! » Elle avait tout posé trop vite et ce qui avait créé une certaine réaction. Je ne voulais pas l'effrayer et essaya de me recomposer. « Désoler, je n'aurais pas dû élever le ton, mais... » Je m'arrêtai. Je n'allais tout de même pas lui raconter l'accident de mes neuf ans. « Alors, pour ta première question... » Je réfléchis un peu et lui souris. « Oui, je suis indienne. Pour ce qui est du camp... Eh bien, je suis une Pawnee. » Je savais qu'elle voulait savoir si j'étais une Unami ou une Piccaniny, mais je me refusais de répondre à cela. Je détestais devoir choisir un camp. Je ne comprenais pas pourquoi nous devions nous détester. Quand penseraient nos ancêtres, ceux de la tribu Pawnee ? « Je... Ce que je fais dans la forêt ? Eh bien, je me prends un peu de liberté ! » finis-je par dire. C'était vrai. Je me prenais le droit de partir explorer lorsque je savais très bien que cela m'était interdit. Puis, bien souvent, je revenais avec quelques petits fruits. J'essayai de passer inaperçu. « Veux-tu un peu d'aide ? L'un de mes travaux est de cueillir des petits fruits ? »
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Sissy ne pu s’empêcher de rigoler lorsque la jeune femme lui révéla que l’esprit du buisson était un peu grognon. Il était vrai que ce rôle de composition ne semblait pas particulièrement commode! La gamine était quand même fière d’elle, trop heureuse de cet entrée en matière… enfin si on exclu sa chute en sortant de sa cachette! Habituée de se vautrer, la petite n’y porta pas vraiment attention, ce serait bientôt oublié, comme la majorité de ses maladresses. Si elle commençait à s’attarder à chaque fois qu’elle trébuchait, elle perdrait énormément de temps! Et puis du temps, elle n’en avait pas à perdre pour des stupidités comme ça! Non, elle préférait manger ou jouer! Ou cueillir des fruits avant de les manger pour finalement aller jouer.
Lorsqu’Oneida éleva le ton, l’enfant se figea un moment, pensant avoir fait quelque chose de très mal. Elle ne se sentait pas bien à cette idée… et si la jeune dame était fâchée contre elle? Ça ferait beaucoup de peine à la petite blonde! D’ailleurs, les larmes étaient sur le point de lui monter aux yeux lorsque la brune s’excusa, ce qui calma aussitôt l’enfant. Sissy comprit qu’elle avait peut-être un peu trop assaillit de question l’indienne. C’était sans doute une mauvaise habitude, mais la gamine faisait cela dès qu’on lui témoignait un peu d’attention. C’était possiblement dans le but qu’on ne commence pas à l’ignorer et d’ainsi entretenir une conversation.
Pawnee? La blondinette n’avait pas assez écouté les histoires en liens avec les indiens pour savoir quelle était cette tribu. Elle s’imagina donc qu’il y avait un troisième clan, dont personne ne parlait, c’est pourquoi il lui fallait demander des détails!
- Je ne connais pas, je pensais qu’il y avait que les Unami et les Piccaninny… Mais au final ça ne fait pas de différence, tant que les gens sont pas méchants avec moi!
Sissy lui sourit gentiment. Qu’importe le camp, après tout! C’était plus une question comme une autre aux yeux de l’enfant du même genre que « C’est quoi ta couleur préférée? ». De toute façon, il y avait quelque chose d’autre qui lavait intriguée :
- Un moment de liberté? Pourquoi? Tu étais enfermée? Est-ce que tu es une esclave?
Il n’était pas venu à l’esprit de la gamine que ça pouvait être pour sa sécurité, puisque la blondinette était libre comme l’air et que personne ne lui avait empêché de sortir pour sa sécurité… Même dans sa vie d’avant! On l’envoyait dehors, qu’il fasse beau ou tempête et même après la tombé de la nuit! Cette sombre époque où elle n’était pas libre et où elle devait travailler pour des gens désagréables… Elle chassa ces pensés lugubres, souriant à la proposition :
- Ce serait très gentil à toi de m’aider! J’en ai pas trouvé beaucoup pour l’instant…
Sissy était pour se mettre en marche lorsqu’elle remarqua qu’un de ses accessoires manquait : Son bâton! Elle se pencha donc et le sortit du buisson où il était resté. Elle se remit enfin à la recherche de fruits en babillant encore :
- C’est très important de pas oublier le bâton, parce que c’est pour me défendre! C’est mon ami Andy qui m’a montré, il est super fort! Il est vieux aussi, il a douze ans!
La gamine avait le même ton que si elle avait parlé d’une personne de quarante ans. Elle le savait qu’il n’était encore qu’un enfant, mais chez les jeunes, quatre ans, c’est une grosse différence!
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Forêt des âmes Ne réveillez pas le buisson qui dort
Je fus un peu prise par une avalanche de questions. Mon cerveau se mit donc en état d'alerte et je lui avais montré que s'en était trop. Bien entendu, ce n'avait pas été d'une bonne manière, mais j'étais en panique. Ce n'était qu'un mécanisme de défense. D'ailleurs, je m'en excuser auprès de la jeune fille. Je savais que mon humeur était très changeante, mais je ne voulais pas lui faire peur. Je pris le soin, par la suite, de répondre à chacune de ses questions.
« Eh bien, tu as raison. Il a bien deux camps » dis-je avec un sourire triste. « Mais avant, ce n'était pas comme cela. Tu vois les deux camps était en fait une seule et même tribu qui s'appelait Pawnee. » J'aimais expliquer les choses. Étant une personne de nature curieuse, je pouvais expliquer ce que je savais pendant des heures. Je n'allais pas le faire avec Sissy, les récits trop longs sur l'histoire d'une tribu n'intéressent pas forcément tout le monde.
Je lui avais aussi répondu que j'étais dans la forêt, car je prenais un moment de liberté. Elle me demanda immédiatement pourquoi, si j'étais enfermé ou une esclave. Je ne pus m'empêcher de rigoler un peu. J'adorais décidément cette petite. « Eh bien, on pourrait dire que je suis la prisonnière du passé. » Ça pouvait paraître bizarre dit comme cela, mais c'était la triste vérité. J'entrepris de lui expliquer un peu ce que je voulais dire par là, car ce que j'avais dit pouvait porter à la confusion ou à l'imagination. « Mes parents ont peur qu'il m'arrive quelque chose. Par conséquent, il me garde toujours prêt ou dans la tribu. » Je soupirais. « Tu ne sais pas à quel point tu as de la chance d'être libre comme l'air » finis-je par ajouter. J'aurais presque tout donné pour l'être.
Je lui proposai de l'aider dans sa cueillette de fruits. L'une des activités que je faisais le mieux et qui ne dérangeait pas mes parents. Ce n'était pas dangereux. En fait, ça pouvait l'être si je m'aventurais trop loin. Ça, par contre, il ne le savait pas. Elle accepta mon aide sans misère. « Ne t'inquiète pas. À deux, c'est plus rapide et j'ai l'habitude. » Je savais qu'il était difficile depuis l’événement de trouver certaine vives, mais je connaissais bien la forêt et certain de ces recoins cachés.
Nous allions nous mettre en marche, lorsque Sissy alla chercher un bâton. Je la regardai avec un air inquisiteur. Elle répondit sans que j'aie à lui demander. Elle avait un bâton pour se défendre. C'est Andy qui lui avait montré comment, car il avait douze ans. Il était vieux. Je ris un peu en mettant ma main droite devant ma bouche. Je devais être une grand-mère, alors. « Il t'a montré cela... Comment l'utilises-tu ? » Je n'avais jamais appris à me battre. C'était considéré comme trop dangereux pour une fille comme moi. J'étais curieuse.
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Sissy écouta la réponse à propos des camps indiens. N’étant qu’une enfant, elle n’avait jamais vraiment compris le différent entre les Unami et les picaminny. Elle n’avait jamais vraiment retenu qu’avant, ils étaient qu’un seul peuple, peut-être que cette fois-ci, elle s’en rappellerait, puisque les explications étaient données par quelqu’un qui connaissait vraiment le sujet. C’est que parfois, les autres enfants perdus exagéraient un peu les faits… Comme Bryn qui disait que TOUS les adultes puaient des pieds! Ce n’était pas vrai, par exemple, Grace ne sentait pas mauvais, ni Oneida! Quoique la gamine n’allait pas aller sentir les pieds de tous ceux qu’elle allait croiser! Mais si la demoiselle avait sentit mauvais, la blonde s’en serait aperçue au moment où elle s’était étalée à ses pieds.
La suite laissa Sissy perplexe… « Prisonnière du passé »? Elle ne comprenait pas trop… on pouvait avoir été prisonnière par le passé ou l’être dans le présent… mais les deux à la fois, c’était possible? Parce que normalement, on ne pouvait pas être à deux endroit à la fois, ni dans deux époques en même temps! Ce n’était pas logique! Au moins les explications qui suivirent furent plus claires. Encore une fois, il était question de parents surprotecteurs! Ça au moins c’était des termes que l’enfant comprenait, par contre, elle avait un peu plus de difficultés à comprendre le comportement derrière ça, surement parce qu’elle n’avait jamais eu de parents, ni personne pour vouloir la protéger… Quoique depuis qu’elle était à Neverland, pleins de gens se proposaient pour l’aider et prendre soin d’elle, mais aucun ne lui interdisaient quoi que ce soit.
- Oui, je crois que j’ai de la chance, mais tu sais, la plupart des Enfants Perdus sont amenés sur l’île parce qu’ils ont été abandonnés et qu’ils étaient malheureux. Moi j’avais pas de parents et je devais tout le temps travailler! Alors Lily, ma fée, elle m’a amenée ici. C’est dommage que tu puisses pas te balader où bon te semble, il y a pleins de beaux endroits à visiter!
L’idée qu’Oneida lui montre des coins caché l’emballa vraiment! Sissy était curieuse, comme la plupart des enfants et visiter de nouveaux coins lui semblait toujours une belle aventure. Par contre elle ne se mit pas tout de suite en marche, parce que la Pawnee lui demanda comment elle utilisait son bâton. Trop heureuse de pouvoir faire la démonstration de ses connaissances, la gamine s’approcha d’un arbre en se mettant en garde, tenant son arme à deux mains.
- Je m’en sers pour bloquer les coups en premier, parce qu’un coup sur la tête sa fait mal! Une fois un pirate m’a donné une claque dans le dos et je me suis retrouvée face contre terre! Mais je savais pas très bien me battre, j’avais même pas de bâton! Sinon je donne des coups dans les jambes et dans le ventre, parce que c’est plus facile. Et puis les messieurs ils tombent par terre quand on les frappe entre les jambes! J’ai pas trop compris pourquoi, mais ça leur fait vraiment très mal!
Sissy donna quelques coups sur l’arbre en démonstration. Alternant coups plus forts et d’autres plus rapides.
- Andy il vaudrait que je frappe de toutes mes forces, mais je lui ai montré que de petits coups vite ça peut faire reculer et même tombé l’adversaire! Tu veux essayer? On peut te trouver un bâton et tu essayeras sur l’arbre, ou on peut aussi se battre.
La gamine n’était pas pressée de rentrer, elle avait donc tout sont temps pour donner des leçons, avant d’aller trouver des fruits. Elle n’était certes pas la plus forte, ou la plus rusée, mais l’important était de faire de son mieux! Et puis avec du cœur, on pouvait facilement s’améliorer. Elle n’avait peut-être pas autant de courage que d’autres, mais du cœur, ça elle en avait! Et puis elle voulait se défendre et défendre ses amis. Les autres enfants perdus étaient sa famille, elle ne voulait pas leur faire faux bond!
- Je crois qu’il y a un bâton pas loin, j’ai failli tomber plus tôt à cause de lui. Ce qui est bien c’est que ça peut servir de canne pour marcher!
Sissy n’avait certes que peu de connaissances dans le sujet des combats, mais elle était prête à partager tout ce qu’elle savait avec toute personne qu’elle considérait comme gentille et amicale. Par contre les vilains pirates pouvaient aller se brosser, ils ne sauraient rien! Bon… ils n’avaient sans doute pas besoin des leçons d’une gamine de huit ans…