Il y a des jours avec et des jours sans. L’avantage d’avoir un gamin dans la bande, c’est qu’on peu lui refiler la merdasse à faire. L’ennui, c’est son caractère similaire au mien quand j’avais son âge, si bien qu’il ne se laisse pas faire le morveux. Il nous apporte quelque chose, c’est certain, mais comme je regrette les femmes si facilement fertiles. Je soupire pour la énième fois devant mon feu, replaçant les morceaux de bois qui essayent de fuir les flammes avec un bâton. J’aime les craquements et parfois, le crépitement des feuilles qui s’embrasent. Tout le monde dort, ou presque. Je le vois, ces petits yeux qui s’ouvrent par moment comme s’ils me surveillaient. « Dors Daeron ou la prochaine fois que je vois tes yeux, je les crève ! » Je reçois un coup de pied et je tourne la tête vers la silhouette de Miro tout près : « Personne ne dort en fait ! » Un sourire étire ses lèvres à cette fripouille et je grogne tandis qu’il se retourne. Et après, Monsieur prétend que son sommeil est sacré. D’un seul homme et me faisant sursauter, ils se redressent tous et nous levons la tête vers le ciel. La nuit disparaît, laissant ainsi le soleil se lever. Diable ! La lumière revient enfin ? Une épaisse fumée vient recouvrir l’astre quelques secondes, puis disparaît dans l’océan. Je fronce des sourcils avant de tourner mon regard vers mes compagnons : « On dirait bien que la nuit permanente s’arrête enfin… » La veille, nous avons mangé dans un village de pêcheur, près de là où nous sommes et on a entendu des marins parler d’élus choisis pour délivrer Neverland des ténèbres. On dirait bien qu’ils ont réussi. Cette nuit était idéale pour nos arnaques, tous les défauts dissimulés par la pénombre. Mais j’avoue qu’après tous ces mois sans lumière, les temps étaient plus difficiles. Les gens avaient moins confiance et nous avons été plus souvent bredouilles que les poches pleines. Heureusement, Daeron excelle dans le vol et cela nous a permis de nous offrir de bons repas chaud dans les auberges et parfois, quelques nuits confortables. Miro se recouche, marmonnant sur le fait que même si le soleil est là, il a besoin de dormir. Je lève les yeux au ciel.
Bree se lève, précise qu’elle va à la rivière pour faire sa toilette et je l’interpelle avant qu’elle disparaisse : « Tu préviendras Miro que je pars en expédition avec Daeron. Ne nous attendez pas et on se retrouve là où tu sais. » Elle hoche de la tête, sans poser de questions tandis que mon… que le petit vient près de moi pour en savoir plus, apparemment heureux de passer du temps qu’avec moi. « Cache ce bonheur, j’ai envie de le briser juste pour te voir pleurer ! » Il lève les yeux au ciel, ce gamin me ressemble vraiment trop. Non seulement, il a appris à faire avec mon sal caractère, mais en plus, il a une sacrée répartie, me laissant coi de nombreuse fois. Je me lève, prenant ce qu’il faut avant d’aller en direction de la plage. Je pointe une forme lointaine sur l’océan d’un bleu azur avec la clarté du soleil. On dirait que l’eau apprécie la lumière et nous offre sa plus belle couleur. « On va aller là-bas… parait que des pirates y vont souvent… y’a p’t’être des trésors cachés ! » Je lève mes sourcils à plusieurs reprises avec un sourire avant de mirer la plage, cherchant une embarcation. Rien. Je peste en maudissant les pirates de ne jamais abandonner une barque. « Bon, on va longer la côte pour voir si on trouve quelque chose pour traverser, sauf si tu as une meilleure idée, le génie ? » Référence à toutes les fois où ce petit morveux se permettait de contredire nos propositions. C’est qu’en plus, il avait souvent juste, mais ma fierté ne lui avouera jamais. Et ce n’est pas Miro qui pour une fois, me dira le contraire. Parce que même s’il défend bec et ongle l’avorton, il n’empêche que lui aussi a été piqué dans son égo par les petites remarques –utiles certes- du gamin. Je l’aime bien hein, n’allez pas croire que depuis qu’il est avec nous, je le déteste. Non, je m’y habitue. Mais père, j’en suis loin encore.
J’avais imaginé bien des choses de mon père, des bonnes et des moins bonnes. Au final, je me suis trompé sur de nombreux sujets. Certes, il n’est pas honnête, il vole les gens et les utilise, mais si les gens sont assez stupides pour se faire prendre, alors c’est leur souci, pas le nôtre. J’ai passé plusieurs semaines avec la bande, j’apprends à connaître cet homme que je souhaite nommer papa, mais que je me contente d’appeler Dream. Je crois qu’il finit par m’apprécier, je crois…je suis utile et j’ai réussi plus d’une fois à les sortir d’affaire. Il faut dire que Miro n’est pas très doué avec ses pieds et si je n’avais pas quelques talents de comédien, il y a des jours où nous n’aurions pas mangé. Être utile, c’est ma tâche première, car je le sais, si je deviens un boulet, il n’hésitera pas à me remettre dans le bordel de One-Eyed. Papa, enfin…Dream est égoïste. Pour exemple, le jour où j’ai ramené un poulet, volé à la fermière lorsqu’elle se faisait plaisir avec son mari, et où nous étions seuls, il a mangé tout à l’exception d’une cuisse qu’il m’a donnée, comme si j’avais été un chien. Il a dit… « Ça t’apprendra ce qu’est la faim, tu dois t’endurcir » J’ai retenu la leçon, trois jours après j’ai ramené deux canards et j’avais du pain caché dans mes poches pour ma consommation personnelle, je veux bien lui faire plaisir, mais je suis plus malin qu’il ne le pense, je ne suis pas bête au point de tout lui donner sans récompense. Je sais que ce qu’il fait est dans l’unique but de voir où je peux aller, s’il peut avoir confiance en moi et surtout, si je vais renoncer. Mais, mon père ne sait pas qui je suis et de quoi je suis capable. Si je suis fier, je suis aussi têtu et il ne se débarrassera pas de moi aussi aisément, et puis…je sais qu’au fond, il m’aime. Il est juste trop fier pour le dire. Je tente de dormir, mais le sommeil ne vient pas, parfois j’ouvre les yeux pour observer Dream qui joue avec le feu, depuis un certain temps, je le sens pensif, est-ce à cause de moi ? Alors que j’ouvre une nouvelle fois les paupières, je me fais prendre et il prétend vouloir me crever les yeux si je ne m’endors pas sur le champ. Qu’il parle ! Il ne le fera pas et Miro l’en empêcherait ! S’il pense me faire peur, c’est raté ! Soudain, alors que j’allais me retourner, une lueur comme un flash éclaire le ciel nocturne et frais. D’un bond, je me redresse sur mes pieds mirant la clarté et le ciel devenu d’un coup aussi bleu que dans mon souvenir. Je ressens comme une douleur dans le ventre en voyant cette étrange fumée qui dissimule l’astre avant de disparaitre pour ne laisser que l’aube devant notre regard. Je ne comprends pas tout, mais le fait que la journée soit devant nous, du soleil et de la visibilité, cela me réjouit plus que tout. Comme tout le monde décide de se lever, je fais de même, je n’étais pas fatigué. Je souris en m’approchant de Dream qui me rembarre comme à son habitude.
Dream : Cache ce bonheur, j’ai envie de le briser juste pour te voir pleurer !
« Essaie donc pour voir !? Je suis trop heureux qu’il fasse jour de nouveau pour me laisser gâcher ma joie d’aujourd’hui ! » Sans attendre sa réponse, je récupère mon sac et je le mets sur mon dos, suivant les grandes enjambées sur paternel devant qui ne m’adresse pas la parole. Mais, je commence à le connaitre, il n’est pas loquace, je ne le serais pas non plus. Une fois sur la plage, il pointe une forme que je devine être une sorte d’îlot et mon père conforme que nous devons aller là-bas. « Des trésors ? Tu es bien certain de ce que tu avances, parce que traverser et se mettre en danger juste pour trois pièces de bronze, je ne trouve pas cela très prudent. Tes sources ne sont pas toujours viables, Dream ! Et puis que tu le demandes, oui, j’ai peut-être un moyen sûr de traverser sans se faire renverser par les sirènes » Je vois Dream jurer dans ses dents et je jubile, oui, parfaitement. C’est tellement bon de le voir grogner dans sa barbe. « Il y a un ban de sable sur la gauche, la marée n’est pas encore montée, on doit pouvoir l’utiliser maintenant qu’il fait jour ! » Je vois les yeux ronds de mon paternel me mirer et je souris de toutes mes dents. « Qu’est ce que tu crois ! J’ai vu les pirates prendre le passage caché par l’eau, c’était il y a plusieurs nuits, ils avaient des torches et marchaient sur l’eau…en réalité, j’ai compris qu’il y a avait un passage après ! »
Voyant qu’encore une fois, je le surprenais, je sentis la fierté me prendre au ventre. Il avait besoin de moi, il ne s’en rendait pas compte avant, mais maintenant, il devait l’admettre, j’étais plus qu’utile à sa petite entreprise. Je m’arrêtais devant le début du ban de sable, «c’est étroit, mais on devrait pouvoir marcher en regardant bien où l’on met nos pieds, non ? »
(c) chaotic evil
Dream Bo'
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ζ Inscris le : 11/12/2015
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ζ Âge : Vingt-huit ans
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ζ Signes distinctifs : Cicatrice sur la hanche - Gourmand à l'extrême
Ce qu’il m’agace ce morveux. Il n’a pas tort, si on y va et qu’il n’y a rien, c’est risqué. Mais j’aime les risques de toute manière et puis, s’il a trop la trouille, alors il n’a qu’à rester ici. « Si tu as peur minus, reste là ! » Il fallait bien que je le sorte, mais Daeron n’est pas un trouillard, une très grande qualité que j’apprécie chez ce môme. Il parle d’un ban de sable qu’on peut remonter vu qu’il fait jour et que la marée n’est pas encore montée. Mes yeux s’arrondissent sous la surprise, comment il a su ? « Qu’est ce que tu crois ! J’ai vu les pirates prendre le passage caché par l’eau, c’était il y a plusieurs nuits, ils avaient des torches et marchaient sur l’eau…en réalité, j’ai compris qu’il y a avait un passage après ! » Et bien, bravo gamin ! Même si je ne le dis pas, il me surprend. Je remue de la tête tandis qu’on approche du ban de sable. Il s’arrête devant pour le montrer et je passe une main dans mes cheveux avant de remettre mon chapeau en place : « Heureusement que Miro n’est pas avec nous… Je passe devant ! » Il s’écarte pour me laisser passer. Le sable est mou, on s’enfonce dedans si bien qu’après quelques pas, je finis par retirer mes chaussures que je glisse dans ma besace et je me tourne pour que Daeron mette les siennes. « Plus pratique… » Nous reprenons notre route et d’un certain côté, je me dis que ce passage n’est pas du tout discret. Si des pirates sont au crâne, ils vont nous voir arriver. À plusieurs reprises, on glisse dans l’eau à cause du passage plus qu’étroit. Je finis même par soulever Daeron pour qu’il aille devant moi, à force de l’entendre glisser derrière, si jamais il tombe dans la mer, que je puisse l’attraper. L’eau est très profonde et on ne sait pas trop quelle saloperie attend dans les profondeurs. Je me sens exposé, mais bon, c’est une aventure et mon côté enfant perdu revit à cet instant. Il nous faut presque deux heures pour traverser ce banc de sable, surtout que la marée commence à remonter et qu’on a fini l’eau jusqu’aux genoux en arrivant au rocher du crâne.
Je grimpe dans les rochers avant de tendre ma main à Daeron pour l’aider, il a des petits bras encore. « On mange et après, on visite. » J’ouvre ma besace pour sortir ce qu’on a apporté à manger. Ce ne sera pas un repas très copieux, mais au moins, ça m’évitera d’avoir le ventre bruyant. Et puis, je suis certain que ça lui fait du bien aussi, au gamin. On mange nos fruits et la viande séchée en silence, échangeant parfois quelques regards. « Si u ne veut pas être là avec moi, tu peux repartir à la nage ! » Il lève des épaules en détournant le regard et j’étire un sourire. Je l’ai connu plus enjoué, à croire qu’à force de vouloir passer du temps qu’avec moi, quand ça arrive, il est déçu. Peut-être qu’il voudra partir ? Ne rêve pas Boule, tu as tout essayé déjà et il s’accroche comme une tique. Je crois qu’il t’aime ce gamin. Je soupire avant de me lever, rangeant ce qui traîne. « Allez, partons en découverte ! » J’ai le cœur qui bat vite, ce rocher, des centaines de fois on a voulu le visiter avec mes frères à l’Arbre. Et je le fais moi, tout seul. Je leur dirais quand je vais les revoir, ils vont être jaloux. On entre dans une première cavité suffisamment grande pour y accueillir un bon nombre d’hommes. Il y a des traces sur la roche, comme des trous et aussi, des formes de rochers par-ci, par-là. « On dit qu’y’a des pirates qui ont vécu dans ce rocher. Mais c’est après une marrée plus grosse que toutes les autres qu’ils sont partis, car tout a été inondé ! » Je m’approche pour observer, cherchant un indice qui me mènerait vers des richesses oubliées ou cachées.
Dream est un aventurier, un type qui n’a pas peur de grand-chose, enfin, c’est ce qu’il voudrait faire croire, mais je suis certain qu’il n’est pas aussi parfait et assuré qu’il le prétend. Je glisse à plusieurs reprises, je ne sais pas nager, ce n’est pas le moment de flancher, mais je ne l’avouerai pas, mais je prie de ne pas chuter dans l’océan. Les vagues ne sont pas trop hautes, mais il y a peut-être du courant et si c’est le cas, je risque fort de me retrouver à des lieues sous la mer. Mon père se retourne laissant ouvert sa besace et je comprends qu’il me demande de déposer mes chaussures dedans. Pas crâne du tout, je tente de garder l’équilibre le temps de retirer mes chausses, mais à n’en point douter, j’ai failli chavirer à un moment. Trop fier pour montrer mes craintes, je continue de suivre les pas de Dream, jusqu’à ce qu’il me soulève, laissant d’ailleurs échapper un cri de surprise et de peur…peut-être, pour me placer devant lui, me laissant ouvrir la marche. Me voilà dans de beaux draps, je vais devoir encore plus jouer la comédie et ne plus montrer mes hésitations en posant les pieds et lorsque je tangue. On marche, on marche encore et encore, parfois, je parle avec mon père, mais en bon gros grognon qu’il est, j’ai peu de réponses, si bien que je lui raconte ma vie. Il me fallait bien une échappatoire pour éviter de penser à une éventuelle chute dans la grande bleue. J’ai de plus en plus de mal à marcher et lorsque j’arrive enfin au crâne, je grimpe rapidement, les jambes en compote et encore tremblantes de l’effort que j’ai dû fournir. On s’assoit après avoir grimpé un peu plus haut, histoire de ne pas être dérangé par la marée, je pense. Dream fait attention à moi et je ne peux m’empêcher de penser qu’il m’apprécie, sinon, il aurait profité de bien des occasions durant la traversée pour me voir disparaitre.
J’attrape en le remerciant le fruit et la viande qu’il me tend pour les manger avec voracité, j’ai de cela en commun avec mon père, je suis gourmand, bien que dans ma vie, j’ai eu peu d’occasions de manger des mets raffinés ou en quantité. Bien entendu, maman m’a toujours laissé la part la plus grosse, se privant même parfois de sa propre part lorsqu’elle estimait que je n’en avais pas assez. Il me relance sur le fait que je peux partir…pourquoi fait-il une chose pareille, sérieusement ? Je fronce les sourcils et je ne prends pas la peine de répondre. Et puis à la nage !!! Quelle joyeuse bonne idée ! Je coulerais comme une pierre dans un lac…à pic. Je jette le trognon de la pomme que j’ai dévoré dans le courant, voyant le reste de mon repas se faire avaler par les flots de l’eau saline. Je n’ai pas techniquement peur de l’eau…je ne sais juste pas nager, j’ai jamais su, personne ne m’a appris. Papa fait passer la lanière de son sac au dessus de sa tête, vérifiant qu’il tient bien avant de me grimper sur ce rocher aux allures quelque peu étrange. Dream s’enfonce dans l’une des cavités de la roche, la luminosité s’amenuise, je ne suis pas un pleutre, mais j’avoue ne jamais avoir vécu une telle expédition. « Je vois…Tu crois que ce sont les pirates qui l’ont taillé en forme de crâne ? » Il prétend que c’est possible, qu’il a connu ce rocher depuis son arrivée sur Neverland et que cela remonte. « Tu dois être drôlement vieux alors !!! Combien de temps ? » Il hausse les épaules, réponse vague qui ne me contente pas vraiment, mais avec lui, j’en ai l’habitude. Alors qu’on approche d’un trou dans le côté droit de la roche, il me demande si je veux m’y glisser. « Tu RIGOLES !!!! Et si je me tue ! Et s’il y a des monstres dedans ?! » Il me traitre de trouillard et je sens ma fierté en prendre en coup. Je grimace, avant de lui donner ma petite torche enflammée. « J’suis pas un trouillard ! » J’agrippe le haut du passage avec mes mains et je passe mes jambes, priant intérieurement que deux mains ou des dents n’emprisonnent pas mes mollets et m’entrainent dans le fond de son estomac. Après un regard, mélange de crainte et de bravoure, je plonge, laissant mon cri envahir l’endroit, je tombe bien plus bas, sur une sorte de banc de sable en plein milieu d’un lac souterrain. En réalité, c’est juste la mer qui s’engouffre par une cavité, je suppose. Je suis dans le cœur du rocher.
En haut, j’entends la voix de Dream. Je me relève ne lui répondant pas tout de suite, ça lui fera les pieds. Après m’être frotté le derrière un peu douloureux, je place mes deux mains autour de ma bouche qu’il m’entende encore plus. Il parait que la voix porte plus comme ça. « J’vais bien ! J’suis dans une grotte ! Il y a une grande statue…Et… » Je me tourne pour me retrouver nez à ventre avec un… « PIRATEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE » à peine ais-je hurlé que deux mains m’empoignent le col de mon vêtement, me soulève et je sens l’odeur de son haleine me chatouiller les naseaux. « Rahhh tu pues !!!!! » Il me refourgue sur son épaule et je crie à l’attention de mon père. « SAUVE-TOI !! » bringuebalé de droite à gauche, je lui donne des coups dans le dos bien inutilement, lui demandant de me reposer à terre, chose qu’il fait avec peu de délicatesse devant d’autres hommes. Je redresse le visage, souriant pour être amusant. « Salut ! » On me remet sur les pattes, ni une, ni deux, le regard un peu exorbité. « Tu sais ce qu’on fait aux petits curieux dans ton genre, l’asticot ? » Je dévie mon visage, il sent trop mauvais. « Tu les tues à l’haleine ! » Les autres se mettent à rire et je fais de même. Il me secoue et me frappe me faisant tomber, puis me faisant relever. « T’es un p’tit drôle, toi dis-moi ! » Jouant sur l’assurance, je dodeline de la tête, une moue sur le visage et les lèvres un peu pincées. « Et toi, t’es moche, alors évite de me postillonner dessus, vielle morue ! Mon père, il va vous massacrer ! »
Les pirates, quelle bande de vieux poissons pourris. Enfin, pas tous, je suis le premier à en trouver des très gentils. J’ai bien réussi à faire changer un peu d’avis à Feisty. « Et il est où ton père, le moineau ? » Je souris, me retirant de la poigne de pirate. Je vais faire mon grand numéro. « Mon père, c’est le meilleur bandit de Neverland. Il est capable de vous détrousser sans même que vous ne sentiez votre bourse disparaitre. Mon père, il a tué plus de pirates que vous d’hommes dans toute votre vie ! Et pendant que je vous distrais avec de belles paroles, il vous a encerclé ! Vous êtes déjà morts ! » Est-ce que j'y croyais ? Possiblement...ou pas...
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Dernière édition par Daeron Dol'Béoran le Dim 9 Oct 2016 - 19:08, édité 1 fois
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« Je vois…Tu crois que ce sont les pirates qui l’ont taillé en forme de crâne ? » Je passe une main dans ma nuque : « Possible. Ce rocher existait déjà quand je suis arrivé et ça remonte ! » « Tu dois être drôlement vieux alors !!! Combien de temps ? » Je n’ai pas mon âge exact, il n’y a que ma fée qui pourrait me le dire et encore, j’ignore si il le saurait encore. Je lève des épaules : « Je ne sais pas trop… Plusieurs siècles ! » On continue notre expédition, lorsqu’une faille dans la roche m’intrigue. Je sens de l’air venir me chatouiller le visage lorsque j’essaye de voir de l’autre côté, mais c’est trop sombre. « Tu veux t’y glisser pour aller voir ? » Je me retourne vers Daeron, un sourire sur les lèvres : « Tu RIGOLES !!!! Et si je me tue ! Et s’il y a des monstres dedans ?! » Je roule des yeux. « Trouillard ! » On va bien trouver un autre passage, quoi que… peut-être que je peux passer ? Je suis moins gros que jadis, parfois je l’oublie. Daeron me donne sa torche avant de rétorquer qu’il n’est pas un trouillard. Je m’esclaffe légèrement tout en me plaçant derrière lui tandis qu’il commence sa progression dans le trou. Il regarde une dernière fois dans ma direction avant de disparaître. J’entends son cri puis le silence absolu. Je me colle contre la brèche, essayant d’entendre le moindre bruit, mais rien : « DAERON ? TOUT VA BIEN ? …. DAERON ? » Aucune réponse. Ce n’était pas intelligent, le laisser se glisser dans l’inconnu. Et si c’était un puits si long qu’il s’est écrasé en bas, désarticulé, mort. « J’vais bien ! J’suis dans une grotte ! Il y a une grande statue…Et… » Une main sur le cœur, je soupire avant de froncer des sourcils. « PIRATEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE » Oh nom de dieu ! Je tente de rentrer dans la brèche, mais même si je ne suis plus aussi rond qu’avant, je suis plus musclé que Daeron. Je ne passe pas. « SAUVE-TOI !! » Fichtre ! Je ne vais pas l’abandonner avec des pirates ! Je ramasse la torche et je longe la roche, m’arrêtant devant la moindre faille suffisamment grande pour que j’y aille. Si les flammes vacillent, j’y vais, si elles ne le font pas, je continue. C’est quelques mètres plus loin sur la gauche, après être revenu sur mes pas que je trouve un autre passage. Je me hisse à l’intérieur et je me laisse glisser sur un toboggan rocailleux, me souvenant de ceux à l’Arbre. Je roule sur le sable quand j’arrive en bas, me cachant derrière un rocher. Je me penche légèrement, observant les ombres difformes au loin.
Bon, soyons précis et immédiat. Heureusement que j’ai pensé à prendre une arme sur moi, il faut dire que visiter le rocher du crâne sans avoir quelque chose pour se protéger, c’est stupide. Ce qu’il y a, c’est que je ne tiens pas à viser le gamin, je ne suis pas le meilleur tireur de Neverland et j’ai appris à force de pratique, mais je ne suis pas un as de la gâchette. Je rampe sur le sable pour me rapprocher d’eux, entendant vaguement la voix de Daeron parler de son père – alias moi – qui serait le meilleur bandit de l’île. Même si ces mots flattent mon égo et galvanisent mon courage pour venir l’aider, je ne suis pas ce qu’il prétend. Mais, faisons comme si je l’étais, pour une fois. Les pirates se marrent après ses paroles, tandis que je colle mon dos contre un rocher. Je soupire, essuyant mes mains moites sur mon pantalon en toile. Bien viser surtout ! « J’crois p’tit, que tu t’payes notre tête ! Papa n’est pas là… et il ne viendra pas sauver le petit bébé ! » Je ferme les yeux avant de me retourner, visant un premier homme. Le coup de feu résonne dans la grotte, se répercutant contre les parois. Un deuxième coup et cette fois-ci, un autre pirate tombe. Je ne sais pas comment je fais pour réussir a les toucher, peut-être l’adrénaline et la peur qu’il arrive quelque chose à Daeron. « Morbleu, l’gamin disait vrai ! » « Sauve qui peut ! » Les pirates se dispersent, je tire encore une fois et j’entends comme un piaillement – ressemblant à une bête au passage qui vient de se faire taper l’arrière-train – qui s’éloigne avec son propriétaire. Je baisse les yeux sur Daeron, allongé sur le sable et les mains sur les oreilles. Je vérifie qu’il n’y a plus personne avant de l’appeler : « Daeron ? DAERON ! » Il lève la tête et je lui fais signe de venir, je ne vais pas être stupide à le rejoindre et m’exposer, si jamais des pirates ne sont pas loin. Il arrive vers moi et je prends son visage, pour vérifier qu’il n’a rien. Lui, il se contente de sourire : « Saloperie de pirates ! Ils vont sûrement nous chercher maintenant, il va falloir être prudent… Tu veux rentrer ou on continue à chercher un trésor ?! »
Je serre les dents, ma mâchoire se contracte et je murmure un « j’suis pas un bébé » avant de lui donner un coup dans le tibia. Mon rire cristallin résonne avant qu’un coup de feu ne se fasse entendre, couvrant mon amusement. Ventre à terre, les mains sur la tête, je n’aimerai pas me prendre une balle perdue. Je vois un corps au sol, les maudits flibustiers s’en vont se réfugier, me laissant sur le sable humide de la grotte. Je crois que c’est fini, je retire mes mains et j’entends mon père qui m’appelle. Ni une, ni deux, je me redresse, rigolant à l’image que j’ai eue en voyant un pirate se prendre une balle en plein dans le troufignon. À peine arrivé derrière le rocher que Dream m’inspecte, comme s’il espérait que je sois blessé. Je souris, finalement, il m’aime bien ce papa qui refuse ma présence. Sinon, pourquoi, il serait venu me chercher. « T’inquiète ! J’ai rien, pas même une égratignure ! Et bien sur que je veux continuer ! » Il rétorque qu’il se moque que j’aille bien, qu’il…ne veut juste pas perdre bêtement un membre de la bande. Je ne crois pas un mot de ce qu’il me raconte. J’ai bien vu son regard, maman avait le même lorsqu’elle avait peur pour moi. Maman…elle me manque, j’espère qu’elle est contente que je sois avec papa, qu’elle est fière de moi. Je sais bien que je suis devenu un p’tit voleur, et qu’elle ne voulait pas cela pour moi, mais c’est bien d’avoir un travail, c’est mieux que de vivre dans un grenier à suer toute sa vie pour mourir seul et sans personne, comme elle. Il me dit qu’on ferait mieux de filer et je me redresse pour voir s’il y a quelqu’un. Je ne fais pas attention à ce qui se trouve derrière papa, maudite idée que celle-là. Un coup lourd et sourd dans mon dos et je me prends un coup à mon tour.
Il fait froid, il fait noir, c’est humide sous moi, comme si j’entendais des clapotements. Je suis dans l’eau !!!? Je ne sais pas nager. Je pousse un cri de terreur en hurlant que je ne sais pas nager et je me redresse d’un coup. Je ne suis pas dans l’eau, mais je suis mouillé, je suis enfermé dans une cage, ça tangue, un navire. J’approche des barreaux, le cœur encore palpitant. On s’est fait avoir, comme des bleus. « Papa ?! » Je le vois de l’autre côté, dans une cage en face de la mienne. « DREAMMMMM !!! » Il sursaute et se cogne à un truc en bois avant de râler. « On est fait comme des rats, prisonniers des pirates ! » Je secoue les barreaux, espérant probablement qu’ils me restent dans la main. Illusion d’enfants, si cela était aussi simple. Je donne des coups de pieds et je me fais envoyer promener par un autre type qui demande à ce qu’on le laisse dormir. Je fais un geste de la main pour dire, rien à faire. « Y a forcément un moyen de sortir…. » Je saisis une planche pour la fracasser sur les barreaux, lorsque mon père me dit d’arrêter mon raffut que c’est stupide ce que je tente. Boudeur, je m’installe dans un coin de la cellule et on attend…encore…encore…et encore… La nuit passe, puis c’est le matin et je me réveille avec un rat sur moi. Je n’en ai pas peur, mais je lui balance tout de même ma chaussure. Des hommes ouvrent ma cage et me soulèvent par le col. « Lâchez-moi, sales chiens des enfers ! Maudits pirates, je vais vous tuer, si vous me lâchez pas !!!!! »
On me jette sur le pont principal et je me retrouve nez à nez avec un pirate qui me menace de son pistolet, droit sur mon nez. Je louche, observant bien obligatoirement l’arme qu’on me braque dessus. « Est-ce que tu crois qu’il sait courir vite ? » « Jt’e pari qu’il lui fait un trou en moins d’une minute ! » « En plein dans la tête !!! Vas-y, le coq ! » Me laisser tuer ? Ça non, jamais !!! Geste stupide et dangereux, je donne un coup dans son arme avant de me sauver dans le navire, évitant les mains qui tentent de m’attraper. Je me cache derrière un mât, les coups de feu résonnent. J’ai le palpitant à fond, je ne veux pas mourir. Une main attrape ma chaussure, alors que je tente de monter dans les cordages. Coups de pieds et de jambes, je m’extrais de sa poigne et je grimpe aussi vite que mes muscles me le permettent. Les tirs me frôlent, on dirait qu’ils s’amusent, ou alors ce sont de piètres pirates. Je me cache, le calme revient, une, deux minutes peut-être plus tard. On m’appelle. « L’gamin ! Regarde par là ! » Je bascule mon bout de nez vers le bas, Dream est en bas aux mains des pirates, un pistolet sur la tempe. « Y a comme qui dirait ton paternel qu’t’veux dire qu’chose ! » « Allez l’asticot, on veut juste s’amuser un peu ! » « s’tu descends pas ! On le pend ! » « Pas dessus bord !!!! Plutôt ! Ouaiiiisssss, nourrir les poissons ! » Je me remets dans le nid de pie, dos sur le bois et je prie en regardant le ciel. Je ferme les paupières très très fort et je murmure entre mes dents. « S’il te plait…maman…j’t’en prie, je n’veux pas le perdre…Aide moi...s'il te plait, j'ferais ce que tu veux après... » Ces sales ordures vont faire du mal à mon père, c’est hors de question. Je sens la rage monter, je les laisserai pas faire, pour sûr, c’est mon papa. « Je descends, les morues !!!! » Je veux descendre, mais ils tirent de nouveau sur moi. Cruel jeu que celui auquel je suis livré.
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ζ Statut : Célibataire & Père de plus en plus heureux de l'être
ζ Signes distinctifs : Cicatrice sur la hanche - Gourmand à l'extrême
« T’inquiète ! J’ai rien, pas même une égratignure ! Et bien sur que je veux continuer ! » J’étire un sourire. J’ai l’impression de me voir, il y a plusieurs années en compagnie de mes frères lors de nos nombreuses aventures. Combien de fois mes amis m’ont demandé si je souhaitais continuer avec eux. Je n’étais pas le plus peureux, mais j’étais le moins avantageux avec mon surpoids et ma fainéantise. « Je ne m’inquiète pas ! Je ne tiens pas à perdre un membre de la bande bêtement, voilà tout ! » Cette foutue fierté ! « Allez, ne restons pas là ! » Il se redresse et avant que je ne puisse faire le moindre pas, le noir m’envahit. « DREAMMMMM !!! » J’ouvre les yeux d’un seul coup, me cognant à un morceau de bois dans une… cage ? Fichtre ! On s’est fait attraper. Je tourne le regard vers Daeron, également prisonnier dans une cage. Bon sang de barbe ! « On est fait comme des rats, prisonniers des pirates ! » J’ai connu pire, on va bien trouver un moyen de s’en sortir. Il est hors de question que je me fasse de nouveau avoir par des pirates. Je tourne le regard aux alentours, cherchant un moyen ou une issue pour nous sortir de là. « Y a forcément un moyen de sortir…. » Je soupire, ce goss va finir par alerter tout le navire avec tout le boucan qu’il fait. « Daeron, arrête de faire autant de bruit ! Tu vas faire venir les pirates, idiot ! » Il me tourne le dos pour bouder certainement, tandis que je continue à analyser la situation. Dans la soirée, mon ventre grogne fortement, mais personne ne vient nous apporter à boire, encore moins à manger. Bande de rats ! La moindre des choses, c’est de nourrir un minimum, les prisonniers. Bande de raclures de pirates ! Je peste entre mes dents, traînant un regard vers le fiston qui dort. Bien, au moins, il ne fait plus de bruit. J’appelle un des prisonniers en essayant d’obtenir quelques informations, mais il fait la sourde oreille. Ce n’est pas gagné… Je finis par m’allonger pour profiter de quelques heures de sommeil, à défaut d’avoir la panse pleine, je serai au moins reposé. Les cris de Daeron me réveillent en sursaut et je me tourne vers sa cage, mirant des pirates l’extirper : « LAISSEZ-LE ! NE LE TOUCHEZ PAS ! » Sans résultat, bien évidemment.
Je tape dans mes barreaux, avant d’entendre des coups de feu. Mon cœur rate un battement. Et s’ils l’ont tué ? Je ne répondrai plus de moi. Ils vont payer. Ma gorge se ressert, mes muscles se contractent tandis que je sers les barreaux. Mes poings blanchissent, j’ai de vives douleurs, mais qu’importe, je suis en rage. Un pirate s’approche et ouvre ma cage, me pointant un pistolet dessus : « Si t’essayes quoi qu’ce soit, j’te bute ! » Oh je ne suis pas stupide mon brave, je vais te tuer avant même que tu ne t’en rendes compte. Il me fait monter sur le pont et pose le bout du pistolet sur ma tempe : « L’gamin ! Regarde par là ! » Je lève les yeux dans la même direction pour voir le haut de tête de Daeron. Il est vivant ! Hallelujah ! Je soupire, sentant la pression redescendre même si ça n’allège pas ma colère. Ils ont voulu le tuer, ils vont souffrir. « Je descends, les morues !!!! » Non ! Il lui tire dessus au moindre mouvement et je peste dans ma barbe, tandis qu’il se cache de nouveau. Quelle bande d’enfoirés ! Sans attendre, je me retourne, attrapant l’arme du pirate pour la retourner contre lui. Je tire une fois, deux fois et son corps tombe mollement sur le sol. « Lâche ton arme tout d’suite ! » Je le pointe, deux autres visent dans ma direction tandis qu’un autre pointe le nid de poule. « Lâche ça ou j’bute l’gamin ! » Je ne peux pas jouer sur ça, ils peuvent réellement le faire. Même si je n’ai qu’une envie, tirer, je finis par lâcher le pistolet qui tombe sur le sol dans un bruit sourd. « Attachez-le ! On va nourrir les poissons ! » Je tends les mains, me laissant faire tout en levant les yeux vers Daeron : « Sauve-toi petit ! » dis-je tandis que je me fais entraîner vers la planche, les mains attachées dans le dos.
Il faut que je réfléchisse à toute vitesse, je bouge, il me tire dessus, ces lâches et si je ne descends pas, ils vont tuer papa. Très bien…réfléchis…réfléchis ! J’entends des coups de feu sourds, signe que la balle a touché un corps, j’ai peur que ce soit Dream et je me retourne observant la scène par une faille dans le plancher du nid. Non, c’est papa…il vient de tuer un homme. Sans plus attendre, j’attrape un cordage et je fais au plus vite pour aller me cacher dans les voiles pour être dissimuler à leurs yeux. C’est le cœur battant que j’arrive à bon port, trouvant un endroit pour apercevoir les poissons pourris attacher mon père. Me sauver ?! Jamais de la vie, plutôt te suivre dans la mort que de fuir comme les lâches qui se jouent de nos vies. Que ferait Feisty et les autres enfants perdus, ils trouveraient bien un truc pour empêcher le pire d’arriver. Ni une ni deux, je me laisse glisser sur un bout (cordage), mes paumes chauffent atrocement, mais je mords ma joue pour ne pas crier.
Je saute derrière un tonneau pour me dissimuler de leur regard, coup d’œil à gauche, à droite…que puis-je utiliser. Je trouve une pelle que j’attrape avant de retourner vers mon abri de fortune. Papa est déjà sur la planche et les gars qui me hurlent pensant que je suis encore là-haut que Dream va mourir et qu’après ce sera mon tour. Seulement, au moment où ils beuglent comme des forcenés, la porte du pont supérieur grince et j’aperçois une silhouette menaçante. Entouré d’un manteau rouge en velours, d’une prestance sans doute importante, le Capitaine venait de faire son entrée. Derrière lui, un homme étrange qui semblait jouer de ses mains, comme un pianiste sur le clavier de son piano. Le panache de son chapeau dans le vent, il toisa intensément les marins sur le point de faire basculer Dream dans les profondeurs des océans. « C’ptaine ! On balance une nouvelle âme à Davy Jones ! Il’s’ra content ! » Je le mire, ce Capitaine Crochet que tout le monde craint, de près, il est encore plus impressionnant qu’on ne le raconte. « Faites, Maître Stark ! Mais, j’ai une migraine atroce, alors que ce soit le dernier coup de feu qui soit tiré où, croyez-moi…Davy Jones se régalera également de vos carcasses puantes, lui aussi ! » À peine sa phrase terminée, que l’homme au manteau quitta le pont pour retourner dans sa cabine. Pas de coup de feu…Humm…Je me redresse d’un coup. « Hey les puants ! Vous n’êtes même pas capable d’attraper en gosse ?! » Les pistolets se dirigent vers moi en quelques secondes, de même que le visage de mon père se tourne dans ma direction. Je dodeline négativement de la tête, une moue embarrassée sur le visage. « Humhumhum…pas de coup de feu, où le Capitaine va vous passer à tabac ! » Ils se regardent tous, dépités de ma répartie si véridique. Je laisse éclater un rire moqueur avant de courir vers le pont avant, car deux d’entre eux se sont lancés à ma poursuite. Je bondis, saute et m’accroche à ce que je peux, jouant même les équilibristes sur le rebord du bastingage en priant de ne pas tomber dans l’eau, moi qui ne sais pas nager. De loin, je vois que Dream se défend lui aussi et je retourne vers lui, donnant un vilain coup sur l’arrière de la tête d’un pirate qui tentait de l’étrangler. Je pique la lame du pirate à terre, découpant les liens de papa. Les regards suffisent à nous comprendre. On est pas si loin de la terre me dit-il…sauf que moi…je ne sais pas nager. Alors qu’on regarde la distance, une lame siffle à nos oreilles et je pousse papa vers l’eau avant de me retrouver sur la planche à mon tour, l’épée sous le cou. J’entends Dream qui me hurle de sauter, mais je ne peux pas. Tétaniser, j’observe la lame, puis l’eau…Je vais mourir. Le pirate tape la planche et je perds l’équilibre et je tombe. Mes yeux se ferment, je ressens la fraicheur de l’eau, je suis happé par le fond, je veux bouger, mais ça ne sert pas à grand-chose. Alors que je me pense perdu, une main m’attrape et me faire remonter vers la surface où je prends une grande inspiration. « Papa ! » Je m’accroche à son cou, un peu en panique. « J’sais pas nager ! Laisse-moi ! On n’y arrivera pas tous les deux ! On va se faire manger ! » Dans mes yeux la panique, plus encore la terreur, avec les pirates au-dessus qui pourraient nous tirer facilement. Même avec l’ordre du Capitaine.
(c) chaotic evil
Dream Bo'
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J’ignore où est cette tête de mule, encore en haut à se cacher ou a-t-il eu l’intelligence de s’enfuir ? Je n’ai pas entendu de bruit d’eau, mais il a pu dérober un canot à l’arrière du bateau. Peu importe, je ne m’en préoccupe pas puisqu’à cet instant, ce n’est pas lui qui est en danger, mais moi, prêt à rejoindre le fond des Océans. La porte grince et le Capitaine Crochet en personne sort de sa cabine, certainement dérangé par le raffut de l’équipage, ils ne sont pas discrets, ces idiots. Je roule des yeux quand ils annoncent ce qu’ils comptent faire de moi et je retiens un rire quand Crochet leur annonce clairement de faire moins de bruit. La porte se referme et je croise le regard d’un pirate, légèrement apeuré par ce qu’il vient de dire. Ah, on craint le Crochet hein ! « Hey les puants ! Vous n’êtes même pas capable d’attraper en gosse ?! » Sapristi ! Je tourne la tête dans la direction du gamin, toujours là près des tonneaux, bigrement futé le petit, tout comme son père. Mon torse se gonfle de fierté tandis que certains d’entre eux se lancent à sa poursuite. Je tente de m’extraire d’une poigne, jusqu’à ce que mon fils vienne m’aider. Il coupe mes liens et je me retourne vers lui, mélange de fierté et d’amusement dans le regard. Cette aventure, aussi dangereuse soit-elle, est vraiment exceptionnelle. Miro va être vert de jalousie, lorsque je vais lui raconter ! Je regarde l’eau et je pointe la terre, pas très loin : « On n’est pas loin, il faut sauter ! » Je ne vois pas ce qu’il se passe, je sens juste deux mains me pousser à l’eau et je tombe, coulant sur quelques mètres avant de remonter à la surface : « SAUTE DAERON ! » Ce gamin semble tétanisé sur place, mais qu’est-ce qu’il fait ? Le pirate tape du pied sur la planche et il finit par chuter à l’eau. J’attends qu’il remonte à la surface, mais ça n’arrive pas alors sans attendre, je plonge pour aller le chercher. Sa respiration explose et il s’accroche à ma nuque, paniqué. « J’sais pas nager ! Laisse-moi ! On n’y arrivera pas tous les deux ! On va se faire manger ! » Je lève les yeux vers le navire où les pirates explosent de rire, pointant leur mousquet dans notre direction, seulement une voix plus forte gronde dans leur dos, les faisant tous sursauter et ils disparaissent du bastingage, certainement alerter par Crochet. Juste pour cette fois, je dirais merci Crochet.
Je prends Daeron par les épaules pour l’éloigner afin de croiser ses yeux : « Tu as été courageux Daeron, tu es resté malgré mes requêtes, tu es venu me sortir de là et tu penses que je vais te laisser moisir dans l’eau parce que tu ne sais pas nager ? » Je lui donne une tapette sur la joue, pas forte, mais c’est juste le geste qui compte. « Imbécile, allez grimpe sur mon dos. » Je le laisse s’installer tandis que je commence à nager jusqu’à la rive, assez lointaine, mais atteignable. J’espère juste ne pas rencontrer un crocodile géant. Plus d’une heure après, je pousse Daeron de mon dos alors que nous atteignons enfin le banc de sable et je rampe jusqu’à la plage, me laissant choir sur le sable, la respiration haletante et les muscles endoloris par ma longue nage. Je tourne la tête vers Daeron, essoufflé et le regard tourné vers le ciel : « Sacrée aventure hein. » Je souris en croisant ses yeux avant de taper mon poing doucement contre sa joue dans un geste affectif : « J’suis fier de toi, tu t’es bien débrouillé. Y’a du Goonies en toi fiston ! » Je me redresse, j’ai besoin de dormir, mais surtout de manger, mon ventre crie famine. On a rien avalé depuis la veille. « Allez, faut retourner au camp, mais avant, on mange ! »
Papa m’attrape et évite que je bouge de trop, j’aie peur, je déteste ne pas savoir ce que j’ai sous les pieds. Il y a sans doute des bêtes, plus grosses encore que celles de la terre. Ses mots et la petite tape sur mon visage me donneraient presque le sourire, si je n’étais pas dans une étendue d’eau saline au milieu de nulle part, alors je rirais ouvertement, mais ce n’est pas le cas. Comment aurais-je pu l’abandonner ? C’est même impensable ! Il me demande de m’accrocher à son dos et c’est ce que je fais, je ferme les yeux de peur de voir une créature nous avaler à tout moment et regarder la mort en face sans pouvoir rien y faire, non c’est trop pour moi. Papa bouge, on avance, l’eau est froide, je ne sais même pas si on va s’en sortir vivants. De temps à autre, il me demande battre des jambes pour ne pas sentir le poids trop présent sur son dos et c’est ce que je fais, je ne veux pas le voir disparaitre sous l’eau. Je ne sais pas combien de temps cette traversée dure, mais elle est longue, trop longue pour me petit cœur qui bat à la chamade de crainte de cette mort qui pourrait nous prendre. Au final, je sens papa me lâcher et on tombe l’un comme l’autre sur le sable, je suis vivant…il est lui aussi bien vivant, mais épuisé. J’en reviens pas, j’aurais presque envie de me frapper la joue pour me rendre bien compte que je suis bel et bien là, sur cette plage déserte. « Oui… » lui répondis-je avec un sourire fatigué, mais rassuré. Dans mon regard vient de passer la plus grande des émotions, est-ce qu’il m’aime vraiment ? Fiston ? Si je n’étais pas aussi fatigué, je me laisserais aller à quelques sensibleries, seulement, ce ne serait pas digne d’un petit homme. Il se redresse et me tend la main, je la saisis et je viens entourer ses hanches de mes bras. Serrant fortement, je reste là un moment, juste pour prendre ce câlin qui était là depuis pas mal de temps. J’ai un père, je savais qu’il finirait par m’aimer…regard de fierté dans nos yeux avant que je ne le suive pour trouver à manger et retourner au campement où Miro et Bree doivent nous attendre.