Avec le temps, et la nuit qui est devenue ton amie, tu as appris à te faufiler dans les bateaux qui voguaient vers de nouvelles destinations, tu as su te faire discrète et toute petite telle une souris, voler les bourses des bourges du coin, éviter les ennuis, tu es toujours en quête d'un équipage qui t'accepte en tant que femme. Cette fois tu as opté pour un galion plutôt imposant et tu t'y es faufilée comme à chaque fois, facilement, et surtout discrètement, ne connaissant pas encore sa destination, enfin tu as entendu l'équipage de ce navire en parler, mais tu ne connaissais pas cet endroit. C'était une bonne occasion pour rencontrer de nouvelles têtes arrivée à Blindman's Bluff et qui sait trouver un capitaine pirate qui t'accepte parmi son équipage ? Oui, pour le moment ta quête principale n'était autre que cette idée fixe en tête, parce que être pirate et ne faire partie d'aucun équipage, très peu pour toi.
Le navire arrive à destination, tu le quittes rapidement sans demander ton reste, et voilà les pieds à terre, au port principal de cette nouvelle vie que tu as hâte de découvrir. Bien évidemment il fait nuit, froid, mais les quelques torches dans la ville éclairent les rues comme il se doit et c'est suffisant pour toi. De toute façon ton mode opératoire pour les vols que tu commets sans aucune gêne se fait toujours à la tombée de la nuit, et là ça tombe plutôt bien puisqu'il fait nuit. A présent et en espérant qu'il y ait un peu d'agitation et de vie dans cette ville, tu espères trouver une cible à qui dérober son argent qui n'en aura pas autant besoin que toi. Tu ne connais pas la ville, la ville ne te connaît pas, il suffit d'être discrète comme toujours, et surtout de faire ça rapidement.
Fiche de CaptainBen ♥
Dernière édition par Zelda Sparrow le Sam 23 Jan 2016 - 17:17, édité 2 fois
Une nuit pareille, comment résister à la tentation et ne pas avoir envie d’en profiter ? La nuit est mon alliée, dans les domaines dans lesquels j’excelle. Sans vouloir me vanter, ou si peu, enfin voyons pour qui me prenez vous ? Les ombres disais-je, me sont indispensables. Et depuis peu, la nuit s’attarde, remplaçant le jour, non mieux encore, la lune s’étale sur les horaires de l’astre du jour, laissant aux créatures nocturnes tout le loisir de s’en donner à cœur joie. Par créatures nocturne, je ne veux pas parler des chouettes, hiboux, chauve-souris, ou des insectes en tous genres et autres nuisibles, quoi que certains nous considéreraient comme appartenant à cette dernière catégorie. Non je veux parler de nous justement, nous autre que la plupart d’entre vous appellent vulgairement "pick-pocket" . Mais ne soyons pas grossiers, mon passe-temps et gagne-pain est un art à part entière. Je suis un voleur.
Car qu’il s’agisse de cœur ou de bourses, appelons un chat un chat, quand je veux quelque chose, je me sers. Et si, comme c’est le plus souvent le cas en matière d’argent, on n’est pas enclin à me le donner de bon cœur, qu’importe, je reviens plus tard et je trouve moyen d’obtenir ce que je veux quand même. Le challenge, mes amis, le challenge est tout ce qui m’évite de sombrer dans l’ennuie.
Les affaires de cœur, si toutes fois on peut nommer mes ébats ainsi, je les laisse au placard pour ce soir. Ou ce matin. J’en perdrais presque la notion du temps, bien que ce soit un maigre inconvénient au vue de tous les avantages que j’ai à tirer de cette longue nuit. Ce soir, je me remplis les poches. Si Blindman’sbluff me semble la destination idéal pour ce genre d’excursion, la cible parfaite en revanche, n’existe pas. Du moins il n’y a pas de recette miracle. Juste l’instinct. Si il y a bien quelque chose que j’ai appris avec le temps c’est ça : toujours privilégier son instinct à une quelconque forme de schéma parfait et méthodique. Je l’ai dit non ? Le vol est un art, or l’art ne souffre aucun calcul scientifique, il s’exprime avec les tripes.
Sa démarche est féline, tout en elle me semble félin à dire vrai. Son regard. Sa façon de se mouvoir. Oh je vous vois venir… le chat et la souris, enfin le poisson.. sauf que je suis un gros poisson, et elle, bah c’est un chaton dans mes mâchoires de requin. Comment ça mon orgueil ? Nous verrons bien. Sa fortune ? Ma main à couper qu’elle n’a pas les poches vides, elle est trop bien entretenue pour ça même si elle n’est pas toilettée comme un chat de salon. Elle vient dans ma direction et moi je me déplace dans la sienne. Elle n’a probablement même pas remarqué ma présence, ou bien me voit comme une simple silhouette supplémentaire dans la pénombre. Tant pis pour elle. Tant mieux pour moi. Encore quelques mètres et nous verrons si le poisson peut dévaliser le chat…
.Voler est devenu tout un art, tu ne dis que tu excelles dans cette matière, mais disons que tu as toujours été la fierté de ton père. Parfois quand ton père partait voguer sur les océans, vous laissant ta mère et toi sur la terre ferme, tu décidais par toi-même de remplir des objectifs que tu te fixais. Il t'es déjà arrivé de voler des trésors cachés par d'autres équipages et parfois ça t'attirait pas mal d'ennuis, mais étant discrète et rapide comme un félin, tu avais toujours eu une longueur d'avance. Tu avais même su te faire une petite réputation dans ton monde d'origine, mais surtout ta tête avait été mise à prix. Peut-être que finalement te retrouver ici à Neverland était devenu un moyen pour faire table rase et laisser derrière toi cette période...
Et pourtant, comme on dit, lorsqu'on est une mauvaise graine, on le reste, et forcément les mauvaises habitudes reviennent plus tôt que prévu. La nuit est ton alliée depuis toujours, tu étais tel un oiseau de nuit, cherchant une proie, prenant le temps d'observer chaque passant, chaque citoyens de cette ville. Ne pas t'en prendre aux soldats, c'est certainement le meilleur moyen pour toi de te faire arrêter et te retrouver en prison, et c'est loin d'être ton but premier.
Là, la voilà ta prochaine victime, un homme, sûrement plus âgé que toi, propre sur lui, plutôt séduisant, mais là n'est pas la question. Il semble t'avoir vue lui aussi, tu dois sortir du lot, avec tes vêtements plutôt masculins, une tenue de pirate en somme, sans vraiment l'assumer. C'est plus simple pour te mouvoir, tu n'aimes pas avoir facilement l'occasion de mettre les voiles et courir rapidement. Des talons ? Très peu pour toi. Tu observes cet homme qui semble ne fixer que toi, tu arbores ton plus beau sourire, tu sais jouer de tes charmes et peut-être que tu arriveras à le séduire tout en lui dérobant sa bourse. Bien, que le jeu commence.
Quelques hommes se tournent sur ton passage , tu feins de les ignorer, tu as cette démarche féline, tu papillonnes des cils et fais comme si tu n'étais qu'une gourde, dans le genre sois belle et tais-toi. Ça marche souvent avec les hommes et c'est pour ça que tu préfères la gente masculine comme cible. Tu avances vers lui, tu ne le quittes pas des yeux, toujours ce petit sourire charmeur aux lèvres. Tu continues d'avancer, et puis tu le bouscule, en frôlant ses épaules, c'est maintenant que tout se joue, et peut-être que ton décolleté va t'aider dans ce petit jeu. "Oh excusez moi, je suis un peu maladroite, voyez-vous j'adore le rhum mais le rhum ne me le rends pas bien." tu rigoles bêtement, fais semblant d'être quelque peu éméchée. Tu poses ta main sur son torse, comme pour te tenir, pour éviter de tomber, et ton autre main se glisse vers sa ceinture pour tenter de lui voler sa bourse. "Je suis sincèrement désolée de vous avoir bousculé." tu lui souris encore, et il est temps pour toi de continuer ton chemin.
Elle me regarde, je la regarde, scène banale et plutôt courante. Après tout elle est loin d’être laide et j’aime à me croire beau garçon. Alors certes, j’avais en tête de vider quelques poches et de m’en tenir là pour ce soir, mais à tout prendre, un petit bonus n’est jamais de refus. Délicieuse créature que voilà et dont les atours masculins ne font qu’exacerber la féminité. Non vraiment, je n’aurais aucun regret à joindre l’utile à l’agréable si l’occasion se présente bien que cela ne soit pas ma priorité. Et je ne suis visiblement pas le seul à être tenté de me la mettre sous la dent ce soir.
Elle me vient droit dessus, tête en l’air, ça va souvent de pair avec ce genre de joli minois. Je n’ai même pas besoin de chercher à lui rentrer dedans, elle s’en charge toute seule. Sa technique de séduction très probablement. Naïve petite chose. Oh je ne me prive pas pour me rincer l’œil quand elle me colle son décolleté sous le nez, mais de vous à moi.. qui aurait détourné le regard hein ? Je rendre dans son jeu, lui souriant niaisement quand elle prétend être imbibée alors qu’elle ne sent pas plus l’alcool que moi le hareng fumé. Si ça peut lui faire plaisir de croire que son petit jeu prend avec moi… Ok, ok.. il prend.. mais je ne tomberais pas en pâmoison devant ses battement de cils de biche égarée.
Et puis qu’elle fait mine de tituber, je fais mine de lui tenir les hanches pour l’aider à rester debout. N’allez pas me dire qu’un homme qui se serait laissé séduire n’aurait pas sauté sur l’occasion de la pelotter un peu ! Sauf que ma main se fait plus baladeuse qu’il n’y parait, trouvant une bourse à sa portée. Je la laisse partir, mimant l’homme déçu de la voir s’éloigner, ma main effleurant une dernière fois sa hanche, pour le plaisir cette fois, juste parce que.. bah non elle n’est décidément pas laide. « Y a pas de mal. Vraiment ! » Et voila… j’en regretterais presque de la laisser partir mais maintenant que je l’ai dépouillée il vaudrait mieux mettre le plus de distance possible entre nous.
Je trouve l’abri tout relatif d’une ruelle un peu plus loin pour enfin jeter un œil à mon butin. Voyons un peu ce que la belle avait sur elle. Avec un peu de chance je… « C’est pas vrai…. » Je porte une main à mon front, la laissant glisser jusqu’à mon menton comme pour effacer quelques traces invisibles sur mon visage. Là seulement, j’éclate de rire. « La garce… elle ne sentait pas l’alcool.. bordel Aël, elle ne sentait pas l’alcool… quelle femme jouerait ce jeu juste pour séduire un homme.. ses battements de cils auraient suffit. Mais quel crétin… » Franchement... vous voyez un autre mot vous ? Me laisser prendre à mon propre piège comme ça par ce maudit félin déguisé en femme ? Merde et si.. je relève ma manche avec empressement pour soupire de soulagement en voyant que mon bracelet, mes trophées, sont toujours là. Il aurait plus manqué que ça.
Un coup d’œil dans la rue, elle n'est plus là bien sur. Il faut que la retrouve bon sang. Pour reprendre mes affaires, pour sauver l'honneur. Enfin ce qui m'en reste. Quoi que cette garce... elle est douée. Très douée. Et puis je l'ai volée aussi. Je suppose que c'est ce qu'on appelle un match nul. Toujours est-il qu'il faut que je la retrouve. Le jeu du chat et de la sour.. du poisson, ne fait que commencer...
Tu es plutôt fière de toi, ton petit jeu de séduction a bien fonctionné, du moins c'est ce que tu en déduis, pour le moment, puisque tu ne t'es pas encore rendue compte que lui aussi a eu les mains plus baladeuses qu'il n'y paraît. Mais tu as ton butin, alors tu n'as plus qu'à filer d'ici et trouver un coin tranquille pour voir ce que tu as récupéré, et puis surtout, tu n'as pas envie que cet homme te retrouve et qu'il te demande de récupérer son argent...
Avec ce que tu as récupéré, tu vas peut-être pouvoir te payer une bonne bouteille de rhum pour la soirée, si jamais tu trouves une taverne digne de ce nom, parce que ici, ce n'est certainement pas un coin à pirates. Enfin, c'est ton impression, tu ne connais pas encore très bien cette île, tu devrais plutôt dire ce nouveau monde, et le pire dans tout ça c'est que tu n'es même pas encore armée, bien évidemment après avoir échoué ici, tu as perdu tes armes, ton trésor... Tu ne dois pas penser à ça, tu recommences à te faire un peu d'argent, certes pas de la meilleure façon, mais c'est déjà un début.
Une ruelle, vite, à l'abri des regards des autres et tu sors la petite bourse de ta veste, tu l'ouvres et tu te rends compte que c'est quand même un beau butin. Maintenant, tu n'as plus qu'à rajouter ces pièces dans ta bourse...que tu cherches, en vain, tu te rends compte que tu l'as perdue quelque part ou bien... "J'hallucine, ah l'enfoiré, il m'a bien eue..." L'homme de tout à l'heure, celui aux mains un peu trop baladeuses, c'est lui qui t'as fait les poches en même temps que toi, bien, tu t'es faite avoir Zelda... Tu soupires, levant les yeux au ciel, soit, eh bien tu ne vas pas te priver pour dépenser tout son argent ce soir, en espérant ne pas le croiser, ou alors si, mais tu vas devoir être plus rapide que lui, plus intelligente pour récupérer ton dû.
Tu quittes la ruelle après avoir bien regardé autour de toi s'il n'était pas là, ou pas loin de là où tu te trouves et tu pars à la recherche d'une taverne avec un peu d'animation si possible.
Vous ne trouvez pas ça excitant vous ? Ce petit jeu que nous nous apprêtons à jouer elle et moi ? Cette seconde manche comme nous nous sommes tous les deux fait avoir ? Oooh que si ça l'est. Ça met un peu de piquant dans la monotonie de ces derniers jours. Rien que pour ça, je lui pardonnerais de bon cœur son petit tour de passe passe. Elle m'a rendu service sans le savoir, me proposant un challenge à ma mesure. Mais qu’elle ne s'imagine pas qu'une manche sans vainqueur signifie qu’elle peut me battre à ce petit jeu. Je pratique mon art depuis bien trop longtemps pour qu’elle m'arrive à la cheville. Quoi mon orgueil ?
Je me glisse parmi les ombres pour rebrousser chemin dans la grand rue mais cette fois, je me garde bien d'être vu. C'est le poisson qui traque le chat. Délicieuse situation, subtile bouleversement des rôles pour donner plus encore de saveur à tout ceci. Là. Sa silhouette il me semble. Non, j'en suis sur, cette démarche, cette tenue. Bingo. Tient donc, et elle a le culot d'aller fêter ce qu’elle pense être une victoire. C'est mon argent qu’elle va dépenser dans ce gourbi animé. Bah je lui paye sa tournée, elle l'a bien mérité, mais hors de question de la laisser boire seule et pis encore, de la laisser tout dilapider. Je ne suis pas pingre mais ce qui est à moi est à moi. Point barre.
Quelques minutes à attendre, pour m'assurer qu’elle ait le temps de s'installer, de commander sa boisson, de se croire à l'abri. Et si elle s’échappait par derrière ? J'en doute, elle ne m'a pas vu la suivre. Oui je sais, je suis trop sur de moi. Et alors ? On appelle ça de l'optimisme. D'autant que ça paye puisque quand je pousse enfin la porte, je la repère. Elle me tourne le dos. C'est trop parfait décidément. Je m'approche en silence, à mon tour de jouer les félins. Je pose rapidement deux mains sur ses épaules et viens glisser à son oreille. « Je croyais que le rhum ne vous aimait pas. Oh je vous en prie, ne disparaissez pas de nouveau. Nous avons à parler je crois. Peut être devant un verre, vous m'offriez bien quelque chose ? Avec ma bourse ou la votre ? »
Joignant le geste à la parole, je pose ce que je lui ai pris sur la table tout en tirant une chaise à coté d'elle et en m’asseyant face au dossier pour y croiser les bras. « Quoi ? Vous vous attendiez à quoi ? A ce que je vous cueille dans une ruelle pour vous saigner pour vous faire regretter votre geste ? Allons... nous sommes entre gens civilisés. » J'adresse un petit signe à la délicieuse créature qui porte un plateau et qui doit être le tavernier, ou son fils.. qu'importe. Puis je poursuis avec un large sourire particulièrement amusé. « Civilisés et particulièrement doués. Vous ne trouvez pas ? » Évidement que j'attends qu’elle me flatte à son tour. Ça fait jamais de mal de se faire mousser.
Tu n'as pas pour habitude de dépenser rapidement les bourses que tu arrives à voler tout de suite après, mais là c'est autre chose. Tu t'es faite avoir comme une bleue, une débutante en la matière et ce n'est pourtant pas le cas. Soit, admettons il t'as eue, mais ça ne se reproduira pas, parole de pirate.
Te voilà à la recherche d'une taverne, avec tout de même de l'animation parce que tu n'as nullement envie de t'ennuyer lorsque tu commanderas ta bouteille de rhum. Tu déambules dans les rues, bien trop heureuse de dépenser l'argent appartenant à ce voleur de pacotille, ne te doutant absolument pas qu'il t'as retrouvée.
Nous y voilà, tu entres dans la taverne, quelques hommes déjà bien éméchés ne se privent pas de te siffler vulgairement, bien sûr tu les ignore, c'est ce qu'il y a de mieux à faire. Te voilà installée, tu prends tes aises, retire ta veste, et alors que tu es sur le point de commander une bonne bouteille de rhum, tu sens deux mains se poser sur tes épaules. Un sourire nerveux s'affiche sur tes lèvres, tu reconnais cette voix, bien que tu n'aies pas discuter bien longtemps avec lui, tu sais de qui il s'agit. Le voleur. Ainsi donc il t'as retrouvée, c'est vrai qu'une femme vêtue de vêtements masculins, ça ne passe pas forcément inaperçu, mais tout de même, tu avais pourtant bien eu l'impression de ne pas avoir été suivie.
Et voilà que monsieur te provoque ouvertement, te demandant si tu comptais lui offrir un verre avec sa bourse ou la tienne, déposant cette dernière sur le comptoir. Tu te décides enfin à tourner ton regard vers lui.
- Je dois avouer que vous êtes doué et je ne m'attendais pas à ce que vous me retrouviez aussi facilement. Et sachez que si vous aviez eu la chance de me coincer dans une ruelle, ça ne se serait pas passé aussi bien que maintenant.
Tu lui adresses un sourire presque malsain, mais tu évites tout de même de créer une tension entre vous deux. Après tout, il est clair qu'il est doué et que tu dois bien le reconnaître. Mais tu ne vas tout de même pas lui faire des compliments toute la soirée, puis tu te décides à sortir enfin sa bourse de ta poche, la déposant à ton tour sur la table, un sourire aux lèvres, plus malicieux et d'humeur à jouer.
- Que diriez-vous d'un jeu ? Celui qui tiens le mieux l'alcool jusqu'à la fin de la soirée remporte les deux bourses ?
Du chat elle a même les yeux. L' arrogance aussi, j'ai toujours trouvé les chats insolents, tout à fait indépendamment de ce que je suis et de ce que leur instinct leur dicterait de faire si la différence de taille entre eux et moi ne jouait pas à mon avantage. Leur façon de vous fixer, les yeux à demi plisses... Presque condescendant. Arrogantes aussi, ses paroles. A la demoiselle, pas au chat. De la chance hein ? Oh mais il n'aurait nullement été question de chance, simplement de talent. Moi ? Plus arrogant qu'un chat ? C'est probable...
En revanche, s'il m'était venu l'envie de la haïr pour le venin mal camouflé de ses paroles, je suis paradoxalement sous le charme de ce diabolique sourire qu'elle me sert à présent. Elle a une idée en tête et aussi curieux que cela puisse paraître, il me tarde de Voir de quoi il retourne. Fascinante. Elle est tout bonnement fascinante. Pourtant il va de soit que lors qu'elle sont ma bourse de sa poche, et qu'elle la pose à coté de la sienne, j'ai totalement oublié son regard, son sourire, son ton condescendant. Allons vous n'aviez tout de même pas cru que tout ce petit jeu félino-feminin qu'elle me sert en guise d'appât allait me faire oublier ce pourquoi à l'ai suivit au départ. Et si tôt l'objet posé sur le comptoir, je me surprends à réfléchir à toutes les options qui s'offrent à moi. Les saisir touts les deux et détaler comme un lapin ? Ça manque bien trop d'originalité et ça ruinerait tout l’intérêt qu'avait jusque là cette soirée riche en surprises.
C'est elle finalement qui trouve la solution parfaite. Un jeu, voila ce qu'elle propose. Et puisqu'on parle de surprises, vous vous attendiez à une espace de duel de voleurs pour nous départager ? C'est un tout autre terrain qu'elle choisit : l'alcool. « Vous apprendrez, Madame, que j'aime les jeux. Ceux où la chance et le hasard sont maîtres mots. Car admettez que les gens comme nous ne peuvent qu'y exceller puisqu'aux cartes comme aux dés, il suffit d'un peu d'adresse pour manipuler la chance. » Je n'emploie pas le mot fâcheux, bien que la frontière entre "manipuler la chance" et "tricher" soit des plus maigres. Question de point de vue me direz vous. « Cependant... oh je suis forcé d'admettre que vous avez du talent et qu'un duel sur un terrain plus... dans nos cordes... risquerait de nous forcer à faire toujours plus pour impressionner l'autre et nous perdrions vous et moi toute notion de prudence. Et comme ni vous ni moi ne tenons à finir au bout d'une corde... enfin passons. »
Je me suis laissé emporté par ma tirade mais je me ressaisi vite lorsque l'on vient pour nous servir. Je retiens doucement le poignet du jeune homme qui s’apprêtait à repartir s'occuper de ses autres clients et , non sans profiter un peu de ce que j'ai sous les yeux puisque que ça choque le chaton joueur à mes cotés ou non je le trouve tout à fait délicieux ce barman, je lui propose de participer à sa façon à notre petit duel. « Me rendriez et vous service ? Mon amie et moi aurions besoin d'un arbitre pour le soirée. Quelqu'un qui compte les verres pour s'assurer que personne ne triche, quelqu'un d'impartial. Quelqu'un qui serait le seul gagnant dans l'histoire puisque c'est chez vous que nous avons choisit que ce jeu aurait lieu et que ce sont vos tonneaux que nous allons vider. » J'ai bien peur qu'il ne lui sourit plus largement à elle qu'à moi mais tant pis puisqu'il accepte de nous servir de juge et que dans l'état où je serais après ça, vainqueur ou non, je ne serais pas en état de profiter de quelques charmes que ce soit.
Repoussant les bourses un peu plus loin sur la table et glissant les deux verres un peu plus prés de nous, j'en lève un pour trinquer. « Allons y pour ce petit jeu alors. Espérons que l'un de nous perde avant que nous ayons dépensé tout les gains. » Parce que ne rêvons pas, qu'il succombe ou non à ses charmes ou les miens, l'autre ne va pas nous offrir ce que nous allons consommer.
Les deux bourses sont là, l'une à côté de l'autre sur le bar, la tentation est trop forte, trop présente et tu te surprends à avoir envie de les récupérer toutes les deux, partir comme la voleuse que tu es. Et pourtant il arrive à attirer ton attention en te sortant qu'il aime les jeux, alors tu as encore ce petit sourire rempli de malice qui prend place sur tes lèvres. Il sait si bien s'exprimer, d'une telle façon que tu bois ses paroles, c'est tout de même la première fois que tu tombes sur une telle personne. Jamais tu n'avais encore trouvé quelqu'un qui excelle aussi bien que toi dans l'art du vol.
Tu es contente d'apprendre qu'il ne tient pas non plus à finir avec la corde au cou, ce qui arrive généralement aux voleurs, mais surtout aux pirates comme toi, et tu n'as pas forcément envie d'avoir ta vie gâchée pour une histoire de vol. Tu l'écoutes alors qu'il se lance dans une tirade, et tu le laisses retenir le barman qui semble plus attirée par toi que par lui, ou peut-être même par vous deux, tu n'en sais rien, et ce n'est pas ça qui t'intéresse. Tu souris dans ton coin alors que ton rival de ce soir demande au barman d'être votre arbitre pour la soirée, de quoi as-t-il peur ? Que tu triches ou bien que vous n'arriviez pas à compter correctement les verres vidés pendant votre petit jeu ?
"De quoi avez-vous peur ? De perdre face à moi ou bien que je ne me mette à tricher ? Lorsqu'il s'agit d'un jeu d'alcool, sachez très cher, qu'il ne m'arrive pas de tricher et encore moins de souvent perdre." Ce n'est que de la frime, cela fait une éternité que tu n'as pas fait de jeu d'alcool, alors peut-être que ce soir tu vas voir ta bourse te filer sous les doigts. Mais ça ne sera que partie remise, puisque tu comptes en savoir plus sur ton partenaire de ce soir.
"Nous sommes prêts." Tu t'adresses au barman, lui servant également un petit clin d’œil malicieux et les verres servis tu attends qu'il donne le signal, et le signal donné, tu n'attends certainement pas l'autre voleur pour commencer à descendre d'une traite le premier verre qui se trouve dans ta main.
Peur ? Moi ? Elle est bien bonne celle là ! C'est qu’elle a de l'humour en plus de tout le reste. J'aime ça. Petit chat arrogant et plein de cynisme. Elle est persuadée de pouvoir me battre à ce jeu là qui plus est. Parfait, vraiment parfait. « Non, il ne s'agit nullement de cela. Mais il faudra bien compter les verres quand nous verrons double ma chère. » Et je m'autorise un clin d’œil à son égard. Je ne sais pas vraiment si c'est pour elle ou pour narguer le serveur. Un peu des deux je dirais. Je suis bien trop grisé par l'idée de ce petit concours pour réfléchir convenablement de toutes manières.
Elle en revanche, c’est au barman qu'elle offre un clin d’œil en donnant le top départ. Vais-je jouer à un contre deux ? Nous verrons bien. Elle ne m'attend pas pour commencer, engloutissant sans pause le premier verre qu'on lui tend. Et je l'imite sans la lâcher des yeux. Le premier est le plus difficile à faire passer. C'est celui qui vous anesthésie la gorge. Sans parler du fait qu'il pose les bases. Elle n'a pas flanché, moi non plus. Fort bien, deux joueurs déterminés.
Le second, je me fais miroir de ses propres gestes, buvant en même temps qu'elle, le regard toujours planté dans le sien. Deux curieux se sont rapprochés pour voir. Il faut dire qu'il est rare de voir les femmes se prêter à ce genre de spectacle. « Et de deux. Ne décevons pas notre public voulez vous. » Cette fois, mon sourire s'adresse à l'homme qui nous remplit les verres. Et cette fois, il me le rend. Et si le premier de nous deux à se le mettre dans la poche remportait cette partie ? Qui a dit qu'on ne pouvait pas tricher à un jeu de boissons ?
Pas de triche pour le moment. Et si je m'y prends à deux fois pour vider le troisième, je ne l'ai en revanche pas attendue pour le porter à mes lèvres. Je suis plus déterminé que jamais, et peut importe l’état de mon foie demain matin. Perdre face à elle ? Hors de question !