Un craquement non loin me fait lever la tête. Ce n'est probablement rien, ces bois regorgent de petits bêtes trop curieuse qui s'aventureraient sans craintes vers le camp que j'ai dressé pour la nuit, mais j'ai appris à être prudent. Le bruit cesse comme il était venu, je reste cependant sur mes gardes. On ne sait jamais ce qui pourrait pointer le bout de son nez ici. Et si je reste immobile, le regard apparemment rivé sur l'eau que j'ai mis à bouillir, je garde un œil aux aguets sur ce qui m'entoure. J'aimerais avoir la chance de profiter d'un semblant de petit déjeuner aujourd'hui. Depuis que l'envie m'a pris de traverser la vallée, je n'ai pas eu une matinée de répit... hier il s'est mis à tomber des trombes d'eau, me privant de feu, la veille ce sont quelques sangliers qui étaient venus ravager le tout durant la nuit... ce matin l'idée de déguster enfin un semblant de thé correcte est trop bien ancrée dans mon esprit pour abandonner pour un simple bruit.
Nouveau craquement. Suivit d'un autre. Cette fois, ils sont plus proches et sans faire de gestes brusques, je tends la main vers l'un de mes couteaux avant d'y refermer mes doigts. Je ne serais décidément jamais tranquille.. jamais...
Et voilà que je ferme les yeux, soupirant en silence de ma propre stupidité, lorsqu'un jeune renard sort d'un buisson sur ma droite. Et dire que je m'attendais à quelque chose de bien plus imposant, voire de dangereux. « Tu as de la chance toi tu sais ? » Il penche légèrement la tête comme s'il m’écoutait ou comprenait, bien qu je suppose qu'il soit plutôt intrigué par ce fou qui tente de communiquer. « N'ai pas peur.. je ne chasserais pas ici. » Il a un mouvement de recul quand je me penche vers le sac qui contient le petit déjeuner en question aussi je ralenti mes gestes pour ne pas faire fuir cette compagnie pas si désagréable que cela. J'ai rien contre ces bestioles, je chasse oui, mais pas par plaisir, pas pour tuer le temps, simplement parce que c'est la seule chose que je sais faire. Et ici.. non, je ne suis pas encore assez stupide pour chasser sur ces terres. Et quand je sors deux morceaux de viandes séchées, il me semble que j'ai soudain toute son attention.
J'en jette un dans sa direction avant de coincer le second entre mes dents pour verser l'eau déjà frétillante dans la timbale où attendent quelques feuilles de thé. « Bon appétit » que je lui lance. La solitude à ce genre de travers parfois, qu'on cherche un peu de réconfort où on peut. J'imagine déjà à quoi doit ressembler la scène vu de l’extérieur... je passerais probablement pour un hurluberlu aux yeux du premier venu. La solitude à cela de bon aussi que des témoins.. je n'en ai pas. Alors s'il me prend l'envie de partager ce repas avec ce renard.. c'est moi que ça regarde. Chauffant mes mains sur le métal de la tasse, je contemple ce compagnon d'infortune. Quand bien même je l'aurais croisé dans d'autres circonstances, sa fourrure n'aurait aucune valeur... il a quelques taches blanches qui la rendent imparfaite.. mais qui en font une créature unique. Non celui ci, je le laisserais tranquille. Il l'a peut être deviné, puisqu'il s'approche encore un peu. « Quoi ? Encore faim ? »
Seulement cette fois, comme je fouille dans mon sac à la recherche d'un supplément à lui donner, un autre bruit plus sourd celui ci le fait détaler comme il était venu. Et sursautant pour me saisir de mon couteaux, me redressant sur un genoux, je renverse la tasse que j'avais posée là. Cet instant de répit aura été bien trop cour à mon goût. « Qui va là ? » Pas de réponse. Quoi qu'il puisse sortir de l'ombre, je ne serais certainement pas aussi patient qu'avec la boule de poils.
Dernière édition par Stuart Johnson le Dim 15 Nov 2015 - 16:36, édité 1 fois
«Au diable toutes ces conneries! Y a pas de péché, y a pas de vertu.Y a que ce que les gens font. Tout ça fait partie d'un tout. Et il y a des choses que les gens font qui sont belles et y en a d'autres qui n'sont pas belles.» J. Steinbeck
A vrai dire il avait une sainte horreur de ce coin là. Non pas qu'il y subsistât un quelconque danger, non. Mais quelque chose dans cette drôle d'atmosphère éthérée le mettait mal à l'aise. Que vouliez vous, habitué aux fracas des batailles et aux cris des marins en pleine mer, ce silence de cathédrale n'était pas pour lui plaire. Sans compter qu'il risquait de payer au prix cher son petit détour et d'essuyer une brimade magistrale pour avoir abandonné ses compagnons à leur triste sort. Ils devaient le chercher à l'heure qu'il était, bien que Jeremiah espérât secrètement qu'ils ne se soient pas aventurés dans une entreprise aussi dénuée d'intérêt. Neverland avait beau recéler bien des mystères, il n'était pas pour autant infini et on finissait bien un jour par en faire le tour. Inutile de monter une expédition pour lui remettre la main dessus. Et que diable était-il venu faire à Pixie Hollow? L'endroit ne faisait pas partie de son itinéraire de prédilection. Il évitait même soigneusement le coin, sentant toujours comme un profond malaise lorsque d'aventure il s'en approchait de trop près. Comme une sensation étrange qui le pousserait à partir. Mais ça lui apprendrait à vouloir faire cavalier seul. De sortie à Skull Rock avec un groupe de marins, il en avait profité pour jouer les filles de l'air et mettre en sûreté un petit quelque chose gagné au cours d'une partie de dés particulièrement lucrative. Une cachette qu'il n'avait révélé à personne, éloignée du Queen Anne's Revenge pour échapper à la cupidité de ses camarades de bord. S'il se reposait souvent sur eux pour d'autres sujets, il y avait bien un domaine dans lequel il ne s'aventurerait pas c'était l'étendue de leur probité. Et c'est donc en regagnant la chaloupe qu'il les avait trouvés partis et s'était résolu à gagner le sud de l'île par ses propres moyens. Qu'à cela ne tienne.
Et un contretemps n'arrivant jamais seul, un grognement de mauvais augure dans les feuillages l'avait poussé à effectuer un petit détour, détour qui s'était révélé un peu plus long que d'habitude, conduisant ses pas près de cette maudite vallée. Ca l'avait poursuivit un bon moment, probablement sur ses pas car ça le prenait pour un gibier de choix. Puis ça s'était tût, certainement mis en fuite par la vallée aux fées et son atmosphère des plus étranges. On ne badinait pas avec la faune à Neverland, il n'attendrait pas de perdre un membre ou deux en voulant savoir de quoi il retournait. Il ne mettait jamais les pieds ici habituellement, ne s'était rendu compte de son approche qu'en levant le regard, reconnaissant comme un changement subtil dans l'atmosphère des lieux. Sabre au clair, le pirate s'avançait à pas feutrés, sa progression atténuée par l'épais tapis d'herbe à ses pieds, transformant le bruit de ses pas en un chuintement discret. Il n'avait pas trop envie de se trouver là, on aurait dit que quelque chose le poussait à partir. Et cet arbre gigantesque qui trônait au loin, il n'avait pas spécialement envie de trop s'en approcher. Toujours en périphérie, toujours armé, le pirate jeta un oeil prudent, son regard s'agrandissant de surprise en voyant une silhouette entre les arbres. Néanmoins pas disposé à trop s'approcher, repoussé par un profond sentiment de mal à l'aise, le forban s'apprêtait à rebrousser chemin.
Retourner plus au sud, vers la forêt, la vraie. L'inhospitalière, la sombre, la dangereuse. Pas ce simulacre tout droit sorti d'un conte. Il avait aperçu quelque petits éclats lumineux dans les fourrés, le tintement caractéristique de ces petites choses ailées censées traîner dans le coin. L'une d'entre elle avait même tenté quelque chose mais il n'avait pas senti plus de mal que s'il s'était fait piquer par un moustique. Alors elles avaient fuit dans les buissons, l'observant à distance. Mais il était déjà trop tard, l'étranger s'agitait déjà. Il était repéré. Diantre. Voilà que ses envies de sorties discrètes venait de se trouver réduites à néants. Non pas qu'il ne sache pas se défendre, c'était plutôt qu'il n'avait pas spécialement envie de devoir le faire. Pris sur le fait, un sourire bonhomme aux lèvres, il leva les mains en signe de défense, sabre toujours au poing.
« Démasqué l'ami! Avoua-t-il, mais permettez au pauvre voyageur que je suis le soin de vous laisser à votre campement, je ne suis que de passage. »
Je ne sais pas ce qui prévaut.. pourquoi j'en veux le plus à ce fauteur de trouble. Pour m'avoir fait perdre ce thé pourtant si attendu, ou pour voir fait fuir cet éphémère compagnon qui m'avait trouvé. Les deux probablement. Quelque part, j'en serais presque à espérer qu'il s’agisse d'une autre bestiole quelconque. N'importe quoi, même un de ces sangliers qui sont venu me déranger l'autre nuit. Tout mais pas humain. Les humains ça répond quand on discute avec. Enfin la plupart. Et très franchement, je ne suis pas d'humeur à tenir une conversation. Sans parler du fait qu'ils sont généralement plus agressifs et plus vicieux que la plupart des créatures qui peuplent ces bois ci. Non je n'ai pas envie de devoir me servir de ce couteau bien que mes doigts s'y crispent comme s'il s'agissait d'un précieux objet.
Aussi quand un homme sort finalement de l'ombre des fourrés, je retiens un juron agacé. Une matinée qui commençait pourtant si bien... Je n'aime pas son sourire, bien qu'il semble enclin à éviter un quelconque conflit. Et cette apostrophe. L'ami... certainement pas. Les amis je les compte sur les doigts d'une seule main et ce mot a bien trop de sens pour être employé à la légère de la sorte. Un abus de langage trop courant sur cette île quand on sait que la plupart des gens ont la fâcheuse tendance au contraire à vous poignarder dans le dos à la moindre occasion. Qu'importe, je ne relève pas. Je ne dis rien non plus sur la façon dont il se présente. Il n'est pas plus pauvre voyageur que moi pirate, mais passons.
Sans me démunir de mon arme, je l'ai dit, on est jamais trop prudent, je remets mon poêlon sur le feu, bien décidé à me resservir cette tasse. Mais au moment de lâcher quelques feuilles de thé propres dans la timbale après l'avoir essuyée au coin de ma tunique, je relève la tête vers l'intrus. L'eau chaude ne coûte rien. Les feuilles de thé, pas grand chose, pas ce thé là du moins. Et moi, je ne suis plus à une déconvenue prés. « De passage hein ? L'arme à la main ? » Je sais que ces terres ont quelque chose qui a tendance à vous faire basculer soit dans l'euphorie soit dans la paranoïa. Et quelque part, je compatis avec ce type qui avance ainsi armé. N'ai je pas eu la même réaction tantôt ?
L'autre timbale que j'ai est quelque peu cabossée et n'a plus de poignée depuis longtemps mais j'y place tout de même quelques feuilles aussi avant de la lui tendre. « Permettez moi surtout d'offrir au.. comment avez vous dit ? Pauvre voyageur que vous êtes, voilà c’est ça. D'offrir au pauvre voyageur que vous êtes, une tasse de thé des plus ordinaires avant de reprendre sa route. Hum ? » Avec un peu de chance, celui ci ne sera pas trop bavard et je pourrais enfin déguster cette fichue tasse.
Dernière édition par Stuart Johnson le Dim 15 Nov 2015 - 16:36, édité 2 fois
«Au diable toutes ces conneries! Y a pas de péché, y a pas de vertu.Y a que ce que les gens font. Tout ça fait partie d'un tout. Et il y a des choses que les gens font qui sont belles et y en a d'autres qui n'sont pas belles.» J. Steinbeck
Un filet de rire lui échappa. Bien évidemment, personne n'était dupe de cette petite comédie, mais chacun savait qu'il pouvait-y avoir des avantages à la continuer encore un peu. Après tout, avec un peu de chance, chacun s'en irait après ce petit intermède impromptu et reprendrait sa route sans plus jamais s'attendre à recroiser l'autre. Quel intérêt y aurait-il eut à s'antagoniser sans la moindre raison et sur une simple impression? Bien qu'il faille avouer que Jeremiah n'avait probablement pas la mise de celui à qui on peut faire confiance les yeux fermés? Qui plus est, sabre à la main. N'importe qui aurait probablement eut un mouvement de recul en le voyant débarquer de cette manière. N'était-ce pas le propre du Neverland au final? Ici plus qu'ailleurs, il était toujours impossible de prévoir à l'avance ce qui allait arriver et vous n'étiez jamais bien certain que le ciel n'était pas sur le point de vous tomber sur la tête, juste comme ça, parce que le destin l'avait décidé. Bien qu'il s'agisse là d'une situation bien plus banale même si plutôt étonnante dans la façon dont s'était en train de tourner. Et avant d'avoir réellement compris, le pirate s'était vu offrir une tasse de thé, le genre qu'on lui aurait proposé s'il avait effectué une simple visite de courtoisie chez une vieille connaissance.
« Disons que c'est bien malgré moi que j'ai du mettre le sabre au clair, répondit-il plein de bonne volonté, vous savez ce qui arrive lorsque l'un des habitants de ces bois se met en tête de venir vous souhaiter le bonjour? Mais il semblerait bien que je soit parvenu à le semer. »
Neverland avait beau être un lieu féerique, les enfants étaient parfois capable de faire naître tout un tas de choses surprenantes et plus ou moins dangereuses. Il fallait donc toujours se montrer extrêmement prudent et ne pas sous-estimer la dangerosité de sa faune. Comment pouvait-il en être autrement? Il suffisait d'une entrevue de quelques secondes avec les crocs aiguisés du fameux crocodile pour en être convaincu! Plutôt sage lorsqu'il s'agissait de se préserver, Jeremiah avait toujours fait de son mieux pour s'en tenir éloigné. La vie de pirate était déjà suffisamment dangereuse sans que l'on aille prendre le risque de se faire grignoter un membre par un reptile géant à l'appétit plus que développé. Merci bien! De bonne foi, il avait accepté la tasse de thé et s'était assis. Juste quelques minutes, pas longtemps. Il avait sa propre route à reprendre et des compagnons qui devaient se demander où il avait bien pu disparaître. Et Jeremiah était à présent vraiment bien loin de là où il aurait du se trouver.
« C'est bien aimable! Renchérit-il imperturbable, je promets de ne pas m'éterniser, je m'en voudrais de mener mon poursuivant du jour jusqu'à votre camp. Bien qu'il ait l'air d'avoir abandonné la partie pour le moment! »
On ne pouvait jurer de rien mais ça en avait tout l'air. Peut-être cette bestiole inconnue avait-elle été mise en déroute par l'atmosphère si particulière de Pixie Hollow? Jeremiah lui-même n'était pas totalement à l'aise de se trouver là, comme si une force invisible tentait encore de le pousser à rebrousser chemin. Peut-être qu'il s'agissait d'une invention de son esprit, mais l'homme n'était pas particulièrement certain d'apprécier ce genre d'atmosphère éthérée. En espérant que ces petites choses ailées ne se mettent pas en tête de recommencer à l'enquiquiner devant son hôte. Ca risquait d'être plutôt mal-venu de se faire houspiller par une des habitantes du coin lorsque l'on savait qu'elle avait un drôle de sixième pour détecter les ennuis potentiels. En attendant la menace tenait plus à une hypothétique bête vindicative et probablement deux fois plus grosse que lui qu'à une petite créature de deux pouces même pas!
fiche codée par shirosaki
Dernière édition par Jeremiah O'Leary le Mar 1 Déc 2015 - 7:23, édité 1 fois
Il est là de toutes façons, alors plutôt que de chercher à le faire fuir et risquer la moindre querelle à ce propos, autant l'invité à se joindre à moi. Il sera toujours temps pour l'envoyer balader s'il se fait trop collant une fois que j'aurais enfin pu déjeuner. Et à ma grande surprise, il ne rechigne pas devant l'offre. Mieux encore, il prend soin de m’expliquer ce qu'il faisait à traîner dans le coin le sabre à la main et non au fourreau, et moi je grince des dents en silence. Bien évidement que j'ai ma petite idée quand )à ce qu'il arrive à ceux qui courroucent les forces qui régissent ces lieux. Mais ça soulève une question à laquelle je ne suis pas certain de vouloir une réponse. Qu'a-t-il put bien faire pour se retrouver dans la position de la proie traquée de la sorte ? Il suffit parfois d'un rien, mais les gredins de son espèce, car s'en est un, là dessus ce ne sont pas ses belles manieres et ses phrases toutes proprettes qui vont me duper, les forbans des mers, ça a le chic pour faire que ce les gens censés éviteraient.
Est ce que je ne viens pas d'inviter un sombre destin à ma... table.. en lui accordant une tasse de thé ? Ne vais je pas passer pour un complice aux yeux des forces qu'il s’était mises à dos ? Sans parler d'une bonne partie de certains vieux principes sur lesquels je viens de faire une croix. Non, cette vie est derrière moi. Et pour l'heure je donnerais tout pour un peu de tranquillité, même une tasse de thé à un pirate. Si, si , j'en suis là. En priant pour qu'il ai raison. « Tant qu'à faire, j'aimerais autant qu'il ait abandonné en effet. J'ai gâché assez de thé comme ça ces derniers temps. » Ça semble pas grand chose, un thé... mais c'est le seul confort auquel je tiens. Un truc que j'ai appris à aimer en ville, ça et une bonne choppe d'ale de temps en temps. Et puisqu'il est plus facile de transporter un sac de feuilles de thé qu'un tonnelet de bière...
Cependant, je ne baisse pas vraiment ma garde pour autant, rangeant mon couteau à ma ceinture et non avec les autres prés de mon sac. Et quand, l'eau enfin chaude de nouveau, je remplis les tasses et reprends ma place pour savourer l'instant où le métal me chauffe les paumes, je n'oublie pas de garder mon invité surprise à l’œil. La suite ? Je n'ai rien à lui offrir à grignoter, le renard a tout embarqué, et quand bien même, une boisson chaude c'est déjà bien assez. Mais moi qui voulais du calme, j ene peux empêcher une certaine curiosité de refaire surface. C'est qu'il s'agirait d'en savoir un peu plus au cas où, histoire de pas non plus rester trop prés trop longtemps d'un tordu qui s'en prendrait à moi une fois sa tasse terminée. Méfiant, j'entame la conversation d'un ton faussement détaché qui doit avoir un arrière goût de curiosité déplacée. « Et vous vous baladiez seul, ici ? Ou bien la chose, quel qu'elle soit, qui vous courrait aux trousses a-t-elle mis les pattes sur des compagnons moins fortunés ? » Ça aussi ça compte. Désespéré il pourrait d’avérer plus dangereux. Mais qu'est ce qu’il m’a pris de le laisser s'asseoir avec moi ?
«Au diable toutes ces conneries! Y a pas de péché, y a pas de vertu.Y a que ce que les gens font. Tout ça fait partie d'un tout. Et il y a des choses que les gens font qui sont belles et y en a d'autres qui n'sont pas belles.» J. Steinbeck
Drôle de situation, il fallait l'avouer. Chacun assis autour de ce feu, comme si de rien n'était alors qu'aucun d'eux ne faisait confiance à l'autre. Et cet échange d'amabilités n'y changerait rien. Si sa rencontre du jour n'avait pas l'air d'apprécier être dérangé en pleine pause, il faisait contre mauvaise fortune bon coeur en lui offrant quelques minutes de répit avant qu'il ne soit obligé de reprendre son périple. Le pirate réprima une grimace à l'idée du chemin qu'il lui restait à parcourir avant d'arriver à destination. Sa journée qui avait tout l'air d'être bien mal démarrée avait toutes les chances de continuer sur cette lancée. Et voilà qu'il prenait sans vergogne le risque d'attirer cette bestiole droit sur le campement. Qu'y pouvait-il? Il n'avait pas prévu de tomber sur lui, le mal était fait. Il leva sa tasse dans la direction de son hôte dans un sourire amusé. Il n'avait jamais autant souhaité que quelqu'un d'autre que lui ait raison.
« Vous n'imaginez pas à quel point j'espère que vos paroles ont été entendues. Mais nous devrions l'entendre venir de loin? Il m'a tout l'air d'avoir abandonné la partie. » Approuva-t-il
Mais Jeremiah savait bien que rien n'était jamais définitif sur cette île. Qui sait ce qu'il allait trouver sur sa route? Tout pouvait basculer d'un moment à l'autre dans ces lieux hors du commun et impossible de prévoir quoi que se soit. Il avait finit par s'habituer aux aléas du sort bien qu'il ne soit jamais simple de n'être sûr de rien. C'était l'une des choses auxquelles il avait eut bien du mal à se faire, ça et une myriade d'autres petites choses. Son monde lui manquait-il? Il avait passé tant de temps ici qu'il avait parfois du mal à déterminer d'où il venait et à quel univers il appartenait. Et à quoi bon se lamenter sur quelque chose qu'il ne maîtrisait pas? Il aurait beau soupirer des années entières, les chances qu'il avait de s'en aller d'ici était proches du zéro. Quelles que soient les lubies de Barbe Noire pour les sortir de là, il ne pouvait s'empêcher de penser que c'était peine perdue. On ne pouvait pas dire qu'il soit particulièrement cartésien, pas après ce qu'il avait déjà vécu, mais un minimum de bon sens lui interdisait de se faire des illusions.
A sa question, un petit sourire faussement penaud vint se dessiner sur ses lèvres et Jeremiah se permis un regard amusé dans sa direction. A Neverland, il y avait ceux qui pensaient que rien n'arrivait jamais par hasard, que vous méritiez toujours ce qui finissait par vous tomber dessus. Pirate oblige, il ne partageait pas cet avis mais il fallait avouer que le sort jouait contre lui.
« Mes compagnons et moi-même avons été séparés il y a bien des lieux de cela, répondit-il évasivement, j'ose espérer qu'elle n'a pas su les trouver puisqu'elle m'a poursuivit jusqu'ici mais le doute est encore permis. Avec un peu de chance c'est une question à laquelle nous ne pourrons jamais répondre? »
Il n'allait tout de même pas avouer de but en blanc qu'il s'occupait d'affaires de piraterie lorsqu'ils s'étaient dispersés. Entre le doute et l'aveu il y avait un pas que l'homme ne franchirait pas si allègrement. Mais il y en avait qui risquaient de le faire pour lui. Il les apercevait du coin de l'oeil. Ca faisait un moment qu'elles l'observaient, petits éclairs lumineux entre les feuilles. Le genre qui n'avait rien à voir avec le vol des lucioles mais avec des êtres bien plus rapides et vindicatifs. Si les fées ne pouvaient pas grand chose contre lui, Jeremiah espérait néanmoins qu'il ne leur prendrait pas l'envie subite de venir lui chercher des noises, il n'en faudrait pas plus pour que son hôte décide qu'il n'était finalement pas le bienvenu.
Pourvu qu'il soit seul... c'est le truc qui me revient en boucle à l'esprit. Je ne veux pas en voir débarquer d'autre comme lui et cette seule pensée chasse tout le reste. Le thé, mon moment de tranquillité, très honnêtement je me contre fiche de tout ceci à présent que l’éventualité que ces bois ci puissent se mettre à grouiller de types dans son genre a fait son chemin dans mon esprit. Ça et le fait que non, je ne suis décidément pas fan de l'idée de me retrouver seul à seul avec le rescapé d'une quelconque expédition, désespéré et prêt à tout pour pas finir comme ses petits copains victime de je ne sais quelle.. chose qui lui courrait après.
Aussi sa réponse me laisse un arrière goût amer. D'un coté, je suis plutôt rassuré de savoir que je n'ai pas à faire à une bête aux abois. De l'autre.. et bien les dits compagnons sont tout à fait susceptibles de faire leur apparition d'un instant à l'autre. Et sa dernière phrase n'arrange rien à l'affaire. Est ce qu'il sous entend par là qu'il espère ne pas recroiser cette chose ou bien qu'il ne compte pas retrouver ses camarades ? Qu'importe, l'essentiel est que ça se passe loin de moi. Le laisser finir sa timbale, puis il reprendra sa route. Il a pas l'air d’être trop bavard au final, ça ne devrait pas être trop long avant qu'il ne se lasse.
Ma tasse à moi est vide, mais je garde une main prête à saisir le couteau à ma ceinture. On est jamais trop prudent. Il va se lasser, il va repartir... quand il se sera calmé. Il semble nerveux, le regard alerte. Non... il n'est pas nerveux. C'est étrange. Il scrute pourtant la végétation autour de nous comme s'il s'attendait à en voir sortir quelque chose ou quelqu'un et... oh... c'est donc ça. Ce sont ces charmantes lueurs qui l'effrayent.. l’inquiètent... le.. perturbent ? Je pourrais éclater de rire si je ne craignais pas de le mettre en rogne en le vexant. Au lieu de ça je retiens un large sourire qui termine en un rictus étrange. Le regard sur la tasse vide entre mes mains, je soupire un grand coup. « Elles n'ont aucune raison de s'approcher. »
Cet aveux résonne à douloureusement à mes oreilles. Je le charrie un peu mais je me blesse par la même occasion. Il se balade peut être dans le coin.. il a probablement totalement oublié mon existence. Bah qu'est ce que ça change que j'y pense aujourd'hui, le passé, c'est le passé. Je relève la tête à demi, le fixant par en dessous, le rictus plus marqué que tantôt. « A moins que vous ne leur donniez une bonne raison de le faire bien sur. Mais je pense qu'elles ont d'autre chats à fouetter, deux imbéciles qui discutent, calmement, sans animosité aucune, ça ne les concerne pas. » Peut être qu'il aura compris. Les choses se passent plutôt bien, je tiens à ce qu'elles continuent ainsi.
Hors rp:
Je suis désoléeeeee j'ai pas vu la notif.. j'ai découvert que ce matin que t'avais rep
«Au diable toutes ces conneries! Y a pas de péché, y a pas de vertu.Y a que ce que les gens font. Tout ça fait partie d'un tout. Et il y a des choses que les gens font qui sont belles et y en a d'autres qui n'sont pas belles.» J. Steinbeck
Il esquissa un sourire faussement coupable à sa réponse. De bonnes raisons pour s'attirer la méfiance des fées? Il en avait des dizaines! C'était bien ça le soucis en fait! En dehors de son apparence extérieure qui ne jouait pas franchement en sa faveur, ces petites choses avaient le chic pour détecter ce qui représentait un danger potentiel ou pas. Bien qu'il ne sache pas encore s'il était censé se vexer du fait qu'elles le considèrent présentement comme un danger alors qu'il n'avait pas levé le petit doigt. L'intention compte, disaient certains. Si c'était le cas il en était réduit à se déclarer coupable. Bien qu'il aurait été particulièrement hypocrite d'oser prétendre le contraire. Tasse toujours à la main, il inclina la tête dans sa direction.
« Disons que le petit peuple et sa méfiance naturelle ne cesseront jamais de m'étonner. Si elle ne m'ont pas encore fondu dessus je suppose que c'est plutôt bon signe? » Répondit-il tranquillement
Pieux mensonge évidemment puisque l'une d'entre elle s'y était aventurée un peu plus tôt. Mais ça il se garderait bien de le lui répéter. Il n'était pas fou à ce point. Contrairement à ce que certains prétendaient. Original peut-être, il aimait bien laisser planer le doute, mais son instinct de survie était quant à lui parfaitement opérationnel, merci bien! Même si certaines de ses actions pouvaient parfois donner à penser le contraire. Après tout il aurait pu tout aussi bien reprendre sa route non? D'ailleurs il aurait été bien inspiré de faire ça maintenant. Son thé terminé, il reposa la tasse et s'apprêtait à se lever quand un désordre conséquent provenant des bois le força à lever un regard surpris en direction de la forêt. Qu'était-ce donc encore? Son prédateur du jour de nouveau sur sa piste? Mais le vacarme était différent et on distinguait le bruit de pas pressés sur le sol de feuilles et la rumeur des grognements agacés qui ponctuait le tout. C'était un groupe. S'il avait eut de la chance, il s'agissait simplement d'étrangers lambda sur le point de reprendre leur route. Mais Jeremiah qui savait bien que le destin s'amusait régulièrement à jouer contre lui, était plutôt tenté de se rendre à l'évidence, ses compagnons du soir étaient sur le point de le retrouver. Un grondement agacé vint mourir sur ses lèvres. Il n'était décidément pas pressé de les revoir. Pas après les avoir semés pour s'occuper de ses petites affaires. Ces types là étaient nouveaux sur l'équipage, des hommes de passage en qui on ne pouvait avoir aucune confiance. Ce qui impliquait qu'ils n'en aient également pas pour lui et soient plus prompt à céder à l'agacement de s'être trouvés abandonnés en pleine expédition. Si ses compagnons habituels lui pardonnaient ses facéties en grondant un peu, ça ne serait pas le cas de ces types là. Et il doutait qu'ils se laissent attendrir par son histoire de bête sauvage qui les aurait séparés. Quel dommage. Pour une fois qu'il disait la vérité.
« Vous vous rappelez, je vous avait dit que j'avais été séparés de mon groupe? » Souffla-t-il tout bas
Son index se porta à ses lèvres. Plus question de plaisanteries ou de platitudes. On parlait de pirates de bas étage pour qui la conversation était une option dont on pouvait aisément se défaire tant qu'on avait un sabre à portée de main. Grondant intérieurement contre sa mauvaise étoile, l'homme garda le regard fixé sur les buissons tout en guettant la réaction de son vis a vis. Il l'avait décidément entraîné dans une impossible galère et il aurait toutes les raisons d'encore moins apprécier cette interruption qui au final était partie pour s'éterniser. Il était impossible de faire les choses simplement sur cet île!
Plutôt bon signe qu'il dit. Je suppose qu'on peut voir ça comme ça. C’est du moins le signe qu'il n'a rien fait de mal depuis qu'il est entré ici. Avant ça... je suppose que si, mais je me garde bien de lui poser la question. J'ai pas franchement envie de savoir. L'important est que nous ayons la paix jusqu'à ce qu'il se décide à mettre les voiles. A moins que je ne le fasse le premier... Mais commencer à remballer mes affaires tant qu'il est là, c'est prendre le risque de le lâcher des yeux et je suis trop méfiant pour cela. Et puis s'il part en premier je peux espérer qu'il ne recroisera pas ma route. Sans avoir non plus la moindre animosité envers lui en particulier, j'ai envie d’être seul. C'est aussi simple que ça. Seul et tranquille.
Seulement la tranquillité, elle semble avoir définitivement disparu de mes options. Du bruit se fait entendre un peu plus loin et je me mords la joue pour retenir un juron. Mince alors ça commence à bien faire. Et cette fois, ça m'a tout l'air d'être un petit groupe. Ça parle, ça marche d'un pas décidé... ça sent les ennuis. Et vu l'agitation de mon.. hôte imprévu, je ne peux que deviner qu'il sait de qui il s'agit. Ou du moins qu'il s'en doute. Et puis.. il n'a pas l'air rassuré non plus. Dans quel pétrin m'a t-il fourré cet imbécile ? Non... dans quel pétrin me suis je fourré en le laissant se poser avec moi. J'ai été stupide, j'en paye les conséquences. Voila précisément la raison pour laquelle je veux rester seul. Pas de mauvaises surprises, ou seulement celles que je mérite par moi même.
Et les mots qu'il me chuchotent finissent de me convaincre que cette fois, le calme est bel et bien finit. Il a mentit finalement, bien sur qu'il aurait forcement mentit sur un point. Mais à tout prendre j'aurais préféré qu'il ait inventé de toutes pièces cette histoire de chose qui le poursuivait, j'aurais préféré que cette créature quelle qu'elle fut, ne soit que mensonge mais que le reste nous fiche la paix. Mais non. Ma malchance légendaire frappe à nouveau. Je soupire simplement, blasé par cette journée qui sort décidément trop de ma routine. Je porte la main à ma ceinture pour en tirer mon couteau et le faire tourner entre mes doigts. Juste pour être prêt à toutes éventualités. Je hais cette journée.
Nous avions raison de rester sur nos gardes. Les hommes qui font leur entrée n'ont rien de sympathique. Et si j'avais pu avoir le moindre doute quand à la nature de mon premier squatteur, ceux là n'en laissent planer aucun. Pirates, forbans, vaut-rien, ils empestent le vice et le reste. Je n'ai pas bougé, je suis resté assis , jambes repliées contre moi, prêt à bondir sur mes pieds, le couteau à la main. Mon arc est un tantinet trop loin pour l'empoigner rapidement et eux trop prés déjà pour que je puisse m'en servir comme il faut de toutes manières. Et si j’espère l'espace d'un instant qu'il va repartir avec eux sur le champ, je déchante vite. Le ton monte rapidement entre eux comme il fallait s'y attendre après la façon dont il en parlait. Si je comprends bien les choses.. ils n'accrochent pas à son histoire de bestiole qui l'aurait poursuivi, ils pensent qu'il leur a simplement fait faux bond et ils comptent bien le lui faire payer. Ici. Dans mon petit campement de fortune. Avec moi en victime collatérale.
Je me racle bruyamment la gorge pour interrompre leur petite conversation. « Si vous pouviez aller régler vos affaires ailleurs... ça m’arrangerait. » J'aurais du me taire. J'aurais du rester dans mon coin, foutre le camp pendant qu'ils s’échauffaient. Mais non, il a fallut que j'ouvre ma grande bouche. « T'as un problème toi ? » Et voilà.. je savais que ça allait être une journée pourrie. D'un bond je suis sur mes pieds, les doigts resserrés sur le manche de mon couteau, le regard passant sur chacun des quatre tordus qui semblent bien décidés à en découdre. « Mon problème c'est qu'on peut jamais être tranquille sur cette fichue île. Déguerpissez. » Et bien sûr, j'obtiens tout l'inverse. Le premier éclate de rire, le second me fonce dessus, manches retroussées. Je n'ai qu'à pivoter et tendre le pied pour le voir s'étaler plus loin tandis que j’abats mon poing sur le nez du premier. Un coup d’œil à mon buveur de thé. Et s'il mettait les voiles pendant que j'occupe ses petits copains ? Je prie pour que ce ne soit pas le cas mais ça ne me surprendrait pas vraiment.
«Au diable toutes ces conneries! Y a pas de péché, y a pas de vertu.Y a que ce que les gens font. Tout ça fait partie d'un tout. Et il y a des choses que les gens font qui sont belles et y en a d'autres qui n'sont pas belles.» J. Steinbeck
Et comme un malheur n'arrivait jamais seul, ils avaient débarqué dans la clairière tous les quatre, la mine partagée entre l'énervement de s'être fait berner et le ravissement d'avoir mis la main sur l'objet de leurs réclamations. Et un drôle de pressentiment lui faisait présager qu'il serait loin d'être aussi ravis dans les minutes à venir. S'avançant avec l'air le plus dégagé possible, il adressa un regard discrètement désolé à son compagnon de galère. Il serait hélas celui par qui le malheur arrive. Il ne détestait pas un peu d'animation à l'occasion mais l'homme serait loin d'être du même avis. Lui qui avait plutôt l'air d'être à la recherche d'un peu de tranquillité, c'était tout le contraire qui venait de lui tomber dessus.
« Regardez un peu qui voilà! Lança-t-il, je n'espérais plus vous retrouver! J'ai bien du prendre la clé des champs pour échapper à cette bestiole et sauver ma peau! »
« Épargne nous ton baratin O'Leary, rétorqua l'un d'entre eux, on l'sait q'tu nous a plantés là pour faire tes ptites affaires! Et à cause de toi on s'est fait courser par c'te saloprie de cochon sauvage! Et j'ai perdu le peu qu'j'ai gagné aux cartes hier! Tu m'dois une bourse pleine l'irlandais, ou j'te coupe la langue! On verra si tu peux encore raconter des menteries après ça ! »
« Allons voyons, soyons bons amis, tenta-t-il l'air apaisant, il n'y a pas de raison d'en venir aux mains pour quelques piécettes en cuivres! »
« Une bonne douzaine Cookson! Aboya le pirate, vient pas m'faire croire qu't'étais pas au courant! »
Trop tard. Celui-là ne se laisserait pas calmer par quelques belles paroles. Ce n'était pour une fois pas vraiment de sa faute mais de celle de cet idiot qui ne faisait pas suffisamment attention à son argent mais il doutait que l'homme l'écoute sur ce point là. Et voilà qu'excédé par son blabla, il se jetait sur lui, l'arme au clair. Jeremiah ne dû d'éviter la lame qu'à un sursaut d'instinct qui lui valut de s'écarter vivement, titubant au passage. Mais il n'était déjà plus temps de réfléchir alors que le pirate en question revenait vers lui. Son sabre sorti du fourreau dans un crissement métallique pour aller heurter la lame de son adversaire avec fracas.
« Allons! Est-il besoin de régler ça dans le sang? Tenta-t-il de raisonner, si je suis mort tu ne pourra de toute façon par récupérer cet argent! »
« Ouais mais ça va m'soulager! »
Il adressa un regard penaud à l'homme dont il réalisa qu-il ne connaissait toujours pas le nom. Celui-ci s'était saisit d'un poignard qu'il brandissait dans la direction d'un autre perturbateur. Mais le pirate débonnaire n'eut pas l'occasion d'en voir plus et du répondre aux assauts désordonnés mais néanmoins brutaux de son adversaire improvisé. Les coups se succédèrent dans un fracas de lames qui s'entrechoquent sans qu'il parvienne à le repousser réellement, son assaillant compensant son défaut d'adresse par sa force. Sa lame siffla à son oreille, dangereusement proche alors qu'il faisait un bon de côté pour l'éviter.
« Il suffit maintenant! » Protesta-t-il visiblement lassé
D'un contre rapide, il para le coup suivant avec un peu plus de force que ce dont il se serait cru capable et vit avec satisfaction la lame de l'épée s'envoler pour retomber au sol. Sans plus lui demander son reste son poing armé vint frapper sa tempe dans un coup qui du lui faire voir trente six chandelles et le pirate chancela, vacilla puis s'effondra au sol. Se retournant vivement, il vit que le troisième larron s'était mis en tête de rejoindre son ami pour l'aider. A deux contre un seul homme, voilà qui les ressemblait bien.
« Allons un peu de fair-play l'ami, lança-t-il, il y a encore assez à faire sans que vous en soyez réduits à affronter le même adversaire à deux! »