Il y a un certain temps que j’ai vu Naïla, je me demande si elle va bien et surtout, si elle est en vie. Observant du haut de la falaise, le dernier épisode avec ma chère amie me revient en tête. Une nuit pluvieuse sous les étoiles s’est retournée dramatique contre une bande de pirates, pour, ensuite devenir un peu spécial... Dans une grotte derrière une cascade, nos lèvres se sont cherchées et nos corps se sont agacés sous l’effet de l’alcool... Je l’avoue, s’était un moment assez chaud... Toutefois, il ne sait rien passer de plus et c’est peut-être mieux ainsi. Je respecte Naïla et donnerait ma vie pour elle, mais la jeune femme et moi avons une vie différente et notre destin n’est peut-être pas prêt pour se lier davantage... Pas maintenant.
À travers la forêt du printemps, je cherche ma proie qui s’est envolée et c’est en me cachant dans les feuillages que je remarque un homme. Je suis discret, il ne peut m’avoir entendu arriver, puisque dans la mousse sauvage, je marche doucement. Prenant le temps de l’observer, je remarque qui il est et je fronce les sourcils... Que fait-il ici ? Je suis rarement sur la défensive, mais mon instinct protecteur m’alerte sur l’individu qui a première vu, je n’aime pas. Il peut être en quête de nourriture ou de trésor, je m’en fou, je n’aime pas ce que j’ai cru percevoir entre les branches la dernière fois... Naïla et lui n’avaient pas l’air de bien s’aimer. Je prends une flèche et l’encoche à mon arc pour le viser lui et doucement, je sors des feuillages.
Je reste silencieux et l’observe attentivement, j’ai besoin de réponses... S’il est seul aujourd’hui, est-ce parce que Naïla est morte ou ils ont tout simplement coupé les ponts. Je m’étais promis que, je l’attendrais un beau jour et maintenant le voilà. Mon regard calme et impassible, je le fixe et le pointe avec mon arme.
Il était grand temps pour lui de regarder la mer, et de retourner dans son antre, en totale sécurité. Aeden en avait fini avec sa petite excursion terrestre. Des bruits avaient couru vers lui, lui chuchotant que son meilleur ami aurait posé les pieds par ici, foulant la terre qu'il craignait tant. Ses pas l'avait guidé jusque dans la forêt des Quatre Saisons, pour finalement se perdre, errer quelque heures comme il savait si bien le faire en était totalement dépourvu d'un grand sens de l'orientation. Finalement, aucune trace de son ancienne ami d'enfance qui persistait à vouloir rester cacher, loin du regard de tous. C'était sans doute mieux pour lui car après tout, Aeden lui même ne savait pas de quoi il était capable s'il venait à le revoir un jour. Il sa savait aussi bien capable de laisser exploser sa colère au grand jour que de se poser et discuter. Quoi que pour une fois son côté rancunier remporterait peut-être le combat sur le reste.
Il le sentait, il ne devait plus être loin. Non, en réalité il n'en savait rien du tout, mais comme disait son père, l'espoir faisait vivre. Il s'étonnait de ne pas être tombé sur sa chère et tendre. Enfin. Chère et tendre. Non, reprenons. Il s'étonnait de ne pas être encore tombé sur Naïla, la lâche qui l'avait laissé mourant avant de s'enfuir sur l'île. Après tout, la dernière fois qu'il avait mis les pieds sur terre c'était pour elle, pour la retrouver et tirer les choses au clair et se pas l'avaient bel et bien guidé jusqu'à elle. Mais aujourd'hui semblait être une journée radieuse sans nuages et sans ombres, et la jeune femme n'était pas intervenue dans sa quête du meilleur ami envolé.
Un bruit capta alors son attention. Quelque chose derrière lui venait de bouger. Si cette fois-ci le jeune triton avait eu l'intelligence d'emporter une arme (qui se résumait à un misérable poignard qu'il avait trouvé jadis au fond des flots mais c'était toujours ça de gagné) il ne faisait pas le poids face à... l'arc qui était bandé juste là, sous ses yeux étonnés. Sa bouche s'ouvrit légèrement en un « o » de surprise, puis il plissa les yeux, cherchant rapidement à comprendre l'embrouille. Qui était cet homme au juste ? Il n'était tout de même pas cannibale, si ? Il ne comptait pas le chasser comme une bestiole et en faire son dîner ? Il leva les mains en l'air, sur la défensive et recula d'un pas.
« Je ne vous veux aucun mal... Vous devez me confondre avec quelqu'un d'autre. »
Mon arc est levé vers lui et ma flèche le pointe dangereusement... Je ne veux pas tirer, je veux simplement des réponses. Mes yeux l'examinent de la tête aux pieds, il n'est pas assez armée pour se défendre, je pourrais le tuer là si je le voulais, mais je n'ai pas cette intention. Sa bouche forme un " O " de surprise... Il ne s'attendait pas à me voir et je le comprends. « Je ne vous veux aucun mal... Vous devez me confondre avec quelqu'un d'autre. » dit-il en reculant d'un. J'avance d'un pas alors, peu importe je ne baisse pas mon arc... Je veux m'assurer avant que, mon amie est en sécurité ou bref... Je veux des réponses. Je l'observe silencieux et ne bronche pas d'un poil, d'un air sérieux je penche la tête légèrement sur le côté.
- J'ai promis de veiller sur elle... Peu importe le prix donc, j'aimerais simplement savoir si elle est en sécurité... Naïla ?
J'ai habituellement un tempérament doux, mais lorsque quelque chose me tien à coeur, je change du tout au tout. Je soupire, réfléchi un moment... De plus, j'ai très mal dormi alors je suis un peu grognon et cela n'aide pas à la situation. Je suis prêt à baisser mon arme, s'il me dit la vérité... J'observe minutieusement chaque parcelle de son visage, cherchant une faille dans ses expressions. Le regard impassible d'émotions, je m'avance vers lui...
Le froid de l'hiver nous enveloppe, le temps passe. La vie continue, alors que Neverland se fait recouvrir de neige blanche. Les animaux sont plus voraces, ils cherchent leur proie d'un air affamé comme cette panthère des neiges qui nous observent actuellement à travers sa cachette. Tout deux ignorons sa présence pour le moment... Mais devrions nous nous serrer les coudes et mettre nos différents de côté pour s'aider ? On le saura bientôt...
Une fois de plus cette maudite sirène était la cause de tous ces maux. Mais bon sang, n'en serait-il donc jamais débarrassé ? Même quand il n'était pas avec elle, elle lui apportait la poisse, le malheur et tout ce qui allait avec. Maintenant il faisait face à un indien mécontent, qui le menaçait avec son arc, l'air agacé ou plutôt… en quête de vengeance ? Il ne connaissait pas la nature des liens affectifs qu'entretenait cet homme avec sa fiancée rebelle et farouche, il ne voulait pas savoir, il s'en fichait éperdument il voulait juste être encore vivant ce soir. Cet homme avait un ai sérieux sur le visage qui eut le don de l'agacer au plus haut point. Il était le seul à ne pas comprendre la situation ? Naïla était toujours en vie, que voulait-il de plus encore ? Il n'avait jamais eu pour but de la tuer, des réponses il voulait juste obtenir de sa part. Le froid le fit frissonner et il recula d'un pas en voyant l'indien s'avancer encore un peu vers lui. Bon sang il allait le planter, là, au milieu de la forêt des quatre saisons. Les bois, c'était mal. Plus jamais il n'y remettrait les pieds, c'était décidé.
« Elle est en sécurité je… Je ne viens pas sur terre pour la tuer. Range ça tout de suite... » murmura t-il en lui lançant un regard outré, désignant son arme d'un mouvement de la tête.
Il n'était pas en mesure de se battre, il ne voulait pas se battre, mais comment lui faire comprendre qu'il ne représentait pas un danger, du moins, dans l'immédiat.
« Je suis son fiancé, ou ancien fiancé en fonction des points de vues. Je veux juste qu'elle revienne parmi nous. »
Ce n'était pas totalement la vérité, mais pas non plus très faux. Disons que cela faisait partis de son plan une fois qu'il lui tomberait dessus à nouveau.
« Et toi, tu es qui au juste ? »
Oui, parce que c'était bien beau de le menacer, mais qui était-il ? Une simple connaissance ? Un ami ? Un amant ? Les trois possibilités ne le surprendraient pas tant que ça, il en connaissait pas vraiment la jeune femme, donc il ne connaissait pas le type de personne avec qui elle liait des amitiés en temps normal, ni les hommes qu'elle fréquentait.
« Elle est en sécurité je… Je ne viens pas sur terre pour la tuer. Range ça tout de suite... » C'est évident qu'il a peur, qui ne le serait pas face à un homme armé d'un arc et d'une flèche bien aiguisée pointer sur lui. J'arque un sourcil, qu'est-ce qui me dit que Naïla est réellement en sécurité ? De plus, lorsqu'il me dit de baisser mon arme tout de suite... Je m'en-tête, il n'a pas choisi la bonne personne pour parler ainsi... J'ai beau être un homme doux, mais il est difficile de me faire baisser mon arme une fois pointé sur une menace potentielle. Je le dévisage, un sourire se dessine sur mes lèvres et je lui fais un signe négatif de la tête... Il peut comprendre alors que je veux plus d'explication avant de baisser ma garde.« Je suis son fiancé, ou ancien fiancé en fonction des points de vues. Je veux juste qu'elle revienne parmi nous. »Je fronce les sourcils, le fiancé de Naïla ? Vraiment... Elle ne m'a pourtant jamais parlé de fiancé ! Je m'approche un peu plus de lui. Je ne me rappelle pas que Naïla voulait retourner dans l'océan et l'image d'un homme forçant une jeune femme à le rejoindre dans l'océan me tourmentait l'esprit... Il faut savoir une chose sur moi, je suis un homme très protecteur envers ceux que je considère comme ma famille et Naïla en fait partie... Donc, j'ai besoin de plus que de simple parole d'un inconnu. « Et toi, tu es qui au juste ? » J'ignore sa question. - Dis-moi, Naïla est au courant que tu souhaites la ramené parmi vous ? Soufflais-je alors en le questionnant du regard et baissant un peu mon arme, mais prêt à toutes attaques. Je soupire, il a bien le droit de savoir qui je suis en quelque sorte, il s'est présenté... -Je suis un peu plus qu'un ami, je la considère comme ma sœur. Je suis calme, ma voix est douce et grave... Je ne lui veux pas de mal, mais je n'hésiterai pas à tirer au moindre soupçons, si un jour l'occasion se présente. -j'ignorais que Naïla avait un fiancé... Dis-je un peu troublé soudainement... Oui, car, je viens de réaliser un peu cette phrase. Apparemment, la jeune femme ne m'a pas tout dit...
Il eut l'air surpris des déclaration du jeune triton. Alors quoi, la petite Naïla gardait sa relation avec lui bien enfouie, secrète ? Mais enfin, le voilà vexé, il était relégué au statut de vilain petit secret qu'on planquait bien au fond d'un coffre que l'on fermait ensuite à l'aide de trente six cadenas. Pfft. En réalité non, il était même plutôt contente de ne pas se trimballer avec l'étiquette « ex fiancé d'une fille qui tue des pirates et qui a fuis les siens après m'avoir laissé pour mort », parce que honnêtement, Aiden avait besoin de tout sauf de ça. Il haussa les épaules, un peu vexé mais un poil soulagé.
« Oui, elle le sait, j'ai eu l'occasion de le lui répéter à de nombreuse reprises. Mais elle est têtue, un peu torp même et elle refuse d'entendre raison. »
Il avait croisé les bras sur son torse, soudain plus à l'aise. Maintenant qu'il avait compris qu'il ne voulait pas la peau de sa chère sirène, il allait sans doute arrêter de le menacer, non ? La suite lui plaisait déjà plus. Alors comme ça elle s'était attaché à un terrestre ? C'était intéressant et pour le moins surprenant tant il avait tendance à la voir comme un cheval indompté. Trop de caractère tuait le caractère, et c'était lui qui pensait ça. Le monde à l'envers.
« Si tu tiens tend à elle, rend lui service. Et fais lui entendre raison. La terre ferme n'est pas faite pour nous autres, être des profondeurs. Nous devons rester dans nos eaux pour être sain et sauf. Sur terres nous sommes des cibles faciles. Je suis sûr que tu le sais, elle le sais aussi mais refuse de le comprendre. »
Et que craignait-elle à retourne parmi les siens ? Elle serait mal vue, certes, mais seulement dans un premier temps.
« Et dis moi "frère" de Naïla, depuis combien de temps ne l'as tu pas vu ? »
Il jouait avec ses sentiments, avec le feu. C’était dangereux il le savait bien. Car au fond, il ne connaissait pas cet homme et ce dont il était capable. Peut-être d'horrible chose comme de très bonne, c'était pile ou face. Le feu ou la glace. La réalité qu'il refusait de s'avouer à lui même était qu'il était inquiet pour elle. Mais ça, jamais il n'oserait le dire à voix haute. D'un certains côté il voyait ça comme un instinct de sirène et triton. S'inquiéter pour les siens était une chose normal, non ?