Attablée avec des habitués de l’auberge, je regardais avec attention le jeu de cartes auquel ils s’adonnaient. Je savais jouer à la bataille et au tarot même, mais leur manière de jouer à eux, m’était totalement inconnue. Combien de temps, cela fait-il que je restais concentrée à apprendre leurs règles ? Je ne savais plus. Hans pose ses cartes face cachée en jurant comme un charretier, ce qui me fait sourire, je le soupçonne d’avoir triché plus qu’à son tour durant les heures qui se sont écoulées et je suis plus que ravie que James le bâte à son propre jeu. J’observe la somme empochée, ce qui me fait revenir à ma réalité, il va falloir que trouve un travail pour continuer de vivre. Où peut-être ferais-je comme Tobias et je m’installerai dans une forêt, une petite maison et je vivrais des plantations et petits pièges. Bien que je ne sache pas du tout si je suis capable de chasser. J’ai probablement plus de ressources maintenant que je n’en avais dans ma vie d’avant. Vie qui s’éloigne dans les abîmes de mon subconscient d’ailleurs. J’ai déjà oublié les traits de mes proches, leurs noms sont encore présents, mais pour combien de temps encore. À moins que je ne prenne une plume, je suppose que je les aurais oubliés dans quelques années. Pourquoi, je ne le fais pas ? Qui voudrait se souvenir d’un monde dans lequel je ne pourrais jamais plus retourner ? Ce ne serait que me faire souffrir davantage que de l’exposer à mon cœur et mon âme. Non…oublier…c’est mieux ! Une décision délicate et pleine d’amertume, mais salutaire pour la nouvelle Lyra qui s’est reconstruite ici entre un jeu de cartes et des bouteilles de rhum. « J’ai gagné ! » La voix de l’homme de passage, dont je n’ai pas retenu le nom me fait sortir de ma léthargie profonde. Je pense qu’il est temps pour moi d’aller me coucher. Il est tard, malgré cette sombre météo, ce froid qui prend des allures hivernales par période…oui, il est sans doute tard, mes yeux me brûlent et il est l’heure pour moi de tirer ma révérence. Je salue les quelques personnes qui restent avant de faire signe à l’aubergiste et je monte prendre ma place dans mon lit. D’un coup de pied, je referme la porte, posant déjà mes doigts sur les boutons de ma surchemise. Le gilet se retrouve sur une chaise, puis ma chemise. Je fais voler les bottes, puis le pantalon avant d’aller m’isoler pour faire ma toilette revenant dans une robe de nuit blanche et cotonneuse. Je bifurque sur la droite de mon lit pour fermer les volets et je saute sur le matelas attrapant un livre que j’ai trouvé sur Blindman’s Bluff lors d’un récent voyage. À la lueur de la veilleuse, allongée sur le ventre et les jambes légèrement redressées qui se balancent d’avant en arrière, je suis prise par le besoin d’en savoir encore plus sur cette histoire passionnante. Ma fatigue s’est envolée, du moins…c’est ce que j’imaginais. Je ne sens pas le sommeil me prendre, je sombre entre les mains de Morphée, laissant la bougie se consumer et s’éteindre seule au bout d’un moment.
Il avait eu une salle journée, elle avait mal commencé, avec un réveil plus que houleux sur le bateau qui était secoué par des vagues aussi grosses que le navire lui même, lui remuant l'estomac comme jamais il avait été le cas. Graham n'était pas malade en mer, mais il fallait avouer que cette fois là, il ne faisait pas le malin sur le pont. Heureusement que son capitaine ne l'avait pas vu dans cet état, il l'aurait sûrement fait passer par dessus bord, puisqu'un pirate malade sur un bateau, c'est un peu inutile. A la première occasion, la première ville, il était descendu et s'était dirigé vers la première taverne pour dormir, sur un endroit confortable, et plat. Sa tête était revenue, il y voyait de nouveau droit mais le reste de la journée n'avait pas forcément était meilleur. Plusieurs bagarres, des parties perdues à des jeux d'argents et l'alcool qui avait eu un peu trop d'effet. Non pas que ça le dérange, au contraire. C'était dans ces moments là que Graham se sentait apaisé, puisqu'en réalité, il était vide de tout, ne pensait à rien, et surtout pas à la souffrance qu'il avait au fond. Quand à sa soirée, il l'avait passé seul, allongé dans une ruelle à côté de la taverne, une bouteille de rhum à la main, à se ressasser le passé. Malgré son alcolémie importante, il n'avait pas su garder son calme et avait fini par craquer, perdu par tous ces sentiments qui revenaient au galop, comme pour le hanter une nouvelle fois. Il ne comprenait pas pourquoi même lorsqu'il était ivre, ils revenaient après plusieurs heures de vide absolu. Il ne s'en déferait jamais, il le savait mais il ne pouvait s'empêcher de se poser la question à chaque fois, comme espérant qu'un jour la réponse ne soit pas la même qu'à chaque fois. Il fallait qu'il fasse quelque chose pour se changer les idées, mais le sol bougeait un peu trop à son gout. Il avait du mal à marcher droit, et s'accrocha au mur pour pouvoir avancer. La taverne était encore ouverte, malgré l'heure tardive de la nuit. Les clients étaient beaucoup moins nombreux qu'à son arrivée, et lorsqu'il pénétra à l'intérieur, personne ne fit attention à lui. C'était bon ça. Il allait en profiter pour récupérer peut-être deux trois choses de valeur dans les chambres, ça lui ferait un peu de quincaillerie à revendre. Il attrapa la rembarde et se tint pour monter les marches qui menaient à l'étage. Son choix se porta sur une chambre vers le fond, qui était plongée dans le silence et dont aucune lumière ne dépassait sous la porte. Elle était vide, il pourrait aller jeter un oeil. Il pénétra à l'intérieur de la pièce, et referma la porte derrière lui en essayant de faire le moins de bruit possible. Evidemment, il essayait plus qu'il y arrivait, l'alcool ne l'aidant pas. Il prit un instant pour respirer et reprendre un peu ses esprits, avant de s'attaquer à la fouille. Tout y passait, les armoires, les coffres, les boites posées sur les meubles. Il ne savait pas ce qu'il cherchait, mais il finirait par trouver. Il attrapa un tas de vêtements sur une chaise et regarda plus profondément. C'était ce qu'il semblait être des vêtements de femme, une chemise ainsi qu'une espèce de chose à mettre par dessus. Graham l'essaya, ne sachant comment l'enfiler, il avait l'air bien bête avec ça sur la tête. Mais peu importait, il allait le garder. Il continua de fouiller, et ce qui ne l'intéressait pas finissait sa course sur le sol, et tant pis si cela faisait du bruit.
"Bof", voilà ce qu'il disait à chaque fois qu'il trouvait quelque chose qui finalement ne lui convenait pas. Il regarda un instant autour de lui, malgré la nuit qui régnait dans la pièce et l'empêchait de voir correctement. Il fit quelques pas et se jeta en arrière sur le lit, soupirant. Mais le lit n'était pas comme il devait être et Graham sursauta avant de se mettre à hurler, et sortir son épée. Il y avait quelque chose dans ce lit, et ça bougeait.
Code by Sleepy
Spoiler:
J'espère que ça te va comme réponse :D Sinon n'hésite pas
Mon sommeil est profond, je rêve que je suis sur le navire avec William. Je porte la robe que ma mère m’avait cousue elle-même pour mes fiançailles. Sur le pont du navire, le ciel se voile, une tempête approche, le vent se lève, en contrebas, les créatures des mers grondent leur envie de faire de notre galion une épave sous-marine. Les bras de William m’encerclent et il me fait m’éloigner du bastingage. Je n’ai pas peur, lui semble effrayé, je me mire, me tournant pour le rassurer. Soudain, son visage prend une autre forme, celle de Tankred. Son sourire carnassier et ses yeux de glace me mirent avec intensité. Je ne me trouve plus sur un navire, mais dans une chambre, celle que j’occupais lorsque j’étais esclave du pirate. Il me pousse sur le lit, seulement, je m’enfonce et je finis par tomber, tomber encore, jusqu’à ce que je me redresse de ma couche. Un homme est là, je suis réveillée et il y a un homme, son épée à la main qui est là, me menaçant où…il semble plus effrayé que menaçant. Mon premier réflexe…est malheureusement celui de l’ancienne lady que j’ai été, je me couvre le haut du corps avec le drap. Ma chemise de nuit ne laissait rien paraitre, mais qu’importe, en pleine nuit, me voilà redevenue Lady Spencer. « Sortez de ma chambre ! Où…où je crie ! »
L’homme tangue sur ses jambes, il doit être saoul, j’imagine qu’il a cru que la chambre était libre. Voyant qu’il ne bouge pas, je me lève d’un bon et j’attrape l’épée que Mélot m’a donnée avant que je quitte One-Eyed. Ahhh revoilà, la nouvelle Lyra ! « Je vous préviens, je sais me battre ! Si c’est de l’or que vous voulez, je n’ai rien, si c’est autre chose, je crois que vous avez frappé à la mauvaise porte ! Vous puez l’alcool comme les cadavres, la mort ! » Je donne un coup d’épée sur sa lame, le faisant réagir un peu. « Je sais me battre, je vous préviens ! » Mes intimidations ne semblent pas avoir l’effet escompté, suis-je si peu crédible ? Si c’est le cas, il faudra que je revoie ma férocité.
(c) chaotic evil
Spoiler:
Ma réponse fait toute petite, mais elle fait presque 400 mots XD
Dernière édition par Lyra Spencer le Mer 28 Sep 2016 - 21:45, édité 1 fois
Sur le coup il n'avait pas compris, comment il s'était retrouvé en face de cette femme qui hurlait comme un cochon qu'on égorge, en agitant une épée, qui elle était très jolie. Elle brillait malgré la noirceur de la pièce et Graham se dit qu'elle pourrait avoir de la valeur. Il n'écoutait pas trop ce qu'elle disait, ses tempes pulsant comme jamais, et l'empêchant de se concentrer sur les dialogues de la demoiselle bruyante. Il avait entendu un mot sur deux, et avait beau essayer de se remémorer ce qu'elle avait dit, il n'avait rien retenu.
- Euh, j'ai pas compr... pris, dit-il avec un hoquet.
L'alcool remuait sa tête, le bruit lui donnait l'impression qu'une fête avait lieu dans sa tête et la nausée commençait à lui monter.
« Je sais me battre, je vous préviens ! »
Et sans qu'il ne puisse voir le coup venir, la belle épée qui lui faisait de l'oeil vint tapper contre la sienne, faisant résonner les deux métaux. C'était là sûrement le coup de trop. Il regarda autour de lui, l'air perdu et vagabond avant de voir un espèce de pot. Parfait. Il se précipita dessus, bousculant un peu la demoiselle présente dans la chambre et le saisi afin d'y vomir. Oups, il avait trop bu. Il tituba un instant, avant de se retourner vers celle qui tenait la belle épée.
- J'ai vomis.
Il déposa le pot sur un des meubles contre le mur et leva son épée vers la propriétaire de la chambre.
- Vous savez, personne n'imag...ine ce que c'est d'être... un pi..rate! On peut pas dire que ce soit le boulot le mieux payé, et il ne... reste que le vol... pour gagner un peu de fri..c.
Il se rapprocha d'elle mais ses pas étaient peu sûrs, si bien qu'il ne put comprendre pourquoi en un instant, il se retrouva presque par terre, appuyé sur les genoux et accroché à la demoiselle.
Code by Sleepy
Spoiler:
Mon dieu j'avais pas vu que tu avais répondu :/ Désoléeeee
Nous n’avions même pas combattu, que le pirate, ce voleur, ce rustre qui m’avait réveillé et tentait de me dépouiller, titube, cherche quelque chose et en vient à déverser son estomac dans l’un des pots qui ornait ma chambre. Immédiatement, l’odeur d’alcool me parvient, me faisant lever le cœur et porter le dos de ma main vers ma bouche et mon nez. Oh, il pouvait bien le dire qu’il avait vomi, je m’en rendais compte. J’eus à mon tour un haut le cœur et je m’éloignais pour ouvrir la fenêtre tout en gardant mon épée pointée sur cet individu. Il s’avança sans que je ne puisse le retenir, il se trouva en moins de deux sur les genoux devant moi, accrochant ma chemise de nuit.
Au final, il me ferait presque pitié ce voleur, pirate ou tout autre. J’avais bien trop bon cœur décidément. Il y a quelques jours, Aodren, puis ce…type. « Voulez me lâcher ! » Je le repoussais, lui retirant la prise sur ma chemise au risque de me retrouver dénudée devant lui. « Vous empestez l’alcool au point où l’on croirait que vous êtes tombé dans le tonneau de rhum ! Et… » Il a un nouveau haut-le-cœur et j’attrape la bassine où je fais ma toilette normalement pour lui poser sous la bouche avant qu’il ne régurgite de nouveau. « Ahhh…vous êtes pitoyable !!! Je devrais vous faire passer par la fenêtre ! Pire encore…vous embrocher et vous jeter après ! » Seulement, je ne le ferais pas. Tuer ? Je n’avais jamais fait, je connaissais la pratique de l’épée, mais se battre en vrai, cela non. Au final, fort heureusement pour moi, je n’aurais pas a le faire encore aujourd’hui.
L’homme roule sur le dos et je soupire. « Pitoyable…vraiment ! » Je contourne le type, posant mon épée sur le lit, il ne me fera pas de mal dans son état, mais hors de question qu’il reste une minute de plus ici. Je tente de le faire glisser, mais je n’y arrive pas, je le contourne, prends ses bottes et je tire pour l’emmener en dehors de ma chambre. « Ce que vous êtes lourd !!! Par Dieu ! » L’autre balbutie des choses que je ne comprends pas vraiment, qu’il aille cuver son vin ailleurs. Mais j’y arriverai difficilement, je marque une pause en plein milieu de la chambre, je suis essoufflée et l’autre qui rigole en plus, on dirait.
L'espace d'un instant, il savait qu'elle lui avait parlé, il avait entendu des bribes de sa voix qui semblait douce et claire, mais il n'en avait pas compris le sens. Les sensations l'avaient quitté et ses sens par la même occasion. Il ne savait plus trop ce qui se passait autour de lui, ni même ce qu'elle lui racontait, bien trop concentré pour essayer de ne pas rater le pot qu'elle avait glissé vers lui avant qu'il ne se remette à vomir une nouvelle fois. Il devait avouer, elle avait fait fort et avait eu le bon geste au bon moment. Graham se dit que peut-être il lui serait reconnaissant et renoncerait peut-être à piquer quelque chose. Même s'il devait l'admettre, dans cet état il n'était pas trop apte à voler qui que ce soit, tout juste bon à se prendre un ou deux coup d'une jolie demoiselle. Car malgré la noirceur de la pièce et l'état qui le tiraillait, Graham avait pu voir le doux visage de cette jeune femme.
Alors qu'elle le regardait exaspérée par le pirate, Graham se mit à rouler sur le dos, s'affalant comme une bête échouée sur le sol pour reprendre ses esprits. Elle semblait en colère, et à en juger le ton qu'elle prenait, commençait à craquer de sa seule présence. Il se mit à rire, c'était sorti tout seul et il ne pouvait se contrôler. Les effets de l'alcool sans doute, car c'était assez souvent que ça lui faisait ça. Tout ce qui se passait autour de lui lui semblait festif, un état qu'il mettait de côté bien souvent. Il se senti transporté, trainé sur quelques mètres avant d'entendre la porte se refermer derrière lui. Elle voulait le mettre dehors? Lui un pauvre homme qui n'était pas dans son état normal et avait besoin d'aide car bien trop soul? C'était impardonnable, il ne pouvait laisser passer ça. Il laissa tout son poids retomber sur le sol pour que la demoiselle ne puisse pas le déplacer et elle marqua un arrêt, essayant surement de reprendre des forces pour le tirer. Mais Graham profita de cet instant pour se relever et se retourner vers la demoiselle essoufflée.
- Chuuuuuut, c'est l'heure de dormir ma.. Demoiselle!
Il avança vers le lit où il s'affala de tout son long, se laissant tomber comme un poids mort sur le matelas. La fatigue était trop présente pour qu'il ne bouge, et il préférait prendre un peu de temps pour se reposer.
Je finis par lâcher-prise l’homme ne faisait visiblement aucun effort. J’étais sans doute encore trop naïve, mais faire du mal à une personne qui n’était pas si agressive qu’il n’y paraissait, m’étais impossible. Les bonnes manières anglaises avaient la vie dure en ma compagnie. Je soupire voyant le pirate se redresser, tituber légèrement et étant prête à le retenir en cas de chute. Seulement, il balbutie quelques mots avant de se laisser, non s’écrouler sur mon matelas. Je reste là, sans voix, les mains sur les hanches en dodelinant de la tête. Me voilà, sans couche avec une chambre salie et un pirate éméché et pas très propre dans ma chambre. Situation improbable, incroyable qu’on ne peut trouver qu’ici sur cette île enchantée et étrange. Avec fermeté, je secoue le bonhomme qui ronfle déjà comme un goret de ferme. Bon… « C’est la meilleure ! » Le brun émet un bruit plus fort que les autres et baragouine dans son sommeil des mots incompréhensibles. Soudain, le comique de la situation me saisit de plein fouet et je me mets à rire nerveusement, une main sur ma bouche et les yeux rieurs.
Après quelques minuties, je vais dans mon armoire prendre une couverture pour m’installer sur le fauteuil près de la fenêtre. Mon arme non loin au cas où les intentions de l’homme ne soient pas aussi saugrenues qu’avec quelques verres dans le nez. Je mets plus de temps à trouver le sommeil, étant plus dérangé par les bruits saccadés de sa respiration bruyante que par l’envie de clore mes yeux une bonne foi pour toute.
Le bruit d’une chute me réveille en sursaut et je bondis, arme en main vers l’origine du son. Grimaçant et râlant, le pirate se met à vitupérer sans savoir qu’il est lui seul à l’origine de sa chute et de son réveil probablement aussi brutal que l’a été le mien. « Monsieur ! Veuillez sortir de ma chambre maintenant, que vous êtes dessaoulé et réveillé ! Je vous préviens, je ne le répèterai pas deux fois ! » Il se retourne encore au sol pour voir qui lui parle. Je suppose qu’il ne doit pas savoir où il est et qui je suis. L’alcool rend les personnes les plus agréables complètement inadaptées à la bonne société. Il se redresse, frottant ses habits et venant vers moi, me parlant et me faisant profiter de son haleine matinale d’après cuite. Mon nez se retrousse et je détourne le visage, je crois qu’il pense que nous avons passé la nuit ensemble et pas seulement à se regarder dans le blanc des yeux. Il se permet même de me toucher les fesses, ce qui lui vaut une claque violente de ma part. « Vous puez l’alcool et le mal appris ! » Il voudrait que je sois moins farouche, alors pour lui faire bien comprendre la situation, je place mon poignard au niveau de son ventre. « Un pas de plus, pirate et je t’envoie retrouver ton Dieu sans que tu n’aies le temps de faire un geste de plus ! »
Lorsqu'il sentit la vive douleur s'emparer de son corps, qui lui fit tourner la tête et le pousser à ouvrir les yeux, Graham ne put s'empêcher de rouspéter un peu, de par ce réveil si brutal que de la situation. Sa tête lui faisait mal, et cette fois ci, non pas à cause de la chute qu'il avait du lit dans lequel il se trouvait peu de temps auparavant, mais par la dose d'alcool qu'il avait ingéré la veille. Il entendait brailler non loin de lui, et lorsqu'il se retourna, il aperçu le visage un peu énervé d'une demoiselle plutôt jolie. Il essaya de se remémorer la soirée qu'il avait passé, et pourquoi il se retrouvait là, avec elle dans ce lit. Le plus dommage dans tout ça, c'est que quoi qu'il se soit passé avec elle, il ne s'en souvenait pas le moins du monde.
Après une petite tappe sur les fesses, la blonde devint furax et fourra un couteau dans la direction de Graham. Alors il n'avait peut-être pas passé une folle soirée avec elle, comme il le pensait. Quoi qu'il ait fait, ça l'avait mis en rogne et Graham ne put s'empêcher de sourire.
« Un pas de plus, pirate et je t’envoie retrouver ton Dieu sans que tu n’aies le temps de faire un geste de plus ! »
«Et bien et bien... J'en ai connu des plus douces au réveil. Soit... Dieu ne m'acceptera pas avec lui ma belle. »
Il s'écarta de la demoiselle, afin que la lame qu'elle avait apposée entre eux d'eux ne touche plus son corps et la regarda de haut en bas. Il pensait que les souvenirs lui reviendraient, mais malheureusement pour lui, ce n'était pas le cas. Il avait beau poser ses yeux sur elle, ça ne revenait pas.
« Euh dites.... Ma dame... Il s'est passé quoi hier soir? »
Il espérait qu'elle lui rafraichisse un peu la mémoire, qu'elle le lui explique, bien qu'elle soit un peu trop furieuse pour ne pas lui trancher la gorge.
Les yeux de l’homme parcourent mon corps de bas en haut, qu’est ce qu’il espère en plus ?! Il a déjà abusé largement de ma trop grande bonté, je ne vais pas en plus lui offrir une chose qu’il ne méritera jamais d’avoir. Qu’est ce qu’il s’est passé hier soir ? Vraiment, trop saoul sans doute pour s’en souvenir. Quel grossier personnage ?! Voleur, pirate...mal odorant et ivre ! « Ce qui s’est passé…Monsieur » dis-je en prenant soin de détacher toutes les syllabes du Monsieur. « C’est qu’en plus d’être mal appris, vous êtes un voleur et un profiteur ! Ne croyez pas qu’il se soit passé quoi que ce soit entre vous et moi ! Vous n’êtes qu’un Être déplorable et sans honneur et je ne supporte aucunement les gens de votre espèce ! » Voilà que mes manières et ma façon de parler reprenaient celles de mon passé pourtant révolu. « Vous êtes entré sans permission aucune dans ma chambre, sans doute pour me voler, puis vous vous êtes montré grossier ! Vous aviez trop bu ! Vous m’avez empêché de dormir dans mon lit profitant encore de la situation ! Maintenant, je vous demanderai de sortir ! Vous tenez sur vos jambes et je n’ai rien qui vaille la peine d’être volé ! »
Il reste droit bien qu’un peu penché pour observer une chose qui ne semble pas être moi, ou alors, je ne m’en rends pas compte. Je ne sais pas qui est cet homme, mais si un jour il a pu être séduisant, maintenant que je l’ai côtoyé pendant quelques heures, je peux sans hésitation dire que je ne souhaite qu’une chose qu’il s’en aille. Je suis consciente qu’il n’est pas un méchant homme, sinon, cette situation dont j’en rirais par la suite n’aurait pas reçu une fin aussi rocambolesque. « Comptez vous bouger ou souhaitez-vous que mon épée vous aide à trouver le chemin vers la porte ?! » J’avance vers lui, ma lame le faisant reculer et lui montrant le plus court trajet vers la sortie. « Ne me remerciez pas de vous épargner ! Je ne le fais que pour éviter que l’aubergiste ne passe des heures à nettoyer le sol de votre sang ! »
Alors qu'elle lui faisait son récit, Graham revoyait par flash, les quelques moments de la soirée qu'il avait passé. Effectivement, il devait avoir bien bu pour être dans un état pareil, mais c'était devenu tellement une habitude chez lui, que ça ne le choquait en rien. Il avait eu fait bien pire que ça, et ce qu'il s'était dans cette chambre avait toutes les raisons de ne pas plaire à une demoiselle. Il se souvenait avoir rendu tout l'alcool qu'il avait ingéré, dans un pot devant elle, et la vision d'horreur qu'il avait du créer en elle. Elle avait donc des raisons de se mettre en colère. Bien qu'il ait plutôt l'habitude d'attirer leurs foudres après des nuits torrides dont il ne se souvenait pas, c'était une des rares fois où la raison en était toute autre. « Comptez vous bouger ou souhaitez-vous que mon épée vous aide à trouver le chemin vers la porte ?! » ... « Ne me remerciez pas de vous épargner ! Je ne le fais que pour éviter que l’aubergiste ne passe des heures à nettoyer le sol de votre sang ! »
« Trop aimable.... Bien....»
Il commença à reculer, aidé par la lame qu'elle avait pointé dans sa direction. Il ne savait pas bien si elle se servait de cette arme pour faire comme si elle était prête à l'utiliser ou si elle s'en servait réellement. Une dame qui avait l'air si belle, avec une épée, ce n'était pas courant et ça l'intriguait au plus haut point. Il aurait voulu rester encore, et lui demander, comprendre, mais elle ne devait pas en avoir envie de son côté. Elle avait passé une nuit plus que mouvementée, et elle ne devait que souhaiter qu'il disparaisse de sa vie.
« Madame, excellent journée. »
Oui, il pouvait aussi se montrer poli lorsqu'il le désirait, et qu'il était totalement sobre. C'était un peu l'ancien Graham qui parlait dans ces moments là, bien qu'ils se fassent rares, et courts. Il se pencha un instant pour saluer la demoiselle, et s'écarta d'elle avec un sourire. Qui sait, la vie vous amène toujours tout un tas d'aventures, et peut-être qu'ils se recroiseraient un jour.