We can talk it so good. We can make it so divine. We can talk it good, how you wish it would be all the time.
Le vent sur son visage, cette odeur typique de la lisière de la forêt. Des arômes végétaux, floraux, frais. Son fidèle compagnon à quatre pattes ne grognait pas, ne le tirait pas, aucun danger à l’horizon donc. Nath avait entendu au camp que la nuit avait pris place sur le jour, qu’elle s’était imposée en grande Reine et en gagnante. Le jeune homme en était attristé, la sensation des rayons solaires réchauffant sa peau était l’une de ses préférées. Il avait aussi entendu qu’à présent, l’île s’était calmée. Elle était entrée dans une sorte de sommeil, bien évidemment, les indiens étaient connectés à la nature et ils savaient que leur île natale ne pouvait s’apaiser de la sorte aussi facilement sans anticiper un retour fracassant.
Pour l’heure, Nathorod voulait simplement profiter du fait qu’aucun prédateur ne viendrait tenter de le dévorer pour aller se balader. Set avait d’autres chats à fouetter donc cette fois, le blond irait seul s’aventurer à l’extérieur. Ne surestimant pas sa capacité à survivre dans ce milieu hostile sans la protection de son ami guerrier, l’Unami se contentait de rester proche du village. Il ne s’éloignait jamais trop, sachant que cela signerait sa perte. Et puis, il y avait Hoyt. Son fidèle chien qui n’hésiterait pas à attaquer le premier qui oserait s’approcher d’un peu trop près.
Le blond décida de profiter de cet instant, il se baissa lentement et ôta ses bottes. Marcher pieds nus était libérateur, c’était une sensation vraiment agréable que de se balader en sentant l’herbe sous la plante de ses pieds. Un sourire s’affichait désormais sur son visage tandis qu’il avançait lentement, les bras tendus, cherchant à effleurer quelque chose. Enfin, ses doigts rencontrèrent l’écorce d’un arbre. Nathorod se retourna de façon à s’installer de dos à ce tronc épais et se laissa glisser jusqu’au sol. Le jeune homme s’étendit de tout son long, prenant littéralement ses aises. Cela lui sembla étrange de ne pas sentir le soleil sur son épiderme, un vague sentiment de tristesse l’assaillit. Hoyt vint s’allonger aux côtés de Nath, le blond passa les doigts de son pelage doux. Petit, son père lui avait dit qu’il s’agissait d’un beau chien au pelage gris, aux yeux verts et au tempérament calme et protecteur. Pourtant, désormais, Nath entendait souvent les gens comparer Hoyt à un loup. Au final, le blond gardait toujours la même image de son chien qu’il l’avait toujours eue, c’était sans doute plus sain.
Quelque chose bougea sur leur droite, Hoyt bondit si vite sur ses pattes que la main de Nathorod chuta de son dos. Le chien se mit à gronder, des sons menaçants émanant de sa gorge. L’indien s’agrippa au tronc de l’arbre derrière lui pour se redresser. Il aurait peut-être dû se mettre à courir dans ce qu’il croyait être la direction du camp. Au lieu de ça, le jeune homme lança sur un ton presque trop amical :
- Visiblement, vous êtes repéré !
Le blond entendait quelques mouvements sur sa droite, il sentait aussi le pelage de son chien contre sa jambe. Chaque muscle de Hoyt semblait sûr le point de bondir. L’Unami ne laisserait faire la bête que s’il croyait être en danger car les dégâts risquaient d’être sévères. Dans le doute, Nath tenta :
- Annoncez-vous et je lui dirai de ne pas aller vous débusquer ...
Comme pour appuyer ses dires, Hoyt aboya. C’était un cri féroce, bestial, le cri du protecteur prêt à passer à l’offensive. Désormais, il fallait attendre ...
Ça fait à peine deux semaines maintenant que je suis arrivée à Neverland, que je me suis installée dans une petite maison à One Eyed Willy sans pour autant avoir encore trouvé ma place dans le monde de la piraterie... Une femme pirate, ça n'est pas souvent que l'on voit ça et surtout quand j'annonce aux hommes ma "profession" généralement ils me rient au nez, que ma place est derrière les fourneaux, qu'une femme sur un bateau ça porte malheur, etc etc... Et en plus de ça, la nuit s'est installée sur l'île, privant les habitants de ce monde du soleil qui vous réchauffait le coeur quand ça n'allait pas. Le soleil c'était ce qui me permettait de savoir où je me trouvais, alors il n'était pas question pour moi de voguer d'îles en îles à la recherche du reste de mon ancien équipage, et pourtant ça n'était pas l'envie qui m'en manquait...
Alors mes vieilles habitudes ont repris le dessus, j'ai recommencé par voler quelques fruits, de la nourriture de quoi tenir avant de me trouver une véritable occupation qui me permettrait de vivre ici... Puis finalement c'est avec une petite barque que je me suis lancée dans une expédition, tentant de trouver des réponses, de questionner les habitants des autres endroits dont j'avais entendu parler dans les tavernes, le lieu de rendez-vous des pirates ivrognes et un poil trop bavards.
La nuit m'a piégée, ma barque a coulé n'ayant pas vu les récifs, et je me suis retrouvée sur une île qui me paraissait beaucoup trop grande, encore inconnue à mes yeux, si seulement j'avais eu l'idée de trouver une carte du coin, une carte pour pirates bien sur, mais non, toujours rien.
Allez Zelda, prends ton courage à deux mains et explore cette île, peut-être que tu trouveras des êtres humains, ou dans le pire des cas tu seras en danger.
J'avance à petits pas, pas très rassurée, jusqu'à entendre une voix masculine qui me tira de mes pensées, visiblement il pensait que je l'observais alors que mes pas n'ont fait que me guider au hasard. Une bête aboya, un chien surement, " C'est bon, c'est bon, j'arrive." fis-je pas très rassurée, sur qui tu étais tombée ? Hésitante, finalement je sors, les mains en l'air, signe que je me rends, mais surtout que je n'ai aucunement envie de me faire mordre. "Vous pouvez juste me dire où je me trouve ? Je viens de One Eyed Willy, j'avais une barque mais elle a coulé, pas en très bon état vous voyez..."
We can talk it so good. We can make it so divine. We can talk it good, how you wish it would be all the time.
Hoyt était fébrile. Nath n’aimait pas ce genre de situations et pourtant, c’était inévitable dans son cas. Voilà pourquoi ses proches l’empêchaient souvent de s’éloigner du camp. Le jeune homme détestait leur donner raison mais dans l’immédiat, le blond n’aimait pas se dresser là, sans savoir qui se trouvait à quelques mètres de lui. Évidemment, Nathorod n’avait pas réellement peur. Il savait que Hoyt veillait au grain. Il fut tout de même surpris d’entendre une voix féminine. Il s’agissait donc d’une femme. Cela ne le rassurait pas plus que ça. Il avait souvent entendu parler de guerrières Piccaninny particulièrement coriaces. Cependant, le blond doutait que des indiens de l’autre camp se soient aventurés aussi près de chez les Unami.
Une autre hypothèse aurait été qu’il s’agisse d’une sirène. Là, la menace n’était clairement pas à prendre à la légère. Certaines étaient douces mais d’autres ne recherchaient qu’à emmener leurs proies dans les fonds marins. Un seul mot parvint à donner une idée à Nath du genre de personne qu’il avait en face de lui. One-Eyed-Willy. Nathorod n’y avait jamais mis les pieds, il n’y mettrait probablement jamais un seul orteil de toute sa vie. Ce trou à rats, peuplés de loups de mer en tous genres, lui paraissait être la misère de Neverland à lui seul.
- Vous êtes donc une pirate égarée ?
Le Unami savait qu’il ne fallait pas jouer avec ces gens-là, qu’ils étaient fourbes et sans pitié. Plusieurs fois, des affrontements entre pirates et indiens avaient causés des morts parmi les siens. Nath n’était cependant pas rassuré. Tout cela pouvait être une ruse. Un équipage de pirate envoie une demoiselle en éclaireur, persuadé que personne ne ferait de mal à une jeune femme. Ensuite, dès qu’elle avait obtenu les informations qu’elle était venue chercher, elle repartirait renseigner les siens. Nathorod ne pouvait laisser faire ça. Peut-être devenait-il paranoïaque mais il était hors de question de rester les bras ballants.
- Donnez-moi une seule bonne raison de ne pas laisser Hoyt vous dévorer ? Vous les pirates, vous n’avez ni honneur ni sens des promesses.
Il se savait moyennement impressionnant. Un indien tout aussi blanc que les gens de Blindman’s Bluff, aveugle et pas bien costaud ... ça n’impose pas vraiment la peur au ventre. Mais Hoyt, avec sa belle taille, ses crocs sortis, son pelage hérissé et ses lourdes pattes, il représentait un véritable danger. Nath ne pouvait cependant tuer une inconnue juste parce qu’elle était une pirate. Cela dépassait son entendement. Nombres de ses frères Unami auraient déjà sorti les armes à la simple évocation de One-Eyed-Willy mais d’un autre côté ... elle avait été si franche ! En aucun cas, elle n’avait tenté de dissimuler d’où elle venait. Drôle de technique pour quelqu’un tentant de s’infiltrer. Au final, peut-être disait-elle la vérité ?
- Vous allez vous approcher, lentement. Et me donner votre main. Si elle est mouillée, je saurais que vous me dîtes la vérité.
Et si elle ne l’était pas ... la demoiselle n’aurait dès lors plus une seconde à perdre pour décamper et là encore, ses chances d’échapper à Hoyt étaient bien maigres !
Tu sors de là où tu étais, comme il faisait sombre tu ne voyais pas trop à quoi ressemblais ton interlocuteur, par contre son chien de garde, lui, tu voyais bien ses yeux briller dans la nuit. Hum, il a tout d'un chien mais il est loin d'en être un, c'était surtout ça ta première impression. Quant au jeune homme qui t'avais plus ou moins ordonné de sortir de ton trou, tu n'arrivais pas à voir s'il était plus âgé que toi ou non.
"Pirate ? On va dire ça oui, mais sachez que là je suis juste une jeune femme égarée... Je n'ai pas d'armes sur moi et..." Tu n'as pas le temps d'en dire plus qu'il vous accuse les pirates et toi de n'avoir ni sens des promesses et aucun honneur...
" C'est peut-être vrai pour la plupart d'entre nous, mais je ne vous permet pas de tous nous juger de la sorte." Ta voix se brise, ton père n'a jamais été un pirate malhonnête ou bien sinon ta mère ne serait jamais tombée sous son charme et ne l'aurait jamais épousé. Et puis tu commences à comprendre que ce blondinet est aveugle, d'où le chien ou loup qui l'accompagne et qui ne cesse de grogner. "Tout doux mon beau, je ne veux aucun de mal à ton maître. Je m'approche de lui, comme il me l'a si gentiment demandé..."
Tu avais une tante aveugle et elle avait sa technique à elle pour connaître les gens, leur prendre la main et caresser les visages des inconnus. Tu te rapproches lentement du blond et lui tends une main plutôt humide et froide. "Alors votre verdict ? Suis je innocente ou non ?"
Tu sens ton cœur se serrer, après tout il aurait tout à fait raison de ne pas te faire confiance, mais toi, tu as plutôt besoin d'un ami que d'un ennemi, surtout en ce moment. Et puis...tu n'as pas envie de perdre tes mains sous les crocs de ce beau loup.
We can talk it so good. We can make it so divine. We can talk it good, how you wish it would be all the time.
Nathorod avait beaucoup de mal à la croire. Comment se fier à elle alors qu'elle clamait haut et fort être une pirate ! Chez lui, dans son camp d'Unami, on ne cessait de lui répéter jour après jour que les loups de mer étaient un fléau dont ils devaient, eux les indiens, débarrasser Neverland. On lui avait aussi très souvent rappelé de ne pas sous-estimer ces gens-là. Femme, homme, voire même dans des cas plus extrêmes enfants. Aucun n'était digne de confiance. Aussi, quand l'inconnue prétendait être désarmée, le blond avait toutes les peines du monde à la croire. Une pirate s'approchant des camps indiens sans avoir quoi que ce soit pour se défendre ? Cherchait-elle à se suicider ou n'avait-elle simplement aucun sens commun de l'ordre à Neverland ? L'indien ne la croyait pas, pas pour le moment.
Mais contre toute attente, la voilà qui s'offusqua des paroles du blond. Cela le fit sourire. À quoi s'attendait-elle au juste ? À ce que lui, indien Unami, vante les mérites des pirates ? Si tel était le cas, alors en effet, elle ignorait où elle mettait les pieds. Au son de sa voix, Nathorod la sentit touchée, blessée par ce qu'il venait de lui dire. Mais comment savoir si cette émotion était authentique ou jouée ? Ces gens étaient des menteurs, des fourbes. Ils cherchaient une brèche pour s'infiltrer dans l'armure des autres et les poignarder sans répit.
- Il faudrait que vous revoyez votre définition de pirate ! Vous n'êtes bons qu'à voler, décevoir et détruire. C'est là votre unique but ...
Nath ne cherchait même plus à être méchant mais simplement à remettre les choses dans leur contexte. Les pirates n'avaient d'utilité que pour eux-mêmes. S'enrichir, posséder le plus de biens possibles, se répandre telle une traînée de poudre. Voilà leur objectif.
Sa voix sembla se rapprocher, elle tenta aussi de calmer Hoyt. Bonne chance à elle. Ce chien n'écoutait rien ni personne. Nathorod était une priorité pour lui. C'était fascinant la façon dont cette bête s'était pleinement emparée du rôle de protecteur et gardien qu'on lui avait assigné. Le blond avait cependant demandé à la demoiselle d'approcher et d'une main, il caressait doucement Hoyt. Celui-ci resterait calme tant que son propriétaire ne cessait pas de le toucher. La main de la jeune femme toucha celle de Nath qui sentit soudain un frisson l'envahir. Elle avait froid et elle était trempée. Son histoire était peut-être vraie. Cela ne signifiait pas qu'il la croyait quand elle prétendait être désarmée.
- D'accord. Je ne lâcherais pas Hoyt sur vous. Mais je crois que vous ne mesurez pas le danger dans lequel vous venez de mettre les pieds ! Vous, une pirate, au milieu des deux camps indiens. Vous seriez déjà morte si n'importe lequel des miens vous était tombé dessus.
Ce n'était pas un mensonge, ni de l'exagération. Les Unami et les Piccaninny avaient pour seul point commun de haïr viscéralement les pirates. Qu'importe quel indien tomberait sur l'un d'entre eux, les jours de ce loup de mer seraient comptés. Nathorod n'avait rien d'un tueur, encore moins d'un guerrier. Alors il ne tenterait rien. Se défendre lui était déjà compliqué alors attaquer ...
- Pour votre propre sécurité, vous feriez bien de filer au plus vite !
Nath ne savait pas pourquoi il ressentait cette empathie envers cette jeune femme seule et dans une situation mortellement dangereuse. Le jeune homme ne pouvait l'abandonner là, sachant parfaitement que n'importe quel indien pouvait lui tomber dessus et en faire un vulgaire sac d'os. Nathorod prit alors une décision sans doute idiote ...
- Hoyt et moi allons vous accompagner. Si vous êtes réellement désarmée, alors vous n'avez aucune chance de survie par ici ...
Tout ce qu'il espérait, c'était que Hoyt saurait retrouver le chemin de la maison lorsque la demoiselle serait arrivée à bon port ...
Mais c'est qu'il continue à vous insulter, les pirates et toi, bon, il n'a pas complètement tort, surtout que toi, tu es plus une voleuse, mais décevoir ça jamais. Tu n'as jamais déçu tes parents, tes camarades...tu n'en as pas vraiment, et ici encore moins puisque tu viens d'arriver, ne connaissant rien de ce monde, totalement perdue et désemparée par les choses qui te sont arrivées... Tu attends qu'il ne prenne ta main, qu'il constate que tu ne lui as pas menti, et puis, même si tu es une pirate, tu as toujours ou presque dit la vérité, peut-être que même tu es un peu trop honnête pour être une véritable pirate. Et alors ? Il en faut bien des gens honnêtes de temps en temps non ?
"De camps indiens ? C'est pas vrai, mais où est ce que j'ai atterri ?" Tu es un peu prise au dépourvu, certes tu as débarqué il y a une semaine à Neverland, mais ce n'est pas pour autant que tu connais tous les coins et recoins de ce monde. Des indiens, donc tu en conclus que le blondinet en est un, c'est assez difficile à croire, puisque tu trouves qu'il n'a rien d'un indien, mais tu préfères ne rien dire.
Un premier contact, il a enfin pris ta main et a bien voulu te croire, tu trouves qu'il a la main chaude comparée à la tienne, douce et presque rassurante. Un frisson et tu finis par lâcher sa main, un peu brusquement.
"Filer ? C'est tout ce que je demande, mais je ne veux surtout pas vous imposer le fait de m'accompagner pour que je retrouve mon chemin, je sais me faire discrète, bon avec vous ce n'était pas gagné, mais je saurais faire attention. Et puis... vous avez surement autre chose à faire que de prendre en pitié une pirate, menteuse, voleuse, sans honneur..."
We can talk it so good. We can make it so divine. We can talk it good, how you wish it would be all the time.
Elle ne semblait rien savoir des indiens, situations hautement périlleuse pour elle ! Si cette jeune femme ignorait tout de Neverland, mieux valait pour elle qu’elle reste en terrain non-ennemi. Car actuellement, elle avait mis le pied pile poil là où sa vie était le plus en danger. Ignorer que les indiens exécraient les pirates et vice versa, c’était à peu près ignorer les bases de l’entente sur cette île entre différentes tribus. L’indien se massa la nuque de la main, il ne savait pas trop comment l’aider. En tous les cas, elle finirait par se faire tuer ! C’était presque inévitable. Et sans son aide, son espérance de vie chutait en-dessous de zéro.
La remarque de la jeune femme le fit rire. Elle avait raison, il avait mieux à faire. Mais contrairement aux siens, Nath était incapable de rester de marbre face à la mort de quelqu’un. Bien qu’il ne la connaissait pas, il estimait qu’elle ne méritait pas le châtiment ultime. Mieux valait donc l’accompagner, tout du moins durant quelques temps. Nathorod finit donc par expliquer très brièvement à la demoiselle pourquoi il prenait cette peine :
- Sachez simplement que sans un coup de pouce, vous ne sortirez pas vivante de ces bois !
Dans le coin, il y avait énormément de chances de tomber sur un indien. Un Unami surtout ! Ils étaient particulièrement furieux contre les pirates mais même un Piccaninny se serait fait un plaisir de malmener un pirate. Sans parler des enfants perdus qui rôdaient dans le coin et qui se feraient une joie de mettre un pirate mal à l’aise, de le torturer et de le faire prisonnier. Nathorod commença donc à avancer, une main dans le poil de Hoyt et l’autre dans sa poche. Le chien leur indiquerait le chemin.
Quoi qu’il en soit, cette jeune femme avait mis les pieds au mauvais endroit et il fallait que quelqu’un lui explique comment fonctionne Neverland si elle voulait avoir une chance de survie ! Nath serait donc cette personne. Il s’éclaircit la gorge et reprit :
- Ici à Neverland, les pirates sont les ennemis des indiens mais aussi des enfants perdus. Si vous étiez tombée sur un enfant perdu, il vous aurait fait la misère ! Et ne soyez pas assez naïve pour les sous-estimer de par leur jeune âge, ils en ont rempli des tombes avec des cadavres de loups de mer !
Les enfants perdus représentaient une véritable menace pour les pirates mais les indiens aussi étaient doués pour exterminer ces sales rats des mers. Nathorod ne les aimait pas, c’était un fait. De là à les tuer sans autre forme de procès, non. Cependant, il connaissait bien des gens qui opéraient de cette façon.
- Si vous êtes nouvelle dans le coin, je vous conseille de rester près de Blindman’s Bluff ou One-Eyed-Willy. C’est là-bas que se regroupent la plupart des pirates !
Des endroits que lui, indien Unami, ne fréquenterait jamais. Mais pour elle, pirate égarée, il semblait que ces lieux soient les plus indiqués.
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Le vent sur son visage, cette odeur typique de la lisière de la forêt. Des arômes végétaux, floraux, frais. Son fidèle compagnon à quatre pattes ne grognait pas, ne le tirait pas, aucun danger à l’horizon donc. Nath avait entendu au camp que la nuit avait pris place sur le jour, qu’elle s’était imposée en grande Reine et en gagnante. Le jeune homme en était attristé, la sensation des rayons solaires réchauffant sa peau était l’une de ses préférées. Il avait aussi entendu qu’à présent, l’île s’était calmée. Elle était entrée dans une sorte de sommeil, bien évidemment, les indiens étaient connectés à la nature et ils savaient que leur île natale ne pouvait s’apaiser de la sorte aussi facilement sans anticiper un retour fracassant.