Lorsque je m'étais réveillée ce midi après une longue soirée au travail, je fus assez contente de découvrir le soleil qui brillait dans un ciel bleu éclatant. C'était le genre de journée qui faisait sourire les gens. Le genre de température qui donnait envie d'être heureux, d'aller voir les gens et d'en profiter au maximum. Une occasion parfaite pour moi de m'aventurer un peu plus profondément sur l'île. J'étais ici depuis déjà plusieurs mois, mais je n'avais toujours pas visité l'île de fond en comble. Ce n'était pas l'envie qui manquait, surtout vu les paysages enchanteurs dont j'entendais si souvent parler, mais avec le boulot et mon horaire un peu plus nocturne, je manquais terriblement de temps. Surtout depuis que je m'étais mise à faire de petits travaux sur ma maison durant mes temps libres. Mais aujourd'hui, j'avais tout mon temps. C'était ma chance de partir à l'aventure et de découvrir de nouveaux lieux tout aussi merveilleux que ceux que je connaissais déjà, à commencer par la forêt des quatre saisons. J'avais souvent entendu des pirates en parler. Ces clients réguliers de la taverne affirmaient que les enfants perdus se cachaient quelque part dans cette zone où toutes les saisons se côtoyaient. Un lieu qui me semblait à la fois intriguant et fascinant. Je me préparai donc en vitesse, puis je courus à l'extérieur, me dirigeant automatiquement vers la petite étable que je venais tout juste de rénover. Quelques minutes plus tard, j'étais sur le dos de ma jument, Cannelle, en route pour la destination dont j'avais si souvent rêvé.

Après quelques heures à galérer pour trouver mon chemin, j'aperçus enfin quelques flocons de neige à l'horizon. La partie hivernale de la forêt n'était plus trop loin, signe que j'avais atteint mon but. À la fois heureuse et impatiente, j'ordonnai à Cannelle d'accélérer le pas, passant ainsi du trot au galop. Après une vingtaine de foulées, je pus enfin mettre pied à terre avant d'en profiter pour admirer le paysage. De toute ma vie, je n'avais jamais vu une chose aussi belle. La neige était d'un blanc si pure que les rayons du soleil qui s'y reflétaient m'aveuglaient presque. Sans trop réfléchir, je me mis à avancer dans cette partie de la forêt, ma jument sur les talons. Contrairement à moi, elle ne semblait pas trop apprécier la température ambiante. J'accélérai donc légèrement la cadence, me retrouvant bientôt dans un endroit qui me sembla beaucoup plus vivant. Des fleurs poussaient un peu partout et les feuilles des arbres possédaient une couleur si vive qu'elle aurait presque pu rivaliser avec celle du ciel. C'était magnifique et pour l'instant, j'étais loin d'être déçue de ma visite! Néanmoins, je désirais en voir toujours plus, alors je continuai d'avancer, jusqu'à ce que j'aperçoive une petite lumière rose. L'espace d'un instant, elle semblait flotter dans le ciel, à quelques mètres de mois, disparaissant aussi vite qu'elle était apparue. Surprise, je clignai des yeux pour réaliser que la lueur semblait s'être déplacée. Curieuse, je me lançai à sa suite.

Plus je progressais dans la forêt, plus la tache rosée s'éloignait rapidement. Je me mis donc à courir avant de m'arrêter brusquement en entendant une petite voix hurler à l'aide. Je fronçai les sourcils, me demandant qui pouvait bien être en danger, lorsque je me rappelai que le repère des enfants perdus était peut-être dans les parages, même si aucune preuve concrète n'avait été exposée. Je me remis donc à courir pour arriver face à un immense trou après quelques secondes. Il était tellement caché que j'avais faillit y tomber. Pas étonnant qu'une enfant y soit prisonnière. « Ça va? Je m'appelle Grace. Je vais t'aider si tu veux bien. Est-ce que tu es blessée? » Demandai-je à la fillette qui semblait terrorisée au moment où je me penchai pour voir au fond de l'ouverture.

La fillette aux cheveux aussi blonds que les miens qui s'étaient retrouvé dans une situation aussi délicate était tellement adorable que je ne pouvais m'empêcher de sourire en l'observant. J'avais toujours rêvé d'avoir des enfants. Depuis mon adolescence, je m'étais toujours imaginée fonder une famille nombreuse et vivre dans une grande maison de campagne pleine de vie. Seulement, suite à mon arrivée à Neverland, j'avais quelque peu perdu ce rêve de vue et de toute façon, avec la mort de mon époux, l'envie de tomber enceinte m'était passée. Je ne voyais pas l'utilité de créer un foyer avec un type que je ne pourrais aimer autant que je l'avais aimé lui qui était à la fois mon unique amour et mon meilleur ami. Si les choses ne se seraient pas déroulées aussi tragiquement, c'était une fille comme elle que j'aurais voulu avoir. Pensai-je en reportant mon attention sur la gamine qui venait de se mettre à parler après un bref moment de silence, le temps que l'on juge toutes les deux la situation. Visiblement, elle avait décidé de me faire confiance, puisqu'elle se présenta avant de m'expliquer comment elle était tombée dans ce piège. J'appris aussi qu'elle avait mal, ce qui me fit grimacer. Il était urgent de la sortir de ce faux pas. Je m'apprêtai donc à courir pour aller chercher de quoi la faire sortir, lorsque la petite se mit à rigoler. Curieuse, je jetai un rapide coup d'oeil aux alentours, à la recherche de la source de son amusement. « Lily, soit sage un peu. Il faut que je sorte d’ici, et cette dame veut m’aider. Tu veux quand même pas dormir ici ce soir? Moi je préfère l’Arbre, parce qu’ici il y a des serpents! » Pronnonça la petite Sissy qui tenait la petite lueur dans ses mains. Je haussai les sourcils en la voyant discuter avec cette lumière, mais je ne posai pas de questions. Bien sûr, j'avais déjà entendu parler des fées, mais je croyais que les adultes ne pouvaient les voir. Néanmoins, je jugeai qu'il ne s'agissait pas du bon moment pour bombarder l'enfant de questions. Je décidai donc de garder mes interrogations pour plus tard, me contentant de lui tendre la main pour la sortir de là. Le trou n'était pas très profond. Juste assez pour qu'elle ne puisse pas le quitter, mais pas assez creu pour que je ne puisse pas l'atteindre. Après quelques minutes et de nombreux essais, la fillette finit par réussir à s'extirper de l'endroit où elle était tombée. « Merci gentille dame Grace! J’ai eu très très peur! J’espère que la grosse bête est loin… » Me dit-elle après m'avoir fait un câlin, ce qui me fit grandement plaisir. Visiblement, cette enfant était beaucoup trop adorable pour se promener seule dans la forêt. Mais au moins, elle avait cette petite chose rose pour la protéger, même si la lumière semblait bien trop impuissante face à ce genre de situation. « Ce n'est rien, je suis certaine que n'importe qui se serait arrêté pour t'aider. J'aime croire que tout le monde peut avoir un bon côté. » Commençai-je en lui adressant un grand sourire. « Mais surtout, ne t'inquiètes pas pour la bête. Les animaux ont souvent peur de nous. » La rassurai-je sans même le croire. Avant, cette affirmation était vraie, mais maintenant... Les temps changeaient. L'île était de plus en plus étrange, les tempêtes plus nombreuses et les bêtes étaient de plus en plus sauvages. Ainsi, le simple fait d'imaginer Sissy seule dans la forêt était loin de me rassurer et ce n'était pas mieux lorsque je pensais à tous ces enfants perdus. Comment pouvaient-ils survivre seuls? « Mais juste pour être certaine... Je crois que tu devrais toujours être accompagnée d'un ami. De toute façon, les choses sont toujours plus amusantes avec des amis! » M'exclâmai-je avant d'avoir une illumination. « Est-ce que tu aimes les gâteaux? » Après sa chute, elle devait avoir faim et même si ce n'était pas le cas, il n'y avait rien de mieux qu'une petite gâterie pour remonter le moral!

Je ne pus m'empêcher de rigoler en entendant la fillette m'annoncer tout bonnement que certaines personnes trouvaient qu'elle avait des airs de ressemblance avec un certain petit rongeur. Je pouvais facilement deviner pourquoi certains utilisaient une telle comparaison vu ses grands yeux curieux et ses tendances à aller explorer la forêt toute seule. Ce lien était parfaitement approprié d'après ce que j'avais pu voir de la petite Sissy. Elle était tout aussi adorable qu'un écureuil, si ce n'était plus! « C’est vrai! Je devrais me promener avec Feisty, c’est une grande, elle a dix ans! » Ajouta-t-elle après quelques secondes, ce qui lui valut un hochement de tête positif de ma part, signe que j'approuvais totalement cette idée. Son amie avait beau être assez jeune, c'était déjà mieux que de se promener toute seule. Et au pire, à deux, elles auraient plus de chance de s'en tirer si elles tombaient sur de mauvaises personnes. Car bien sûr, je n'étais pas complètement naïve. Je savais qu'il y avait des gens méchants sur cette île. Des pirates cruels, des guerriers indiens sans pitié et quelques mercenaires un peu trop téméraires. Seulement, je n'en avais croisé aucun pour l'instant et je souhaitais de tout coeur que ça n'arrive jamais à la petite fille qui me faisait face. Aucun enfant ne méritait de se retrouver dans une situation pareil.

Ne sachant plus trop quoi ajouter maintenant que mon petit sermon était terminé, je décidai de lui offrir un gâteau, tout simplement. Je me doutais bien qu'elle devait avoir faim après sa petite escapade et même si ce n'était pas le cas, les enfants avaient tendance à raffoler des sucreries en tout genre! J'étais donc persuadée qu'elle ne refuserait pas mon offre et comme de fait, le visage de Sissy s'illuma d'un grand sourire au moment où elle reprit la parole. Selon elle, les pirates étaient les seuls créatures sur terre à détester les pâtisseries. De plus, il s'avérait qu'ils puaient tous des pieds, ce que je pouvais confirmer par les odeurs qui se dégageaient parfois d'eux, ces chers clients fidèles à la taverne dans laquelle je travaillais. En général, ces loups de mer avaient tendance à négliger leur hygiène corporelle, mais je n'avais jamais osé leur faire part de ce problème, car comme l'enfant perdue venait de le mentionner, je craignais de les mettre en colère. Rien n'était pire que d'avoir un pirate pour ennemi, car ceux-ci n'avaient généralement aucune limite morale. Ils étaient reconnus pour être des combattant féroces et sanguinaires, le genre qu'on ne veut pas se mettre à dos.

« Tu sais quoi? Tu as parfaitement raison! Ces mécréants puent des pieds et j'en ai eu la preuve à plusieurs reprises, mais je n'ai jamais osé leur en faire part. » Commençai-je tout en me mettant à fouiller dans mon petit sac en toile. « Si je le sais, c'est parce que je travaille avec eux, en quelque sorte. Dans le monde des adultes, il faut de l'or pour survivre. Tu sais, ces petites pièces brillantes auxquelles les pirates tiennent tant? Sans elles, je ne pourrais pas manger à ma faim, ni m'acheter d'aussi belles robes et pour m'en procurer, je suis forcée de servir des boissons aux pirates. En échange, ils me donnent des pièces d'or. Ça peut paraître horrible, mais ça ne l'est pas tant et de toute façon, je compte ouvrir ma propre pâtisserie dès que j'aurai accumulé assez de pièces. » Tentai-je d'expliquer à l'enfant, veillant à utiliser les mots les plus simples que je connaissais avant de me remettre à fouiller dans mes affaires. Après quelques secondes, j'en sortis un petit gâteau que je tendis à Sissy. Au même moment, la petite se mis à gigoter dans tous les sens avant de s'adresser à sa petite fée. Cette lueur rose que je pouvais parfois apercevoir, disparaissant aussitôt que je doutais qu'elle soit réelle. « Cette... Lily, c'est ton amie? » Demandai-je, curieuse d'en savoir plus à propos de cette créature.

Je trouvais horriblement mignon la manière dont la fillette me décrivait sa relation avec cette petite chose lumineuse qu'elle appelait sa fée. Cette histoire de petit être s'assurant de la protection de la gamine m'évoquait de lointains souvenirs d'enfances, cette époque où ma mère avait l'habitude de me raconter une tonne d'histoires toutes plus magiques les unes que les autres. En fait, j'avais l'impression de me retrouver prisonnière d'un conte fantastique depuis que j'étais coincée sur cette île merveilleuse où se côtoyaient pirates et sirènes. J'avais beau être l'adulte ici, en ce moment, j'avais l'impression de me retrouver au même âge que cette gamine tant j'étais intriguée par tous ces mystères. Les secrets que renfermaient l'île étaient fascinants et je rêvais de tous les découvrir. D'ailleurs, j'aurais pu en apprendre un nouveau si la petite fée n'avait pas ramenée la fillette à l'ordre. Bien sûr, elle affirmait qu'elle ne trahirait jamais ses camarades, mais à cet âge, il était tout à fait normal de s'échapper quelques fois! Seulement, il fallait bien veiller à ne pas donner trop d'information aux mauvaises personnes. Heureusement, ses secrets étaient en sécurité avec moi.

« Dans ce cas, je suis contente que tu puisses toujours compter sur cette... fée pour te protéger et te raccompagner à la maison! » Répondis-je, hésitant légèrement au moment de parler de cette petite créature ailée. C'était tout nouveau pour moi et j'avais parfois un peu de mal à m'habituer à toutes les nouveautés que je découvrais sur l'île imaginaire. De toute façon, je n'eus pas le temps d'ajouter un seul mot que la petite se remit tout de suite à parler. Une véritable pipelette! Son caractère aurait pu en ennuyé plusieurs, mais moi, je trouvais adorable de la voir aller. Elle semblait tellement pleine de joie de vivre, que j'avais du mal à l'imaginer vivre dans un endroit aussi dangereux. Car oui, bien que les enfants soient protégés par leur chef et leur fée, l'île restait un endroit sauvage, encore plus avec cette nuit éternelle qui s'était installée. « C’est vraiment très bon! Tu va faire beaucoup de pièces d’or en les vendant! Si j’avais de l’argent, j’en achèterais tout le temps! Mais sinon, les pirates, ils ne sont pas méchants avec toi? Ça doit être dangereux d’être avec eux? Bryn, il dit que tous les adultes puent des pieds, mais je peux pas croire qu’une dame comme toi peut sentir mauvais! Parfois, il exagère je crois… »

En l'entendant mentionner la possibilité de vendre mes pâtisseries, je ne pus m'empêcher d'esquisser un petit sourire légèrement triste. Ouvrir ma propre boutique était l'un de mes rêves les plus fous, mais pour l'instant, il me semblait inaccessible. Toutefois, j'étais heureuse de recevoir de tels compliments sur mes gâteaux. Je voulus donc la remercier et lui assurer qu'elle n'aurait jamais à payer pour ça, lorsqu'elle enchaîna sur un autre sujet. Ces fameux pirates qui semblaient l'effrayer. « Oh, certains pirates ont un bon fond. Ils ne sont pas tous méchants et brusques avec moi, mais ne t'inquiètes pas, je sais me défendre! Et je suis capable de me laver comme une grande aussi! Mes pieds ne sont pas supposés sentir. » Terminai-je en rigolant. Quelle idée farfelue pour un gamin de croire que tous ses aînés puaient des pieds! Pendant ce temps, la petite Sissy me demanda si je voulais bien l'accompagner le temps d'aller récupérer son panier, ce que j'acceptai sans même réfléchir. De toute façon, je n'avais pas l'intention de la laisser seule en pleine forêt. Du moins, pas tant qu'on ne serait pas à une distance raisonnable de l'endroit où elle dormait. Je lui fis donc un petit geste de la main, pour lui faire comprendre de passer devant et que je la suivrais.

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Sans plus tarder, la fillette se remit en rout et j'allais lui emboiter le pas, lorsqu'elle s'arrêta subitement, l'air incertaine. Puis, après un rapide échange de regard entre elle et la petite créature qui l'accompagnait, cette dernière se mit à voler un peu partout. On aurait presque pu la confondre avec un chasseur sur la piste d'un animal sauvage si elle n'avait pas été aussi petite. Cette comparaison, m'arracha un petit sourire, mais je ne passai aucun commentaire. C'était tout nouveau pour moi et pour l'instant, je ne savais pas vraiment que penser de cette découverte. Les fées existaient et elles avaient pour rôle de protéger les enfants perdus de l'île. C'était adorable, mais malgré mon imagination débordante, j'avais du mal à me faire à l'idée. Pourtant, j'en avais une sous les yeux! Une partie de moi aurait aimé profiter de cette occasion pour questionner la petite Sissy à propos de son amie un peu particulière, mais je me contentais d'avancer lentement, calquant mes pas sur ceux de la fillette. Nous progressions lentement, mais au moins, nous étions certaines de ne pas nous perdre dans cette forêt grâce aux bons soins de la petite créature ailée.

Quelques minutes à peine plus tard, je pus enfin apercevoir le panier égaré sur lequel la petite se jeta, impatiente de récupérer ses biens. Seulement, elle ne put cacher sa déception lorsqu'elle découvrit que ses récoltes lui avaient été dérobées par un petit animal sournois. [color:c813=000000]« Vilaine bête… On devrait t’appeler « raton-voleur » parce que tu es plus voleur que laveur! Je vais devoir encore remplir mon panier! Tu n’es qu’un paresseux! Pourquoi t’as pas pris ce qui était dans le buisson?! » S'exclâma alors l'enfant, visiblement furieuse. Je la comprenais parfaitement, il était toujours décevant de constater qu'on avait travailler pour rien et je refusais de la laisser croire que nos efforts ne méritaient pas toujours des récompenses. Je m'approchai donc doucement, fouillant distraitement dans mon sac. Heureusement, j'avais emporté quelques provisions pour mon voyage et comme je sentais qu'il touchait à sa fin, je doutais sérieusement d'en avoir besoin. Je m'emparai donc de deux croissants aux amandes ainsi qu'une brioche aux fruits que je tendis tout de suite à la petite Sissy. J'espérais ainsi lui remonter le moral et lui faire oublier l'incident avec l'animal. Après tout, ce n'était pas la faute de la bête qui ne comprenait probabement même pas ce qu'elle avait fait de mal.

« Un petit cadeau pour toi. » Commençai-je en lui adressant un grand sourire. « Je trouve que tu le mérites amplement après une telle mésaventure! Et comme ça, tu garderas au moins un bon souvenir de moi, puis j'espère que ça te permettra d'oublier le méchant raton-voleur. » Ajoutai-je en plaisantant. Puis, ne sachant pas trop quoi ajouter, je me redressai légèrement, en profitant pour observer les alentours. Je ne voyais aucun sentier ou aucune indication pouvant permettre à Sissy de retrouver le chemin de la maison, mais je lui faisait confiance. Après tout, elle devait avoir passé beaucoup plus de temps que moi dans cette forêt et je me doutais qu'elle ne m'aurait pas laissée partir si elle aurait douté de pouvoir retrouver son chemin. En plus, elle étati en bonne compagnie! Lily, si j'avais bien retenue son prénom, serait là pour veiller sur elle en cas de danger. Néanmoins, je préférais m'assurer que tout allait parfaitement bien avant que nos chemins ne se séparent.

« Alors... Tu vas rentrer chez toi maintenant? » Demandai-je doucement, promenant mon regard entre le buisson de petits fruits duquel l'animal s'était éloigné depuis quelques secondes et les grands yeux bruns de la fillette. « À moins que tu ne veuilles un peu d'aide pour remplir ton panier à nouveau? Si tu veux, on pourrait cueillir des fruits ensembles? Comme ça, je pourrai en mettre un peu dans mon propre sac pour en faire une tarte un peu plus tard! » Proposai-je, un sourire collé aux lèvres.

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