Je suis au rebord de cette falaise qui surplombe la mer, le vent est fort et je lutte pour ne pas me laisser emporter par sa rudesse. En bas, d’immenses vagues, fortes et brutales s’acharnent sur un pic rocheux qui mènerait à la mort n’importe quel Être vivant. Le vide ne me fait pas peur, c’est ce qu’il se trouve plus bas qui me donne la nausée. Le corps sans vie de mon fils, mon cœur et mon âme gît en bas de cet amoncellement de roches, pourtant je ne bouge pas, je suis immobile, comme si cette perte ne m’affectait nullement. Suis-je bien la mère de l’enfant, oui, je le reconnais, il est de mon sang. Pas de larme, pas de douleur qui enserre ma poitrine, juste ce sentiment de nausée qui me prend sans raison. Soudain, un choc dans mon dos, on me pousse et je chute sans jamais atteindre le sol…Je m’éveille en sursaut, essoufflée et le cœur battant, une coulée froide glisse le long de mon échine, ce n’était qu’un mauvais rêve. Mes paumes se placent sur mon front, encadrant ma tête dans un mouvement de soulagement que tout ceci ne soit qu’un songe. Reprenant doucement mes esprits, je tourne mon regard vers la fenêtre, il fait encore nuit dehors…Je soupire, je n’ai plus besoin de dormir. Je me redresse, restant un moment assise sur le bord de mon lit, mirant ma douce enfant bercée dans un sommeil bien plus serein que le mien. Sans bruit, je quitte notre chambre pour aller sur la plage, je laisse glisser ma chemise sur ma peau, jusqu’à ce qu’elle atteigne le sable encore humide. Lentement et sans précipitation, mes pieds touchent l’élément salé, puis je plonge rapidement avant que mes pieds ne deviennent nageoire. L’eau est parfaite malgré le temps étrange qui régit les lois de notre île. Je recrache un peu d’eau avant de plonger complètement pour ne pas ressortir de sitôt. J’ai besoin d’être seule, de penser, et bien que je n’aime pas laisser ma fille seule, pour une fois, cette seule fois, je me fais égoïste. Je nage dans le grand bleu pendant longtemps, ne ressentent ni la fatigue, ni l’envie de faire demi-tour. Je revois les images de ce cauchemar, me souvenant, de ce qu’il s’était passé en réalité. Cet enfant n’était pas le mien, mais celui de l’homme qui m’avait enlevé mon fils. Pirate, marchand, voleur ou meurtrier, qu’emporte ce qu’il était, lui comme son enfant avaient subi ma colère et ma rage. À cette époque étrange où tous les sentiments m’étaient étrangers.
Lorsque je ressors la tête à la surface, je suis près de One eyed Willy, une terre pleine de pirates et d’assassins sans vergogne. J’aperçois un homme sur le pont d’un navire, ses mirettes tombent sur moi et je plonge aussitôt non sans le regarder dans le blanc des yeux. Il ne me fait pas peur…la peur ne fait plus partie de moi, du moins…pour ce genre de choses. Perdre ma fille, me perdre moi-même…avoir de nouveau des sentiments, oui…cela me fait peur, mais ce sentiment se moue rapidement en colère et hargne me concernant. Je m’amuse à passer entre les filets de pêche qui sont nombreux à Cannibale Cove. Je relève quelques paniers de crabes pour m’amuser, et je finis par remonter sous un ponton près du port de Blindman’s bluff. La nuit cache ma présence aux habitants et me permet de rester un moment sous cette cachette de fortune pour reprendre une forme humaine. Une fois la chose établie, je me redresse, nue et sans aucune pudeur. Un vieux marin en laisse glisser sa pipe et je lui fais un sourire et un clin d’œil avant d’aller droit sur une fille de joie qui attend son client à la porte de la maison close. Elle me toise, ses grands yeux globuleux sortant presque de ses orbites. Je hais les femmes qui de leur volonté ou non, vendent leur corps, comme si elles n’avaient jamais eu d’autre choix. En vérité, elles aiment juste la chose sans oser le dire en face. Je lui souris tout simplement avant de la soulever par le cou et de l’emmener dans la ruelle adjacente. Je pourrais la tuer, mais cela n’est pas dans mon dessein, je lui fais perdre juste connaissance, avant de lui voler ses vêtements. Un peu trop juste au niveau de la poitrine, mais je ferai avec. Tout comme dans l’océan, je laisse mes pas me mener et très rapidement, mon attention se porte sur une grande place où un gibet a été monté. En son centre, un homme visiblement, celui qui va trouver la mort et près de lui, un colosse. Une mâchoire marquée, des yeux clairs et brillants devant sa mission, pas un sourire, pas une marque de bienveillance envers cet autre homme qu’il est sur le point d’exécuter. Un sourire de côté ourle mes lèvres pulpeuses qui apprécient ce qui se passe. Un autre humain bien plus sec et maigrelet s’approche du gibet annonçant les faits et les crimes commis par le dit…comment ? Oh…Fragdebert. Quel drôle de prénom ? Cela ne m’étonne pas qu’il ait mal tourné. Après une liste bien trop longue qui me fait plus soupirer qu’autre chose, les affaires reprennent et voilà que le voleur se retrouver sous les yeux de tous…sans tête. C’est fort plaisant, ne vous en déplaise…après tout, il l’avait mérité. La foule s’écarte après que le sacrifié soit mort, je reste adossée au mur d’une maison, observant avec attention cet homme qui donne envie de le connaitre bien plus. Ne vous méprenez pas, je ne suis pas de celles qui aiment à s’adonner à l’union, mais pour une fois, j’avoue qu’un humain pourrait bien me distraire. Le voilà qui descend de l’estrade et je fais en sorte de me rapprocher le plus possible, me postant à l’endroit de la rue où celui-ci comptait s’échapper. Ma langue passe sur mes lèvres et je le mire avec ravissement. « Cela ne te déplaît pas de trancher des têtes, n’est-ce pas ? » Surpris qu’on lui adresse la parole, peut-être ? « En temps normal, ce sont des pleurs et des insultes que tu as, c’est peut-être ça, la surprise sur ton visage ? » Mes yeux se font charmants et négociateurs, j’en viens même à me mordiller la lèvre inférieure. Il émane de lui une chose que je veux connaitre. « Oh ne me dis pas que tu n’as pas de langue, bourreau ? »
Dernière édition par Rheïane Firadrëll le Mer 10 Fév 2016 - 16:23, édité 1 fois
Les pas de Cahan le guide jusqu'en bas de l'estrade et alors qu'il s'approche de la rue, ses iris clairs se posent sur une femme qui se poste droit devant lui, l'empêchant d'avancer. Évidemment, il pourrait la contourner, mes son regard reste figés sur son visage aux traits plus qu'attirants. Un autre serait sans doute mal à l'aise sous le regard de cette femme, mais il en faut beaucoup à l'exécuteur pour l'intimider. « Cela ne te déplais pas de trancher des têtes, n’est-ce pas ? » L'homme fronce légèrement les sourcils, ne s'attendant pas à une telle question. Il a l'habitude des gens hystériques qui viennent lui chanter des bêtises, comme si c'était lui, la cause de leurs tourments. Tous ces gens le blâment pour les bêtises de leurs maris, de leurs frères ou d'un quelconque proche, comme si c'était sa faute à lui. Si ces hommes n'avaient rien à se reprocher, Cahan ne serait pas là pour leur infliger la mort, ils ont cherchés cette mort et lui, il n'est que le messager. La femme qui se trouve devant ses yeux n'a pas totalement tort, ça ne lui déplaît pas des trancher des têtes, bien au contraire. Au début, c'était une tout autre histoire, mais aujourd'hui, il en prend même un certain plaisir, malgré son visage impassible.
« En temps normal, ce sont des pleurs et des insultes que tu as, c’est peut-être ça, la surprise sur ton visage ? » Toujours muet, il l'observe, incertain. Elle a ce regard charmeur, ce regard négociateur. « Oh ne me dis pas que tu n’as pas de langue, bourreau ? » Mais qui est cette femme à la voix enjôleuse et que lui veut-elle ? Elle est totalement plaisante à regarder certes, mais il ne comprend pas ce qu'elle désire obtenir de lui. Décidément, elle a une idée derrière la tête et malgré ses regards enjôleurs, il tente à croire qu'elle a d'autres plans à l'esprit. Son visage reste immuable, alors que ses yeux perçants observent la femme en face de lui, comme s'il tentait de pénétrer dans son esprit. Elle a des traits durs, comme lui, mais un visage beaucoup plus harmonieux et totalement féminin. Cependant, dans son regard, il décèle des émotions que l'on retrouve chez lui également, dont les tourments qu'elle a dû connaître, au cours de sa vie.
Près d'eux, une femme passe le visage recouvert de larmes. « Un monstre, voilà ce que tu es ! Tu brûleras en enfer, pour toutes les vies que tu as volées, bourreau ! » Les yeux de Cahan se posent sur elle, l'espace d'un instant, alors qu'elle s'éloigne. Elle doit être l'épouse de l'homme qu'il vient de tuer, sa soeur ou il ne sait quoi. À vrai dire, il s'en fiche complètement, il ne veut pas savoir qui elle est et ce qu'elle pense de lui. Un monstre, il l'est aux yeux de tous et ça n'a rien de nouveau. Il a décidé d'être ce monstre, il a choisi cette vie et maintenant, il vit avec et d'ailleurs, cette vie ne lui déplaît pas. Il n'est pas né pour être ce valeureux guerrier qu'il aurait pu devenir, il n'a plus le coeur pour l'être. Aujourd'hui, il châtie ceux qui méritent la mort, il les fait payer pour leurs crimes, il impose la justice, alors être un monstre ou non, ça ne l'affecte pas. Une fois cette femme passée, ses iris se posent à nouveau sur la magnifique brune qui l'observe toujours. Le visage de l'homme est toujours immuable, prouvant belle et bien qu'exécuter ces gens ne fait pas remonter les remords à son esprit. À la mort de sa femme, son coeur a noircit et au fil des années, il s'est changé en pierre.
« Pour être franc, c'est à cette réaction que je m'attendais, lorsque je t'ai trouvée devant moi. Des pleurs et des paroles qui se veulent blessantes et non me faire demander si trancher des têtes me plaisait. » Ses iris claires continuent de l'observer. Cette femme est d'une beauté à couper le souffle, même si Cahan a tendance à être attiré vers celles qui sont beaucoup plus jeunes que lui. Elle est d'une beauté dure, d'une beauté sévère et indomptable. Elle lui rappelle un félin, une tigresse et ça n'est pas sans plaire au bourreau, même s'il a tendance à pencher vers les beautés fragiles, comme sa défunte femme. Mais peu importe, une femme reste une femme et tant qu'elle est d'une grande beauté, ça lui convient. Cahan, il a beau la trouver magnifique, il se demande toujours ce qu'elle désire. « Tu es venu vers moi dans l'unique but de me demander si trancher des têtes me plaisait ou tu as une idée derrière la tête ? » Il se montre direct, comme à son habitude. La discussion et lui font deux et avec les yeux indiscrets autour d'eux, il veut savoir si il se trame quelque chose dans ce joli crâne.
Les humains et les hommes plus que tous les autres sont aisément corruptibles. Ils apprécient la compagnie des femmes, aiment à serrer contre eux, la peau de velours d’une compagnie agréable, alors lorsqu’une femme prend les devants, ils s’empressent de tomber dans le piège que les plus viles créatures leur tendent. Mais pour une fois, je ne suis ni en chasse, ni avec des desseins bien trop sombres pour vous les décrire ici. Aujourd’hui, alors que ce ciel est sombre, je veux juste faire preuve de curiosité face à cet homme, cette créature qui donne la mort avec conviction et sans aucun signe de trouble. Lorsqu’on retire la vie, on se sent tout puissant, on se sent comme un Dieu, tenir la vie d’un autre entre ses mains est une sensation unique, seuls ceux qui ont tué peuvent comprendre le sentiment dont je parle. Lui me comprend, comme je le comprends et j’espère qu’il sera à la hauteur de mes attentes. Il me mire intensément, se pose-t-il des questions sur moi, je préfère, un homme qui me sauterait dessus, sans questionnement ne m’intéresserait pas. J’aime ce qui est complexe et ce qui résiste. Sinon, le goût de la victoire serait bien trop fade. Alors que notre duel visuel va sur sa fin, une femme que j’ai déjà aperçue près de la potence, passe près de nous, pleurant et braillant. Je roule des yeux, les personnes aussi faibles ne devraient pas exister, elles se rabaissent en montrant la faille de leur âme, ne se rendent-elles pas compte qu’elles sont plus que pathétiques. L’homme pour ce que j’en sais, ne devait pas être innocent, comme tous ceux à qui j’avais ôté la vie et ce colosse face à moi, bien qu’il prenne un plaisir non dissimulé a le faire, n’avait sans doute jamais commis de crime inutile. Une fois la furie pleurnicharde passée, il parle enfin, me faisant ouïr le son de sa voix grave et puissante. Cahan : Pour être franc, c'est à cette réaction que je m'attendais, lorsque je t'ai trouvée devant moi. Des pleurs et des paroles qui se veulent blessantes et non me faire demander si trancher des têtes me plaisait.
Il est surpris, le contraire m’aurait étonné, je ne suis pas comme les autres femmes, sans vanité aucune, j’ai juste connu plus de choses que ces humains qui passent en coup de vent sur cette île. Bien entendu, je ne parle pas des jeunes enfants perdus, eux…c’est différent de tout le reste et même de nous, peuple des mers. Je souris à sa remarque cependant, goûtant au plaisir de l’effet que je lui fais, troublé…donc curieux et bien entendu, cela mène à un certain intérêt.
Cahan : Tu es venu vers moi dans l'unique but de me demander si trancher des têtes me plaisait ou tu as une idée derrière la tête ?
Voilà qu’il se montre direct, j’apprécie. Mes yeux en amandes se plissent alors que mon sourire s’élargit dévoilant mes dents d’une blancheur de nacre. Mon rire se répand maintenant dans cette grande place qui se vide et je me prends à me mordre l’index, l’enfermant entre mes lèvres pulpeuses. Je me calme, le regardant avec plus de sensualité que je le faisais jusque-là. « Non ce n’est pas la seule raison. Je t’ai vu, là » Je montre la potence et je me mordille les lèvres. « Et je me suis dit qu’un homme tel que toi avant la puissance entre ses mains. J’ai aimé te voir le tuer, observer tes traits, tu es plus brave et valeureux que tous les hommes qui se trouvaient ici pour observer. Tu es…un Dieu… » Je charme par les mots, enchainant les compliments, sans pour autant lui dire ce que j’attends de lui. Mais je dois le rassurer sur une chose, je ne suis pas une femme qui cherche de l’argent, je veux juste me distraire avec cet humain qui s’il était né Triton, aurait fait un magnifique guerrier. « Rassure toi, je ne suis, ni une voleuse, ni une catin et je ne recherche que ta compagnie, ton nom m’importe peu, si de ton côté, le mien t’est indifférent. »
Cette femme à quelque de différent, elle n'a rien à voir avec toutes celles qui approchent habituellement le bourreau. Il peut le sentir à l'air sur son visage, à son regard et à sa façon de parler. Il n'arrive pas à saisir ce qu'elle veut, elle l'intrigue et généralement, les femmes ne lui font pas cet effet. Certes, elles l'intriguent d'une certaine façon, mais généralement, ça n'est que superficialités, Cahan se demandant quelles valeurs elles peuvent avoir au lit et rien d'autre. Avec cette belle brune, c'est différent, elle dégage bien plus qu'une simple femme qui veut lui offrir son corps. Les iris pâles de l'homme observent le beau visage de la femme avec attention, passant de ses yeux félins à ses lèvres pleines et pulpeuses. Le regard de cette belle créature est empreint de sensualité, ce qu'elle dégage par tous les pores de sa peau satinée. Elle est beauté et assurance, deux qualités d'une importance capitale, aux yeux du celte. Aucun homme ne peut rester de marbre devant une telle femme, Cahan en sait quelque chose.
« Non ce n’est pas la seule raison. Je t’ai vu, là » Elle désigne la potence, se mordillant les lèvres. « Et je me suis dit qu’un homme tel que toi avant la puissance entre ses mains. J’ai aimé te voir le tuer, observer tes traits, tu es plus brave et valeureux que tous les hommes qui se trouvaient ici pour observer. Tu es…un Dieu… » Cahan, il plisse légèrement les yeux, l'observant toujours aussi intensément. Cette femme lui fait du charme et c'est très apparent seulement il reste muet devant ses paroles, n'ayant pas l'habitude de ce genre de discours. On ne lui a jamais avoué une telle chose, néanmoins ses paroles lui prouvent qu'il n'est pas le seul à avoir de sombres pensées. Elle est non seulement d'une grande beauté, mais elle sait également jouer avec les mots et avec son corps. Si Cahan aurait été un autre homme que lui-même, il aurait très certainement été intimidé et mal à l'aise devant elle, il aurait sans doute perdu contenance, mais Cahan étant Cahan, il reste la statue de pierre qu'il a tendance à être. « Rassure toi, je ne suis, ni une voleuse, ni une catin et je ne recherche que ta compagnie, ton nom m’importe peu, si de ton côté, le mien t’est indifférent. » Une esquisse de sourire se dessine sur les lèvres de l'homme, ne la quittant toujours pas des yeux. Cette femme n'est pas humaine et il en mettrait sa main au feu. Elle a tout d'une créature des profondeurs : le charisme, les belles paroles, la beauté, la confiance, la cruauté. Une simple femme ne lui aurait jamais parlée ainsi, il le sait et que cette femme soit une naïade ne fait qu'attiser son intérêt envers elle.
« Ton nom m'est complètement égal. Cependant, ce que j'aimerais bien savoir, c'est comment une femme peut apprécier de voir un homme enlever la vie à un autre ? Toutes celles que je connais sont effrayées par une telle vision, mais chez toi, ça fait l'effet contraire. Tu es différente. » Cahan, il a toujours cette esquisse de sourire aux coins des lèvres, mais le regard dur et sérieux, comme à son habitude. Il n'est pas curieux de nature, mais il n'arrive pas à comprendre ce que cette femme peut lui trouver. Un Dieu... il n'a rien d'un Dieu, même si on l'a souvent comparé à un Demi-dieu immortel et sans pitié. Cette n'a absolument rien à voir avec les autres et pour cette raison, il veut la découvrir et tenter de savoir ce qui se passe dans son esprit. Il a l'impression qu'elle lui ressemble, qu'elle peut le comprendre, ce qui n'est le cas de personne d'autre.
Mes paroles semblent enfin le dérider, cet homme-là, est un colosse au cœur meurtri, un humain à ma hauteur pour un temps du moins. Je continue à le mirer avec la même intensité, peut-être qu’il me refusera, mais je connais l’attrait de mon espèce sur la leur, je sais par toutes ces années de vie que peu de gens résistent à l’appel d’une sirène et cela avec ou sans son chant. Cahan : « Ton nom m'est complètement égal. Cependant, ce que j'aimerais bien savoir, c'est comment une femme peut apprécier de voir un homme enlever la vie à un autre ? Toutes celles que je connais sont effrayées par une telle vision, mais chez toi, ça fait l'effet contraire. Tu es différente. »
Tout se bouscule rapidement dans mon esprit, ses mots mais également ce que je ferai de lui, une fois seuls. J’en ronronnerai presque par avance, bien plus mentalement que physiquement d’ailleurs. Il est beau, mais surtout, je pense lire en lui comme dans un livre ouvert. Cet homme a la noirceur dans l’âme, la curiosité dans le regard, mais la force dans le corps. Tout ce qu’il me faut pour m’amuser un peu. « Différente ? Dans le bon sens j’espère ? » J’éclate de rire, laissant mes dents impeccablement blanches à la vue du bourreau qui se trouve toujours près de moi. Je m’approche de lui, parcourant le dernier mètre qui nous séparait et venant effleurer de mes doigts son épaule large que je mire avec intérêt. « La vision de le mort n’est que le début d’autre chose et si cet homme était ici, c’est qu’il a mérité son sort. Je ne vais pas pleurer pour un coupable, mais je verserai peut-être une larme pour un innocent. J’apprécie moins la mort à proprement parlé, que ta manière de la donner. C’est toi qui m’inspire, Bourreau…ton regard lorsque tu lui ôtes la vie, ton envie d’y voir une autre personne que celle que tu exécutes…la force que tu mets dans ce simple geste pour retirer l’âme de celui que tu punis…Quel mal y a-t-il à apprécier un travail convenablement exécuté ? » Ses yeux bifurques sur mon profil, alors que je joue avec mon index sur son bras et son épaule. Je sens ses muscles de titan se contracter, l’irrégularité de sa chair par endroit. Je m’approche encore plus, allant jusqu’à frôler mes lèvres charnelles sur son menton, parlant d’une voix posée et rauque, signe qu’il peut interpréter comme une douce proposition. « J’ai envie de mêler cette mort à un moment de vie…N’as-tu pas envie de fêter ton acte avec une femme qui ne te jugera pas ? Avec une femme qui…t’admirera pour ce que tu es vraiment ? » Je viens à présent frôler ses lèvres, lui soufflant suavement ma respiration. « Ne crains rien de moi…ce n’est pas du mal que je te veux… »
« Différente ? Dans le bon sens j’espère ? » La belle brune éclate de rire, alors qu’il continue de l’observer avec cette curiosité qu’on ne lui connait pas. Il se contente d’hocher doucement la tête, répondant à sa question par un oui muet. La naïade s’approche de lui, parcourant les derniers centimètres qui les séparent et vient effleurer l’épaule du bourreau, de ses doigts fins. Elle mire son épaule avec intérêt et Cahan a presque l’impression d’être un morceau de viande à ses yeux, mais ça ne le rend en aucun cas mal à l’aise, continuant de l’observer. « La vision de le mort n’est que le début d’autre chose et si cet homme était ici, c’est qu’il a mérité son sort. Je ne vais pas pleurer pour un coupable, mais je verserai peut-être une larme pour un innocent. J’apprécie moins la mort à proprement parlé, que ta manière de la donner. C’est toi qui m’inspire, Bourreau…ton regard lorsque tu lui ôtes la vie, ton envie d’y voir une autre personne que celle que tu exécutes…la force que tu mets dans ce simple geste pour retirer l’âme de celui que tu punis…Quel mal y a-t-il à apprécier un travail convenablement exécuté ? » Les yeux du celte ne se séparent pas d’elle, il la contemple de son regard sérieux, alors qu’elle fait courir son doigt sur son bras et son épaule. Une fois encore, elle lui confirme qu’elle est différente des autres femmes. Elle est douée avec les mots, elle a cette vision qui est sienne et elle en devient encore plus désirable. Aucun homme ne peut rester de marbre devant elle, il en est la preuve vivante.
La belle créature s’approche davantage de lui, frôlant son menton de ses lèvres pleines. « J’ai envie de mêler cette mort à un moment de vie…N’as-tu pas envie de fêter ton acte avec une femme qui ne te jugera pas ? Avec une femme qui…t’admirera pour ce que tu es vraiment ? » Maintenant, ce sont ses lèvres qu’elle frôle des siennes. « Ne crains rien de moi…ce n’est pas du mal que je te veux… » Elle le charme, l’envoûte et il n’y voit plus très claire. Qu’elle lui veule du mal ne lui est pas passé par la tête, car il ne redoute pas le mal que les gens pourraient vouloir lui infliger et d’ailleurs, il sait que rien ne pourrait jamais lui faire davantage de mal que la mort de sa femme ou que de la perte de leur enfant mort-né. Ce sont ces lourdes épreuves qui ont construites l’homme redoutable et sans peur qu’il est aujourd’hui et Cahan, il ne redoute en rien cette femme, bien qu’elle soit visiblement une créature marine.
Ses yeux deviennent ceux d’un chasseur jugeant sa proie et non ceux de la proie elle-même. Il esquisse un nouveau sourire. « C’est pourtant toi qui devrais me craindre, mais l’assurance que tu as envers moi n’est pas sans me déplaire. » Son visage reste près du sien, il a envie de ses lèvres et l’envie se fait de plus en plus grande. Il n’est pas reconnu pour sa patience, ni pour sa retenue. Ses mains se posent sur les hanches de la femme et il approche son corps du sien, continuant d’observer ses yeux d’un bleu intense. « Alors, si mon nom t’importe aussi peu que le tien m’importe, je veux bien de ta compagnie. » Cahan, il pourrait s'emparer de ses lèvres sans qu'elle le repousse, mais il préfère la faire languir un peu, malgré ses propres envies, car elle à tout de la femme qui obtient tout ce qu'elle désire dans la vie. Lorsqu'elle veut quelque chose, elle l'obtient en un claquement de doigts, c'est l'impression qu'il a et il ne voit aucun mal à la faire attendre un peu, même s'il a envie de prendre possession de sa bouche. Elle est belle, séduisante et ses charmes ne passent par inaperçus aux yeux du bourreau, bien au contraire. Sa beauté, son corps et son esprit bien différent des autres. Elle n'est pas comme ces jeunes femmes qu'il arrive à mettre avec facilité dans son lit et pour cette raison, elle est encore plus désirable.
Cahan : C’est pourtant toi qui devrais me craindre, mais l’assurance que tu as envers moi n’est pas sans me déplaire.
La séduction est un jeu dangereux qui se joue à deux et cet homme comme je l’avais espéré répond parfaitement à ma proposition. Ses mains viennent sur moi, m’attirant plus près encore de son anatomie de titan. J’aime ces moments où tout est possible, lorsqu’on monte les marches avant d’arriver au sommet et obtenir la récompense qu’on espérait tant. Son regard ne quitte le mien et je soutiens la bataille, non sans envie de prendre le dessus, je suis ainsi. Dominatrice dans l’âme, sans doute liée au fait que je suis une sirène et bien que je ne me sente pas supérieure à la race humaine, je sais que j’ai dans mes manches des atouts qu’il ne possèdera jamais…bien que lui soit un homme, un vrai, pas un simili.
Cahan : Alors, si mon nom t’importe aussi peu que le tien m’importe, je veux bien de ta compagnie.
La tension entre nous et nos corps qui se cherchent est palpable. C’est enivrant de se sentir autant désiré par un homme. Cela faisant fort longtemps que je n’avais pas ressenti autant de plaisir et d’envie envers un mâle. « Tu l’auras…ici ou chez toi…peu m’importe…J’aime prendre des risques et entre tes bras, j’en prendrais plus que ma part » Sa main dans mon dos est une barrière qui m’empêche de reculer, bien que l’envie soit absente de m’en détourner. Un sourire ourle ses lèvres, la pression se relâche et s’éloigne de moi, laissant à la place de sa douce chaleur la fraîcheur de cette nuit perpétuelle. Il me guide, ouvrant la voie vers sa demeure ou un coin tranquille, l’un ou l’autre, cela m’est parfaitement égal. C’est finalement, chez lui, qu’il m’entraine, ouvrant la porte et me laissant entrer la première. Mon regard parcourt les lieux rapidement, je ne juge pas, moi-même, je vis en dessous de ce auquel je pourrai prétendre dans les océans. Nièce d’une royauté perdue depuis bien trop longtemps. Il a à peine le temps de refermer la porte, que j’empoigne sa chemise pour lui offrir mes lèvres avides de sentir le frisson de ce baiser ardent.
Cahan, il aime les femmes autant que sa propre vie, le sexe est un besoin primordial, il est le plus important d'entre tous. Le sexe est une des formes primaires du pouvoir et le pouvoir est quelque chose qui l'attire, un aspect de la vie qui l'appelle. Tout être vivant à besoin de sexe et Cahan, il ne fait pas exception à la règle. En ce moment, l'air est palpable autour d'eux et il lutte pour ne pas céder à la tentation, sentant le corps de la naïade contre le sien. « Tu l’auras…ici ou chez toi…peu m’importe…J’aime prendre des risques et entre tes bras, j’en prendrais plus que ma part. » Ses paroles lui arrachent à nouveau un semblant de sourire, cette créature qui plait bien. Et s'il peut l'avoir dans son lit, il ne la refusera pas, au contraire. Il serait fou de refuser, qu'elle soit humaine ou non. D'ailleurs, ça lui importe peu, même si elle pourrait influencer son jugement avec côté enchanteur bien propre aux sirènes.
Le bourreau délaisse doucement la femme de ses mains et l'invite à le suivre. Il n'a pas l'habitude de faire entrer n'importe quelle femme chez lui, mais elle le vaut bien. Ils marchent durant quelques instants en silence, jusqu'à ce que sa demeure se dessine devant ses yeux. Cahan, il ouvre la porte et invite la sirène à entrer la première, la suivant de près. La porte n'est pas entièrement refermée derrière lui qu'elle l'empoigne déjà par la chemise et qu'elle colle ses lèvres pulpeuses aux siennes. Légèrement surpris, il n'en laisse rien paraître et plonge dans ce baiser ardent, sans se poser la moindre question. Ses mains se posent sur les hanches de la belle brune et une fois de plus, il l'attire à lui, ne délaissant pas ses lèvres. Il a envie d'elle, il a envie de sentir son corps contre lui, sa chaleur. Cahan, il l'attire contre un mur, l'y plaquant avec un peu plus de brutalité qu'il l'avait prévu. Il n'est pas un homme délicat, il est fort et cette force, il ne la mesure pas toujours. Il est un homme rude, un homme qui a l'habitude d'être dur, violent et le peu de douceur qui l'a autrefois habité est partie avec sa douce Aifric. En ce moment, il ne désire qu'une chose, elle et son corps qui brûle d'ardeur, d'envie.
Très vite ce baiser dégénère et c’est en partie ce que je souhaitais. Le bourreau me plaque contre un mur avec rudesse, ce qui a pour résultat de me faire pousser un léger cri, plus de surprise que de douleur. Ses mains s’emmêlent dans mes cheveux défaits et encore un peu humides par ma baignade pour venir jusqu’à la cité. Je peux sentir sa virilité se frotter contre mon bas ventre, c’est une sensation plaisante de se sentir ainsi désirer par un parfait inconnu. J’aurai pu choisir un autre homme que lui, j’aurai pu également ne pas me lancer dans cette aventure d’un moment, mais j’avais besoin de me sentir vivante et encore femme. Bien trop longtemps, je n’ai été qu’une mère sans penser à mes propres pulsions. Mes doigts parcourent son dos large, ses muscles roulent sous mes paumes qui ne se gênent aucunement pour découvrir ce corps de colosse. Une fois mes mains sur ses épaules, je me hisse avec facilité, accrochant mes cuisses à ses hanches. Je suis avide de sa chair, ma bouche vient explorer sa nuque, profitant de ce parfum musqué qui caractérise les mâles. Mon cœur prend de la vitesse, tambourinant fortement contre ma cage thoracique. Tout mon corps réagit aux gestes qu’il effectue sur moi, je suis aux abois, à sa merci totalement.
Mes lèvres partent à la découverte du goût qu’il peut avoir, savourant la tiédeur de sa chair, elles ne sont même pas rebutées par la rudesse de sa barbe naissance qui pourtant les agresse en irritant ma peau fine et sensible. Mes dents entrent en jeu, mordillant l’arête de sa mâchoire large. C’est envoutant et grisant pour moi et j’espère qu’il est de même pour lui, je voudrais lui laisser un souvenir agréable de ma visite. Ses deux paumes viennent caresser l’arrondi de mes fesses, ce qui me fait vibrer contre lui, allant directement vers sa bouche pour contenir mon désir. Bouche contre bouche, je lance cette bataille sensuelle entre nous, prémices à notre prochaine découverte l’un de l’autre. Mes doigts remontent de sa nuque à ses cheveux courts, j’arrive toutefois à les attraper, tirant légèrement dessus sous la pression de la passion qui m’anime en cet instant. Mon ventre se contracte, mes tempes tambourinent de l’afflux de sang qui parcourt mon corps avec plus de violence qu’en temps ordinaire. Un long soupire près de son oreille le désarme et je le sens plus tendu que jamais. Nul doute que je ne regretterai pas mon choix.
Cahan, il a envie de cette femme, cette étrangère. Il est tellement plus simple pour lui de s'engager dans ce genre de relation sans lendemain. Il ne cherche pas à s'attacher, il ne recherche que le plaisir que cette belle femme peut lui procurer, l'espace de quelques instants. Pour lui, c'est tout ce qui compte, les relations charnelles, sans sentiment, sans attache, sans complication, sans blessure. Cette sirène ne lui demande rien d'autre et c'est ce qui plait au bourreau, ça, son physique des plus avantageux et sa aplomb.
Lorsqu'il la plaque contre le mur, elle pousse un léger cri, mais Cahan, il ne sourcille pas, la naïade lui semble plus surprise qu'autre chose. Il ne lui a pas fait mal ou si tel est le cas, elle ne bronche pas, elle ne s'en soucie pas. Il ne délaisse pas ses lèvres pulpeuses, ses mains viennent s'emmêler dans les cheveux sombres de la belle. Les siennes parcourent le dos de Cahan et glissent là où elle le désire. Elle est sans retenue, sans gêne et ce n'est pas sans déplaire à l'homme qui préfère les femmes qui ont de l'assurance dans un tel moment. La belle brune se retrouve tout contre lui, accrochant ses cuisses à ses hanches. Il laisse ses mains se balader sur le corps de la naïade, l'explorant alors que ses lèvres à elle viennent caresser sa nuque, lui procurant de nombreux frissons au passage. Dans sa cage thoracique, son coeur bat à vive allure, il a envie d'elle et cet envie devient de plus en plus pressant.
Les mains du bourreau viennent caresser les fesses de la brune, relevant doucement cette robe qui le gêne de plus en plus. Sa bouche à elle remonte vers la sienne et à nouveau, ils échangent un baiser ardent. Elle lui fait tourner la tête, elle lui fait perdre le contrôle de son corps tout entier. Il ne veut qu'une seule et unique chose : l'avoir tout à lui. D'ailleurs, ça ne devrait pas tarder, elle est là, à sa merci, lui donnant son corps en échange d'aucune promesse. Alors que ses lèvres à lui explorent son cou d'une douceur infinie, elle laisse échapper un long soupire à son oreille. Son corps tout entier se tend, se contracte. Ses mains viennent empoigner le tissu qui recouvre la silhouette de la naïade et il lui retire sa robe, la laissant tomber sur le sol. Ce corps sculpté à même les mains habiles des dieux se dévoile aux yeux de l'humain et lui arrache un sourire de satisfaction. Elle a non-seulement un beau visage, son corps l'est tout autant, mais Cahan, il n'avait aucun doute à ce sujet. Les lèvres de l'homme se collent à nouveau contre celles de la sirène et glissent sur son cou, jusqu'à sa poitrine, la caressant de sa bouche, avant de remonter à ses lèvres. S'il se montre toujours pressé avec ses autres conquêtes, aujourd'hui il prend plaisir à explorer le corps de cette belle brune et à entrer dans son jeu.