Aujourd'hui, j'étais en train de terminer un costume réalisé pour le fabriquant de jouet du village, il m'avait demandé expressément une veste, car la sienne commençait à être usée, alors, je m'étais mise à l'oeuvre et j'avais tout fait pour que cette fameuse veste soit juste sublime, pour qu'elle lui sied bien. Il est venu deux trois fois pour que je puisse faire quelques essais et prendre quelques mesures, avant de finalement commencer la couture. Assise sur ma chaise à bascule, j'adorais chantonner tout en cousant. Ma nouvelle vie est réellement rayonnante, du moins, pour ma part. L'aventure, en tant qu'ancienne enfant perdue, me manquera toujours, même si j'ai ma propre aventure , je vis ma propre vie et je sais qu'elle n'est pas très acceptée au sein du village. Certains me comparent à une sorcière, alors, j'essaie de paraître gentille et bienveillante pour montrer que nous, je ne suis pas une méchante sorcière ! Non mais ... après, les mœurs veulent que je me marie, sauf que je ne me sens pas prête à me marier à n'importe qui, je veux quelqu'un que je choisirais, sinon se sera avec personne. Plusieurs fois, de grands hommes ont toqués à ma porte pour me faire la cours, et plusieurs fois, je leur ai claqué gentiment au nez, prétextant n'être pas du tout intéressée.
Je dois cependant vous avouez quelque chose : le fabriquant de jouet, Ozvan, je le trouve très mignon. Certes plus vieux que moi, mais il a un petit truc qui me fait rougir et puis il est gentil, tr-s gentil. Bienveillant aussi, parfois je le soupçonne protecteur, comme s'il souhaite que les gens du village me lancent une bonne fois pour toute tranquille.
Enfin bon, aujourd'hui, je m'en vais de la maison, le costume d'une main, je porte une paire de soulier, assorti à ma robe bleue, mes cheveux blonds sont attachés en tresse et je marche, sous le soleil, saluant au passage quelques bonnes gens avec mon sourire radieux. Je m'avance ensuite vers la boutique d'Ozvan, je toque timidement, on me demande d'entrer, ce que je fais. J'avance timidement, fermant la porte derrière moi. Je prend le costume des deux mains et m'avance avec timidité, oui je suis très timide et impressionnée parce que fait Ozvan, ses jouets sont merveilleux ! « Bonjour, c'est Melusine, je vous apporte votre costume, j'espère qu'il vous plaira » dis je en le cherchant du regard « Je me suis permise quelques retouches et quelques changement, le résultat n'était pas très concluant, mais normalement ça devrait aller » annonce je. Je suis face au comptoir, je déglutie. « Monsieur Valawyn ? » appelle je de ma petite voix fluette
Dans la nuit, on avait pu apercevoir du bout de la rue principale la luminosité sortir de la petite boutique qui faisait l'angle avec une ruelle un peu plus sombre. Le village en avait à présent l'habitude, bien que les premiers temps cela avait fait beaucoup de questions dans les bouches trop curieuses des villageois. Mais à présent, les gens savaient que si la boutique aux mille merveilles était illuminée en pleine nuit et qu'on pouvait y entendre des bruits étranges tel des martellements sourds, c'était simplement que le fabricant de jouets exerçait son art dans la pénombre et le silence de la nuit. Certains s'étaient inquiétés de sa santé, de ses nuits blanches, mais il souriait gentiment en disant qu'il était un adulte responsable et savait gérer sa vie. Une chose qui laissait bien perplexes la plupart des gens du village. Ozvan, c'était son nom, était un homme d'une petite trentaine d'années, nouvel arrivant, en quelque sorte, timide, un peu hautain et froid pour certain, mais pas méchant au fond. Célibataire, à son âge, on lui prêtait certains penchants pour les hommes, mal vus dans la société actuelle. A vrai dire, lui-même, parfois, en doutait. Disons juste qu'il ne s'intéressait pas aux mêmes choses que la plupart des gens de ce monde. Il vivait dans son propre univers, parallèle à celui-ci la plupart du temps. On trouvait cela enchanteur, d'autres le prenait pour un dément. Mais lui, pauvre chose perdue dans ce nouveau monde et à la fois vivante de nouveau sur cette île mystérieuse.
L'artiste justement avait travaillé toute la nuit, jusqu'à ce que le soleil montre le bout de son nez, et même un peu plus. Il était resté dans son atelier attenant à la boutique, simplement gardée à l’abri des regards trop curieux par un rideau épais. Ozvan avait sombré soudainement sans y prêter attention dans les bras de Morphée, doucement, tranquillement alors avec ce lever de soleil qui illuminait la beauté de l'île. Il n'avait pas entendu alors la cloche de la boutique, toujours ouverte, sonné alors qu'on y entrait. Étalé sur sa table de bois abîmé par le temps et son métier qu'il aimait tant. La poussière environnante du bois travaillé de la nuit se soulevait autour de son visage dormant paisiblement. Sa respiration tranquille, un peu bruyante de par les parasite de fumé qui entrait dans ses narines. Couvert d'un simple pantalon sombre en toile et d'une chemise qui n'avait plus rien de sa couleur pure d'origine à présent, trouée même à certains endroits. Étalé sur sa table de bois abîmé par le temps et son métier qu'il aimait tant. Paisible, il sourit alors qu'il sembla rêver de cette petite voix chantonnante qu'il connaissait et de ce nom, Mélusine. Il avait croisé son regard un jour et il avait cessé de le hanté depuis. Mais elle était jeune et elle avait la vie devant elle, il n'était qu'un vieux bougre ronchon et hautain qui menait une vie de patachon. Elle méritait tellement mieux que lui.
J'étais rentrée avec le costume, il n'y avait personne et personne ne semblait vouloir venir. je me sens mal à l'aise sur le coup, est-ce que je laisse le costume là, sur la table ? Ou est-ce que je reviens plus tard ? Après tout, il est certainement en train de travailler, après tout, il lui arrive de travailler tard, bon il est vrai que moi aussi quand je suis sur des créations ou des commandes, donc je le comprend amplement s'il travaille tard et dort. Pourtant, c'était ouvert ... bon, je garde donc le costume en main et fait demi-tour pour me diriger vers la sortie, je reviendrais plus tard, se serait une meilleure idée. Ou peut être que quelque chose lui est arrivé et si c'est le cas et si je pars, je m'en voudrais d'être partie. Flûte ... je ne sais pas quoi faire, je suis sur une situation quelque peu délicate. Je déglutie, bon aller, je décide, je refais demi-tour et m'autorise à entrer. S'il lui est arrivé quelque chose, au moins je suis là pour l'aider.
J'entre dans l'arrière boutique et vois alors Ozvan couché sur sa table. Doucement, je pose le costume délicatement sur la chaise et m'avance doucement, mince, sait-il évanouit ? Le coeur battant, je m'approche et m'avance, puis, je pose ma main sur son épaule « Monsieur Valawyn ? » réitère je doucement, c'est alors que je le vois ... il dort. Je souris. Le pauvre, il a dû passer une grosse nuit sur un jeu. J'enlève ma main et regarde autour de moi puis, j'aperçois une couverture alors, je la prends et la pose délicatement sur lui pour qu'il n'ait pas froid. « Je reviendrais plus tard je pense » dis je doucement pour moi-même. Après avoir placé la couverture, je me retourne et m'apprête à partir
Melusine, il appelle, mais ses lèvres ne bougent pas. Non, il rêve, il a entendu sa voix, il rêve d'elle. Mais Oz a l'impression que c'est bien plus profond que cela, bien plus réel qu'il n'y parait. Comme si elle était là près de lui. Impossible, il le saurait sinon ? Il semble être dans un brouillard intense, dans une forêt. Ozvan la voit au loin, elle tournoie sur elle-même, ses cheveux blonds suivant ses mouvements, ses éclats de rire donnent le rythme au battement de son cœur d'homme faible. Il s'approche, ses pas sembles lents et tout aussi flous que ce qui les entoure. Il tend une main pour l’attraper, la saisir. Mais elle s’évapore comme tout son rêve d'un coup. Il sent une pression sur son épaule qui doucement le fait émerger. Son regard cristal, alors, s’ouvre pour se refermer, aveuglé par la poussière et la lumière trop vive du matin. Mince alors, il s'est endormi. Il aimerait ronchonner, se réveiller et s’étirer, mais de nouveau, il sent quelque chose se poser contre lui. C'est étrange tout cela. Ses yeux s'ouvrent alors de nouveau, il aperçoit alors un tissu bleu, voler dans les airs, une robe. Puis cette voix de nouveau. Son regard encore mal réveillé, il semble alors soudain comprendre que c'est elle, oui, elle Mélusine, qu'elle est bel et bien là. Qu'il n'a pas totalement rêvé. Elle dit repasser plus tard. Instinctivement alors qu'il n'a même pas daigné relever son visage de sa table de travail, il saisit son poignet d'un geste vif mais doux. « Restez. » Dit alors sa voix encore mal éveiller, une toux suivit ce petit mot.
Il lève enfin son visage marqué par ce sur quoi il était posé. Un outil, surement. Un de ces yeux refuse de s'ouvrir encore trop aveuglé par ce réveil étrange. Il lâche alors la douce peau blanche de la jeune fille. Passant sa main dans ses cheveux en bataille et poussiéreuse. Son visage se tourne alors, il constate sa couverture à carreau sur son dos. Étrange, il n'a pas le souvenir d'avoir eu froid et de se l'être mis sur le dos. Est-ce la jeune femme. Surement. Il sourit alors à cette pensée. Elle est si douce et attentionnée, pense-t-il alors. Oubliant un instant sa présence. Ozvan d'un geste de la tête rapide retourne son attention sur la jeune femme. « Excusez-moi, je ne vous ai pas entendue. Je ne sais pas depuis quand je dors. Veuillez excuser mon comportement indélicat. » Il s'étire alors pour mieux s'éveiller, rattrapant la couverture qui glisse sur son dos pour la replacer. Non pas qu'il a froid. Tous ses os semble alors craquer dans un bruit désagréable le faisant grimacé.
L'homme se lève alors, dépoussiérant un peu ses vêtements. Un bruit se fait entendre alors. Son regard vient de suivre un costume tombé de sa chaise au sol. Oups... Il se penche pour le ramasser, le dépoussiérant alors comme un gamin venant de faire une bêtise. Il ne l'avait pas remarqué plus tôt et avait été très indélicat en se levant de son siège. Ozvan avait toujours été ainsi, un peu vif et bourru, parfois. Surtout au réveil. « Merci bien pour le costume. Vous dois-je encore quelques chose ? » Fit-il en le déposant de nouveau à la même place. Puis se tournant de nouveau vers la demoiselle il sourit légèrement en lui proposant « puis-je vous proposer un thé, ou une autre boisson ? J'aimerais me faire pardonner de tout ceci. » Il baissa ses yeux alors, tel un enfant qui venait de se faire disputer.
Je m'apprêtais à partir lorsqu'une main m'en empêcher, me faisant sursauter de surcroit, et la voix à peine audible et quelque peu rauque d'ozvan me demanda de rester. Je reste stoïque, ne sachant pas comment réagir sur le coup, le coeur tremblant, je déglutie. Sa main me relâche, je ne bouge tout de même pas, attendant ce qu'il va se passer, mon visage est rougie par la surprise, mon coeur continue de battre comme un fou par la surprise et tenta de se calmer et de se remettre de ses émotions. Je déglutie, encore, Ozvan se lève doucement et me dit qu'il ne sait pas depuis combien de temps il s'est assoupi, je souris « Oh ... il n'y a pas de soucis, ne vous inquiétez pas » lui assure je en souriant « Et je vous rassure, quand je suis sur mes travaux, je ne dors pas beaucoup la nuit non plus, donc je vous comprends » dis je en souriant, me rappelant que parfois, je regarde, par la fenêtre, la boutique d'Ozvan, rien que de me souvenir de cela, j'en rougis. En effet, la nuit, il m'arrive d'être assise sur mon rocking chair et d'observer l'atelier d'Ozvan encore allumé. J'efface ces pensées de ma tête, je ne veux pas qu'on me prenne pour une folle ou que sais-je, déjà que ma réputation laisse à désirer au sein du village, que certains voient mal une ancienne enfant perdue devenue adulte et encore célibataire au vu de mon âge, je n'arriverais sans doute jamais à me faire de ces traditions que je trouve quelque peu étrange.
Ozvan, s'était levé, m'adressa une nouvelle fois la parole « Oh euh ... il faut juste que vous essayez le costume et ensuite, le prix est resté le même, je vous l'assure, je veux juste savoir et voir s'il vous va » lui dis je en souriant. Finalement, il me demanda si je veux boire quelque chose, je souris et hocha doucement la tête « Du thé si cela ne vous dérange pas, c'est la seule boisson que je bois à l'instar de l'eau » dis je, rougissante, je n'aime pas trop le café et ne suis pas trop friande de lait
Ozvan à peine éveillé ne peut s'empêcher un sourire alors qu'elle lui répond de sa douce voix qui l'aide à se réveiller de la meilleure des façons. Son visage s'illumine alors qu'elle prétend ne pas beaucoup dormir, il a parfois vu sa maison illuminée à des heures où le reste de la ville dort depuis bien longtemps. Son cœur bat alors plus vite à la pensée qu'elle puisse peut-être l'observer ou peut-être juste savoir que lui plus ne dort pas. Mais sa maladresse laisse ses idées farfelues quittait son esprit un instant. Préfèrent se concentrer sur le costume qu'il ramasse et repose sur la chaise en demandant s'il doit encore quelque chose à la demoiselle. Puis alors qu'elle accepte un petit thé de sa part, il la dépasse pour se rendre dans une petite annexe à la pièce où trône une belle cheminée. Il ne met pas longtemps à l'allumer et à mettre une petite marmite d'eau à chauffer pour lui servir sa boisson. Il sort une petite boîte qu'il présente à jeune femme avec plusieurs parfums de thé qu'il a achetés au village il y a peu. La laissant choisir ce qu'elle préfère afin de le glisser dans l'eau chaude qu'il lui tend dans une tasse en porcelaine peinte à la main. Il se sert également et invite la jeune femme à s’asseoir si elle le désire sur une chaise poser dans la boutique maison d'Ozvan.
Buvant une gorgée du breuvage agréable qu'il affectionnait tant, il se lève alors posant sa tasse sur une table non loin où déjà divers jouets trainaient. « Je vais passer le costume voir s'il convient, je vous pris de m'excuser un instant. » Avant de retourner dans la petite annexe où il dormait plutôt, tirant le rideau pour se cacher à la vue de la jeune femme, ne voulant pas choquer sa pureté. Il ôte alors ses vêtements sales et poussiéreux. Il saisit le beau costume que la jeune femme avait fait de ses doigts de fées et l'enfila rapidement. Il semblait bien lui scier, mais il préféra laisser l'experte en juger, alors Oz tira de nouveau le rideau pour apparaitre de nouveau à la jeune femme un sourire radieux sur le visage. « Je pense qu'il est parfait. Je vous remercie. » Fit-il alors, son regard se posant alors sur tout son corps. Fier d'être ainsi vêtus. Il se sentait comme un homme neuf.
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