Un renard ne se laisse pas prendre deux fois à un piège
Avec cette nuit permanente les bois n’étaient plus sûrs et je dois bien le dire, depuis la mésaventure avec le chien géant, je n’étais pas rassuré de tomber nez à nez avec un nouveau colosse aux dents pointues. Par les demandes d’un ami, je m’étais rendu dans l’Ouest de l’île pour vendre des poteries et objets nécessaires aux gens isolés au-delà de la réserve des Indiens. Mon sac le dos, l’autre vide pendant le long de ma cuisse, j’avançais tranquillement, longeant la forêt des quatre saisons qui avait été jadis ma maison. Les quelques jours depuis mon retour à Blindman avaient été calmes, j’avais trouvé un travail qui me permettrait d’acheter du matériel pour me fabriquer une nouvelle maison, j’allais rembourser mes dettes, mais surtout, je me sentais de nouveau utile. La mine restait fermée, le gouverneur prétextant qu’avec ce temps sombre et incertain, il ne voulait pas mettre la vie des mineurs en danger. Je respectais sa décision, mais j’aurais préféré être payé de nouveau correctement et si possible continuer mon petit trafic. Pensif, je ne fis pas attention à une dénivellation dans le sol, mon pied gauche glissa sur le feuillage huilé, mon corps vacilla et tomba lourdement sur le sol qui se déroba sous mon poids. Le lien qui venait de s’accrocher à ma cheville se resserra et je fus entrainé à travers la forêt, lâchant sac et provision au passage. Les feuilles entraient dans mes vêtements, ma bouche avait un goût de terre, puis, la chute ! Si je suis tombé sur les fesses, la douleur n’en a pas été moins dure. Je grogne, râle, je frotte le bas du dos avant de lever les yeux vers l’ouverture dans le sol, celle-ci qui a été l’instigatrice de ma douloureuse chute. Je parle dans ma barbe, maudissant les enfants perdus qui se pensent si malin en agressant les bras gens. J’en oublie que moi-même j’aimais prendre au piège un adulte et rire de lui, lorsqu’il n’arrivait pas à bouger ses fesses des pièges que nous avions mis au point. Ici, l’adulte c’est moi, et même si je suis de grande stature, remonter vers la surface, risque de me prendre un peu de temps. Je passe ma main sur le mur de boue, je creuse un peu pour essayer de faire un escalier vers la surface. Mes ongles se noircissent, tant pis pour l’apparence, ma priorité est de sortir vite d’ici. Alors que je m’affaire à la tâche, une ombre au-dessus, me cache le peu de lumière que représentent les étoiles et l’astre nocturne. J’appose ma main sur le dessus de mes sourcils, plissant les yeux pour mieux voir la chose ou la personne qui se trouve eu dessus de moi. « Feisty !? » Tentais-je à tout hasard. Je discerne de plus en plus les traits de ce visage, mais l’obscurité ne m’aide pas beaucoup. « Est-ce que tu pourrais m’aider à grimper ? Je ne suis pas dangereux, je suis un marchand, un ancien enfant perdu de plus…alors…un coup de main, serait super ! » Pas de réponse, je soupire, les mains sur mes hanches, est ce que l’enfant est l’un de mes anciens camarades ou un récent, si c’est le second, je risque fort de passer beaucoup de temps dans ce trou.
Un renard ne se laisse pas prendre deux fois à un piège
ft. Erim
« Dans la nuit noire tu plongeras, dans mon piège tu tomberas, jamais plus tu ne te relèveras. »
Cette nuit noire et infinie commence à me désoler, je ne sais plus quoi faire, je n'ai plus le goût des choses qui m'attiraient tant il y a encore quelques jours, je ne sais pas ce qui m'arrive, et j'en ai marre, ça m'énerve. Je reste au camps, je papote, on essaye de rassurer un peu les gens qui ont eu des mésaventures durant ces derniers jours funestes. Feisty est pas dans son assiette, je le vois bien. Devant tout le monde elle fait genre, elle essaye de sauver les meubles, mais je la connais ma petite teigne, elle a perdue son éclat, son innocence en a prit un coup. Du coup ce soir je décide de faire quelque chose pour lui changer les idées. Comme on s'amuse toujours bien quand on fait des crasses aux adultes, j'ai décidé de faire ce que je sais faire de mieux, poser des pièges. Lorsque j'aurai attrapé un adulte, je pourrais aller la chercher et on pourra tranquillement se moquer de lui en rigolant à plein poumons, comme avant.
J'ai mis presque une heure et demie à finir mon piège tellement c'est pénible cette nuit sans fin. D'habitude je suis beaucoup plus efficace, pour le même temps j'en aurais posé au moins une dizaine. Mais bon, ce soir il me faudra me contenter d'un seul, j'espère juste que quelqu'un viendra s'y frotter, sinon j'aurais perdu une heure pour rien. En attendant je me pose non loin des feuilles huilées que j'ai posé au sol, camouflée derrière un buisson, afin de surveiller l'arrivée d'une éventuelle victime. Le temps passa, je commençais à désespérer, pourtant j'ai choisis un endroit plutôt fréquenté d'origine, il faut croire que l'ambiance du pays des merveilles n'est pas super propice aux voyages ces derniers temps. TOUT DE MÊME les gens ! Ne restez pas enfermés chez vous comme des fillettes, vivez votre vie, allez voir les habitants du reste du pays ... S'IL VOUS PLAID !
Bon, bien sur tout ceci n'est qu'un monologue dédié à mon supplice qui ne se fais que dans ma tête, même si je perds l'espoir de voir venir une victime, je ne tiens pas à griller ma couverture au cas ou ma chance tournerait. Et justement, un bruit de pas se fit entendre me signifiant que quelqu'un approchait. Je ne sais pas comment j'ai fait mais je me suis encore plus effacé derrière ce buisson minuscule, j'ai même retenue ma respiration, au cas ou. C'est pour ma Festoune que je suis là, alors pas question de tout faire rater à cause d'un petit reniflement inopiné. Je me hasarde à passer la tête hors de ma cachette juste au bon moment, juste pour voir ma victime, un homme blond (c'est tout ce que j'arrive à voir à la vitesse à laquelle il part emporté par mon piège machiavélique) décoller du sol pour ensuite le retrouver d'un peu plus près, mais très près.
Durant son magnifique vol plané suivit d'un léchage de sol intense, ma pauvre victime lâche ses sacs et se précipite vers le trou que j'ai passé tant de temps à creuser. Je récupère joyeusement mon butin avant d'aller narguer cet adulte que j'ai réussis à capturer. Quoi, oui je sais c'était censé être une surprise pour Feisty, mais j'ai bien le droit de regarder et de me moquer tranquillement avant d'aller la chercher non ? Lorsque je me penche pour observer le petit lapin qui se trouve pris au piège dans cet immense trou, je retrouve le grand blond en train de creuser à même la terre afin de s'aménager un escalier de fortune. Non mais il n'est pas question qu'il s'échappe celui-là, j'ai eu tellement de mal à l'avoir ! Alors là, je suis en colère moi, il va voir ce que c'est que de vouloir s'enfuir avant que j'ai pu ramener ma Feisty ! " Feisty !? " Hein quoi ? Non mais qu'est-ce qui se passe là, il lit dans mes pensées ou quoi ? Ou alors cette petite fouine connait La bagarreuse ? Je sais plus trop quoi faire là, je suis un peu sur le cul, heureusement qu'il voit pas ma tête sinon je me serais ridiculisée.
" Est-ce que tu pourrais m’aider à grimper ? Je ne suis pas dangereux, je suis un marchand, un ancien enfant perdu de plus…alors…un coup de main, serait super ! " EN voilà une bonne ! Un ancien enfant perdu et puis qui encore ! Il se moque de moi, j'en suis sure ! Juste parce qu'il est jeune il s'est dit qu'il allait me vendre ça histoire de m'embobiner pour que je l'aide à sortir. Mais il n'est pas tombé sur une bleu je ne suis pas née de la dernière pluie, ce n'est pas pour rien que je suis La maîtresse des pièges, je suis sans pitié. " Hum ! Ah ouais, si t'étais un enfant perdu alors prouve le sac à prout ! " On verra bien ce qu'il peut me vendre comme bobard, en tout cas je compte bien le laisser patiner dans la choucroute encore longtemps !
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Erim Moorehead
Beware, I'm starving
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ζ Localisation : A Blindman's Bluff dans une belle maison près de celle du Gouverneur
ζ Occupations : Ancien enfant perdu, ancien mineur...Bras droit du gouverneur
ζ Âge : Vingt-trois ans
ζ Statut : Marié à la plus délicieuse des vendeuses de Rhum de Blindman
ζ Signes distinctifs : cicatrice en dessous de l'épaule gauche causée par une balle
Un renard ne se laisse pas prendre deux fois à un piège
Après un petit temps sans aucun bruit, je perçois enfin la voix fluette d’une enfant, mais ce n’est pas celle de mon ancienne amie. Je reconnaitrai sa voix entre mille.
May-Lee : Hum ! Ah ouais, si t'étais un enfant perdu alors prouve le sac à prout !
Cette phrase me fait sourire, heureusement pour moi, je ne pense pas qu’elle puisse le voir avec cette obscurité ambiante. Je prends le temps de la réflexion, frottant mes mains crasseuses sur mon pantalon, j’ai les pieds dans la boue, il fait froid, j’ai fait une chute en plus de m’être fait trainer comme un mal propre à travers une partie de la forêt. Rien à dire, si ce n’est que je suis certainement amoché par endroits, mais pour le moment, je ne ressens rien et c’est peut-être mieux ainsi. Mes mains se posent à mes hanches et je redresse mon visage sali vers la silhouette sombre au dessus de moi. « Que je te le prouve ? Oui, bien sûr… » Je soupire avant de débuter mon plaidoyer. « Au centre de l’arbre se trouve la grande tablée, là-bas on y mange ou pas, car l’imagibouffe est bien souvent de mise, si Rufio le décide. Toutes les cabanes sont reliées entre elles par des passerelles, des toboggans…attends que je me souvienne…ça remonte à si longtemps…Euh…au creux de l’arbre du pendu, il y a une petite habitation, seuls quelques enfants peuvent s’y amuser, les fées adorent y faire des bals et amuser les enfants. Lorsque j’étais encore parmi vous, on s’amusait près du totem volé par les Indiens…je me faisais appeler Platy Calico, mais tout le monde me nommait Calico, je ne sais pas quand tu es arrivée, je ne vois pas ton visage, mais, je connais bon nombre d’enfants perdus, et le nouveau également, celui qui était prisonnier de Barbe Noire…Peter. Je l’ai aidé à s’enfuir du bateau…Je connais Feisty, Rufio, mais lui si tu pouvais ne pas le faire venir cela m’arrangerai, il me tuerait certainement parce que j’ai souhaité grandir…et…beaucoup d’autres…mais te nommer le camp ne changera pas grand-chose…alors ? Est-ce que j’ai été assez détaillé pour que tu me fasses confiance ? » Pas de réponse, si elle ne m’aide pas, je me disais qu’une fois le soleil levé, je pourrais mieux voir, mais la nuit est là depuis de jour, cela m’étonnerait fort que l’astre solaire se redresse pour moi. « Petite ? Tu es toujours là ? Je te jure que je ne suis pas ici pour te faire de mal, je passais juste pour mon travail, je livre des objets aux habitants un peu éloignés et même si j’adore m’amuser, et que ce serait un plaisir de jouer avec toi, il faut vraiment que je sois payé…et si je reste ici ou pire…Si tu décides de me tuer, je ne pourrais pas te raconter, comment faire des pièges encore mieux que celui-ci dans lequel je me suis laissé prendre…. » Oui, c’est rusé d’appuyer sur ça, mais réagira-t-elle comme je l’espère ? Avec les enfants perdus, c’est dur de le dire.
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