Ma main se pose sur mon ventre plat. Je ne comprends pas pourquoi nous ne parvenons pas à avoir un enfant, pourtant ce n’est pas faute d’essayer puisque dès qu’Haran est à la maison, nous nous chevauchons constamment. Est-ce que cela vient de… ma particularité ? C’est ce que je crains de plus en plus, au fur et à mesure que les années passent et qu’aucun enfant ne vienne. Ma mère, la seule à connaître mon secret pense que ce n’est pas la raison puisque j’en suis la preuve. Seulement, elle ignorait que mon père venait des Océans – bien qu’on n’en soit pas certaines encore aujourd’hui – et puis ça peut aussi être une chance unique. Je veux dire, Haran et moi, on veut un enfant depuis des années et pourtant, rien. Est-il possible que je sois stérile ? Où que cela vienne de mon mari ? J’ai tellement de questions et pourtant, quand je me suis rendue chez une prétendue médium pour avoir des réponses : elle m’a confirmé que ni Haran ni moi n’étions stériles. Alors quoi ? La dernière conclusion, c’est le fait que lorsque je vais dans l’océan, mes jambes deviennent une queue de poisson d’une couleur or. Bon, on n’est pas obsédé pour le moment, on veut simplement avoir le fruit de notre amour. Je soupire. Haran est parti depuis déjà une semaine, mais il doit revenir dans les jours qui viennent. J’ai hâte de le retrouver, c’est l’amour de ma vie. Je n’ai pas eu le temps de me lamenter dans ma solitude, puisque j’ai exécuté deux contrats pour deux familles différentes : des querelles de terre ou je ne sais quoi, ils voulaient qu’une tête tombe et je m’en suis chargée. Seulement, la seconde a été plus difficile et d’habitude, je travaille proprement, mais cette fois-ci, mes vêtements ont porté les stigmates de mon affaire. Heureusement qu’il n’arrive pas à l’improviste sinon, je suis certaine de recevoir un serment et une interdiction ferme. Monsieur n’aime pas que j’aille tuer, par crainte que je me fasse tuer. Mais, je sais me défendre et me battre –ce qu’il sait- mais, c’est un homme avec beaucoup d’orgueil qui veut protéger son épouse.
Je sors pour aller sortir les chèvres afin qu’elles aillent brouter un peu l’herbe pendant que je termine mes lessives au lavoir. Je reviens, range la maison et récure le chaudron : ensuite je vais tenir compagnie à mes bêtes. J’aime leur présence qui m’apaise et ils aiment aussi sentir qu’un maître est proche d’eux. J’ai perdu deux chèvres il y a deux mois à cause des loups, je ne tiens pas à ce que ça se reproduise. C’est d’ailleurs pour ça qu’Haran souhaite ramener un chien qui pourra nous alerter si des prédateurs rôdent. Ma seule hantise, m’attacher à cet animal et le retrouver éventrer par un loup. Lorsque j’entends des voix, je redresse le visage dans l’espoir de voir l’épaisse silhouette de mon mari apparaître seulement, il y en a plusieurs. Notre maison est à quelques minutes de marche du village de pêcheur : on n’a pas l’habitude de recevoir des invités et encore moins d’avoir beaucoup de passage dans les environs –sauf des égarés comme ça doit être le cas de ces hommes-là-. Je me redresse, pour aller me placer près de la porte de chez moi quand ils s’arrêteront à ma hauteur : à moins qu’ils passent leur chemin après une salutation. « Messieurs ! » Aucun doute, ce sont des pirates. Je me demande ce qu’ils font par ici, ils ne risquent pas de trouver beaucoup de richesses dans les environs. Haran m’a toujours dit de leur donner ce qu’ils veulent, dans la limite de mes possibilités, si je viens à croiser leur route. « Est-ce que je peux vous aider ? »« Tu es seule femme ? » Mes mirettes tombent sur le faciès de l’homme au centre, couvert d’un grand chapeau. « Mon mari n’est pas loin, il chasse. » Ils veulent boire et manger, ensuite ils repartiront. Je n’ai pas grande confiance en eux, mais je ne dois pas refuser. Je n’ai pas envie qu’ils tuent ou volent mes bêtes, détruisent ma demeure ou tente de me tuer. J’étire un sourire, ouvrant ma porte pour les laisser entrer. Je vais jusqu’à mon garde-manger pour ramener des fromages, du pain ainsi que de la viande séchée. Je dépose deux bouteilles de vin sur la table et je les laisse dévorer leur repas en silence. Celui qui doit être le capitaine ne cesse de me mirer, ce qui est plus que gênant et dérangeant. Je vais chercher une arme que je dissimule dans ma robe avant de revenir auprès d’eux. « Tout est à vôtre goût messires ? » Le capitaine s’approche de moi, le bruit de sa jambe de bois résonnant le sol. « Non, pas tout. » Ses yeux descendent sur ma poitrine qui se soulève plus rapidement, j’ai compris où il veut en venir. « Mon mari ne va plus tarder, vous avez demandé à boire et à manger, ce que vous avez eu. Je vous conseille de partir immédiatement à présent ! »
Les hommes se lèvent, emportant les restes avec eux et je raccompagne jusqu’à la porte le capitaine en soupirant. J’ai pourtant un mauvais pressentiment, comme si ça ne pouvait pas se terminer si facilement. Je referme la porte et m’adosse contre celle-ci, me mordant la lèvre. J’y ai échappé de peu, pensais-je avant que la porte ne s’ouvre violemment en me projetant sur le sol. Trois hommes s’empressent de me redresser et je sors ma lame pour l’enfoncer dans la joue d’un marin, la retirant tout aussi vite pour planter un autre au niveau de la gorge. Le troisième recule et je lève les yeux vers le Capitaine et ses hommes : « Je vous ai conseillé de partir ! » Le sourire carnassier du Capitaine ne m’aspire que du dégoût et pourtant, ils s’y prennent à plusieurs pour réussir à me maintenir. Il veut simplement se vider, mais je ne me laisse pas faire, mordant, griffant, cognant pour me débattre. Lorsque je reçois un coup de crosse au visage, je tombe sur le sol en léchant ma lippe que j’ai mordue sous le choc. Le goût cuivré du sang recouvre ma langue et je lève un regard sombre vers le malotru qui a osé me frapper : « Tu vas le regretter, sale chien ! » Je lui saute dessus pour frapper, mais je n’ai pas le dessus. Ils sont cinq sur moi et je me fais rapidement maîtriser, avec ma robe relevée au niveau de mes hanches. J’ai envie de les tuer et si j’avais toujours mon poignard ou n’importe quelle autre arme en main, ils seraient tous sur mon plancher à se vider de leur sang.
Haran Delendar
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ζ Âge : 33 années Neverlandaises
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ζ Signes distinctifs : Son buste est recouvert de tatouage et de cicatrices. Il a une longue balafre sur une jambe qu'il a eut lors de son premier combat. Son oreille gauche n'entend plus qu'à 50% à cause d'un canon qui lui a fait perdre une partie de son audition. Cicatrices sur les visages à cause d'une tentative d'assassinat sur sa personne.
Voilà une semaine que je suis loin de mon épouse et de notre chez nous. Je parcours les forêts et les villages de Neverland, vendant mes marchandises pour avoir de quoi subvenir aux besoins de mon foyer pour l’hiver qui approche promptement. Ma bourse est remplie et je ne suis pas mécontent d’avoir vendu mes dernières peaux et gibiers à Blindman’s Bluff, je peux à présent reprendre la route vers le village plus à l’Est. J’empoigne les rênes de mon cheval qui tire ma carriole et doucement, nous faisons le chemin vers la maison. Pensif pendant la route, je m’imagine Keyne assise près de nos bêtes, jouant avec un morceau de bois et lui infligeant un dur sort avec sa lame. Ma femme est sans doute la meilleure chose qui me soit arrivée. Nous ne sommes pas très différents l’un de l’autre, j’ai seulement, plus d’envie d’aventures qu’elle. Oh, je sais bien qu’elle me désobéit parfois, prendre des contrats pour tuer des gens, ce n’est pas la meilleure chose qu’elle est faite dans sa vie et même si cela apporte de l’argent à notre foyer, je ne suis pas certain que la finalité de toute cette violence nous rapporte au final. Le rictus qui s’affiche est pour elle, ma belle blonde fougueuse, j’ai hâte de la retrouver, la prendre contre moi et réchauffer nos corps. Une semaine, c’est bien long pour nous. Car je sais qu’elle se languit de moi, autant que je peux me languir d’elle. Je passe par le village, déposant quelques pièces à ma mère avant d’emprunter le sentier vers la colline pour gagner ma demeure. Le chemin est escarpé et je dois plus pousser ma monture pour qu’elle puisse faire les derniers mètres me séparant de mes terres. Enfin, j’aperçois au loin le toit de chaume et la fumée de la cheminée, elle a dû préparer à manger, savait elle que je revenais…je m’en doute un peu, elle sait que je fais toujours au plus vite pour revenir auprès d’elle. Car, elle est ma sirène qui m’appelle et je suis le marin qui sous son charme revient en toute hâte. Seulement, à quelques mètres je me stoppe, voyant des hommes, des pirates sortirent de chez moi. Mon sang se glace, je n’aime pas ce que je vois. Ma main se porte à ma hachette, ils entrent, comme s’ils pillaient l’endroit. Bon sang ! Ni une, ni deux, je suis déjà à courir vers ma masure, sautant les buissons qui me séparent de l’endroit. Ma hache à la main, je saute encore les barrières avec facilité, je ne prends pas le temps de la réflexion. Mon pied s’abat sur la porte qui claque sous le coup de la violence, ma hache fait un mouvement rotatif pour se planter dans le dos d’un homme. Il hurle et je le repousse sans ménagement sur le sol, un autre vient vers moi et mon arme se plante dans son abdomen, déversant par ce seul coup les entrailles de l’immonde individu. Je ne suis que fureur et crainte pour elle, même si je sais, parce qu’elle me le dit souvent qu’elle sait se battre. Je prends un coup dans les reins, mais cela ne me déstabilise pas, trop de férocité dans mon acte, j’aurais le temps d’avoir mal plus tard. L’homme sort son arme à feu et tire, il touche mon épaule, mais qu’importe, tel un barbare remplie de rage, je fonds sur lui, ma hache rencontre la lame de son épée, mon bras s’engourdit à cause de ma blessure. De l’extérieur, je dois ressembler à un ours qui attaque. Toutes dents sorties, poussant des cris pour impressionner. Je finis par donner un coup qui coupe l’artère de l’homme, pensant qu’un autre prend la fuite, laissant ma maison dans un bain de sang. Debout dans la salle principale, le torse couvert de sang, ainsi que l’ensemble de corps, je reste là, ma poitrine se soulevant par saccades. Keyne se redresse et vient vers moi, je l’encercle, la peur de la perdre a été plus grande encore que ma propre perte. J’embrasse le haut de son crâne, fermant les paupières pour respirer correctement, mais je suis encore trop dans l’action. Les muscles tendus et la crainte dans le ventre. « Tu vas bien ? »
Keyne Delendar
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ζ Statut : Épouse possessive et comblée, de nouveau avec son mari
Je déteste être faible, je déteste lorsqu’on a le dessus sur moi – sauf quand il s’agit d’Haran – parce que cela montre que je ne peux pas m’en sortir seule. Et pourtant, je le peux, j’en suis convaincue. Ils sont plus nombreux avec un but lubrique, c’est peut-être la raison pour laquelle j’ai moins de chance de vaincre. Si je me laisse faire, peut-être qu’ils me laisseront la vie sauve ainsi que ma demeure intacte ? Mais rien qu’à l’idée qu’un autre homme m’habite que mon mari, j’en ai la nausée. Ce sale pirate tente – tant bien que mal – d’avoir le dessus, d’écarter mes cuisses, mais je me débats tellement. La porte claque et j’ai à peine le temps de relever le regard, d’apercevoir une chevelure sombre familière que la pression sur moi s’apaise. J’entends les cris d’agonies de ces malotrus, ainsi que la voix de mon époux venu me porter secours. Je déteste être la femme en détresse et c’est pourtant le cas. Un des hommes prend la fuite alors que tous les hommes sont sur le sol, éventré pour l’un, égorgé pour l’autre… il y a même une décapitation. Mon cher mari a fait fort dans son attaque, aucun quartier. Je relève les yeux sur son faciès avant de venir le rejoindre dans une étreinte, ce n’est pas mon mari actuellement, mais une bête sanguinaire et je dois l’aider à revenir auprès de moi. Mes doigts glissent dans ses cheveux, je ferme les yeux contre lui avant de recevoir un baiser sur le front. Mes mirettes rencontrent les siennes et j’étire un sourire en posant ma main sur son visage ensanglanté : « Je vais bien. » Nos lèvres s’accrochent pour un baiser profond avec un arrière goût de frayer. Je me détache de lui, constatant que je suis également couverte du sang de ces pirates après notre étreinte, mais que surtout, tous ces corps inondent mon plancher et qu’il va me falloir des heures pour réussir à le ravoir parfaitement. « Il faut se débarrasser des corps Haran ! » Il baisse les yeux sur ce qu’il vient de faire, se rendant certainement compte de la cruauté dont il a été capable tandis que je vais chercher la charrette.
Je l’arrête devant notre porte et je descends : « Emmène-les sur la charrette Haran ! » Je le rejoins à l’intérieur, assis sur une chaise en observant les hommes au sol. Je soupire, venant plier mes genoux devant lui : « Tu l’as fait pour m’aider Haran, alors ne t’inflige pas de culpabilité pour des pirates ! Ce sont que des pirates ! » Je suis plus dure que lui, peut-être parce que j’ai l’habitude de tuer des gens ou alors, il pense à autre chose. Ce n’est qu’un chasseur d’animaux, pas d’homme donc peut-être qu’il vient de tuer pour la première fois, mais qu’il ne me le dira jamais par fierté ? Je traîne un des corps à l’extérieur, avant de le refaire pour les autres. Je ramasse la tête et je me tourne vers Haran qui n’a toujours pas bougé : « Est-ce que tu peux m’aider s’il te plait ? » Je vais balancer la tête à l’arrière de la charrette puis je reviens vers lui, donnant un coup de pied dans ses jambes pour qu’il revienne à lui. « Bordel Haran, ne fais pas ton sous-homme ! Tu as tué, et alors ? Tu ne vas pas en mourir, alors bouge-toi ! » Je le tire vers l’extérieur pour qu’il soulève les cadavres afin qu’ensuite, on puisse aller les balancer dans la porcherie du vieux Hork, c’est bien connu que les cochons mangent tout.
Haran Delendar
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Keyne me rassure, bien qu’il m’ait suffi d’un peu de lucidité pour me rendre compte qu’elle se portait parfaitement bien. Le baiser qu’elle dépose sur mes lippes me fait immerger doucement vers la réalité. Si on me demandait ce que je viens de faire, je pense n’être pas en mesure de décrire mes gestes. J’ai agi par instinct, par peur et par colère. Jamais, Ô grand jamais, je n’aurais pu prévoir mes actes, tellement de violence en moi qu’il aurait été impossible à mes parents de me reconnaitre.
Keyne : Il faut se débarrasser des corps Haran !
Les corps…j’ai assassiné des êtres humains. Mes iris se posent lentement sur le spectacle d’horreur dont je suis l’auteur principal. L’un d’eux, a encore les paupières ouvertes et en croisant ce regard vidé de toute vie, je faiblis. Comment en suis-je arrivé à une telle chose ? Est-ce vraiment moi qui les ai tués ? Keyne sort de la maison, lentement, mes jambes me lâchent et je trouve appui sur une chaise, mon séant prend place sur le meuble de bois, construite de mes mains. J’ai encore du mal à saisir l’étendue de mon acte. Oui, je viens de prendre des vies pour la première fois, aie-je ressenti du plaisir en le faisant, certes oui, sur le moment. Mais ce qui accable ma misérable carcasse pour le moment, c’est de voir ces trois corps sur le sol de ma maison. Ils ont failli souiller ma femme et c’est à présent leur sang qui jonche le plancher de ma demeure. Keyne parle de l’extérieur, je l’entends, mais je ne réagis pas, c’est comme si ma tête était dans un épais brouillard, comme lorsque je m’étais égaré dans les marais. Elle entre, je peux la voir, mais je reste vide de tous actes, de tous mouvements. Sa silhouette s’approche de moi, je vois son visage se placer à ma hauteur, et je cligne des yeux plusieurs fois, car j’ai l’impression qu’elle est floue et sa voix lointaine et caverneuse.
Keyne : Tu l’as fait pour m’aider Haran, alors ne t’inflige pas de culpabilité pour des pirates ! Ce sont que des pirates !
Elle repart sans que je n’aie encore bougé. Je le voudrais, mais je pense accuser le coup de mon acte. Laisse-moi le temps de m’en remettre. J’ai la sensation de lui avoir dit cela, mais lui aie-je bien dit ? Mes lèvres se sont-elles ouvertes pour lui prononcer ces paroles ? Elle revient puis repart, doucement, les corps ne sont plus, ne restent présent que les taches qui maculent mon sol. Je sens un choc qui fait vibrer jusqu’à ma tête. Keyne vient de tenter de me secouer. Elle a parlé, mais…je ne sais pas ce qu’elle a prononcé. Mon bras bouge et je me redresse, prendre l’air me remet les esprits plus rapidement en place. De nouveau, je mire les corps sans vie. Je dois les mettre dans la charrette. Sans parler plus, je soulève sans grand mal les corps, l’un après l’autre, ils remplissent notre charriot, habituellement réservé à mes marchandises. Ma femme s’approche de moi, posant ses mains de chaque côté de mon visage, j’ai enfin repris mes esprits, elle est là, je la mire avec force, elle est forte, ma Keyne, plus que moi en cet instant. Ma large paume se pose par-dessus sa main gauche et je souris enfin. « Ça va aller…ils…ont eu ce qu’ils méritaient ! » Sur ces bonnes paroles, je lâche, un grand soupire, et je grimpe sur mon charriot jusqu’au village. Le vieux paysan me regarde décharger ma cargaison, pendant que Keyne, lui parle discrètement. Une fois mon colis déposé, je reprends les rênes de ma jument pour la tirer et lui faire faire demi-tour. Ma femme me rejoint et nous remontons vers notre petite fermette. Sur le chemin, je saisis la main de Keyne dans la mienne. « Je suis désolé pour mon moment d’absence. Je n’avais jamais encore jamais tué d’Hommes de ma vie, mais ce n’est pas cela qui m’a rendu étrange… J’étais un autre homme lorsque je les ai attaqués. J’avais tellement de colère, de rage, de peur…Je me suis fait peur, Keyne, terriblement peur. Est-ce que cela fait de moi, un monstre ? » Elle semble ne pas le croire. Je ne ressens pourtant aucun remords, aucune pitié pour eux, ils sont morts et j’en suis heureux. C’est peut-être ce sentiment qui me fait frissonner. Parce que j’ai aimé ce que j’ai fait. Ôter la vie de mes mains, cela m’a plu…oui, c’était presque plaisant.
À notre retour, j’aide Keyne à nettoyer notre sol, les murs, les objets. Ce n’est pas parfait et on sent encore l’odeur de la mort, ce goût cuivré qui prend au nez lorsqu’on respire dans la pièce. J’observe ma douce femme, nous sommes encore couverts l’un comme l’autre du sang des autres. « Keyne…je vais à la rivière, tu devrais en faire autant… » Elle se regarde et sourit. Je lui tends ma main et nous partons pour la petite rivière qui passe non loin. Une fois mes habits ôtés, je me glisse le long de la berge, dos contre la terre et je reste là, le regard vers l’horizon.
Keyne Delendar
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Enfin, il réagit. Je suis certainement trop dure avec lui, la première fois que j’ai tué, j’étais dans une situation vaguement familière sauf que moi, ce n’était pas pour me défendre, mais intentionnellement. J’avais tué parce qu’on m’avait pour le faire : un homme malsain et violent envers ses enfants. Parait-il, d’après l’épouse, qu’il avait défloré sa première fille mariée à un homme qu’il avait choisi pour elle. Une pourriture. Ceci étant dit, j’avais quand même eu un moment d’arrêt après qu’il soit mort pour me remettre les idées en place, pour évacuer la rage et le plaisir que j’avais ressenti en lui retirant la vie. Maintenant, c’était un automatisme et la mort des gens ne me choque plus. Je l’observe soulever les cadavres des pirates qui ont voulu me souiller pour les placer à l’arrière de notre charrette, il semble de nouveau être avec moi et cela me soulage. Je m’approche de lui quand il a terminé sa besogne et j’encadre son visage de mes paumes. « Ça va aller…ils…ont eu ce qu’ils méritaient ! » J’approuve d’un mouvement de tête et monte à côté de lui pour qu’on aille jusqu’à Bartok, vers la demeure du vieux Hork. Je saute une fois à sa hauteur et je laisse Haran s’occuper de jeter les corps dans la porcherie tandis que j’étire un sourire : « Salut Hork ! Navrée de venir t’ennuyer avec ça, mais des pirates nous ont attaqué et on doit faire disparaître les corps pour éviter que d’autres viennent jusqu’à nous, tu comprends. » Le vieillard hoche de la tête et tend sa main, il espère bien avoir une petite compensation pour son silence. Je sors une pièce d’or de ma poitrine que je dépose dans sa paume calleuse. « Voilà, tiens ta langue vieil homme ! » Il m’offre un sourire, de toute façon, c’est bénéfique pour lui, car il n’aura pas besoin de nourrir ses cochons aujourd’hui. Et il parait que ça fait de la bonne viande quand ces animaux mangent de la chair humaine. Ils ne laisseront que les vêtements que le vieil homme brûlera certainement, mais cet acte est derrière nous à présent. Je laisse le vieil homme pour rejoindre Haran qui repart déjà en direction de notre demeure. Mes mirettes tombent sur sa paume qui renferme la mienne : « Je suis désolé pour mon moment d’absence. Je n’avais jamais encore jamais tué d’Hommes de ma vie, mais ce n’est pas cela qui m’a rendu étrange… J’étais un autre homme lorsque je les ai attaqués. J’avais tellement de colère, de rage, de peur…Je me suis fait peur, Keyne, terriblement peur. Est-ce que cela fait de moi, un monstre ? » Je croise ses yeux et j’étire un sourire. « Non Haran, ça ne fait pas de toi un monstre, je peux te l’assurer. » Voilà qui me rassure, même si d’un certain côté, apprécier de tuer le mène obligatoirement vers une autre destinée. Se contenter de la chasse et la pêche ne sera plus jamais suffisant pour mon adoré, ça non.
Je le laisse aller donner sa ration à la jument tandis que j’entre à l’intérieur pour commencer à frotter le plancher. Le sang, ça tache vite si on ne nettoie pas rapidement et malheureusement, je vais devoir recouvrir le sol d’une peau pour éviter qu’on sache qu’il y a eu une marre de sang à cet endroit. JE passe mon poignet sur mon front pour essuyer la sueur qui perle, levant les yeux vers Haran avec un soupir. Tout n’est pas parti, mais au moins, on ne ressemble plus à une boucherie qui vient de sacrifier des bêtes – en l’occurrence des pirates ici -. « Keyne…je vais à la rivière, tu devrais en faire autant… » Je baisse les yeux sur ma robe qui effectivement, est recouverte par-ci et par-là, de sang séché et de giclures durant sa bataille. J’attrape sa main et nous sortons de la masure pour aller jusqu’à la rivière, à quelques pas de chez nous. J’observe le dos épais et musclé de mon époux avant de laisser tomber ma robe sur le sol. J’avance dans la rivière, recouverte uniquement d’une chemise en toile fine qui deviendra rapidement transparente. Je tremble légèrement, non par le froid, mais par le fait de me retrouver dans l’eau. Heureusement, ce n’est pas profond et ça arrive juste en dessous de ma taille. Mais ça reste une certaine profondeur et malgré l’eau translucide, je ne peux réprimer mes craintes. Je m’immerge complètement avant de ressortir en jetant ma chevelure vers l’arrière. Je frotte mon visage avant de revenir près de la berge, m’allongeant à côté de mon époux qui semble pensif. « La première fois que j’ai tué un homme, je ne pensais pas que je prendrais autour de plaisir à retirer une vie. Et pourtant, ç’a été le cas. Je me suis fait peur sur le coup, je ne voulais pas devenir une bête assoiffée de sang qui tue tout le monde. Mais non, je ne suis pas devenue comme ça. J’ai juste… aimé tué parce que c’était une pourriture. Est-ce que tu penses que je suis un monstre ? » Il tourne ses yeux vers moi et j’étire un sourire, venant au-dessus de lui en caressant sa barbe tendrement. « Tu as tué… Est-ce que tu ressens du remords pour ça ? » Il remue de la tête et je viens frôler ses lèvres des miennes : « Qui en ressentirait en tuant des pirates ? Tu n’es pas un monstre Haran, alors cesse de te torturer l’esprit. Je le vois, tu es pensif… Personne ne le saura et ça n’aura aucune répercussion sur notre vie. » Je pose ma tête contre ses pectoraux : « Et je t’aime autant qu’avant. » Si ce n'est plus, car le voir dans cette folie assassine m'a donné des envies profondes de lui. La violence est si proche du désir charnel.
Haran Delendar
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Ce liquide salvateur me fait le plus grand bien, mon corps se refroidit, se décontracte doucement après ce qu’il s’est passé. Je ne me sens plus en dehors de mon corps, il n’y a que mes pensées qui me trahissent encore aux yeux de Keyne qui après avoir plongé, me rejoint sur le bord de la rivière. Je sens son regard sur moi, le mien toujours accroché à la ligne d’horizon dans le lointain. Elle ouvre les lèvres et parle, je l’écoute sans toutefois me tourner vers elle, ce n’est pas un manque d’attention, j’enregistre tout, j’écoute seulement. Keyne : La première fois que j’ai tué un homme, je ne pensais pas que je prendrais autour de plaisir à retirer une vie. Et pourtant, ç’a été le cas. Je me suis fait peur sur le coup, je ne voulais pas devenir une bête assoiffée de sang qui tue tout le monde. Mais non, je ne suis pas devenu comme ça. J’ai juste… aimé tué parce que c’était une pourriture. Est-ce que tu penses que je suis un monstre ?
Sa question m’interpelle, mon regard bifurque vers son visage magnifique. Comment pourrais-je croire un instant qu’elle est un monstre. Certes, je n’aime pas sa manière de rapporter de l’argent pour rendre notre foyer plus agréable, mais faire d’elle un monstre, cela, jamais je ne le penserai. Elle s’approche, se plaçant à califourchon sur mes cuisses, tout en complimentant ma barbe de ses doigts délicats. Mon regard se pose un instant sur sa poitrine ronde qui se trouve légèrement en dehors de l’eau.
Keyne : Tu as tué… Est-ce que tu ressens du remords pour ça ?
Mon regard parle pour moi, ma tête va de droite à gauche plusieurs fois dans un mouvement régulier et cours. Ses lèvres viennent se coller à leur jumelle de mariage, m’apportant plus de réconfort et de certitude qu’elle ne peut le croire. J’aime ma femme, pas seulement pour sa beauté, mais pour tout ce qu’elle apporte à ma vie, que ce soit par son esprit, sa maturité et tant d’autres choses. Je suis chanceux de l’avoir trouvé sur ma route, jamais je ne regretterai ce jour où je l’ai sauvé de la noyade. Elle continue de vouloir me rassurer, mais ce n’est pas parce que je ne parle pas que je suis encore sous le choc. Je songe juste, je suis un peu las également, après plusieurs jours de voyage, une mauvaise surprise en rentrant et la peur de la perdre, car j’ai eu peur. Je n’ai pas pensé que je pouvais me faire tuer ou blesser en les attaquant, j’ai pensé à elle, à ce qu’ils auraient pu lui faire. Je ne laisserai jamais un homme quel qu’il soit la blesser. Mes yeux se clos alors que sa tête vient toucher mon torse, ma respiration se fait plus lente encore, mes paumes se posent dans son dos rafraichi par l’eau qui s’écoule doucement sur nos deux corps.
Keyne : Et je t’aime autant qu’avant.
Je souris sans retenue, allant jusqu’à embrasser le haut de sa tête. « Je le sais… » Nous restons un long moment l’un contre l’autre, respirant juste nos parfums et profitant de nos chairs collées l’une à l’autre. Elle ressort la première et je la suis de près, passant mes vêtements une fois mon corps séché par un linge. Lorsque nous approchons de la maison, je m’arrête avant de passer la barrière, le visage fermé et pris d’un doute. « L’un d’eux a pris la fuite ! Je ne sais pas pourquoi cela ne me revient que maintenant, Keyne. Ils vont revenir pour se venger, je connais ce genre d’homme. » Ses deux billes claires me font face et je reste droit, réfléchissant à un moyen de nous défendre, s’ils reviennent en plus grand nombre. « Je dois protéger la maison durant les prochaines nuits » Elle s’approche de moi, posant ses mains sur ma mâchoire, elle ne semble pas inquiète pourtant, elle devrait. En plus grand nombre, nous n’aurons pas les mêmes avantages que cet après-midi. « Je préfère me montrer prudent qu’inconscient, Keyne ! » Je la contourne pour aller dans la bergerie, je passe la porte pour aller vers le fond où se trouve un grand coffre que j’ouvre sans me poser de question. J’en ressors des épées, des couteaux et deux armes à feu. J’ouïs le son de ses pas vers l’entrée, elle ignorait que je possédais ces armes où si elle les a trouvés un jour n’en a jamais dit un mot. Ma tête pivote légèrement pour l’apercevoir, je me relève, portant les armes en passant près d’elle et me dirigeant vers la maison. Je dépose l’armement sur la table, je dois vérifier que tout est bon pour un combat. « On est jamais trop prudent avec ces forbans, je ne veux pas qu’ils pensent que nous sommes de simples cibles »
La nuit vient rapidement, je ne dors pas cette nuit. Assis sur une chaise devant la fenêtre avec la vue du chemin pour venir à notre masure, j’attends, j’observe le moindre signe d’une présence nocturne. Au matin, je me suis assoupie et je suis réveillé en sursaut par Keyne qui vient de poser le pichet de lait sur notre table. Je passe une main sur mon visage, les traits tendus et le visage encore endormi. Elle me demande si j’ai faim et je réponds positivement avant de sortir pour me soulager. Une main appuyée contre un arbre, je baille bruyamment, lorsque trois hommes à cheval arrivent près de chez nous. Des pirates, je referme le cordon de mon pantalon et je fonce dans la maison attrapant une arme à feu et ressortant avec la ferme intention de les tuer eux aussi. L’un d’eux vient à lever les bras au dessus de ses épaules. « Du calme, mon ami ! Je ne viens pas ici pour te chercher querelle ! » Il parle bien pour un sale loup de mer. Je l’observe descendre de sa monture et s’approcher de moi, de nous, Keyne est juste derrière, une arme à la main également. « Qu’est ce que vous voulez ?! » Il sourit et montre l’homme amoché qui a fui hier. « Je veux juste discuter, l’homme que tu vois là, est…enfin, il assure que tu as tué et certainement à juste titre, trois hommes des pirates pour être plus exacte » Il stoppe son avancée à bonne distance, pas d’arme en vue, mais je suis sur mes gardes. Sa main se poste à sa moustache qu’il caresse comme pour trouver ses mots. « Donc…s’il et vrai et que tu confirmes avec témoin que tu es bien l’auteur de cet acte…euh…cela fait de toi, notre nouveau Capitaine ! » Mes yeux s’arrondissent qu’est ce que c’est que cette plaisanterie douteuse. « Je sais que cela peut paraitre étrange, mais nous avons un code pirate à tenir et nous avons juré devant le Roi de tenir ce code…bien que parfois nous soyons contraints de le détourner…mais…si tu as tué cet homme. Alors, je te dois allégeance et obéissance…alors…si tu pouvais baisser ton arme…et nous inviter chez toi, nous pourrions discuter…si vous n’y voyez pas d’inconvenant, Madame ? » Je ne sais pas quoi penser, et ce type à l’air de tout sauf un pirate. Seulement, c’est Keyne qui en fait la remarque avant moi et elle me contourne pour être la première devant. Si cet homme dit la vérité…et que je suis ou je pourrais devenir Pirate…enfin Capitaine…cela changerait bien des choses à notre vie…en bien. Les richesses s’offriraient à nous ! Une vie moins rude et Keyne n’aurait plus à faire la mercenaire.
Keyne Delendar
Beware, I'm starving
ζ Inscris le : 22/11/2015
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ζ Avatar : Tabrett Bethell
ζ Localisation : Oscille entre le Poséidon et Bartok
ζ Occupations : Femme du Capitaine
ζ Âge : Vingt-huit ans
ζ Statut : Épouse possessive et comblée, de nouveau avec son mari
« Je le sais… » J’inspire longuement en restant contre mon époux un long moment. Être auprès de lui me suffit, je n’ai besoin de rien d’autre lorsqu’il est près de moi. Quand il s’éloigne, je me sens démunie et je dois me rendre utile pour éviter de tourner en rond. Je me redresse pour sortir de l’eau, m’essuyant avec un linge avant de remettre ma robe et nous retourner jusqu’à la maison. « L’un d’eux a pris la fuite ! Je ne sais pas pourquoi cela ne me revient que maintenant, Keyne. Ils vont revenir pour se venger, je connais ce genre d’homme. » Je me retourne pour mirer Haran : « Je dois protéger la maison durant les prochaines nuits. » Je viens près de lui, posant mes paumes contre son visage avec un sourire sur les lèvres. « Je ne suis pas inquiète Haran. » « Je préfère me montrer prudent qu’inconscient, Keyne ! » Il s’éloigne pour entrer dans la bergerie et je fronce des sourcils, pourquoi a-t-il si peur ? Je viens le retrouver alors qu’il sort des armes d’un coffre que je n’ai jamais ouvert. Comment s’est-il fourni tout ce matériel sans que je ne le remarque ? Il passe sans un mot et je le suis jusqu’à l’intérieur de notre maison tandis qu’il observe chaque arme. Je n’ajoute rien et m’éloigne pour préparer le repas. Lorsqu’il est comme ça, je préfère le laisser seul plutôt que de le confronter, sinon je risque de me heurter à un mur. Après le repas, il s’installe sur une chaise pour garder toute la nuit et je roule des yeux en allant me coucher. Quel idiot. Il est parti pendant plus d’une semaine et il ne vient même pas me réchauffer. Contrariée, je tourne longuement jusqu’à trouver le sommeil. Le lendemain matin, il est endormi sur la chaise et la maison est toujours là. Je dépose le pichet sur la table sans ménagement, ce qui le réveille : « Tu as faim ? » Il sort et je découpe du pain de la veille en tranche. Haran rentre prestement, attrape une arme et ressort de la maison. Je fronce des sourcils, attrape un pistolet pour me placer derrière lui en observant les trois hommes. Mon époux les menace : « Du calme, mon ami ! Je ne viens pas ici pour te chercher querelle ! » J’écoute l’échange entre ces hommes et Haran. D’après eux, il devient Capitaine du navire à cause d’un code de pirate ou je ne sais quoi. La seule chose que je retiens, c’est qu’il devient pirate après avoir tué l’autre Capitaine et ça ne me dit rien de bon. Il veut en discuter tout en tournant son regard vers moi. Je contourne Haran, le menaçant de mon arme : « Vous n’avez rien d’un pirate ! Pourquoi est-ce qu’on vous ferait confiance ?! » Il étire un sourire, montrant ses deux hommes : « Nous ne sommes pas armés ni menaçants malgré que vous soyez tous les deux prêts à nous tuer. N’est-ce pas un signe d’honnêteté, madame ? »« Les pirates ne sont pas honnêtes ! Partez avant qu’on ne vous étripe ! » La main d’Haran se pose sur mon épaule et je tourne la tête vers lui. Je comprends ce qu’il veut seulement, ça ne me plait pas. Je sers les dents, baisse les bras et rentre à l’intérieur : peu après, Haran suivi des trois hommes pénètre sous mon toit.
Ils s’installent à table et Haran se tourne vers moi, certainement qu’il croit que je vais offrir à boire en plus. Je l’incendie du regard, ma réponse est dans mes mirettes et il le comprend. Il se lève lui-même pour aller chercher une bouteille de rhum avec des verres. Je reste debout, les bras croisés et prête à sauter sur le premier qui lèvera le petit doigt. Ils commencent à parler, du code d’honneur des pirates et du fait qu’Haran en devient le capitaine. Ils parlent du navire, un énorme bateau avec 72 canons et environ six cents hommes. Ils parlent de richesses, de voyages… Je sens bien que l’intérêt de mon époux est évident, mais je n’en ai cure des trésors. Je ne veux pas qu’il me revienne mal en point ou pire… qu’il se fasse tuer dans une altercation. Qu’il devienne comme ces serpents des mers qui vident des litres de rhum et qui chevauchent toutes les donzelles qu’ils croisent. Haran est fidèle et il m’aime, mais est-ce qu’il le restera en étant pirate ? J’en doute. « Votre code est un mensonge ! » Ils se retournent vers moi et je m’approche, posant mes paumes sur la table entre Haran et le plus éloquent des trois. « Pourquoi venir quérir un inconnu pour être à la tête d’un navire dont vous faites l’éloge. N’est-ce pas un moyen sournois d’orchestrer une mutinerie puisqu’il ne sera personne aux yeux des autres ?! » Il veut parler, mais je l’attrape par la gorge en plaquant sa tête contre la table. « JE NE VOUS CROIS PAS ! » Haran se lève pour m’éloigner et je me libère de sa prise pour croiser son regard : « Tu veux devenir pirate Haran ?! » Il tourne les yeux sur les hommes avant de revenir sur moi. Mes sourcils se froncent. « Tu leur fais confiance ? Tu crois sincèrement que tu vas arriver sur ce navire, devenir leur Capitaine et qu’ils vont t’obéir toi ?! Tu n’es personne pour eux ! Mais lui, ils le connaissent depuis plus longtemps ! Tu vas te faire tuer Haran ! » Il mentionne le code des pirates et je le pousse pour sortir de la maison. Je ne veux pas entendre plus d’inepties. Pour moi, c’est un piège dans lequel il tombe.
Haran Delendar
Beware, I'm starving
ζ Inscris le : 05/01/2016
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ζ Avatar : Clive Standen
ζ Localisation : Sur son Galion Le Poséidon ou chez lui dans la ferme à Bartok
ζ Occupations : Capitaine Pirate
ζ Âge : 33 années Neverlandaises
ζ Statut : A retrouvé sa moitié
ζ Signes distinctifs : Son buste est recouvert de tatouage et de cicatrices. Il a une longue balafre sur une jambe qu'il a eut lors de son premier combat. Son oreille gauche n'entend plus qu'à 50% à cause d'un canon qui lui a fait perdre une partie de son audition. Cicatrices sur les visages à cause d'une tentative d'assassinat sur sa personne.
Voilà mon petit brin d’épouse qui s’emporte alors que je suis toujours dans mes pensées à me demander ce qu’il serait le mieux, accepter la proposition et devenir puissant et riche ou refuser et continuer à faire un travail honnête en sachant que ma douce Keyne risque sa vie en tuant des gens malhonnêtes. Je suis l’homme de la maison, c’est à moi d’assurer financièrement et comme je suis souvent par mont et par vent avec mon commerce, je n’ai aucune possibilité de la protéger, en étant Capitaine, je pourrais le faire, la menace marcherait…peut-être même la faire surveiller ? Pour sa propre sécurité, par pour autre chose, j’ai une confiance aveugle en ma femme. Elle s’emporte de nouveau et je pose ma main large sur son épaule pour la faire redescendre en pression, je veux pouvoir parlementer. D’un simple geste de tête et d’un regard profond, j’invite les trois hommes sous mon toit. Je suis peut-être fou de croire dans cette fable, peut-être que ce n’est qu’une supercherie, mais j’ai la sensation que l’homme qui s’est adressé à moi dit la vérité. Voyant que je n’obtiendrai rien de mon épouse furieuse, je me fais l’hôte de la maison et je viens leur offrir à boire, signe d’amitié, je l’espère grandement. Au pire, j’ai toujours mes armes non loin de moi et ce que j’ai hier, je pourrai sans hésiter le reproduire si nécessaire. L’homme le plus correct vient à parler du code d’honneur des pirates, qu’il était contraint d’obéir à son Capitaine, mais que ce « La Buse » était devenu depuis bien trop longtemps un homme qu’on ne respecte plus. Il mentionne que l’équipage n’était pas obligé de me choisir moi, comme Capitaine, mais le récit de l’homme qui a survécu parlait de moi, comme une colosse et un titan, un homme taillé par le Dieu de l’océan lui-même et qui serait craint par bon nombre d’autres forbans. Il raconte que son navire est aussi colossal que je peux l’être, je ne sais pas trop de quoi il parle, j’ai déjà vu des navires pirates en allant à One-Eyed-Willy, mais savoir leur taille et le nombre de canons, c’est autre chose. Cependant, je bave déjà d’en être le capitaine, de pouvoir prendre la mer fièrement, mon père était pêcheur, j’ai grandit avec les embruns et l’envie de voir ce qu’il y a au-delà de la ligne d’horizon. Keyne interrompt notre conversation et je me tourne dans sa direction, le regard mauvais, je l’aime, mais parfois, ce n’est pas à elle de pendre les décisions. Elle va trop loin, allant jusqu’à menacer l’homme, je ne tarde pas à réagir, j’attrape Keyne par le bras, la bousculant un peu contre l’un des murs de notre habitation. Elle se retire de mon emprise et je sens la colère, dans ses pupilles claires. Keyne : Tu veux devenir pirate Haran ?!
Mon père n’en serait pas fier, je le sais, mais c’est une opportunité que je ne peux pas laisser passer, j’ai confiance en leurs paroles, même si je sais que je ne devrais peut-être pas.
Keyne : Tu leur fais confiance ? Tu crois sincèrement que tu vas arriver sur ce navire, devenir leur Capitaine et qu’ils vont t’obéir toi ?! Tu n’es personne pour eux ! Mais lui, ils le connaissent depuis plus longtemps ! Tu vas te faire tuer Haran !
Je ne peux me montre doux avec ma femme, bien que je ne sois jamais brutal avec elle, je l’aime trop pour cela. Et ce n’est pas parce qu’il y a des pirates derrière mon dos que je dois me montrer différent. « Ils ont un code d’honneur et pour cela, je leur fais confiance oui ! J’ai l’impression que je peux enfin être quelqu’un, Keyne ! Est-ce trop te demander que de croire en moi ! » Elle s’emporte, quel tempérament elle a. Elle quitte la maison et je me tourne vers les hommes qui n’ont pas raté une miette de notre échange. « Pardonnez ma femme pour vous avoir quelque peu maltraité, elle ne sait montrer ses opinons que par la violence et les coups » L’homme sourit en se touchant le cou, mais cela à l’air de l’avoir amusé. « J’accepte ! Je suis peut-être naïf, ou alors vous avez su me mettre l’eau à la bouche ! Je ne vous le cache pas, je ne connais rien à vos manières, mais… » Le second m’interrompt et lève son verre. « A notre Capitaine ! Le Capitaine Haran Delendar ! Cela sonne bien non, les Gars ! » Ils soulèvent leur verre et je fais de même, un peu étrange comme journée, mais ils n’ont pas l’air aussi mauvais que les ceux que j’ai tué, ou alors la situation est différente. Pendant un long moment, le second me parle des hommes qui sont fidèles à La Buse encore maintenant, des hommes de la même trempe que lui, mauvais et qui aiment bien trop le sang. Il me dit qu’ils veulent un Capitaine qui guide les hommes, qui soit loyal envers son équipe et qui impose le respect, c’est en partie pour cette raison qu’ils veulent que ce soit moi à une grand majorité. Il m’explique ce que je vais devoir faire pour que les hommes restent et comment faire pour que ceux que je ne veux pas à bord quitte le navire et mes ordres. Il parle de 600 hommes et mon visage change un peu de couleur, 600 ! Quel nombre impressionnant. Nous parlons jusqu’à ce que le soleil commence à baisser. Je sais que Keyne ne sera pas d’accord, mais je dois le faire maintenant. J’attrape mes affaires alors que le second, le maître Coq et le maître canonnier vont dehors pour m’attendre. Ils grimpent sur leur monture et je vais cherche mon cheval dans l’étable. J’y retrouve Keyne, comme je m’en doutais. « Je pars ce soir… » Elle m’en veut, pas de parole, le visage fermé, les traits tirés, je sais ce que cela veut dire. « Chérie, je…ce sont de bons gars, qui ont été sous l’emprise d’un Capitaine sanguinaire, mais ils veulent que les choses changent. Oui, les pirates sont ce qu’ils sont, je vais tuer, je vais piller, mais je te promets de ne pas me perdre…je ne fais qu’un aller et retour rapide, rencontrer les hommes et me présenter… » Elle ne dit toujours pas un mot. « S’il te plait parle moi, on ne sait jamais, c’est peut être la dernière fois… » Son visage se tourne d’un coup vers le mien et elle vient me gifler avec force. Elle me crache au visage que si j’ai la bêtise de mourir et qu’elle avait raison, elle irait jusqu’à l’endroit où mon âme sera pour me tuer de nouveau. « Je serais prudent… » J’attrape ses hanches, son corps résiste, mais je viens l’embrasser fougueusement avant de lui sourire. « A mon retour, je te promets de te faire un enfant ! » Je frappe sur ses fesses avant de monter sur mon cheval et de quitter nos terres pour la côte et ma destinée, celle d’un Capitaine Pirate, d’un navire que je renommerai, le Poséidon !
Spoiler:
Correction et relecture ce soir
Keyne Delendar
Beware, I'm starving
ζ Inscris le : 22/11/2015
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ζ Avatar : Tabrett Bethell
ζ Localisation : Oscille entre le Poséidon et Bartok
ζ Occupations : Femme du Capitaine
ζ Âge : Vingt-huit ans
ζ Statut : Épouse possessive et comblée, de nouveau avec son mari
Je laisse ma colère s’évacuer dans l’étable en frappant contre la paille. Cela fait du bien, même si je préférais que ce soit la tête de ces hommes qui sont en ce moment même dans ma demeure. Ils viennent empoisonner l’esprit de mon Haran, le faisant miroiter sur ce qu’il pourrait obtenir et devenir alors qu’en réalité, il va simplement se faire tuer. Comment peut-il être si naïf et croire qu’il peut devenir Capitaine d’un navire pirate comme ça, juste en ayant tué l’ancien ? Crétin, crétin et encore crétin ! Je passe mes mains sur mon visage, cherchant où je pourrais me défouler parce que la colère ne part pas, je ne parviens pas à me dérider et il vaut mieux que je freine mes ardeurs avant de retourner chez moi, sinon je risque de tuer quelqu’un. J’entends la porte claquer et je fronce des sourcils, les pas s’approchent de l’étable et Haran rentre en me mirant. « Je pars ce soir… » Et voilà, à peine revenue d’une semaine, le voilà reparti pour devenir ce qu’il n’est pas. Je me retiens de le frapper, parce que c’est ce qu’il mérite à cet instant. « Chérie, je…ce sont de bons gars, qui ont été sous l’emprise d’un Capitaine sanguinaire, mais ils veulent que les choses changent. Oui, les pirates sont ce qu’ils sont, je vais tuer, je vais piller, mais je te promets de ne pas me perdre…je ne fais qu’un aller et retour rapide, rencontrer les hommes et me présenter… » De bon gars ? Et il peut le savoir en discutant simplement avec trois d’entre eux ? Je me raidis encore plus à ses paroles, je n’accepte nullement cette idée et je ne cautionne rien. Haran est libre de faire ses propres choix, mais en étant mon époux, son devoir est avant tout d’être auprès de sa femme et en choisissant la piraterie… « S'il te plait, parle-moi, on ne sait jamais, c’est peut-être la dernière fois… » Je tourne la tête vers lui avant de venir en trois enjambées et je le gifle violemment. « Si tu viens à mourir Haran, parce que tu auras été stupide de n’en faire qu’à ta tête et que tu ne m’auras pas écouté… je te jure que j’irai trouver là où est ton âme pour te faire revenir et je te tuerai à nouveau ! » « Je serais prudent… » Je sais qu’il le sera, mais je ne suis pas certaine que les autres se montreront prudents ou protecteurs avec lui. Il m’attrape les hanches sans que je ne fasse un mouvement, positif ou négatif en sa faveur. Sa bouche s’écrase sur la mienne et bien malgré moi – enfin ma colère -, je réponds à cet échange qui pourrait être le dernier. Mais je n’ai pas envie d’y penser, j’en souffrirai atrocement. « À mon retour, je te promets de te faire un enfant ! » J’étire un sourire en le mirant, me plaçant dans l’encadrement de l’étable pour le voir rejoindre les autres déjà sur leur monture. Un des hommes me fait un signe de main que j’ignore royalement. « Reviens-moi vivant… » murmurais-je avant de retourner dans l’étable.