Le plus beau des voyage est de se prouver sa liberté
Le temps et l’amour d’un enfant n’effacent jamais les choses qui nous ont été arrachées. J’observe ma douce enfant se baigner dans la mer, jouant avec les vagues, Ô ! Je sais qu’elle n’est plus une enfant depuis bien longtemps, mais je ne peux m’empêcher de protéger, autant que faire se peut, de la préserver des mauvaises choses de ce monde. Je ne peux pas la perdre comme j’ai perdu son frère, il y a tant et tant d’années à présent. Si on venait à me retirer mon trésor, je ne m’en remettrais jamais, elle est mon sauf-conduit, ma lumière et ma force, elle est moi plus jeune et je reporte tout cet amour sur elle parce que je sais que si elle me quittait je ne serais plus qu’une coquille vide, sans goût pour la vie. Sans ma fille, je perdrais la raison. Bien entendu, je ne parle pas que de la mort, mais bien d’un amour qui un jour me la volera. La partager m’est intolérable et je ne peux me résoudre à y songer.
Un rictus s’affiche lorsqu’elle réapparait devant mes yeux. Ma prunelle, mon seul amour dans ce monde. « Sois prudente, mon cœur ! » Apaisement de la regarder, je m’étends sur le sable, il n’a pas besoin de faire beau pour que je sois bien, la mer est bien plus agréable par temps de pluie que de soleil. Alors que mes pensées divaguent avec les bruits des vagues, ma fille m’appelle. « Maman ! Eileena arrive ! » Une main sur mon front pour observer la sirène venir vers nous et un sourire amical à son attention, lorsqu’elle se hisse hors de l’eau. Ne voulant pas la laisser nue sur la sable, je lève et me dirige vers ma petite maison, j’en ressors avec une robe simple, mais qui fera l’affaire. Mon amie est là, me souriant à son tour et lui tend le morceau de tissu pour qu’elle puisse l’enfiler. « Bonjour à toi, Eileena, cela faisait longtemps, quelle agréable surprise... » Elle vient contre moi, dans une étreinte amicale et agréable. « Allons-nous assoir sur la plage, qu’est ce qui t’amène, une simple visite de courtoisie ou as-tu une chose à me raconter, quelque chose d’important ? » Lui demandais-je un trait de malice dans le regard. La belle sirène brune était l’une des rares avec qui j’avais gardé contact après mon départ de la lagune aux sirènes et du royaume de la Reine Néïs. Il n’y avait pas que le problème de royauté qui entrait en jeu, j’avais besoin de m’éloigner de protéger ma fille et vivre en simple humaine me convenais parfaitement. Je pris place sur une dune de sable, observant toujours mon trésor se baigner. Oui, j’étais bien trop protectrice, je le savais. Je tournais mon regard céladon vers mon amie et je l’incitais à me dire ce qui l’amenait chez moi.
Rheïanne & Eileena Le plus beau voyage est de se prouver sa liberté
« Il m'exaspère vraiment au plus haut point !!! »
Eileena venait de sortir en vitesse de cette maison qu'elle ne considérait parfois plus comme la sienne, avec une rage immense qu'elle voulait faire sortir de son coeur. Il arrivait souvent que des disputes éclatent entre la brune et son père, et la plupart du temps, sur l'avenir de la jeune sirène. Car pour un sénateur, une fille ne peut passer son temps à rêver d'amour et d'aventure avec un humain. Ce n'était pas conforme à la société marine, et il ne fallait pas que quelqu'un apprenne que la fille de Morphéus était amoureuse de la surface. Mais Eileena n'en avait rien à faire que l'on se moque d'elle, qu'on la juge parce qu'elle était différente et qu'elle ne voulait pas le cacher. Sa mère lui avait toujours appris qu'être différent est une force, car elle fait ce que nous sommes. En quoi serait-elle intéressante si elle faisait sagement comme tout le monde? Elle ne voulait pas se classer dans une catégorie, trouver un travail de haut rang pour faire honneur à la famille. Non. Elle voulait vivre. Alors elle était partie, pour ne pas avoir à répéter encore une fois à son père qu'elle ne changerait pas d'avis. Elle suivit son courant préféré, celui qui menait vers les terres des indiens. Là bas, elle savait qu'on ne la blâmerait pas, qu'on ne la jugerait pas, et qu'elle pourrait passer un bon moment. Elle voulait voir son amie Rheïanne, juste elle. Car la belle sirène qui avait décidé de rester humaine et de vivre sa vie comme elle l'entend était à ce moment là, la seule personne qui pourrait lui faire passer sa colère.
Lorsqu'elle arriva sur la plage où jouait la petite fille au regard si envoutant de Rheïanne, elle sentit comme une bouffée d'air frais envahir ses poumons. Rapidement, son amie l'aperçue et avec un sourire, se rapprocha d'elle avec une serviette. Leena ne comprenait toujours pas pourquoi lorsque son corps était sur la terre ferme, elle bénéficiait de jambes comme tous les humains. Elle ne comprenait pas non plus pourquoi elle était, ce qu'appellent les humains, complètement nue. Elle s'enroula dans le tissu de la belle et manqua de tomber. Cela ne faisait pas longtemps qu'elle avait commencé à quitter l'océan, et marcher était encore un peu difficile à des moments. Il fallait qu'elle s'y habitue.
« Allons-nous assoir sur la plage, qu’est ce qui t’amène, une simple visite de courtoisie ou as-tu une chose à me raconter, quelque chose d’important ? »
Quelle chance. Elle n'aurait pas à faire trop d'efforts pour marcher droit. Elle s'assit à côté de son amie qui regardait toujours sa fille se baigner. Une façon de la surveiller tout en appréciant ce magnifique cadeau du ciel, un enfant. Leena n'avait pas prévu d'en avoir pour le moment, mais elle espérait qu'un jour cela lui arriverait.
« C'est gentil de m'accueillir chez toi. Comme toujours mon père et ses idéaux. Je ne m'y ferai jamais. Il croit que je peux rentrer dans le moule à force qu'il me répète tout çà, mais il ne me comprend pas. Et je sais que toi oui. »
Elle ne put s'empêcher de lui sourire, car la jeune femme qui l'avait accueillie chez elle, était vraiment une personne qu'elle adorait, et qui l'apaisait.
Le plus beau des voyage est de se prouver sa liberté
Le regarde de la jeune sirène près de moi s’attarde sur mon bien le plus précieux dans ce monde, ma fille, enfant miraculeusement obtenue d’un inconnu de passage à qui je dois plus que mon sauf conduit. Mon amie semble avoir besoin de moi, de mon oreille, mais aussi de mon conseil et je le lui suis, toute dévouée et peu de personnes peuvent s’en vanter, croyez-moi. « C'est gentil de m'accueillir chez toi. Comme toujours mon père et ses idéaux. Je ne m'y ferai jamais. Il croit que je peux rentrer dans le moule à force qu'il me répète tout çà, mais il ne me comprend pas. Et je sais que toi, oui. »
Son père, il n’était pas rare que le problème qui trouble le beau visage d’Eileena soient liés à ce triton. Il ne voulait que le bien de sa progéniture et bien entendu, je pouvais le comprendre, mais je comprenais bien plus Eileena pour une simple et bonne raison, j’avais été comme elle, l’envie de liberté était bien plus forte que les liens du sang et pour libérer ce fardeau que l’on porte tous les jours, il fallait prendre du recul. Doucement, je posais ma paume sur l’épaule de mon amie, déplaçant une mèche de ses cheveux ébène sur l’arrière de celle-ci. « Tu n’as nul besoin de rentrer dans un moule, si tu ne te sens pas heureuse de le faire, Leena. Le monde est vaste, fait pour nous autres, peuple de la mer. Pourquoi ne te libères tu pas une bonne fois pour toute de cette pression qui te dévore ? Vas et ne te retournes pas…la liberté n’a que le prix qu’on veut bien lui accorder et je te sens si oppressée dans ton existence que je ne peux que t’encourager à briser à tes chaînes. Ton père…sera furieux…au début, mais lorsque tu reviendras…si tu décides de revenir, les choses seront plus belles, les aliments n’auront plus le même goût. Et toi, tu seras plus forte et différente…je le sais…crois-moi »
Mes conseils étaient pour la plupart du vécu, un besoin de prendre la fuite pour voir ce qu’il y avait au-delà de ce royaume et de cette île. Eileena avait besoin de respirer et bien que son père ne le comprenne pas, elle avait les épaules pour affronter le monde, elle n’était pas une créature qu’on enferme dans un moule, non, elle était la houle sur les rochers, la vague qui veut toujours aller plus haut. Je détournais la tête à un moment, m’excusant auprès de mon amie pour aller chercher Emérya qui voulait sortir de l’eau. Je l’entourais d’un linge en riant, avant de la prendre contre moi, embrassant le haut de son crâne. Après quelques frictions pour la réchauffer, je l’envoyais dans la maison, la mirant les yeux brillants avant qu’elle ne disparaisse de mon champ de vision. Je soupirais, avant de revenir vers Eileena qui semble encore pensive de ce que je venais de le dire. « Qu’est ce qui te pousse à rester, mon amie ? Qui a-t-il de si important ? »
Rheïanne & Eileena Le plus beau voyage est de se prouver sa liberté
Comme à son habiture, Rheïanne se comportait comme une maman, cherchant à chaque fois, la meilleur chose à faire sans pour autant, se priver de tout. Comme elle souhaitait le bonheur de sa fille, tout en faisant les bons choix, elle agissait de même avec ceux qui lui étaient proches. Et Eileena adorait çà. Elle savait que la sirène avait changé de vie, avait su faire les bons choix, pour elle même, pour son propre désir, son propre bonheur. Et cette envie de bien faire, de bonheur, ne la touchait pas seulement elle, mais tout son entourage. Elle l'avait longtemps admirée, la trouvait belle, fascinante, courageuse, et terriblement mature. Elle l'avait enviée, jusqu'à finalement la connaitre un peu mieux. Ce n'était désormais plus la même chose, car maintenant, Eileena ressentait à l'égard de la jeune maman, un besoin de la voir, de lui parler. Non pas pour ses conseils, mais pour sa compagnie, qui était plus qu'intéressante, pour ce qu'elle lui apprenait sur sa nouvelle vie, sa famille, sa façon de vivre et de voir les choses. La petite fille qu'elle avait eu sur cette terre, était belle, aussi belle que sa mère, et aussi resplendissante de ce que leur vie leur apportait. Et c'est ce qu'elle aimait voir quand elle venait ici. C'était un peu son moment d'évasion avant de retourner en mer, dans sa famille. « Tu n’as nul besoin de rentrer dans un moule, si tu ne te sens pas heureuse de le faire, Leena. Le monde est vaste, fait pour nous autres, peuple de la mer. Pourquoi ne te libères tu pas une bonne fois pour toute de cette pression qui te dévore ? Vas et ne te retournes pas…la liberté n’a que le prix qu’on veut bien lui accorder et je te sens si oppressée dans ton existence que je ne peux que t’encourager à briser à tes chaînes. Ton père…sera furieux…au début, mais lorsque tu reviendras…si tu décides de revenir, les choses seront plus belles, les aliments n’auront plus le même goût. Et toi, tu seras plus forte et différente…je le sais…crois-moi »
Alors que les paroles de la belle fusaient, Eileena réfléchissait. Elle avait tellement raison, elle l'avait comprise, et peut-être parce qu'elle lui rappelait sa propre existence, sa propre enfance. Elle devait sans doute repenser à tout ce qu'elle avait vécu, et voulait faire en sorte que la petite sirène ne fasse pas les mêmes faux pas. Elle était de bons conseils, et Eileena, savait que niveau bonheur, elle ferait mieux d'écouter Rheïanne que son père, un peu trop têtu et fixé sur ses positions. Pour lui, ce n'était pas normal, mais pour la jeune femme à ses côtés, oui.
Elle se releva afin de se rapprocher de sa fille qui lui avait fait comprendre qu'elle voulait sortir de l'eau. La petite se faisait réchauffer par sa mère, qui la frottait amoureusement avec une serviette. Leena trouvait çà beau, quel magnifique spectacle lui offrait la vie. Elle espérait qu'un jour, elle puisse ressentir le même amour, la même joie. Et savait que ce n'était pas sous l'eau qu'elle pourrait y accéder. Le monde regorge de beautés, que ce soit en mer, sur terre ou dans le ciel, et Leena voulait toutes les découvrir. Elle s'était déjà aventurée vers les terres, et avait frôlé le drame en rencontrant quelques humains. Mais elle savait que tous n'étaient pas comme çà, qu'il lui restait encore plein de choses à découvrir. « Qu’est ce qui te pousse à rester, mon amie ? Qui a-t-il de si important ? »
Un instant, Leena se posa la question, à la recherche d'une réponse. Elle pensa tout de suite à sa mère, à son frère, qui le couvrait à chaque fois, et à son père, qui malgré tout, l'aimait comme un fou. Ils auraient pu être une bonne raison de rester, mais ce n'était pas le cas. Car au fond d'elle Leena savait qu'elle serait heureuse de les avoir avec elle, mais serait en contre partie, malheureuse de ne pas faire, ce qui lui plait le plus.
« A vrai dire.... Je n'en sais rien. J'aimerai juste, que quelque chose arrive pour m'aider, me motiver à essayer, de vivre ma vie seule. J'aimerai tant choisir un lieu, ce serait mon repère, mon chez moi, et que là bas, je pourrais faire tout ce qui me plait. J'ai juste un peu peur, de décevoir ma famille. »
WILDBIRD
Désolée du retard :/ J'espère que ça te plaira en tout cas ^^
Le plus beau des voyage est de se prouver sa liberté
Mon amie sembla dans ses pensées pendant un certain moment, j’observais ses yeux fixés sur l’horizon, une moue réfléchie et pourtant si lointaine de l’endroit où nous nous trouvions l’une comme l’autre en cet instant. J’aurai aimé pouvoir l’aider davantage, mais il faut savoir que nous sommes les maîtres de nos destins et qu’elle était la seule à pouvoir ce choix dont elle venait me soumettre l’idée. Que pouvais-je faire d’autre que de l’écouter et de l’aiguiller sans pour autant lui donner la solution. Eileena était la seule personne en ce monde à pouvoir juger quel serait son destin. Toujours le regard loin, elle se mit à parler enfin, m’expliquant les raisons de son choix si complexe.
Eileena : À vrai dire.... Je n'en sais rien. J'aimerai juste, que quelque chose arrive pour m'aider, me motiver à essayer, de vivre ma vie seule. J'aimerais tant choisir un lieu, ce serait mon repère, mon chez moi, et que là-bas, je pourrais faire tout ce qui me plait. J'ai juste un peu peur de décevoir ma famille.
Faire le premier pas vers une liberté qui n’appartient qu’à nous, prendre sa vie à bras le corps n’était certes pas chose aisée et je comprenais ses craintes pour moi-même, avoir subi des troubles similaires aux siens. « Je te comprends. Le choix n’est pas une chose simple. Sache, juste que c’est que le premier pas qui s’avère complexe. Avec le temps et la sagesse que l’âge nous accorde, tout parait plus clair, bien que tout aussi complexe qu’il avait été avant. Mais…nos yeux avec plus de recul nous permettent de contempler les problèmes sous un angle bien différent. » Je mirais mon amie, ses grands yeux clairs dans les miens. Je déposais une main amicale sur son épaule, souriant pour la rassurer comme je pouvais. « Je sais que tu feras le bon choix, pour toi, mais aussi pour tes parents. Mais si cela n’arrive pas, car la vie nous réserve toujours bien des surprises, je ne peux que te conseiller de faire des compromis. Regarde-moi aujourd’hui, j’ai traversé bien des épreuves et pourtant, je me contente d’être heureuse avec ce que m’apporte cette vie terrienne. Si j’avais pu choisir, je ne serais sans doute pas ici, sans ma famille, Emérya aurait un père qu’elle connaitrait. La vie est longue pour nous, mais elle ne doit pas être un fardeau. Ta famille ne te méprisera pas pour avoir voulu parcourir le monde et découvrir le vrai sens de notre existence. Car si elle le faisait, alors elle ne serait plus digne de porter le nom de Famille » Je me redressais frottant ma robe pour en ôter le sable. « Réfléchis à mes paroles… » N’aimant pas laisser trop longtemps ma fille seule à la cabane, j’invitais Eileena à entrer pour surveiller la jeune sirène encore bien trop imprudente pour certaines choses. Je désignais la chaise près de la table et allait déposer une casserole sur le feu pour une boisson qui nous réchaufferai un peu. Je pris place devant Eileena, lui déposant des fruits juteux et délicieux que j’avais découverts lorsque j’étais sortie de l’eau lors de mes premières expéditions, il y a maintenant, bien des lunes. « Je t’en prie, sers-toi…ils sont bien meilleurs que les algues des océans. Plus sucrés avec le soleil…et ils ne se trouvent pas n’importe où non plus, je suis certaine que tu n’as jamais rien mangé de plus succulent. »
Rheïanne & Eileena Le plus beau voyage est de se prouver sa liberté
Leena l'écoutait parler, à la fois admirative de tout ce que pouvait lui dire cette jeune femme, et à la fois perdue dans ses pensées, à des kilomètres de là. Elle pensait à la fois à tout ce qu'avait bien pu vivre son amie, toutes ces découvertes, tous ces choix qu'elle avait du faire en se demandant si c'était le bon, si elle n'allait blesser personne, et si c'était nécessaire pour avoir le droit de vivre son bonheur personnel. En un instant, Leena s'imaginait à sa place, essaya de savoir ce qu'elle ferait si les rôles avait été inversés et qu'elle aurait été à la place de sa belle sirène qui a choisi de vivre sur la terre. Rheïanne avait eu raison, car Leena aurait sans doute fait la même chose qu'elle. Elle a beau ne pas aimer faire souffrir ceux qu'elle aime, elle aime encore moins l'idée de souffrir pour leur faire plaisir.
Elle la vit se redresser, dépoussiérant sa robe du sable qui s'y était accumulé, afin de l'inviter à rentrer dans la petite cabane qui se trouvait sur la plage. Leena adorait voir ce petit bâtiment, qui lui donnait à la fois une envie d'évasion, et une petite jalousie envers son amie. Mais pas méchante. Elle l'enviait et l'admirait à la fois, rêvant de pouvoir se créer son petit nid comme elle avait su le faire. Elle s'imaginait vivre dans le même genre de bâtisse, avec un homme qui lui apporterait des fleurs en rentrant le soir. Elle n'avait pas eu l'occasion de connaitre beaucoup de choses du monde des humains, mais son amie Ayanna lui avait ramené des fleurs lors de ses premières rencontres avec la jeune indienne, et elle les avait adorées. Leur parfum et leur couleur dépassaient tout ce qu'elle avait connu jusque là.
Rheï lui proposa des fruits, apparemment c'est ce qui pousse sur les arbres et qui se mangent. C'était la première fois que Leena se laisserait tenter par de la nourriture humaine. Ne connaissant pas les effets que cela pouvait avoir sur l'organisme des sirènes, elle n'avait jamais tenté d'en gouter un. Mais si son amie lui proposait de le faire, alors c'est qu'elle pouvait. Elle en attrapa un et le mena dans sa bouche avant de croquer dedans amoureusement. Une grosse bouchée se faufila dans sa bouche, si grosse qu'elle avait du mal à croquer dedans. Une fois qu'elle en avala les premiers morceaux, le gout ne tarda pas. Leena fut énormément surprise du bonheur qui l'envahit, et elle ne se laissa pas prier avant de recroquer dedans. Elle ne connaissait pas, mais elle n'était pas déçue que Rheï le lui ait donné.
« C'est vraiment délicieux!!! Qu'est ce que c'est? »
Et une nouvelle bouchée pour la route. Elle ne pensait pas que ce qui serait inconnu comme un simple fruit puisse lui donner autant de plaisir à découvrir et à manger.
« Tu sais, je t’envie. J'ai toujours eu l'envie de découvrir ce monde, si différent du notre, mais au fond, j'en avais une peur bleue. J'avais peur de cette nourriture, de ce mode de vie, mais au final, tu le fais très bien toi. Alors c'est que ce n'est pas si dangereux. Quand je suis venue te voir, je voulais te parler de quelque chose, mais j'ai eu une fois de plus, un peu peur. J'ai rencontré un homme, enfin, un marin il me semble. Lors de mes expéditions, et je ne saurais dire ce qu'il s'est passé, mais son regard sur moi était différent de tous ceux qu'avaient eu les hommes jusque là. C'était une des raisons de ma dispute avec mon père. »
Le plus beau des voyage est de se prouver sa liberté
Eileena : C'est vraiment délicieux!!! Qu'est ce que c'est?
Je savais pertinemment qu’elle aimerait ce mets délicieux. Cela changeait tellement de la nourriture que nous avions sous les mers. Je lui souris tendant un fruit à ma fille qui vient se mettre sur mes genoux pour un câlin tendre, comme nous en avions bien souvent. « Ce sont des pêches, elles poussent dans la forêt de l’été au-delà des montagnes » Emérya fait couler le jus du fruit sur son menton et je viens lui essuyer alors qu’Eileena vient à s’épancher sur sa situation. Je saisis une serviette et j’envoie ma fille près du feu pour jouer avec ses coquillages. Les conversations des adultes ne sont pas pour elle.
Eileena : Tu sais, je t’envie. J'ai toujours eu l'envie de découvrir ce monde, si différent du nôtre, mais au fond, j'en avais une peur bleue. J'avais peur de cette nourriture, de ce mode de vie, mais au final, tu le fais très bien toi. Alors, c'est que ce n'est pas si dangereux. Quand je suis venue te voir, je voulais te parler de quelque chose, mais j'ai eu une fois de plus, un peu peur. J'ai rencontré un homme, enfin, un marin il me semble. Lors de mes expéditions, et je ne saurais dire ce qu'il s'est passé, mais son regard sur moi était différent de tous ceux qu'avaient eu les hommes jusque-là. C'était une des raisons de ma dispute avec mon père.
Les sirènes ont peur des Humains pour de mauvaises raisons et les Humains craignent ce que nous sommes parce qu’on raconte bien des choses sur notre peuple. Je suis mal placée pour le dire, moi qui aie tué des Hommes, peut-être suis-je en partie responsable de la pérennité de ces légendes, du moins, je n’ai pas aidé à les faire se taire. Mais, je connais bien les humains à présent et je sais ce qu’ils craignent chez nous, tout comme je sais que beaucoup d’entre eux ne sont pas plus cruels ou malveillants que nous le sommes. Je prends mon temps pour trouver mes mots, une nouvelle fois. « Les Humains ne sont pas ce que l’on raconte en bas. Tu peux me croire, je vis parmi eux. Eux nous voient comme des monstres assoiffés de sang, des Êtres cruels qui ne veulent que leur mort, mais sommes nous ainsi ? » Elle me répond et je lui souris de manière bienveillante. « Les choses ne sont pas toujours ce qu’elles semblent être. Cet homme est sans doute aussi bon qu’un triton que tu aurais rencontré dans le vaste océan. La cruauté des personnes se lie aisément sur les traits, bien que certains puissent être plus vicieux que d’autres, bien entendu, mais nous avons le même genre de personnalité dans notre peuple. Tu es seule juge des fréquentations dignes de toi, Eileena. » Je me lève pour voir si Emérya n’écoute pas ce que nous disons, mes bras croisés sur ma poitrine. « Nous autres sirènes avons une certaine attraction sur les Humains, notre créateur l’a désiré ainsi. Mais si j’en crois tes paroles… » Je marque à nouveau un arrêt en déposant mes pupilles claires vers les siennes. « Il te plait n'est-ce pas ? » Sa manière de bouger répond à sa place et je serai presque à l’encourager, mais dans un autre sens, je me mets à la place de son père. Les dangers que représentent les peines de cœur, les méprises, Eileena est certes âgée, mais encore bien trop innocente et si elle était ma fille. Rien que l’idée qu’Emerya puisse un jour me dire une telle chose, je sens mon duvet se redresser sur ma peau. « Je serais bien hypocrite de te dire d’apprendre à connaitre cet homme, moi qui je ne voudrais pas pour ma propre enfant, seulement…tu dois ressentir et penser avec ton cœur. Que ressens-tu pour lui ? As-tu envies de le revoir ? De le connaitre ? Où se trouve-t-il ? Es-tu certaine qu’il n’est pas l’un de ses pirates ? »
Rheïanne & Eileena Le plus beau voyage est de se prouver sa liberté
Alors que Rheïanne s'occupait de sa fille avec amour, Eileena savourait ces fameuses pêches qui venait de la forêt de l'Eté, un endroit où jamais encore elle n'avait mis les pieds, et où elle ne pensait jamais aller. Elle essuya le menton de la petite fille et lui demanda d'aller près du feu pour jouer et se réchauffer par la même occasion. La chaleur d'un feu était tout nouveau pour Eileena, et jusque là, elle n'en avait qu'associer des moments douloureux ou bien dangereux. C'était une des rares fois, peut-être la première, où elle avait pensé que ça pouvait être quelque chose de réconfortant. La petite fille s'était exécutée et Rheïanne commença son discours. Tout devint clair à cet instant, elle ne voulait pas que ses jeunes oreilles encore innocentes n'entendent certaines conversations de grands. Et elle avait bien raison.
« Les Humains ne sont pas ce que l’on raconte en bas. Tu peux me croire, je vis parmi eux. Eux nous voient comme des monstres assoiffés de sang, des Êtres cruels qui ne veulent que leur mort, mais sommes nous ainsi ? »
« Bien sûr que non. »
« Les choses ne sont pas toujours ce qu’elles semblent être. Cet homme est sans doute aussi bon qu’un triton que tu aurais rencontré dans le vaste océan. La cruauté des personnes se lie aisément sur les traits, bien que certains puissent être plus vicieux que d’autres, bien entendu, mais nous avons le même genre de personnalité dans notre peuple. Tu es seule juge des fréquentations dignes de toi, Eileena. »
« Il te plait n'est-ce pas ? »
Son coeur fit un bon dans sa poitrine. Elle n'avait pas osé utiliser les mots pour lui expliquer mais elle avait tout de même compris. Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle pourrait lui dire, vu la réaction qu'avait eu son corps.
« Je serais bien hypocrite de te dire d’apprendre à connaitre cet homme, moi qui je ne voudrais pas pour ma propre enfant, seulement…tu dois ressentir et penser avec ton cœur. Que ressens-tu pour lui ? As-tu envies de le revoir ? De le connaitre ? Où se trouve-t-il ? Es-tu certaine qu’il n’est pas l’un de ses pirates ? »
« Je sais que ce que veut mon père est la même chose que toi pour ta fille, me protéger, mais il agit de manière trop excessive à mon gout. Cet homme n'avait rien de ces pirates, mais je ne peux pas affirmer qu'il n'en soit pas un. Je l'ai vu se battre contre eux. Mais une chose est sûre, c'est que quand je pense à lui, j'ai une pointe là, et ça me prend la gorge. J'ai vraiment envie de le revoir et de savoir qui il est. »
Elle savait dans un sens que tout ceci pouvait n'être que pure folie, car leurs mondes sont trop différents et elle ne connait rien de cet homme. Peut-être n'était-il pas celui qu'elle pensait, ou peut-être qu'il n'avait pas survécu à ce combat avec les pirates lors de leur rencontre. Mais ce qui était sûr, c'est qu'elle ne voulait pas perdre espoir de le revoir un jour.
Le plus beau des voyage est de se prouver sa liberté
Eileena : Je sais que ce que veut mon père est la même chose que toi pour ta fille, me protéger, mais il agit de manière trop excessive à mon gout. Cet homme n'avait rien de ces pirates, mais je ne peux pas affirmer qu'il n'en soit pas un. Je l'ai vu se battre contre eux. Mais une chose est sûre, c'est que quand je pense à lui, j'ai une pointe là, et ça me prend la gorge. J'ai vraiment envie de le revoir et de savoir qui il est.
Lorsque j’écoute ses dires, je ressens une pression dans la poitrine, je suis heureuse pour elle. Je sais par expérience ce que cela procure d’être amoureux et cela même sans connaitre l’autre. Lorsque j’avais croisé le regard de Wardenn, j’ai su qu’il était le triton avec lequel je voulais passer le reste de mon existence. Ces choses là, ne s’expliquent pas, elles arrivent et on ne peut que les prendre comme elles viennent. Je souris attendrie par les révélations et la confiance de mon amie. Je laisse de côté pour une fois mes avertissements sur le danger, je vois comme elle parle de lui, de cet inconnu qu’il soit pirate, simple pêcheur ou même bandit, lorsque le cœur s’en mêle, il faut l’écouter quoi qu’il en coûte. « Alors, fais-le, mon amie. Brave les interdits, sinon, ce sentiment, qui n’est autre de l’amour te rongera au plus profond de toi » Je tourne mon visage vers Emérya, je sais qu’un jour ce moment viendra également pour elle, bien qu’elle ne soit encore qu’une enfant de dix ans, un jour, son cœur me sera ravi par un autre et je l’accepterai si cet amour est pur et sincère. Je soupire retournant vers Eileena. « Ma maison sera toujours ouverte pour toi, si tu veux venir ici pour un moment ou quelques heures, si l’éloignement de ta famille peut te permettre de voir les choses différemment, je me ferais une joie de pouvoir t’y aider. Tu es forte, je l’ai toujours su, ne te laisse plus guider par les paroles et ordres de ton père et par amour laisse toi pousser des ailes. J’ai aimé autrefois… » Je stoppe mes paroles fermant les paupières pour revoir son visage, ses grands yeux bleus et sa longue chevelure d’or. Je le vois vivant portant notre fils, ce rêve je le fais souvent, il est préférable à mes cauchemars où je revis leur mort. Lorsque je rouvre mes yeux, mon regard azur se pose sur mon amie, mes yeux légèrement brillants. « Il y a des choses que je n’ai jamais dites à personne et je n’ai pas toujours été celle que je suis. Celui qui me vola mon cœur était la perfection et mes yeux ne pouvaient se séparer des siens lorsque nos chemins se sont croisés. Wardenn était libre de toutes les manières possibles, il avait vu des merveilles de par notre monde, ses aventures me donnaient envie de partir avec lui pour partager notre passion commune. Pas de loi, juste l’envie de faire sans contrainte. Nous étions si heureux que je ne pensais pas que cela puisse exister… » Je m’attendais à ce qu’elle me demande pourquoi nous n’étions plus ensemble et avant qu’elle ne prononce un autre mot, je continuais mon récit. « Il m’a donné la plus belle preuve d’amour qu’on puisse avoir. De notre hymen est né un fils aux cheveux d’or comme son père et au regard céladon » Mes yeux se baignent de larmes et je reste discrète tout en continuant mon histoire. « Toutes les histoires ne se terminent pas mal, Eileena…mais…je suis navrée, la suite, je la garderai pour moi, elle est bien trop cruellement entaillée dans ma chair et je ne peux pas…mais ce que je veux te dire, c’est…prends cet amour qui t’es offert et ne laisse personne en travers de ta route. Retourne là-bas, va sur terre s’il le faut et trouve-le. Fais-lui savoir que ton cœur lui appartient et ne laisse plus jamais le doute dans ton esprit. Même si notre vie est immortelle, le temps est précieux pour les humains. Ne perds pas une minute de plus à te poser des questions » D’un revers de main, j’essuie les larmes sur mes joues avant que ma douce Emérya ne les voit. « Promets-le-moi ! »
Rheïane & Eileena Le plus beau voyage est de se prouver sa liberté
Rheïane avait raison! Il était temps que la jeune sirène s'affirme et arrête d'avoir peur. Il était temps qu'elle cherche à faire de sa vie un rêve, avec celui qu'elle veut à ses côtés pour le reste de sa vie. Elle ne savait rien de lui, mais à cet instant, après ce que lui avait dit son amie, elle s'en fichait éperdument. Une fois qu'elle l'aurait retrouvé, elle pourrait commencer à en savoir plus à son sujet. Elle ne savait pas où elle allait chercher cette fois ci, mais si les eaux ne lui avaient pas été favorables, alors peut-être devait-elle se résoudre à aller chercher dans les villes. Le plus dur serait de se fondre dans la masse et de marcher comme quelqu'un de tout à fait normal, mais au fil du temps et d'entrainements, elle y arriverait les doigts dans le nez. Elle commence à s'y faire à chacune de ses visites à Rheïane, alors ça ne pourrait qu'aller de mieux en mieux.
« Ma maison sera toujours ouverte pour toi, si tu veux venir ici pour un moment ou quelques heures, si l’éloignement de ta famille peut te permettre de voir les choses différemment, je me ferais une joie de pouvoir t’y aider. Tu es forte, je l’ai toujours su, ne te laisse plus guider par les paroles et ordres de ton père et par amour laisse toi pousser des ailes. J’ai aimé autrefois… »
Elle appréciait beaucoup que la belle lui propose de venir chez elle, si elle avait besoin. Elle le faisait à cet instant et ça lui avait procuré le plus grand bien. Elle commença à lui raconter un peu son histoire, qu'elle n'avait jamais abordé, toujours occupée à régler les problèmes de Leena ou la conseiller. Eileena se disait qu'en fait, elle n'avait pas cherché à voir ce qu'elle ressentait, mais elle savait maintenant, que même si elle avait sa petite fille, qu'elle lui donnait beaucoup d'amour, il devait lui manquer quelque chose. Sa moitié, le père de sa fille, celui avec qui elle aurait du finir ses jours. Leena eu un pincement au coeur lorsqu'elle récitait, et n'osa pas dire quoi que ce soit. Elle savait que si elle la coupait, peut-être que Rheïane ne repartirait pas dans son récit. Son histoire était aussi belle que triste, et rendait Rheïane encore plus belle et courageuse aux yeux de la plus jeune sirène. Elle avait vécu beaucoup de choses, qui l'avaient poussée à mener la vie qu'elle avait actuellement comme elle l'avait choisi. Elle était maitresse de son destin et de celui de sa fille et souhaitait surement la protéger de toute la souffrance qu'elles avaient enduré auparavant. Une fois était déjà de trop, pas la peine de le vivre encore.
Eileena souhaitait faire honneur à son amie, même si elle ne connaissait pas la suite de son histoire. Elle n'en avait d'ailleurs pas l'utilité, car voir les larmes qui coulaient sur les joues de la brune lui frappait le coeur.
« Je te promets de le retrouver. Tu m'as tellement aidée, tu es vraiment une grande amie à mes yeux et je ne ferais pas ça que pour moi. Mais pour toi, pour tout ce que tu as fait pour moi. J'espère que je te ressemblerai plus tard. »
Elle se rapprocha de Rheïane avant de la serrer dans ses bras. Elle s'était permis un rapprochement, et espérait que son amie ne prenne pas ce geste pour de la pitié. Elle avait plus envie de lui faire ressentir qu'elle était là pour lui rendre la pareille si elle avait besoin, et pour la remercier pour tout.