« L'amitié et l'amour ne sont pas des sentiments si différents, ils ravissent le cœur et réchauffent l'âme. »
La honte m'assaille. Et puis d'abord, pourquoi j'ai honte comme ça, oui ma meilleure amie, celle que j'estime le plus au monde a découvert que j'avais fauté, elle a découvert mon secret, et alors ? Je dois tellement vouloir rester parfait à ses yeux, le petit prince qui ne se préoccupe que de son devoir, que j'ai peur de la décevoir. Et là c'est exactement ce qui vient de se produire, je l'ai déçu, je l'ai vu dans son regard. Elle nous a surpris avec Seyranëa lors d'un de ces moments que l'on s'accorde seul à seul. Elle est partit si précipitamment, j'avoue que sur le coup j'ai eu peur qu'elle aille directement voir mes parents. Mais le temps de reprendre mes esprits sur le chemin du retour m'a raisonné. Elle ne ferait jamais ça, elle n'approuve pas, je le sais, mais elle ne fera rien qui me nuira, pas comme ça en tout cas. Néanmoins, il est nécessaire que l'on en parle, c'est pour ça que juste après son intervention et sa fuite, j'ai décidé de d'écourter mon rendez-vous avec Sey pour lui courir après et lui expliquer.
Arrivé au niveau des frontières de la ville, ma prudence repris le dessus, après tout, je ne suis pas censé être sortit sans surveillance et encore moins être allé sur la terre ferme rencontrer un humaine. Je me faufile, je fais diversion, je fais comme si de rien n'était, et je me retrouve devant la porte de chez Amina. La boule au ventre je frappe mais personne ne répond. Je sais qu'elle est là, j'ai vu passer sa petite chevelure blonde derrière la fenêtre. J'hésite à refrapper, après tout si elle ne veut pas me voir elle a le droit... Mais je dois mettre les choses au point, je dois en parler avec elle, je ne veux pas que la situation reste telle qu'elle l'est actuellement. C'est une des personnes les plus chères à mon cœur et je ne veux pas qu'il y ai un blanc entre nous, je ne veux pas la perdre, pas comme ça.
Alors je ravale ma fierté, je ravale ma salive histoire de déloger la boule qui obstrue ma gorge. J'ai l'impression que je retrouve mes 18 ans, comme si j'avouais une bêtise à ma mère pour la première fois, sauf que mon cœur s'emballe, c'est différent, pourquoi avec elle c'est différent ? Je frappe de nouveau à la porte. "Amina ouvre s'il te plait, c'est moi, c'est Egéon..." Pas de réponse, pas un bruit à l'intérieur. Mais ma volonté est plus forte que mon malaise alors j'insiste, même si je craints que les passants ne m'observent, ne croient des choses et commencent à bavasser. "Amina s'il te plait, il faut qu'on parle."
never gonna let you go!Depuis quelques temps, je trouvais que notre comportement avait changé. Avant, on prenait plaisir à parler de nos amours ratés, des personnes qui nous intéressaient ou encore des amours des autres. Je riais chaque fois qu’il parlait des miennes… Pas fameuse mes histoires d’amours. Depuis un moment déjà, mes sentiments pour lui avaient changés. On se connaissait depuis tout petit, il était le prince, je ne devrais pas ressentir ce que je ressentais… Peut-être le savait-il et c’était pour cela qu’il s’éloignait de moi. J’avais donc décidé de le suivre. Je voulais en avoir le cœur net, mais je ne voulais pas le confronter. Je le suivais de loin, je savais être discrète. Je trouvais étrange qu’il se rende sur la terre ferme. Surtout sans escorte… Il ne devait pas sortir seul. Je ne trouvais pas étrange qu’il rejoigne une femme, mais ce que j’entendais me brisait le cœur.
«Tu t’es éprises d’une humaine?»
J’avais lancé cette réplique avant de partir en courant. Je ne voulais pas croire qu’il avait choisi une humaine et qu’il ne m’avait pas choisi moi. Moi qui avais été à ses côtés depuis toujours. Bon d’accord, il ne savait pas, mais il aurait dû le savoir. Je savais qu’il ferait tout pour se faire pardonner, alors il fallait que je coure vite et que je rejoigne ma demeure avant qu’il ne me rattrape. La dernière chose que je voulais c’était de lui parler. Une fois rendue chez moi je fermai la porte fortement derrière moi. Je passai devant la fenêtre et allai m’asseoir dans le salon. Je ne pouvais pas m’empêcher de pleurer. Il m’avait déçu oui, mais ce n’était pas ce genre de déception. Il pouvait bien sortir avec qui il veut… mais c’était la déception qu’il n’avait pas pensé à moi qui me faisait mal. Qu’il ne m’ait pas fait assez confiance pour me raconter. Il aurait dû me le dire, il aurait du savoir que bien que je n’accepte pas je n’aurais rien dit et j’aurais tenté d’être heureuse pour lui. Des coups s’étaient fait entendre à la porte. Il me suppliait de lui ouvrir la porte. Je me levai donc et me rendis jusqu’à la porte. Je l’ouvrai rapidement :
«J’ai ouvert tu es content maintenant?»
Je refermai la porte et repartis au salon. Je n’avais pas envie de lui parler. Je ne voulais avoir à lui révéler mes sentiments. Je ne voulais pas qu’il sache que j’étais un peu jalouse du fait qu’il ait quelqu’un dans sa vie. Il ne respectait pas nos coutumes et ça je devais avouer que ça me mettait un peu en colère.
«Amina Aveshal! Mais que fais-tu?» dit mon grand-père en ouvrant la porte de nouveau. «Entrez majesté. Veuillez m’excuser pour le comportement inacceptable de ma petite fille.»
Je mis mes mains devant mon visage. Je ne pouvais plus l’éviter. C’était l’un des nombreux avantages qu’il possédait, on ne pouvait rien lui refuser… Moi si… mais mon entourage … avait beaucoup de difficultés à le faire. Je regardai mon grand-père pour qu’il nous laisse seul.
«ça va grand-père, je ne ferai pas de bêtise.» dis-je sur un ton doux, mais confiant.
Je pris une grande respiration avant de regarder Égéon. J’avais un regard dur. Je n’allais certainement pas lui donner la tâche facile. Il me connaissait assez pour savoir qu’il allait devoir travailler pour obtenir mon pardon. Même si je ne pouvais rester fâchée contre lui bien longtemps.
«Que veux-tu Égéon? Il n’y a rien à dire de plus.»
Je le connaissais assez pour savoir que lui non plus n’allais pas laisser tomber facilement. Il ne s’en irait pas tant qu’il n’aurait pas ce qu’il voulait. C’est ce que j’aimais chez lui. Sa douceur et sa ténacité. Je ne l’avais pas quitté des yeux. Je le confrontais du regard. Pour la première fois, sa présence me troublait, me déstabilisait et me rendait mal à l’aise.
« L'amitié et l'amour ne sont pas des sentiments si différents, ils ravissent le cœur et réchauffent l'âme. »
Je n'ai même pas le temps d'ouvrir la bouche qu'elle refermait déjà la porte. Je suis resté un peu con comme ça quelques secondes à pas trop réagir alors que la honte me reprenait. Je n'ose même pas regarder autour de moi si quelqu'un a assisté à la scène. Mais en même temps, si elle ne souhaite pas me voir, si elle ne veut pas m'écouter, c'est son droit, pourquoi insister... C'est finalement son grand-père qui vient m'ouvrir quelques minutes plus tard. Il s'étend en excuses pour le "comportement" de sa petite fille. J'avoue que je ne sais pas trop quoi dire alors je me contente de lui sourire, de le regarder un peu gêné. Cette fois ma place de prince risque encore d'être un fardeau, je n'aime pas quand elle marque autant la différence avec mes amis. Dans ces situations plus que d'autres j'aimerais n'être qu'un triton comme les autres, ou au moins que l'on me traite comme tel quelques minutes.
Une fois face à Amina, elle ne me regarde même pas, j'ai peur de la dégoûter, je ne veux pas la perdre pour une simple histoire d'amour. C'est ma meilleure amie, je tiens plus à elle qu'à la plupart des membres de ma famille. Et pour mon plus grand malaise, lorsqu'elle se décide enfin à me regarder, c'est avec un regard tellement dur que je me sens me liquéfier, je ne l'avais encore jamais vu aussi fâchée. Je me sens alors tellement petit, tellement médiocre, je vois toutes ces émotions qui passent dans ses yeux et mon regard devient fuyant. Je prends mon courage à deux mains pour parvenir à tenir tête à cette boule de colère qui se tient face à moi. "Que veux-tu Égéon? Il n’y a rien à dire de plus."
Je n'ai encore une fois que je temps d'ouvrir la bouche, pas possible de dire quelque chose entre son regard assassin et ses paroles si chargées d'incompréhension et de colère. Je me sens tout penaud, je sais que je dois avoir un regard de chien battu. Je me suis rarement sentis aussi mal, je ne sais pas, je la vois et je me dis que j'aurais souhaité qu'elle n'apprenne jamais cette réalité, j'aurais voulu pouvoir le lui dire moi même, même si je ne sais pas comment j'aurais fait ... "Je ne comprends pas Égéon. Tu as tellement d’options ici et il a fallu que tu choisisses une humaine? À la limite ça je n’en porte aucune importance, tu n’as... jamais... penser... que... - Que quoi ? Amina, je suis désolé, j'aurais voulu te le dire, mais j'avais peur, peur de ta réaction, peur que tu ne veuille plus de moi ... "
Ces mots sortirent tout seul, je la vois là, face à moi avec ses jolis cheveux blonds qui flottent près de ses épaules. Elle est tellement gracieuse, tellement belle. C'est sur qu'une fille comme elle aurait très bien convenu à mes parents, c'est sur que cela aurait été moins compliqué. Mais je ne peux pas contrôler mes sentiments, j'éprouve quelque chose pour une humaine et je ne sais pas trop où cela va me mener. "C'est arrivé comme ça, ça m'est tombé dessus et maintenant je ne sais pas quoi faire... Tu m'en veux ?..."
never gonna let you go!- Que quoi ? Amina, je suis désolé, j'aurais voulu te le dire, mais j'avais peur, peur de ta réaction, peur que tu ne veuille plus de moi ... "
Comment pouvait-il me dire ça?! À moi!? Celle qui a toujours été à ses côtés peu importe ce qui lui arrivait. À moi qui avait toujours été transparente avec lui depuis qu’on était tout petit. Cela venait de me blesser. Non seulement je l’aimais et je devais le garder pour moi et maintenant lui avait peur que je le laisse tomber... Toute une flèche sur ma confiance.
«Ne plus vouloir de toi? N’as-tu jamais eu assez confiance en moi pour savoir que jamais je te laisserais JAMAIS tomber que…Je suis...Laisse tomber…»
J’étais bien placer pour savoir que l’on ne choisissait pas qui l’on aime. La preuve : J’étais amoureuse du prince. Un homme qui était ce qui avait de plus inaccessible pour moi. Mais pourtant celui qui me comprenait le plus. Celui qui me réconfortait quand je pleurais l’absence ou la frustration de ne pas avoir de père. Celui à qui j’avais donné mon entière confiance.
"C'est arrivé comme ça, ça m'est tombé dessus et maintenant je ne sais pas quoi faire... Tu m'en veux ?..."
Mes yeux retrouvèrent les siens. Ils étaient remplis d’eau. Je ne lui en voulais pas, j’étais simplement déçue de constater que la confiance que je lui vouais n’était pas autant réciproque que je ne le pensais.
« Ouais… je suis bien placée pour le savoir…» dis-je en diminuant le ton au fur et à mesure que chaque mot sortait de ma bouche. «Si je t’en veux? Non! Si je suis déçue oui! Avec tout ce qu’on a traversé ensemble, je croyais que tu me le dirais ou du moins que tu aurais eu assez confiance en moi pour me le dire.» dis-je en faisant une petite pause. Les larmes coulaient sur mon visage. «Beaucoup disaient que j’étais folle d’être ton amie, de te dire le fond de mes pensées chaque fois, que je devais restée cordiale et bien élevée en ta présence. Je ne les ai jamais écoutés. Ils disaient aussi que ce qu’on avait n’étaient pas réel, que tu ne pouvais me considérer comme une amie dévouée que ce n’était que du formel. Encore une fois je ne les ai pas écoutés. Après tout ça j’aurais pensé que je t’avais prouvé que même si je n’approuvais pas tes choix, que même si cela ne me faisait pas plaisir, que je serais toujours là pour toi, que jamais je divulguerais quoi que ce soit à quiconque…. Peut-être me suis-je trompée. Peut-être me suis-je fait des idées, des idées que je devrais regretter d’avoir eues.»
J’étais debout devant lui maintenant. Je ne voulais pas que mon grand-père entende tout ce qu’on allait se dire. Déjà qu’il en avait surement entendu trop et que son cerveau avait déjà fait tilt sur mes sentiments envers le jeune héritier. Je lui fis signe de la tête pour qu’il me suive dans notre endroit. Celui que j’avais fait construire pour que nous puissions jouer ou nous voir sans que tout l’océan ne le sache. Il y avait une cabane à côté de ma maison. Au fil des ans, nous l’avions aménagé de manière plus adulte et plus confortable. J’y faisais des arts quand j’en avais le temps. Des arts qui représentaient mes sentiments du moment. Une fois à l’intérieur, je pris place sur les coussins et lui dit plus calmement que précédemment :
«On a tous notre jardin secret, je le sais. J’ai le mien que depuis quelques temps. Mais jamais je ne t’ai caché quoi que ce soit…pas volontairement du moins. Alors, svp! Reste celui que j’ai toujours connu, celui que…»
« L'amitié et l'amour ne sont pas des sentiments si différents, ils ravissent le cœur et réchauffent l'âme. »
Je vois bien la colère dans ses yeux, elle est baissée, je n'ai jamais voulut ça. Je la sens partir, je sens que je suis en train de la perdre, et je n'ai qu'une envie c'est la prendre dans mes bras, comme avant, comme lorsque nous étions enfants et qu'elle pleurait à cause d'un bobo. J'ai toujours su stoppé ses pleurs, je ne me l'explique pas, tout comme elle a toujours su me conseiller, me canaliser, me calmer, elle apaise mon cœur. "Ne plus vouloir de toi? N’as-tu jamais eu assez confiance en moi pour savoir que jamais je te laisserais JAMAIS tomber que…Je suis...Laisse tomber…" Ces mots me blessent, ils me touchent, je la sens fragile, je ne veux pas qu'elle croit que je n'ai plus confiance en elle.
La voir pleure me brise encore une fois le cœur. Petits il est arrivé que cela arrive par ma faute, mais jamais pour des raisons aussi importantes, des petits bobos, des disputes de gamins, des broutilles de petits poissons si petit dans l’immensité de l'océan. "Si je t’en veux? Non! Si je suis déçue oui! Avec tout ce qu’on a traversé ensemble, je croyais que tu me le dirais ou du moins que tu aurais eu assez confiance en moi pour me le dire. Beaucoup disaient que j’étais folle d’être ton amie, de te dire le fond de mes pensées chaque fois, que je devais restée cordiale et bien élevée en ta présence. Je ne les ai jamais écoutés. Ils disaient aussi que ce qu’on avait n’étaient pas réel, que tu ne pouvais me considérer comme une amie dévouée que ce n’était que du formel. Encore une fois je ne les ai pas écoutés. Après tout ça j’aurais pensé que je t’avais prouvé que même si je n’approuvais pas tes choix, que même si cela ne me faisait pas plaisir, que je serais toujours là pour toi, que jamais je divulguerais quoi que ce soit à quiconque…. Peut-être me suis-je trompée. Peut-être me suis-je fait des idées, des idées que je devrais regretter d’avoir eues. - Je t'en pris ne dis pas ça, tu es ma meilleure amie, je ne serais pas la même personne sans toi."
Avant que je ne puisse ajouter quelque chose de plus, elle me fit signe de la suivre. Je sais où nous allons, dans notre chez nous, dans notre petit jardin secret, dans cette cabane qu'elle a fait construire il y a longtemps pour que nous puissions nous amuser à l'abris des regards des curieux. Au fil des années nous l'avons aménagé, nous nous sommes créés un véritable petit nid. "Je vois que tu as fait une nouvelle peinture, c'est jolie." Cet endroit m'a beaucoup manqué, je n'y suis pas revenu depuis un certain temps. Il est vrai que nous nous sommes un peu éloignés ces derniers mois Amina et moi, je ne m'en rends compte qu'aujourd'hui et je le déplore.
"On a tous notre jardin secret, je le sais. J’ai le mien que depuis quelques temps. Mais jamais je ne t’ai caché quoi que ce soit…pas volontairement du moins. Alors, s'il te plais ! Reste celui que j’ai toujours connu, celui que…" Je la sens un peu plus calme, surement le fait de s'être éloignée de son grand-père toujours aussi présent. "Je suis vraiment désolé Ami, je ne savais juste pas comment te le dire. C'est toujours moi, je suis toujours le même Égéon, je suis juste ... Un peu perdu dans mes sentiments. Tu me connais, j'ai tendance à me poser beaucoup trop de questions... Je ne veux pas te perdre, surtout pas pour une histoire comme celle-là."
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Dernière édition par Égéon Ferguson le Dim 20 Déc 2015 - 19:12, édité 1 fois
never gonna let you go!Sa meilleure amie. Je ne voulais pas être seulement sa meilleure amie, je voulais tout. J’étais idiote de croire que je pouvais être plus que cela. Idiote d’avoir pensé qu’il pourrait un ressentir ce que je ressens. Je l’avais amené dans notre cabane. Celle qui représentait toute l’évolution de notre amitié au fil des ans. Cela faisait quelques temps qu’il n’y était pas entré. Et moi pour me défouler, j’avais refait la décoration. J’avais pris des éclats de miroir que j’avais taillé en cercle et accroché à des fils recréant les constellations. J’avais peinturé la cabane en bleue nuit. La terre ferme m’avait inspirée et les étoiles confortées.
«Ce sont les constellations. J’admire les étoiles quand je veux réfléchir.»
Elle ne voulait pas lui faire la morale, mais c’était plus fort qu’elle. Elle l’aimait et elle voulait au plus profond d’elle qu’il le remarque. Qu’il remarque qu’elle était la fille parfaite. Qu’elle pourrait le devenir, s’il lui en laissait la chance. C’était pour cela qu’elle avait abordé le jardin secret. Cela pouvait lui lancer une perche qu’il n’avait pas prise…
"Je suis vraiment désolé Ami, je ne savais juste pas comment te le dire. C'est toujours moi, je suis toujours le même Égéon, je suis juste ... Un peu perdu dans mes sentiments. Tu me connais, j'ai tendance à me pauser beaucoup trop de questions... Je ne veux pas te perdre, surtout pas pour une histoire comme celle-là."
Elle le regarde dans les yeux et sent qu’elle va dire quelque chose qu’elle pourrait regretter. Mais si elle le dit et que leur relation d’amitié se brise, c’est qu’ils n’étaient pas destinés à être amis. Elle devait pouvoir tout lui dire sans avoir peur et ce même si c’était un gros morceau.
«Pourtant, tu ne t’es jamais posé la question suivante : Qu’est-ce que Amina pourrait ressentir?» Dis-je en m’approchant de lui. «Je t’aime Égéon. Voilà je l’ai dit! Je t’aime. Et pourtant tu ne l’as jamais vu. Je suis idiote de croire que tu pourrais voir la même chose en moi que ce que je vois en toi.»
Elle se recula et se retourna pour être dos à lui. Elle ne voulait pas voir sa réaction ni sa réponse. Même si elle devait l’entendre un jour ou l’autre. Mais même s’il disait non, qu’il ne l’aimait pas du tout, elle ferait en sorte qu’il voit autre chose en elle. Qu’il la voit dans son entièreté, comme la femme qu’il devrait aimer. Je n’étais pas du genre à faire du rentre dedans, alors, j’essaierais de maintenir notre relation d’amitié. C’était ma priorité. Car, je ne voulais surtout pas le perdre. Je regardai le plafond quelques seconde pour réfléchir à ma prochaine action… Je ne voulais pas tout gâcher, mais en même temps, je ne voulais rien lui cacher. Mon dieu que c’était compliqué. Je pris mon courage à deux mains et je me retournai brusquement. Je me rendis jusqu’à lui et l’embrassai. Un doux baiser qui lui démontrait à quel point je tenais à lui. Puis, je m’arrêtai et reculai un peu. Je baissai les yeux avant de vouloir prendre mes jambes à mon coup et partir. La porte était proche, je ne devais que contourner le jeune prince et m’enfuir. Pourquoi diable j’avais laissé mon instinct prendre le dessus?! Si je n’avais pas tout gâché tout à l’heure, je l’avais certainement fait maintenant.
« L'amitié et l'amour ne sont pas des sentiments si différents, ils ravissent le cœur et réchauffent l'âme. »
Je vois qu'elle n'as pas eu trop le temps de s'ennuyer en mon absence, la cabane est vraiment magnifique, ce ciel étoilé, là sous l'océan, c'est un trésor comme on en trouve peu. "Je t’aime Égéon. Voilà je l’ai dit! Je t’aime." Quoi ? De l'amour ? Oui, peut-être, je ne sais pas, je dois avouer qu'il est vrai que je n'avais encore jamais envisagé notre relation comme ça. J'ai bien vu que dernièrement elle avait un peu changé, son regard se faisait fuyant, elle rougissait même en ma présence, mais je croyais que c'était d'être vu avec le prince qui l'affectait enfin, après toutes ces années. J'étais loin de m'imaginer qu'elle était à ce point éprise de moi.
Je reste là, figé, je ne sais quoi faire, je ne sais quoi dire. Je dois certainement avoir la bouche ouverte, béas de surprise. En y réfléchissant, quelques petits signes auraient pu me mettre sur la voix, j'aurais pu le voir venir, mais je devais être trop obnubilé par mon histoire sans tête avec Seyranëa. Je suis triste pour elle, parce qu'Amina est ma meilleure amie, la plus chère à mon cœur. Bien sur que je l'aime, je l'aime à en mourir, je pourrais donner ma vie pour elle. Mais est-ce que je l'aime bien comme elle elle m'aime ? Là est toute la question, là est tout le problème. Des millions de questions assaillent mon esprit, je ne sais plus quoi penser, je ne sais plus où donner de la tête, et pourtant alors que au fond de moi je suis si actif, je reste toujours là, figé face à cette jolie sirène qui me tourne le dos. Il est certain que cette situation en ferait rire plus d'un... Mes parents approuveraient très nettement cet union, puisqu'ils adorent Amina. Mais moi, qu'est-ce que je veux ? Plaire à mes parents, ou tenter de laisser choisir mon cœur au risque de me voir bannir du royaume ?
Mon esprit était toujours en proie au tourment lorsqu'elle se précipita vers moi pour déposer sur mes lèvres un doux baisé. A ma plus grande surprise, mon cœur manqua de s'arrêter, je ne m'attendais pas à ressentir ÇA pour elle. Ma main alla instinctivement se poser sur sa taille tandis que mes lèvres répondirent aux siennes. Lorsqu'elle s'éloigna, ce fut comme si tout mon monde venait de s'écrouler là, d'un coup. L'incertitude s'empara une fois encore de mon cerveau et de mon coeur. Je ne sais plus quoi penser, je ne sais plus quoi faire, je ne sais toujours pas quoi dire. Et pourtant il va bien falloir que je dise quelque chose, parce que je la connais, si elle ne s'est pas encore enfuie, elle ne devrait plus tarder à le faire, on est pareil elle et moi, et je sais que dans ce genre de situation, j'aurais pris la fuite.
Je ne sais pas quoi faire, je cherche les mots juste, je cherche ce qui pourrait apaiser la situation, sans l’enflammer, sans qu'elle ne se croit rejetée, sans qu'elle ne me déteste pour de bon. Je me rapproche d'elle, brisant ainsi le mutisme dans lequel je m'étais enfermé. "Amina ... Je ne peux pas répondre à tes sentiments, pas pour l'instant, je ne serais pas sincère ... Et je ne veux pas te donner de faux espoirs ou te faire souffrir. Je ne sais pas trop où j'en suis, je ne sais plus ce que je ressens, ça change tout, tu change tout... Quoi qu'il advienne je veux que tu sache que je t'aimerais toujours, tu es ma Amina, et je serais toujours le même Egéon." Tout en parlant j'ai délicatement posé ma main sur son bras, je ne veux pas qu'elle parte, je veux qu'elle entende ce que j'ai à dire, qu'elle ne parte pas pour ne plus jamais me revenir.
never gonna let you go!Je l’avais fait! Je lui avais tout dit. Je l’avais même embrassé. Pourquoi avais-je fait ça? Pourquoi j’avais mis notre amitié en péril. L’amour pouvait nous faire faire n’importe quoi et je le savais maintenant. Pourtant, il devait ressentir quelque chose, il avait répondu au baiser. Oui! Il avait répondu au baiser. Il m’avait serré contre lui et il ne s’était pas détacher de moi avant que je ne fasse. Cela voulait donc dire quelque chose non? Beaucoup de questions se bousculaient dans mon esprit. Je voulais m’enfuir, je voulais que tout ça soit du passé. J’allais partir quand il prit ma main tout en me parlant.
"Amina ... Je ne peux pas répondre à tes sentiments, pas pour l'instant, je ne serais pas sincère ... Et je ne veux pas te donner de faux espoirs ou te faire souffrir. Je ne sais pas trop où j'en suis, je ne sais plus ce que je ressens, ça change tout, tu changes tout... Quoi qu'il advienne je veux que tu sache que je t'aimerais toujours, tu es ma Amina, et je serais toujours le même Egéon."
Je changeais tout? Mais dans quel sens? Quel pouvoir avais-je sur lui? Pourquoi disait-il que je changeais tout?! Je ne comprenais plus rien. Je fermai les yeux pour laisser une larme couler sur ma joue. Une larme qui n’était pas volontaire, mais qui en disait long sur l’incompréhension que je vivais. J’avais beaucoup trop de choses accumulées et maintenant, je ne pouvais les sortir. Une certaine rage brulait au fond de moi et je devais la sortir. Je m’approchai de lui les yeux embrumés par les pleurs.
«Je te déteste, je te déteste, je déteste.» Dis-je lui frappant le torse avec une force douce. Avant d’arrêter et de lui prendre la taille pour me laisser aller. «Je change tout mais en quoi?»
Ce n’était pas lui que je détestais au fond, c’était la pression que l’on me mettait pour que je sois celle que l’on veut que je sois. Au fond, c’était ma mère que je détestais, pas lui. Pas celui qui était resté à mes côté du plus loin que je me souvienne. Il devait savoir tout ça. Même si ce n’était pas moi, même si j’avais toujours moi-même avec lui. Je voulais qu’il sache tout maintenant. Parce que de toute façon, j’avais tout gâché.
«Je sais que tu resteras mon Égéon celui que je connais par cœur. Je jongle avec tellement de choses ces temps-ci… Il y a quelque chose que tu ne sais pas à mon propos et tu pourrais me détester. Es-tu prêt à l’entendre?»
Je m’assis au sol et regarde les étoiles un instant. Je regarde leur fausse beauté que j’avais créée. Réfléchir, c’était ça mon but quand je venais dans cette cabane. Avant, qu’il ne me dise qu’il était prêt, je commençai mon récit.
«Avant même que je sois née, ma mère me faisait des discours sur l’importance que je sois bien élevée pour retourner dans les grâces de tes parents. Ma mère l’a perdu en voulant s’éloigner des coutumes. Et quand je suis née, elle m’a fait comprendre au travers de mots subtiles que je devais me rapprocher de toi. J’ai toujours refusée de le faire. Et mon grand-père est venu me chercher pour m’élever. Je ne sais pas s’il faisait partie du plan de ma mère, mais je n’ai jamais voulu ça. Et quand ils m’ont introduit auprès de toi… Je ne voulais pas le faire. Je n’avais que 3 ans, mais je ne voulais pas que cela fonctionne à leur façon. Puis, quand on a commencé à se connaitre, à grandir ensemble, je voulais que tu me vois comme j’étais et j’avais dit à mon grand-père que je ne le ferais pas. Tu te rappelles notre dispute sur le fait que je devais plus te revoir? Que tu devais t’éloigner de moi et que finalement on est devenu plus proche après cela… C’est parce que je ne voulais pas faire partie de leur plan. »
Je marquai une pause pour respirer et reprendre mes esprits. J’avais peur d’en avoir trop dit et j’avais peur qu’il parte en peur. Je ne voulais surtout pas le perdre, même si je l’avais embrassé. Je relevai et le regardai de nouveau dans les yeux.
«Dis-moi que je suis toujours la Amina que tu as connue? J’ai peur Égéon, J’ai peur de te perdre. Depuis bien avant ton aventure. J’avais peur que ce lourd secret que je portais pour te protéger et pour pas les laisser détruire qui je suis, allait faire exploser notre amitié, le lien fort qui nous unis.»
Je déposai un deuxième baiser sur ses lèvres espérant qu’il ressente toute la sincérité qui sortait de moi. Celle dont je lui ai toujours fait preuve. Je voulais ainsi que s’il devait y avoir quelque chose entre nous. Tout cela repartirait sur de bonnes bases.
«Maintenant que tu sais tout, et je sais que tu n’es pas prêt à choisir et jamais je ne te demanderai de le faire. Choisis ce que ton cœur te dira. Si c’est elle, ce sera elle. Et si c’est moi, je ne peux pas te cacher que je serais heureuse. Ok? Est-ce que notre amitié a changé? Meilleurs amis pour la vie non? C’est ce qu’on s’était dit quand j’avais 5 ans.»
« L'amitié et l'amour ne sont pas des sentiments si différents, ils ravissent le cœur et réchauffent l'âme. »
Une douce rage s'empare d'elle, je reconnais là l'amour qui parle, elle aurait espéré que je lui dise que je l'aime, je peux le comprendre. Mais c'est plus compliqué que ça, alors j'encaisse, je la laisse se défouler avec ses petits points sur mon torse. Son étreinte m'attendrie, c'est un peu comme lorsqu'on était petits et qu'elle pleurait à cause d'une petite contrariété. "Je sais que tu resteras mon Égéon celui que je connais par cœur. Je jongle avec tellement de choses ces temps-ci… Il y a quelque chose que tu ne sais pas à mon propos et tu pourrais me détester. Es-tu prêt à l’entendre?" Mais de quoi est-ce qu'elle parle ? Elle commence à m'inquiéter, je m'imagine tout et rien, qu'à t'elle bien pu faire pour qu'elle craigne ma fureur, pour qu'elle redoute que je m'éloigne complètement d'elle jusqu'à la renier ?!
Elle s'éloigne de moi, j'ai un petit pincement au cœur. Elle s’assoie au sol alors avant d'entendre son récit, afin de la rassurer et surtout pour me rassurer un peu moi-même, je me pose à ses côtés. Je l'avoue, j'ai peur de ce qu'elle va me dire, mais j'essaye de ne pas le montrer. Je contemple cette cabane dans laquelle nous avons passé tant d'heures à jouer, à n'être que tous les deux, seuls au monde. "Avant même que je sois née, ma mère me faisait des discours sur l’importance que je sois bien élevée pour retourner dans les grâces de tes parents. Ma mère l’a perdu en voulant s’éloigner des coutumes. Et quand je suis née, elle m’a fait comprendre au travers de mots subtiles que je devais me rapprocher de toi. J’ai toujours refusée de le faire. Et mon grand-père est venu me chercher pour m’élever. Je ne sais pas s’il faisait partie du plan de ma mère, mais je n’ai jamais voulu ça. Et quand ils m’ont introduit auprès de toi… Je ne voulais pas le faire. Je n’avais que 3 ans, mais je ne voulais pas que cela fonctionne à leur façon. Puis, quand on a commencé à se connaitre, à grandir ensemble, je voulais que tu me vois comme j’étais et j’avais dit à mon grand-père que je ne le ferais pas. Tu te rappelles notre dispute sur le fait que je devais plus te revoir? Que tu devais t’éloigner de moi et que finalement on est devenu plus proche après cela… C’est parce que je ne voulais pas faire partie de leur plan."
Cette petite révélation me fit un peu sourire. La voir aussi paniquée pour ça, je me demande bien ce qui lui arriverait si elle vivait ma vie. "Dis-moi que je suis toujours la Amina que tu as connue? J’ai peur Égéon, J’ai peur de te perdre. Depuis bien avant ton aventure. J’avais peur que ce lourd secret que je portais pour te protéger et pour pas les laisser détruire qui je suis, allait faire exploser notre amitié, le lien fort qui nous unis." Je ne pu réprimer un gros fou rire, je crois que toute la pression se relâche d'un coup. "Mais Mina, tout ça je le savais déjà depuis très longtemps !" Je la prends dans mes bras pour la rassurer. "J'ai surpris une conversation entre ton grand-père et ta mère un jour alors que je venais te voir. J'avoue que sur le coup je l'ai un peu mal prit. Mais, mon petit concombre de mer, ma famille est pire, je ne t'en veux pas pour être née dans ce genre de famille toi aussi."
"Maintenant que tu sais tout, et je sais que tu n’es pas prêt à choisir et jamais je ne te demanderai de le faire. Choisis ce que ton cœur te dira. Si c’est elle, ce sera elle. Et si c’est moi, je ne peux pas te cacher que je serais heureuse. Ok? Est-ce que notre amitié a changé? Meilleurs amis pour la vie non? C’est ce qu’on s’était dit quand j’avais 5 ans." Je dépose un petit baiser sur son front. "En effet, je ne suis pas encore prêt à faire un choix, mon coeur et mon cerveau ont besoin de sérieusement se parler, j'ai besoin d'un peu de temps avant d'être sur. Mais ne t'en fais pas, notre amitié ne changera pas à cause de ce que tu viens de me dire. On sera toujours les meilleurs amis du monde. Quoi qu'il arrive je te veux et je te garderais dans ma vie."
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