Il est tôt ce matin-là, lorsque je sors de la masure d’une belle et agréable compagnie de nuit. M’étirant en pleine rue, je laisse à loisir mon dos émettre de petits bruits de craquement. Sans toit sur ma tête depuis l’incendie et les tempêtes à répétitions, je loge chez la jeune serveuse de la Taverne de Blindman’s Bluff. Une gentille fille sans grande conversation, mais qui a le cœur sur la main, je l’apprécie pour beaucoup de choses et n’allez pas croire que ce soit juste par intérêt. Je vaux tout de même plus qu’un forban. Bâillant tout de go sans faire attention aux autres occupants de la rue, je décidais d’arpenter la ville, pour une fois que j’avais des congés. La mine étant inondée depuis des jours, il nous était interdit d’y retourner, et je n’allais pas m’en plaindre. Bien que mon petit commerce risquait fort d’en prendre un coup. Oui, je l’admets depuis la venue de ce pirate chez moi, j’avais quelques doutes sur la suite que j’allais donner à cette petite entreprise. Je n’avais aucune envie de me retrouver la corde au cou ou une lame en travers de la gorge.
Alors que mes pieds m’avaient emmené vers la sortie de la ville, je remarquais que le temps allait encore tourner à l’orage. Thara n’avait pas su me dire ce que cela signifiait, si même les fées se sentaient menacées par ce dérèglement du temps, nous courrions surement vers une catastrophe. Vêtu d’une simple chemise et d’un veston bleu pastel, pour ce qui est du haut ; non, je ne sors jamais sans enfiler mon pantalon, la pudeur avant tout ! ; J’allais surement prendre une rincée si je m’aventurai plus avant. Jetant un rapide coup d’œil derrière moi, je mirais la ville, je n’avais aucune envie de rebrousser chemin et de m’enfermer dans une maison, attendant que les heures passent. Par les poils du grand bouc, ce qu’on pouvait s’ennuyer lorsqu’on n’avait pas de travail ! Je donnerai n’importe quoi pour un peu d’action comme avant, on ne s’ennuyait jamais à l’arbre du pendu. Une moue dubitative sur mon faciès s’afficha, alors qu’une furie rouge et lumineuse fonça droit sur moi. La petite lueur voltigeait dans tous les sens, tintant avec force. « Tu parles bien trop vite, Thara ! » Une autre boule d’un blanc puissant se mit à virevolter autour de ma tête, si bien que j’en eus le tournis. « Stop ! Arrêtez ! Je ne comprends rien à ce que vous dites ! » Thara calma l’autre fée et j’en profitais pour regarder autour de nous, personne ne devait voir mes deux petites amies. « Un quoi ? Un…faon est accroché à quoi ? » L’autre fée inconnue semble prendre la mouche, s’énerver de mon manque d’expérience dans la traduction, mais si elle continue de parler ensemble, les choses risquent fort d’être compliquées. « Chacune son tour, Thara… »
Petit tintement de satisfaction de mon ancienne compagne. « Les pirates ont pris au piège l’enfant que Clo’ devait emmener au camp des enfants perdus. C’est un enfant très particulier pour elle, il faut que tu nous aides. Rufio ne veut pas affronter Barbe Noire pour un enfant qu’il ne connait pas, tu es le seul à pouvoir nous aider. J’ai dit à Clo’ que tu étais le seul adulte digne de confiance…S’il te plait, Calico » Je passe ma langue sur ma lippe, il est évident que je n’avais rien de mieux à faire qu’un tour sur le navire de Barbe Noire, le pirate redoutable et redouté de tout Neverland. Une aventure palpitante, un orage qui ne tardera pas et une marche de plus d’une heure pour rejoindre l’île de One Eyed Willy…Mais pourquoi, je refuserai. « Clochette ? Est-ce que tu peux venir avec moi, je te dissimulerai dans ton veston, personne ne doit te voir là-bas. J’improviserai…après tout…lorsqu’on est un jour perdu, on l’est pour toujours, non ? » La lumineuse Thara passe au rouge plus foncé avant de venir me glisser un baiser sur ma joue. Ma fée… « Tout ira bien, je n’ai plus rien à perdre, tout ce que j’avais les pirates me l’ont pris ! En route ! » Clochette entra dans la poche de mon veston et je pris le chemin vers l’île. Ne rêvons pas trop, le trajet n’était pas court, j’allais surement m’y retrouver en début d’après-midi, si je trouvai un homme pour me faire passer de l’autre côté jusqu’à l’île. Mais cela était une autre affaire.
Chemin faisant, j’interrogeais Clochette sur le jeune garçon que nous devions sauver. Je ne savais pas si je pourrai le délivrer maintenant ou si j’allais devoir prévoir un plan plus élaboré et moins à l'arraché. Je n’avais jamais mis les pieds sur l’île des pirates et encore moins sur le navire de Barbe Noire, mon seul souvenir d’un navire de pirate datait du jour où cette immonde racaille portant le nom de Graham m’avait fait jeter par le fond, parce que je ne lui avais pas révélé l’endroit de l’arbre du pendu. Une vieille affaire qui m’avait valu un plongeon dans l’eau du lagon et une presque noyade. Clo’ était une fée caractérielle, mais sympathique. L’avoir avec moi, me redonnait un sentiment perdu depuis longtemps, celui de l’aventure. Elle me raconta l’histoire de Peter, ce pour quoi elle l’avait entrainé ici et son embarras de ne pouvoir aller le libérer elle-même. Une sacrée histoire que celle-ci, et ce Peter semblait être un gamin comme on en voit peu.
En fin de matinée, à raison d’une forte marche, j’arrivais devant le bac pour l’île des pirates. Le passeur me demande mon droit de passage…oh oh…je n’ai pas le moindre sou sur moi. Je me mets à sourire fortement et d’une manière tout à fait hypocrite, avant de rebrousser chemin, sous les contestations de Clochette. « Tais-toi ! Je ne renonce pas, j’attends juste le bon moment. Sois patiente ! » Elle me dispute, prétextant que Peter lui n’a pas de temps à perdre. Je roule des yeux, attendant le bon moment que j’ai annoncé. Le passeur s’éloigne un peu de son bac pour aller se soulager la vessie. Je pourrais en profiter pour utiliser son navire, mais la chaine serait bloquée à mi-parcours si je m’aventurai à le lui voler…non…j’avais bien mieux, un plan qui ne pouvait pas rater.
Je suivis l’individu jusqu’à un buisson et je lui assénais un vilain coup sur le crâne. L’entrainant dans un coin tranquille, je le dépouillais de certains de ses artifices, non sans grimacer lorsque je lui ôtai son bandeau de borgne, en découvrant son œil mort. C’était dégoutant ! Une fois déguisé en pirate, et ce, malgré mon aversion profonde pour eux, je me rendis de l’autre côté en utilisant la petite barque. La ville était bien éveillée, partout des forbans, vils pirates sentant la vinasse et le vieux poisson pourri. Je me mêlais à eux, les mirais de mon bon œil, l’autre étant caché par bandeau du passeur. C’était d’ailleurs extrêmement gênant de ne pas pouvoir mirer de mon côté droit. Clochette se mit à tinter et je m’abritais pour la faire taire. « Oui, oui, un peu de patience, on y arrive ! Tu sais à quoi, il ressemble toi, le bateau de Barbe Noire ? » Sa lumière s’embrase et je me fais traiter de tous les noms d’oiseaux possibles. C’est qu’elle n’est pas très polie pour une fée ! La fourrant une fois de plus dans ma poche, je décide d’aller vers le port, plusieurs bateaux sont présents, mais comment savoir lequel ? J’arrête un moussaillon à l’air ivre pour lui poser la question, à la manière pirate, crachant et parlant comme un vrai loup de mer. Il me désigne le Queen Anne’s Revenge, une immense tête de mort ornant la proue du navire énorme et somptueux.
On peut être contre les pirates, mais ce bâtiment est une beauté, un navire comme celui-ci sur l’eau doit ressembler à une forteresse et regardez moi, ces canons ! Impressionnant, murmurais-je dans ma barbe. Clo’ s’énerva et tout en roulant des yeux, je grimpais à bord, un sac pris sur le port en guise d’excuse pour pénétrer sur le navire-pirate. Nul doute que je risquais ma peau, si d’aventure, j’étais découvert. Je posais mon premier pied sur le pont du navire, observant les grandes voiles pliées, la hauteur des mâts, un bateau de pirate…remarquable ! Une main stoppa mon élan et je m’arrêtais net, la tête baissée. Si mon palpitant s’était mis à battre à tout rompre, je n’en montrais rien d’apparence. J’espérais seulement que la main du flibustier n’avait pas endommagé la petite chose brillante dans mon veston. « Tu es nouveau, toi ? » Je me risque à un petit coup d’œil vers mon interlocuteur, par la barbe de Neptune en personne ! C’est l’immonde vermine qui a fait de moi un sans-abri ! Le brûleur de maison, le sale rat puant embrocheur d’enfants ! Ma mâchoire se contracte, je ne dois pas laisser ma colère prendre le dessus, la vengeance arrivera en son temps, mais pour le moment, je ne suis pas venu pour lui. Mais pour le gamin enfermé dans leur geôle. « Oui…euh…j’viens…mettre ça pour l’Capitaine…on m’a dit !! » Je crie presque avec une voix très rauque. « Tu prends et tu mets en cale ! Alors, j’obéis…ouais…j’fais ce qu’on attend de moi ! »
L’autre me pousse m’indiquant les cales où je m’empresse de disparaitre. Aussitôt en bas, je jette le sac sur le sol humide et je me dirige vers les cellules. « Peter ! » Murmurais-je à la fois discrètement et assez fort qu’il puisse m’entendre. Clo’ sortit comme une balle et fonça dans une nuée de petite poussière vers les grilles de l’une des cellules. « Tu veux qu’on te trouve ! Rentre dans cette poche ! » Elle ne m’obéit pas, bien sûr, trop heureuse de retrouver ce petit bout de môme assis sur un tonneau dans le fond d’une cage sinistre. Juste au dessus de nous, la trappe d’ouverture, il fallait se méfier, je me plaçais un peu dans l’ombre afin d’éviter de me faire voir. L’enfant me regardait, toisant celui que j’étais en apparence. Ses traits étaient fermés et bien qu’il soit jeune, je sentais et je savais après ce que Clochette m’avait narré qu’il était loin d’être un enfant pleurnichard et sans caractère, ce petit gars, il avait quelque chose de plus que les autres gamins. Je le sentais au fond de mon estomac. Ils s’étaient bien trouvés avec Clo’. Murmurant, je fis un geste de main vers Peter pour qu’il s’approche de l’endroit de la cage où je me trouvais. « Je suis Erim…je suis là pour te faire sortir d’ici…seulement, aujourd’hui, ça ne me semble pas possible…Est-ce que tu sais ce qu’ils te veulent et pourquoi, ils te gardent enfermé ? » Méfiant, il n’osait pas encore s’approcher de moi, un peu exaspéré, je retirais mon tricorne et mon bandeau à l’œil. « Je ne suis pas un pirate ! C’est ta fée qui est venue me demander de l’aide ! Et je vais avoir besoin d’informations, si tu veux que je te sorte de là, Peter ! »
HJ :
Spoiler:
N'aies pas peur de mettre de l'ambiance dans notre Rp ! Plus on s'amuse, mieux c'est !!!
Sa tête claqua brutalement contre le sol suite aux dernières paroles du capitaine. Les vêtements trempés devenus de véritables loques, Peter fut traîné au sol comme un misérable déchet avant d'être lancé dans l'une des cages inférieures. Tombant dans la paille mouillée, le jeune homme mit de longues minutes avant de pouvoir reprendre ses forces. Sa tête lui faisait un mal terrible, un mal si fort qu'il eut l'impression d'avoir le crâne transpercé par une lame dans toute sa largeur. Froissant les traits de son visage dû à la souffrance, il n'osera pas quitter son lit de paille avant un long moment. S'allongeant plus confortablement sur celui-ci, une voix masculine prit place dans ce calme malsain. Eh toi, l'nouveau ! C'est quoi ton nom, j'tai jamais vu à la maison ! Comment t'as fait pour arriver là ? Tournant légèrement ses yeux vers l'inconnu, il haussa les épaules en fermant peu à peu les yeux. Ils ont essayé de me tirer dessus.. Te tirer dessus ? Mais ils ont même pas d'arc ! Avec un canon.. Tu étais en train de voler ?! Elle est où ta fée alors ? Disparue.. Hey ? Tu m'as pas dit ton nom ! Plongé dans un long sommeil, il n'entendait plus qu'une voix lointaine et à peine compréhensible.
/SPLASH/ un grand sceau d'eau glacé envoyé tout droit sur son visage. Sortant de sa sieste improvisée, de manière brutale il faut l'avouer, Peter recula d'un bond en arrière finissant par claquer son dos contre la paroi intérieure du bateau. Allez, on s'bouge ici et on n'dort pas ! Ne répondant pas, Peter serra simplement les dents. Il n'était pas en position de se battre pour gagner une quelconque liberté. C'était un homme assez gros, la barbe assez foncée mais « bien » coupée. Son nez, quant à lui, prenait la plus grande place de son visage à tel point que ses yeux semblaient tous les deux avoir disparus. Ce n'était pas à ce dégoûtant que Peter aurait pour la première fois un soupçon de respect - le respect, c'est pour les adultes. Il prit une voix assez rauque, pleine de malice (comme pour imiter le capitaine) Je suis un méchant pirate avec un nez énorme et je sais pas parler en ouvrant les yeux ! Bouhouhou que je fais peur ! Les enfants vont m'obéir comme ça ! Et tous les autres enfants, aux côtés de Peter, rigolèrent ensembles de l'imitation burlesque du nouveau prisonnier. S'approchant des barreaux, le jeune homme glissa ses mains autour de ceux-ci en approchant sa tête. Il provoque. Prochaine fois que tu me jettes de l'eau, gros monsieur, je t'emmène goûter à la mer en volant ! dit-il le sourire aux lèvres et yeux qui s'écarquillent de malice. Peter profite, les pirates pensent qu'il sait voler sans l'aide d'une fée. Clochette lui avait conté de nombreuses fois que les enfants sous la garde de Rufio sont du genre... Taquin avec les pirates. Alors autant se faire passer pour l'un d'eux, c'est beaucoup plus amusant. Je te porterais même en te tenant le nez. Je, espèce d'morveux! Tu vas t'la fermer un peu avec tes malédictions ! T'vas voir toi, on m'manque pas d'respect à moi ! T'vas voir ! Le plus étrange.. C'est que les autres enfants sont beaucoup plus jeunes que Peter. D'environ 6 à 7 ans, pas plus. Peut-être plus simple à manipuler.. Plus simple à domestiquer. Moins provocant, c'est certain ! Et cet âge des plus jeunes explique parfaitement pourquoi ils rient aux petites bêtises du garçon.
Le pirate fila hors de la vue des enfants, grimpant sur le pont principal pour faire on ne sait quoi. Puis, les enfants demandèrent à Peter une chose importante. Eh ! C'est quoi ton prénom ? Peter. Alors enchanté Peter, content de voir enfin un grand avec nous ! S'exclama le plus vieux de sept ans. Je peux savoir pourquoi ont est enfermé ici ? Bah, t'es un nouveau ? Oui, c'est ça, je suis nouveau ici. Ohhhhh... Tu as du rencontrer Barbe Noire, non ? C'est un grand monsieur avec un gros chapeau noir. Il est assez vieux, tout fripé, bien moche. Lui, c'est le Roi des Pirates, il commande tout. Et l'île, c'est l'amie des enfants, elle exauce tous nos vœux. Donc bah Barbe Noire, il a décidé de capturer des enfants pour qu'on puisse dire ses vœux à lui. Rufio il a dit qu'il allait venir nous chercher bientôt ! Rufio ? Oui, Rufio ! Notre chef ! Et.. Il doit venir quand ? On sait pas, il n'a pas encore envoyé des signaux. Je vois.. Et.. Ce capitaine, il tue les enfants ? Oui, y'a un des six ans qui est mort y'a quelques jours, mais le pire, c'était y'a huit ans après l'arrivée de tous les vikings. C'était crade.. Fronçant légèrement les sourcils, Peter s'avoua perdu. Barbe Noire ? Clochette n'en avait jamais parlé. Encore moins des prisonniers enfants. C'est comme si Clochette parlait d'un tout autre monde, d'un tout autre pays imaginaire. Lui qui voyait un monde comparable au paradis, quel beau mensonge. Une chose est sûre, l'île n'a pas toujours été comme ça.
C'est lui p'titio qui parle mal Cap'taine ! Moi j'dis, privé d'pain ! Rien à s'mettre sous la dent, ça va lui faire les pieds ! Tais-toi triple andouille ! Les gamins un peu trop rebelles il suffit simplement de faire comprendre qu'ici, s'approchant dangereusement de la cellule de Peter, tout en boitant légèrement, Edward ouvrit la porte d'une main rapide avant de gifler avec force la joue du jeune garçon, les adultes commandent ! Laissant sa tête être poussée par la force de la gifle, Peter serra fermement les dents. Il n'avait qu'une envie, pousser ce vieux barbu à l'haleine de chacal hors du navire pour le donner à manger aux plus étranges créatures que l'île n'a jamais connue. Faudrait-il encore que les créatures acceptent de le dévorer. Relevant lentement le visage vers Barbe Noire, Peter n'eut pas de sourire mesquin niché sur ses lèvres. Non. Juste un regard froid, haineux. Reposez encore une fois la main sur mon visage, et je vous tuerai moi-même.Heureusement pour l'insolant, le bateau toucha terre ferme. Ils sont arrivés. Nouvelle cargaison de bouteilles de rhum, de nombreuses nourritures.. Bien, nous verrons cela à mon retour. Pour Peter, les choses sont simples. Les adultes ne méritent pas de vivre, après l'enfance, la vie est chiante, elle sert à rien. On s'amuse plus alors pourquoi continuer à vivre ? Cellule enfin fermée, Peter prit place sur son tonneau, inspirant et expirant pour calmer sa colère. Comme si les ennuis n'étaient pas terminés, voilà qu'une boule blanche nommée Clochette surgit devant ses yeux..
Clo' ? Mais, tu fais quoi ici ?! dit-il tout souriant. Elle est vivante, elle est là pour le sauver. Dépêche-toi de me faire sortir d'ici, Barbe Noire croit que je peux voler sans ton aide ! Et dans le fond .. Un homme. Un pirate. Tu veux qu’on te trouve ! Rentre dans cette poche ! La mâchoire qui se crispe, la confiance qu'il n'a pas. Se levant brusquement pour s'avancer vers les barreaux de sa cellule afin de voir plus facilement qui est cet homme. Je suis Erim…je suis là pour te faire sortir d’ici…seulement, aujourd’hui, ça ne me semble pas possible…Est-ce que tu sais ce qu’ils te veulent et pourquoi, ils te gardent enfermé ? Il connaît son prénom, Peter recule. Erim. Rien ne vient, il n'est personne. Et ces vêtements, c'est un menteur. Pirate. Je ne suis pas un pirate ! C’est ta fée qui est venue me demander de l’aide ! Et je vais avoir besoin d’informations, si tu veux que je te sorte de là, Peter ! Fronçant les sourcils, il mit quelques secondes avant de reprendre des traits plus doux. Clochette n'arrêtait pas elle aussi, posant toutes les questions possibles. Pourquoi si, pourquoi ça, ils ont fait quoi, qui sont ces enfants, pourquoi cette marque rouge sur la joue.. Pipelette cette fée. Barbe Noire et ses hommes m'ont vu voler sans apercevoir Clochette. Ils pensent que je sais voler sans l'aide d'une fée, donc, que je peux l'enseigner. Mais si tu veux me sortir d'ici, dis-moi qui va t'aider. Laissant quelques secondes s'envoler, Peter observa les autres enfants. Car eux aussi, on devait venir pour les sauver. Un certain.. Rufio. Des bruits viennent du pont supérieur, ils reviennent.. Et comme toujours, un pirate descend pour voir si les prisonniers ne sont pas sortis. Affolé intérieurement, Peter eut la brillante idée de cacher Clochette dans sa bouche. Pourquoi tu parles avec ces morveux, toi ? Faisant des gros yeux à Erim, Peter voulait lui faire comprendre que sentir les ailes d'une fée dans sa bouche, c'est pas franchement le top. Pourvu qu'il trouve les mots ce Erim le Sauveur, pourvu qu'il puisse le faire sortir d'ici rapidement.. Ouvrant légèrement la bouche pour laisser entrer de l'air, Peter put laisser clochette observer la scène. D'ailleurs, Madame prit un malin plaisir à rigoler du visage surpris d'Erim. Une vraie chipie.
Emi Burton
Erim Moorehead
Beware, I'm starving
ζ Inscris le : 18/08/2015
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ζ Avatar : Alexander Ludwig
ζ Localisation : A Blindman's Bluff dans une belle maison près de celle du Gouverneur
ζ Occupations : Ancien enfant perdu, ancien mineur...Bras droit du gouverneur
ζ Âge : Vingt-trois ans
ζ Statut : Marié à la plus délicieuse des vendeuses de Rhum de Blindman
ζ Signes distinctifs : cicatrice en dessous de l'épaule gauche causée par une balle
La petite lueur est bien plus bavarde que je le suis, c’est amusant et toujours, elle qui n’a pas eu de mots tendres avec moi. D’un côté, c’est plus que compréhensible, je ne suis pas son enfant, je ne suis d’ailleurs plus l’enfant d’aucune fée. J’écoute l’échange, observant par moment, ce petit môme chétif, mais fier. La marque rouge, les pirates surement, j’ai connu cela aussi. Le jeune Peter prend enfin le dessus sur les tintements de sa fée pour répondre à mes questions.
Peter : Barbe Noire et ses hommes m'ont vu voler sans apercevoir Clochette. Ils pensent que je sais voler sans l'aide d'une fée, donc, que je peux l'enseigner. Mais si tu veux me sortir d'ici, dis-moi qui va t'aider.
Qui va m’aider ? Comme si j’avais eu le temps de monter mon armée pour venir le délivrer. J’avais pris la route immédiatement, surtout pour repérer les lieux et dans un sens, j’avais eu une assez bonne idée. Seulement…des renforts, il fallait en trouver. J’avais peut-être mon idée là-dessus, il fallait juste que j’ajuste certains détails. Le petit garçon me désigne les autres enfants enfermés dans des cages, je ne supporte pas l’idée qu’on leur fasse du mal, j’ai été un jour prisonnier comme eux, je sais parfaitement ce qu’ils peuvent ressentir. Ce n’est pas ainsi que l’on envisage sa liberté. Il mentionne le chef de l’arbre du pendu. Je grimace, lui et moi…on ne sentant pas du tout et s’il apprend que je suis là, je risque aussi gros qu’en compagnie des pirates. Hum…délicat tout cela. Mon visage blêmit lorsque j’entends les craquements significatifs du vieux bois humide du navire. Je réajuste mon bandeau, saisissant mon tricorne que j’enfonce rapidement sur mon crâne. Les pas lourdauds du forban se rapprochent de plus en plus et je me redresse, la tête légèrement baissée et mon regard froncé vers Peter.
Pirate : Pourquoi tu parles avec ces morveux, toi ?
Pourquoi, je suis là, pourquoi je parle avec un prisonnier. Vite, trouve les mots, cherche dans ta caboche une raison valable et qu’il ne puisse vérifier. Je me redresse, prenant une démarche nonchalante pour me diriger vers le barbu. « J’lui parlais pas ! Ce p’tit crasseux m’a insulté, j’lui faisais seulement comprendre….que…. » Je fais un rapide tour d’horizon, est-ce que je cogne maintenant ou est-ce que j’attends ? « …qu’fallait pas m’avoir à dos…ouais…qu’on n’est pas là pour écouter des morveux brailler toute l’sainte journée ! » Quelle explication lamentable, je me flagelle mentalement de ce manque d’originalité. Éclair de génie ou pas, j’allais retourner la situation. D’un geste de tête significatif, j’indiquais au pirate que je souhaitai lui parler discrètement. Le curieux me suit et je m’adresse à lui en chuchotant. « On m’a donné des ordres…j’dois faire un peu, ami-ami avec l’môme pour qu’il soit plus docile. Après tout…il sait voler…c’est comme une mission. J’partagerai ma bouteille de rhum avec toi après…j’t’en dirais plus une fois sur le pont » L’autre se met à sourire, des dents bien pourries, une halène à vous faire tourner de l’œil. Je suis même contraint de tourner mon visage pour éviter de sentir la putréfaction émanant de sa fosse buccale. « Ouais ! t’es nouveau ?! j’te connais pas ! Qui dit qu’tu mens pas » Je joue l’offusqué, une main sur ma poitrine et les traits du visage en émois. « Et qui que j’serais si je n’étais pas de l’équipage ! T’imagines que je suis un traitre ? Que tout ce que je veux ce serait de faire se sauver, tous ces gosses ?! » Je me mets à rire, d’un rire gras comme ceux que j’ai mainte fois entendus de la bouche de ces trous du cul des mers. Je m’amuse même à lui frapper l’épaule amicalement. « T’imagines ce qu’ferai Barbe Noire, s’il savait qu’un homme est entré dans son navire sans qu’personne le tue avant qu’il n’atteigne les cales ?! Non ! Ne faudrait pas qu’il sache que cet homme, c’est toi ! » Je le regarde plus sérieusement, mes pupilles azur dans les siennes. « Il tuerait l’homme, le viderait de ses tripes encore vivant et le regarderait agoniser comme un chien… » Il blêmit et je lui tape dans le dos, il sursaute. « T’as de la chance, j’suis pas un traitre ! Juste un gars qui veut faire son boulot, alors remonte et laisse-moi faire ! »
J’attends encore quelques minutes pour m’assurer qu’il est bien remonté et je m’en retourne vers Peter qui lâche sa fée. Il a un rictus amusé sur les lèvres et j’avoue que celui-ci étant bien crétin pour avaler aussi aisément mes paroles. Il me complimente peut-être un peu ironiquement, mais il faut dire que j’ai eu plus que de la chance sur ce coup. « Ça ne marchera peut-être pas longtemps, alors…j’ai un plan. Je vais rester sur le navire, histoire d’observer, de tenter de trouver comment vous sortir tous d’ici. Oublie Rufio, je doute qu’il fasse tout ce chemin pour des gamins. Je le connais pour l’avoir eu comme chef pendant des années. » Le regard de Peter se fronce. « Clo’ !? » La fée réagit et vole près de mon visage. « J’ai une mission, tu vas sortir par ce hublot et voler jusqu’à ton royaume, trouve Thara, emmène là avec toi et dit lui de trouver Feisty, raconte lui où je suis et ce que je veux faire. Thara sera ma messagère, dit lui que l’on fera comme lors de nos jeux, pour se parler…elle comprendra » Je laisse un petit moment à Peter et sa petite amie lumineuse avant d’ouvrir l’ouverture ronde et de laisser s’envoler la demoiselle.
« Peter ? » J’attends qu’il me regarde pour me mettre à sa hauteur. « Je vais vous sortir de là ! » Les bruits de pas résonnent et je vois devant moi, deux pirates dont le crétin de tout à l’heure. « C’est lui ! J’savais bien qu’il n’était pas des nôtres ! » « On va te faire un joli costume l’ami ! » Le plus gras sort son sabre de sa ceinture et je soupire. « Peter ! Changement de plan ! » Le vil pirate s’élance contre moi en hurlant, m’accrochant aux barreaux de la cage, je me soulève pour l’éviter, effectuant un demi-tour pour le pousser avec mes bottes sur postérieur. Son corps titube avant que sa tête ne rencontre un tonneau qui se trouvait là. Je retombe sur mes pieds, arrachant mon bandeau qui me gêne pour la visibilité. « À toi ! » Ma main fait un geste pour qu’il approche. Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas autant amusé. « Un coup de main les enfants !!!! »
Un tambour battait à l'intérieur de lui en disant : "Mourir sera une terriblement grande aventure." ▬ J.M.BARRIE
Ce faux-pirate était un véritable clown. Observant la scène entre les deux hommes, Peter se retenu de rire, car bon, il fallait l'avouer, la scène fut courte mais assez drôle. Laissant Clochette sortir de sa bouche, crachant au passage la poussière de fée car elle n'avait pas un bon goût, il eut un léger rictus tout en ne quittant pas de ses yeux le visage de son sauveur. Rah ces adultes, tous des idiots. Pouffant légèrement, il lâcha ses paroles avec un air hautin, mais avec un regard qui était... honorant. Les paroles pourtant venimeuses sonnèrent comme un véritable compliment. Ça ne marchera peut-être pas longtemps, alors.. j’ai un plan. Je vais rester sur le navire, histoire d’observer, de tenter de trouver comment vous sortir tous d’ici. Oublie Rufio, je doute qu’il fasse tout ce chemin pour des gamins. Je le connais pour l’avoir eu comme chef pendant des années. Oublier Rufio. Laisser les gamins. Pas très compliquer à comprendre, Peter acquiesça lentement sans relever les points importants cités. Pour lui, Rufio n'avait pas tort. Faut pas sacrifier sa vie histoire de sauver des mômes, c'est une punition. Les gamins méritent des punitions. Tous les gamins, sauf lui. Pourtant, les traits de Peter se froncèrent.. Ne pas venir aider, pour le coup, est injuste. Les enfants sont esclaves d'adultes, sur l'île qu'ils peuvent commander, mais Rufio ne vient pas aider ? Il ne veut pas aider son île à se protéger ? Illogique, ce leader. Alors que Peter allait répondre, voilà qu'Erim reprend. Clochette, anxieuse suite à la mission donnée, vient directement adresser la parole à son ami. Mon royaume.. Soupira-t-elle doucement. Oui. Ça va aller Clo, c'est pour m'aider. Je suis certain que je vais sortir d'ici rapidement, tu peux m'croire ! Une fois le petit frottement contre la joue, Clochette s'envole vers les siens. Pincement au cœur, Peter perdit peu à peu son sourire en voyant la lumière disparaître doucement.
Ramené à la réalité grâce à Erim, Peter sourit. Erim allait réussir, il l'espère secrètement. Mais les deux gros lourdauds qui arrivèrent mirent un léger doute au gamin. Surtout quand la brillance rouillée de la lame du gros poisson vient prendre place dans la scène ! Observant le déroulement des choses, qui défilaient très rapidement, Peter fut légèrement surpris en voyant les acrobaties de son vieux sauveur. En quelques mouvements, le gros tas de poulpe tombe à la renverse, se fracassant contre un des tonneaux. On y va ! Bim, bam, badaboum, les enfants accompagnés de Peter envoyèrent sur l'homme de nombreuses choses ; morceau de pain que l'on ne pouvait pas couper, des pierres, des morceaux de bois, donner des coups avec les pieds.. En frappant ce vieux, Peter eut une légère révélation. Les adultes et les pirates ne sont là que pour s'amuser. Ils sont misérables, tous bons à taper. Il s'amusait, Peter. Il avait le sourire. Neverland, c'est ça, après tout, c'est le pays fait de sourire sur le visage des morveux. La scène, vue au ralenti, pouvait donner de véritables frissons. Des yeux émerveillés, des coups qui tombent si rapidement.. Une joie inchangeable. Mais, une fois revenu à la réalité pour s'occuper du deuxième, Peter eut une idée.. Bouleversante. S'accroupissant pour arracher du pirate les clefs accrochées à sa ceinture, il s'empresse d'ouvrir lui-même sa cage, criant au passage à Erim quelques mots ; Eh ! Erim ! Derrière-toi ! Le second pirate s'élança sur le blondinet le faisant tomber au sol, s’apprêtant même à lui trancher la gorge.. Le coeur de Peter manqua un battement. Pour lui, Erim est un enfant perdu, un ancien enfant perdu ; qui est pourtant venu le sauver. Il doit bien une chandelle au pauvre ridé.
En quelques petites secondes, une lame vient se mettre entre les deux hommes, repoussant le pirate avec l'aide des autres enfants sortis à leur tour. Le tas de graisse tomba sur le dos et la lame vient lui transpercer le torse, sans la moindre peur, sans le moindre dégoût, sans le moindre regret, Peter l'enfonça toujours plus profondément. Se retournant vers Erim encore allongé sur le sol, certainement choqué par le déroulement des choses, Peter lui tendit la main. Un adulte, certes, mais un sauveur avant tout. Tu es plutôt bon, même avec des os rouillés. Un sourire aux coins des lèvres, des paroles sympathiques. Était-il malade ? Non. Juste reconnaissant envers un vieux, certes, mais un gentil vieux. Quand Erim fut sur ses deux pieds, Peter reprit. Et Feisty.. C'est qui ? Souriant toujours, il semblait si différent. Si.. Gentil. Lunatique, bipolaire, bercé dans une folie naissante, on ne peut pas vraiment savoir. Un des enfants prit lui aussi la parole ; bon maintenant, on va tuer des pirates ? Y'a Peter et Erim, on peut grave y arriver ! Ecoutant tout en regardant l'enfant, Peter replongea ses yeux belutés dans ceux d'Erim. Ta Feisty j'espère qu'elle va arriver rapidement.. Crachant dans sa main, la tendant à son sauveur, il arqua un sourcil ; partant ?
HS:
Comme tu le vois, je pense que faire sortir Peter à ce moment serait une très très bonne idée. Le contexte est tout pondu pour ! Et je pense que jouer l'intrigue directement sur Neverland sera beaucoup plus.. Plus mieux quoi.
Gasmask
Erim Moorehead
Beware, I'm starving
ζ Inscris le : 18/08/2015
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ζ Avatar : Alexander Ludwig
ζ Localisation : A Blindman's Bluff dans une belle maison près de celle du Gouverneur
ζ Occupations : Ancien enfant perdu, ancien mineur...Bras droit du gouverneur
ζ Âge : Vingt-trois ans
ζ Statut : Marié à la plus délicieuse des vendeuses de Rhum de Blindman
ζ Signes distinctifs : cicatrice en dessous de l'épaule gauche causée par une balle
À peine avais-je prononcé mon appel à l’aide que des objets divers et variés fusèrent de tous côtés empêchant le pirate de m’affronter. J’attrapais un morceau bois qui trainait au sol pour me servir d’arme de fortune.
Peter : Eh ! Erim ! Derrière toi !
La voix enfantine de l’enfant que je venais sauver me fait tourner le faciès de l’autre côté, seulement, je me retrouve bien trop rapidement sur le sol, une larme sur la gorge prête à venir prendre sa place. Les enfants bondissent sur le renégat le faisant chuter avec force sur le sol humide de la cale. Redressant rapidement le visage pour assister au dernier soupire du pirate, je n’en suis pas choqué, après tout, j’avais moi-même fait trépasser bien des pirates dans une vie pas si lointaine. Le petit lutin vient me tendre sa main et je souris à sa remarque pertinente.
Peter : Tu es plutôt bon, même avec des os rouillés.
« Mes os te remercient, mais je ne suis pas encore un vieux croulant, gamin ! » Je souris avant de me remettre debout, aidant certains enfants qui étaient encore dans les cages. Ils sont bien nombreux, ce sera dur de sortir discrètement…plus qu’une chose à faire…affronter les pirates de front et espérer que Clochette ramène du renfort le plus rapidement possible.
Peter : Et Feisty.. C'est qui ?
Je souris à mon tour, dans quelle situation, je venais de me mettre. « C’est une ancienne amie, une enfant perdue » Un autre enfant confirma, l’un d’eux s’approcha de moi, je le connaissais bien, mais je savais que lui ne m’aimait guère depuis mon bannissement. Il fallait qu’on trouve un plan, un moyen de sortir de là et sans trop de dégât. L’un des jeunes proposa d’aller tuer des pirates, oui…avec joie, cela fait longtemps que je n’avais pas croisé le fer avec des vieux loups de mer. Mais ce n’était pas à coup d’objet et de rires qu’on y arriverait. J’étais un adulte, voyez-le en bien ou en mal, mais je savais que ces enfants étaient sous ma responsabilité et la culpabilité me rongerait si je ne les sortais pas tous indemne de ce foutu bateau.
Peter : Ta Feisty, j'espère qu'elle va arriver rapidement
Connaissant la demoiselle, je savais qu’elle ne reculerait pas devant une bonne bataille, et je savais qu’elle entrainerait également des amis avec elle. « Elle va venir…Je le sais » Peter s’approcha de moi, crachant dans sa main et me la tendant, comme pour sceller un pacte. Je mirais sa menotte un moment, avant de cracher dans la mienne que je plaçais dans sa paume. « Et comment ! Laissez-moi juste…vous trouver des armes » Je me mis à la recherche de quelques objets qui pourraient servir, les enfants à ma suite. « Prenez tout ce que qui peut servir à massacrer ces sales vermines ! » Mon cœur d’adulte n’était pas soigné de cette enfance chérie que j’avais un jour voulu délaisser. Fleure avait tort, jamais je ne serais un vrai adulte, mon cœur était bien trop pur pour se mettre à penser et agir comme le faisaient ceux des pirates. Je me tournais une fois tous les enfants munis d’armes de fortune. « On va dire que cela fera l’affaire » Seul Peter et moi, avions un sabre, maigre compensation pour les autres. Si l’un de nous devait tomber aujourd’hui, ce serait moi, pas l’un d’entre eux. Je scrutais les iris clairs du jeune Peter, en quelque sorte, je me retrouvais en lui, à mon arrivée sur Neverland. « Je vais faire diversion, monter à mon signal » Peter semblait naturellement devenir le chef de cette petite troupe, il en avait les épaules ce morveux. Prenant une profonde inspiration, je grimpais les marches pour rejoindre le pont. À peine avais-je passé la tête à la sortie que je me fis soulever de terre par un pirate immense, le crâne rasé et l’air mauvais, on aurait dit qu’il avait presque l’écume aux lèvres, comme un chien enragé. Entrainer sur le pont, les pieds dans le vide, je me débattais comme le pouvais. « Capitaine ! On a un passager clandestin ! » Mes yeux s’arrondirent, ça c’était mauvais, très mauvais. Les pirates se rassemblèrent tous sur le pont, la grosse brute me lâchant sur le sol assez lourdement. « Gros tas ! » Cette réflexion me valut un bon coup de pied dans la tête. À quatre pattes, je crachais un peu de sang avant de me redresser vers une paire de bottes que je jurais reconnaitre. En position de faiblesse, je me redressais pour faire face à celui qui avait sonné le début de mes ennuis. Ses pupilles bleues électriques sur moi, je le gratifiai d’un magnifique sourire, malgré le filet de sang à la commissure de mes lèvres. « Le monde est p’tit ! Pirate ! » Il m’envoya une droite en plein visage et je faillis en perdre l’équilibre une seconde fois. Ma mâchoire se fit douloureuse, mais je me retins de grimacer, cela lui aurait fait trop de plaisir. « On va se calmer ! je ne suis ni clandestin, ni voleur, je passais par ici et j’ai voulu monter à bord de ce…magnifique bâtiment, me disant que peut-être un de ces prochains jours, je pourrais me convertir à la PIRATERIE ! » Voyant qu’ils formaient un cercle, je continuais mon jeu. Cela aurait été le moment propice pour que Peter et les enfants prennent la fuite. Afin de me faire comprendre, je montais le ton, jouant au conteur malgré ma position délicate. « JE TROUVE QUE C’EST LE MOMENT IDÉAL POUR GRIMPER SUR LE PONT ET POURQUOI PAS SE DÉFOULER LES JAMBES ! » Je penchais la tête sur le côté, Peter était là, je pouvais mirer sa petite frimousse en dehors de la trappe. Je lui fis un signe de tête.
Frappant dans mes mains pour attirer l’attention, je n’avais pas prévu que Barbe Noire en personne, sur le pont supérieur, pouvoir observer tout son navire d’un seul regard. Et mon plan qui semblait si parfait n’allait plus l’être dans peu de temps. Et si Feisty n’arrivait pas rapidement, je ne donnais pas cher de nos misérables vies. Toutes les têtes se tournèrent vers le pont supérieur et je suivis le mouvement, observant la silhouette imposante de ce pirate dont j’avais surtout entendu prononcer le nom. « BANDE D’INCAPABLES ! IL FAIT DIVERSION ! LES ENFANTS ! » Je profitais de la stupéfaction générale pour m’extirper du cercle et rejoindre les enfants qui étaient à présent tous sur le pont. « Les enfants ! Armes en avant ! » Tels de petits soldats bien entrainés, les mains des mômes se parèrent de leurs armes, toutes pointées en direction des forbans. « On va leur montrer qu’on n’est pas des poules mouillées les enfants ! »
Un tambour battait à l'intérieur de lui en disant : "Mourir sera une terriblement grande aventure." ▬ J.M.BARRIE
J'avoue que je ne sais pas si Erim est surpris ou s'il s'en fout. Clochette m'avait bien expliqué que tuer les autres est une activité courante à Neverland mais j'avoue que je n'en ai rien à faire de son avis. Content ou pas, faire plonger ma lame dans le corps du pirate m'a fait le plus grand bien. Ils méritent pas d'être ici, ils méritent rien de ce monde merveilleux. Même si je ne connais encore rien de l'île, je sais combien les fées tiennent à elle.. Et combien Clochette déteste ces vieux croûtons pourris. D'après Erim, Feisty est une bonne amie à lui. Une fille perdue, comme me l'avait expliqué Clo, est une fille qui fait un peu le garçon. Je dépends beaucoup de Clo, en fait. Après avoir pris quelques armes ici et là pour les autres, mon sauveur a fait le choix de faire diversion pour pouvoir nous donner la fuite. Comme c'est touchant, il joue les princes charmants ! Sauf que Clochette m'a appris une chose depuis ma fuite, c'est qu'il ne faut jamais renoncer devant un combat. Le laissant partir, j'ai pas pu m'empêcher de regarder comment il allait se débrouiller une fois sur le pont principal. Souriant légèrement, j'aperçois le coq. Toujours aussi grognon de visage. Il place un bon crochet du droit en plein dans la mâchoire d'Erim, sur le coup mes sourcils se sont même levés. Même qu'un des plus petits à crier Erim. Bon, je l'ai fait taire mais quand même, ça prouve qu'ils tiennent tous à lui. Moi ça va, j'y tiens pas vraiment. Faut pas s'attacher aux gens, ça fait que des ennuis. Pis s'attacher, ça sert à rien. Mais fallait avouer que voir tous ces sales barbus, ça fait monter l'adrénaline alors quand j'ai eu le feu vert d'Erim, j'ai pas su m'empêcher de tous nous faire sortir, les uns après les autres. On peut penser que je voulais le sauver, du coup. Suite aux demandes du faux-pirate, on lève tous nos armes en direction des véritables pirates et en direction de Barbe Noire pour moi. Ce crétin bien moche cache dans son navire une maman à qui je tiens. A L'ATTAQUE ! criais-je en commençant à courir, hurlant de tous mes poumons. Alors que je m'approche de Barbe Noire, j'entends derrière-moi des cris. Des hurlements. Je n'arrive même pas à distinguer si ces cris sont ceux des enfants ou des pirates.. Puis Barbe Noire est enfin devant moi. Je pointe mon arme assez rouillée vers lui, le regardant aussi méchamment que possible.
***
Nous connaissons tous l'histoire de Peter Pan, l'enfant qui refuse de grandir. Mais.. La connaissons nous réellement ? Connaissons-nous la cause de son arrivée sur Neverland, la naissance de sa puissance et de son lien unique avec les fées ? Non, nous ne savons rien de ses origines. Pourtant, son histoire commence aujourd'hui, le jour de sa première aventure. Alors qu'il ne pouvait plus distinguer les hurlements des enfants face à ceux de certains pirates, Peter fut imprégné d'un amusement sans limite. Poignant plus fermement son arme, il provoqua Barbe Noire en duel. Un peu fou, non ? Quand son sourire narquois vient prendre place sur ses lèvres, le temps du pays imaginaire se fut différent, lui aussi. Les nuages devinrent noirs, les vagues beaucoup plus puissantes. Une atmosphère assez étrange vient prendre place, les bruits assourdissants des lames qui claquent sur le pont devinrent faibles, ils n'étaient plus qu'à deux. L'enfant oiseau.. Je ne doutais pas une seule seconde que tu allais faire monter une mutinerie. Barbe Noire, assez calme et confiant envers ses hommes, descendit lentement les quelques marches pour s'approcher du plus jeune. Tu tenais beaucoup trop tête, j'aurais du te trancher la gorge à ton arrivée comme Crochet me l'a conseillé.. Le londonien, toujours aussi confiant, ne quitta pas le regard de Barbe Noire, gardant son épée pointée vers le torse de celui-ci. Jamais il ne baisserait le regard. Peut-être que tu aurais du, mais c'est trop tard. Si tu laisses mes amis s'enfuirent, je ne te tuerais pas. Le pirate arqua l'un de ses sourcils, il ne manquait pas de culot le petit homme. Je laisserais les autres s'enfuirent à une seule condition. Sans même que Peter puisse se défendre, Barbe Noire prit le visage du jeune homme dans sa main droite pour porter son visage vers la planche. Tu vas sauter. Le capitaine n'était pas idiot, il avait, après réflexion, comprit que Peter n'était pas seul à voler dans les nuages. Sa réflexion est simple ; s'il savait voler, pourquoi n'aurait-il pas pris son envole quand Tankred le fit changer de cellule ? Et comme le temps est favorable pour une mise à mort, tuer une forte tête est un choix logique. Personne ne va venir aider les morveux, Rufio n'est pas capable de bouger le petit doigt pour sauver des vies. Était-ce la naissance d'une once de gentillesse chez Peter ? Allait-il réellement se sacrifier pour aider ses amis ? Pour aider ceux à qui il ne tient pas réellement ? Va-t-il découvrir pour la première fois le sentiment d'avoir des amis, des alliés ?
***
Je comprends plus rien. J'ai un pincement au coeur, je ne sais même pas ce que ce truc signifie. Je ne sais même pas pourquoi je m'inquiète autant pour les autres, pourquoi je m'inquiète pour des gens qui ne me feraient ni chaud ni froid s'ils meurent maintenant, ils ne sont encore rien.. Je crois.. Alors je regarde la planche. Je ne bouge pas, je ne sais pas quoi faire. Sauver mes "amis" en sautant dans l'eau ? Je doute que Barbe Noire soit franc, mais je vais lui faire confiance. Pour cette fois. Après tout, il voulait que je montre si je sais réellement voler, peut-être que les autres auront le temps de .. Je ne sais pas quoi faire. Pourtant, des mots sortent seuls de ma bouche, sans pour autant que je m'en rende vraiment compte. C'est d'accord. En seulement quelques secondes, j'ai entendu Barbe Noire hurler à son équipage ; MOUSSAILLONS ! NOUS AVONS UNE OFFRANDE (il sourit dangereusement à ce moment, comme si "offrande" le faisait rire) A DONNER A L'ÎLE, NE TOUCHEZ PLUS AUX ENFANTS ! Erim observant la scène comprit en quelques instants. Peter ! Non !Tankred, vient ici. Tu vas t'occuper toi-même de faire sauter le marmot. Je veux assister à la leçon que les autres gamins vont apprendre par sa mort. Le coq se nomme donc Tankred.. Bon, j'aurais appris quelque chose aujourd'hui. Je regarde alors Erim dans le blanc des yeux, souriant légèrement en coin. Un clin d’œil qui se faufile en quelques secondes, je laisse tomber mon sabre au sol. Feisty va arriver et si Tankred est réellement sympa, au lieu de donner des fruits, il m'laissera peut-être la vie sauve. La mort.. Ça doit être une sacrée belle aventure, dis-je, souriant.
Mais qu’est-ce que c’est que c’raffut ? On ne peut même plus pioncer en paix sur le bateau sans entendre les autres pirates s’éborgner la gorge. « Capitaine ! On a un passager clandestin ! » Je m’approche en même temps que les autres brigands pour voir qui ose s’aventurer sur le Queen Anne’s Revenge ? J’étire un sourire lorsque je reconnais la crinière blonde du garçon à qui j’ai brûlé la demeure, après qu’il m’ait défié. Le garçon rampe sur le sol après avoir reçu un coup de pied d’un des marins qui n’a pas apprécié l’insulte sur son poids. Il s’arrête juste devant mes bottes avant de remonter son faciès vers mes mirettes cobalt et brillantes : voilà qu’on se retrouve morveux. Il se redresse devant moi avec ce sourire narquois qui m’a de nombreuses fois donné envie de le tuer : « Le monde est p’tit ! Pirate ! » Mes lippes s’étirent, oui le monde est petit et je vais te faire regretter d’avoir pris le chemin te menant jusqu’à mon territoire. Mon poing rencontre sa mâchoire avec force, le faisant presque chuter sous le coup que je lui inflige et qui me provoque un sentiment d’apaisement immédiat. Le garçon tente de calmer le jeu, car il est conscient qu’on va tous s’acharner sur lui et lui faire regretter d’avoir souillé le plancher du bâtiment de Barbe noire. « JE TROUVE QUE C’EST LE MOMENT IDÉAL POUR GRIMPER SUR LE PONT ET POURQUOI PAS SE DÉFOULER LES JAMBES ! » Je fronce des sourcils, ne comprenant pas son charabia surprenant venant de la part du gamin qui m’a défié parce que j’étais justement un pirate. Un bâtard sur qui il préfèrerait cracher plutôt que de serrer la main. « BANDE D’INCAPABLES ! IL FAIT DIVERSION ! LES ENFANTS ! » Je tourne les mirettes vers les mômes qui s’échappent du pont inférieur, le grand blond les retrouve et les prépare pour une bataille à laquelle je n’ai pas envie de participer. Je ne veux pas maculer le pont de sang, il vient d’être poli de plus. Mais surtout, je ne pourrai pas faire semblant comme d’habitude ou cacher ma faiblesse face aux jeunes enfants. Je cherche la belle Sif du regard, elle qui me comprend mieux que personne et qui accepte la seule bonté dont je suis capable. Les gamins attaquent et les pirates répondent. Une bataille s’engage sur le pont inférieur et je pare les attaques, je frappe sans jamais tuer parce que j’en suis incapable. Je ne peux pas enfoncer ma lame dans ce petit corps comme vient de le faire un de mes camarades dans celui du muet. Mes mirettes observent sa dépouille sur le sol, son corps tressauter parce qu’il est encore vivant et se vide de son sang. Je m’en approche, m’éloignant du tumulte pour croiser ses yeux suppliants. « Pitié… » Je sens quelque chose se nouer dans ma gorge et je lève ma lame pour l’enfoncer dans sa gorge, détournant les mirettes.
« MOUSSAILLONS ! NOUS AVONS UNE OFFRANDE A DONNER A L'ÎLE, NE TOUCHEZ PLUS AUX ENFANTS ! » Mes mirettes viennent jusqu’à Barbe noire qui a devant lui, l’oiseau. C’est lui qui est à l’origine de cette bataille ? Comment ont-ils pu s’échapper de leur cellule ? Je vais jusqu’au gamin des mines, ce doit être ce minable. Il n’a pas choisi le bon moment pour faire ça, c’est tout sauf discret comme fuite. « Tankred, vient ici. Tu vas t'occuper toi-même de faire sauter le marmot. Je veux assister à la leçon que les autres gamins vont apprendre par sa mort. » Forcément, il faut que ça soit moi. Est-ce qu’il a vu que je n’ai pas été des plus efficaces sur le pont, est-ce là pour prouver ma bonne foi ? Mon allégeance ? Je m’approche pour aller récupérer l’oiseau, croisant ses mirettes toujours aussi luisantes de crédulité et d’innocence. Le gamin cause, mais je le pousse à l’épaule : « Avance morveux ! » Je glisse la pointe de mon épée contre son dos pour l’inciter à avancer jusqu’à la planche. Je prends les cordes pour l’attacher, parce qu’évidemment sauter avec les membres libres serait bien trop simple. Je commence par faire un nœud bien serré au niveau de ses chevilles tout en levant les yeux vers son faciès. Il n’y a pas un bruit sur le navire, comme si tous attendaient que le gamin saute pour que la vie reprenne. « Retourne-toi ! » J’attrape ses bras pour nouer ses poignets dans son dos et je glisse mon visage près de son oreille. « Quand t’seras dans l’eau, nage et passe sous l’navire… Y’a une roche à quelques brasses, cache-toi d’rrière ! » Il tourne son faciès vers le mien et je comprends ce qu’il veut dire. Je sors discrètement mon poignard et j’entaille le cordage jusqu’à ne laisser qu’un fil pour qu’il puisse tirer dessus et s’en défaire aisément. « Adieu l’oiseau, c’fût un plaisir ! » Je me redresse et le pousse sans ménagement vers la planche, le soulevant pour le mettre dessus. « Avance gamin ! » J’observe le p’tit oiseau avancer jusqu’au bord et je souhaite qu’il n’y a pas de reptiles dans les parages, mais j’en doute. Son regard affronte celui de barbe noire avant qu’il ne disparaisse dans les eaux tumultueuses.
Barbe noire va vérifier la surface avant de s’esclaffer bruyamment. Son regard tombe sur tous les marins encore sur le pont, maintenant le reste des fuyards et le traître. « Tuez-les tous ! » Sans attendre, il s’enfonce dans la porte de son château arrière, suivie par Crochet. Je me retourne vers tous les autres et je lève la main : « Les amis ! Pourquoi les tuer ? C’bien trop simple comme mort ! On pourrait… les enfermer dans une cage tous et les envoyer par-dessus bord ? »« Pourquoi on se priverait du plaisir de les massacrer ?! »« Pour éviter d’nettoyer l’pont après ?! J’vous offre une tournée à l’taverne après ?! » Toutes les armes se lèvent et l’on fait remonter une cage suffisamment grande pour y enfermer tous les mômes dedans, y compris le grand blond dont je me fais un plaisir de conduire moi-même. « Tu salueras les créatures marines pour moi, mon p’tit ! » Je frappe son torse, glissant la clé dans sa poche avec un sourire sur les lippes. « Parfois, l’solution s’trouve dans l’cœur, enfin c’est c’qu’on dit, dans vot’ cas… » Je lui donne un coup de tête avant de le pousser dans la cellule que je referme avec l’autre clef. « Bon voyage ! »
Erim Moorehead
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Il n’en fallait pas plus pour sentir le vent de la bataille. D’ailleurs, nous étions bien trop impliqués pour sauter tout bonnement du navire. Et puis…bien qu’en sous nombre, nous étions encore des enfants perdus…enfin, eux l’étaient. Moi, je n’étais qu’un vague souvenir, un enfant qui avait pourtant juré de ne jamais grandir, mais que voulez vous, la curiosité m’avait poussé à vouloir savoir ce qu’il y avait après. Après une grande et profonde inspiration, je chargeais les pirates en même temps que les petits, tentant comme je le pouvais d’en sauver de la lame des vils hommes qui n’avaient pas de morale. Mon sabre bien en main, je donnais de droit et de gauche des coups d’épée. Le plus vif possible, j’enfonçais mon arme dans le ventre infâme, un large sourire aux lèvres, tuer du pirate, toujours un véritable plaisir, pendant ce moment, je n’étais plus cet adulte qui pensait au futur, mais un gamin qui s’amuse avec ses camarades à qui estropierait le plus de forbans. Alors qu’un gros vilain allait entailler un gamin, je le soulevais me prenant un coup de lame dans l’avant-bras, droite, gauche, lames qui se percutent, frissons dans le corps, ventre noueux, me revoilà Platy Calico aux prises d’une aventure suicidaire. Ah si ma Thara pouvait voir ça ! Je passe autour du mat provocant trois affreux que j’attire vers le bastingage. Une pirouette, une ronde avec ma lame, je saute sur le rebord, les abrutis se cognent, je ris, un coup de lame aux jambes, je saute par-dessus, retombant sur le pont, les enfants se débrouillent bien, malgré un corps que je vois sur le sol baignant dans le liquide rouge dont je refuse de croire qu’il s’agit de sang. Je saisis un cordage, bondissant de l’autre côté du grand mâte et tentant de faire fuir les enfants si je le peux. Seulement, une voix caverneuse nous coupe tous, bloquant les actes des forbans envers nous. Nos yeux dérivent tous vers le Capitaine au sombre visage et vers Peter.
Barbe Noire : MOUSSAILLONS ! NOUS AVONS UNE OFFRANDE A DONNER A L'ÎLE, NE TOUCHEZ PLUS AUX ENFANTS !
Je mire profondément Peter, non, il ne devait pas. Il ne tiendrait pas parole, ce sont des pirates, menteurs, voleurs et égorgeurs ! Je tente de m’approcher, mais un sabre se braque automatiquement sur ma gorge et je grimace. « Ne l’écoute pas ! Il ment ! » Aussitôt mes mots sortis de ma bouche, que je reçois un vilain coup de pommeau sur la tempe. Le pirate que je hais encore plus que les autres se pointent fièrement vers son capitaine, si tu touches à un cheveu de cet enfant, je le jure sur ce qui me reste de vie que je te tuerai dès que l’occasion se représentera. Peter est bien trop brave ou trop fou et ne comprend pas que son geste est totalement inutile. L’homme attache l’enfant et je ne peux plus rien faire. Il est sot ! Je sens la petite main d’une enfant me saisir la paume et je penche mon regard bienveillant sur elle, son front saigne et je m’empresse de passer le pouce sur sa marque. D’un mouvement, je la soulève, elle ne pèse presque rien. Elle se cramponne à mon cou et j’observe de nouveau la scène qui semble durée plus que nécessaire, sachant comment elle se terminera. Avec de la chance, s’il a la même que moi, une sirène acceptera de l’aider, sinon…ce sera la noyade ou les crocodiles. Il saute et la petite dans mes bras crie avant de cacher son visage enfantin contre ma nuque. J’ai le ventre noué, les enfants se regroupent autour de moi, comme si j’étais, à présent ou peut-être l’avais-je toujours été, leur seul moyen de vivre. Si seulement Peter n’avait joué les braves ! On aurait eu une chance ! C’est finalement assez égoïste de penser que les pirates tiendraient paroles. Le Capitaine ordonne qu’on nous tue sur le champ et déjà, je pointe mon arme pour me défendre. Seulement avec l’enfant contre moi, je suis contraint de rendre le sabre non sans me batailler. Le flibustier semble vouloir épargner à ses camarades la corvée de récurage du pont. Bien aimable, comme si j’allais me laisser faire ! Ma mâchoire est contractée, si bien qu’elle en devient presque douloureuse. Un dernier regard vers les montagnes, mais toujours rien, pas de Feisty, pas de fée…notre sauvetage était allé bien trop vite pour les petites fées et les renforts. Alors qu’on nous tient captifs, la petite me caresse la joue de manière adorable, elle me rappelle ma petite Ozalee. « Est-ce qu’on va mourir, Erim ? » Je lui souris, je ne veux pas qu’elle y pense. « Non ! Bien sûr que non ! C’est un jeu et il n’y a ni perdant, ni gagnant véritable, tu le sais, non ? » Ce sourire me renforce le nœud dans mon ventre. Les adultes mentent et je ne suis pas le dernier pour cela au final. Sans ménagement, on nous pousse un par un dans la cage, je dépose moi-même la petite aider par les autres enfants qui la réceptionne. On me retient alors que je vais entrer. Lui ! Je le fusille, un regard noir et haineux. Si je peux, combien j’aimerai le tirer avec moi. Cette vermine puante ne mérite pas de quartier.
Tankred : Tu salueras les créatures marines pour moi, mon p’tit !
Comment ose-t-il ? Ce…Fils de chien ! Il me touche tout sourire continuant son petit blabla alors que je n’ai qu’une envie, m’emparer de son sabre et lui enfoncer dans le cœur, peut-être même entre les deux yeux, ses pupilles qui me mirent avec désinvolture. Il me frappe à la tête, et me fait entrer dans la cage, les enfants accrochant tous une partie de mes vêtements.
Tankred : Bon voyage !
Voilà qu’il me nargue à nouveau. Alors qu’on nous descend doucement le long sur navire, je hurle à son attention. « Pirate ! Si un jour je te revois, dans cette vie ou une autre ! Je te conseille de porter ton épée, sinon, c’est la mienne que tu recevras alors que tu me tourneras le dos ! » Nos pieds touchent l’eau, elle est froide, je pense à Peter…pauvre gosse et voilà que nous allons subir le même sort. Mais je serais digne. La petite vient à me toucher le torse et je sens une chose dure qui n’y était pas un instant avant. « Attends ! » Je glisse ma main dans la poche, une clé. Mon visage se redresse, mirant les pirates, tous accoudés au bastingage et qui nous regardent prendre l’eau. Le pirate, lui…il me sourit, un clin d’œil…je ne comprends pas…mais peu importe. « Les enfants ! Retenez votre respiration et une fois qu’on sera sorti de là, allez vous mettre vers la coque, longés et regagnés la berge » Ils me font tous un signe de tête et nous sombrons tous, laissant échapper quelques bulles à la surface de la mer. En quelques secondes, je cherche la serrure, place la clé et tourne rapidement, la porte s’ouvre, les enfants passent en premier, je veux être le dernier. Je m’extirpe de la cage qui est maintenant libérée de la corde qui nous retenait et s’enfonce rapidement dans les méandres de la crique. Je nage jusqu’à la coque, les enfants sont déjà en train de prendre la fuite vers les rochers de l’autre côté du port, mais…nous allons devoir traverser cette cité, pleine de pirates et…prendre de nouveau le bac, d’un côté, le passeur est assommé par mes soins, mais auront-nous la capacité d’atteindre l’autre côté de l’île ? Je suis encore le dernier avec la petite fille qui sait mal nager à rejoindre les rochers. Ils sont tous présents et… « Peter ? » Il est là, un sourire sur son faciès d’enfant mutin. « Qu’est ce qu’on fait maintenant ? » Je passe mon visage vers la rive. « On va devoir traverser la ville, montez sur le ponton et entrer dans le premier bâtiment, on va se déguiser !»
Un tambour battait à l'intérieur de lui en disant : "Mourir sera une terriblement grande aventure." ▬ J.M.BARRIE
Adieu l’oiseau, c’fût un plaisir ! Les derniers mots qui résonnèrent dans la caboche encore nouvelle du marmot. Pour finir Tankred n'était pas si méchant. Le regard de Peter se porta tout d'abord sur Erim et les autres enfants, un hochement de tête léger qu'il espère se fera comprendre en sa direction puis ses yeux plongèrent dans ceux du terrible Barbe Noire. Et boum. Il se laisse tomber en arrière, son dos faisant un claquage contre les vagues déjà réveillées. Restant sous l'eau quelques secondes, il se débattit pour reprendre le dessus sur ses cordes. Nageant aussi rapidement que possible, l'air venant à disparaître doucement de ses poumons, la peur lui prit les tripes. Heureusement pour lui le rocher n'était plus très loin. Grimpant dessus aussi rapidement que possible, il attendit. Il savait pertinemment que Barbe Noire ne respecterait pas ses paroles, mais Peter ne voulait pas se risquer à perdre une bataille contre des pirates deux fois plus nombreux et deux fois plus armés. De la folie, certes, mais toujours avec un brin d'intelligence. Alors qu'il avait les yeux rivés vers le navire non loin de lui, quelque chose ou quelqu'un vient lui tirer rapidement la tête en arrière. Aïe ! Peter fit demi-tour rapidement pour comprendre, et son cœur éclata de joie quand ses yeux se posèrent sur Clochette. Clo ! Hahaha, tu as réussi ! Tu aurais vu ! J'ai frappé un pirate comme ça, Erim comme ça ! C'était vraiment amusant, tu aurais bien aimé ! Il ne lui fallut que quelques secondes pour se mettre debout sur le rocher afin de sauter légèrement avec elle. Puis un toussotement lui fait savoir qu'ils ne sont pas seuls. S'arrêtant net, son regard vient trouver refuge dans les yeux d'une jeune fille de son âge. Oh. Euh. C'est toi Feisty ? Dit-il légèrement gêné de la joie qu'il venait de montrer à l'instant, le sourire aux coins des lippes. L'oiseau tendit sa main vers la jeune demoiselle tout en reprenant la parole avant même qu'elle ne le puisse. Moi c'est Peter. Derrière lui, on pouvait entendre des nageurs à la nage assez rapide. Observant les visages par-dessus son épaule, il reprit la parole après avoir entendu la confirmation du prénom de la jeune fille. J'ai une idée, cache-toi derrière le rocher ! Elle s'exécute rapidement, sourire aux lèvres. Un jeu. Quand elle lui avait pris la main en lui disant son prénom, Peter avait eu directement une idée. Elle vole accompagnée de quelques fées.. Pourquoi pas en profiter un peu. Les autres arrivèrent au rocher peu de temps après, tous heureux de la survie du nouveau. Prenant dans ses bras une des plus jeunes contente de le revoir, il haussa légèrement les épaules en entendant sa requête. Je ne sais pas.. Il sourit en coin. Gardant ses yeux dans les siens, il entendit la voix d'Erim sans pour autant la relever. L'oiseau était bien plus occupé à parler avec la jeune fille. Tu aimerais voler pour rentrer plus vite ? La plus jeune acquiesce, souriant de toutes ses petites dents. Oui ! Peter la pose lentement sur le rocher, pas très doué avec les enfants, tout en lui soufflant quelques mots. Alors vas-y, fait le vœux que Feisty arrive. Tu verras, y'a pas que les vœux pour les méchants pirates qui s'réalisent. - dans sa tête - Je veux qu'elle ramène tous les autres à la maison, qu'elle vienne tous nous sauver. Tu entends l'île ? J'ai mal aux jambes..
Et là, derrière le rocher.. Une touffe de cheveux bruns se fait voir.
HS:
Volontairement plus court, j'espère que ça plait quand même. J'ai fait directement intervenir Fesity, histoire de pas faire trop long. Donc là, c'est à elle de répondre.
Peter Pan & Erim Moorehead (avec incruste de Tankred & Feisty)
Ces fées étaient sorties de nulle part. D’un coup, comme ça. Elles virevoltaient autour de l’enfant avec véhémence dans un joyeux concert de tintements. Feisty observait ce curieux spectacle les yeux écarquillés. Interrompue en pleine partie de chasse, elle venait de laisser filer sa proie, mais qu’importe. Son dernier véritable repas ? Elle ne s’en souvenait pas. Son imagination lui procurait toute la nourriture dont elle avait besoin, si bien que son esprit faisait désormais à peine la différence entre imagibouffe et véritable gibier. D’autant plus que le bavardage des deux fées était beaucoup plus captivant que cette pauvre biche qui venait de fuir. Ce n’est qu’une fois la surprise passée que l’enfant perdu remarqua la gravité du visage des fées, la panique qui semblait les animer. Il se passait quelque chose. « Attends quoi ? Calico ? Chez le vieux barbu ? Avec… Peter ? » C’était qui lui ? Une foule de questions se précipitaient aux lèvres de la fillette, c’était à n’y rien comprendre. Et les explications que les deux fées se pressaient de lui faire n’arrangeaient rien. Deux voix discordantes, bientôt rejoint par une troisième. Goudron venait de débouler dans la conversation avec la grâce et la subtilité qui la caractérisait. Ou pas. Son simple timbre avait suffi à arrêter les deux autres fées. « Bon, qu’est-ce qu’il se passe exactement ? »
Alors comme ça, Calico avait réussi à s’incruster chez Barbe Noire. Brillant. Feisty sourit, adulte ou pas, l’ancien garçon perdu n’avait finalement rien perdu de son courage d’antan. Mais ce qui attisait le plus sa curiosité, c’était ce fameux Peter. Se retrouver prisonnier de Barbe Noire, n’était malheureusement pas si anodin. Des camarades, arrachés à l’arbre, abandonné aux pirates, elle en avait connu et elle en connaîtrait encore. Malgré cela, elle n’avait encore jamais connu d’opération de sauvetage. Certains trouvaient le moyen de revenir, d'autres, disparaissaient, tout simplement. Feisty, aurait pu hésiter. Mais la petite sentait déjà son cœur s’emballer sous l’excitation, gonfler d’orgueil. On l’avait choisi, elle ! Oui, Feisty aurait pu, pour une fois, écouter sa raison et courir prévenir Rufio, préparer une petite troupe pour cette nouvelle aventure. Elle n’en fit rien. Ses amis avaient besoin d’elle. Maintenant. Feisty se sentait l’âme d’une héroïne, plus rien ne pouvait l’arrêter désormais. « Qu’est-ce qu’on attend ? Faut y aller ! »
Penser aux choses les plus heureuses, revenait à se faire pousser des ailes. Porté par les fées, Feisty volait, littéralement, à l’appel de son ami. Enveloppée par la poussière des petites créatures ailées, la brunette ne tarda pas à quitter la forêt des quatre saisons pour se retrouver non loin de la cité pirate. Les fées la déposèrent avec douceur sur un rocher. Fin du voyage. Alors c’était là . Sur ce rocher ? La fillette s’était attendue à des hurlements, des enfants perdus déchainés contre de cruels pirates, des sabres fendant l’air… L’endroit lui paraissait désespérément calme. Seul un garçon se tenait là, le regard porté vers le navire de Barbe Noire. Là où le combat avait certainement eu lieu. Dire qu’elle avait tout raté. La petite ne put pas s’empêcher d’éprouver un soupçon de déception en écoutant l’étrange garçon s’emballer et raconter ses exploits à l’une des fées qui était venu la chercher. Clochette… Ce garçon, avec ses étranges vêtements, devait certainement être le fameux Peter. Dans son enthousiasme, il ne l’avait toujours pas remarqué. Amusé par la situation, Feisty finit par forcer un toussotement pour attirer l’attention du garçon, mais aussi pour lui éviter de se ridiculiser tout seul. L’amour, l’affection, les émotions trop prononcées, ce genre de chose devenait facilement sujet de moquerie chez les enfants perdus.
Sa petite toux eut l'effet escompté. Coupé net dans son élan, le garçon se retourna vers la fille perdue et confirma son intuition. C'était bien Peter. Feisty l'observa avec curiosité, qu'est-ce que ce nouveau venu pouvait bien avoir de si particulier pour avoir droit à un sauvetage improvisé ? « Feisty ! » Répondit elle simplement en serrant la main qu'on lui tendait. Visiblement, il la connaissait déjà de nom. Via Calico, surement. D'ailleurs, où était-il ? Elle avait des questions. Beaucoup même. La situation lui semblait tellement étrange, Feisty ne savait plus où donner de la tête, entre la cause de sa présence, ce combat qu'elle avait raté, ces bruits de nages frénétiques, Peter, le petit sourire ce dernier.
« J'ai une idée, cache-toi derrière le rocher ! » La situation, échappait encore à Feisty, pourtant, elle ne se fit pas prier et courut se glisser derrière le rocher. Ce ton, cette expression, elle les connaissait, elle-même les arborait souvent. Peter avait une idée, et lorsqu'il s'agissait de participer à une plaisanterie, Feisty n'était jamais la dernière. Dissimulée, elle tendit l'oreille. Elle n'était plus en mission. L'origine de sa présence était presque oubliée, désormais tout son esprit était concentré sur le jeu que menait Peter. De là où elle était, elle pouvait distinctement entendre ses camarades sortirent de l'eau pour se hisser sur le rocher. Une main plaquée sur sa bouche pour s'empêcher de glousser, elle reconnut les voix familières de ses compagnons.
« Qu’est-ce qu'on fait maintenant ? » Calico proposa de passer par la cité. C’était plutôt risqué, même Feisty en avait conscience. One-Eyed Willy était un véritable nid de pirates. C’était ruser, ou se jeter dans la gueule du loup. La fillette n’avait pas particulièrement envie de connaitre les cachots du barbu, ses amis étaient certainement de son avis. « Je veux qu'elle ramène tous les autres à la maison, qu'elle vienne tous nous sauver. Tu entends l'île ? J'ai mal aux jambes... »
La magie opéra. Encore soulevé par la poussière de fée, Feisty jaillit de sa cachette pour virevolter au-dessus des yeux émerveillés de la petite. « Feisty, à vos ordres chef ! » Déclara-t-elle en atterrissant de manière théâtrale aux pieds de la fillette. Parmi les visages des rescapés, Feisty en reconnaissait plusieurs. Certains en revanche, avaient lentement été effacés de sa mémoire. « Calico ! Je suis venue aussi vite que j'ai pu, vous avez déjà taillé du pirate hein . Vous avez vu le vieux . C'était comment ? Comment vous vous en êtes sorti ? » Aussitôt, explosion du côté des enfants perdus. Chacun s'égosillait à raconter sa propre version de l'histoire. Elle ria. Avec une telle aventure à raconter, la soirée autour du feu serait animé ce soir. S'ils parvenaient à rentrer à temps. « Alors, on rentre bientôt, dis ? » « T'inquiète. T'as bien souhaité que je vienne vous sauver non ? » Elle se tourna vers Peter et Calico. « On pourrait passer par la ville, oui... Mais puisque les fées sont là, autant en profiter non ? Elles devraient pouvoir nous aider ! » Dit elle en donnant un de coude à Erim.