Pas très loin du camp des Picaninny, une jeune demoiselle vivait dans les parages. Elle connaissait les indiens, mais aussi certains des enfants perdus. Pas tous. Il arrivait que parfois, une certaine Ozalee venait lui rendre visite, ou bien que son mentor, Selene, vienne elle aussi lui rendre visite, mais pour les entrainement. Enfin, c'était rare que son mentor venait jusqu'à elle, puisque la plupart du temps, c'était la petite blonde qui s'y rendait. Elle avait toujours une dague et une épée sur elle et ne s'en séparait jamais. On ne savait jamais quand est-ce qu'elle croiserait la route d'un ou plusieurs pirates. Elle s'appelait Adalind, et elle n'était que la fille du célèbre chasseur de pirates : Benjamin Hornigold, qui n'était malheureusement pas sur l'île pour l'instant. Il lui arrivait souvent d'avoir de fortes pensées pour son père qui devait surement s'inquiéter à son sujet.
Ce soir là, alors que la nuit venait à peine de tomber, remplis d'étoiles et d'un très beau croissant de lune, c'était les bras remplit de branches qu'elle tenait contre elle, qu'elle se dirigeait dans sa grotte en sachant que personne mit à part son mentor, les indiens et les quelques enfants perdus à savoir où elle avait élu domicile. Elle poussait les lierre qui cachait sa grotte et y entrait, zigzaguant entre les deux rochers qui faisaient en sorte que les personnes de dehors et passant simplement par là ne pouvaient en aucun cas voir le feu qu'elle était en train d'allumer. Elle arrachait le bâton qui maintenait ses cheveux arraché et le déposait à côté pendant que ses cheveux blonds étaient tombés en cascade le long de son dos. Elle attrapait de l'herbe morte qu'elle avait en réverse, posa quelques bâtons, joua avec des pierres pour allumer un feu sur l'herbe mort avant de le prendre en main et de souffle tout doucement dessus jusqu'à ce que la petite flamme se forme et prenne de l'ampleur avant qu'elle ne le dépose sur son feu. Elle attrapait un bâton pour titiller son feu jusqu'à ce qu'il prenne du volume et se forme bien pour réchauffer ainsi qu'éclairer la grotte. Une fois satisfaite, elle s'était un peu reculée, frottant ses mains l'une conte l'autre avant de les tendre près du feu pour se réchauffer. Si seulement elle avait su qu'elle avait été suivit, elle aurait déjà remarqué la présence qui venait d'entrer dans sa grotte. Elle ignorait qu'il y avait quelqu'un juste derrière elle, à quelques mètres. Au bout de quelques minutes, elle avait fini par se lever, attrapant une pomme que son mentor lui avait donné comme récompense pour être aussi sérieuse et motivé pour apprendre à se battre contre les pirates. Elle avait encore beaucoup à apprendre, parce que maladroite comme elle était, il fallait de l'entrainement avant tout.
Il... Un caillou qu'elle n'avait pas vu la fit trébucher et tomber a terre, lâchant sa pomme qui roula jusque... une chaussure ? Qui aurait cru qu'une pomme allait lui montrer qu'un intru était dans sa grotte ? S'appuyant sur ses bras, elle se redressa, puis se leva assez rapidement, sortant son épée qu'elle pointait dans sa direction. Qui était-il ? Et surtout, comme l'avait-il trouvé ? Serait-il possible qu'elle ne l'avait pas remarqué ? L'avait-il suivit ? Fronçant les sourcils, méfiante, elle prit la parole :
« Que viens-tu faire ici ? Comment m'as-tu trouvé ? »
Si c'était parce qu'on avait menacé un enfant perdus, un indien ou autres qu'elle connaissait et qui connaissait sa cachette, alors il allait en payer le prix fort. Mais...
Il y a tant de choses à voir et à apprendre ici, je pourrais passer des journées entières assis là, à observer, à écouter. Les abords du camps font parti il me semble de mes lieux favoris pour piocher de l’inspiration. C'est qu'ils ont une vie trépident, passionnante, ces indiens. Des choses qui sortent un peu de notre quotidien à nous, pour varier les histoires. Tant de choses à noter, tant d'idée pour des contes fabuleux que mes petits frères et sœurs apprécieront. Du moins je l’espère. Il m'est arrivé quelques fois, d’écrire quelque chose qui ne les captivait pas, mais bien loin de me faire renoncer, ces erreurs étaient des occasion inestimables de m’améliorer, de recommencer pour réussir la fois suivante. Et refermant mon carnet sur les mots et les croquis de cet après midi, je relève enfin la tête vers le ciel. C'est qu’il se fait déjà tard, combien de temps suis je resté assis là à observer ? Qu'importe, je n’avais rien de mieux à faire.
Ma besace solidement refermée sur toutes ces belles choses, je cherche des yeux le sentier par lequel je suis arrivé. Là. Ce ne sont pas les aventures qui m'effrayent, mais inutile de prendre des risques inutiles, ainsi c’est à pas feutrés que je rebrousse chemin jusqu'à l'Arbre où mes compagnons doivent déjà avoir dîné. Rien qu'à cette idée, mon estomac lance un appel au secours. « Chhuuuut toi. Plus tard. » Je trouverais bien des fruits en chemin. Ou j'aviserais. Tient, quelques baies ici. Mais m'accroupissant devant le buisson en question je tire une grimace. Non, ceux là ne sont pas bon, la dernière fois que quelqu'un en a mangé il s’est retrouvé malade pendant des jours. Enfin je crois que c'étaient ces fruits là. Tant pis, je ne mangerais pas.
Je tends l'oreille à un bruit non loin. Une bestiole qui sort chasser certainement, un pas léger, renard peut être. Mais j'ouvre de grands yeux étonnés en découvrant une silhouette féminine s’éloigner du sentier. A cette heure ? Où va-t-elle seule comme ça ? Elle n' a pas peur ? Je la regarde s’éloigner en silence, l'esprit bouillonnant déjà de question à son propos. Qu'est ce qu’une fille fait ici.. elle ne semble pas être des Picaninny, ni des nôtres.. je l'aurais reconnue. Enfin je crois. Mince alors. Voila que j'ai déjà un titre à son histoire.. la fille au petit bois. Non, c’est ridicule, elle en a dans les bras oui, mais ça ne décrit pas son histoire. C’est quoi son histoire d’abord ?
Je n'ai même pas réalisé que je la suivais. Ais je a ce point envie de savoir ce qu'elle fait là ? Évidement. Et je l'observe encore comme elle écarte quelques lierres pour passer au travers. La fille qui vivait dans une grotte. C’est déjà mieux mais c’est loin d'être suffisant. Et me voilà bientôt devant ces mêmes lierres, la main tendue, hésitant à la suivre. Elle n'a peut être pas envie qu'on la suive. Sinon elle ne se cacherait pas ici. Mais si elle se cache, c'est qu’elle a un secret. Les secrets ça fait de belles histoires... Aller.. elle ne me verra pas.
C’est tout un petit confort que je découvre dans sa cachette. Mon regard se laissant captiver par le feu qu’elle vient d'allumer. Tant est si bien que je vois pas la chose qui roule jusqu'à mon pied et vient s'y arrêter. Et quand je me penche pour ramasser la pomme, car s'en est une, je ne vois pas non plus qu’elle s'est avancée. Ainsi je fais un bond en arrière en découvrant le lame qu'elle pointe dans ma direction. « Woooh doucement.. je te la rend, je ne suis pas un voleur. » C’est qu'elle semble déterminée, et je garde les mains levées devant moi, tendant la pomme en question, pour lui montrer qu’elle m'a tout à fait à sa merci, tout désarmé que je suis. « Je.. je t'ai juste suivie. Je voulais juste voir ce que tu faisais toute seule ici. »
Ok, c'est maladroit comme introduction. Je ne veux pas lui faire peur, et je ne veux surtout pas qu’elle m'embroche. « Je suis juste curieux, c'est tout. Regarde.... » Lentement, je retire ma sacoche pour la poser par terre. « Tu peux fouiller, je n'ai pas d'arme dedans, juste de quoi écrire et dessiner. Je voulais juste... j’aime les histoires, je me demandais juste quelle pouvait être l'histoire d'une fille qui vit toute seule dans une grotte au milieu de nul part. »
« - Woooh doucement.. je te la rend, je ne suis pas un voleur. avait dit l'inconnu. - Pas un voleur, dis-tu ? » souffla-t-elle en resserrant un peu plus la manche de son sabre.
Son père lui avait toujours appris, qu'un voleur niera être un voleur tout comme un noble niera sa connerie, qu'un pirate assumera pleinement être un pirate tout comme un idiot ne niera point son idiotie. C'était un peu trop cru dis à une fille, mais une certaine vérité était là. Après, ça dépendait si elle était en face de quelqu'un d'honnête ou de malhonnête. Alors elle restait tout de même méfiante à son égard, le pointant toujours de sa fine lame.
« - Je.. je t'ai juste suivie. Je voulais juste voir ce que tu faisais toute seule ici. avait-il ajouté par la suite. - Non, mais en plus d'être un voleur, tu es vraiment un psychopathe en plus ! » s'écria-t-elle.
Le rouquin lui faisait vraiment flippé. Moins que les pirates qui l'avaient enlevés mais qui étaient décédés le jour où on l'avait sortie d'affaire. Où des enfants perdus, comme ils se nommaient, l'avaient secourut. « Je suis juste curieux, c'est tout. Regardes... » avait-il encore dit avant de laisser sa sacoche tomber sous les yeux à la fois surpris et curieux de la blonde. Tout en gardant son épée pointée sur lui, mademoiselle Hornigold se baissait, attrapant la sacoche d'une main avant de se reculer des cinq pas pour fouiller. « Tu peux fouiller, je n'ai pas d'arme dedans, juste de quoi écrire et dessiner. Je voulais juste... j’aime les histoires, je me demandais juste quelle pouvait être l'histoire d'une fille qui vit toute seule dans une grotte au milieu de nul part. » Il y avait... une plume... un... carnet ? C'est tout ? En même temps, elle avait un peu la flemme de regarder le reste du sac, alors qu'elle regardait les pages de son carnet. Des écrits, des dessins... Il écrivait particulièrement bien en tout cas, très belle calligraphie... très beaux dessins... et... Ozalee ? Un portrait de son amie Ozalee qui lui rendait souvent visite... Il connaissait Ozalee ?
Restant sur la même page, elle montrait le portrait de la petite blonde au jeune homme tout en s'approchant de lui. Elle lui montrait du doigt ce beau dessin et lui pointant à nouveau son épée. Était-il un ennemi, ou un ami ? Avait-il fait du mal à sa petite Ozalee ? Fronçant les sourcils à nouveau, elle lui posait cette fameuse question.
« - Comment connais-tu Ozalee ? Tu es un ami ? Ou bien... tu l'a menacé ? »
Si jamais ce garçon était mauvais et avait touché un seul cheveux de l'enfant perdu, il n'en ressortira jamais vivant de cette grotte, au grand jamais. Mais si au contraire il était un ami. Voir même un enfant perdu, ce qui serait un point en plus pour qu'elle se détende un peu, elle le laisserait en vie. Car même si elle ne faisait pas partie des enfants perdus, elle était tout de même très fidèle à ces derniers, surtout ceux qui lui avaient sauvés la vie. Il y en avaient quelques uns qui savaient où elle vivait, mais d'autres qui ignoraient même que cette grotte était là. Elle le fixait droit dans les yeux, attendant la réponse avant qu'elle ne baisse son arme...
Elle ne semble pas me croire. Pourquoi elle ne me crois pas ? Je ne suis pas un menteur. Et pire encore, elle m’accuse d'être... un psychopathe ? Ce mot j'ai du le lire une fois ou deux, le sens en revanche... quelqu'un de peu fréquentable c'est tout ce qui me revient. Alors j’écarquille un peu plus les yeux, surpris de ce jugement qu'elle porte, là comme ça, alors qu'on a pas gardé les cochons ensemble et que … bah zut, elle me connaît pas cette fille, pourquoi elle dit ça ? Et tandis qu'elle fouille mon sac, je me demande si c'est pas pour ça qu'elle vit seule, parce qu'elle est pas aimable, ou qu'elle aime pas les gens.
Elle tourne page aprés page avant de s’arrêter devant quelque chose. Je me contorsionne pour essayer de voir ce qui a put attirer son attention sans trop bouger pour autant. Parce que non, j'ai pas changé d'avis, je ne veux pas qu'elle m plante son épée dans le bide. Puis elle me montre enfin, me questione sur la raison de la présence de ce portrait entre le pages de mon carnet. Ozy. Mince alors, si j'avais su qu'elles se connaissaient je lui aurait demandé de faire les présentations plutôt que de me faufiler là tout seul. Et la jolie blonde, elle est folle mais ça l’empêche pas d'être jolie, s’empresse de demander des explications. « Si je l'ai menacée ? J'ai pas besoin de menacer les gens pour les dessiner ! S’ils veulent pas prendre la pose, je me planque et je les dessine quand même mais je les dessine pas sous la torture non. C'est quoi cette question ? Et puis bien sur qu'Ozy est une amie, qui ne serait pas ami avec Ozy ? A part quelques pirates, ça va de soit. »
Mince alors, et puis c'est quoi ces manies de poser des questions inutiles sans aller à l'essentiel... « T'as vu que j'étais pas armé. Tu sais que j'ai pas menacé Ozy. T'as mon sac en.. otage ou gage de bonne fois ou je sais pas. Tu pourrais peut être penser à la politesse... t'as posé une question, c'est mon tour. » Oui aprés tout... autant faire de la situation quelque chose d’intéressant. Une question chacun, il peut être drôle ce jeu. Si elle sais jouer et si elle triche pas. Aller mon grand, réfléchis bien à ta question... quelque chose d'important. Son nom ? Nah. Pourquoi elle m'a sauté dessus avec une épée au lieu de m'offrir à manger comme n'importe qui ferait en recevant du monde ? Nah. Si elle a des amis elle aussi, une famille, ou si elle est vraiment toute seule ? Nah. Enfin si.. mais ça répondrait pas à tout... Je sais ! « C'est quoi ton histoire ? »
Elle le fixait droit dans les yeux, écoutant sa réponse avant qu'elle ne baisse son arme parce qu'elle avait bien comprit qu'elle ne serait pas en danger. Alors elle gardait avec elle le carnet du jeune homme, feuilletant avec curiosité les pages. Non seulement il dessinait très bien, mais aussi parce qu'il avait une très belle écriture. Bien qu'il y avait quelques fautes pas très importantes, ce n'était pas si grave que ça. Mais une certaine question « C'est quoi ton histoire ? » de la part du garçon attirait son attention. Comme elle avait la confirmation qu'il était un ami d'Ozalee, et peut être un enfant perdu même si elle ne lui avait pas encore demandé, elle accepta de répondre à sa question. Après tout, il a répondu à ses multiples questions de jeunes filles folle en panique parce qu'on avait trouvé son habitat. Elle hochait la tête en l'invitant à s'asseoir, et lui laissant la pomme puisqu'elle en avait encore deux autres. Elle ne savait pas vraiment par où commencer, alors elle se laissait guidée par son instinct, ouvrant la bouche pour lui raconter son histoire.
« Bon... D'accord... Pour commencer, il y a quelques années avant que je n'arrive ici, mon père était un pirate, attaquant les navires pour rapporter un bon butin et gagner beaucoup d'argent. Il avait connu Barbe Noire, Calicot Jack Rackham... Enfin, je ne vais pas tous les citer. Le jour où Woodes Rogers devint gouverneur des Bahamas, il décréta de supprimer tous les pirates qui ne voudront pas demander le pardon. Mon père, Benjamin Hornigold, avait accepté avec son équipage de demander le pardon. Afin de montrer à quel point ils étaient tous sincères, mon père proposait à l'équipage de devenir des chasseurs de pirates, et ainsi, ils ont commencer à chasser les pirates, les emmenant en face du gouverneur pour demander pardon. Pour ceux qui refusaient, on leur infligeait la mort. Alors moi, de mon côté, j'admirais tellement ces pirates pour le courage qu'ils avaient de continuer à suivre leur propre voie, qu'ils n'abandonnaient jamais. Et pourtant, quand mon père est allée au Mexique avec son équipage... j'étais seule à la maison avec ma gouvernante. L'équipage de Calicot Jack Rackham à débarqué chez nous, ils ont tué les hommes qui devaient me protéger, et ils m'ont emmené, ma gouvernante et moi, jusque leur navire... »
Elle laissait un suspense dans son récit pour attraper un bâton et titiller son feu pour qu'il tienne plus longtemps. Adalind posait ses yeux d'écureuils sur le jeune homme sans vraiment le regarder puisque le récit de sa propre histoire la perturbait particulièrement. Elle avait peur des pirates, mais en même temps, elle souhaitait suivre les traces de son père, ici à Neerland. Peut être pourrait-elle un jour se surnommer... Euhm... La sentinelle ? Nous verons bien. Pour le moment, on l'appelait Hunteress. Du moins, ceux qui la connaissaient. Elle se racla la gorge avant de continuer dans sa lancée.
« Pendant que j'étais prisonnière à bord du Ranger, je m'étais endormie dans les bras de ma gouvernante, et quand on m'a réveillé, ils nous on fait sortir. Ils ont exécuter de pauvres innocents, ainsi que ma gouvernante. Je pensais qu'ils allaient aussi me tuer, mais non. Jack Rackham m'avait gardé en tant que prisonnière en cas où nous retournions chez nous. Oui, c'était ce jour là... Ce jour où je suis venu ici. Et puis quelques temps plus tard, j'ai été sauvé par les enfants perdus, j'ai rencontré les Picaninny qui ont prit soin de la fille apeurée que j'étais. Ozalee me rendait visite, souvent. Jusqu'à ce qu'on m'est trouvé une grotte où l'on ne pouvait pas me trouver. »
Elle marquait une nouvelle pause, parce qu'elle en avait trop dit. Elle ne se sentait pas vraiment à égalité avec lui. Elle lui avait beaucoup dit sur elle, alors cette fois ci, elle le regadait vraiment. Il était adorable, tellement captivé par son histoire, surement ? Enfin, elle n'était pas dans sa tête. Adalind fit une légère moue, avant de le désigner du doigt et de lui renvoyer sa question : « Et toi, c'est quoi ton histoire ? ».
Tient... elle se décide à faire preuve d'un peu d'hospitalité. Et vu son accueil, j'ai pas particulièrement envie de la décevoir, du coup, je me fais pas prier et je fais comme elle me dit. Je m'assied, je garde la pomme que je devais lui rendre, et j'attends. J'attends sa réponse, j'attends son histoire. Elle se lance et mon premier réflexe est de tendre la main vers mon sac. Elle ne semble pas réagir et poursuit sur sa lancée, tant mieux, je me dépêche d'en sortir un des carnets et une mine de plombagine, ça va plus vite pour prendre des notes qu'à l'encre. Je ne la regarde pas, concentré sur ma page. Je note l'essentiel, sans réfléchir. Ça donne quelque chose comme.. fille de pirate, Barbe Noire, admire les pirates, enlevée par des pirates.... Je marque une pause, relève la tête, la fixe en silence, bouche bée. Effaré. J'ai du comprendre de travers....
Je jette un œil inquiet à l'entrée. J'arriverais à courir assez vite pour me tirer de là si elle décide de me tuer à la fin de son histoire. Ouai, sûrement... mais elle a encore mon carnet dans les mains... tant pis.. je veux la suite. Je pourrais toujours l’assommer et le récupérer. Quoi qu'on tape pas les filles.... Prisonnière, exécutions, Sauvée par... Je m’arrête à nouveau. Sourcil arqué je cherche dans mes souvenirs quelque chose dans ce goût là. Elle prétend qu'on est venus à son secours mais... quoi que j'ai bien entendu les autres parlé d'une fille et d'une aventure comme celle là... mince alors... tout ça pour rien ? Son histoire, je la connais déjà. Non, non, y a sûrement des choses que je pourrais utiliser. Cette histoire de fille de pirate déjà. Il va falloir qu'elle me répète tout ça, ce brouillon est bien trop vague. Il me faut plus de concentration. Je relis mes notes, je guette une éventuelle suite... je la regarde de nouveau.
Voila qu’elle me fixe. Quoi ? J'ai gargouillé de nouveau ? Non, même pas. Quoi que la pomme que j'ai posé à coté de moi me fait de l’œil. Et je me redresse pour mieux fixer le doigt qu’elle pointe dans ma direction, louchant presque dessus. « Mon... mon histoire à moi ? » Mais.. je n'ai pas d'histoire. Enfin j'en ai plein. Enfin j'en sais rien. « Bah... tu l'as dans les mains. » Pourquoi j'ai dit ça moi.... Parce que c'est pas tout à fait faux peut être. Na, c'est pas tout à fait juste non plus. « Non, pardon, tu devrais lire le premier volume si tu veux tout comprendre. Je te l’amènerais si tu veux, je pourrais... » Non j'ai pas envie de lui amener quoi que ce soit.
Je me relève, commençant à faire les cents pas sans but. Je sais même pas encore si elle les merite, mes histoires. Alors, je sais pertinemment que je n'ai pas répondu à sa question, pas comme elle l'entendais, mais je dois savoir dans quel camps je suis tombé. C'est une amie de Ozy, elle peut pas être méchante... non ? « C'est bien beau tout ça... mais... maintenant ? Tu fais quoi maintenant ? Tu les admires toujours ? Les pirates je veux dire. » Ma phrase est ponctuée par une nouvelle protestation de mon estomac. Zut, je l'avais oublié celui là.
Non seulement ce garçon ne répondait pas vraiment à sa question parce qu'il avait la flemme de tout raconter, mais en plus de ça, il lui parlait de premier volume. La façon dont il avait de le dire aussi sérieusement lui déclenchait un petit rire. Comme a son habitude quand elle riait, elle ressemblait toujours à la noble fille qu'elle était avant. Sortant un mouchoir de ses vêtements, cachant sa bouche lorsqu'elle riait. Et quand il lui demandait si elle admirait toujours les pirates, elle arrêta de rire, son regard s'assombrit et elle ferma les points. Elle ne le regardait plus vraiment, repensant à son séjour en tant que prisonnière, la mort des innocents et de sa gouvernante. La façon dont on l'avait enlevée de chez elle alors que son père était au Mexique. Après par cette question, elle décidait de continuer un peu son récit.
« Après ça, j'ai commencé à les détester au plus haut point. J'ai trouvé un Mentor, qui m'apprend comment me battre face un pirates, mais à chaque fois que j'y vais toute seule pour ça, je foire tout et je me fais emprisonner. Ne t'étonnes pas si un jour tu ne me vois plus pendant un bon moment. Je voudrais suivre les traces de mon père et chasser les pirates qui voudront du mal aux indiens, aux enfants perdus et à mes proches. S'ils touchent à un seul de leurs cheveux... Mais je ne suis pas encore très bien formé, je ne peux pas être... Bon bref, je ne suis qu'en apprentissage pour le moment et je ne suis pas encore qualifié pour les protéger. En même temps, à quoi s'attendre avec une gamine comme moi ? »
Elle attrapait une pomme et croquait brutalement dedans, arrachant le bout qu'elle mâchait. Elle décidait de faire une pause, réfléchissant à une question qu'elle pourrait lui poser. Parce que franchement, il en savait déjà assez sur elle, beaucoup trop même. Alors après avoir avalé sa première bouchée, elle lui demandait à nouveau mais en ajoutant :
« C'était quoi ton histoire, avant que tu ne sois à Neverland ? »
Cette fois ci, elle attendait une vraie réponse, n'ayant pas l'intention de lire un volume qui n'était pas le premier volume comme il disait.
E lle m’a surpris. Son rire m’a surpris. Qu’est ce qu’il a de drôle en plus ? Et puis c’est quoi ce rire ? Elle se cache ? Elle a honte de rire ? C’est pourtant quelque chose d’important, le rire, il fut le montrer ! Surtout que c’était trop court. Quand je pose ma question elle semble se refermer, comme si j’avais touché une corde sensible ou quelque chose comme ça. Bon faut dire que ma question soulève un point important. Peut-être qu’elle réfléchit pour mieux me mentir ? Mince voila que je deviens paranoïaque. Elle reprend son histoire et je note de nouveau. Rire bizarre. Mentor. Se battre face aux pirates. Chasser les pirates. Ne pas faire de mal aux indiens ou aux enfants perdus. Pas qualifiée ? Gamine ? Ah ça non, je peux pas la laisser dire un truc pareil. C’est pas parce qu’on est … un gamin… qu’on peut pas être capable de faire quelque chose.
S auf qu’une autre idée prend le dessus en la voyant terminer son récit par un coup de dent dans une pomme. J’ai faim. Mais j’ose pas croquer dans celle qu’elle m’a laissée. Je regarde le fruit en me mordant la joue, comme pour réfléchir. Oh et puis zut, je l’imite et mords à pleine dents. Un regard sur mes notes, cette fois je suis tout à fait rassuré, cette fille est quelqu’un de bien. Elle a pas confiance en elle, mais c’est quelqu’un de bien. C’est rare les gens biens. Et je lui souris bêtement tout en mastiquant le morceau de pomme que j’ai en bouche. C’est pas grand-chose, mais ça calle.
C ’est la bouche pleine que je tente de repondre à sa question. « Che que che faichais ? » Haaaa c’est mal poli. Vite je termine ma bouchée et je reprends. « Pardon. Ce que je faisais avant ? Je…en fait…. Heu…. » C’est une excellente question ça. Qu’est ce que je faisais avant d’arriver ici ? J’écrivais je suppose. Ouai ça doit être ça. Et puis elle ira pas vérifier. « J’écrivais des histoires. J’en récitais, j’en inventais. » Et si c’était un mensonge ? Je peux pas lui mentir, elle vient de tout me raconter. « Ou bien autre chose… j’écrivais, c’est certain, après… je sais pas. » Mince. Je sais pas. Je calle mon regard sur la danse des flammes dans le feu devant nous et je cherche. Je me torture l’esprit, sourcils froncés, creusant dans ma mémoire. Mais rien.
A lors je relève la tête et je passe nerveusement ma main dans ma tignasse. Je laisse filer un ricanement gêné avant de conclure. « C’est pas si grave si ? Si je m’en souviens pas c’est que c’était rien de très palpitant je suppose » Seulement la vérité, c’est que ça m’ennuie quand même. Si j’ai pas d’histoire.. comment je peux raconter celle des autres ? Son histoire à elle est plutôt passionnante, pleine de péripéties, d'aventures et tout ce genre de choses. La mienne... et si elle était triste ou sans intérêt? Il vaut peut etre mieux pas avoir d'histoire du tout... mais je veux savoir.... est-ce que je veux vraiment savoir?
Enfin son "invité" s'était enfin décidé à croquer dans la pomme qu'elle lui avait laissée. Et Adalind avait de nouveau sourit, attendant qu'il lui raconte son histoire. Sauf que... ce dernier ne se souvenait plus de sa vie d'avant, de sa propre histoire. Tellement qu'en le voyant bégayer ainsi, elle en eut un pincement au coeur. L'expression de son visage s'était adoucit, en continuant de le regarder bégayer. Il était vrai que si elle, elle était à la place du jeune homme, elle se sentirait particulièrement bouleversé de ne rien savoir sur soi-même. Elle croquait une seconde fois dans sa pomme, mâchouillant tout en l'écoutant bredouiller des mots quand vint dans la tête de la jeune femme le fait qu'ils ne s'étaient même pas présentés tout les deux.
« C’est pas si grave si ? Si je m’en souviens pas c’est que c’était rien de très palpitant je suppose. ». Cette phrase dit par le garçon venait de sortir la jeune fille de ses pensées. Elle ouvrit de grands yeux en le regardant droit dans les yeux.. Au contraire, c'était très grave s'il ne s'en souvenait pas. Car même si des fragments du passé étaient terrible, c'était grâce aux souvenirs que nous pouvions être ceux que nous avons toujours été. Elle attrapait une mèche rebelle qu'elle mit tout de suite derrière son oreille avant de prendre la parole.
« Et si tu me disais plutôt ton nom ? Je trouve que c'est bien plus important qu'une histoire, tu te trouves pas ? Et puis, on a commencé à raconter nos vies, mais on ne s'est même pas présenté... »
C'était un peu bizarre la façon du comment ils étaient passé du stade très tendu jusqu'au détendu à tel point qu'elle lui avait raconter son histoire avant qu'elle ne soit ici, dans le Monde de Jamais. Comme l'aurait dit son père « le courant passe facilement avec cette personne ». Il était vrai que plus tôt, elle le pointait avec la lame de son épée prête à le tuer, ce qui l'amusait particulièrement désormais. Non, elle n'était pas une psychopathe, mais quand elle repensait à un moment totalement différent s'étant passé plus tôt, elle se sentait ridicule d'avoir été aussi méfiante envers lui. Un ami d'Ozalee. En même temps, elle avait son carnet en otage. Et pour une raison inconnu, elle désirait garder son carnet en otage pour être sûr qu'il reviendrait lui rendre visite. AHEUM... Elle secouait rapidement la tête pour se reprendre et sortir de ces pensées étranges avant de faire le premier pas.
« Je suis Adalind Hornigold... Mais tu peux m'appeler Ada', ou bien Hunteress. »
Quoi ? Qu'est ce que j'ai dit ? Pourquoi elle me regarde comme ça ? C'est vrai, si j'avais fait quelque chose qui en vaille la peine dans.. je sais pas comment appeler ça.. mon autre vie ? Ouai quelque chose dans ce goût là. Je pense que je m'en souviendrais et je... je la mets mal à l’aise. Les filles jouent avec leurs cheveux quand elles sont mal à l'aise. C'était pas mon but, pas maintenant que je sais que je peux lui faire confiance. Alors comme c'est souvent le cas dans ce genre de situation, quand on sait qu'on a fait quelque chose de mal ou qu'on a blessé quelqu'un, c'est moi que ça rend nerveux. Et me voilà de nouveau à me frotter nerveusement l’arrière du crane. Ozy va m'en vouloir si elle apprend que j'ai ennuyé cette fille.
Pourtant elle reprend la parole comme si de rien n’était. Hay mais.. elle a sauté mon tour. On avait dit une question chacun ! C'est ma faute aussi, je ne lui en ai pas posé, je suis resté comme un andouille à lui dire que je n'ai aucune idée de ce que j'ai put être avant d'être... bah moi. Mais elle marque un point. Avoir un nom, c'est être quelqu'un. Et c'est déjà bien. Seulement.. comment me présenter ? J'aimerais rattraper mon erreur de tout à l'heure. Faire bonne impression. Quelque chose que je pourrais dire en bombant le torse. Mais tout ce qui me vient n'est que figure de style totalement à coté de ce que je suis et qui sonneraient simplement trop faux pour en valoir la peine.
Et le temps que je me décide, elle s'est déjà présentée elle même. Il doit bien s'être écoulé une minute, peut être deux, entre la fin de sa phrase et le moment où je réalise que je la fixe bêtement, des étoiles plein les yeux depuis qu'elle a prononcé ce petit surnom qu'elle dit être le sien. Huntress. La chasseuse. En voilà un titre parfait pour une histoire. Adalind Huntress.... Et moi qui ne sait toujours pas quoi dire. Un comble, moi qui trouve toujours si aisément les mots pour tout ! Puis finalement, e fais comme elle, je vais au plus simple. « Nikolaï. C'est le nom avec lequel j'ai signé les histoires du premier volume dont je te parlais. Mais depuis, mon petit nom de plume... c'est Plume. » Fabuleux, bravo, félicitation pour cette plaisanterie pathétique. Je ricane bêtement, souffle en l'air pour faire reculer cette fichue frange. Tient, moi aussi je joue avec mes cheveux quand je suis nerveux. C'est nouveau ça.
Au final, je me laisse littéralement tomber pour m'asseoir juste en face d'elle et croquer de nouveau dans ma pomme. « Cheu peux ? » Et je parle encore la bouche pleine, sale manie, tout en tendant la main vers le carnet qu’elle a toujours dans les mains. Elle semble hésiter alors je lui explique. « Puisque Ozy et toi êtes amies, je voudrais pas te dessiner ailleurs que sur la page à coté d'elle, il reste de la place je crois. Et comme ça, quand j'aurais mis ton histoire au propre, je l’écrirais directement derrière. » J'ai déjà eu de meilleurs éclairages que celui que m'offre ce feu, d'autant qu'elle a tout un profil dans l'ombre du coup, mais ça rajoute un peu d’intérêt à ce dessin, un peu comme un défi. « Et puis du coup, quand je rentrerais, je lui montrerais. Ça lui fera la surprise. »