Les temps semblaient avoir changé mais pas en mieux ; le doute s’était installé dans le cœur des hommes et si cela avait écho sur le Walrus, elle avait pu voir et comprendre qu’à One-Eyed-Willy c’était à peu près la même chose. Anne n’avait pas vraiment eu le temps de voir tous les alliés du Walrus mais il semblerait que certains d’entre eux avaient profité de leur absence et s’étaient allié à Crochet dans leur dos. Pression ou désir de domination, quoi qu’il en soit, ces lâches ne perdaient rien pour attendre et avec l’accord de Silver, elle se ferait un grand plaisir de rougir leur pavillon de leur sang afin que cela serve de leçon à tout le monde. C’était pour cette raison là, que sur son visage était affiché un air grave et agacé. Ce genre d’acte de traitrise lui donnait l’impression qu’on sous-estimait Silver, que l’on sous-estimait ses hommes et elle mais avec cela elle ne comprenait pas comment on pouvait aller lécher les orteils de Crochet. Certes il avait tué Barbe Noire, mais ces crétins ne perdaient rien pour attendre et voir qu’il était pire que son prédécesseur – ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne montre son vrai visage. Les rumeurs avaient alors enflé, rien n’était vraiment certain mais chaque geste sur l’échiquier de Neverland devait être calculé avec minutie sous peine de voir son navire dans les limbes des mers.
Depuis le gaillard arrière, debout aux côtés de son capitaine tenant la barre, Anne entrevoyait au loin ce petit archipel d’îlot en mer à l'ouest des côtes que lui avait indiqué Haran lors de leur dernière rencontre. Une alliance était à l’ordre du jour entre leurs deux navires et elle avait hâte que cela soit scellé et qu’ils puissent frapper comme une déferlante sur cette comédie qu’était devenu One-Eyed-Willy et la communauté des pirates en elle-même.
« Navire en vue !!! » cria la vigie
Le regard d’Anne fut immédiatement aimanté à ces mats que l’on apercevait au loin et qui se dirigeait dans leur direction. Avec empressement, Anne s’empara d’une longue vue afin de vérifier le pavillon. Un fier Galion domptait les vagues avec une telle habileté qu’on ne pouvait que lui accorder son nom ; Dieu des océans. Quel plaisir ce devait être de voguer à bord d’un tel bâtiment et d’en ressentir toute sa puissance à travers le vent. Tankred avait bien de la chance d’être monté second d’une telle entreprise, il avait certainement dû acquérir toute une vie d’expérience en seulement quelques semaines à bord puisque pour faire avancer un monstre pareil, il n’y avait pas le droit à l’erreur. Anne remarqua qu’il repliait ses voiles pour ralentir l’allure et puisque l’île était tut près, elle devinait qu’il arrivait pour leur rencontre gardée secrète. Même l’équipage n’était pas au courant de ce qu’il se passait, il n’y avait que les officiers qui étaient dans la confidentialité ici.
« C’est le Poséidon. » Déclara Anne à l’attention de Silver avant de se diriger vers le bastingage qui surplombait le pont.
Laissant Silver opérer avec toute l’habileté qu’on lui connaissait pour s’amarrer près de l’îlot, elle s’occupa de donner les ordres des manœuvres. Les gabiers montèrent dans les mats, s’acharnant avec force à replier les voiles tandis qu’un autre groupe de l’équipage attendait le signal du capitaine pour jeter l’ancre. Il y avait suffisamment de fond pour tenir la frégate près du rivage, ce qui leur éviterait d’avoir usage à la chaloupe. Quelques minutes à peine, de gestes rapides et efficaces comme toujours, l’équipage du Walrus avait pu amarrer le navire et avait installé un large pont de bois qui leur permettait de descendre à terre. Il était inutile de débarquer complètement, ils n’y resteraient que le temps de causer et majorité des matelots allaient rester à bord - Mais il fallait faire cela dans de bonnes conditions. Le temps que le Poséidon n’arrive jusque là, Anne ordonna que l’on fasse planter une tente dans laquelle ils auraient de quoi s’abriter pour discuter à l’abri des oreilles des autres. Le soleil tapait, haut dans le ciel, sa chaleur émanait même du sable et la réverbération la faisait grimacer. Un peu d’ombre, de quoi manger et boire et se poser tranquillement le temps que l’on discute des termes de leur alliance, l’officialiser et de ce qu’il faudrait sans doute faire par la suite contre le souci Crochet.
« On aura d’quoi aller crever les autres après ça. Ce s’rait bien qu’d’autres capitaines rejoignent le mouvement. » fit elle remarquer à Silver en observant le Galion se rapprocher.
ζ Localisation : Sur son Galion Le Poséidon ou chez lui dans la ferme à Bartok
ζ Occupations : Capitaine Pirate
ζ Âge : 33 années Neverlandaises
ζ Statut : A retrouvé sa moitié
ζ Signes distinctifs : Son buste est recouvert de tatouage et de cicatrices. Il a une longue balafre sur une jambe qu'il a eut lors de son premier combat. Son oreille gauche n'entend plus qu'à 50% à cause d'un canon qui lui a fait perdre une partie de son audition. Cicatrices sur les visages à cause d'une tentative d'assassinat sur sa personne.
Depuis ma conversation avec Anne Bonny, plusieurs évènements avaient retardé notre entrevue. Des moments de perdition de ma part qui aurait bien pu m’être fatal si Tankred ne m’avait pas forcé à redevenir le Capitaine que je n’aurais jamais du cesser d’être. Keyne était le mal qui m’avait rongé durant tous ces mois, la perte de notre enfant, sa fuite, ma longue et cuisante descente dans les entrailles des feux de l’enfer et ma remontée vers le pont de mon navire. J’avais sans aucun doute été le pire des pleutres et traité comme tel par ceux qui avaient croisé mon chemin durant mon impardonnable beuverie. Jamais à jeun de rhum, titubant et n’étant plus que l’ombre de moi-même. J’espérais aujourd’hui que mes erreurs n’allaient pas conduire mes futurs alliés à me fuir. Connaissant Bonny, je savais qu’elle tiendrait parole, mais concernant Silver…c’est lui qui avait les cartes en main et s’il décidait de me tourner le dos, la rouquine suivrait le mouvement.
« Capitaine ! » Tankred arrive près de moi, penchant la tête vers mon oreille pour me faire savoir que le Walrus est en vue. « Merci, donne les ordres ! Je serais seul à descendre à terre ! Une chaloupe suffira. » Keyne me rejoint et je l’entraine dans ma cabine pour prendre mes plans. « Je veux que tu restes à bord. Je n’en aurais pas pour longtemps » Une moue se marque sur son visage, elle n’a pas confiance, elle sait qu’une femme est à là-bas, elle voulait m’accompagner. « Chérie, nous en avons déjà parlé. Moins, tu en sais et plus tu seras en sécurité ! Et ce n’est pas le moment d’avoir cette conversation ! » Je veux embrasser ses lèvres, mais elle se détourne, je la force un peu, tout en souriant avant de sortir et de prendre la chaloupe. Tank me demande si je suis certain qu’il ne doit pas venir. « Non…au mieux…tu gagneras le commandement de mon navire ! Si ma femme ne te tue pas pour l’obtenir ! » Il sourit et je l’abandonne pour rejoindre la presque île à la rame. J’amarre la chaloupe en la trainant sur le sable à bonne distance et je marche en direction du campement de fortune installé par le Capitaine et son second. Je m’arrête à un mètre des deux pirates, saluant d’un signe de tête mes interlocuteurs. « Capitaine Silver…Bonny ! » On m’invite à entrer et je m’exécute sans me poser de questions. J’ai des informations, plus encore que la dernière fois que j’ai eu une entrevue avec Bonny. L’île de Parrot Island a délivré plus de secrets de Crochet que je ne le pensais et ce que j’y ai découvert mérite bien une alliance, il va falloir qu’on se ligue et rapidement contre Crochet, avant que ce ne soit lui qui nous abatte ! Je dépose mon sac sur le sol, me retournant pour faire face aux deux pirates. Je n’ai pas eu beaucoup d’occasions de parler au Capitaine du Walrus, c’est l’occasion d’y remédier. « J’ai de bonnes et de très mauvaises nouvelles…mais d’abord…si vous êtes là, je suppose que c’est pour accepter mon offre d’alliance ? Y a-t-il des clauses à discuter avant de passer aux choses sérieuses ? »
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Tankred Snørrisón
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Les paumes sur le bastingage, j’observe One-Eyed Willy qui s’éloigne derrière nous tandis que nous partons vers une petite île non loin de là. Heureusement qu’Haran compte nous faire aller près de Lawless Island par la suite, sans quoi déplacer le galion simplement pour une rencontre avec le Walrus aurait été stupide. Une chaloupe suffit. La silhouette de Keyne s’arrête non loin de moi, elle semble songeuse et je la mire légèrement : « Qui va-t-il rencontrer ? » « Le Capitaine Silver ainsi que sa seconde, Bonny. » Elle fronce des sourcils. L’allusion à une femme semble éveiller sa jalousie, ce qui me fait légèrement sourire. Je me détache du bastingage pour mirer la vigie : « Qu’est-ce que tu vois là-haut ? » « Navire à tribord ! » Je délaisse la blonde pour rejoindre Haran afin de lui murmurer à l’oreille que le Walrus est en vue. « Merci, donne les ordres ! Je serais seul à descendre à terre ! Une chaloupe suffira. » J’approuve d’un mouvement de tête, donnant mes ordres pendant qu’il va dans sa cabine suivit par Keyne qui va certainement parler de Bonny. Il ressort quelques instants après, venant près de l’échelle pour rejoindre la chaloupe. « Es-tu sûr d’y aller seul ? Veux-tu que je vienne ? » « Non…au mieux…tu gagneras le commandement de mon navire ! Si ma femme ne te tue pas pour l’obtenir ! » J’étire un sourire tout en me redressant, la blonde sortant tout juste de la cabine du Capitaine. Elle finit par me rejoindre pour observer la chaloupe s’éloigner et soupire : « Va avec lui. » « Il ne veut pas ! » « Mais je serai plus rassuré si tu es avec lui. » Je roule des yeux, mais avant de faire un geste, elle m’empoigne par le col en me cognant la tête contre le bastingage. « Fais-le ou je bute cette fille que tu fréquentes souvent ! » J’étire un sourire, m’extirpant facilement de sa poigne en frottant mon crâne douloureux : « Tu n’auras pas le cran de faire ça… » Elle lève un sourcil et je soupire, si elle l’a. « Mais tu ne sais pas qui c’est ! » Elle murmure un prénom et je peste dans ma barbe. Je donne mes ordres à l’équipage avant de prendre une autre chaloupe pour rejoindre l’île.
Tout en ramant, je maudis la femme d’Haran qui fourre son nez là où il ne faut pas. Voilà pourquoi c’est mauvais d’avoir une femme sur un navire. Je saute de la chaloupe lorsque je suis sur la plage, mirant les quelques hommes d’équipage du Walrus. « Quoi ?! » J’attrape l’une de mes haches, de façon menaçante avant d’aller vers la tente que j’ouvre. « Messieurs ! » Je croise le regard d’Anne avec un sourire moqueur. Haran se tourne vers moi, surpris que je sois là même s’il ne dit rien. « Pardonnez mon retard, quelques soucis à régler sur le navire, les femmes... J’ai raté quelque chose ? »
Le vent venant sagement soulever ses mèches déjà déteintes par les rayons cuisants du soleil, John perdait son regard sur l'horizon, observant avec une certaine envie la surface océane. Il voyait déjà se dessiner les contours abrupts de l'île qu'ils devaient rejoindre, ses opales redessinant la découpe des montagnes sur le ciel clair. Une petite île rocailleuse, n'offrant sans doute rien de plus que des grottes gorgées de mousse ou de reptiles, si ce n'était qu'elle disposait aux rayons solaires de larges plages de sable sombre. Un fin sourire s'était accroché depuis la matinée que le visage de l'homme, tendant ses lèvres séchées par l'iode et le vent. Les deux mains appuyées sur la bastingage, il fixait avec curiosité la petite forme noire qui semblait sortir de l'océan au loin. Bientôt, la vigie annonça un navire, et déjà, la tache prenait en grandeur et en prestance, affichant le fier pavillon de celui qu'on nommait le Poséidon. Anne lui murmura le nom, un nom qu'il avait pourtant entendu plusieurs fois déjà, mais sans jamais entrevoir la valeur réelle qu'il posait sur table.
Se raclant la gorge, le capitaine donna rapidement ses directives à sa seconde : elle savait exactement comment ils fonctionnaient, et pour cause : depuis le temps qu'elle avait chaussé le rôle de second, elle n'avait jamais failli à sa tâche, et John était largement satisfait d'avoir parié sur elle. Anne était l'une des rares femmes qui avaient su tirer leurs épingles du jeu, et s'il en était très peu pour lesquelles il avait un profond respect, elle était sans nul doute celle à qui il vouerait une confiance aveugle. Bien sûr, la gent féminine n'avait pas tout de sa défaveur ; il aimait la compagnie de Sif, il aimait aussi celle d'Eyah – pour des raisons à chacune différentes, mais qui les distinguaient toutes trois du reste du bataillon : une masse informe de donzelles à reluquer, et de chair à pétrir. Ah, décidément, les mœurs pirates ne pouvaient le quitter bien longtemps, et déjà le navire s'était amarré, alors qu'il sortait de ses pensées, non pas étonné de l'avoir si bien manœuvré tout en étant ailleurs à la fois. L'habitude.. Sans doute.
Son pas lourd se fit entendre sur la passerelle qui avait été tendue entre le bastingage et le sable chaud de la plage, un pas qui, la plupart du temps, n'annonçait rien de bon. Sauf peut-être aujourd'hui. En débarquant sur cette île, point de rendez-vous sagement choisi entre le capitaine du Poséidon, leurs seconds, et lui-même, il espérait mettre à profit sa notoriété durement gagnée : une alliance, voilà ce qu'il voulait. Une alliance contre Crochet, pour sa pomme à lui et rien que sa pomme à lui. Mais ça, il était bon de le taire lors des négociations, sans quoi, s'il laissait voir qu'il ne comptait qu'assurer les arrières de son navire en temps voulu, l'alliance aurait tôt fait de tourner au vinaigre. L'homme attendit quelques minutes, les bras croisés devant son torse en roulant un peu des épaules. Il regardait les hommes s'affairer à monter une tente, à apporter boissons alcoolisées et autres grignotages, afin de rendre la réunion un peu moins déplaisante. Pas que les alliances ne plaisent pas à John, non ; mais il préférait largement voguer sur les hautes mers qu'être cloué au sol, avec la pointe de sa jambe de bois qui s'enfonçait toujours trop dans le sable.
S'il n'avait toujours pas décroché un mot, il ne parla pas plus en voyant le capitaine du Poséidon mettre pied à terre et s'avancer vers eux. La maligne idée qu'il sente l'alcool à plein nez alors même qu'il ne s'était pas approché se mit à poindre dans l'esprit du pirate ; il n'avait rien pour le dire, rien pour l'assurer, mais il devinait chez cet homme un passé aviné. Entrant dans la tente, le capitaine du Walrus ne salua personne, s'asseyant sur un rondin de bois, tendant machinalement le bras pour attraper une bouteille encore pleine. Nul doute qu'elle ne ferait pas long feu, et Anne commençait sans doute à remarquer son penchant un peu trop prononcé pour la boisson, bien qu'il soit un pirate habitué. C'était étrange, mais d'une certaine manière, le capitaine en face de lui ne lui inspirait qu'une certaine instabilité, certainement quelque chose qui le plaçait à un niveau en dessous du Walrus.
Il n'ouvrit pas la bouche à sa première remarque. S'ils en étaient rendus là, bien sûr qu'il y avait des termes à négocier, et il s'assurerait d'avoir de quoi mettre le Walrus sous son plus beau jour. Crochet méritait amplement que l'on se penche sur son cas, ce n'était rien de bien compliqué en somme : des alliés, des têtes prêtes à se soutenir pour venir à bout d'un fléau grandissant. Et bien, il était temps de passer aux choses sérieuses. Soudain, John vit le rideau de la tente se rouvrir à la volée, découvrant derrière lui un homme qui devait certainement être le second de Haran. Pour faire une impression par son entrée, il en fit une, ce qui pinça légèrement les lèvres de John.
« Par chance, i'semblerait qu'on était seulement sur l'point de commencer. » Les femmes, une excuse.. Pour John, la seule qui était à bord de son navire n'était une excuse que pour amener le Walrus à une plus grande richesse. Jamais n'avait-il eu à se plaindre d'Anne, et il en était relativement fier. « Les femmes, pas toutes logées à la même enseigne de ce qu'on en croit. » Il soupira, attrapant quelques noix pour les briser sous ses dents, le regard figé dans celui d'Haran, qu'il scrutait pour y trouver autre chose, ce qui lui permettrait de ne plus se méfier, d'accorder sa confiance paisiblement à cet homme. Avec parcimonie, bien entendu, parce qu'il avait déjà été trahi, et que tout le monde serait dans le même sac pour le moment.
« Une alliance alors ? » demanda John, appuyant son épaule contre celle d'Anne alors qu'il tendait le bras pour attraper des carnets de route déposés sur le côté. Il en profita pour murmurer rapidement à la jeune femme qu'elle lui fasse signe si elle trouvait quoi que ce fut de douteux. « Et par alliance, qu'entendez vous au juste ? » fit-il de sa voix loure, intimant au passage l'ordre à Anne de monter la garde autour de la tente, par simple précaution.
Bras croisés contre sa poitrine, le vent qui soufflait l’obligeait à plisser les yeux dans une grimace qu’on lui connaissait bien. Haran se pointa finalement, saluant des deux figures importantes du Walrus d’un signe de tête qu’Anne lui rendit tout naturellement. La pirate était satisfaite d’avoir pu prendre contact avec Haran, elle était d’emblée certaine que leurs deux équipages travaillant ensemble allait réduire bon nombre de dégâts que pouvait potentiellement causer Crochet maintenant que Barbe Noire était mort. Il n’y avait donc pas de temps à perdre, tous trois entrèrent dans la tente et Anne conserva le silence en se postant debout en arrière de John pour laisser les deux capitaines régler ces affaires là afin qu’ils puissent repartir avec un avenir en commun. Mais à peine le débat lancé, les pans de la tente s’ouvrirent alors brusquement et mirent Anne en garde. Un pas en avant, la main sur sa garde et prête à répliquer. Elle aurait sauté à la gorge de cette présence intrusive pour lui planter son couteau dedans, mais une seconde en plus avait suffit pour qu’elle reconnaisse le visage de Tankred - en retard bien sûr. Son cœur avait loupé un battement sous la soudaine surprise et finalement, Anne soupira pour calmer ses ardeurs, dénouant les tensions de ses muscles. Elle s’était retenue de tout commentaire, puisqu’il était son ami en temps normal elle ne s’en serait pas privée ; Or là, le moment était mal choisi pour se laisser aller à des enfantillages. Les voix de nouveau s’élevèrent dans la tente, Anne n’avait écouté que d’une oreille le débat qui tournait autour des femmes : Elle ne se sentait nullement concernée par de tels jugements – Ainsi qu’elle l’avait déclaré à John par le passé, Anne était un pirate avant d’être une femme.
Trèves de futilités, les dialogues plus sérieux vinrent à débuter. Ce fut le moment qu’avait choisi John pour interpeller Anne et à voix basse lui demanda de monter la garder. Un simple hochement de tête en guise de réponse, la jeune femme s’exécuta et se dirigea vers la sortie de la tente, soulevant un pan de cette dernière.
« Tankred, amène-toi. »Fit-elle, un dernier regard dans l’intérieur de la tente.
La jeune femme croisa une nouvelle fois le regard de son capitaine le temps que le second du Poséidon ne se décide à la suivre. John était égal à lui-même, il se méfiait de tout, il avait besoin surtout d’entendre de la bouche d’Haran pourquoi cette alliance afin d’être certain que leurs objectifs respectifs concordent. L’avoir entendu de la bouche d’Anne ne lui suffisait pas et c’était tout à fait normal qu’il veuille reprendre les choses depuis le début. Quoi qu’il en soit, à partir de là, ça ne la regardait pas, il était assez grand pour prendre les décisions et puisqu’ils en avaient déjà parlé au préalable, John savait le fond des pensées de la pirate à ce sujet et les tiendrait sans aucun doute en compte. Alors les deux capitaine feraient revenir leurs seconds quand ils le jugeraient utile, en attendant cette réunion n’était pas sans risque bien que personne d’autre ne soit au courant.
La pirate relâcha la toile de la tente et posa immédiatement son regard sur l’horizon, vérifiant qu’il n’y ait pas de navire ennemi en vue qui souhaiterait en profiter pour les surprendre. Ce serait une véritable connerie de faire cela, mais les orgueilleux c’était pas ce qu’il manquait ici-bas. Les quelques pirates du Walrus patrouillant la plage prenaient tout autant leur rôle au sérieux car cette journée là serait décisive pour la suite.
En attendant, la pirate profita d’être avec Tankred hors de la discussion pour aborder un point avec lui dont elle avait souhaité lui parler et qui le concernait bien pus qu’il n’y paraissait.
« J’ai croisé Mouche y’a quelques jours, c’crétin en profite bien maint’nant qu’il est second d’Crochet, à croire qu’ça lui a fait pousser des couilles. » Déclara t-elle en serrant les dents.
Mouche était tout autant un problème que pouvait l’être Crochet car il agissait dans l’ombre de ce dernier. C’était son larbin, son pantin et il fallait se méfier d’autant plus de lui que son capitaine. Puisque l’on ignorait ce qu’il se tramait, Tankred mesurait sans doute l’importance de ce qu’elle allait lui dire.
« Tu m’diras, c’est pas trop tôt. » Ajouta Anne au travers d’un fin sourire moqueur.
Mouche n’était pas réputé pour sa vaillance, mais Anne avait cette vision très peu glorieuse de cet homme à cause de ce qu’il s’était passé entre eux et James, son ex mari.
« Il en a profité pour m’menacer cet enfoiré, il m’accuse d’être celle qui a tué James et de me faire traquer pour ça. J’espère que j’pourrais compter sur toi, c’type faut pas qu’il parle de ça ou je pourrais plus remettre les pieds à One-Eyed-Willy ni à Blindman’s Bluff et ça foutra en l’air mes enquêtes. C’est déjà pas facile depuis la mort de l’autre salopard. »
Le faire réduire au silence ne serait peut être pas chose aisée. Mais le deal qu’ils avaient passé le jour où ils s’étaient rencontrés les liait sur cette histoire là.
« Sais tu à qui je pourrais m’adresser pour faire passer de fausses rumeurs ? Quelqu'un de confiance et que l'on pourrait croire sur parole, parce que les crieurs ça fonctionne beaucoup moins et c'est pas assez discret. Il me faut plusieurs plans où jouer pour que jamais ça me colle aux pompes, tu comprends que j'ai pas l'droit à l'erreur. »
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Oui, une alliance et il n’en faudra pas qu’une. Comme je l’avais révélé à Anne Bonny, les choses allaient mal tourner pour nous tous. Du moins, ceux qui se prévalaient d’être de vrais pirates avec un navire assez imposant pour faire obstacle au Crochet. Je suis encore un jeune capitaine, Silver, il paraissait qu’il avait presque fait ça toute sa chienne de vie. Moi, j’étais l’arriviste qui avait tué le capitaine pour prendre son navire. Si tous ces flibustiers de carrière savaient que c’était en réalité un simple acte de bravoure pour sauver ma femme…possible qu’ils ne me considèreraient pas comme aujourd’hui. « Une coopération, partage d’informations, protection et bien sûr…un partage des gains s’il vient à en avoir » J’ai entendu beaucoup de choses, mais les « on-dit » restent ce qu’ils sont et je ne sais pas à quel genre de pirate j’ai à faire pour l’heure. Attiré par la justice ? Hum…peut-être pas tant que cela, sinon pourquoi être pirate. Tous les hommes avaient une motivation différente pour ce qu’ils ont décidé d’être, la mienne repose sur un coup du destin et une envie de prouver que je valais mieux qu’une simple fermier ! « Je me suis rendu sur Parrot’s Island… » Je trouve une bouteille de rhum et j’en remplis deux verres, en tendant un à mon futur partenaire, du moins, je l’espère. « Après ma petite visite très intéressante sur l’île de feu Edward Teach, je pensais trouver des traces de la trahison de Crochet avant que le Roi ne vienne à…disons…se retrouver avec un certain manque de souffle… » Je bois d’une traite l’alcool qui me brûle la gorge sans me faire grimacer. « J’y ai trouvé des vestiges d’un campement, c’est là-bas dans le plus grand secret qu’il faisait travailler des hommes à la construction de son nouveau navire. Mais…il n’y avait pas que cela. Des choses étranges, cette île par ailleurs…je déconseille à quiconque d’y mettre le nez, sa population est…disons qu’elle nous trouve une saveur bien agréable…des sauvages mangeurs d’Hommes » Je ris, l’aventure certes est amusante maintenant, mais les hommes qui ont perdu la vie là-bas, ce n’est pas un sujet qui me porte à sourire. Je fouille dans les parchemins que j’ai trouvés sur place. « Tout cela était enterré, ils n’ont pas eu l’esprit de brûler les preuves, pensant que nous ne serions pas assez futés pour nous rendre sur place…ou bien suicidaires…à vous de juger ! » Je déplie une carte de l’île de Neverland, puis des plans des autres navires-pirates dont le mien et celui de Silver. « Regardez ! Il cherche chaque point faible sur nos coques en cas d’attaque sur mer, pour que celle-ci soit rapide et à son avantage…il veut couler de nos bâtiments et être le seul maître de ce pays ! Pourquoi aurait-il brûlé le Queen, sinon ! Il aurait pu le donner à un capitaine de confiance pour devenir son allié…non…il l’a brûlé et c’est ce qu’il compte faire de tous les autres, mais avec…intelligence. Sans qu’on sache qu’il est le responsable, car, si cela se sait, nous sommes bien plus nombreux que lui et nous aurons le dessus » Je le laisse approcher, juger des pièces, j’ai confiance en lui, dans les autres…je ne suis pas certain, ils n’ont pas tous la même vision de la piraterie et le même code d’honneur.
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Tankred Snørrisón
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« Tankred, amène-toi. » Je jette un regard vers mon Capitaine, celui-ci fait un mouvement de tête et je sors pour rejoindre la rouquine à l’extérieur de la tente. Je soupire, j’aurais aimé être de la conversation avec Silver, mais il faut croire que Delendar ne me fait pas suffisamment confiance ? Ou alors, c’est une habitude de Capitaine que de faire sortir les seconds d’une conversation importante. Quelle idiotie, puisqu’ils vont nous en parler après, à mon sens, c’est futile. Mais s’ils préfèrent se répéter plusieurs fois, qu’ils fassent ce qu’ils veulent. « J’ai croisé Mouche y’a quelques jours, c’crétin en profite bien maint’nant qu’il est second d’Crochet, à croire qu’ça lui a fait pousser des couilles. » J’étire un sourire, amusé par ses paroles. Cela ne me surprend pas, Mouche reste fidèle à lui-même et sa montée en grade ne pouvait que lui donner un peu plus d’assurance. Mon sourire s’élargit à sa remarque, j’avoue qu’il était temps que celui-ci fasse preuve de courage. A lui tout seul, il ternissait l’image des pirates, mais on accepte n’importe qui maintenant. Elle se confie sur Mouche qui voudrait la faire chanter sur la mort de James, son mari. Je roule des yeux, me tournant dans sa direction en posant mes poings sur mes hanches. « Tu crois que le fait d’avoir buté ton mari va te retomber dessus des années après ? J’pense que tu as fait tes preuves non, on sait qui est Anne Bonny et je connais peu d’hommes qui serait prêt à venir se frotter à toi. Ce crétin essaye de te faire paniquer, ça ne doit pas être sans raison et je remarque que ça fonctionne bien. » Je m’approche d’elle, posant ma paume sur son épaule. « Tu sais que tu pourras toujours compter sur moi. Je m’en fou qu’on sache que j’ai fait partie du meurtre de ton mari, j’ai envie de dire qu’à One-Eyed Willy, c’est monnaie courante non ?! »
Je me retourne, mirant autour de nous. « Qu’est-ce qui te fait croire qu’aujourd’hui, on va te demander de rendre des comptes ? Ton mari n’était pas célèbre, ce n’était pas quelqu’un qu’on a regretté et au jour d’aujourd’hui, je suis sûr que si tu demandes à tous les pirates, y’en a même pas une dizaine qui se souviendra de lui. » Je souris. « Quel genre de fausses rumeurs tu veux faire circuler ? Et sur qui ? En fonction du poisson, y’a moyen de trouver quelqu'un, mais après, ça dépend à qui tu t’attaques ! »