I’ve tried to make this life my own, to find myself, I’ve searched alone. To let love go and let it in, I found it burning like a sin. I’ve worked it out, but learned it hard, it’s sad inside and life is out. Till I won’t settle down and watch either way.
William & Anne
La journée avait été particulièrement agitée, Anne en général se plaignait à One-Eyed-Willy qu’il y avait rien à faire mais avec les tensions animant les rues autour de Barbe Noire, elle devait surveiller à droite et à gauche. L’alliance avec le Poséidon lui allégeait le travail, les deux équipages entretenaient de bonnes relations et cela lui permettait de moins se sentir vulnérable quand elle marchait dans les ruelles humides de la ville portuaire. Les regards posés sur elle pour certains évoquaient leur animosité envers elle. Ho ; ils en auraient bien fait de la charpie pour nourrir les poissons mais ils ne pouvaient pas avec e monde qu’elle avait autour d’elle et Anne n’en profitait pas pour autant. On est jamais à l’abri de fou-furieux qui décident de vous plante une lame entre les omoplates, cela pouvait arriver même pour moins alors la pirate restait sur ses gardes.
L’après midi tendait vers le déclin du jour, avec le ciel particulièrement bien dégagé il était facile de savoir à peu près quelle heure il était à ce moment là et Anne pensait retourner sur le Walrus afin de faire son compte rendu auprès de Silver. Elle avait regroupé moult (désolée j’adore ce mot XD) informations qui profiteraient autant à Silver qu’à Delendar sur la suite. Anne se nourrissait des rumeurs et allaient les vérifier les unes après les autres afin de faire le tri dans le vrai du faux. Quelque chose lui disait que ça allait finir par éclater et déjà l’on ressentait la petite capitale pirate sous tension. Anne dévisagea l’un de ces pirates qui cracha à ses pieds sur son passage, se retenant d’aller lui arracher la langue pour s’en faire un steak et continua son chemin. Le sang ne devait pas couler ce soir
Sur son chemin Anne fut soudainement interpellée en reconnaissant la silhouette d’un homme qu’elle n’aimait pas beaucoup et en levant le nez sur le bâtiment à côté duquel elle passait, la jeune femme reconnu là la maison de William Abbot. Quelle coïncidence….Et avec ce qu’il était en train de se passer à one-Eyed-Willy un petit rappel à l’ordre ne faisait certes pas de mal. Anne observa les alentours puis son regard aquatique revint sur cet homme qui ne l’avait pas vu et qui marchait. Telle une prédatrice, la pirate emboita le pas dans sa même direction, le pas léger mais déterminé, n’hésitant pas à se cacher lorsqu’éventuellement il s’arrêtait pour parler avec d’autres personnes où regarder ses arrières dans un réflexe que beaucoup de monde avait ces temps-ci. Anne ignorait de quel côté était Abbot, mais avait l’impression que depuis Barbe Noire il était prêt à suivre Crochet. Dans son esprit, Anne percevait chaque personne qu’elle n’aimait pas dans le mauvais camp dans un automatisme illogique. Mais là n’était pas la question, elle ne l’avait pas croisé depuis longtemps et voulait juste lui rappeler qu’elle était là vis-à-vis de HuaLing.
Après quelques minutes où elle l’avait discrètement suivit, Anne profita du fait qu’il passe près d’une ruelle sombre pour l’attraper. La jeune femme arriva dans son dos, passant son bras par-dessus son épaule pour loger sa lame aiguisée dans son cou tandis que l’autre main vint le dissuader de hurler de surprise. Elle l’entraina dans cette ruelle sombre afin qu’ils puissent discuter tranquillement. Elle voulait lui faire peur et que le simple fait de penser à elle lui arrache des frissons désagréables. Une fois dans leur coin plongé dans une semi-pénombre, Anne esquissa un large sourire narquois.
« Je t’ai manqué forban ? »
Anne replaça correctement sa lame sous sa gorge, menaçant de lui découper la peau au moindre geste qu’elle n’apprécierait pas. Il avait suffisamment eu affaire à elle pour savoir qu’elle ne plaisantait pas et qu’on ne la surnommait pas « Bonny Blood » pour rien non plus. Si ça ne tenait qu’à elle, elle l’aurait tué il y a bien longtemps mais elle ne voulait pas prendre le risque de s’attirer les problèmes, déjà qu’elle avait fait suffisamment parler d’elle ces temps-ci à cause de ce joaillier. Elle avait beaucoup tué ces temps-ci et Silver lui avait dit de calmer ses ardeurs pour que ça ne leur retombe pas dessus. Mais face à Abbot, elle ne pouvait définitivement pas rester sans rien faire.
« Comment va HuaLing ? Parle-moi d’elle, je sais que tu adores ça. »
« Non, tu ne viens pas avec moi. Ton père a besoin de faire ses affaires tout seul. Vas-voir ta nourrice, qu’elle serve un peu à quelque chose ! » L’homme exaspéré claque la porte au nez de sa petite fille. Il n’a plus l’habitude de passer ses soirées à la maison depuis longtemps, et ce n’est pas une gamine qui, du haut de ses 8 ans, allait l’obliger à rester faire des dessins avec elle. Il voulait bien être son père, mais pas passer l’entièreté de sa journée à jouer avec elle. Et puis, HuaLing s’occupait parfaitement d’elle. Ses yeux se lèvent vers le ciel. La nuit était presque tombée, moment de la journée qu’il préférait le plus. William n’aime pas se faire voir, il est un homme discret, homme qui se fond dans la masse. Il lance un dernier soupir à sa porte et prend la direction de l’auberge la plus proche.
Le chemin qu’il prend ne l’intéresse même pas. Il a l’habitude de passer par là chaque soir. Du moins… Très souvent. L’ambiance lui semble tendue dans les rues, et il ne remarque même pas qu’il est suivi. Qu’aurait-elle pensé de lui ? A traîner chaque soir au même endroit, homme blessé devenu alcoolique pour oublier. Elle l’aurait traité de tous les noms, lui aurait dit de ne pas se laisser abattre, qu’il était trop intelligent pour se laisser couler à flot. Mais il n’en fait qu’à sa tête le pirate, il n’en fait qu’à sa tête face à tout le monde. Il souffre trop de quelque chose qui est passé. Seulement, il ne sait pas tourner la page et cela lui portera préjudice.
La jeune pirate l’eut par surprise. A vrai dire, ça n’avait pas été difficile. Il était bien trop obnubilé pour lui-même pour avoir fait attention à elle. Il sent la lame qui vient se loger dans sa gorge et la main qui le dissuade de crier. Après la bousculade, ses yeux se portent sur la jeune femme, Anne. Oh, il n’y a rien de moins intéressant que ça finalement. « Je t’ai manqué forban ? » Si ça n’avait pas été elle, il aurait rétorqué pour provoquer celui qui l’aurait menacé. Mais le sourire de la femme ne lui disait rien qui vaille. Elle n’aimait pas William, et il le lui rendait bien. Cette… peste croyait qu’elle pouvait s’immiscer dans sa maison et juger de la manière dont il traite ses domestiques. Se retenant de soupirer à la question qu’elle lui pose, il sent la lame frôler sa chair. Il n’a apparemment pas le droit à un seul faux pas.
« Je préfère apprécier la manière dont tu te colles à moi, que de discuter avec ma situation avec mes domestiques. » Pour la provocation, c’est raté. Il sait qu’il ne devrait pas, mais la pirate le cherche, et il aime répondre. « En revanche, tu n’as qu’à passer prendre un café un de ces jours, si tu t’inquiètes tant de sa santé. » Il affiche un sourire sarcastique. Bon, quitte à changer les plans de sa soirée, il a envie de faire ça bien. Il sait que ce n’est pas avec elle qu’il aura le droit à une partie de jambes à l’air, et il doute que même avec quelques verres dans le nez, ça soit passable. Elle doit tenir l’alcool. Et lui, il est plutôt du genre à coucher avec la fille, une fois saouls tous deux, parce qu’il préfère oublier au matin.
I’ve tried to make this life my own, to find myself, I’ve searched alone. To let love go and let it in, I found it burning like a sin. I’ve worked it out, but learned it hard, it’s sad inside and life is out. Till I won’t settle down and watch either way.
William & Anne
De quelques gestes agiles et calculés, elle avait réussi à extraire William de son chemin pour l’emporter dans un coin sombre. Aurait-elle pu y faire autrement ? Non, tout simplement parce que c’était bien moins amusant et que si elle ne lui faisait pas grand mal, le peu de violence dont elle usait palliait aux envies de lui foutre des coups. Mais elle ne pouvait pas faire cela, parce qu’elle ne voulait pas que cela vienne à porter préjudice à HuaLing en sachant qu’elle n’était pas en mesure de veiller constamment sur elle. Dans tous les cas sa proie n’eut pas l’air de tenter de se débattre, contrairement à bien des pirates, William était un homme intelligent à son plus grand regret et la pression sur sa jugulaire pouvait le tuer au moindre faux-mouvement. Elle l’emmena ainsi sans trop de mal avant de le menacer et il n’eut pas l’air surpris non plus de sa demande. C’était presque comme si ses menaces lui étaient devenues habituelles, elle allait devoir user de bien plus de surprise la prochaine fois pour être certains que ça vienne se marquer dans son esprit sans qu’elle n’ait à le reprendre, d’autant plus qu’il ne se sentait pas moins menacé par ce qu’elle disait, venant d’abord la provoquer de paroles typiquement masculines.
Anne serra les dents, elle n’appréciait pas que l’on joue sur ce genre de terrain avec elle, ayant l’impression qu’on ne la prenait pas au sérieux. Si toutefois elle avait des besoins charnels elle n’irait pas se livrer à un homme tel que lui mais même en simple blague cela avait don de l’agacer – il l’avait sans doute deviné. La jeune femme colla un peu plus la lame contre son épiderme, celui-ci rougissant menaçait déjà de céder sous sa pression. Anne maitrisait toutefois ses gestes, elle avait beau être sauvage, elle n’en était pas moins plus réfléchie. Bonny Blood maintenait davantage la menace afin de lui faire comprendre qu’au moindre mot qu’elle n’appréciait pas elle pourrait tout à fait le lui faire regretter.
« Tu veux dire ton esclave, Abbot !!» Déclara t-elle en ricanant
A partir du moment où il y avait de la violence physique et verbale envers une tierce personne, pour Anne c’était de l’esclavagisme. HuaLing ne méritait pas cette vie et s’en prendre à plus faible que soit pour elle était impardonnable. Souhaitant faire face à l’homme, la pirate le libéra de son emprise, d’une pression sur son épaule pour le faire finalement reculer et venir devant lui. Le menaçant toujours de son couteau, elle le plaqua toutefois contre le mur afin qu’il reste tranquille durant leur discussion tout en conservant l’avantage. Qu’il n’essaye pas de bouger ou elle pourrait se montrer particulièrement sanglante et surtout en étant sobre – pour une fois. Puisqu’il avait prit cette altercation à la rigolade, elle trouva bon de lui secouer les puces encore une fois, et elle ne s’y reprendrait pas une troisième.
« T’as raison, quoi qu’tu dises j’te croirais pas parce que je sais comment tu te comportes avec elle et les types comme toi j’ai juste envie de les découper de la queue jusqu’à l’oreille ! »
Plantant son regard dans le sien tandis qu’elle serrait les dents, Anne se faisait violence pour ne pas appliquer ses dires et lui faire la peau sans plus de bavardages.
« J’m’assure que ça te rentre dans le crâne, tu sais que c’est pas l’envie qui me manque de te tuer parce que de base j’t’apprécie pas alors fais en sorte que tout se passe bien avec elle. Tu la touche pas et j’te saigne pas.»
Anne n’allait pas tarder à rendre visite à HuaLing afin de vérifier que tout allait bien. Cette dernière n’aurait pas besoin de le dénoncer qu’elle le saurait au premier coup d’œil s’il s’est passé quelque chose d’impardonnable à ses yeux.
« Jusque là t’as été un gentil garçon mais je compte bien aller vérifier moi-même. »
S’il n’avait pas compris, le voir d’abord lui avait été tout à fait réfléchi mais les raisons ne le regardaient pas