Je me souviens des sentiments qui m’ont submergé lorsque cet homme que je ne connaissais pas m’a dit connaître le visage de mon père sur mon dessin. Peut-être de la peur, de l’angoisse certainement, parce qu’il pourrait ne pas vouloir de moi, maman m’a tellement raconté de choses sur lui que j’ai toujours eu l’impression qu’il était près de moi, mais aujourd’hui, que je vais le rencontrer en vrai, je sens mon courage s’amenuiser. Serais-je à sa hauteur ? Lui qui a toujours été mon modèle malgré son absence. Mon petit cœur frappe fort dans mon corps, je le sens à chaque pas que je fais et qui me rapproche de l’endroit où il se trouve. J’ai les larmes qui sont là, quelque part, seulement, je me refuse à les laisser sortir pour le moment, je suis un homme après tout, les braves ne pleurent pas, enfin…je crois. Il fait de grands pas Miro, j’en fais deux alors que lui n’en fait qu’un seul. Je tourne mon visage vers le sien pour observer son profil, j’espère qu’il ne me ment pas, ce serait la plus terrible trahison. Si maman était là, est-ce qu’elle me dirait de ne pas suivre un inconnu ? J’entends sa voix qui me parle et je souris, laissant échapper un petit rire discret que l’homme près de moi entend puis qu’il se tourne vers mon visage. Il me demande pourquoi je ris et je me contente de lui répondre que je suis heureux et impatient.
La boule dans mon ventre ne cesse de tordre mon abdomen au fur et à mesure que mes pas rapides se posent sur ce chemin que je distingue à peine. Au loin, j’aperçois une lueur, un feu probablement. Miro m’indique que nous approchons, il mentionne qu’il va parler le premier, il sait qui je suis pour mon père, je lui ai tout raconté. Si au départ, il a été surpris, je crois qu’il a fini par me croire, mais je ne peux en être tout à fait certain. Comment prétendre connaitre une personne en si peu de temps ? Je soupire, mes mains, je le sens deviennent moite, la lueur devient plus visible à présent et d’une main sur mon épaule, le gentil Miro fait stopper ma marche. Il me laisse là, à seulement quelques mètres sans que je ne puisse distinguer encore quelque chose de cet homme que j’ai hâte et peur de rencontrer. Les minutes passent, je ne suis pas d’une nature impatiente, mais là, je ne tiens plus. Je m’approche doucement, me dissimulant dans un buisson pour mirer ce qu’il se passe de l’autre côté. Je vois une femme près du feu et deux silhouettes à mon opposé. Mes yeux se plissent pour distinguer l’homme qui me tourne le dos, je ne remarque pas tout de suite ses gestes d’énervement, je suis bien trop impatient pour cela. Il se tourne et je crois reconnaitre son visage, c’est lui, le dessin, j’en suis certain. Je ne peux plus attendre une minute de plus et je bondis de mon buisson, faisant réagir la demoiselle près du feu qui me menace presque instantanément d’un couteau. Craintif, je reste là, sans bouger, les lèvres frissonnant de paroles que je ne peux laisser échapper de ma bouche. Miro demande à la fille de baisser son arme et je sens mes larmes qui viennent envahir mon regard sans qu’elles en tombent encore sur mes joues. « Papa… ? » J’avale ma salive pour éviter que ma gorge ne me fasse encore mal, le stresse m’ayant provoqué une grande soif ou peut-être est-ce la marche pour venir jusqu’ici. Il s’approche de moi dans une veste bleue, il ne ressemble pas à un pirate, il a les cheveux comme les miens, nos yeux se croisent et une larme coule sur ma joue, je grimace plus que je ne souris. L’émotion est là, elle est palpable me concernant. Miro me demande de lui donner le dessin et je m’exécute en le sortant de ma poche pour le donner à mon père. Son visage semble perplexe, pourtant, pour moi, il n’y a pas de doute, c’est l’homme que Maman m’a décrit, je le sens dans mes tripes. « C’est ma Maman, elle a dessiné ton visage après que tu l’aies sauvé de la mine des pirates…Euh…je ne sais pas, je l’ai toujours appelé Maman »
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« Dream ? » Je me retourne face à Miro, qui revient de sa petite excursion à la cité de l’aveugle, seulement son expression semble inquiète. Qu’a-t-il fait encore ? Je le sens mal à l’aise, dans sa façon de tanguer sur ses jambes et de tortiller ses doigts. Je soupire, cela ne va pas me plaire : « Lance-toi ! Qu’as-tu fait ? » Miro se met à parler, d’un jeune garçon pas complètement orphelin, mais qui a perdu sa mère. Qu’il a été touché par sa quête de trouver son père, qu’il aimerait l’aider et qu’il peut le faire, puisqu’il a trouvé son père. Je ne vois pas du tout où il veut en venir et en quoi cela me concerne, mais j’écoute. Puis, il vient au pourquoi de cette conversation. Je suis le père. « Quoi ?! » Miro répète et je lève ma main. « Et t’écoutes ce gamin ? Il te dit que j’suis son père alors tu le crois ?! » Il parle d’un dessin, de la ressemblance physique de ce môme avec moi à son âge, que je ne peux le nier. Je m’emporte, bien évidemment, parce que je n’ai nullement envie d’apprendre que j’ai un fils. « Et alors ?! On s’en fou, j’veux pas le voir ni m’en occuper ! » Miro parle de sa mère morte et commence à s’énerver, que je ne vais pas être égoïste et j’en passe. Miro énervé, croyez-moi, ça vaut le détour. Je soupire en me retournant, parce que j’ai juste envie de m’enfuir à cet instant plutôt que d’affronter un sujet dont je ne me sens pas capable d’en prendre la responsabilité. Moi, un père ? Impossible ! Un gamin déboule du buisson, Bree réagit au quart de tour et le menace d’une lame tandis que je le mire, une sueur froide dans le dos. Bordel de dieu ! Miro parle et je m’approche de lui, plus j’avance et plus je me revois il y a des années, mais en plus gros. Le gamin me tend un morceau de papier chiffonné sur lequel je suis dessiné, à quelques traits de différences puisque j’ai vieilli, mais, c’est bien moi. Impossible de faire une pirouette pour éviter la paternité, elle me gicle au visage sans que je puisse sauter sur le côté. « C’est ma Maman, elle a dessiné ton visage après que tu l’aies sauvé de la mine des pirates… » « Comment elle s’appelle ?! » « Euh…je ne sais pas, je l’ai toujours appelé Maman » Je roule des yeux, mirant le dessin sur cette feuille avant d’étirer un simulacre de sourire lorsque je me souviens de cette fille.
« Hey le nouveau ! » Le jeune garçon se retourne, le visage dégoulinant de sueur et les vêtements trempés : « Tu devrais aiguiser ta lame, sinon t’vas te casser ! » Boule remue vivement du visage, remerciant la jeune fille pour sa gentillesse et s’éloigne pour faire ce qu’elle dit. Cette fille, ce fut ce qu’il eut de meilleur dans la mine durant toutes les années où il y a été. Elle a été une amie, un réconfort, mais aussi sa première amante. Elle était blonde - bien que ses cheveux soient plus souvent marrons que dorés – et avait de grands yeux gris, une bouche fine et des pommettes prononcées. Elle avait un rire communicatif, une douceur étonnante dans la voix, même lorsqu’elle se mettait en colère – ce qui arrivait rarement – et un sourire omniprésent. Mira, qu’elle s’appelait. Elle aimait dessiner, lorsqu’il ne creusait pas dans la mine, détestait les pirates et plus particulièrement ceux qui se permettaient de frapper les plus jeunes. Boule aurait pu en tomber amoureux et peut-être l’a-t-il été un peu, s’il n’avait pas déjà à cet instant, le cœur douloureux à la pensée d’une autre fille. Ils ont pris la fuite ensemble des mines, puis leur chemin s’est séparé ou plutôt, Boule en a profité pour s’éloigner. Parce qu’il ne voulait pas plus s’attacher et il avait abandonné Mira. S’il avait su…
« Mira… » Le gamin fronce des sourcils et je détourne le regard, passant une main dans mes cheveux. « Ta mère s’appelait Mira. » À cet instant, je remarque que Bree et Miro ont disparu, qu’ils ne sont plus avec nous près du feu : ce dernier a dû penser que nous avions besoin de solitude pour nous retrouver. Savoir qui est sa mère ne veut pas dire que je vais assumer ce gamin et encore moins le laisser me prendre pour son père. Je n’ai jamais été présent dans sa vie, je suis loin d’être celui qu’il prétend. « Viens près du feu… » Je me retourne, m’installant sur un morceau de bois tout en l’observant. Aucun doute sur ma paternité où alors j’ai un frère jumeau que je ne connais pas, mais ce gamin est moi lorsque j’étais à l’Arbre. Comme si j’ai besoin d’apprendre ce type de nouvelle en ce moment ? Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire avec un gamin dans les pattes ? Il va nous ralentir, nous faire foirer nos arnaques, je n’en veux pas et je vais lui faire comprendre que je suis peut-être son père, mais qu’il est trop tard pour que j’assume ce rôle. « T’as personne qui peut te recueillir ? » Il remue de la tête et je roule des yeux, je crois que ça va être tendu. « Écoute, j’peux essayer de trouver quelqu’un qui pourrait s’occuper de toi. Je connais pas mal de monde sur Blindman’s Bluff ou en dehors, je suis certain que… tu serais mieux avec eux qu’avec moi. » Il répond et je remue de la tête. « Non, tu ne seras pas bien avec moi et ne m’appelles pas… papa. Dream, c’est mon nom ! »
Pourquoi est-ce que je sens qu’il n’est pas aussi heureux de me voir que moi de le retrouver ? Je mire son visage qui se ferme un peu, redressant son visage par instant, alors qu’il semble réfléchir avant de lancer un prénom. Mes sourcils se froncent, c’est quoi ça Mira ? « Comment ? » Il reprend une phrase correcte qui me fait comprendre que maman avait un nom. Elle s’appelait Mira. Je sens mon cœur se gonfler, son souvenir revient rapidement et ma gorge se serre fortement. Maman…avait un beau prénom en plus d’avoir été la meilleure des mères qu’on puisse avoir. J’ai envie de pleurer, mais j’ai ma fierté de petit homme et je ravale mes larmes pour ne pas montrer la fragilité qui se cache derrière ce visage de gamin courageux.
Dream : Viens près du feu…
Déjà, il ne me chasse pas, c’est une bonne chose. Ce n’est peut-être pas facile d’apprendre qu’on a un enfant. Je n’en sais rien, moi, qui pensais qu’il serait tellement fier de moi en me rencontrant. Je prends place sur une souche d’arbre et je reste silencieux, le regard ne pouvant se décrocher du visage de celui que j’attendais depuis si longtemps. Je me demande ce qu’il pense, est-ce qu’il m’aime un peu ? Dans ma tête, il n’y a qu’une chose qui me vient. Comment une personne que je n’ai jamais connue a pu me manquer à ce point ? Durant un long moment, nous restons à nous observer, j’ai bien envie de lui décrocher un sourire, mais je sens qu’il y a une chose qui coince entre nous, enfin plutôt de son côté, si cela ne tenait qu’à moi, je serais déjà dans ses bras. Il finit enfin par briser le silence, mais pas comme je l’aurais souhaité.
Dream : T’as personne qui peut te recueillir ?
Ma tête va de droite à gauche, mais pas de manière désespérée ou triste, non, plutôt en me demandant où il veut en venir. Je suis surpris qu’il me le demande, c’est tout.
Dream : Écoute, j’peux essayer de trouver quelqu’un qui pourrait s’occuper de toi. Je connais pas mal de monde sur Blindman’s Bluff ou en dehors, je suis certain que… tu serais mieux avec eux qu’avec moi.
Quoi ? Mes sourcils se froncent, je ne suis content, pas satisfait de cette réponse ! Mes petits poings se referment, il me prend pour un gosse, mais je ne le suis plus et si j’ai parcouru l’île, c’est pour lui, pas pour des excuses ou qu’il me refile à des inconnus, je suis assez grand pour m’occuper de moi. Il doit sentir ma colère, ce n’est pas possible de passer à côté, mes sentiments se voient bien trop sur mon visage. C’est toujours ce que me disait maman. « C’est avec toi que je veux être, papa ! » Insistais-je d’un ton ferme et sans trembler.
Dream : Non, tu ne seras pas bien avec moi et ne m’appelles pas… papa. Dream, c’est mon nom !
Ma bouche se tord sous l’effet de la contrariété. Non, ce n’est pas ainsi que je voyais mon père. Je tape mon poing sur ma cuisse en me levant et en le fusillant du regard. Mes sentiments se bousculent dans mon esprit, mais je veux être fort. Pourtant, la colère et la déception sont telles que les larmes coulent toutes seules. « Je n’ai pas besoin qu’on s’occupe de moi ! Je le fais très bien depuis longtemps ! Tout ce que je voulais, c’était te retrouver parce que maman m’avait tellement parlé de toi, que je pensais que tu étais un homme bien et mon modèle ! » Je renifle et j’essuie mon nez avec ma manche. « Finalement ! Tu n’es qu’un lâche qui n’assume rien ! J’ai fait dans ma vie tellement de choses pour que tu sois fier de moi, lorsqu’on se retrouverait…Tu… » Je baisse la tête, sanglotant la mâchoire serrée. « Tu étais mon modèle, l’homme que je voulais devenir…mais…il faut croire que je me suis trompé ! Je ne suis pas qu’un gamin inconnu ! Moi, je t’aime ! Et tu m’as manqué tous les jours depuis des années, sans que je te connaisse…tu m’as manqué toute ma vie ! » Sentant mes sanglots me monter bien trop à la gorge, je me tourne vers la forêt pour ne pas qu’il voit mes pleures, je me sens trahis, impuissant et je ressens une telle déception que cela ne peut être dit avec des mots, car même ceux que je lui ai lancé ne sont pas encore assez puissant pour décrire ce que je ressens au fond de moi.
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Je vois sa bouche se tordre, ses poings se serrer et l’un d’eux taper contre sa cuisse, son regard devient coléreux puis brillant de larmes qui glissent sur ses joues. Je n’ai pas envie d’affronter ça, pourtant je suis contraint de faire face aux émotions du gamin qui m’écorche la gorge. « Je n’ai pas besoin qu’on s’occupe de moi ! Je le fais très bien depuis longtemps ! Tout ce que je voulais, c’était te retrouver parce que maman m’avait tellement parlé de toi, que je pensais que tu étais un homme bien et mon modèle ! » Un modèle ? Laisse-moi rire, je suis loin d’être le type parfait que l’on a envie d’avoir comme père. Sa requête est compréhensible, bien que l’enfant perdu qui sommeille toujours en moi a envie de lui dire que ça ne sert à rien de connaître ses racines ni ses géniteurs, puisqu’on est mieux seul qu’avec des adultes. Il balance son venin et sa déception sans équivoque, ce qui me laisse chancelant bien que je sois le cul sur un rondin de bois. « Finalement ! Tu n’es qu’un lâche qui n’assume rien ! J’ai fait dans ma vie tellement de choses pour que tu sois fier de moi, lorsqu’on se retrouverait…Tu… » Lâche oui, comme je l’ai été jadis avec Elle. Je n’ai pas tenu une simple promesse, la délaissant au soin d’autres avec que j’avais le devoir de le faire. Comment puis-je faire semblant et assumer un rôle que je ne suis pas prêt d’avoir ? Sa peine me touche, ses paroles également, mais je ne pense pas avoir l’émotion suffisante pour l’imprégner et réagir positivement. « Tu étais mon modèle, l’homme que je voulais devenir…mais…il faut croire que je me suis trompé ! Je ne suis pas qu’un gamin inconnu ! Moi, je t’aime ! Et tu m’as manqué tous les jours depuis des années, sans que je te connaisse…tu m’as manqué toute ma vie ! » Il insiste sur le côté modèle et j’ai envie de lui crier que je suis loin d’être ce qu’un enfant rêve de devenir. Le « je t’aime » me fait légèrement trembler et assèche ma gorge, j’en ai un trou béant dans la poitrine à cette révélation et une kyrielle de fourmis glissent dans mon dos pour remonter jusqu’à mon crâne. Il se retourne d’un seul mouvement et j’ai l’espoir qu’il parte en courant, mais il reste immobile sur place. Je soupire, je ne sais pas quoi faire et j’ai presque envie d’avoir des pouvoirs magiques pour disparaître subitement ou effacer la mémoire du gamin. C’est une douleur aigüe à l’arrière de mon crâne qui me sort de ma torpeur et je porte ma main à ma tête en couinant. Je me retourne et remarque le bruissement des feuilles, certainement Miro qui a entendu la conversation et qui m’incite – pour ne pas dire m’oblige – à réagir, à faire un pas ou un geste vers les sanglots silencieux du mini moi.
« Écoute… » Je passe mes mains sur mon faciès pour la énième fois, comme si ce simple geste porteur d’espoir me réveillerait d’un cauchemar. « Je suis pas un modèle, ni le genre d’homme que tu voudras devenir. Je te connais pas, j’ignorais ton existence et… je suis maladroit avec les gens ! Je peux pas t’avoir dans les pattes, tu es trop… » Le gamin se retourne et réagit, criant un mot et sa fougue, en plus de son regard défiant me fait sourire : « Oui, trop petit ! Tu es trop petit et comme je suis ton père, je te donne un ordre ! Tu vas continuer à vivre comme tu le faisais, puisque tu es capable de te débrouiller seul ! » De nouveau, une vive douleur à l’arrière de mon crâne et je me retourne : « Miro, sale crapule ! Si tu continues, je te coupe la langue ! » Je perçois son rire ironique et je roule des yeux pour confronter de nouveau le regard de ce gamin qui n’a pas l’air décidé à écouter, encore moins à disparaître aussi promptement qu’il est apparu dans mon existence. C’est un moyen de rattraper tes fautes du passé… Tiens, voilà que j’ai une conscience… Elle se réveille après des siècles d’inexistences et elle choisit bien son moment. Je ne suis pas un monstre, mais je suis lâche, comme il l’a précisé et ça, ce n’est pas prêt de changer. « C’est trop dangereux ! » Ce n’était certainement pas les mots à employer, une tentative pitoyable de l’apeurer. « Je suis pas… Je peux pas être ton père, tu comprends ? Je suis lâche, oui tu as raison et je suis loin de ce que ta mère a dû te raconter sur moi. Je ferai pas un bon père pour toi, je ne me souviens même pas en avoir eu un ! Alors… » Lui dire encore une fois de partir me crève le cœur. Pourquoi ? Je l’ignore, mais ça commence déjà à m’agacer cet élan de mièvrerie qui m’assaillit. « Si tu veux rester, il va falloir que tu mérites ta place ! »
Je suis en colère, je suis déçu, j’ai la sensation que la terre s’effondre sous mes pieds. J’ai envie de pleurer fort de hurler pour faire ressortir cette boule qui vient de se placer au fond de ma gorge. Mes larmes, je ne peux pas les retenir, l’émotion est bien trop forte, bien trop grande pour le gamin, le petit homme que je suis. Je sais que je ne suis pas un homme, mais j’ai toujours tenté de l’être. J’aimais, je n’aurais imaginé que mes retrouvailles avec mon père se passent comme elles viennent de se passer. Les lèvres pincées, le visage rougit par les sanglots, j’essaie de savoir ce que je dois faire, courir ou rester ?
Dream : Écoute…Je suis pas un modèle, ni le genre d’homme que tu voudras devenir. Je te connais pas, j’ignorais ton existence et… je suis maladroit avec les gens ! Je peux pas t’avoir dans les pattes, tu es trop…
Il ne me connait pas, mais moi je sais qui il est ! Il est mon père ! Il poursuit et lorsqu’il va dire que je suis trop petit, je me retourne d’un seul homme, le visage colérique, mais surtout encore baigné par les larmes qui continuent d’affluer sur mes pommettes d’enfant. « Trop jeune ! Trop petit ! C’est ça ! »
Dream : Oui, trop petit ! Tu es trop petit et comme je suis ton père, je te donne un ordre ! Tu vas continuer à vivre comme tu le faisais, puisque tu es capable de te débrouiller seul !
Alors, c’est ça…j’ai fait tout ça, j’ai risqué ma vie pour ça. Pour un homme incapable de prendre ses responsabilités. Tout ce que je veux, c’est avoir un père, pas un homme parfait, s’il ne l’est pas. Juste avoir de l’affection, un mot gentil de temps en temps, un regard, une épaule. Est-ce que je demande l’impossible ? Il ne veut pas de moi…alors pourquoi je voudrais de lui ! Il s’emporte tout seul contre le buisson derrière lui. Je n’en ai que faire, je suis trop…malheureux pour avoir envie de rire.
Dream : C’est trop dangereux !
Je fronce les sourcils en le mirant avec force et détermination. Dangereux, il veut du danger, je peux lui en donner, je n’ai certes pas affronté de pirates, je n’ai jamais tué personne, mais je sais ce qui est dangereux et je n’ai pas de crainte de l’affronter s’il se présente ce danger ! Me prend t-il en plus pour un couard ! S’il veut que je sois fort, je peux l’être ! Il suffit qu’il demande.
Dream : Je suis pas… Je peux pas être ton père, tu comprends ? Je suis lâche, oui tu as raison et je suis loin de ce que ta mère a dû te raconter sur moi. Je ferai pas un bon père pour toi, je ne me souviens même pas en avoir eu un ! Alors…
Je reste scotché à sa bouche qui balbutie plus qu’elle ne prononce de vraies paroles. Mes sourcils se froncent alors qu’il hésite maintenant avec ses mots. Je veux qu’il croie en moi, je veux qu’il croie en moi, me répétais-je sans arrêt pour que peut-être une fée ou un farfadet entende mon appel et m’aide à me faire simplement aimer de mon père. Je ne demande rien de plus, qu’il m’ouvre les bras, qu’il me serre fort et je serais plus heureux du pays imaginaire.
Dream : …Si tu veux rester, il va falloir que tu mérites ta place !
Ma tête se redresse d’un seul coup vers son visage, je ne suis plus le gamin dépité, je suis, oui, j’ai bien entendu ce que j’ai entendu. Mériter ma place avec lui ?! « Tout ce que tu veux ! Je le ferais ! » C’est sorti de la manière la plus naturelle qui soit, un cri du cœur, un passage vers lui que je ne peux pas rater. Mon cœur a senti l’espoir et mes yeux parlent pour moi. Je dois me raccrocher à cette phrase avant qu’il ne change d’avis. Je m’approche de lui en gardant une distance raisonnable, pourtant, comme j’aimerai qu’il me prenne contre lui. Les yeux remplis d’un amour qui n’attend que lui, j’essuie mes larmes d’un revers de manche. « Tout ce que tu veux…Je sais voler, je suis petit, on ne me voit pas toujours et je suis discret, j’ai…toujours volé pour m’en sortir, même si je sais que c’est mal » Je veux me rattraper, je sais qu’il ne sera pas fier de moi si je suis pire qu’un pirate. Et puis, lui, il doit être un homme honnête, comme Maman me le disait. « Je te rendrais fier, je te le jure, si tu veux bien me laisser une chance… » Mon regard est suppliant, mes paroles le sont tout autant.
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À peine ais-je prononcer ses paroles que le regard de ce gamin change. J’avais oublié qu’à son âge, j’étais également capable de passer du rire aux larmes en un claquement de doigts, juste pour obtenir ce que je voulais. « Tout ce que tu veux ! Je le ferais ! » Il se rapproche de quelques pas et je le mire, interrogatif. Qu’est-ce qu’il attend ? Il essuie les stigmates de ses larmes avec sa manche : « Tout ce que tu veux…Je sais voler, je suis petit, on ne me voit pas toujours et je suis discret, j’ai…toujours volé pour m’en sortir, même si je sais que c’est mal » Je viens toucher mon menton, pensif. Il sait voler, il est petit et effectivement, il peut également être comme Bree, un appât parfait. Le gamin terrorisé qui vient de rencontrer une créature affreuse, forcément, tous les villageois vont le croire. Excellent ça ! Je ne prête plus attention à lui, ni à ce qu’il dit, perdu dans mes pensées et surtout, à faire des plans sur toutes les arnaques qu’on va pouvoir faire avec le gamin dans les pattes. C’est lorsque je sens quelque chose tirer ma manche que je baisse les yeux sur lui, toujours devant moi avec les yeux brillants. Qu’est-ce qu’il a encore ? « Quoi ? » Il répète sa dernière phrase et je remue de la tête : « Ouais, ouais. Tu vas être utile, je pense. » Pas expansif pour un sou, je ne vais pas le prendre dans mes bras en pleurant parce que je viens de retrouver mon fils. Rien que d’y penser, ça me donne la gerbe. Moi, père ? Miro à la rigueur, ça aurait pu être possible parce qu’il a une espèce d’instinct… mais moi ? Je passe mon temps à mentir et à faire du mal aux autres, alors qu’est-ce que ce gamin va devenir avec moi ? Un véritable truand ! « Bon ! J’pense que tu pourras aider Bree et pis, comme tu sais déjà voler, tu pourras aussi continuer à le faire. On roule pas sur l’or ici, on fait ce qu’on doit pour gagner de l’argent. J’sais pas ce que ta mère t’a dit sur moi, mais… je pense qu’elle n’a jamais envisagé l’homme que je suis. Alors, tu peux encore choisir de partir gamin, en te rendant compte que je suis loin du tableau père idéal ! » Quand y’a de l’espoir… mais non, le petit est décidé à rester dans mes jambes. Bon, on aura essayé. « Bien, alors, ne vient pas te plaindre ! »
Je l’attrape par l’épaule pour l’emmener près du feu afin de s’installer. Je lui tends la bouteille de rhum, qu’il refuse et je soupire, c’est vrai, c’est un gosse. Je lui donne la gourde avant de me poser en face de lui, sur un rondin de bois. « J’vais te dire ce qu’on fait et quel va être ton rôle… » Sans attendre, je me lance dans une explication sur nos arnaques, sur le pourquoi on est toujours en mouvement et aussi, sur le nombre de personnes qui doivent vouloir notre tête, les rares fois où on a échoué. Daeron reste immobile devant moi, presque impassible et je me demande bien ce qu’il pense. Peut-être qu’il est terriblement déçu et qu’il va finir par exploser comme tout à l’heure en me criant au visage que je suis un être horrible, malhonnête et j’en passe. Qu’il ne veut pas me côtoyer et il partira ? Rêve pas Boule, souviens-toi de comment tu étais gamin et regarde en face de toi. Je termine mon récit et je croise mes mains devant moi, croisant le regard du minimoi. « Alors… Est-ce que t’es partant ou… tu préfères retourner d’où tu viens ?! »
Le simple fait qu’il m’accorde une chance vaut tout les trésors et l’argent de ce monde à mes yeux. Pas aux siens, j’imagine vu sa manière de garder une distance, distance d’ailleurs que je voudrais tant franchir d’un grand pas pour sentir ses bras autour de mes épaules. - Rêve pas Daeron ! Ton père, c’est tout sauf un tendre, il n’est pas comme maman – Il parle d’une fille, je crois, sans doute la dame qui était là un peu avant que j’arrive. Je me demande toujours si c’est une fille qu’il aime ? Non, parce que si elle vient à aimer papa, je me retrouverai grand frère un jour et faut que je m’y prépare. « Non, j’veux pas partir ! » Me plaindre ?! Est-ce qu’il me prend pour une poule mouillée, j’suis tout sauf ça ! J’me plains jamais de rien, sauf lorsque c’est justifié ! Sa main se pose à mon épaule et je ressens un frisson dans toute mon échine, ce n’est pas grand-chose, un simple geste, mais c’est lui qui l’a fait, alors, cela vaut plus que tout à mes yeux. D’ailleurs, je me regarde avec des yeux brillants, encore sous le coup de l’émotion d’avant aussi, je ne suis pas aussi pleurnichard que ça. Papa me tend une bouteille et je la renifle avant de refuser. « J’bois pas de ça…J’suis un môme ! » Alors en remplacement, je me reçois la gourde d’eau, que je prends soin de sentir avant toute chose. Non, mais, ce n’est pas que je n’ai pas confiance, mais j’voudrais pas me retrouver abandonné dans la forêt en buvant n’importe quoi. Papa, enfin…Dream, il se lance dans une explication, j’ai l’impression d’entendre un récit d’aventures, bien que ce ne soit pas si glorieux que ça, il semble se servir de la naïveté des gens pour leur prendre leur argent, mais d’un côté, si les gens sont assez bêtes pour y croire, alors, il a raison d’en profiter. Je me contente de hocher de la tête chaque fois qu’il me regarde, gardant les lèvres serrées et le regard fixé sur son visage que j’ai tant de fois rêver de visualiser en vrai. Mes sourcils se froncent parfois, non de mécontentement, en réalité, je tente, tant bien que mal de m’imaginer comment ils arrivent à faire des trucs pareils. Dream’Bo : Alors… Est-ce que t’es partant ou… tu préfères retourner d’où tu viens ?!
Sans aucune hésitation, j’affiche un large sourire malicieux, tendant ma main vers mon père. « Tu parles que je viens, qui serait assez bête pour refuser un truc pareil ! » Il sourit et vient toucher ma main, ce qui me donne un nouveau sentiment de fierté. S’il savait combien moi je l’aime déjà, ce père qui semble ne pas vouloir de moi, mais m’accepte tout de même. Je tourne mon visage vers les buissons, lorsque Miro que je connais déjà et sans doute Bree reviennent pour prendre place. La fille se présente à moi et je fais de même, bavardant sans timidité. Papa me demande ce que j’ai déjà volé. « Un jour, j’me suis glissé à bord d’un navire-pirate et j’ai volé des bouteilles de rhum pour un vieux type qui me l’avait demandé, j’ai même…volé de la nourriture, mais elle était répugnante ! » Papa insiste sur le fait que ce n’est pas ce qu’il appelle, voler et je me sens quelque peu vexé. « Parce que toi, tu es déjà monté à bord du Navire de Barbe Noire ?! Et ressortis vivant ! » J’affiche un petit sourire vainqueur. « Je suis malin et petit et je sais jouer de ma gueule d’ange, c’est M’dame Dolly qui m’l’a dit ! » Miro me demande qui est cette dame et je hausse les épaules comme si cela été évident. « La Dame qui tient le bordel où tu m’as trouvé ! » Les discussions vont bon train entre nous quatre, je tente de me faire apprécié par Papa, parce que je sais qu’au fond, si je me montre à sa hauteur, il finira par m’aimer, au moins un peu…
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Dream Bo'
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ζ Inscris le : 11/12/2015
ζ Messages : 309
ζ Avatar : Garrett Hedlund
ζ Localisation : Vagabond sur Neverland
ζ Occupations : Arnaqueur - Voleur
ζ Âge : Vingt-huit ans
ζ Statut : Célibataire & Père de plus en plus heureux de l'être
ζ Signes distinctifs : Cicatrice sur la hanche - Gourmand à l'extrême
« Tu parles que je viens, qui serait assez bête pour refuser un truc pareil ! » J’étire un sourire tout en venant serrer cette main tendue. Même si – je pense – ce gamin risque de me causer bien des soucis, ne serait-ce que par son manque d’expérience… ou son caractère que je ne connais pas. S’il est comme j’ai été à son âge, alors oui, j’ai des soucis à me faire. Quelle idée a eu ce maudit Miro de me ramener ce môme dans les pattes, comme si nous n’avions pas suffisamment de problèmes comme ça avec la nuit permanente et les villageois plus sceptiques, moins naïfs. Je soupire en mirant le gamin avant de me tourner vers mes compagnons de voyage qui reviennent vers nous. Je vais devoir te causer Miro, sache-le. Mon regard est suffisamment compréhensible pour qu’il le sache. Il va regretter. « Qu’est-ce que tu as déjà volé sinon ? » « Un jour, j’me suis glissé à bord d’un navire-pirate et j’ai volé des bouteilles de rhum pour un vieux type qui me l’avait demandé, j’ai même…volé de la nourriture, mais elle était répugnante ! » Je roule des yeux. On est pas sorti du sable avec des petits larcins de ce genre, pas de quoi casser une brique. « Ce n’est pas voler ça ! » « Parce que toi, tu es déjà monté à bord du Navire de Barbe Noire ?! Et ressortis vivant ! » Intérieurement, je ne peux qu’apprécier cette pointe d’arrogance qui m’anime bien souvent, autant maintenant que jadis. Pour sûr, c’est bien de ma fabrique cet engin parce que nos ressemblances sont trop flagrantes. « Je suis malin et petit et je sais jouer de ma gueule d’ange, c’est M’dame Dolly qui m’l’a dit ! » Miro lui demande qui est cette femme et il parle du bordel. Les conversations s’animent, mes deux compagnons voulant apprendre à connaître le mini moi tandis que je reste silencieux. J’observe, j’analyse et j’enregistre. Je fais genre que ça ne m’intéresse pas, mais au final, j’essaye d’en apprendre plus sur ce petit. Mon gamin… Bordel, qu’est-ce que ça me fait suer comme situation et… à la fois… un mini moi. Je vais laisser quelque chose derrière moi, si je disparais.