Sissy écouta avec attention les explications que lui donnait le garçon. Ses dires confirmaient ce que la fillette savait déjà. Qu’une maman est là pour protéger, aimer et apprendre des choses à ses petits, donc c’était la même chose pour tous les animaux et même les humains? Ça, elle l’ignorait cependant. Avant d’arriver à Neverland, la gamine n’avait jamais eu quelqu’un pour la protéger. Elle avait eu un ami, mais aucun adulte ne l’avait vraiment aidé. Les grandes personnes avaient parfois la malheureuse faculté de pouvoir ignorer les gens en détresse autour d’eux… Sinon, il n’y aurait pas tant d’enfants qui se retrouveraient sur l’île! C’était à quelque part la preuve qu’on n’avait pas pris soin d’eux et que maintenant, ils avaient une nouvelle chance d’être heureux.

Pour ce qui était de la partie où Janssen parla qu’un jour les mamans fermaient les yeux et que les enfants auraient mal, Sissy eut un peu de difficulté à comprendre, car elle n’avait jamais été confronté à la mort et ensuite, elle n’était pas particulièrement brillante pour comprendre ce genre de métaphore. Donc elle cru tout d’abord qu’il était question d’une sieste et que les petits auraient mal au ventre parce qu’ils auraient trop mangé de friandises… mais la blonde finit par comprendre que c’était bien plus grave et triste que cette explication plutôt mignonne. Le garçon avait dit « pour toujours », ce qui est plus long qu’une sieste ou qu’une nuit de sommeil… Ce devait dire que les enfants ne la reverraient plus jamais? Il n’y avait plus de question à poser sur le sujet, la blonde venait de comprendre que c’était ce qui était arrivé à la mère de son nouvel ami. Ça devait vraiment le rendre triste, puisqu’il avait vraiment l’air de l’aimer beaucoup. Pour comprendre le chagrin, la fillette s’imagina la tristesse à l’idée de perdre Lily. Sa fée était sans doute ce qui se rapprochait le plus d’une mère aux yeux de la petite. Son cœur se serra un peu, jusqu’à ce que le brun change de sujet, remettant un peu de joie dans cette conversation.

- Oh oui! J’aimerais bien apprendre ta chanson un jour! Je connais pas beaucoup de chansons en fait.

Peut-être quelques chansonnettes, mais comme elle ne les chantait pas, les paroles se faisaient de plus en plus lointaines. Sissy serait bien heureuse d’entendre à nouveau Janssen chanter. Elle trouvait qu’il avait une jolie voix et puis c’était amusant d’avoir eu droit à un concert rien que pour elle! D’ailleurs, la fillette trouvait qu’elle n’avait pas remercié le garçon comme il se devait, elle s’approcha de lui et lui fit un câlin :

- Merci Janssen, c’était très amusant de venir avec toi!

La gamine se mit debout :

- Je crois que je vais aller me chercher quelque chose à manger, je crois qu’il y a un buisson avec des baies pas loin.

La petite alla donc grignoter des fruits, en ramenant pour les morphis et le garçon. Bien que gourmande, la jeune fille savait tout de même partager. Ensuite, elle joua encore un peu avec les petites créatures avant de proposer :

- Peut-être qu’il vaudrait mieux rentrer, le soleil commence à descendre.

Si cela l’inquiétait, c’est que l’obscurité avait quelque chose d’effrayant pour Sissy.

hors rp:

_ Oh oui! J’aimerais bien apprendre ta chanson un jour! Je connais pas beaucoup de chansons en fait.
Ouf, la petite blonde ne s’était pas trop attardée sur mes paroles tristes mais c’était rabattu sur ma proposition. Même si j’avais dit ça très vite pour la détourner de mes dernières paroles, je n’en pensais pas moins !
Lorsque Sissy s’approcha de moi et me fit un câlin, je n’ai pas tout de suite réalisé et je suis resté comme bloqué. Cela faisait plusieurs centaines d’années que personne ne m’en avait fait. A vrais dire, le dernier avait été celui que j’avais fait à ma mère. Étrangement, alors que la plupart des enfants perdus oubliaient leur passé, le miens restait gravé dans ma tête. Diddel en me regardant c’est moqué allègrement de moi dans un tintement communicatif. Tous les morphïs ont fini par rigoler eux aussi. C’était agréable, ça mettait un peu de gaieté. Sissy m’avait remercié, mais je n’ai même pas eu la présence d’esprit d’ouvrir la bouche, même pour un petit « de rien ». Mais je ne suis pas sûre que la petite fille s’en ai rendu compte puisqu’elle est partie chercher à manger. J’ai donc profité de son absence pour faire manger le fortifiant aux petits et même à la maman qui n’avait pas très bonne mine. Rien de grave bien sûr, mais s’occuper de 5 petites bestioles venant de naître ne doit pas être de tout repos.
Au retour de Sissy, les morpïs eurent le droit à un peu plus de gourmandise. Je n’ai pas eu le cœur de le refuser à la petite mais j’ai noté dans un coin de la tête qu’à ma prochaine visite, il y aurait beaucoup moins de friandises. J’ai donc caressé une à une chaque créature qui couinaient comme si elles avaient compris que nous partions. Il y en a même une qui c’était accroché à Diddel ce qui l’empêchait de voler normalement. Nous avons rapidement rassemblé toute la portée et je me suis levé, leur donnant une dernière baie pour les occuper.
Nous nous sommes donc dirigés vers l’arbre du pendu. Deux enfants et deux fées. Je me sentais fort d’une nouvelle amitié, sentiment que je n’avais jamais vraiment ressenti jusqu'à lors.